Walter Bond: « Vous ne pouvez pas arrêter la vie »

Voici une nouvelle lettre de Walter Bond (qui désormais s’appelle Abdul Haqq, comme nous l’avions expliqué). Cela fait longtemps que nous parlions de lui – en fait nous l’avions même interviewé avant son arrestation, en rapport avec un clip retraçant son parcours précèdent.

On peut être en désaccord avec sa démarche, ou encore ses croyances, mais il est impossible de nier que Walter Bond / Abdul Haqq est quelqu’un qui vit dans l’abnégation, qui rejette tout ego. Il se soumet à Gaïa, à l’ensemble, ce qui est indéniablement très moral.

Et il aime les animaux. Cela a l’air tout à fait simpliste de le mentionner. Mais il le dit et il le montre, et c’est quelque chose de normal et de touchant, et quelque chose qu’on ne voit jamais dans les démarches « antispécistes ».

Même dans sa cellule, il remarque la vie. Alors que tellement de gens, et même des vegans qui ne vont pas jusqu’au bout de leur conviction profonde, ne la remarquent pas alors qu’elle est devant eux. Il est par exemple impossible de vivre en ville et de ne pas avoir croisé un pigeon malade. Mais encore faut-il le remarquer, et savoir quoi faire!

On ne peut pas non plus être vegan et ne pas avoir chez soi de boîtes de transport. Aider les animaux, aider la vie, y participer, cela demande une sensibilité et un esprit d’initiative, un peu de bon sens et une bonne intendance!

WALTER EDMUND BOND (37096013)

2 juillet 2012

Vous ne pouvez pas arrêter la vie

Dans le rebord de la fenêtre de la maison de cellule ici à la CMU (unité de gestion des communications ou également « l’unité terroriste ») à [la prison de] l’USP Marion vit une mère Tourterelle triste [également appelée Tourterelle de la Caroline] et ses deux nouveaux poussins nés, et elle n’est pas la seule.

J »ai compté quatre nids d’oiseaux tout au long des rebords des fenêtres des quartiers cellulaires, avec d’autres mères vigilantes et leurs jeunes.

Cela illumine mon coeur de savoir que bien que nous, environ 40 prisonniers politiques et prisonniers de guerre, depuis les frères palestiniens jusqu’aux activistes ALF / ELF, ayons affaire à notre oppression fédérale 24 heures par jour et 7 jours par semaine, nous sommes encore en minorité au sein même ce quartier cellulaire et que la plupart de la vie au CMU Marion est absolument libre.

Des tourterelles tristes, Moineaux, Martinets et hirondelles. Jusqu’aux mites Regals, Impériales, Lunas et Polyphème d’Amérique.

Sans oublier les Hannetons, les Lucanes, les Guêpes rouges, les Guêpes de la boue et les Mantes religieuse.

Et aucun petit Cercle de la vie ne serait complet sans les prédateurs qui, dans ce campement, est composé de plus d’un chat sauvage.

C’est un symptôme de la société contemporaine à ne voir le monde qu’en termes humains, cela devient agrandi dix fois en tant que prisonnier parce que votre monde se rétrécit vers le bas au niveau d’une boîte de béton, de barbelés, de murs, de clôtures et des barres.

Cela peut devenir presque impossible à certains moments que de voir au-delà de son propre sort, sa lutte et sa propre propre incarcération. Mais, heureusement, la Terre est abondante avec la Vie et continue avec ou sans vous et moi.

Vous ne pouvez pas arrêter la vie !

Le complexe industriel carcéral peut arrêter, une vie, ou même des milliers de vies, mais ils ne peuvent pas arrêter la vie.

Et longtemps après que ces donjons de béton qu’ils ont érigées sur une conception malicieuse, raciste et de classe s’érodent et s’effritent, ce sera la Terre elle-même qui les fera s’effondrer par les tremblements et les avalera entièrement, se levant dans les vagues du tsunami et les emportant par des vagues au loin, descendant les collines avec des feux sauvages et brûlant le tout jusqu’en cendres, venant avec les tornades et déchirant tout, sortant avec des vents puissants soufflant des coups pour tout souffler, ou peut-être juste prenant lentement le tout alors que le liquide versé sur les décombres sur ce qui reste, érode, fait se craquer et s’effondrer de nouveau le tout dans des cailloux d’où ils proviennent.

Il s’agit du solde de la vie, et on ne peut l’arrêter. Pour chaque acte méchant et fou consistant à mettre bas la Terre, pour chaque entreprise gloutonne internationale à l’échelle mondiale, il y aura un jour des comptes.

J’ai foi dans l’équilibre de la vie, j’ai foi en la cause et l’effet. Toute la vie est un, Dieu est un. Les différentes manifestations que nous voyons, les personnes individuelles, des espèces distinctes, du microscopique tout le chemin jusqu’au macrocosmique Tout émane de l’ensemble, le caractère d’ensemble du « Un. »

Notre décision finale est : où allons-nous placer notre allégeance? Avec l’artifice de la construction humaine ou la réalité de la biosphère ?

Allons-nous être des agents du béton, du plastique, de la perversion et de la mort? Ou des guerriers pour les Animaux, l’Air, les Arbres, et toute la Vie ?

Je ne parle pas de nos démonstrations extérieures de la solidarité avec les opprimés et damnés, mais notre amour interne, intuitif et intrinsèque qui guide nos actions dans la défense de la Libération.

Avez-vous cela? J’espère que oui. Quand vous voyez des vidéos ou des images de vivisection, de brutalités policières, ou de destruction de l’environnement, pensez-vous que un morceau de vous-même est agressé? Cela vous rend-il malade?

Est-ce que cela créé le désir de se battre? J’espère que cela le fait. Parce que si c’est le cas, nous pouvons commencer à nous comprendre les uns les autres. Et je tiens à vous comprendre, je veux que vous me comprenez. Les connexions sont une belle chose, en particulier les connexions de sentiments réciproques.

Très souvent, nous expulsons les pensées criminelles de nos vies. Nous les avons découpés et jetés en raison de divergences d’opinion sur les questions abstraites ou tactiques qui nous sont proches et chères

Je pensais aujourd’hui au sujet de combien de fois je l’ai fait à d’autres à cause de mes propres croyances tenaces.

Combien de fois ai-je rétréci mon monde vers le bas parce que quelqu’un n’a pas fait la coupe dans ma vision du monde idéologique. Quel gâchis, honte à moi.

On se rend compte de la folie quand on est dans la boîte de béton à regarder les mites [donnant des papillons] et les bébés oiseaux. On se rend compte de l’erreur de sa propre attitude « ma manière à moi ou rien d’autre » quand on veut de la compagnie juste pour avoir de la compagnie.

Non pas que nous pouvons tous simplement nous entendre, car ce n’est pas la réalité de la vie sur Terre. Mais peut-être nous devrions avoir plus de respect pour nos connexions, parce que sans elles, nous nuisons et exploitons, nous perdons la direction, nous succombons à la mentalité autonome qui mène à la folie, à l’élitisme et aux inégalités sociales. Nous oublions qu’il y a le « Un », et que ce n’est pas nous-mêmes personnellement.

Le monde change, que nous parlions du climat, de la politique, de la spiritualité ou de l’effondrement économique. Le monde change. Il y a un certain quota de douleur et de souffrance que cette Terre va permettre, comme n’importe quel autre organisme, après quoi l’action drastique et les bouleversements sont immanents.

Mais à la fin ce qui rétablit l’équilibre vaut la difficulté et les bouleversements, que ce soit dans la santé écologique à long terme de la création d’Allah, ou bien dans la vie d’un activiste incarcéré de l’ALF.

Pour ceux à qui j’ai injustement nui, je m’en excuse. Pour tous ceux qui détruisent la Terre et les Nations animales, puissiez-vous brûler en Enfer. Et à tous ceux que je n’ai pas réussi à sauver, je promets que je vais essayer plus fort la prochaine fois.

Prenez soin de vous et je ferai de même. La Libération Animale, quelle qu’en soit le prix !

Much love,

Abdul Haqq

ALF POW [Prisonnier de Guerre du Front de Libération des Animaux]

« L’écoterrorisme débarque en Europe »

Voici un article sur la répression publiée sur le site OWNI. Ce qui est par contre à noter, c’est qu’il y a bien plus d’articles sur la répression ou les actions illégales que sur le contenu de ces actions. En fait, il n’y a pratiquement jamais d’articles expliquant ce qu’est la libération de la Terre… Et pour cause! Le journalisme ne se pose jamais qu’en observateur, bienveillant rarement, malveillant et voyeur le plus souvent, mais toujours observateur et relativiste!

Voilà pourquoi à LTD, nous ne répondons par principe pas aux (nombreuses) questions de journalistes (ou d’étudiants). L’écologie radicale n’est pas une démarche que l’on peut regarder de manière extérieure et ne doit jamais servir des intérêts personnels ou racoleurs!

L’Ecoterrorisme débarque en Europe

Aux États-Unis, la législation sur l’écoterrorisme condamne de simples activistes à des peines de prison lourdes souvent plus élevées que pour des meurtriers. Le récent rapport d’Europol et un certain nombre de procès sur le sol européen font craindre des dérives semblables malgré l’absence de législation claire sur le sujet.

Aujourd’hui, aux États-Unis, le simple fait de filmer, de photographier ou de faire un enregistrement dans une ferme ou une entreprise animale pour une utilisation politique peut constituer un délit relevant de l’écoterrorisme.

En 2001, Jeff Luers est condamné à 22 ans de prison  pour avoir brûlé  trois voitures de sport chez un concessionnaire automobile dans le but d’attirer l’attention sur la consommation excessive de pétrole. Il sera relâché au bout de 10 ans.

Mai 2008, Eric McDavid est condamné à 20 ans de prison pour complot visant à saboter les installations fédérales (antennes relais téléphoniques et autres) au nom de l’environnement.

Aucun mort dans ces actions. Les condamnations de ce type se comptent par dizaines. Michael Hough, directeur de la section justice criminelle et sécurité intérieure au FBI estime que les actions d’écoterrorisme ont entraîné plus de 200 millions de dollars de dégâts entre 2003 et 2008. Apparue au Royaume-Uni dans les années 70, la notion d’écoterrorisme est arrivée aux États-Unis dans les années 80. Elle est devenue, en l’espace de deux décennies, une expression utilitaire bâtarde, emblématique de l’Amérique sécuritaire post-11 septembre.

L’expression écoterrorisme était initialement utilisée pour désigner une minorité d’activistes environnementaux et de défense des animaux. Malgré leur caractère non violent revendiqué, ces derniers utilisaient des techniques de protestations potentiellement dangereuses pour la vie humaine: techniques de “tree spiking” pour empêcher les exploitants  de couper les arbres, incendies, bombes artisanales, etc.

Les États-Unis s’attaquent déjà aux activistes des droits des animaux en 1992 par le biais d’un Acte de protection des sociétés animales condamnant les militants à de lourdes amendes. Puis, c’est dans le contexte d’une Amérique meurtrie par les événements des tours jumelles et avec le vote du Patriot act, que l’expression écoterroriste va progressivement se généraliser jusqu’à concerner n’importe quel activiste environnemental causant des dégâts matériels.

En 2002, le FBI envoie un rapport au congrès américain intitulé “La menace de l’écoterrorisme” (The threat of ecoterrorism), stipulant qu’il s’agit de la plus grande menace terroriste aux États-Unis. Il définit l’écoterrorisme comme:

« L’utilisation ou la menace d’utilisation de la violence de nature criminelle contre des personnes ou des biens par un groupe environnemental, infra-national pour des raisons politico-environnementales, ou destiné à un public au-delà de la cible visée, souvent de nature symbolique »

Le glissement sémantique et symbolique élevant l’attaque contre des biens au rang du terrorisme est définitivement franchi en 2006, lorsque le Congrès américain vote sa première loi sur l’écoterrorisme. Il classifie dès lors certains actes de résistance passive tels que le blocus, la violation de frontières, l’atteinte à la propriété privée ou la libération d’animaux comme des actes “terroristes”, les mettant sur le même plan d’égalité que des attentats à la bombe, des agressions racistes ou encore des tueries à l’arme à feu.

