Actions de l’ALF à Paris contre Air France

Voici un communiqué de l’ALF pour une série d’actions menée à Paris. Le communiqué est bien entendu trouvé sur le site Bite back!

Si nous ne commentons jamais, par définition, ce genre d’actions, nous tenons à souligner que nous la trouvons relativement erronée en raison d’une incompréhension du principe de convergence des luttes. Il y a en effet l’existence de la campagne légale Air Souffrance, et il y a ici par conséquent un mélange des genres inutile voire ouvertement contre-productif.

Le ton nous semble d’ailleurs pour le moins assez particulier et l’affirmation selon laquelle HLS n’aurait « plus besoin d’être présenté » nous laisse plus que perplexe, dans la mesure où un tel communiqué est censé s’adresser à l’opinion publique…

La nuit du 8 au 9 décembre, à Paris (FRANCE), trois agences de la compagnie aérienne ont reçu de la visite.

Les serrures ont été remplies de colle, du faux sang et des messages décorent désormais les vitrines mais aussi le trottoir.

Ces actions ont été entreprises dans le cadre de la semaine mondiale d’actions contre Air France.

En effet, Air France-KLM est le premier transporteur d’animaux à destination des laboratoires de torture, notamment vers HLS, le plus gros labo d’Europe qui n’a plus besoin d’être présenté.

Nous avons par ces actions voulu marquer notre soutien à la campagne Air Souffrance/Gateway To Hell mais aussi envoyer un message clair à la société de merde qu’est Air France, qu’il est grand temps pour eux d’arrêter de convoyer des animaux vers l’enfer.

Il y a beaucoup de raisons de détester cette société obsédée par le profit :

– – Le transport d’animaux non-humains à des fins de torture

– – Les expulsions de personnes sans papiers

– – Le désastre écologique que représente le transport aérien

– – Le traitement des salariés (racisme, plans sociaux…)

Retirez-vous du commerce d’animaux pour les labos ou sinon, on reviendra.

Libération animale !

Iron man alcoolique

Aujourd’hui, on connaît le personnage nommé « Iron man » par les superproductions faites à Hollywood, le personnage derrière l’armure étant une sorte de playboy génial à qui tout réussit.

On ne verra jamais par conséquent au cinéma une version de la série de la bande dessinée originale d’Iron man, publiée en 1979 et intitulée « Demon in a bottle », le démon dans une bouteille.

On l’aura compris, cela traite de la question de l’alcoolisme, et la bande dessinée, qui n’y va pas par quatre chemins, est considérée comme l’un des très grands classiques des comics, voire le grand classique des années 1970.

La série « Demon in a bottle » consiste en neuf histoires, pour un total d’un peu moins de 200 pages.

L’histoire commence par l’armée qui mène des opérations secrètes visant à enfouir des déchets nucléaires sur une île perdue, et craint d’être découverte par des activistes écologistes…

« Namor, le prince des mers » n’apprécie pas de voir des poissons mourir en masse, il s’affronte donc avec l’armée. Et on découvre alors que ce n’est pas directement l’armée, mais toute une milice ulra-armée de la compagnie pétrolière « Roxxon oil », en quête d’un métal précieux…

Bien entendu, l’île est occupée par un habitant ayant abandonné la « civilisation » pour vivre pacifiquement avec sa femme, depuis décédée. A la fin, l’île saute, prétexte pour Namor d’exprimer son mépris pour le capitalisme et les folies des humains.

Les événements se précipitent alors. Tony Stark a un problème cardiaque compensé par l’armure, mais son identité est perturbée par cette sorte de « fusion » ; les trahisons de la part des services secrets d’un côté et sentimental de l’autre font qu’il ne sait plus où il en est.

La vie de playboy milliardaire se transforme alors en décadence complète et en crise psychologique complète.

Tony Stark bascule alors dans l’alcool de manière complète, d’autant plus qu’un « super vilain » a fait croire à tout le monde qu’il avait assassiné quelqu’un. Iron man commence à faire des erreurs dans ses actions, et c’est l’engrenage…

L’histoire continue ainsi, jusqu’à ce que sa fiancée revienne et lui propose de l’aider. Le combat est alors mené de front contre la dépendance à l’alcool….

A la fin, Tony Stark gagne la bataille, avec l’aide de sa fiancée et de son majordome…

Voilà pour le démon à la bouteille. Mais par la suite, dans d’autres histoires, l’engrenage recommencera. Tony Stark perdra même tout, finissant en SDF errant dans les rues de New York enneigé, avec sa petite amie enceinte « jusqu’aux yeux » lui reprochant ses fausses promesses…

L’alcoolisme est ainsi une problématique essentielle du personnage de Tony Stark / Iron man, devenu schizophrène en partie en raison de son armure, de son rôle de playboy d’un côté, de super-héros de l’autre. Et les producteurs hollywoodiens ont été très clairs : ce réalisme n’aura pas sa place au cinéma…

Alors que peut-être que, finalement, Tony Stark est aussi un vrai super héros pour avoir triomphé de sa dépendance…

Le magazine Le Point consacré aux animaux

Le magazine Le Point a consacré son numéro actuel, de début décembre 2013, aux animaux, dans un dossier se voulant « actuel » quant à la « question animale ».

