Les travaux commencent au Chefresne, la lutte s’intensifie, plus que jamais !

A côté de la lutte contre l’aéroport de NDLL, il y a celle contre la future ligne THT, et la tension monte au Chefresne en raison de la répression, deux semaines avant le week-end de résistance

La lutte T.H.T sur la ligne cotentin-maine prend de l’ampleur 15 jours avant le week-end de résistance du 22 au 24 juin au Chefresne. Venez!

Ce mercredi 6 juin les chantiers des chemins d’accès ont commencé au Chefresne (50).

RTE veut marquer son territoire mais ici nous sommes prêts et vous appelons à venir avec nous bloquer les chantiers

Le premier chantier se situe au niveau du lieu dit le pont, là ou une maison a été racheté par RTE, angle D28 (axe Margueray/Tessy) et D455.

Récit de la journée du mecredi 6 juin :

7h15, les 3 premiers camions de caillous sont arrivés de la route de Tessy, pas de gendarmes avant 8h55.
Pas de blocage des routes par les gendarmes avant 9h.
8h du mat’ : la pelle mécanique avait recommencé son sale travail entamé hier aprèm vers 17h.

Depuis 9h, le chantier du chemin d’accès du pylône 229 (le plus au sud sur la commune du Chefresne) est bloqué par 30 personnes.
L’hélico et gendarmes du PSIG sont arrivés à 9h au moment ou les opposants au projet de ligne THT sont arrivés en nombre.

L’huissier a demandé le recours a la force publique en cas de dégradations sur le chantier RTE. Il s’est fait copieusement hué.

Le maire du Chefresne, après avoir lu son arrêté, toujours en vigueur, s’est vu recevoir une amende pour entrave à la liberté de circulation.

11h15, 40 résistants bloquent toujours le chantier. Des locaux et tracteurs harcèlent L.Prentoux, le représentant de RTE.

11h40 : arrestation du maire du Chefresne. Il est placé en G.A.V. à st Lo.
11h50 : arrestation de 2 autres opposants. Ils sont en G.A.V. à la gendarmerie de St Lo.
12h15 : Une dizaine de personnes sont emmenés dans les gendarmeries des environs pour contrôle d’identité
12h30 : Les opposants sont délogés du chantier

13h : A.G. de lutte en cours.

23h : toutes les personnes placées en Garde à Vue à Saint Lo et Coutances sont libérées et vont bien.

La résistance n’est pas vaine. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Besoin de monde en renfort dès que possible au Chefresne. C’est sûr ! (Dès demain, dès cette nuit, venez nombreu.ses). RTE et ses sbires continuent leur sale boulot, soyons nombreu.ses pour venir saper leur ouvrage. On lâche rien, organisez des actions sur toute la future ligne THT en soutien. Tenez-vous au courant mais dès demain ça continue!

« Moratoire sur l’aéroport » : une farce qui ne nous fait pas rire

Lors de sa visite à la Rochelle le 1er jun, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a vu son meeting perturbé par des activistes avec une banderole « Non à l’Ayrault-Port de Notre Dame des Landes ». Il suffit de regarder ce qui se passe là-bas pour comprendre que le changement, ce n’est pas maintenant!

Voici une analyse de la tentative socialiste de noyer le mouvement, par des pseudos accords, des tergiversations, une prétendue « écoute » des revendications, etc.

Quelques analyses au sujet de l’accord du 8 mai 2012 après la grève de la faim

On a beaucoup entendu parler ces derniers temps de l’accord obtenu le 8 mai 2012 à la suite d’une grève de la faim de 28 jours menée par des agriculteurs/trices en lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Certain⋅e⋅s fantasment cet accord comme un « moratoire sur l’aéroport » (Anne-Sophie Mercier : Moratoire sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans Le Monde du 9 mai 2012) et beaucoup crient victoire.

De notre côté, nous éprouvons le besoin de préciser ce que cet accord change vraiment et surtout ce qu’il ne change pas. Nous tentons quelques pistes d’analyse de la situation dont il provient et de celle qu’il fait naître.

Commençons par des faits. Les responsables des collectivités locales PS s’engagent à ce qu’il n’y ait pas d’expulsions pour les onze exploitants agricoles installés sur la zone concernée et qui ont refusé l’accord amiable avec Vinci.

Ils s’y engagent jusqu’au rendu des recours déposés avant le 4 mai 2012 auprès des juridictions françaises (Conseil d’État et Cour de Cassassion).

Après un coup de gueule du comité de soutien aux grévistes de la faim, les responsables concernés répondent sur une feuille volante, sans signature (et donc sans valeur officielle), que l’accord concerne aussi « les habitants de la zone de la DUP [Déclaration d’Utilité Publique] installés sur la zone avant le déclaration d’utilité publique, ayant refusé à ce jour [du 4 mai] les procédures amiables ». Il ne précise pas de durée de gel des expulsions pour ces habitant⋅e⋅s.

L’accord ne concerne pas les recours déposés par les opposant⋅e⋅s devant le tribunal administratif ni ceux devant les juridictions européennes.

Il n’arrête pas les procédures d’expropriations des propriétaires : la machine est en marche et les élus PS ne donnent qu’un sursis d’exécution. L’accord ne concerne pas les occupants sans droit ni titre. Au final, cet accord s’appliquerait uniquement à environ un tiers des habitant⋅e⋅s de la zone. Selon la version optimiste, portée par les grévistes de la faim et leurs soutiens, la suspension de ces expulsions vaudrait jusqu’en 2014.

Pour le comité de soutien aux grévistes de la faim, c’est « notre première victoire » et « une immense victoire idéologique et médiatique » (Geneviève : Face aux erreurs et à l’intox : ce qui a été obtenu par les 28 jours de grève de la faim et de mobilisation du comité de soutien, blog des soutiens de grève de la faim, http://parolesdecampagne.blogspot.fr/).

Pour l’autre partie, les pontes PS locaux : « nous avons fait un geste réel concernant le traitement humain de l’étape délicate des expulsions, étape ultime des expropriations légales. Mais passés les quelques recours engagés, la construction de l’aéroport se poursuivra » (Jacques Auxiette, président de région Pays de la Loire et signataire de l’accord, dans Presse Océan du 12 mars 2012). Ils précisent en outre que « les procédures à l’encontre des occupants très récents, – je pense aux squatteurs –, ne seront pas ralenties. »

Il nous semble que par cet accord, le pouvoir concède un « geste » uniquement symbolique.

C’est bien sûr un répit appréciable pour certain⋅e⋅s. Mais suspendre les expulsions des exploitant⋅e⋅s agricoles et des habitant⋅e⋅s légaux sur la zone concernée par la DUP même jusqu’en 2014 ne gène en rien les prévisions de l’État et d’AGO. D’après le planning en notre possession, les seuls gros travaux prévus avant cette date concernent les échangeurs du barreau routier, qui ne sont pas situés sur ce périmètre. Les travaux prévus sur la zone de la DUP consistent en forages, fouilles archéologiques, études environnementales, etc.

Bref, les mêmes « travaux préliminaires » qu’ils font depuis des années, malgré la présence des habitant⋅e⋅s qui ne constitue pas un obstacle puisqu’à grand renfort de gendarmerie mobile ils ne se privent pas pour envahir la zone ou ravager les terres. Somme toute un accord qui ne remet en cause ni les gros travaux, ni les études préliminaires, ni les expropriations qui continuent à être menées, ni la majorité des expulsions.

Par contre il nous semble que cet accord sert les intérêts du PS. Il peut ainsi se montrer à l’écoute du peuple qui l’a élu sans pour autant se fâcher avec ses petits amis patrons, que ce soient ceux de Vinci (concessionnaire de l’aéroport) ou ceux des nombreuses entreprises qui voient dans ce projet une source de profit. Mais surtout, il nous semble qu’il s’agit d’une manœuvre pour tenter d’intégrer la contestation pour mieux la museler.