La loi annonce également que plus les dégâts matériels sont élevés, plus la peine de prison sera lourde. Jusqu’à 5 ans pour moins de 10 000 dollars, jusqu’à 20 ans si les pertes dépassent un million de dollars. Loin de rester lettre morte, les condamnations pour écoterrorisme vont alors tomber en cascade.

Will Potter, journaliste américain indépendant auteur d’un ouvrage consacré à la question, Green is the new red (“Les verts sont les nouveaux rouges”, allusion à l’ex-menace communiste) montre qu’il y a depuis une trentaine d’années un retour progressif de la rhétorique et des enquêtes relatives au terrorisme. C’est ce qu’on appelle désormais communément la “peur verte“.

Si ce type de langage était initialement réservé à des crimes contre des biens ou du harcèlement essentiellement effectués par le Front de libération des animaux et le Front de libération de la planète, cette législation a étendu sa classification du terrorisme.

Loin de n’être qu’une lubie sécuritaire américaine, l’écoterrorisme est devenu un appareil législatif hautement répressif qui semble avoir été repris pour la première fois dans des textes européens en 2003. C’est cependant depuis 2008 qu’Europol, le bureau de police criminelle intergouvernemental consacre une place à l’activisme environnemental dans son rapport sur le terrorisme.

Le terrorisme sauce Europol

Le rapport souligne qu’aucune attaque terroriste ou arrestation liée aux droits des animaux n’a été rapportée par les États membres en 2011 mais qu’un grand nombre d’incidents ont été signalés par la France, l’Italie, les Pays Bas, le Royaume-Uni et l’Irlande.

Par ailleurs, une analyse des informations publiques mises à disposition par les États montre qu’un grand nombre d’incidents ne sont jamais signalés à l’Union Européenne.

L’office précise que les activités menées par les extrémistes des droits des animaux et de l’environnement utilisant la violence regroupent aussi bien “des actes de vandalisme de faible niveau (tags, détérioration de serrures, etc.) que des actes de destruction avec usage de matériel incendiaire et dispositifs explosifs improvisés”.

Si l’on en croit le rapport, l’industrie pharmaceutique a rapporté 262 incidents dans le monde en 2011. La majorité des attaques  visaient des laboratoires, des écoles et cliniques procédant à des tests sur les animaux pour des produits alimentaires, cosmétiques ou médicinaux.

Viennent ensuite des sociétés variées liées à ces enjeux : des institutions bancaires qui financent ces recherches, des sociétés qui développent des nanotechnologies, une compagnie aérienne ayant organisé des transports d’animaux entre différents labos, ou encore des fast foods…

En France, le rapport pointe du doigt des protestations contre la construction de deux aéroports qui ont tourné à une escalade de violences causant 8 blessés du côté des forces de l’ordre. Il relate également des protestations contre la construction de la ligne de train à grande vitesse Lyon_Turin. Les analystes avancent par ailleurs que l’utilisation de l’énergie nucléaire reste une question centrale pour les groupes écologistes extrémistes qui continuent les actions traditionnelles contre le transport des déchets radioactifs entre États membres.

Malgré le faible nombre d’incidents majeurs dont le rapport rend compte, c’est bien l’argument économique qui est souligné pour justifier la lutte contre ces groupes ainsi que leur potentiel rapprochement avec des groupes d’extrême gauche. On peut en effet lire que ces incidents causent des millions d’euros de dommage aux compagnies et institutions impliquées dans ces activités. Le rapport précisant que “des individus liés à ces entreprises, ou parfois même des personnes aléatoires sont ciblées comme victimes”

D’après Europol et malgré l’absence  de prototype de groupes ou d’acteurs extrémistes liés à une cause politique environnementale, certaines caractéristiques générales permettent de dégager un “portrait” de l’écoterroriste européen:

« La majorité sont relativement jeunes et peuvent être trouvés dans des groupes idéalistes, souvent relativement défavorisés, des jeunes qui ne sont pas d’accord avec certaines tendances à l’oeuvre dans la société et qui, par <conséquent cherchent à atteindre leurs objectifs grâce à l’action violente. Ces groupes tendent à avoir des similarités avec des groupes d’extrême gauche, c’est peut-être une explication de leur coopération grandissante. Ils continueront à attirer des individus radicaux qui sont prêts à utiliser des tactiques violentes. Le professionnalisme et les compétences élevées des membres de ces groupes, tout comme l’usage d’Internet pour le recrutement et la propagande augmente la menace qu’ils constituent »

Libérer des visons est un acte terroriste

Le 22 juin 2011, la police espagnole arrêtait 12 activistes membres des organisations Igualdad animal, Animalequality et Equanimal dans une série de raids simultanément organisés dans différentes régions du pays. Le coup de filet avait été commandité par le juge du tribunal de première instance de Santiago de Compostela, suite à la libération de 20 000 visons d’une ferme d’élevage pour fournir le marché de la fourrure.

Si les libérations massives de visons n’ont jamais fait partie des revendications des deux ONG, elles avaient publié peu de temps avant les arrestations des informations compromettantes sur les fermes d’élevage de visons. Les activistes suspectés ont été accusés d’atteinte à l’ordre public, de conspiration, d’association illicite  et de crime contre l’environnement.

Dans des déclarations faites à l’agence d’information Europa Press, le 23 Juin, le juge avançait que les actes des militants arrêtés relevaient de “l’écoterrorisme” et non de l’écologie. Il ajoutait qu’ils provoquaient la terreur et que certaines fermes avaient été contraintes de fermer à la suite de ces actions.

D’après les inculpés, la procédure a échappé à de nombreuses règles de droits fondamentaux notamment durant l’investigation. A titre d’exemple, le maintien en détention des militants (plus de 20 jours pour trois d’entre eux) après leur arrestation était anticonstitutionnel. Plus d’un an après les faits, les inculpés sont toujours dans l’attente d’un procès. (mis à jour le 28 Juin)

C’est un cas similaire encore plus grave qui s’est déroulé en Finlande en 2009. En décembre, de nombreux médias finlandais divulguaient des vidéos et des photos prises légalement pendant deux mois par Justice for Animals ,le principal groupe de défense des droits des animaux du pays, lors de visites dans 30 fermes d’élevage porcin.

Les vidéos (voir ici, attention la vidéo peut choquer) rendent compte de porcs malades, blessés et en piteux état.

Si diverses autorités du pays liées à l’agriculture avaient promis d’enquêter sur ces révélations, l’affaire prit un tournant improbable deux ans plus tard. En octobre 2011, alors que les fermiers étaient mis hors de cause, deux activistes qui avaient pris part au tournage des vidéos étaient inculpés pour 10 cas d’entrave à la paix et 12 cas de diffamation aggravée.

Les accusations ne s’arrêtaient pas là puisque le bureau du procureur réclamait à l’époque une peine de détention ferme pour le premier militant et une condamnation avec sursis pour la deuxième. En outre, on exigeait des deux activistes ainsi que de deux membres d’une association de soutien à l’organisation Oikeutta eläimille, 180 000 euros de dommages et intérêts. Cette association avait eu le malheur de proposer sur son site le lien vers les vidéos filmées dans les fermes, comme la majorité des sites de médias finlandais à l’époque…

Après une forte mobilisation de soutien et une large couverture médiatique, les activistes ont finalement été acquittés.

Incarcérés pour activisme suspect

Enfin c’est sans doute l’Autriche qui a connu l’un des pires épisodes en matière de procès écoterroriste.

Malgré sa réputation de pays progressiste en matière de droits des animaux, (voir la loi de 2004 sur le sujet) le pays a connu de 2008 à 2011 une affaire judiciaire visant des activistes environnementaux accusés de “terrorisme”.

En 2007, suite à de nombreux rassemblements et actes de vandalisme sur des magasins de fourrure, deux responsables de la société concernée rencontrent des haut cadres de la police ainsi que le ministre de l’Intérieur. La réunion acte la création d’une unité spéciale d’investigation visant à infiltrer les organisations de défense des animaux pour mieux les connaître.

Durant l’année suivante, les membres de ces organisations sont ainsi espionnés : écoutes téléphoniques, interceptions d’e-mails, traceurs dans leurs voitures, leurs bureaux et jusque dans leur propre domicile. Des agents en civil infiltrent également les ONG pour observer leurs pratiques.

L’affaire prend corps le 21 Mai 2008, lors d’une opération de police organisée à l’échelle nationale. 23 locaux sont perquisitionnés et dix personnes liées à la protection animale (personnes travaillant dans des refuges, enseignants du bien-être animal et organisateurs de campagnes de sensibilisation publiques) sont arrêtées. Les forces de l’ordre défoncent les portes des appartements et locaux visés et rentrent armes au poing.

Les activistes, parmi lesquels figure Martin Balluch, ancien assistant de recherche à l’Université de Cambridge, sont mis en détention provisoire. Quatre d’entre eux y resteront trois mois sans parvenir à savoir précisément les chefs d’accusation pour lesquels ils sont détenus.

Il faudra trois ans et deux requêtes rejetées par la police avant que la juge en charge du dossier ne rende publique la non conformité des procédures policières et l’absence de preuves avérées quant à la construction ou le soutien à une organisation criminelle.

La raison pour laquelle les dix activistes ont été inculpés sans preuves réside dans un certain nombre de rapprochements établis entre eux et des coupables non identifiés, suspectés d’avoir commis des dommages matériels, des attaques au gaz et une menace à la bombe.

C’est sur cette base, et par un tour de force juridique, que les membres sont suspectés d’être liés à une organisation criminelle. C’est également par ce biais que des activités qui rentrent normalement dans le cadre d’actions d’ONG légales (filmer les conditions des animaux dans les fermes, organiser des manifestations, conférences et ateliers, stocker des tracts contre la chasse ou discuter des stratégies de campagne de communication) sont devenues des preuves, relevant du terrorisme.

My E energy drink

Depuis quelques temps, les boissons énergétiques ont fait une apparition massive en France, avec bien entendu le Red Bull. Traditionnellement, les straight edge se méfient relativement du café, du thé et a fortiori de ces boissons, de par la dépendance qu’elles entraînent.

S’il n’y a pas « d’interdit » moral et culturel au même titre que l’alcool, cela fait toujours débat. Il faut dire que concernant les boissons énergétiques, la dimension sucrée et surtout particulièrement chimique amène souvent à un certain rejet.

Même si, et c’est surprenant, le Red Bull est végan. A sa production tout au moins (elle est ouvertement reconnue comme telle et assumée par les végans dans son pays d’origine, l’Autriche), puisque les organismes sanitaires français ont cette boisson dans le collimateur et ont fait (et font certainement) des tests sur les animaux, notamment nos pauvres amis les rats.

Une plainte a ainsi été rouverte la semaine dernière, en raison du décès d’un jeune de 15 ans lords d’une course à pied dans l’Oise, les parents considérant que l’excès de taurine ayant provoqué la mort (la taurine est une composante du Red Bull; la première version française de la boisson n’en contenait pas pour contourner la loi, puis la France a vite cédé en raison des lois européennes).

Mais ici la France fait cavalier seul, à tort ou à raison, et alors que le Red Bull existe depuis longtemps d’autres pays. On doit vraiment remarquer que la démarche de pratiquer unilatéralement la vivisection de manière massive est quelque chose à prendre en compte pour comprendre la logique idéologique des organismes sanitaires français. On est dans une logique où la vivisection est censée être une preuve, quelque chose qui résout tous les problèmes, etc., une véritable escroquerie et une activité criminelle!