Tout cela vaut le coup d’oeil, parce qu’on apprend des choses par-ci par-là : le dossier entend en effet jouer de « l’effet de surprise » en présentant « l’intelligence » ou les « émotions » de tel ou tel animal, et raconte des choses qu’on ne sait pas forcément.

Le dossier commence d’ailleurs avec la description d’un public dans un zoo qui est subitement éberlué en comprenant qu’un orang outan était en train de construire un hamac, en faisant même un nœud.

Sur ce point, il y a une remise en cause en effet nécessaire, et donc il y a des choses à prendre.

Malheureusement, le tout est présenté au moyen de sortes d’anecdotes au sujet d’animaux « extraordinaires » pris individuellement.

Ces exemples servent à proposer une sorte de remise à plat du rapport aux animaux. Cependant, l’esprit est seulement à l’ouverture, il ne faut pas s’attendre à une affirmation du véganisme, ni à une remise en cause de l’anthropocentrisme, qui est « critiqué » mais simplement pour être réorganisé, relancé sous une forme plus moderne et plus « adaptée. »

On retrouve dans le dossier évidemment Elisabeth de Fontenay, dont le discours est de pire en pire dans le relativisme (nous avons parlé d’elle à plusieurs reprises et rappelons qu’elle assume ouvertement de n’être même pas végétarienne), mais également Luc Ferry, le grand « philosophe » anti-écologie en France…

Inévitablement, et nous l’avons plusieurs fois expliqué également, on retrouve les variantes religieuses, qui tentent de profiter de l’écologie ou des animaux pour saluer la « création » et Dieu, etc. etc.

Le discours de tous ces gens consistent à dire qu’il faut modifier les limites, c’est-à-dire de notre point de vue, faire semblant de changer les choses. Ils ne défendent pas le véganisme, ni la libération animale, ils sont bornés par leur refus de reconnaître la Nature.

Il faut noter ici le rôle traditionnellement néfaste d’Aymeric Caron. Dans son texte, on croirait lire LTD : tant que les animaux seront des marchandises, ils seront échangés et leur situation ne changera pas.

Quelle est alors la conclusion ? Le véganisme, la révolution, la lutte sans compromis, jusqu’à la victoire ? Aymeric Caron lève-t-il le drapeau de la justice, de la libération animale ? Deviendra-t-il le porte-parole de l’ALF ?

Eh bien, non, bien sûr. Il reprend le même discours qu’au Paris Vegan Day, une sorte de mélange indigeste, un gloubi boulga juridique ne rimant à rien et bien entendu présenté comme une sorte d’étape.

Bref, il nous fait le coup classique des escrocs qui prétendent que changer la loi permettrait de changer la réalité, alors qu’évidemment c’est l’inverse qui est vrai… Seulement, un journaliste écrivant dans Le Point ne peut bien entendu pas expliquer que la société dépend de rapports de force…

Aymeric Caron se contredit: il dit que changer des mots du code civil ne change rien, puis il appelle justement à changer les mots du code civil! « Refonte totale » cela ne veut rien dire, car tout cela reste des mots qui dépendent de la réalité, des rapports de force. On sait bien qu’une loi n’est appliquée que selon des rapports de force précis. Ce qui se passe avec l’écotaxe en ce moment est un bon exemple…

L’origine de l’incohérence d’Aymeric Caron est facile à comprendre. Il est dans une position contradictoire, car on n’explique pas dans une revue lue par la bourgeoisie urbaine qu’il faut « changer » les choses, tout en faisant l’apologie de l’autobiographie du responsable pour la France de McDonald’s quelques pages plus loin…

Soit on assume que des entreprises ont intérêt à l’exploitation animale et alors on les affronte, on veut la révolution, soit on soutient des réformes. Mais prétendre qu’on peut changer les choses par le « droit », et cela nous l’avons déjà dit et nous le répéterons sans cesse, c’est de l’hypocrisie, c’est surtout de la trahison vis-à-vis des animaux.

2013: la barre des 400 000 « visiteurs uniques » est dépassée…

Dans ce monde où nous vivons, aucune autosatisfaction n’est possible. La Terre subit chaque jour un assaut plus puissant de la part des forces du profit et de la destruction ; la bataille pour une planète bleue et verte reste à mener.

Si donc nous parlons de chiffres de visites de La Terre d’abord !, c’est dans un esprit de bilan et d’évaluation, d’émulation également. Parce que nous tenons à souligner que le chemin est praticable, que les forces pour la libération animale et la libération de la Terre ne peuvent que grandir.

Fondez votre groupe activiste local, formulez votre point de vue au service des animaux et de l’écologie radicale, construisez une solide opinion publique ! C’est possible, souhaitable, nécessaire !

LTD est la preuve qu’un média peut réussir, avec un peu de méthode et de l’abnégation, sans disposer d’aucun appui matériel à part une volonté entière d’être ancré dans la réalité et de changer le monde.

Voici donc un petit point, relativement positif : nous sommes au début décembre 2013 et nous avons passé la barre des 400 000 « visiteurs uniques » pour cette année. En 2012, le chiffre total avait été de 375 000, en 2011 d’un peu plus de 300 000, en 2010 d’un peu moins de 70 000…

La progression continue, même si elle semble se tasser, d’ailleurs relativement seulement car en même temps le nombre de lectures d’articles sur le site a quant à lui doublé (un peu moins de 1,5 million).