Reprenant sa stratégie habituelle, la gauche au pouvoir tente d’intégrer les éléments « raisonnables » de la contestation pour les identifier comme des « partenaires sociaux ». En faisant cela, elle cherche à établir la différence entre les « bon⋅ne⋅s opposant⋅e⋅s », celles et ceux avec qui on peut discuter puisqu’on fait semblant de les entendre, et les « mauvais-es », celles et ceux qu’on peut réprimer allègrement parce qu’on les a dépeint aux yeux de tout⋅e⋅s comme des éléments perturbateurs.

Le but est clair : briser une solidarité des opposant⋅e⋅s, afin de ne plus risquer de se trouver face à un bloc uni par un intérêt commun. Cet accord n’est pas une concession mais une manœuvre politique : alors que la droite se place généralement dans l’affrontement direct et clame haut et fort qu’elle ne cédera rien, il est de bon ton à gauche de montrer que l’on fait des « efforts » de compréhension, qu’on entend le petit peuple dans ses revendications et qu’on est prêt à s’asseoir autour de la table pour en parler, entre gens respectables.

À nos yeux, il s’agit uniquement d’une manière pour le pouvoir de reprendre la contrôle de la situation : « si vous êtes bien gentil⋅les⋅s et que vous ne faites pas de vagues, peut être pourrons nous concéder quelques miettes ».

Nous conclurons en criant que la farce ne nous fait pas rire. Il est certain que cet accord tombe à pic pour le PS : commencer un mandat par une grève de la faim, de surcroît dans le fief du premier ministre, c’est mauvais pour l’image de marque. Malgré le sursis accordé à certain⋅e⋅s, nous restons dans la même situation de tension qu’auparavant face à ce projet imposé par la gauche. Si le PS s’est retiré cette épine du pied, celle qui est dans le notre est encore bien plantée.

Hors pistes

un groupe en luttes contre l’aéroport et son monde
né dans le mouvement d’occupations

Juin 2012

Chats hameçonnés à la Réunion

Voici une information sur un acte horrible, et qui rappelle une chose essentielle: il faut toujours être organisé au moins un minimum afin de pouvoir venir en aide à un animal en détresse.

Même s’il n’y a pas de chat là où on vit, avoir une boîte de transport chez soi peut s’avérer un choix tout à fait logique, si l’on doit sortir récupérer unE amiE inconnuE dans le besoin, en catastrophe!

On notera également la question des « chiens sonnettes » dont il est parlé à la fin de l’article.

Sur l’île de la Réunion, on a donc retrouvé tout récemment, fin mai, des chats « hameçonnés ». Contrairement aux apparences, il ne s’agit a priori pas, pour cette fois, de chats servant d’appâts pour la pêche (voir tout en bas).

L’association SOS animaux s’occupe de deux chats trouvés; voici l’information:

« Il s’avère qu’il y a au moins cinq chats qui ont été aperçus avec un hameçon dans la gueule » a déclaré Jean-Pierre Laffitte sur Antenne Réunion Radio ce matin. « On est sûrs d’une chose : c’est que les deux chats que nous avons récupéré (le week end dernier) n’ont pas été préparés pour aller à la pêche. Tout simplement à cause de la taille des hameçons (petits) ».

Toutefois : « L’hypothèse de l’accident, un chat avalant un hameçon en voulant dévorer le poisson qui y est accroché, n’est pas crédible pour l’un au moins des deux chats » explique Jean-Pierre Laffitte . Avant de poursuivre : « l’hameçon a nécessité, pour transpercer l’os du palais, une force de traction disproportionnée par rapport à celle que peut fournir un chat, même sous l’effet d’une douleur extrême et inattendue ».

Voici également un article publié à la Réunion et retraçant (de manière incomplète) l’activité de SOS animaux (le lien: sosanimaux.re).

Quand Jean-Pierre Laffitte a entendu, la semaine dernière, sur les ondes d’une radio que des chats hameçonnés avaient été aperçus au port de Sainte-Marie, il est parti les secourir sans tarder.

« Sur les six chats qui ont été torturés, nous avons réussi à en attraper deux. Quatre restent à sauver ». Le président de SOS Animauxet les bénévoles de l’association ont conduit les chats transpercés par les hameçons chez un vétérinaire où ils ont été soignés.

A priori, ces animaux n’auraient pas servi d’appât à des pêcheurs mais auraient tout simplement été victimes d’actes de cruauté gratuite. Les deux rescapés de Sainte-Marie ont été placés au sein d’une famille d’accueil. Ils subissent un traitement antibiotique et sont a priori hors de danger.

Parallèlement, l’association a porté plainte pour cruauté auprès de la gendarmerie.

« On a parfois l’impression de vider la mer à la petite cuillère. Tant d’animaux sont victimes de maltraitance voire de cruauté chaque année dans l’île ! », déplore Anne-Laure, bénévole à SOS animaux qui refuse d’abandonner pour autant.

« Même si c’est une goutte d’eau, on parvient tout de même à secourir entre 300 et 500 animaux par an. Des animaux que l’on soigne, que l’on héberge au sein de nos familles d’accueil avant de leur trouver des adoptants », détaille Jean-Pierre Laffitte.

BESOIN DE DONS ET DE BÉNÉVOLES

Ils sont une vingtaine de bénévoles résidant dans toute l’île à œuvrer actuellement au sein de SOS animaux.

Ce qui est loin d’être suffisant pour faire face à l’océan des besoins.

« Nous avons besoin de familles d’accueil pour recevoir les animaux blessés, maltraités voire violentés et aussi de dons en numéraires, en croquettes, en petit matériel… car nous ne percevons aucune subvention et nous agissons uniquement grâce à l’aide de nos donateurs », insiste le président de l’association que l’on peut joindre 7 jours sur 7 pour dénoncer tout acte de maltraitance.

En près de 30 ans d’existence (l’association a été créée en 1984 par Sarah de Lavergne), SOS animaux a des milliers de belles histoires à son actif, comme tous ces chiens et ces chats sauvés d’une mort certaine par des bénévoles qui donnent tout par amour des bêtes.

« Comment supporter qu’un animal soit torturé, ou même « simplement » battu, pas nourri ou attaché trop court, actes de maltraitance les plus communs dans l’île ? Comme ces chiens qu’on appelle les chiens sonnettes car ils ne servent qu’à prévenir lorsqu’on s’approche de leur maison et qu’on en oublie même parfois de leur donner à manger. C’est inacceptable et pourtant un chien qui vit avec moins d’un mètre de chaîne de liberté, on en a tous un dans son voisinage », s’emporte Anne-Laure.

Parmi les projets de SOS animaux dans les années à venir, hormis le fait de secourir toujours plus de bêtes dans la détresse, il y a cette volonté de faire de la pédagogie et cela surtout auprès des enfants.

« Les enfants influencent beaucoup les parents. C’est pourquoi nous souhaiterions instaurer un partenariat avec l’académie afin d’intervenir dans les écoles », conclut Jean-Pierre Laffitte.

Voici enfin un commentaire laissé l’année dernière par une internaute sur un site réunionnais, et retraçant une sinistre réalité sur l’île de la Réunion. Il y a quelques années, cette question avait été relativement médiatisé en métropole, mais bien évidemment c’est le rapport de forces qui décide, et il n’est pas en faveur de la libération animale…

L’utilisation des animaux vivants pour la pêche aux requins : on n’en parle plus, elle existe toujours !

Il y a quelques années, la fondation 30 millions d’amis révélait le scandale des chiens errants de La Réunion utilisés comme appâts vivants pour la pêche aux requins. Leur pétition avait recueilli 800 000 signatures pour que cesse le martyr de ces chiens. Le 6 septembre 2005, le préfet de La Réunion avait publié un arrêté qui interdisait « la détention de tout carnivore domestique, vivant ou mort, à bord des embarcations immatriculées à La Réunion ».

Sur son site, la fondation 30 millions d’amis annonce la « Fin du martyr des chiens appâts à La Réunion ».

Mais non, ce n’est pas terminé ! Je suis membre de plusieurs associations de protection animale à La Réunion et, rien que pour cette semaine, il y a eu quatre cas signalés de chats ayant servi d’appât ! Il n’a pas été possible de les sauver. Ils étaient entortillés dans du fil de pêche et portaient plusieurs hameçons plantés dans le corps. Pire encore (si l’on peut dire), il ne s’agit pas toujours de chats errants, certains avaient des propriétaires.