Si on peut ne pas suivre l’avis des végans d’Autriche, là où une boisson pourrait mettre tout le monde d’accord, c’est le « My E » qui a débarqué dans les magasins bios. Non seulement la boisson est bio, mais on a même le logo vegan…

Voici le logo vegan, bien visible, bien mis en avant, l’entreprise se faisant d’ailleurs le partenaire de différents festivals vegans en Europe.

Voici la composition, dans une présentation commerciale :

Ingrédients: eau, sucre, acidifiant : acide citrique, dioxyde de carbone, sirop de sucre au caramel, extrait de ginseng, jus de citron (à partir de concentré de jus de citron), stabilisant : gomme arabique, arôme naturel, contient de la caféine naturelle.

MY E. Bio » est l´alternative idéale aux boissons énergétiques chimiques. Rafraîchissante et énergétique!
Description
* MY E. a l´apparence et le goût d´une boisson énergétique classique, mais elle est biologique et 100% naturelle.
* MY E. combine de la limonade bio, caféine naturelle, du sucre bio Autrichien et une portion extra de ginseng naturel.
* sans additif chimique
* sans taurine
Mission
Offrir aux consommateurs de boissons énergétiques une alternative bio avec les mêmes effets!

Évidemment, on peut très bien se dire que ce n’est pas parce qu’une « connerie » est vegan qu’il faut se précipiter dessus. Il faut bien reconnaître que les boissons énergétiques vont souvent de pair avec une culture très décadente (mélange à l’alcool pour se saouler plus vite, attitude machos et revendicatives, etc.). Red Bull sponsorise d’ailleurs les sports dits extrêmes pour masquer tout cela et se donner une image alternative, sportive, etc.

On peut inversement considérer qu’il s’agit d’un petit coup de pouce si on est fatigué, l’équivalent d’un gâteau sucré ou de chocolat, voire apprécier le goût, même si, ici, il semble qu’en Autriche, pays d’origine du Red Bull mais aussi du My E, on ait une certaine propension au mauvais goût dans la tradition des « ersatz » chimiques, dans le prolongement du Fanta produit en Allemagne pendant la guerre pour compenser la perte du Coca Cola (Fanta vient de l’allemand « Fantasiegetränk », boisson de l’imagination).

Les avis seront ici très certainement partagés, mais dans tous les cas ce qu’il faut prendre en compte c’est la question du sucre, de la dépendance, du pseudo « coup de pouce » qui devient un « kick » dont on a besoin régulièrement.

Au sens straight edge, ce genre de produits reste finalement tout de même assez douteux, et sur le plan vegan, on voit mal pourquoi on ne privilégierait pas des jus de fruits à des inventions chimiques plus ou moins hasardeuses !

Résistance au Chefresne: « J’ai 15 impacts de métal dans le corps »

Voici un message parvenant d’une personne victime des interventions policières au Chefresne… Un témoignage édifiant, qui montre à quel point on a besoin de solidarité, de média alternatif, sans quoi effectivement, l’Etat peut faire « ce qu’il veut »!

Derrière l’urgence, la bêtise. Retour sur le week-end de résistance du Chefresne.

Avancer en ayant oublié sa tête c’est revenir en ayant perdu un bras.

Laisser place à la fragilité ou tout détruire.

Je me suis fait tirée dessus par un flic. J’ai 15 impacts de métal dans le corps et ils y resteront ; la jambe, l’os du genoux, le vagin, le sein, le bras.

Le nerf de mon bras droit a été sectionné, on a du opérer. Dans un an peut être je retrouverai ses capacités.

J’écris pour qu' »on » ne puisse pas dire qu »on » ne savait pas. Qui veut savoir sait.

J’écris pour qu’on arrête de nous censurer, frapper, enfermer, tuer derrière une soit disant démocratie et un soit disant état de droit. J’écris parce que je n’en peux plus qu’on renvoie les violences aux pays lointains et pauvres en se décharge lâchement des questions révolutionnaires qui se posent en tunisie, en lybie, en Egypte, en Syrie … disant qu’en France c’est pas la même, qu’en France c’est différent, et même pire…

Ecrire parce qu »à 20ans j’ai subie, vu et entendu trop de violences policières derrière des vitrines de mensonges et de propagande marchande. Écrire parce qu’il m’est insupportable de sentir cette boule d’angoisse dans mon ventre quand je croise un flic, et ce brouillard de solitude et d’impuissance face au système policier.

Écrire faute hurler que ça ne peut plus durer, et de prendre acte. Ecrire parce que la liberté dans la civilisation occidentale est un mensonges meurtrier. Ecrire parce qu’il y a trop de silences et de mensonges sur la répression, sur nos luttes, sur les dangers du nucléaire, entre autre, sur la violence du système.

Cette fois-ci, ça s’est passé au Chefresne, une commune qui résiste à l’implantation d’une ligne très haute tension de 170 km de long (cette ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec
l’administration centrale. Le courant électrique sera produit par des éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine Eurodif qui a fermée ; http://antitht.noblogs.org/255).

Mais je porte en mois bien des blessés, bien des morts, bien des non dits, pas qu’en France, pas qu’ailleurs . Je porte en moi des prisons pleines et je sais les impunités à répétions
pour les bourreaux légitimes.

Amin Bentounsi a été assasiné le 21 avril par balle, dans le dos, et suite à ça des policiers manifestent armés, en uniforme, revendiquant le droit de tuer en prevention.
Depuis leur mise en services le flash ball, les grenades assourdissantes et celles de desenclerment ont fait beaucoup de blessés, des oeils perdus, des plaies, des handicaps, des morts; personne n’a gagné devant la justice.

Je sais des villes de plus en plus sécuritaires, un arsenal juridique de plus en plus liberticide, le perfectionnement du contrôle de la population en meme temps que celui des frontières. J’écris parce que j’en ai marre qu’on me demmande si « ça va ». A ceux à qui j’ai dit « oui », la politesse ou l’habitude. bref.

Nous nous sommes fait tirés dessus sous des pylones THT qui pullulent dans la campagne, dans un désastre mondial qui menace de péter à tout moment et dans lequel on nous voudraient civilisé, passif. Nous, à force, dépossédés de presque tout; de notre histoire, de son sens, du langage, de l’information, de nos corps, de nos désirs, de notre temps, de nos vies.

Alors qu’on nous voudraient inoffensifs, craintifs, non violents, je ne veux pas qu’on me parle comme à « la malade », qu’on m’infantilise, qu’on me plaigne. J’ai besoin qu’on prenne soin des uns des autres, pour durer, j’ai besoin qu’on riposte aussi. J’ai besoin, pour guérir, d’un système sans flics, sans pouvoir.

Oui, tenons compte des dégâts d’un fragment de guerre sociale explicite, de son lot de douleurs et de violence, mais n’abandonne pas, organisons nous. Ce qui ne tue pas rend plus fort parait-il, à condition de ne pas se mentir.

Vous voulez des détails? Les mass-médias sont venus dans ma chambre d’hôpital avant l’opération. Un médecin généraliste, présent sur le camps, avait témoigné des violences policières et de l’utilisation d’armes de guerre ( grenades de Dé-encerclement, grenade assourdissantes, gaz lacrymogène, matraque…) laissant de nombreux blessés.

Il avait été formidable sur le camps mais là il arrivait géné ; les mouches à merde du pouvoir, autrement dit les journalistes, voulaient filmer les impacts de métal dans les corps pour diffuser le témoignage. Pas d’image, pas de parole, c’était leur chantage. Ils restèrent une heure dans la chambre, tentant de se défendre de la bassesse de leur journaux (voir les revues de presse sur : http://www.percysoustension.fr)et de leur démarche. En voyant, sans surprise, ce qui en sort, un rectificatif s’impose.

L’avancée des travaux de la ligne rend plus qu’urgente et nécessaire une résistance concrète et de terminée sur les infrastructures. « Il est maintenant évident et nécessaire, vu ce que nous imposent les pylônes dressés sur nos terres, que beaucoup de personnes sentent l’envie en eux d’agir directement contre ce maillon faible de l’industrie nucléaire vu l’inacceptable répression des opposants, les droits fondamentaux des personnes bafoués, les humiliations qu’inflige RTE à la population. » (extrait de l’appel tous au chefrenes, wk de resistance; http://www.stop-tht.org/)

Ces lignes participent à la dépossession de nos vies et s’imposent avec la même arrogance et le même fascisme que l’aéroport à Notre Dame des Lande, le tgv entre Lyon et Turin, la centrale à gaz au Finistère, les éco-quartiers dans nos villes gentrifiées ou encore que les prisons à visages humains, belle image de l’hypocrisie du merdier actuel. Alors d’où vient la violence?

On le sait et on peut s’en indigner après coups, mais il est important de le rappeller : les appels publiques de rencontres ou d’action entrainent inévitablement un énorme déploiement du dispositif policier: Occupation policière et militaire du territoire, contrôle et fouilles de ceux qui y passent, surveillance (hélicoptères, dispositif d’écoute), renforts entrainés au terrain ( dans le cas du Chefresne, la spig, les garde mobile de blain, entrainé sur la lutte de notre dame des landes). ILs étaient plus de 500 armés sous les pressions d’une préfecture traumatisée par Valognes (ou la perte de la maitrise d’un territoire.) Leur volonté semble clair : casser le mouvement, faire mal, physiquement et moralement.

Alors que les mass-media construisent méticuleusement la figure du dangereux radical qui veut en finir (avec on ne sait quoi) et qui vient de loin pour ça ( figure menaçante et complètement dépolitisée), ils passent sous silence les luttes et la répression croissante qu’elles subissent. Un territoire qui résiste est souvent occupé militairement, comme on le voit au Chefresne, à Notre Dame des Landes ou encore au Val de Suse; Sur fond d’expropriation, d’expulsions se déroulent quotidiennement les pressions psychologiques, financières, judiciaires et policières. Derrière la soit disant liberté de penser: l’interdiction d’agir. On nous tanne d’être non violent sous une violence croissante.

Le 24 juin, une manifestation est partie vers le château d’eau, lieu de rencontres et de résistances, expulsé le mercredi 20 juin. Un autre cortège, dont je faisait partie, est allé en direction des pylônes (deux debout et un encore au sol). Il est difficile de dire s’il faut définitivement abandonner toute action de masse annoncée, si c’était un casse pipe d’aller à ce qui ne serait qu’affrontement anticipé par des flics mieux équipés, de se dire que la peur l’envie d’annuler était présente la veille et le matin et qu’elle était peut être sagesse.

Il semble important de questionner nos mode de prise de décision dans des moments d’urgence et de « spectacle » comme celui-ci. « La marche pour l’honneur » mentionné dans un retour (lien ci dessus) laisse un triste arrière gout de ces armées de déja-vaincus avançant vers leur perte. Être transversales, imprévisibles, inattendus pour ne pas devoir devenir force militaire… Un ami me dit après coup  » cette fois encore on est pas passé loin de la mort, un d’entre nous aurait pu y rester ».

Dans la campagne grise de gaz nous n’avions pas le rapport de force ou l’intelligence nécessaire pour ne pas se faire repousser assez rapidement et violemment vers le camp. On entendait des détonations, des cris et sur la dernière charge les regards que je croisais étaient effrayés ou souffrants.

Les lignes de flics, en entendant « il y a des blessés, du calme » se sont mis a charger en gueulant et tirant. Après avoir eu l’impression de bruler, j’ai eu celle de perde mon bras, puis la peur qu’ils nous tirent dans le dos ou qu’ils arrêtent. Quelqu’un m’a saisit et m’a sortie de là.