Bien entendu, nous maintenons et maintiendrons nos engagements : pas de publicité, pas de « personnalisation », l’hébergement reste sur un serveur aux énergies renouvelables…

Nous verrons également ce que nous pouvons faire pour améliorer LTD, et nous tenons à remercier les très nombreuses personnes qui nous ont écrit pour nous soutenir. Bien souvent, nous ne savons pas quoi répondre – la dimension de ce combat nous semble énorme.

Et elle l’est. La responsabilité qui est sur les épaules des personnes conscientes du processus en cours est énorme. Les tâches des générations humaines à venir sont immenses et s’agrandissent chaque jour.

Il faut d’ailleurs avoir ici une confiance absolue dans le changement, qui se déroulera soit parce que l’humanité a pris conscience de ses mauvais choix dans son rapport à la Nature, soit justement parce que l’humanité n’a pas pris conscience de cela et que les décisions à prendre seront rendues nécessaires par les faits eux-mêmes, par la planète elle-même.

L’actualité de notre siècle est immanquablement le rapport de l’humanité avec le reste de la planète Terre. Une révolution intellectuelle se profile, et avec elle une révolution complète dans le mode de vie et dans la manière de concevoir la vie. Les couleurs bleue et verte représentent ici l’avenir !

 

La vie n’est pas entourée par un environnement de type passif…

Voici une très intéressante présentation du concept de Gaïa, par un chercheur universitaire canadien.

C’est un point de vue d’autant plus sérieux qu’il exprime une grande panique. Nous avons déjà parlé à ce sujet de la critique absurde selon laquelle le fait de parler de « Gaïa » relèverait du religieux ; en réalité, c’est le contraire, et justement les religieux le savent très bien.

Ils ont comme hantise le concept de « Gaïa », ou de « Système Terre », de « Biosphère », etc., parce qu’ils savent très bien que cela a comme conséquence le rejet de l’individualisme et du « libre-arbitre », mais également celui de Dieu.

Par conséquent, il existe une grande vague néo-écologiste du côté chrétien, dont nous avons parfois parlé pour la critiquer. Ces gens tentent d’utiliser le concept de « Gaïa » justement de manière irrationnelle, dans une version non pas « new age » mais « chrétienne », avec une position « particulière » de l’être humain (qui est d’ailleurs la même ligne que celle qui utilise le concept d’ « anthropocène »).

C’est ainsi le point de vue du « chrétien écologiste » de gauche qui a écrit cet article, et qui dans le passage cité, explique le concept de Gaïa, afin de présenter la « menace ».

Lovelock soulève aussi d’autres questions: pourquoi le taux de salinité de la mer est-il demeuré constant à 3,4% alors qu’un taux supérieur à 6% pourrait être fatal pour la vie?

Pourquoi le volume total d’eau sur Terre est-il demeuré apparemment constant durant ces 3,5 milliards d’années? Pourquoi est-ce que le taux d’oxygène dans l’atmosphère terrestre est-il de 21%, c’est-à-dire la limite supérieure au-delà de laquelle la vie ne peut se maintenir?

S’il était, par exemple, à 25%, le monde deviendrait une boule de feu. D’après Lovelock, la réponse ne réside pas dans une circonstance fortuite mais plutôt dans le fait que Gaïa s’auto-régule. Gaïa est un organisme vital, auto-régulateur et dont l’environnement est constitué par la vie elle-même.

Selon Lovelock, pour que les propriétés climatiques et chimiques de la Terre puissent travailler ensemble dans le but de conserver les conditions optimales nécessaires à la vie, il doit exister une activité coordonnée. (…)

D’après lui, la vie n’est pas entourée par un environnement de type passif auquel elle se serait habituée: la vie crée plutôt son propre environnement.

Alors que les spécialistes scientifiques de la Terre soutiennent traditionnellement que son modèle climatique est davantage de type géologique que biologique et que, par conséquent, elle se montre moins vigoureuse et plus vulnérable en face des blessures qui l’atteignent durablement, l’hypothèse Gaïa, quant à elle, suppose que la Terre est comme un animal qui s’adapte de lui-même.

(…)

Lovelock a affiné sa thèse avec l’aide de Lynn Margulis, une micro-biologiste de l’Université de Boston et ex-épouse de Carl Sagan.

Il a ainsi pu renforcer l’aspect scientifique de ses idées en faisant référence aux recherches de Margulis sur les micro-organismes.

Connue sous le sobriquet amusant de « Magicienne de la vase » [Jeu de mots intraduisible entre «the Wizard of Ooze» (le Magicien de la vase) et «the Wizard of Oz» (le Magicien d’Oz)] à cause des recherches qu’elle a conduites sur les microbes de la bourbe, des marais et des marécages tout autour du monde, Margulis affirme que la symbiose et la coopération ont été pour l’évolution biologique aussi importantes que l’a été la compétition dans la lutte pour la survie dans le cadre de la théorie de Darwin.

Ses travaux menés à Laguna Figueroa (Baja California) l’ont persuadée que les microbes travaillent de manière concertée par le biais de certains processus biologiques automatiques dans le but de conserver leur environnement viable.