Les dénonciations de cette pêche de brutes et d’arriérés font l’objet d’une censure de la part des politiques et de l’Office du tourisme de La Réunion. Pourquoi ce silence assourdissant ? Parce que ce n’est pas une bonne publicité touristique pour La Réunion, récemment inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco !

Il n’est pas admissible de taire et laisser impunie cette pratique ignoble même si c’est le fait de seulement quelques barbares. La Réunion est un département français. Il n’y a pas d’exception à faire, la loi est applicable partout en France et elle est la même pour tout le monde. Je suis indignée de constater que ce n’est pas le cas !

M. Michel Lalande, préfet de La Réunion depuis le 20 janvier 2010, merci de faire appliquer la loi et de réprimer sévèrement ces pêcheurs qui salissent l’image de l’île et la réputation des Réunionnais !

Interview de Straight-Edge.sk

Voici une interview de Viktor, qui en Slovaquie s’occupe du site straight-edge.sk, un site actuellement en reconstruction, Viktor tentant d’améliorer et de contribuer à l’émergence d’une scène straight edge dans son pays, en Europe centrale. Une contribution sur des bases vraiment très sympathiques, comme en témoignent ses réponses (même si on pourra penser qu’elles sont très dans l’esprit ’88, expression désignant l’année 1988 et la culture allant avec, impulsée par le groupe Youth of Today et avec comme valeur le végétarisme allié au straight edge et non pas la culture « vegan straight edge »).

Voici les questions et les réponses très positives et constructives de Viktor.

En quoi consiste le projet straight-edge.sk ?

Déjà, je suis vraiment content que vous ayez trouvé mon site web et tout d’abord, je veux vous remercier de vouloir connaître quelque chose sur la scène dans mon pays et sur ​moi. J’ai commencé straight-edge.sk en octobre 2011pour plusieurs raisons.

Il n’y avait pas de site web actif (ni zines ni autres choses) sur la scène Straight Edge en Slovaquie. Il y a quelque temps il y avait le site sxe.sk, mais à ce moment-là je n’étais pas intéressé dans le Straight Edge, donc je ne sais pas ce qu’était vraiment ce projet.

De nos jours, il y a des gens actifs, mais on en est pas encore à une menace générale pour toute la Slovaquie. Je peux mentionner Carpath Bears X (carpathxbears.org) [dans la ville de Bratislava] et le collectif autour du site hard-core.sk.

Je suppose que je suis une personne relativement active, donc je veux faire quelque chose pour la scène et la meilleure façon que j’ai trouvé est de commencer des sites web et une mini distribution locale. Parce que je suis intéressé par Straight Edge, mais aussi dans le véganisme, le féminisme, l’anarchisme et beaucoup de choses ; mon point de vue sur la scène et « tout ce qui va avec » est plus politique et que c’est aussi ce qui donne un certain profil au site.

Je pense qu’aujourd’hui il y a beaucoup d’ignorance dans la scène sXe et je veux changer cela.

Les gens de nos jours et notamment dans la scène Straight Edge sont superficiels, ils vous jugeront à cause de votre tatouages, de la musique que vous aimez, en raison de votre coupe de cheveux, des vêtements que vous portez… En raison de tout. « Oh, tu n’as pas un T-shirt straight edge ? Pédé »

Franchement, qui se soucie de cela ? Nous sommes juste des êtres humains! Vous le savez, il y a aussi l’influence des groupes et la propagande.

D’abord, quand j’ai vu la vidéo de « xREPRESENTx », de la chanson « The downfall », je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer [le clip qui apparaît comme caricatural présente des straight edge faisant sortir violemment une personne d’un bar et le menaçant ; on ne comprend le fond en réalité qu’avec le texte, qui attaque les gens ayant rompu avec les valeurs straight edge].

Je pensais : « Qu’est-ce qui s’est passé dans la scène ? Que diable veut cet abruti et que fait-il dans la scène hardcore ? » Des grosses voitures, une image macho, des grands sweat-shirts noirs à capuches et une chanson sur les « traîtres de la scène straight edge » ? Des trucs comme cela me rendent dingue !

Je veux le changement et je le veux maintenant. Je veux une scène pleine d’êtres humains, pas pleine de jeunes fans de hardcore éduqués par MTV, avec les fringues à la mode et les plus petits cerveaux qu’on peut voir. Je veux l’amitié et la loyauté dans les concerts, je ne veux pas de barrières, pas de ségrégation selon les genres [hommes/femmes], bien entendu pas de racisme…

Je veux des gens qui se préoccupent de leur scène locale, de la politique, et des gens qui veulent être une partie de la scène. Et en raison de cela, j’ai décidé de commencer le changement par moi. J’ai commence le site web, où j’essaie d’écrire autant que je peux (je travaille à plein temps, et donc parfois c’est difficile).

J’ai aussi commencé avec ce « projet » ma petite distribution et je veux soutenir les groupes autant que je peux… Ainsi, en conclusion, pour une réponse à votre question – le site Web et la distrib’ sur straight-edge.sk est mon action directe contre la situation présente dans la scène Straight Edge.

A quoi ressemble la scène Straight Edge en Slovaquie ?

Eh bien… y a-t-il une scène Straight Edge ? Je ne pense pas qu’il y ait ce qu’on peut appeler une scène Straight Edge. A Bratislava, exactement à l’opposé de la Slovaquie (de Kosice où je vis il faut six heures de train pour aller là-bas), il y a des gens actifs. Comme mentionné, il y a Carpath X Bears, les gens de hard-core.sk et aussi des groupes comme Abhorrence ou Point Blank Range.

Mais, je suppose qu’il y a pas mal de concerts Straight Edge, à Bratislava et à Kosice aussi, mais cela ne veut pas dire que l’organisateur de concerts soit Straight Edge, mais il y a eu l’occasion d’inviter des groupes et cela a été fait. En outre, à Kosice, il n’ y a pratiquement pas de personnes Straight Edge à ces concerts, seulement des jeunes qui veulent s’amuser et écouter de la bonne musique et des trucs comme ça.

C’est peut-être triste de voir que personne ne s’intéresse à ces idées étonnantes d’une vie autonome. Mon opinion à ce sujet, c’est que s’il y a une scène Straight Edge, alors c’est centralisé dans l’ouest de la Slovaquie, à Bratislava… Mais à mon sens, on ne peut pas désigner cela comme une véritable scène. C’est plutôt quelque chose comme une infime partie de la scène hardcore, je pense !

Que penses-tu du véganisme ? Nous pensons que Vegan & Straight Edge cela va ensemble, quel est ton point de vue ?

Eh bien, je suppose que c’est une question pour de longues nuits d’été lorsque vous n’avez pas besoin de quoi que ce soit et que vous pouvez simplement vous asseoir avec vos amis autour du feu quelque part dans la nature sauvage et parler et beaucoup penser et parler…

Je considère le Straight Edge comme une partie de sa propre (r)évolution mentale et c’est relié à beaucoup d’autres idées et de croyances sur toute une vie, et des choses comme cela. Je suppose que quand le Straight Edge devient une chose naturelle pour soi, et que cela n’est pas forcé, qu’on réalise les choses telles qu’elles sont, alors on voit qu’on avait les yeux fermés et qu’on ne voyait pas beaucoup de problèmes sociaux.

Quand on commence à être Straight Edge, on peut voir comment sont traitées les femmes, où amène pour les gens une vie auto-destructrice et malsaine, comment son traités les animaux, et on peut en discuter toute la nuit…

Quand je parle de sa propre (r)évolution personnelle, je pense que le véganisme n’est pas directement relié au Straight Edge. Nous connaissons l’histoire et à quoi cela a ressemblé dans les années 1990, avec le Hardline et Earth Crisis et… Mais si je pense que le Straight Edge est séparé, cela va main dans la main avec le végétarisme / le véganisme.