A ceux qui disent que la guerre est finie, je leur dis qu’elle est latente, cachée, mais qu’on peut compter nos morts, pour ne pas les oublier. Un opposant est passé il y a quelque années sous un train castor qu’il a voulu bloquer en s’enchainant sur la voie. D’autres y ont laissé leur tendons, brulé par la disque use des flics qui voulaient les enlever,
d’autres … la liste est incomplète. Combien de morts par le nucléaire, de Hiroshima à Fukushima en passant par ceux qu’on cache chez nous, combien de tonnes de déchets qui s’entassent, combien d’irradiés, et combien de faux débats démocratiques?

Là, c’était une tente médic pleine de blessés. Tristement mais efficacement les gestes et les réflexes se mettent en place : soigner dans l’urgence, maitriser sa douleur et accompagner celle des autres, évacuer malgré les barrages de polices, éviter celui qui bloquaient l’accès à l’hopital de st Lo, attendre deseperement les pompiers bloqués, subir la réquisition d’un de leurs véhicules pour évacuer un policier égratigné au détriment d’une fille risquant de perdre la vue …

En arrivant à l’hopital, je raconte tous ça en montrant mon corps mutilé. On s’indigne, on s’énerve, on déplore dans le service hospitalier pas familier des violences policière de la France de 2012. Certains auraient voulu aller à la manifestation mais travaillaient, certains m’ont dit en levant le poing de continuer la lutte, d’autres n’en revenait pas, quelqu’un m’a dit « nous avons fait la guerre en Normandie, on sait ce que c’est ».

J’ai au téléphone un responsable de l’accessibilité des soins de l’hôpital de st Lo ( par rapport au barrage, deux fourgons et une lignes de garde mobile sur la route-sur la voie d’accès au CHU).

Je répète, je dis que les pompiers n’arrivent pas à accéder au camp, il me répond qu’il fait ce qu’il peut. Il ajoute surtout qu’il reçoit, depuis le matin, des pressions de la préfecture pour avoir le nom et la nature des lésions des blessés du Chefresne. Il m’assure que le secret médical ne permet aucune fuite. Je lui dit de tenir face aux pressions et je le remercie pour cela.

Je serai transférée et opérée. Je vous passe les moments où, dans cette chambre, j’ai eu l’impression d’être en taule ou que j’ai craint l’arrivée des flics, les moments où l’étonnement des gens me donnait envie de leur dire mais ouvre les yeux et informe toi, l’inquiétude pour ceux resté au camps, l’envie de parler avec tous ceux qui ont vécu ce moment, l’envie de
dire que je n’en veux qu’aux flics, l’envie de casser la télé ou d’occuper le plateau au moment des infos régionales…

Je sais juste qu’un moment me hante; cette heure entière où, mon bras anesthésié dans la salle d’attente du bloc opératoire, je n’ai pu m’empêcher et m’arrêter de pleurer. Pas que mon bras, pas que ces éclats, pas que le stress, mais la détresse de se savoir partie prenante d’une guerre pacifiée et dont les raisons comme les conséquences ne resteront connus que d’un petit nombre de camarades, noyées dans une indifférence générale.

J’ai une grosse question dans la gorge, que faire maintenant par rapport à cette violence policière. Je sais que je n’ai rien à attendre de cette justice de classe sinon une tribune ou une médiatisation du problème. Et encore. Je la sais quotidienne cette violence. Je nous sais nombreux enragés. Je nous sais un peu seuls et démunis aussi. Déjà j’en profite pour affirmer que ce n’est pas être violent que d’aller avec casque masque à gaz et protection en manifestation, c’est la condition de notre survie physique. Ensuite qu’il nous faudra être plus intelligents que la police, que leur juges, que leur infiltrés, que leur système de contrôle.

Et pour finir que j’aimerai bien qu’on ne laisse pas faire parce que l’on sait, car « qui ça étonne encore », les violences policières sont entrées dans la réalité et la banalité du politique.
Amal Bentounsi appelait à un mouvement national contre le permis de tuer pour la police, j’appelle à une insurrection internationale contre la police, ce qu’elle nous inflige, contre ce qu’elle défend, contre ceux à qui elle sert. C’est facile d’écrire mais on ne sait jamais que ça soit lu.

A bientôt

SAPONIMA, shampoing responsable pour nos compagnons poilus

Les animaux se lavent tout seul. Mais si votre amiE est très sale, pour pouvoir redevenir propre plus facilement, il vient de sortir un shampoing naturel qui leur est destiné.

C’est une jeune marque de cosmétiques, Cosmigea, qui a eu la bonne idée de lancer un shampoing à base de noix de lavage indiennes pour nos amis poilus. Il y a une mini boutique en ligne ici.

Les noix de lavage ne servent pas uniquement à laver le linge, et de plus en plus de cosmétiques en contiennent car leur décoction possède une base lavante ultra douce. Le shampoing Saponima aide à purifier et à éliminer les salissures et les odeurs corporelles, aide à lutter contre les parasites, redonne souplesse, tonus et vitalité au pelage et améliore le confort cutané de l’animal.

Concernant la position éthique de la marque, on trouve d’une par :

Sans produits animaux, testé uniquement avec des méthodes in vitro et éligible à la certification biologique, le shampoing pour animaux Saponima est
particulièrement adapté aux animaux à poils courts et mi-longs.

De plus, la marque reverse 1 euro à l’association Pro Anima, comité scientifique fondé il y a 20 ans œuvrant à la promotion et au développement des alternatives à l’expérimentation animale.

D’autre part, cette marque, qui porte le label « cosmébio » précise dans sa partie « charte de qualité »: 

COSMIGEA s’est ralliée à l’association PROANIMA qui milite contre les essais sur les animaux, et qui grâce à un programme de recherche fort ambitieux In Vitro Veritas  essaye de trouver des techniques fiables pour évaluer les produits cosmétiques.

Pourtant, même si le label cosmébio interdit les tests sur les animaux, ces tests ne concernent que le produit fini. Cela signifie les ingrédients peuvent provenir d’une entreprise qui fait de la vivisection.

En achetant ce shampoing, la marque reverse 1 euro à Pro Anima, ce qui est une très bonne initiative qui mérite d’être relayée.

Ceci dit, ce qui sera encore plus éthique et cohérent pour le futur, c’est que cette marque se tourne vers des fournisseurs aux ingrédients non testés sur nos amis.

Interview de Stop Specizmu de Croatie

Voici quelques questions à un groupe pour la Libération Animale de Croatie: Stop Specizmu!

1.Pouvez-vous présenter Stop Specizmu?

L’organisation Stop Spécisme est un collectif de personnes activistes orientées vers l’émancipation, dont l’objectif est d’informer sur l’injustice sociale et de promouvoir des alternatives, dans le but de sensibiliser le public à propos du véganisme, du non-spécisme et de l’approche abolitionniste des droits des animaux.

L’idée à la base de notre travail est le rapport entre les humains et les non-humains, c’est-à-dire l’injustice appelée spécisme.

Le spécisme est une discrimination fondée sur les espèces, et en raison du spécisme, des millions
des non-humains sont torturés, exploités et tués.

« L’activisme non-spéciste » s’appuie sur les racines du mouvement des droits des animaux. Cela signifie que nous comprenons la racine du problème, et nous ne différencions pas une exploitation d’une autre.

Comprendre les racines du problème, c’est comprendre que toute forme d’exploitation est erronée – que ce soit pour telle ou telle industrie.

2.Quelle est la situation générale du véganisme en Croatie ?

De plus en plus de gens sont sensibilisés quant au véganisme et au spécisme, nous pensons que c’est très important que de sensibiliser les gens sur le véganisme et pas le végétarisme, parce que ce serait envoyer un message erroné comme quoi ce serait ok d’utiliser certains animaux, et pas d’autres.

Nous mettons directement en avant le véganisme dans tous les aspects et les gens acceptent de plus en plus l’idée d’égalité animale.

3.Comment est-ce que la guerre en ex-Yougoslavie a eu un impact sur les mentalités ? La situation était tellement dure pour les gens et pour les animaux, est-ce que cela a aidé la compassion et une perspective végan, ou bien au contraire cela a-t-il poussé dans une autre direction ?

Malheureusement, il y a toujours beaucoup de discussions sur la guerre, les gens sont agressifs, apathiques par rapport aux autres, spécialement par rapport aux animaux et généralement ils ont toujours en tête comme quoi « aucun activisme ne sert à rien. »

Par exemple, lorsque nous faisons des actions pour les animaux, la plupart des commentaires négatifs que nous recevons sont liés à de la guerre, par exemple « pourquoi ne vous battez-vous pas pour nos anciens combattants, pour qu’ils aient de meilleurs chèques et une meilleure vie », etc.

Ils pensent qu’il y a des problèmes plus importants que la libération animale, donc au final on peut dire que la situation de guerre n’a pas du tout aidé à faire avancer les mentalités.

4.Nous avons un problème avec le concept « d’anti-spécisme », parce que cela tend à mettre en avant un simple rapport passif non-violent avec les animaux ; parfois des anti-spécistes de certains pays expliquent qu’ils n’aiment pas particulièrement les animaux, qu’ils n’adopteraient pas, etc.

Ainsi, nous préférons le terme de véganisme, parce que cela souligne davantage un rapport positif aux animaux, plein de compassion et d’amour. Comment voyez-vous les choses ?

Nous pensons que le véganisme est bien sûr une ligne de conduite morale pour tout activisme pour les droits des animaux.

Mais le véganisme, particulièrement le véganisme passif, n’est pas suffisanr. Le spécisme, comme le racisme ou le sexisme, est un problème social et devrait être résolu en tant que tel.

Une personne ne peut pas se dire vegan et ne pas être contre le spécisme, mais comme le spécisme est la racine du problème, c’est pourquoi nous mettons l’accent sur le spécisme, c’est-à-dire l’anti-spécisme.

Lorsqu’on saisit la racine du problème et commence à penser et à agir d’une manière non-spéciste, on est sur la bonne voie.

Nous ne devrions pas garder le silence quant au spécisme, on devrait toujours en parler et être en faveur de l’activisme.

Peu importe le nom du mouvement, il y aura toujours des gens qui n’aiment pas les animaux, ou ne comprennent pas l’idée d’égalité et de liberté pour tous et toutes, mais ce n’est pas le problème général de notre mouvement.

Les véritables activistes pour les droits des animaux comprennent l’anti-spécisme, et lorsque cela est véritablement compris, alors nous sommes sur la bonne voie – celle vers l’égalité et la liberté.

5.Vous reliez la lutte pour la libération animale avec l’anti-capitalisme et l’anti-sexisme, mais aussi avec la lutte anti-homophobie, la mise en avant de Linux… vous faites la promotion d’un style de vie alternatif. Pouvez-vous nous en parler ?

Nous pensons qu’il est important d’être actif dans tous les domaines d’injustice, parce que personne n’est libre tant que tout le monde n’est pas libre.

Le capitalisme est un système qui esclavagise humains et non-humains, le sexisme est malheureusement vraiment lié au mouvement de la protection animale, par exemple avec les campagnes sexistes de PeTA et d’autres organisations de protections, cela fait plus de mal que de bien, tant pour les animaux que les humains.

Nous utilisons les logiciels libres, parce que nous croyons en la liberté de tout et de chacun, c’est pourquoi nous sommes actifs et actives dans les droits humaisn aussi, nous aidons les SDF, nous sommes actifs et actives dans la communauté LGBTIQ [lesbien, gay, bisexuel, transgenre, transsexuel, intersexe, queer], etc.

On ne peut pas lutter contre une injustice en faisant la promotion d’autres, et c’est ce que fait inversement PeTA et consorts avec leurs campagnes sexistes, agistes [discrimination par l’âge] et lookistes [discrimination par le look].

6.Pensez-vous que ce style de vie alternatif est nécessaire pour que triomphe la libération animale ? Croyez-vous en l’unité des oppressions, ou que chaque oppression existe séparément et doit être combattu un par un ?

Nous croyons que toutes les oppressions sont liées et que nous devons les combattre toutes en une fois, c’est la seule voie pour en arriver à la liberté totale et à l’égalité à la fois pour les humains et les non-humains.