Elle a également contribué à créer la théorie de l’endosymbiose selon laquelle deux espèces ou davantage peuvent coopérer entre elles de façon si étroite qu’elles peuvent finir par n’en plus former qu’une seule.

Plutôt que la compétition, c’est l’interrelation qui constitue, selon Margulis et Sagan, le leitmotiv de la nature. Tout comme Lovelock, ils considèrent la biosphère comme un grandiose organisme vivant et intégré, «sans ligne de couture».

Ils affirment que la première bactérie a acquis presque toute la connaissance nécessaire pour vivre dans un schéma intégré. «La vie n’a pas conquis le globe par la lutte mais par la mise en place de réseaux» prétendent-ils.

Pour tenter de décrire l’importance des micro-organismes pour Gaïa, Margulis s’empresse de démontrer que si la vie existe sur la Terre depuis 3,5 milliards d’années, durant les deux premiers milliards n’ont existé que les seuls micro-organismes bactériens.

Il se peut fort bien, continue-t-elle à spéculer, que les mammifères, y compris l’homme, n’existent que pour leur fournir un habitat chaud.

Les chiens subissant la vivisection pour le Téléthon

La vivisection est une fraude, qui rapporte beaucoup d’argent tout en servant d’idéologie « scientifique », dans l’esprit de Claude Bernard à la fin du 19e siècle. La médecine en est encore là, et vu les bénéfices…

Avec quelque chose comme le Téléthon, on se doute bien que la vivisection est de la partie, ce qui est officiellement reconnu, mais bien entendu sans donner de détails. Un article de Rue89 donne toutefois des informations, qui sont relativement restreintes cependant afin d’éviter que des campagnes soient menées…

Voici quelques extraits, particulièrement révélateurs de l’intolérable.

Après plus de deux mois d’intenses échanges, j’ai enfin pu approcher les fameux chiens myopathes qui servent à la recherche sur la myopathie de Duchenne. Les associations de protection animale connaissent leur existence, mais possèdent très peu d’informations sur le traitement qui leur est réservé.

Sur le site du laboratoire qui les utilise, seules quelques photos des membres du laboratoire avec un chien dans les bras sont présentes [nous n’avons pas souhaité nommer le labo pour ne pas exposer son personnel à d’éventuelles attaques personnelles, hélas courantes, ndlr].

Le choix de cette absence de communication est simple : « Vous comprenez, on ne peut pas montrer ça aux gens », m’explique un animalier, alors que je rentre pour la première fois dans le chenil des chiens myopathes, situé dans l’un des bâtiments de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.

Montrer comment s’effectue la recherche irait à l’encontre même des objectifs du Téléthon et surtout de sa méthode : l’impact émotionnel. Les chiens ne peuvent plus s’alimenter, et vivent donc avec une sonde pour être nourris, ils ont des difficultés respiratoires et motrices très lourdes. Certains chiots ressemblent déjà à des robots et ne font quelques pas qu’au prix d’un essoufflement accablant. Cette réalité occultée par l’AFM Téléthon, dont les affiches sont présentes dans les couloirs du chenil, est très dure à supporter.

« J’aimerais pas être à leur place »

Les associations de protection animale n’ont donc pas tort : une partie des dons sert effectivement à financer l’expérimentation animale. A la question « les animaux souffrent-ils ? », l’un des praticiens m’avoue sans détour, sur le ton de l’humour :

« Je peux vous dire que j’aimerais pas être à leur place ! »

Certains chiens du chenil ne subissent aucune expérience particulière et servent simplement de témoins : on constate sur eux l’évolution et le déploiement de la maladie.

Ces chiens font partie du « protocole histoire naturelle ». Pourquoi continuer d’observer des témoins malades ? Parce qu’il y a « autant de types de myopathies que d’individus », et que la connaissance de la maladie requiert une observation constante d’individus malades différents.

Cette souffrance créée et non soulagée fait partie des aspects dénoncés par les associations de protection animale, qui soulignent l’inutilité de ces protocoles pour une maladie dont l’évolution sans traitement est bien connue.

Dans le chenil des chiens myopathes de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, on ne soigne pas, on reçoit des animaux génétiquement modifiés pour naître myopathes sur lesquels on teste différents protocoles. D’où viennent-ils ? D’un élevage qui fait beaucoup parler de lui depuis 2010 : le CEDS, le Centre d’élevage du domaine des Souches, situé à Mézilles, un petit village de l’Yonne.

Depuis 2010, chaque année, une manifestation regroupant associations et militants dénonce cet élevage de chiens destinés aux laboratoires, et accusé de maltraitance dans ses locaux, entre autres à la suite d’un témoignage, devant la justice, d’un ex-employé aujourd’hui décédé.

En 2010, les manifestants étaient 400, en 2012 ils étaient plus d’un millier, faisant surgir dans les médias l’existence de cet élevage familial jusqu’alors peu connu. Un site internet dédié à la fermeture de cet élevage a même été créé. Monique et Michel Carré, propriétaires de cet élevage, ont radicalement refusé de répondre à mes questions.

La responsable de l’expérimentation animale de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) de l’Yonne a, elle, sèchement coupé court à toute communication.

 

Encore une mythomanie ALF !?