Nous pouvons comparer cela avec l’anarchisme et l’anti-consumérisme. L’anarchisme est une sorte de manière de penser idéologique et utopique (et dans le meilleur des cas, une manière de vivre), et dans ses fondements, cela n’a rien en commun avec l’anti-consumérisme, mais c’est relié…

J’espère que vous comprenez ce que je veux dire. Je pense que le Straight Edge est une façon personnelle de vivre sa vie. Eh bien, c’est bien, mais avec cela, on en veut davantage. Vous ne voulez pas menacer les animaux, vous ne voulez pas menacer les femmes comme objet de désir sexuel…

En raison de l’histoire commune du véganisme et du Straight Edge, nous pouvons dire que cela va ensemble et que c’est connecté de manière solide.

Mais le véganisme n’est pas obligatoire pour être Straight Edge et inversement. Mais c’est juste mon avis. Enfin, je tiens également à mentionner que, lorsque j’ai utilisé le slogan « Vegan positive » en bannière de mon site, je ne voulais pas que cela soit un site orienté strictement XVX… C’était seulement (au sens complet du titre): Nous sommes Straight Edge, nous ne voulons pas faire partie de votre société auto-destructrice pleine de drogues et de liqueurs, Nous n’aimons pas les néo-nazis et le racisme et nous soutenons le véganisme.

Ici en France, nous constatons, sans avoir pour autant une vue globale, l’émergence du « hardline » nationaliste dans l’Est de l’Europe. Qu’en penses-tu ? Sont-ils réellement « Straight Edge » selon toi ?

Ici, en Slovaquie et dans la République tchèque (nous étions un seul pays, la Tchéquoslovaquie, jusqu’en 1993, nous avons pratiquement les mêmes langages et traditions, mais depuis nous sommes des États séparés), il y a le même problème… Les Nationaux Socialistes veulent attirer les jeunes et c’est pour cela qu’ils veulent se débarrasser de l’imagerie skinhead.

Les skinheads étaient rudes, ils étaient agressifs, avec des perspectives agressives et ils attiraient l’attention de la société. Cette nouvelle « vague » est plus attrayante parce qu’ils portent de beaux
vêtements, des sweat-shirts à capuches et des blue jeans bleus et des chaussures de skates et des casquettes… Ils sont davantage comme la majorité de la société. Ils cadrent très bien avec elle, et ils infiltrent.

Ils veulent lutter contre la drogue et cela a été la raison pourquoi ils ont commencé à s’associer avec les idées Straight Edge. Eh bien, ils peuvent être très dangereux. Si ils en ont l’occasion, ils utiliseront les médias dominants pour informer que ce sont EUX les Straight Edge et alors le Straight Edge sera transformé en quelque chose de vraiment différent de ce qu’il était. Je ne pense pas qu’ils soient Straight Edge.

Le Straight Edge, c’est avec le hardcore, le punk, la tolérance et l’anti-racisme. Le Straight Edge a été, est et sera lié à la culture alternative, avec des gens ouverts d’esprit, et même il n’y a pas besoin d’être lié à la musique hardcore pour être underground, cela peut être du hip hop ou du folk alternatif…

Et aussi, je pense que n’ont jamais été liés aux politiques de droite, l’activisme environnemental, la scène hardcore, les manières de vivre punk et alternative.

Ce que les nazis essaient de faire est simplement de trouver un moyen d’avoir une place dans la société. Cependant, je sais que les néo-nazis sont plus ou moins acceptés par la société. Ici en Slovaquie (mais aussi en Russie, dans la République tchèque et ailleurs…), il y a des fractions hardbass [rassemblement sur des places publiques de jeunes avec des masques et dansant sur une variante particulière musique techno hardcore].

On peut en voir sur youtube, avec des drapeaux slovaques, des habits Thor Steinar [marque pro-nazi allemande] et d’autres saloperies, mais je pense que ce n’était qu’une vague, il n’y avait rien, au bout de quelques mois il y avait des hardbass partout, puis plus rien…

Le principal « mot d’ordre » de la Hardbass est « Danse la Hardbass avec nous, vis une vie sans drogues. » Leur échec peut également être lié à nos médias dominants. Comme les néonazis et les hooligans sont des sujets très recherchés, avec beaucoup d’audience, aux informations télévisées, nos médias ont cherché et cherché sur la Hardbass et fait de nombreux reportages avec des titres comme « la Hardbass – le nouveau jeu des radicaux de droite et des hooligans »…

Cela s’est révélé contre-productif pour eux… :) Même si je pense que ce n’est qu’une nouvelle vague de néonazis et que dans quelques temps personne ne s’en rappellera, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas rester vigilants.

Nous avons également à défendre nos positions et définir ce qu’est le Straight Edge et ce qu’il n’est pas.

Et, pour ce que je sais, la majorité de ces danseurs Hardbass n’est pas straight edge, même s’ils mettent des croix sur leurs mains…

Ils veulent juste être conforme à un groupe et ils veulent lutter contre les drogues dures, comme l’héroïne, les amphétamines et les trucs comme cela, mais c’est n’importe quoi…

Comment vois-tu ton futur et celui de la scène Straight Edge ?

Difficile à dire, vous savez… Je suis un jeune homme, et j’ai beaucoup d’ambitions. Je veux monter mon label pour presser des vinyls et soutenir de bons groupes, je veux une distribution plus grande, faire quelques concerts par an et écrire un fanzine…

Mais je ne veux pas gagner de l’argent avec cela.

J’ai un bon travail, je suis programmeur à plein temps. Tout ce que je veux, c’est vivre de façon active, ne pas stagner et ne pas être passif. Je veux faire ce que je veux, je veux être beaucoup de temps dans la nature, avec mes amis, être créatif et avoir une pensée positive.

Je fais aussi de la boxe thaï en amateur, alors peut-être que j’aurais une certaine ambition dans le championnat amateur local? Je ne sais pas, le temps le dira… Et la scène Straight Edge? Je suis une personne optimiste, donc je pense que, parfois, cela ira mieux, et je vais faire beaucoup pour l’améliorer. Depuis Octobre j’ai commencé des sites webs, une distro, j’ai traduit le livret pour Mike XVX (je l’ai dans la distro donc je l’ai fait pour le rendre plus accessible aux gens) et j’ai traduit l’ensemble des documents du DVD « EDGE Perspectives on drug free culture » en slovaque.

Je peux voir que certaines personnes ont commencé à être intéressé par le sXe, ont commencé à me soutenir et je suis vraiment heureux de voir ça.

Avant que nous ayons commencé à être Straight Edge, beaucoup de nos amis ne savaient même pas ce qu’était le Straight Edge, et aujourd’hui ils le savent, et ils nous acceptent comme nous sommes et aussi parce que nous voulons être ensemble, ils ont dû apprendre à nous respecter et à ne pas nous tenter à boire de l’alcool ou des trucs de ce genre…

Mais, eh bien, cela peut sembler égoïste, mais le Straight Edge est ma façon de vivre ma vie, et ainsi je m’en moque…

Je ne veux pas de 200 jeunes avec des X sur les mains et après six mois 195 d’entre eux allant fumer et faire partie d’une autre tendance… Plutôt que cela, je veux peu de gens peu avec l’esprit clair, avec une capacité de penser et des gens qui veulent faire partie de la scène hardcore.

Ils n’ont pas à être Straight Edge, ce n’est pas important pour moi. Je ne vais pas forcer quelqu’un à quelque chose… Pour moi, le Straight Edge c’est mon choix personnel.

Je ne fais pas de différences entre mes amis qui ne sont pas Straight Edge et ceux qui le sont. Si nous pouvons être tolérants les uns avec les autres, si nous avons beaucoup en commun, et si nous partageons certaines activités, alors tout va bien. J’espère que, parfois, il y aura possibilité d’avoir son propre groupe xvx, mais c’est juste un rêve… Que j’ai juste à réaliser…

Les animaleries en accusation

Voici un article vraiment très intéressant de Paris-Normandie. Il est vraiment très intéressant, car il s’agit d’une proposition de loi qui, évidemment, n’est pas passée, en l’occurrence en décembre 2010.

Il s’agit d’un député qui voulait stopper le commerce des animaleries, en raison du chaos complet présenté par le commerce plus ou moins légal d’animaux en provenance des pays de l’Est. Ce qui revient à mettre en avant les élevages comme intermédiaires directs.