Nous devons être liéEs à tous les groupes qui luttent contre l’injustice et la discrimination.

7.Nous pensons que l’écologie est très importante et nous relions la libération animale à la libération de la Terre. Par exemple, défendre les éléphants en Afrique centrale va de pair avec la défense des forêts là-bas, de la Nature en général.

Quel est votre point de vue à ce sujet ?

Bien sûr, tout est lié, cette Planète a besoin d’être préservée et qu’on en prenne soin, pas seulement pour les humains, mais pour tous et toutes, y compris les non-humains.

L’écologie est également une composante importante de notre travail et nous essayons de relier cela avec notre activisme sur tous les plans, depuis le recyclage jusqu’à sauvetage d’animaux et la préservation de la Nature.

Notre message est Animal Rights = Human rights = Nature rights, droit des animaux = droits des humains = droits de la Nature. La liberté et l’égalité pour tous et toutes.

Normandie : un été sous haute tension

Le journal « Le Canard enchaîné » du 4 juillet 2012 a publié un article sur la lutte anti-THT. Il faut dire, l’action combinée de RTE et de la gendarmerie est tellement édifiante qu’il n’est pas étonnant que cela arrive dans le « canard », qui publie justement ce genre de choses afin de trouver une voie « pacifique » pour résoudre les conflits, en feignant de « soutenir » la lutte ou d’être critique!

Normandie : un été sous haute tension

Préfet survolté, gendarmes nerveux, agriculteurs en colère et déboulonneurs à l’ouvrage, l’installation de la ligne à très haute tension fait des étincelles.

Alors que le chantier de l’EPR de Flamanville accumule les retards, les travaux de la ligne à très haute tension (THT) chargée d’acheminer l’électricité qu’il fournira (normalement) en 2017 ont commencé à marche forcée au début de l’année. Plus de 160 km ! Un pylône tous les 400 mètres environ ! Dans une région qui compte déjà trois lignes de 400000 volts ! Visite au pays des pylônes flambant neufs.

Pylônes 102-105 , poste de transformation de Taute. Le chantier de la ligne démarre ici, à 60 km de Flamanville. Au pied d’un pylône, une équipe d’ouvriers fait une pause. A peine l’envoyé du « Canard » leur a-t-il posé une question que surgissent les gendarmes : « Vos papiers ! » Après un contrôle d’une demi-heure, le voilà invité à déguerpir…

Pylône 108. A la suite d’un « déboulonnage » symbolique de pylône à Saint-Martin-d’Aubigny, Michel Houssin, président de l’association Marais sous tension, a été jugé le 19 juin. RTE, filiale d’EDF chargée du transport de l’électricité, demande 5000 euros de dédommagement : les 14 boulons devaient être de qualité. Tout au long de la ligne, élus et associatifs ont déposé des recours en justice par dizaines (dont six devant le Conseil d’Etat), pour des raisons sanitaires et environnementales.

Les blocages s’étant multipliés, depuis fin mars le tribunal de Coutances, sur requête de RTE punit tout rassemblement sur le chantier d’une astreinte de 2000 euros par heure et par personne. Du coup, les sabotages nocturnes ont pris le relais : pylônes sciés, sacs de ciment crevés, sables dans les réservoirs des engins… Sur le chantier, RTE met les bouchées doubles pour avoir fini à la fin de l’année.

Pylône 205. Au Guislain, village de 117 habitants, c’est plus calme. « On ne peut pas s’opposer à l’Etat. L’argent est là, il faut le prendre », explique le maire. Sa commune qui reçoit cinq pylônes, touchera pas moins de 177000 euros. Rappel : la construction de la ligne coûte 200 millions ; les « mesures compensatoires » s’élèvent à 100 millions. D’où son surnom : la « ligne t’es acheté ».

Pylône 207. Une ferme de Maupertuis. « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’argent, c’est la santé et le paysage ! » témoigne un éleveur qui écopera bientôt d’un pylône dans son paturage. Voilà quatre ans, les associations du coin ont fait réaliser une étude sur les rayonnements électromagnétiques qui montre, chez les riverains vivant à moins de 300 mètres d’une THT, une nette augmentation des états dépressifs, vertiges et insomnies ; le bétail, lui, souffre d’agressivité, de troubles de la croissance et d’infections mammaires. L’électricien reconnaît tacitement ces nuissances : il rachète les maisons (plus d’une centaine) se trouvant dans la bande des 100 mètres de part et d’autre de la ligne.

Et, quand les éleveurs se plaignent que leurs bêtes sont malades, il leur fait signer des protocoles de recherche confidentiels. Si ça ne s’arrange toujours pas, l’électricien signe de gros chèques : en 2007, Dominique Vauprès, éleveur de bovin particulièrement remonté, a reçu plus de 74000 euros d’indemnités. «  Le plus souvent, quand un éleveur se plaint, explique Dominique Fourmont, éleveur et membre de l’association Monderbréal, RTE dépêche un véto, qui examine l’élevage et accuse d’abord le paysan de mal s’occuper de ses bêtes. » Oh, les vaches !

Pylônes 220-223. Colline de Montabot. Deux hélicoptères se relaient sur le chantier : l’un sert à monter les pylônes hauts de 50 mètres, l’autre à surveiller les regroupements d’opposants. Dimanche 24 juin, quelques 500 manifestants antinucléaires ont été dispersés par autant de CRS à coups de Flash-Ball, lacrymo et grenades. Bilan : 25 blessés.

Pylône 226. Début juin, brandissant un arrêté municipal interdisant les travaux sur sa commune, Jean-Claude Bossard, maire du Chefresne, tente de s’opposer au chantier de terrassement. Il est placé en garde à vue. Il démissionne pour protester, suivi par le conseil municipal. Ils devront être réquisitionnés pour tenir le bureau de vote lors des législatives. Cerise sur le pylône : l’association pour les espaces verts bio créée par Bossard a été privée de subventions.

Pylône 227. Vision ubuesque : des gendarmes munis de longues-vues montent la garde au somment du château d’eau du Chefresne. Loué par la municipalité aux opposants, ce bâtiment désafffecté leur servait de QG jusqu’à ce que , le 20 juin, Adolphe Colrat, préfet de la Manche, prenne un arrêté d’expulsion prétextant des « raisons de sécurité ». A 5 heures du matin, les gendarmes défoncent la porte à coup de bélier et chassent les occupants.

Subtilité : l’arrêté devant être affiché en mairie avant l’expulsion, les gendarmes avaient pris soin d’aller casser la vitrine municipale au milieu de la nuit pour y glisser le document… Deux plaintes ont été déposées par le maire, l’une contre l’Etat, pour « excès de pouvoir », l’autre contre le préfet et le commandant de gendarmerie, pour destruction de biens, effraction et atteinte à la liberté de réunion.

Pylônes 547-552. Forêt du Pertre, Ille-et-Vilaine. Pas de chance, ces pylônes vont être construits sur le périmètre du captage d’eau de Vitré, 16000 habitants. Le 20 mars, l’Agence régionale de santé (ARS), décelant « un risque pour la ressource en eau », s’oppose à la construction du pylône 547, à cheval sur un drain. Une semaine plus tard, arrière toute ! L’ARS rend un avis favorable. La fée électricité fait de ces miracles… La mairie de Vitré qui a déposé un recours pour excès de pouvoir, a été débouté au nom de l’ « intérêt public ». Le plus simple serait en effet que les Vitréens déplacent leur ville.

Base d’aménagement, Saint-Martin-des-Champs. Rendez-vous téléphonique est pris avec le cerveau de la ligne THT, Jean-Michel Ehlinger. Mais l’envoyé spécial du « Canard » étant dans le coin, il décide de faire un saut au quartier général de RTE, dont une brochure vante la façon dont elle « s’inscrit dans la continuité de la concertation de terrain ». Le hic, c’est qu’il n’existe aucune adresse, juste une boite postale. Nous entrons au Grand Chien, modeste bar-pizzeria au bord de la route. Incroyable mais vrai : le QG de RTE se trouve ici même, au premier étage du bar, auquel on accède par une porte dérobée. La chargée de com’ commence par essayer de nous enfumer : « La ligne servira à l’éolien offshore… » Voyant notre scepticisme, Ehlinger met fin à l’entrevue : « RTE ne communique plus. » Décidément, le courant a du mal à passer…

Professeur Canardeau

Le procès pour avoir pénétré sur l’aéroport Charles-de-Gaulle

Une cause populaire ne peut pas être criminalisée, c’est aussi simple que cela. Si on est isolé dans un coin, alors bien entendu l’Etat peut faire ce qu’il veut. Mais avec un peu de jugeote et surtout avec une cause juste, tous les rapports de force sont modifiés.

En voici un exemple, avec une action annoncée il y a peu et dont nous avions parlé : la tentative de pénétrer sur un aéroport par un écologiste.

Il a été arrêté une première fois, puis a recommencé deux jours après ! Mais la peine à laquelle il a été condamné est de trois mois de prison avec sursis et à 1000 euros d’amende… Ce qui est peu en comparaison avec si cet acte rentrait dans un autre contexte.

Surtout que ne se sont pas constitués partie civile ni Aéroports de Paris ni Air France ! C’est tout de même dire l’importance populaire de la question : une compagnie aérienne attaquant un activiste écologiste, ce n’est pas aussi simple que cela…

Si par contre, l’activiste recommence la même chose, là il en aura « trop fait » aux yeux de gens et sera isolé, donc facilement une cible.

Voici comment le Figaro racontre l’action et le procès :

Ce militant, qui se décrit comme non-violent, est parvenu à s’introduire à deux reprises sur le tarmac de l’aéroport francilien. «J’ai d’abord acheté une pince puis je suis allé couper le grillage. J’ai marché calmement sur la piste et je me suis positionné en face de l’avion», raconte-t-il au micro de RTL. C’est le 6 juin dernier qu’il fait face à un Airbus A320 pour l’empêcher de décoller.

Interpellé immédiatement, Pierre-Emmanuel Neurohr est placé en garde à vue puis remis en liberté. Loin d’être découragé, il récidive dans le même aéroport seulement deux jours plus tard, enfreignant le contrôle judiciaire qui lui interdisait de se rendre à Roissy.

Quelques jours auparavant, Pierre-Emmanuel Neurohr avait publié sur son site Internet, le «Parti de la Résistance», une lettre annonçant son projet. «Dans quelques jours, je vais aller sur la piste de l’aéroport Charles-de-Gaulle pour bloquer la machine la plus destructrice qui soit en ce début de XXIe siècle», écrivait-il alors à propos des avions. Selon lui, ces appareils très polluants sont les grands responsables de la destruction du climat planétaire, situation qui, à terme, conduirait à un véritable «génocide» humain.

«Avec le problème du changement climatique, ce que je dis aujourd’hui va devenir demain une évidence pour beaucoup», a-t-il expliqué lundi au tribunal.

«C’est au Parlement de changer les lois», a, pour sa part, rétorqué le président de la 14e chambre, Jean-Pierre Menabé. «Vos moyens de pression, vous les utilisez en infraction avec la loi», a ajouté le magistrat.

Le parquet, qui avait dénoncé «un comportement dangereux pour la sûreté aéroportuaire», avait précédemment requis 3 mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve et de l’interdiction de se présenter sur toute zone aéroportuaire. Aéroports de Paris et Air France ne se sont pas constitués partie civile dans l’affaire. À la fin de l’audience, Pierre-Emmanuel Neurohr a, lui, prévenu: il recommencera dès que possible.

Rafle policière de chiens dans le centre-ville de Rennes et appel à solidarité

Pour les personnes qui vivent dans la rue, être accompagné d’un chien a des aspects pratiques et purement « utilitaires » : un chien est un moyen de défense contre la dureté de la vie dans la zone, et veille sur son ou sa « propriétaire ».