Sur le site Bite back !, on trouve les communiqués du Front de Libération Animale (ALF) concernant des actions dans de très nombreux pays du monde.

Si l’on cherche des actions en France, on pouvait en trouver quelques unes il y a quelques années, mais il n’y a désormais plus rien à part quelques posters de cirque déchirés ou quelques graffitis sur une boucherie, comme fin novembre. D’une certaine manière, en fait, l’ALF n’a même jamais existé au sens strict en France en tant que mouvement.

Par contre, et il y a là quelque chose d’à la fois totalement fou et en même temps typiquement français, il y a une mode ALF, il y a une mythomanie ALF.

On a ainsi eu « ALF le film » réalisé dans une optique glauque et romantique, très poreuse aux fachos par ailleurs.

On a maintenant en ce début décembre des photographies mythomanes et pathétiques, une véritable insulte à la libération animale et à l’ALF.

Sous prétexte de féminisme, on a droit à des photos pseudos sexys, quant aux animaux ils peuvent toujours attendre que soient utilisés ces chaînes, battes de base-ball, marteaux et autres cisailles, coupe-câbles, etc.

Pourtant, le principe de l’ALF a toujours été très clair : l’ALF n’est composé de « personne » et personne ne peut se revendiquer de l’ALF. La libération animale a les animaux au cœur de son projet, c’est leur libération qui est le but de la démarche….

Voici le ridicule justificatif, typiquement dans l’esprit L214 et autres : l’humain est glauque, mais je retrouve « l’espoir » dans une sorte de « témoignage ». Il est difficile de faire plus chrétien.

Merry Photography
Ethique – Hommage à L’A.L.F – Partie 1 (18 photos)
L’ALF ou Front de Libération Animale est un groupe d’activistes masqués qui libère des animaux d’exploitations comme les laboratoires, les élevages et autres.
J’ai souhaité rendre hommage à ce groupe que j’admire profondément et qui me redonne foi en l’être humain dans les pires moments.

J’ai souhaité représenter l’ALF au féminin car la cause animale est un milieu mixte et les femmes les plus motivées sont elles aussi prêtes à se salir les mains quand il s’agit d’affronter la torture animale !

A savoir : les modèles recrutées sont toutes impliquées dans la cause animale !

La dernière phrase dit tout. Normalement, cela devrait être : ces gens anonymes sont impliqués dans l’ALF.

Là cela donne un projet « artistique » jouant sur l’esthétique de la libération animale, sauf que normalement les photographies de l’ALF montrent des animaux libérés…

On retrouve d’ailleurs un graffiti faisant allusion au mouvement dit 269, qui consiste à se faire marquer ce chiffre au fer rouge, prétendument pour aider les animaux (voir Se marquer au fer rouge pour aider les animaux?!).

Et posons la question : à quoi est-ce que cela rime de prendre des photographies dans cette sorte d’endroit désaffecté pour donner une ambiance caricaturale gang new yorkais post-urbain ?

Et répondons : les bobos veulent assassiner la libération animale. Et ils y parviennent, dans une certaine mesure.

Des poules abandonnées en plein Paris

Malheureusement, nous vivons une période où le social-darwinisme se lâche. Voici deux exemples assez terribles.

Le premier exemple vient des gens de « La manif pour tous », qui s’opposent au droit au mariage des personnes homosexuelles. Ils ont tenté un happening pur et simple, uniquement médiatique, et totalement lamentable.

Après avoir téléphoné à l’Agence France Presse et donné un rendez-vous, devant l’Assemblée nationale à Paris, ils sont arrivés avec deux camionnettes de location. Dedans… 450 poules, qui devaient s’éparpiller dans les rues à l’occasion d’une campagne sur la base du slogan « ne plumez pas les familles ».

Sur la photo suivante, on voit une de ces camionnettes.

On reconnaît ici le degré zéro de la réflexion humaniste, mais on peut également voir qu’en France en 2013, on peut se procurer des centaines de poules comme si de rien n’était.

Mais ce n’est pas tout ! Voyant que seules 30 poules sont sorties des camionnettes, et devant l’intervention policière, les gens de la « manif pour tous » sont repartis.

Direction : le ministère de la Justice pour tenter de recommencer l’opération. Finalement, le coup est éventé et la direction du Bois de Boulogne est prise, pour se débarrasser apparemment d’au moins 60 poules…

Alors que pendant ce temps-là, les poules abandonnées devant l’Assemblée nationale étaient récupérées par les policiers. On imagine le stress pour ces pauvres poules, poursuivies et attrapées violemment…

Pour ce qu’on sait jusqu’à présent, deux poules ont été écrasées devant l’Assemblée nationale et deux autres au Bois de Boulogne. On peut craindre le pire pour les autres poules…

Car le quotidien Libération a pris contact avec les gens de « la manif pour tous », et on apprend que :

«Le but était de rappeler au gouvernement que nous ne nous endormons pas. Nous dénonçons le fait que le ministère de la Famille ne nous reçoive pas depuis des mois malgré nos demandes», a expliqué à l’AFP Héloïse Pamart, une porte-parole de la Manif pour tous.

Contactée par Libération, elle a reconnu que «l’action avait un peu cafouillé» et que «ça devait être plus impressionnant que ça», avant de préciser que les poules étaient «de toutes façons destinées à l’abattoir».