Mais un tel projet n’avait aucune chance d’aboutir, pour deux raisons: d’abord, le commerce, c’est le commerce et si l’animal est une marchandise pour l’élevage, il n’y a aucune raison qu’il ne le soit pas pour des petits commerces. Ensuite, parce que les animaleries représentent une force sociale puissamment organisée, avec toute une infrastructure, une idéologie bien bricolée (les vétérinaires jouant ici un grand rôle dans la légitimation), etc.

Ce n’est cependant pas tout. Dans l’article, un commerçant explique que si la loi contre les animaleries passait, ce serait alors la porte ouverte à tous les trafics. En quoi il a malheureusement raison, et là est l’autre aspect de la question. Tant que les humains considéreront les animaux comme des marchandises – ils le font d’ailleurs aussi pour les humains, depuis les entreprises jusqu’à la prostitution – alors il y aura toujours quelqu’un pour établir un commerce et avoir des acheteurs.

Dans un même ordre d’idées, il y a eu des initiatives tout récemment pour la fermeture des abattoirs. Admettons que cela soit appliqué, qu’adviendrait-il? Les massacres continueraient, mais sur le tas… Parce que si on veut briser l’exploitation décidée et menée « en haut », il faut également modifier les consciences « en bas »…

Les animaleries en accusation

Les arguments ont de quoi filer la chair de poule à tous les amis des bêtes. D’abord, on apprend que « pour alimenter les animaleries, près de 100.000 chiots et chatons sont importés en France chaque année. »

La suite est plus trash : « La grande majorité des animaleries n’offre aucune garantie de santé. Les animaux sont vendus malades, voire atteints d’affections incurables. Le pedigree de la plupart des chiots est trafiqué, de même que leur date de naissance. »

Des chiots « élevés en batterie, retirés beaucoup trop tôt à leur mère », qui font des milliers de kilomètres « dans des conditions de transport insupportables. » Les survivants de cet « odieux trafic » sont « le plus souvent malades, voires mourants ».

Ceci n’est pas un plaidoyer de Brigitte Bardot, mais une proposition de loi visant à interdire la vente des chiens et des chats dans les animaleries, présentée le 18 novembre par le député (UMP) de l’Eure Jean-Pierre Nicolas.

L’ancien maire d’Evreux parle d’une affaire « de cœur et de bon sens » et souhaite mettre fin « à la souffrance des animaux et au trafic, de telle sorte que l’acheteur ne soit plus trompé. »

Le pavé dans la mare est jeté, et l’onde de choc n’a pas fini de secouer la branche. A la jardinerie du Cailly, en périphérie de Rouen, Jean-Marie Duboc, le directeur adjoint, soupire.

Des chiens à l’agonie, issus d’un trafic ? « Pas chez nous. » Derrière les vitrines, une vingtaine de chiots sont à vendre, de 550 € à 995 € pièce. Une douzaine de races sont représentées, bouledogue, Carlin, Westie… les plus fashion.

« En ce moment, les gens réclament surtout du Jack Russel ‘’pirate’’, comme celui-ci, avec une tache sur l’œil. Le même que Dechavanne », rapporte Hélène, la vendeuse spécialisée.

Tous ces chiens viennent de Belgique, que la SPA dénonce comme « la plaque tournante » du commerce des animaux de compagnie en Europe en provenance des pays de l’est.

« On va les chercher nous-mêmes dans un élevage, avec l’autorisation des services vétérinaires », proteste le responsable de la jardinerie, pour qui « la filière des animaleries est sans doute la plus sérieuse. Si la loi passait, ce serait la porte ouverte à tous les trafics. »

« La République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie hébergent des réseaux actifs d’élevage intensif, de même que la Belgique, connue pour ‘’blanchir ‘’ des dizaines de milliers de chiens à destination de la France », insiste Julien Soubiron, responsable adjoint de la cellule anti-trafic de la SPA.

De retour de Slovaquie, le militant témoigne : « Là-bas, vous commandez 50 chihuahuas, le grossiste vous les trouve dans la semaine. »

Au-delà du bien-être animal, la conséquence la plus problématique est qu’en l’absence d’une harmonisation de la législation européenne, le non-respect du protocole vaccinal antirabique menace la France d’une épidémie de rage.

Un vétérinaire canin de l’Eure déplore ce « vide juridique », dans lequel des éleveurs français se sont engouffrés pour devenir eux-mêmes importateurs.

Il espère que cette proposition de loi « peut être l’amorce d’une réglementation, assortie d’un cahier des charges définissant les modalités d’exportation des chiots, l’âge requis pour le sevrage et un protocole de vaccination ». Encore faut-il que le projet résiste au lobbying de la filière, qui montre déjà les crocs.

(…)

Les professionnels dénoncent un «projet idiot»

La nouvelle fait bondir Luc Ladonne, secrétaire général de Prodaf, le principal syndicat des professionnels de l’animal domestique.

« C’est un projet idiot », réagit-il, réfutant le terme de « trafic » : « Les importations de carnivores domestiques dans l’espace économique européen ne sont pas illégales. L’offre des éleveurs français n’étant pas suffisante, les animaleries s’adressent à des courtiers qui peuvent se trouver à l’étranger. »

De plus, « affirmer que la vente d’animaux n’est pas encadrée est une ineptie. En 2008, tous les acteurs de la filière – éleveurs, animaleries, associations de protection des animaux, vétérinaires – ont participé aux rencontres « Animal et société », qui ont abouti à un décret publié au journal officiel. Des arrêtés ministériels portant justement sur l’amélioration de l’encadrement du commerce d’animaux sont en cours de finalisation. »

Prodaf, qui représente plus de 1 000 points de vente sur 1 800 au total, indique que selon les statistiques vétérinaires, le taux d’anomalie constaté sur les animaux s’élève à 5 %.

« Une telle mesure, redoute Luc Ladonne, permettrait à tout un réseau clandestin de se développer. »

EELV au gouvernement : l’inacceptable accompagnement du nucléaire !

Avant Fukushima, la question du nucléaire était « tabou », une chappe de plomb idéologique empêchant une critique atteignant une dimension populaire. Aujourd’hui, la situation a donc changé, reste le problème épineux d’Europe écologie – les Verts. Théoriquement opposé au nucléaire, EELV n’en est pas moins devenu un parti gouvernemental prêt à toutes les compromissions.

Voici une critique d’EELV à ce sujet, faite par la Coordination Stop le nucléaire. Il y a également, dans ce cadre, un appel à un rassemblement bruyant devant le siège d’Europe Ecologie Les Verts à Paris, ce 7 juin à 11h. A un tel horaire et dans la semaine, on se doute bien que très peu de monde pourront y aller, et tant qu’à être entre personnes convaincues, il serait plus judicieux de proposer autre chose plutôt que d’attendre quelque chose d’EELV, dont l’opportunisme saute aux yeux et ne date pas d’hier (nous l’avons commenté de manière régulière). Le problème qui se pose finalement, encore et toujours, étant encore celui de la convergence des luttes et leur capacité à être populaire.

EELV au gouvernement : l’inacceptable accompagnement du nucléaire !

Il semblerait que rien, pas même les conséquences effroyables de la catastrophe de Fukushima toujours en cours, ne puisse infléchir le positionnement d’EELV sur le nucléaire. Ce positionnement “écolo” sur l’industrie nucléaire, on le constatait déjà lors des présidentielles de 1974, avec une demande de René Dumont pour un moratoire sur les projets de centrales. Un moratoire, une simple suspension provisoire.

Puis Dominique Voynet, Ministre verte à l’Environnement et à l’Aménagement du Territoire (de la “Gauche plurielle” à partir de 1997), signait l’extension de l’usine MELOX, productrice de MOX, et l’installation à Bure d’un “laboratoire” d’étude du stockage des déchets radioactifs à vie longue.

Les verts siégeant au conseil régional PACA ne s’opposèrent pas vraiment au projet ITER, mais signèrent en décembre 2006 le principe de « 1 euro pour Iter, 1 euro pour les renouvelables  ».

En novembre 2009, les élus verts au Parlement Européen, quant à eux, votaient un texte comprenant la résolution suivante : « … le passage… à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme… » La revendication depuis 30 ans par les verts d’une sortie progressive du nucléaire, équivalant de fait à une prolongation programmée du nucléaire en France, s’est confirmée sans surprise durant la récente campagne pour les présidentielles de 2012.