Mais ce n’est pas tout, car et peut-être même avant tout, il existe une relation très forte d’affection entre une personne à la rue est le chien : des « propriétaires » considérant « leur(s) » animaux comme leurs enfants, leurs amiEs, qui le leur rendent bien. Nous avions déjà parlé du fait que nombre de SDF refusent les hébergement d’urgence, par refus d’abandonner leur ami canin, même temporairement.

Etre accompagné d’un chien, c’est cependant être responsable d’un individu vulnérable, dépendant pour sa nourriture et sa protection. Or, s’il est indéniable qu’il existe un véritable attachement des « zonards » à « leurs » animaux, cela peut aussi prendre des formes inappropriées, pouvant aller selon les cas jusqu’à de la maltraitance : vivre dans la rue efface certains repères, laissant la place à des rapports autoritaires sur les animaux, voire à de la violence, ou la non-prise en compte des besoins réels des chiens (en leur faisant par exemple boire de la bière, les emmenant à des concerts ou à côté d’un son de teknival…).

On voit ici des personnes qui intègrent en partie la logique brutale de la société capitaliste qu’il refusent (à raison) par ailleurs, de même que la société les rejette et considère les zonards et les chiens comme indésirables, car « non-insérables » ou sources de « nuisances ».

Ainsi, au-delà de l’hébergement, l’ « insertion » proposée par les structures d’aides sociale doit souvent se faire au dépend du compagnon canin (animaux interdit d’accès dans de nombreux lieux – dont les accueils d’urgence –, transports en commun, logements éventuellement proposés, etc…).

A Rennes, comme dans de nombreuses villes, les zonards « squattent » avec les animaux dans différents lieux de passage du centre-ville. Mais pour les commerçants comme pour la mairie, ces chiens devraient à tout prix être attachés en laisse, ne pas aboyer (donc ne s’exprimer « trop fort ») et ne pas gêner les affaires pendant les soldes. Ainsi, des commerçants voisins avaient déposés une plainte contre la présence des zonards et leurs chiens.

Le jeudi 28 juin, dans une logique social-darwiniste de guerre contre les «non-insérables» synonymes de « nuisances », les policiers ont débarqués devant le centre commercial des 3 soleils, enlevés 10 chiens en utilisant du gaz lacrymogène et des matraques contre certains de leurs compagnons.

Une action d’une brutalité qui en dit long sur les mentalités dominantes.

Le but de cette opération coup de poing : forcer les zonardEs à quitter le centre-ville (ici, la zone commerciale du Colombier). Une opération de « nettoyage » qui n’est pas la première, car à l’approche de l’été, la police passe régulièrement, à l’affût du moindre délit, interpelle… mais cette fois-ci la médiatisation, la mobilisation des punks, des passantEs, des internautes et collectifs ou association a évité de passer cette rafle sous silence.

Après un « ramassage » par la fourrière, les « propriétaires » de chiens ont 8 jours pour récupérer leurs animaux et payer les frais de garde (89 euros). Passé ce délais, les chiens sont soumis à l’aléatoire de l’adoption, avec le risque d’être « euthanasiés » si le refuge ne trouve pas de personnes adoptantes.

Face à cette situation, les zonards se sont organisés pour mobiliser la population, des collectifs et associations. une pétition et une collecte ont été lancées pour libérer les chiens, ainsi qu’une manifestation.

Le samedi 30 juin, la manifestation réunissait environ 300 personnes : gens de la rue, personnes solidaires refusant cette injustice sociale et le traitement infligé aux animaux.

Devant la mairie, des slogans comme « Delaveau [le maire de Rennes] libère les animaux ! » étaient scandés. A un moment, le cortège côtoyait une manifestation pour le droit au logement de personnes sans-papiers, ce qui amenait forcément certaines personnes à réfléchir à la nécessité de dynamiques communes.

Les manifestantEs se sont ensuite dirigéEs vers le parterre des 3 soleils, le centre commercial devant lequel s’était déroulé la capture des chiens le jeudi 28 juin. Un sit-in s’est improvisé sur la voie, et les automobilistes bloqués ont été sollicités pour signer des pétitions. La manifestation a pris fin en s’installant à proximité, dalle du Colombier. Le temps de pouvoir échanger, faire un bilan de la journée, et envisager des actions à suivre.

Puis, le lundi 2 juillet, un convoi était organisé pour récupérer les chiens au chenil.

Les employés de la fourrière ont indiqué que le maire a donné des ordres de refuser leur sortie avant le délai de 8 jours ouvrés (c’est à dire en pratique plus de 10 jours !).

Par ailleurs, une délégation de personnes qui ont vu leur amis canin enlevé a été (mal) reçue, devant la mairie, par du personnel administratif. Un appel a été lancé aux personnes maîtrisant cette question sur le plan juridique :

Voici un communiqué du Collectif Rennais Pour les Animaux:

Nous nous sommes retrouvés à 13h30 pensant pouvoir aller récupérer les chiens à la fourrière. Des rumeurs circulaient sur un séjour de 8 jours obligatoire, nous avons donc préféré appeler.
Il semblerait que le maire ait appelé la fourrière le matin même pour qu’on nous refuse de prendre les chiens.

Après plusieurs conversations téléphoniques avec la mairie chez qui tous les interlocuteurs ne sont « pas habilités à nous répondre » , nous décidons de nous y rendre pour rencontrer un élu à sa permanence.

Après une longue attente, 2 personnes (une du CRPA, une « propriétaire » de chien) ont pu entrer, et rencontrer, dans le couloir, 5 personnes de la mairie plus ou moins concernées par l’affaire. Il n’y a pas moyen de récupérer les chiens avant lundi prochain, suivant le fameux arrêté -datant de 2004- qui reste vague sur certains points (à partir de combien de personnes / chiens parle-t-on de regroupement?)

arrêté :http://www.rennes.fr/fileadmin/user_upload/Telechargements/Sante/Animal_en_ville/arrete_27_10.pdf

D’autant que la décision de faire emmener les chiens sur la base de cet arrêté ne semble pas cohérente avec le comportement des chiens et de leurs maîtres.

Les personnes qui pensaient revoir leurs chiens sont déçues, et tristes.
Un « droit de visite » ( parloir ? ) est accordé, en attendant lundi.

Les covoiturages jusque Betton se feront donc lundi prochain. En attendant, des contacts avec des juristes pourraient nous permettre d’y voir plus clair, l’aide d’un avocat serait la bienvenue.

La FNSEA fait censurer une campagne

Voici une information vraiment très intéressante publiée sur Basta – Bastamag, une agence de presse sous la forme d’un projet participatif, « sur les problématiques sociales et environnementales, sur la solidarité internationale et l’engagement citoyen. »

La démarche de l’exploitation animale y est bien expliquée, on voit bien pourquoi la FNSEA intervenant pour empêcher qu’une culture opposée à la sienne puisse émerger. C’est aussi cela qu’il faut comprendre: la libération animale ne se négocie pas, sinon on tombe dans les pièges et manoeuvres de l’exploitation animale, qui est pleine de ressources…

La FNSEA fait censurer une campagne un peu trop végétarienne à son goût

L’entreprise de restauration collective Sodexo s’est attirée les foudres de la FNSEA, premier syndicat agricole.

En cause : une affiche alertant les consommateurs sur l’impact de l’élevage intensif sur l’environnement, et pouvant les inciter à manger un peu moins de viande. L’affiche a été prestement retirée et Sodexo s’est excusé.

Le groupe de restauration collective Sodexo vient de présenter ses plus plates excuses aux agriculteurs de la FNSEA. L’entreprise avait osé lancer une campagne sur le rôle de la consommation de viande dans le réchauffement climatique.

« La production d’un kilo de viande de veau pollue autant qu’un trajet automobile de 220 km ! », affirmait sur des affiches l’entreprise, qui a lancé des « Journées sans viande », histoire de séduire les végétariens et de verdir son image.

Réponse immédiate des éleveurs : une centaine d’entre eux ont mené une « opération coup de poing » le 8 juin devant la délégation régionale Sodexo de Nantes, « pour stopper cette campagne de communication calomnieuse » (sic).

Xavier Beulin, président de la FNSEA, a estimé qu’« au-delà de l’esprit partisan, polémique et partial de cette initiative malheureuse », le « procédé » était « déplorable » :

« Pourquoi jeter l’opprobre gratuitement sur un secteur, en faisant un bras d’honneur aux efforts, au bon sens, à la tradition culinaire française et au travail passionné de milliers d’éleveurs ».

Rien que ça ! Pour effacer ce terrible affront aux agriculteurs de France, Sodexo a très rapidement présenté ses excuses dans un courrier.

Regrettant ce « malentendu », l’entreprise précise qu’il ne s’agissait pas d’une campagne « antiviande » comme le suggère la FNSEA, mais « d’information ponctuelle » dans le cadre de la semaine du développement durable.

Des affiches « trop choc »

Pour rassurer le puissant lobby agricole, Sodexo va même jusqu’à affirmer que les informations présentées sur les affiches étaient fausses : « Nos services ont eu connaissance de nouveaux éléments venant infirmer des affirmations contenues dans ces affiches, qui ne correspondent pas à la réalité, en particulier : l’impact de la production de viande de veau sur l’effet de serre ; la comparaison inappropriée entre les différents types de productions agricoles que permet un hectare de terre. »

Ces chiffres proviennent d’une étude réalisée par Jean-Marc Jancovici [1], ingénieur spécialisé sur les questions de climat et d’énergie, et membre du comité stratégique de la Fondation Nicolas-Hulot [2].

Des chiffres qui peuvent faire l’objet de critiques au vu de la difficulté d’évaluation de ces émissions, mais qui sont largement repris (voir la campagne du Réseau action climat) et corroborent les analyses des institutions internationales sur le poids de l’élevage dans les émissions de CO2.

Ces affiches, utilisées dans une cinquantaine des 700 restaurants d’entreprise, « se voulaient trop choc », considère Sodexo. Si même les greenwashers s’écrasent devant les lobbies…

Et la FNSEA va-t-elle bientôt faire un procès à l’Organisation mondiale de l’alimentation (FAO), qui ose affirmer que le secteur de l’élevage émet plus de gaz à effet de serre que le secteur des transports ?

Notes

[1] Jean-Marc Jancovici, Élevage et transport jusqu’au lieu de vente.

[2] Dont le site Arrêts sur images avait pointé par ailleurs la non-neutralité sur le dossier nucléaire, alors qu’il était présenté comme expert sur le sujet lors d’un JT de France 2.

Retour sur le week-end de résistance au Chefresne et série d’actions anti-THT

Rien ne serait plus faux que de penser qu’il ne se passe rien en France. S’il ne se passe pas partout des choses, ni sur tous les plans, il y a toujours une résistance qui se développe ou tente de se développer. L’exemple ici est la lutte anti-THT.

Voici un compte-rendu du week-end de résistance au Chefresne, marqué par de nombreux blessés. Puis un document établissant le grand nombre d’initiatives qui ont eu lieu.

Tout cela ne va pas sans contradictions, bien sûr. Voir un communiqué se plaindre que les lignes THT font « souffrir » les « bêtes », c’est tout de même aberrant en 2012: ce n’est pas comme si la réalité de l’exploitation animale n’était pas connue, ce n’est pas comme si le véganisme n’était pas largement connu de tout le milieu alternatif!

La comparaison avec la résistance anti-nazie est elle-même décalée, tout comme le fait que les chômeurs seraient aujourd’hui des victimes du régime comme ont pu l’être les Juifs sous l’occupation…

Retour sur le week-end de résistance au Chefresne 22-24 juin 2012

Le 24 juin 2012 sur la commune de Montabot, Manche, nous avions donné rendez-vous aux forces de l’Ordre et notre invitation a bien fonctionné : elles étaient là. L’assemblée du Chefresne avait décidé en mars d’organiser un week-end de résistance au projet de ligne THT « Cotentin-Maine » actuellement en construction, avec pour ambition de créer des « interférences sur la ligne ».