Impressionnant, effectivement, plusieurs centaines de poules abandonnées, cela aurait été un sacré exemple d’acte pathétique et criminel…

Et on peut voir que la démarche est très froide, très réfléchie, c’est-à-dire que ces gens ont sciemment utilisés les poules comme des objets. C’est un sacré témoignage sur notre époque.

Il faut également noter que si des activistes tombent si bas, alors c’est que leur cause n’est pas bonne. Une cause juste va vers le progrès, pas vers l’oppression ou l’exploitation. C’est pour cela que de la même manière, il faut rejeter le tract du Parti de Gauche pour « une révolution fiscale ».

L’image d’un pauvre animal tondu afin de soutenir des humains montre la non considération pour cet être, et donc l’absence d’universalisme et de justice. C’est là aussi révélateur des défauts fondamentaux des revendications en questions, qui restent fondamentalement bornés.

On ne peut pas critiquer les patrons qui maltraitent les ouvriers si c’est pour accepter la maltraitance quand même. Tous ces argumentaires « on n’est pas des pigeons », « ne nous laissons pas tondre » etc., consistent seulement en des revendications corporatistes sans aucune portée universaliste. Et ce sont les animaux qui sont alors placés en bas de l’échelle, comme si c’était acceptable…

Echec de l’extermination des blaireaux en Grande-Bretagne

En France, la pratique barbare du « déterrage » des blaireaux est courante : c’est une monstruosité à faire connaître et à vaincre.

Ce qui se passe en Angleterre est un mélange de cette mentalité social-darwiniste et de prétention à « l’anthropocène » : l’Etat a décidé… d’exterminer tous les blaireaux.

La raison est économique : les blaireaux étaient accusés de nuire aux élevages en transportant la tuberculose bovine, 350 000 animaux composant le soi-disant « bétail » ayant péri en dix ans.

Bien entendu, la campagne d’extermination a été un échec complet et les experts craignent même que la maladie en question ne se répande encore plus…

Voici quelques informations tirées du quotidien Le Monde au sujet de cette campagne exterminatrice et anthropocentrique :

La chasse au mustélidé, autorisée par le gouvernement sous la pression des éleveurs, avait démarré en septembre dans deux comtés ruraux pilotes : le Gloucestershire (ouest du pays) et le Somerset (sud-ouest). Selon les chiffres du ministère de l’écologie et des affaires rurales dévoilés lundi 2 décembre, 40 % de la population locale de blaireaux (soit 921 bêtes) a été abattue dans la première région.

Un chiffre bien inférieur à l’objectif de 70 % nécessaire pour enrayer le fléau de la tuberculose bovine, et ce en dépit de la prolongation de huit nouvelles semaines de la campagne initialement prévue pour en durer six. [L’Etat a changé plusieurs fois sa position, passant d’au moins 70 % à l’espoir de 70 %, puis à 53 %, annonçant finalement 39 % de « réussite ».]

Face à des « progrès » considérés comme trop lents, l’agence gouvernementale britannique Natural England a révoqué les licences d’abattage plus tôt que prévu – la date de clôture était le 18 décembre.

La campagne similaire menée dans le Somerset s’est terminée il y a un mois après avoir également échoué à atteindre son objectif, malgré une prolongation de trois semaines : 940 animaux ont péri, soit 65 % des effectifs de la région.

« Cette campagne a été une avancée majeure dans notre objectif d’éradiquer la maladie d’Angleterre d’ici 25 ans », a toutefois affirmé, lors d’une déclaration devant le Parlement lundi, le ministre de l’environnement Owen Paterson, rappelant que son plan prévoit aussi une campagne de vaccination et une meilleure gestion du déplacement des bovins. Rendant « hommage » aux agriculteurs et aux propriétaires fonciers qui ont mené une campagne « difficile », le ministre a également critiqué « une petite minorité qui a eu recours à la criminalité généralisée dans sa volonté de stopper cette politique de contrôle de la maladie ».

Depuis plusieurs semaines, la question est devenue un enjeu national déchaînant les passions. D’un côté, le gouvernement de David Cameron, soutenu par les agriculteurs et une large partie de la population rurale, poussent à un abattage massif des blaireaux, considérés comme l’un des vecteurs de la tuberculose bovine.
En 2012, l’épidémie a entraîné l’abattage de 28 000 bovins en Angleterre, une perte estimée par le gouvernement à 100 millions de livres (121 millions d’euros), du fait des compensations aux éleveurs et du dépistage. Ce montant pourrait s’élever à 1 milliard de livres au cours de la prochaine décennie si la maladie n’était pas maîtrisée.

De l’autre, les défenseurs des animaux, de nombreux scientifiques et l’opposition travailliste dénoncent cette pratique brutale et inutile à l’encontre d’une espèce protégée depuis 1992 et particulièrement aimée de la population.

Parmi leurs arguments : une étude remise au gouvernement britannique en 2007 qui concluait que l’abattage « ne pouvait pas apporter une contribution significative à la lutte contre la tuberculose bovine en Grande-Bretagne ».