Lors d’une de ses interventions, Eva Joly l’exprimait ainsi : une “sortie en 20 ans pour permettre une montée en puissance des énergies renouvelables… une situation douce pour les Français…” …et douce aussi pour Cécile Duflot, désormais ministre d’un gouvernement pro-nucléaire.

Le programme d’EELV pour les législatives de juin 2012 atteint un nouveau degré de renoncement. Il s’agit de “désintoxiquer nos pays des énergies fossiles et du tout nucléaire”, légitimant de fait la part du nucléaire dans le mix énergétique francais.

Le tribut “symbolique” de la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim durant le prochain quinquennat – comme à l’époque de Dominique Voynet la fermeture d’un Superphénix toujours en panne était le tribut pour une “Gauche plurielle” – ne trompe personne. La France, toujours ”fille aînée” de l’atome, restera nucléaire en attendant la prochaine catastrophe qui ne manquera pas de se produire et ce, avec la complicité du parti écologiste.

Pourtant, EELV se targue de vouloir moraliser la politique mais continue, dans la droite ligne de l’écologie politicienne et du réformisme, d’accompagner les gouvernements socialistes pro-nucléaires au nom des petites avancées écologiques et surtout, en ce qui nous concerne, au mépris de la vie humaine.

LE NUCLEAIRE : UNE QUESTION ETHIQUE !

Pendant qu’à Tchernobyl, la radioactivité se disperse toujours dans l’environnement, que les populations comme les “liquidateurs” sont laissés à leur triste sort, la situation pour les Japonais, elle aussi, est loin d’être douce. Les rejets massifs de radioactivité se poursuivent et contaminent de façon irréversible le sol, l’air, l’eau et la chaîne alimentaire. Des millions de personnes vivent en territoires contaminés. La centrale nucléaire de Fukushima, ses quatre réacteurs fondus, et les populations restent à la merci d’un prochain séisme aux conséquences terrifiantes sur les piscines encore pleines de combustible nucléaire. Les enfants encaissent des doses de travailleur du nucléaire, ils portent des dosimètres, les autorités continuent de mentir, mais les 54 réacteurs nucléaires japonais sont à l’arrêt, au moins provisoirement grâce à la population qui fait pression sur les autorités locales contre leur redémarrage, sans revenir à la bougie ni attendre la fameuse « transition énergétique » chère aux politiciens écologistes.

Tous les scénarios Négawatt, de sortie planifiée avec arrêt des plus vieux réacteurs, de diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, d’économies d’énergie au nom des sacro-saintes émissions de gaz à effet de serre n’y changeront rien. Les catastrophes nucléaires produisent et produiront des effets irréversibles pour des centaines, des milliers d’années. Elles provoqueront des cancers, des maladies respiratoires, digestives, cardiaques, neurologiques, des mutations génétiques, des zones inhabitables, rayées de la carte, et la remise en cause même de la survie des civilisations humaines.

LA FIN DU NUCLEAIRE N’EST PAS NEGOCIABLE : A DANGER IMMEDIAT, ARRET IMMEDIAT !

Devant l’indigence des propositions des partis politiques de tous bords ou des organisations ”écologistes”, il faut rappeler que depuis des années, existe en France un point de vue antinucléaire dissident pour un arrêt immédiat du nucléaire.

Nous ne pouvons nous satisfaire de propositions de sortie du nucléaire sur 20 ans, 30 ans ou plus, ni des négociations électoralistes qui au final, ne tiennent aucun compte de la dangerosité inacceptable de cette industrie.

Qui pense encore que la catastrophe nucléaire est impossible en France alors que les autorités s’y préparent, que des scénarios de gestion existent depuis quelques années pour la ”phase d’urgence”, et maintenant pour une stratégie de gestion post-accidentelle à long terme (le CODIRPA) pour les territoires français dont le sol serait durablement contaminé.

Faut-il attendre un désastre en France avec ses dramatiques conséquences sanitaires, sociales, économiques, pour sortir de cette impasse nucléaire ? Combien de morts, de territoires contaminés, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs légués aux générations futures comme dette éternelle avant que l’industrie nucléaire ne soit stoppée définitivement ?

L’arrêt immédiat du nucléaire ne relève pas d’un délire irrationnel, ni d’une utopie. L’arrêt immédiat du nucléaire, c’est du concret, c’est applicable, c’est possible maintenant ! Le Japon nous en donne un exemple tragique mais flagrant. Nous n’avons pas à attendre un hypothétique développement des énergies renouvelables pour une “transition énergétique”, en courant tous les jours le risque d’une catastrophe. Des solutions existent : arrêt de la production d’électricité pour l’export, de l’autoconsommation de la filière nucléaire, utilisation maximum des capacités hydroélectriques et des centrales thermiques classiques existantes (à charbon, fioul, gaz). Nous savons que de nouvelles centrales thermiques au gaz ou au charbon peuvent être construites très rapidement, et que le remplacement des centrales nucléaires par du thermique classique n’influera que très marginalement sur les émissions globales de gaz à effet de serre.

Mettre fin au danger des centrales nucléaires n’est pas un problème technique, mais un problème politique et éthique qui dépend de l’exigence de la population vis-à-vis de ses représentants. L’incontournable urgence n’est malheureusement pas d’attendre un changement de société ou de modèle économique pour un monde meilleur. L’urgence est de sauver nos vies !

« A peine à 20 % d’abandons légaux et tout le reste en sauvage »

Voici un très intéressant article, tiré d’un journal de Saône et Loire (Bien Public), qui permet d’avoir un aperçu sur les nouvelles formes que prennent les abandons ces dernières années.

La crise économique fait en effet sauter toutes les barrières morales et sociales, ce qui fait que les abandons deviennent de plus en plus « sauvages. »

Ce qui est un terme impropre, car on devrait dire « civilisé », tellement ces abandons sont complexes : abandon dans un TGV, animal jeté au-dessus d’un mur d’enceinte, voiture en trombe jetant l’animal…

Côte’d’Or : des abandons d’animaux de plus en plus nombreux

L’été approche et reviennent avec lui les grandes habitudes des départs en vacances… et des abandons d’animaux.

« Les pointes juste avant les vacances existent toujours, mais les abandons se sont généralisés sur toute l’année », corrige cependant Nicole Bacqué, présidente de la Société protectrice des animaux, à Dijon.

« Quand je suis arrivée à la tête de la SPA, le nombre d’abandons légaux était supérieur à celui des abandons sauvages, mais, en seize ans, j’ai vu cette proportion complètement s’inverser », ajoute-t-elle.

« Aujourd’hui nous sommes à peine à 20 % d’abandons légaux et tout le reste en sauvage. »

Et les conditions d’abandons en disent long sur le manque de respect porté aux animaux.

« Cela va du chien attaché par une ficelle à la porte du refuge aux chats déposés dans un carton devant notre porte », reprend Nicole Bacqué.

Il y a pourtant le risque d’aller en prison

« Certains vont même jusqu’à lancer leur animal par-dessus notre mur d’enceinte, pourtant haut de plus de deux mètres », s’indigne-t-elle. « Il y a peu, dans ces conditions, un Braque s’est cassé une patte.

Nous voyons également assez régulièrement des voitures arriver en trombe devant le refuge, ouvrir la porte, jeter l’animal et repartir aussi vite, parfois même avec les skis sur le toit.

Il y a peu, un croisé staff a même été abandonné dans un TGV ! »

Un triste constat alors que la législation prévoit des peines pouvant s’élever jusqu’ à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende (article 521-1 du code pénal) pour quiconque se rend coupable de l’abandon d’un animal. Mais ces sanctions sont rarement, voire jamais appliquées.

Il est évident, en effet, que jamais l’Etat ne condamnera à 30 000 euros d’amendes pour un abandon, et pourtant un tel acte est plus que largement méprisé par la population. Seulement, l’animal n’étant juridiquement qu’un objet, son abandon n’est finalement qu’une expression du droit de propriété…

Avec la crise économique, le tout prend des proportions encore plus grandes. Les êtres humains dénaturés deviennent des barbares raffinés dans leurs exactions ; abandonner un chat dans un carton demande une réflexion poussée, élaborée, malgré toute sa simplicité.