La commune du Chefresne résiste depuis le début, depuis 2006 : elle ne veut pas de THT sur son territoire. Il y a parallèlement, à cette opposition officielle, une ribambelle d’actions qui ont été menées contre des pylônes, du matériel de RTE. Nous sommes venus soutenir ces « rebelles » car le problème est mondial. Oui mondial.

Les massmedias oubliant systématiquement le fond du problème, nous sommes obligés de rappeler systématiquement qu’ils font partie intégrante du régime totalitaire dans lequel nous vivons. La société du spectacle et la manipulation de masse des opinions a succédé aux dictatures directes et brutales du Xxè siècle. Il n’y a plus besoin de tuer des opposants politiques qui pensent autrement que le pouvoir central, il suffit de mentir partiellement sur eux dans les massmédias, de détourner le sens de leurs actions et de leur paroles.

Mentir partiellement est nettement plus efficace que mentir de manière éhontée. C’est encore ce qui s’est passé avec les articles de « Ouest-France » par exemple. Bien mal avisé celui qui ne lit que cette presse de propagande du Préfet.

Après tant d’années de résistance, le Maire du Chefresne a fini par démissionner de son mandat, et ses conseillers aussi. La pression venant du Préfet s’est accentuée au fur et à mesure que la ligne se construisait. L’histoire du camp Gaulois qui résiste avec une potion magique, c’est de la bande-dessinée.

Et là, on en est loin : l’avant-veille du camp, le 20 juin à six heures du matin, des gendarmes mobiles ont défoncé la porte d’entrée du château d’eau communal, ont violemment expulsé les gens qui y dormaient puis ont confisqué le matériel qui y était entreposé : banderoles, affiches, tracts, ficelles, scotch. Un camion bâché est arrivé, des militaires en sont descendus et ont investi le château d’eau.

Le Maire s’est alors rendu sur place avec son écharpe tricolore, a expliqué que le bâtiment communal avait été légalement prêté à une association « loi 1901 », mais les nouveaux squatters sont restés sur place. Il faut dire que d’en haut du château d’eau, les forces de l’Ordre avaient une excellente vue sur le camp de resistantes, mais aussi sur les pylônes 221, 222, et 223, situés sur la colline en face, à Montabot.

Au camp le samedi 23 juin après-midi, un adjoint du Maire du Chefresne est venu et s’est lancé dans un témoignage de leur combat pendant toutes ces années. Au bout de dix minutes à revivre les épisodes de leur lutte, sa voix s’est étranglée lorsqu’il a voulu remercier les trois cents jeunes qu’il avait devant lui, d’être venus les supporter. L’émotion l’a empêché d’en dire plus.

Un éleveur victime en 1981 de la construction de la première ligne THT en Cotentin a parlé du combat qu’il mène depuis, puisqu’il a toujours refusé les sommes d’argent proposées par EDF et les cabinets ministériels en échange de son silence. De la nature des sols dépend des phénomènes d’induction qui perturbent les animaux.

Dès qu’une ligne THT apparaît, les bêtes souffrent. Mais sur 6000 éleveurs en France, si 60 d’entre eux vendent leur exploitations pour la transformer en parcelle de céréales à cause de la ligne, l’Etat s’en contrefiche. La « Justice » a suivi, comme Himmler a suivi Hitler. Jamais un éleveur n’a obtenu gain de cause face à RTE, EDF et l’Etat : le juge oublie son devoir comme on efface la craie sur un tableau noir. Et l’on est censé oublier ce qui est présenté comme des cas isolés.

La ligne THT Cotentin-Maine est le pur produit de la mafia des cupides-autoritaires qui organise le régime totalitaire en France et ailleurs : cette ligne participe à la création d’un gigantesque réseau de circulation d’information mondial, avec non seulement vente d’électricité mais aussi contrôle des populations et automatisation de leurs échanges avec l’administration centrale.

Le courant électrique sera produit par des éoliennes en mer du Nord, par des centrales nucléaires comme l’EPR de Flamanville, mais aussi mécaniquement par les trois réacteurs de Tricastin qui sont maintenant libérés de l’alimentation électrique de l’usine Eurodif qui a fermée. On vient d’apprendre qu’il y a une ligne THT en prévision dans le Pas de Calais, à Arras.

En Allemagne, pas moins de cinq lignes THT sont programmées pour évacuer l’électricité des parcs éoliens offshore de la mer du Nord vers toute l’Europe. La THT de Perpignan -enfouie- servira pour l’électricité solaire venant du Sahara. Bref, les lignes THT sont des infrastructures juteuses qui font faire des sacrées affaires aux producteurs d’électricité et de services d’acheminement d’information. La France, comme disait Talleyrand sous l’Empire, « c’est une bonne affaire ».

Concernant notre action, il n’était bien sûr pas question pour les forces de l’Ordre de nous laisser accéder aux pylônes le jour prévu. Ils ont donc encerclé le camp dès le soir du 23 et il n’y avait aucune autre possibilité qu’une rencontre frontale. A Valognes, le 23 novembre 2011, quelques enfants de la liberté avaient pu accéder aux voies de chemin de fer pour saboter la ligne SNCF et rabattre le caquet à Areva et son papa l’Etat en retardant le départ du train de nuclear marchandizing vers l’Allemagne.

A Montabot le 24 juin 2012, il n’y avait qu’une seule issue dans le bocage normand : les pierres contre les grenades, une marche pour l’honneur.

Avec deux blessés à l’oeil et deux à la jambe*, plus un jeune arrêté après avoir été tabassé, le bilan est honnête car il faut bien reconnaître que s’ils avaient voulu l’alourdir, ils auraient pu : une vingtaine de gendarmes mobiles ont repoussé deux cent cinquante manifestants jusque dans leur camp, les bronches pleines de gaz « CS », à la limite de l’asphyxie. Ils avaient de quoi les exterminer.

Beaucoup de lecteurs se poseront la question de l’inconscience : à quoi cela sert-il de caillasser pour caillasser ? Il nous apparaît que parmi les différentes mouvances qui refusent le régime totalitaire, celles qui prônent l’action directe, la violence, la clandestinité, ont pu avoir du crédit dans ce qui s’est passé à Montabot. Le dilemme se posait en 1941-1943 en France occupée : les actions violentes des FTPF semblaient démesurément faibles vu l’effet produit sur l’adversaire.

Si la violence est en soi condamnable, il faut comparer celle produite par les enfants de la liberté à Montabot en 2012, à celle perpétrée en permanence par l’Etat et ses myriades d’entreprises cupides-autoritaires : la fabrique de l’exclusion sociale et de la précarité au service de la baisse du coût du « travail », le chômeur ou le fainéant comme nouveau « juif » à culpabiliser, dénoncer et discriminer.

Une fois qu’on a vu mais surtout vécu la violence institutionnelle, on trouve que lancer une pierre sur une cohorte de professionnels de la guerre, c’est peu de choses, même si cela n’a rien de glorieux car nous sommes tous fait pareils.

Nous savons que les forces de l’Ordre nous fichent et qu’elles n’hésiteront pas à nous arracher à nos vies sur terre si nous venions à obtenir un crédit auprès des gens. Notre seul espoir à tous, par-delà les frontières, c’est qu’une grande masse parvienne à réaliser dans quel monde elle vit, prenne conscience de sa vie. Ceci afin de faire tomber la main-mise des mass médias sur le cerveau qui annule les informations des organes sensitifs comme l’éblouissement de la pleine lune, la fraîcheur de la mare, le claquement d’un bec sur l’écorce, les paroles des vieux, la courbe d’un nu.

A la lecture de ce compte-rendu, nous pensons avoir fait passer l’essentiel : notre détermination n’a fait que grandir, s’affermir sur le camp de résistance du Chefresne. Nous appelons à l’utilisation de la diversité pour construire un mouvement d’une ampleur considérable dont la base ne devra jamais céder un pouce de terrain ni à la société nucléaire et son monde, ni au gouvernement représentatif, dont les deux organes – la pyramide des élus et la pyramide des fonctionnaire- organisent l’impuissance politique du peuple avec l’instrument des mass médias.

* [Note] : Ce sont en fait bien plus de blessé-e-s qui ont été répertiorié-e-s dont six ont du être hospitalisé-e-s en urgence, deux pour des blessures à l’oeil, trois pour des blessures aux jambes et l’une pour des blessures multiples par éclats sur tout le corp et qui a du être opérée pour en retirer un du bras.

Voici un autre communiqué, avec une importante liste d’actions:

RTE nous informe… que les actions des anti-THT sont nombreuses et efficaces !

RTE nous informe par la voie de son avocat, dans le cadre d’une requête pour ordonnance du juge de grande instance de Coutances, que :
– les travaux dans le ressort du TGI de Coutances représente pour RTE un coût à la journée pouvant atteindre, en cas de retard de livraison, 1 million d’euros.
– lorsque le chantier de construction d’un des pylônes de la ligne est stoppé, ce sont plusieurs dizaines d’ouvriers qui doivent arrêter de travailler.
– le coût de la perte d’une journée de travail sur un site de chantier (les entrerpises de construction étant payés malgré l’immobilisation du chantier) est estimé entre 15 000 et 20 000 € (sans compter les éventuelles pénalités si l’ouvrage devait être livré avec retard).

De la même manière RTE a listé pour nous les incidents de parcours militants rencontrés par ce chantier :

– Le 25 septembre 2010 a eu lieu une opération de déboulonnage sur le pylône numéro 158 sur la commune d’Isigny-le-Buat (50)

– Le 8 janvier 2011 a eu lieu une manifestation et occupation sur le site du chanier du poste de TAUTE sur la commune de Raids (50)

– le 23 avril 2011 ont eu lieu une occupation du chantier du poste de TAUTE sur la commune de Raids (50) et une opération de déboulonnage de pylones situés sur cette commune.

– le 5 novembre 2011 a eu lieu l’occupation de l’une des propriétés acquises par RTE sur le tracé de la ligne sur la commune de Notre-Dame de Cenilly (50)

– le 15 janvier 2012 a eu lieu une dégradation de la foreuse située sur le site du pylône 161 sur la commune de Notre-Dame de Cenilly (50).

– le 26 janvier 2012 ont eu lieu des manifestations visant à entraver la réalisation de travaux sur les pylônes numéro 122 L et C, 123 L et C, 124 L et C sur la commune de Hauteville la Guichard (50)

– le 31 janvier 2012 a eu lieu une operation de déboulonnage et de démontage du pylône numéro 438 situé sur la commune de Montaudin (53).

– le 1er février 2012 a eu lieu la dégradation d’une foreuse sur le pylône numéro 254 situé sur la commune de Saint-Maur des Bois (50)

– le 1er février 2012 a eu lieu la dégradation d’une foreuse sur le pylône numéro 310 situé sur la commune de Cuves (50)

– le 10 février 2012 a eu lieu une opération de déboulonnage des pylônes numéro 159 C et 157 C situés sur la commune de Notre-Dame de Cenilly.

– le 12 février 2012 a eu lieu une opération de déboulonnage du pylône numéro 209 situé sur la commune de Maupertuis (50)

– le 20 février 2012 a eu lieu la dégradation d’une mini-pelle appartenant à la société LOXAM sur le site d’un pylône en mayenne (53)

– le 23 février 2012 a eu lieu une dégradation du pylône n°332 sur la commune de Le Mesnil Rainfray (50).

– le 23 février 2012 également, plusieurs individus ont dégradé le véhicule de Monsieur Pierre Alain JACOB, chargé de concertation pour RTE et l’ont menacé de mort sur le site du pylône n°577 sur la commune de Beaulieu-sur-Oudon (53).