Au mieux, une réduction de 16 % des cas de contamination pouvait être obtenue. Une pétition lancée par le guitariste de Queen, Brian May, contre les campagnes d’abattage a rassemblé plus de 300 000 signatures. Sur le terrain, des collectifs se sont formés pour empêcher les tirs.

« Cette campagne a été un fiasco et un horrible gaspillage des vies de plusieurs centaines de blaireaux, de temps et d’argent pour le contribuable, déplore Jack Reedy, le porte-parole de Badger Trust, l’ONG fer de lance du mouvement d’opposition. C’est un revers humiliant pour Owen Paterson. »

Les coûts des campagnes n’ont pas été communiqués par le ministre de l’environnement. Les militants, eux, les chiffrent à 2 200 livres (2 700 euros) par blaireau tué, soit un total de 4,2 millions d’euros pour l’ensemble des opérations.

Un panel d’experts indépendants doit maintenant évaluer les opérations pilotes en matière « d’efficacité, de sécurité et d’humanité des tirs ». Les résultats permettront au ministre de l’environnement de décider, ou pas, de déployer les opérations d’abattage à large échelle dans les régions de l’Angleterre les plus durement touchées par la tuberculose bovine.

Il est facile de comprendre ici que c’est l’industrie de l’exploitation animale qui a décidé de la mise à mort de blaireaux, pour une simple raison : l’entrave à la bonne marche de ses opérations. C’est lourd de significations, et des exemples comme cela non seulement il y en a plein, mais il y en aura de plus en plus.

De la même manière que la forêt amazonienne est considérée comme un obstacle à surmonter pour l’exploitation animale, la Nature en général devient de plus en plus une ennemie ouverte pour une quête de profits effrénée et sans limites.

C’est tout l’enjeu planétaire de la question de l’exploitation qui s’approfondit chaque jour.

Anthropocène, un concept lié à l’anthropocentrisme

Revenons sur le concept d’anthropocène qui, à notre sens est erroné. En effet, l’humanité ne peut pas exister « à côté » de l’ensemble de la vie. Il n’existe pas de muraille infranchissable entre les humains et les végétaux, les animaux, les fungi, les bactéries…

Aussi est-il erroné de s’imaginer que l’humanité devient le grand dominateur, le grand façonneur de la réalité terrestre. L’humanité est bien en train de provoquer des modifications massives, cependant :

– ces modifications sont causées par une humanité qui fait face à la Nature, et cela ne peut pas durer bien longtemps. De gré ou de force l’humanité devra reculer.

– il n’y aucune raison de penser que les humains, mêmes civilisés, seraient en dehors de la Nature. Cela pose bien entendu la question de savoir quelle place notre civilisation humaine doit avoir au sein de l’ensemble.

Pour souligner la dimension anthropocentrique du concept d’anthropocène, voici un extrait d’un document de l’historien Christophe Bonneuil, où l’on retrouve ce fantasme sur « l’âge de l’Homme ».

Penser l’Anthropocène: un enjeu interdisciplinaire

L’Anthropocène, ce n’est pas la fin du monde; c’est la fin d’une époque. Et c’est notre époque. Notre condition. C’est le signe de notre puissance, mais aussi de notre impuissance. Cette nouvelle époque géologique, ouverte par la révolution thermo-industrielle et succédant à l’Holocène, a été proposée par Paul Crutzen, chimiste de l’atmosphère et prix Nobel pour ses travaux sur la couche d’ozone. En février 2000, lors d’un colloque du programme international sur la géosphère et la biosphère à Cuernavaca au Mexique, une discussion s’anime à propos de l’ancienneté et l’intensité des impacts humains sur la planète au cours de l’holocène.

Paul Crutzen se lève alors et s’écrie : «Non! Nous ne sommes plus dans l’holocène mais dans l’anthropocène! » Ainsi naissait la proposition scientifique d’une nouvelle époque géologique.

Deux ans plus tard, dans un article de la revue scientifique Nature, Crutzen développe sa proposition d’ajouter un nouvel âge à nos échelles stratigraphiques pour signaler que l’homme, en tant qu’espèce, est devenu une force d’ampleur tellurique. Après le Pléistocène(qui ouvre le quaternaire il y a 2,5 millions d’années) et l’Holocène (qui débute il y a 11 500 ans), «il semble approprié de nommer ‘Anthropocène’ l’époque géologique présente, dominée à de nombreux titres par l’action humaine.

» Le prix Nobel propose de placer symboliquement à 1784, date du brevet de James Watt sur la machine à vapeur, le début de ce nouvel âge, pour signifier la rupture que constitue avec la révolution industrielle, la combustion de charbon prélevé dans la lithosphère et dégageant dans l’atmosphère des gaz à effet de serre modifiant le climat.

Le Grec ancien Anthropos signifiant « être humain » et Kainos signifiant « récent, nouveau »,
l’Anthropocène est donc la nouvelle période des humains, l’âge de l’Homme. L’Anthropocène se caractérise en effet par le fait que « l’empreinte humaine sur l’environnement planétaire est devenue si vaste et intense qu’elle rivalise avec certaines des grandes forces de la Nature en termes d’impact sur le système Terre. »

Ce n’est pas la première fois que des scientifiques prophétisent ce pouvoir humain sur la destinée de la planète, tantôt pour le célébrer, tantôt pour s’en inquiéter. En 1780, dans
ses Epoques de la nature, Buffon expliquait que «la face entière de la Terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme». Cette influence s’exerce notamment sur le climat: en modifiant judicieusement son environnement l’humanité pourra «modifier les influences du climat qu’elle habite et en fixer pour ainsi dire la température au point qui lui convient».