Une réflexion poussée, et « du cran », car pour agir de manière aussi sordide, il faut vraiment être passé par un processus de désensibilisation massif !

Et bien évidemment, si ce processus se généralise à grande échelle, comment faire avancer le véganisme ? C’est là toute la valeur d’un questionnement global, englobant l’écologie radicale. Sans un projet global, aucun changement n’est possible !

Rando vélo contre la THT

Une randonnée vélo aura lieu du 17 au 21 juin, d’un village de Mayenne jusqu’au Chefresne où aura lieu ensuite un week-end de résistance. Ce n’est pas une course, bien entendu, mais rien n’empêche de prendre son maillot cycliste Roots of compassion! La cycling team (interviewée ici) de Roots of Compassion se débrouille d’ailleurs plutôt bien, étant 14ème sur 42 lors du Tour d’Energie à Göttingen et 40ème sur 116 au Giro de Münster!

Pour la petite histoire, le maillot cycliste existe désormais dans une version cours à pied.

Venez nous rejoindre nombreu.x.ses pour une étape ou plus le long du fuseau de la ligne THT Cotentin Maine, afin de marquer notre opposition à ce projet.

Durant cette semaine nous pédalerons de village en village afin de relier les diverses forces s’opposant quotidiennement au centralisme énergétique imposé par RTE, AREVA et l’Etat français. Les diverses étapes permettront de s’arrêter pour discuter du week end de résistance (22-24 juin au Chefresne, Manche), et de nous rencontrer pour faire état du retard dans la construction de la ligne et de la lutte contre la THT. Infokiosques et moments conviviaux seront au rendez-vous pour se rencontrer, discuter, échanger à chaque étape.

Les étapes prévues seront relativement courtes et avec de nombreuses pauses nous permettant de discuter avec le plus de personnes concernées possibles afin que chacun.e puisse nous rejoindre et ainsi manifester son opposition aux aménageurs de nos vies.

Celles et ceux qui ne se sentent pas très à l’aise sur un vélo seront les bienvenu.e.s aussi pour partager les pic-nic du midi avec nous ainsi que les soirées discussion ou projection.

Nous ne résignerons pas à voir la THT se construire, nous ne ferons pas de compromis : nous ne voulons de la THT ni ici, ni ailleurs.

Tou.te.s à vélo! THT no Pasaran!

– Pré-programme de la rando vélo :

* Dimanche 17 juin étape de Beaulieu sur Oudon à Bourgon, environ 20km

10h Petit dej’ et accueil Place de l’Eglise à Beaulieu sur Oudon.

11H Départ de la rando vélo.

13H Pic Nic à Bréal sous Vitré, rendez-vous au petit préau à côté de l’Eglise.

20h30 Discussion présentation de la lutte anti-THT au Bignon, à Bourgon

* Lundi 18 juin étape de Bourgon à Larchamp, environ 30km

10h départ de la Mairie de Bourgon

13H Pic Nic à Saint Pierre des Landes (Lieu à préciser)

16h Gouter-Arrivée à Larchamp à préciser

20h30 Projection du film « Plogoff, des pierres contre des fusils » et discussion sur les luttes anti THT et anti-nucléaire. A la Haute Jardière, Montaudin (53).

* Mardi 19 juin, Saint Berthevin la Tannière à Chèvreville, environ 30km

10h départ place de l’Eglise à Saint Berthevin la Tannière

13h Pic Nic à Buais, lieu à préciser

20h30 Projection de « No a la Mat » et discussion sur la lutte anti Tht à Chèvreville (lieu à préciser)

* Mercredi 20 juin, étape de Chèvreville à Saint Laurent de Cuves, environ 20km.

10h Départ place de l’Eglise à Chèvreville

13h Pic Nic à Juvigny le Tertre (lieu à préciser)

Soirée à préciser à Saint Laurent de Cuves

* Jeudi 21 juin étape de Coulouvray Boisbenâtre au Chefresne, environ 20 km

10h Départ de Coulouvray Boisbenâtre place de l’Eglise

13h Pic Nic à Saint Maur des Bois (à préciser)

Arrivée au Chefresne pour une fête de la musique anti-THT et le début du WE de résistance !

Pour effectuer une rando des plus sympathique, matériel important : Un vélo en bon état de fonctionnement, des vêtements de pluie au cas où, de l’eau, des biscuits secs. Si vous comptez faire plusieurs étapes de la rando : Une tente et du matériel de couchage (duvets, matelas…), lampes, lampes frontales.

Les pic nic du midi seront autogérés, tout le monde ramène un petit quelque chose à grignoter. N’hésitez pas à nous contacter à pylones@riseup.net

Infos complémentaires et mises à jour éventuelles : http://valognesstopcastor.noblogs.org/rando-velo-contre-la-tht

Grève de la faim pour le désarmement nucléaire

Jean-Marie Matagne, président d’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire, est en grève de la faim depuis le 15 mai pour demander un référendum pour l’abolition de l’arme nucléaire. Un type d’action inutile, bien sûr, mais la personne qui mène cette action considère que cela fait avancer les choses. Voici les informations et son point de vue.

Appel du Comité de soutien, le 16 mai 2012

Le peuple français n’a jamais été consulté sur la question des armes nucléaires, armes de crimes contre l’humanité construites en son nom et avec ses subsides – 300 milliards d’Euros, et cela continue.

50 ans d’omerta militaire et nucléaire, ça suffit. Le changement, c’est maintenant.

Exigeons du nouveau Président, du nouveau gouvernement et des candidats à la députation qu’ils engagent la France dans la négociation d’une Convention d’élimination de toutes les armes nucléaires.

Cette question est inscrite à l’agenda international, elle doit être posée aux Français : « Approuvez-vous que la France participe avec les autres Etats concernés à l’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ? » Pour obtenir le référendum qui nous permettra de la trancher démocratiquement, Jean-Marie Matagne, 68 ans, président d’ACDN, est entré en grève de la faim le 15 mai 2012.

Soutenons cette action, et rejoignons-la par tous moyens à notre disposition.

Comité de Soutien à la Grève de la Faim pour un Référendum et l’Abolition Historique des Armes Nucléaires (CSGF-RAHAN)

CSGF-RAHAN C/o ACDN 31 rue du Cormier 17100 Saintes
csgf.rahan@gmail.com

Voici un communiqué de celui qui fait la grève de la faim, en réponse à une critique faite.

Un lecteur du blog de Jean-Marie Collin, après avoir lu l’interview de Jean-Marie Matagne, le qualifie de « rêveur utopiste ». Voici la réponse du rêveur qui jeûne, ou du jeûneur qui rêve.

« Encore un rêveur utopiste. On SAIT TRES BIEN que ce genre de contrôle international ne FONCTIONNE PAS. »

Cette objection, nous nous la sommes faite, bien entendu, et y avons répondu dans la formulation même de la question que nous proposons de soumettre à référendum :

« Approuvez-vous que la France participe avec les autres états concernés à l’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle MUTUEL et international strict et efficace ? »

Peut-être ne l’avez-vous pas remarqué, mais nous avons ajouté le contrôle MUTUEL au contrôle INTERNATIONAL. Pourquoi ?

1. D’abord, il s’agit de savoir ce qu’on entend par « contrôle international ». D’après l’Avis consultatif de la Cour Internationale de Justice du 8 juillet 1996, « il existe une obligation de poursuivre de bonne foi et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international strict et efficace ». Cette formule de « contrôle international strict et efficace » est reprise de l’article 6 du TNP. Elle explicite bien le souci d’une vérification « stricte et efficace », mais sans entrer dans le détail technique des procédures de vérification. C’est normal : celles-ci sont du ressort des négociateurs et de leurs experts militaires et diplomatiques. Pour que ceux-ci interviennent, encore faut-il que les négociations commencent. Elles sont théoriquement prévues depuis l’entrée en vigueur du TNP en 1970. Elles n’ont jamais été ouvertes. Donc, on n’a pas de réelle expérience en la matière, en tout cas dans ce domaine.