– le 29 février 2012, en marge d’une manifestation prévue à Cerisy-la-Salle (Rando THT), un groupe de personnes est venu bloquer entre 9h et 10h30 l’entrée du dépôt d’un chantier situé à Cametours (50).

– le 5 mars 2012, un groupe d’une douzaine de personnes s’est opposé aux travaux d’élagage nécessaires pour l’implantation du futur pylône n°P537 sur la commune d’Erbrée (35).

– le 6 mars 2012, 50 panneaux de signalisation ont été dérobés ou dégradés sur le parcours de la ligne THT sur la commune de Fougerolles du Plessis et Saint-Berthevin la Tannière (53).

– le 11 mars 2012, plusieurs dégradations ont eu lieu sur le pylône 447 situé sur la commune de Larchamp (53) et sur les pylônes 249 et 250 situés sur la commune de Saint-Aubin des Bois (14).

– le 11 mars 2012 également des dégradations ont eu lieu sur le pylône 448 situé sur la commune de Larchamp (53).

– le 12 mars 2012, des dégradations ont eu lieu sur des engins travaillant sur le pylône n°203 situé sur la commune de Le Guislain (50)

– le 14 mars 2012, des dégradations ont de nouveau été commises sur le pylône 577 situé sur la commune de Beaulieu sur Oudon (53)

– le 18 mars 2012, une opération de déboulonnage a eu lieu sur le site du pylône n°118 à Saint-Martin d’Aubigny (50)

– le 19 mars 2012, une manifestation d’opposition aux travaux a eu lieu sur le site du pylône n°220 sur la commune de Montabot (50)

– le 19 mars 2012, du lisier a été épandu sur une centaine de mètres carrés sur l’empierrement où doit être édifié le pylône n°223 sur la commune de Montabot (50)

– le 20 mars 2012 a eu lieu la dégradation de deux véhicules de chantier (visseuses) sur le pylône n°220 sur la commune de Montabot (50)

– le 22 mars 2012 a eu lieu une manifestation sur le site du pylône n°132 sur la commune de Le Lorey (50)

– le 29 mars 2012 a eu lieu une opposition à travaux d’élagage sur le site du pylône n°223 sur la commune de Montabot (50)

– le 30 mars 2012 a eu lieu un vol de cuivre sur le chantier MCCF situé sur la commune de Bourgneuf (53)

– le 30 mars 2012 a également eu lieu une dégradation sur le pylône n°369 dans le ressort de la Gendarmerie de Le Teilleul (50)

– le 30 mars 2012 a eu lieu une opposition à travaux sur le site du pylône n°114 sur la commune de Saint-Martin d’Aubigny (50)

– le 30 mars 2012 a eu lieu une opposition à travaux sur le site du pylône n°222 sur la commune de Montabot (50)

– le 13 avril 2012 a eu lieu une opération de déboulonnage sur le pylône n°566 sur la commune de Saint-Cyr le Gravelais (53)

– le 17 avril 2012 a eu lieu une opération de dégradation de déboulonnage sur le pylône n°137 situé sur la commune de Cametours (50).

– le 20 avril 2012 a eu lieu une dégradation de matériel sur le site du pylône n°234 sur la commune de Montbray (50).

– le 20 avril 2012 ont eu lieu des vols et dégradations sur le dépôt de chantier de la Chapelle Janson (35).

– le 24 avril a eu lieu une dégradation de 4 embases sur le site du pylône n°15O sur la commune de Dangy (50).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation du réglage d’embase sur le pylône n°153 sur la commune de Dangy (50).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation (déboulonnage, cornières tordues) du pylône n°155 sur la commune de Cenilly (50).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation d’une embase sur le pylône n°119 sur la commune de Feugère (50).

– le 25 avril a eu lieu un blocage du dépôt de chantier situé sur la commune de Fleury (50).

– le 25 avril a eu lieu une manifestation au dépôt de chantier situé à la Chapelle Janson (35).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation d’une embase du pylône n°202 sur la commune du Guislain (50).

– le 25 avril a eu lieu une dégradation du pylône n°369 sur la commune de Lapenty (50).

– le 25 avril a eu lieu une opposition à travaux sur le pylône n°543 à Bréal-sous-Vitré (35).

– le 28 avril ont eu lieu une manifestation et des dégradations sur les pylônes 560 et 561 sur la commune de Saint-Cyr le Gravelais (53).

– le 28 avril a eu lieu une dégradation sur le pylônes 566 sur la commune de Saint-cyr le Gravelais (53).

– le 2 mai a eu lieu une dégradation sur les protections de voie sur la portée 133-134 sur la commune de Le Lorey (50).

– le 4 mai a eu lieu un vol de matériel sur le pylône n°378 à Ferrière (50).

– le 5 mai a eu lieu un blocage de l’accès au pylône 544 par la plantation d’arbres à Bréal sous Vitré (35).

– le 6 mai a eu lieu une occupation et dégradation d’un bâtiment appartenant à RTE à Notre Dame de Cenilly (50).

– le 7 mai a eu lieu une dégradation de 3 embases sur le pylône n°202 au Guislain (50).

– le 7 mai a eu lieu une dégradation de grue sur le pylône 406 sur la commune de Fougerolles du Plessis (53).

– le 10 mai ont eu lieu des dégradations et vols sur foreuse sur le pylône n°107 sur la commune de Saint-Martin d’Aubigny (50).

– le 11 mai a eu lieu la destruction de 10 caisses d’isolateur sur le pylône 147L sur la commune de Carentilly (50).

– le 11 mai a eu lieu une dégradation de grue sur le pylône 205 sur la commune du Guislain (50).

– le 14 mai a eu lieu une opposition à travaux sur le pylône 385 sur la commune de Heussé (50)

– le 15 mai a eu lieu une dégradation de pylône n°147L sur la commune de Carentilly (50)

– le 15 mai a eu lieu une dégradation de pylône n°305 sur la commune de St Laurent de Cuves (50)

– le 16 mai a eu lieu une opposition à travaux sur les pylônes 470 et 471 sur la commune d’Ernée

– le 17 mai a eu lieu une dégradation d’engin sur le pylône 532 sur la commune de Bourgon (53)

– le 20 mai a eu lieu une dégradation de foreuse au pylône 385 sur la commune d’Heussé (50)

– le 21 mai a eu lieu une dégradation de pylône 155L sur la commune de Notre Dame de Cenilly (50).

– le 30 mai a eu lieu une dégradation du pylône 511 sur la commune de Juvigné (53).

– le 31 mai a eu lieu une dégradation sur la commune de Le Lorey (50).

La liste s’arrête au 31 mai. Nous attendons avec impatience la liste des coups portés à la ligne Cotentin-Maine et ailleurs tout au long de ce mois de juin, aucun pylône n’étant à l’abri.

Nous remercions RTE de continuer à nous encourager à perturber les chantiers, en nous informant de la réalité de l’impact des actions.

Emission sur la vie sociale des cochons d’Inde

Il est vraiment très rare de pouvoir regarder des émissions consacrées aux cochons d’Inde, on profitera donc avec plaisir de celle passée sur Arte (qu’on peut encore revoir en ligne, sur cette page, au moins pendant plusieurs jours).

Surtout que c’est une émission vraiment très intéressante, même s’il faut noter qu’il ne faut surtout pas (et même jamais) attraper les cochons d’Inde de la manière dont ils le sont dans l’émission (même par les « chercheurs »). Il ne faut jamais mettre un cochon d’Inde sur le dos !

Il y a en effet, au-delà de la vivisection revendiquée, une véritable tentative d’aller à contre-courant. Il y est bien montré que les cochons d’Inde ne sont pas peluches, et qu’ils souffrent le martyr quand ils sont seuls.

Plus ils ont d’amis, plus ils sont vifs et heureux ! C’est une grande démonstration que laisser un cochon d’Inde seul – la norme en France (en Suisse désormais il faut en « acheter » au moins deux d’un coup) – est de la torture. Les cochons d’Inde ont besoin d’amis et d’espace !

Et de beaucoup d’espace! Et d’amis qui en soient: les cochons d’Inde établissent des rapports personnels, des rapports d’amitié!

Finalement, comme tout le monde. C’est la vie! Dommage que l’émission consiste à filmer des pseudos scientifiques dans des laboratoires, qui traumatisent une cochonne d’Inde enceinte en la déplaçant partout et s’aperçoivent qu’elle est stressée et que ses petits le sont aussi !

Voilà bien la recherche telle qu’elle existe actuellement : des pseudos chercheurs redécouvrant l’eau chaude à coups de torture, tout cela pour remplir leur portefeuille et valoriser leur ego.

En 2012, il y a encore des personnes, « surdiplômés » de surcroît, des chercheurs qui plus est !, pour « découvrir » que l’isolement est une torture !

On comprend facilement que toutes ces recherches ne sont là que pour contribuer aux connaissances humaines sur les humains, les cochons d’Inde n’étant que des « cobayes » (justement).

L’émission vaut tout de même le coup d’être regardée, en fait tout cela mérite toujours d’être étudié. Surtout qu’à la fin de l’émission, il est parlé de manière intéressante des « cuys » dans les Andes, c’est-à-dire les cochons d’Inde d’origine.

Il y est parlé de la culture inca, et c’est vraiment intéressant. Les cochons d’Inde y sont révérés et… mangés (il existe aussi une « fête » où les cochons d’Inde sont déguisés… et mangés).

Quelle étrange image que ces femmes prenant un cochon d’Inde, le tuant net, puis recouvrant son cadavre de fleurs pour le célébrer… Une belle preuve de schizophrénie humaine, due il est vrai à des conditions de vie pour le moins frustes dans la région (encore très arriérée d’ailleurs).

C’est une très intéressante mise en perspective, et il est toujours intéressant de rappeler que les cochons d’Inde ne sont pas des cochons et ne viennent pas d’Inde ! Dommage que le reportage ne parle pas de l’actualité des cuys, avec par exemple le Cuy Mágico des publicités pour une banque (voir un clip ici).

Il faut d’ailleurs évidemment noter que c’est une émission allemande. Jamais une telle émission ne serait produite en France. Si les chats et les chiens se voient largement reconnus – sans soutien massif pour autant pour les adoptions – les autres animaux de compagnie souffrent d’un dédain vraiment puissant.

Nous parlions récemment de l’aberration hégémonique en France comme quoi un cochon d’Inde ne devrait pas avoir de maison (Des abris, indispensables pour les cochons d’inde).

De la même manière, nous avions parlé que le « chant » du cochon d’Inde (qui ressemble à celui d’un petit oiseau et peut durer parfois plus de 20-30 secondes) est une expression de grand stress, mais qu’en France, cela est toujours expliqué comme « amusant » !

Et il faut encore et toujours rappeler le scandale des cages. Les chiffres minimums donnés en France sont pratiquement la moitié, voire moins, de ce qui est conseillé dans les autres pays !

On peut voir ici des photos de lieux de vie bricolés pour les cochons d’Inde à l’étranger, avec des cages de 2 mètres, 3 mètres, plein d’inventivité…

Cela ne se voit pas forcément, mais le lieu de vie sur la photo ci-dessous fait 3 mètres sur 1 mètre 50…

Celle-ci fait 3 mètres sur 1 mètre…

Là c’est 2,3 mètres sur 1 mètre (plutôt petit pour quatre cochons en fait, mais il y a l’étage).

Là c’est 2 mètres sur 1 mètre, multiplié par deux !

Ici, une construction élaborée, de 2,40 mètres sur 1,15 mètre…

Ici c’est 2 mètres sur 1,40 mètre, multiplié par deux.

Une construction élégante de 2,40 mètres sur 1 mètre à quoi est ajouté un étage de 1,60 mètre sur 1 mètre…

Une maison pour les sorties à l’extérieur, faisant 5 mètres sur 2,5 mètres…

Et pour finir, un lieu de vie de 8 m² !