2. Il est vrai que si, par « contrôle international » on entend seulement un contrôle confié à une agence internationale comme l’AIEA, on peut craindre des « lacunes ». L’AIEA a failli dans le cas de la Corée du Nord, elle a failli faillir dans le cas de l’Iran – et elle n’arrête pas de failler dans le cas d’Israël puisqu’elle n’est pas autorisée à y mettre son nez.

3. En revanche, on a une expérience concluante de la vérification bilatérale, entre Russes et Américains. Elle a parfaitement fonctionné pour l’application du traité START I, qui a fait passer, A LA DATE PREVUE et A LA SATISFACTION DES DEUX PARTIES, les têtes nucléaires stratégiques de plus de 10 000 de chaque côté à moins de 6000 (et même à moins de 4000 côté russe). Elle fonctionne pour le nouveau traité START. Les militaires, les services de renseignement, ne sont pas des enfants de choeur. Ils savent bien où il faut chercher ce que l’autre peut être tenté de vouloir cacher. En cas de suspicion, une partie doit pouvoir conduire une ou plusieurs inspections impromptues (procédure prévue par convention parmi les procédures d’urgence).

Entre Russes et Américains, il s’agit d’une vérification BILATERALE – et non « internationale ». Il est évident que, quand un pays est particulièrement concerné par l’arsenal d’un autre (USA / Russie ou Inde / Pakistan, par exemple), il sera beaucoup plus vigilant que d’autres pays.

4. Maintenant, imaginez que les 9 Etats nucléaires avérés s’accordent sur un désarmement GENERAL : chacun d’eux se trouvera concerné par l’arsenal des 8 autres et pourra donc prétendre à conduire chez chacun d’eux un contrôle BILATERAL RECIPROQUE, autrement dit MUTUEL. Cela fait, au total, 36 contrôles mutuels théoriquement possibles. Ajoutez-y celui de l’agence internationale… Cela fait au moins 37 contrôles.

Bien entendu, tous ces contrôles théoriques n’auront pas lieu. Il y aura certainement de la mutualisation, de la délégation de contrôle. Il faudra concevoir toute une architecture pour garantir la redondance du système sans le rendre ingérable. Mais il importe que chaque pays puisse, suivant ses propres intérêts, exercer sa suspicion et son « droit de visite » en tant que de besoin. Comme disait un Américain connu, en matière de désarmement, il faut « faire confiance et vérifier ».

5. Vous me traitez d’ »utopiste ». M’intéressant au désarmement nucléaire depuis 26 ans, dont 5 consacrés à une thèse d’Etat centrée sur ce sujet, je vous accorde que c’est peu pour en connaître les réalités. M’est avis néanmoins que les utopistes ne sont pas de mon bord, mais plutôt de celui de ceux qui, sous prétexte que dans le dernier demi-siècle nous avons échappé de peu à plusieurs guerres nucléaires, s’imaginent que le miracle se reproduira éternellement.

Mais si vous tenez quand même à me classer parmi les « utopistes » qui « rêvent » d’un « monde sans armes nucléaires », alors sachez que je suis en bonne compagnie. Outre un certain Barack Obama, permettez-moi de vous renvoyer à la liste des signataires de « Global Zero ».

Et de vous citer le début de « l’historique » :

« Durant toute la période nucléaire, même au plus fort de la Guerre froide, des dirigeants ont prévu un temps ou le monde pourrait enfin se libérer des armes nucléaires.

« En 1986, le Premier ministre soviétique Mikhail Gorbatchev et le Président américain Ronald Reagan ont reconnu « qu’une guerre nucléaire ne pourrait jamais être gagnée et devait être évitée ». Pour Reagan, l’arme nucléaire était « totalement irrationnelle, totalement inhumaine, bonne à rien sauf à tuer, et capable de détruire la vie sur terre et la civilisation ».

La suite de l’histoire se trouve ici. Elle vous réserve quelques surprises.

Cela dit, rassurez-vous, sur ces 93 signataires de Global Zero, on ne compte que 5 Français : Danielle Mitterrand, le général Bernard Norlain, Michel Rocard, ancien Premier ministre, Paul Quilès et Alain Richard, anciens ministres de la Défense (excusez du peu). Pas un seul ancien chef de l’Etat, contrairement à Mikhaïl Gorbatchev ou Jimmy Carter. Et pas davantage François Hollande.

Si utopie il y a de ma part, elle se situe peut-être là : croire que l’actuel locataire de l’Elysée puisse vouloir introduire aussi dans ce domaine « le changement maintenant ». A mon 14e jour de grève de la faim, j’attends de voir. Et de le voir, puisque je lui demandé une audience.

Jean-Marie Matagne, lundi 28 mai 2012

La jeunesse française et les drogues

Hier 31 mai a été publié une enquête de l’European school survey project on alcohol and other drugs (Espad), un organisme international lié à l’Union Européenne.

L’enquête porte sur les drogues chez les jeunes de 15-16 ans ; 36 pays sont concernés. Les personnes qui ont répondu en France avaient en moyenne 15,8 ans et le sondage a eu lieu en avril-mai 2011.

Nous avons récupéré les informations les plus parlantes, qui sont bien évidemment une catastrophe. La jeunesse française n’est ni rebelle ni révoltée, elle est conformiste et cherche un cocon protecteur. L’utilisation de drogues fait partie de cette culture.

Avec évidemment une dimension dépressive. Il faut en effet voir qu’à 13 ans ou plus tôt, 30% des jeunes ont fumé une cigarette, 58% des garçons et 38% des filles ont bu de la bière. Un monde dénaturé et une fuite en avant, voilà bien un affreux panorama!

Un panorama supérieur à la moyenne en Europe, comme le montre le tableau suivant.

Il s’agit des pourcentages de jeunes de 15-16 ans ayant consommé une cigarette dans les 30 derniers jours, de l’alcool dans les 30 derniers jours, s’étant « murgé » dans les 30 derniers jours, ayant une utilisation de cannabis sur le long terme, ayant une utilisation d’autres drogues que le cannabis sur le long terme, de sédatifs sur le long terme, de drogues par inhalation sur le long terme.

Constatons par exemple la question des cigarettes. L’Etat prétend mener une grande campagne contre le tabac. Celle-ci est un échec. Voici le tableau montrant le pourcentage de jeunes ayant consommé une cigarette dans les 30 derniers jours.

Dans un même ordre d’idées pour l’accès aux drogues, voici le pourcentage de gens répondant que trouver du cannabis est « relativement facile » ou « très facile ».

Il ne s’agit pas de prôner plus de répression ou moins, car pour nous l’utilisation de drogues est une question culturelle. Une preuve en est la consommation d’alcool. La jeunesse ne voit pas de perspective et plonge dans l’alcool. Souvent bien sûr il y a l’argument festif, mais aujourd’hui plus personne ne peut nier le mal-être.

Voici des tableaux significatifs.

Tout d’abord, le pourcentage de jeunes ayant consommé de l’alcool dans les 12 derniers mois.

La consommation d’alcool toujours, mais lors des 30 derniers jours. On est quand même encore à une large majorité de jeunes en France.

Enfin, le pourcentage de jeunes ayant consommé cinq verres ou plus lors de la consommation d’alcool les 30 derniers jours. Pour presque la majorité des jeunes de 15-16 ans, l’alcool est mensuel au moins, et dans une mesure importante.

L’alcool n’est cependant bien entendu pas le seul problème. Voici le pourcentage de jeunes ayant une consommation sur le long terme de drogues.

La France est dans les premiers, ce qui ne sera une surprise pour personne.

Mais il n’y pas que la cannabis. Voici déjà les chiffres pour le cannabis.

Et voici le pourcentage pour les drogues autres que le cannabis. On est à 9-11% de drogues diverses et variées encore plus nocives…

De notre côté, c’est très clair à comprendre. La France est le pays qui repousse le plus l’idée même de nature, le véganisme, l’écologie, et qui tolère le plus la vivisection, la « viande ». Pas étonnant que dans ce déni de la réalité, on ait l’alcool et les drogues (ou encore le Front National).

Cela ne fait que renforcer davantage la responsabilité pour une culture positive, vegan straight edge, pour la libération animale et la libération de la Terre!