Après lui, le géologue italien Antonio Stoppani définissait en 1873 l’Homme comme une «nouvelle force tellurique», puis, dans les années 1920, Vladimir I. Vernadsky, inventeur du concept de biosphère pour désigner tout le tissu vivant de la planète, soulignait l’emprise humaine croissante sur les cycle bio-géochimiques du globe.

Le problème est facile à comprendre : soit on considère que l’humanité est sortie de la Nature et qu’elle forme une nouvelle structure, soit on considère que l’humanité est un prolongement un peu « particulier » de la Nature.

Le terme de « noosphère », pris dans un sens chrétien formulé par Teilhard de Chardin, est par exemple une sorte de nouvelle « sphère » dominant la Terre, mais si l’on prend des scientifiques défendant la conception de Gaïa, comme Lynn Margulis, la « noosphère » est un aspect de la planète elle-même…

Nous reviendrons sur cet aspect qui est, en fin de compte, le cœur de la grande bataille d’idées qui va déchirer l’humanité dans les 30 prochains années.

Soutenir les refuges en cette fin d’année

Dans la colonne sur le côté de la page d’accueil se trouve depuis plusieurs mois un encart Twitter qui relaye régulièrement les appels aux dons – qu’ils soient matériels et/ou financiers – pour les associations.

De plus en plus d’abandons, de plus en plus de maltraitance, de moins en moins d’aide etc. font que la plupart des petites associations et des petits refuges ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Et au final ce sont les animaux qui en pâtissent.

La période actuelle n’aide pas, bien sûr,  les fêtes de Noël sont un moment très difficile pour les animaux : animal offert en « cadeau », « foie gras », dinde assassinée pour un repas, illuminations dans les arbres qui perturbent et dérangent les oiseaux… La liste est terrible.

Dans ce panorama, voici une initiative à l’opposé de cette tendance, bien qu’évidemment on puisse retrouver à y redire, puisque il s’agit d’aliments non vegans pour animaux, qui plus est dans une initiative commerciale et par l’intermédiaire de Facebook.

Pour les fêtes de fin d’année, donc, la marque d’aliments pour chiens et chats Almo Nature organise, avec l’animalerie en ligne Wanimo et le portail d’adoptions Seconde Chance, une campagne afin de soutenir trois associations dans le besoin.

Le principe est très simple et passe donc, malheureusement, par Facebook : 1500 « j’aime » sur Facebook doivent être comptabilisés pour que Almo Nature s’engage à offrir 1 mois d’aliments à 3 associations.

L’opération commence aujourd’hui et va jusqu’au 16 décembre 2013. Voici l’appel Facebook :

Projet solidaire de décembre : Almo Nature pense aux copains !
A l’occasion des Fêtes de fin d’année, Almo Nature se joint à Wanimo.com et Seconde Chance pour offrir une aide exceptionnelle à 3 associations dans le besoin.
Projet de décembre 2013 : 1500 « j’aime » pour apporter aliments et accessoires nécessaires à 3 associations pour maintenir leurs actions.
Les associations sélectionnées pour cette grande opération sont :
Cœur sur pattes (Les Bréseux – 25) recueille chiens et chats en famille d’accueil et prend en charge de manière définitive les animaux non adoptables car malades, invalides ou trop âgés.

Pour en savoir plus : http://www.secondechance.org/refuge/show/id/964

L’Amour des Félins (Sotteville-lès-Rouen – 76) recueille des chats en vue d’adoption et prends aussi en charge des chats libres, qu’elle soigne, identifie, stérilise et nourrit.

Pour en savoir plus : http://www.secondechance.org/refuge/show/id/157

Refuge de l’Espérance (Appeville Annebault – 27) recueille plus de 100 chats et autant de chiens en grande détresse.

Pour en savoir plus : http://www.secondechance.org/refuge/show/id/340<
Nous disposons de 15 jours pour venir en aide à ces 3 associations ! Si 1500 « j’aime » sont atteints d’ici lundi 16 décembre 2013, alors ce projet pourra être réalisé !

Almo Nature s’engage à offrir 1 mois d’aliments à ces 3 associations et Wanimo.com fournira 1000€ d’accessoires à chacune d’entre elles, selon leurs besoins.
A vos clics, ces associations comptent sur vous !

Almo Nature n’utilise pas la vivisection pour ses aliments, leurs produits sont « naturels », c’est-à-dire fabriqués de manière non industrielle, sans additifs, labellisés et plutôt haut de gamme.

Certes évidemment leurs produits ne sont pas vegan… Il y a là un problème très clair.

Cependant, en ce qui concerne l’alimentation des chats c’est une question complexe dont nous avons déjà parlé et ainsi c’est sans nul doute que beaucoup considéreront qu’ici les refuges priment.

Ce genre d’initiative commerciale est d’ailleurs récurrent ; l’année dernière, selon le même principe, c’était la SPA de Poitiers, et les 300 animaux qui y attendent un foyer, qui avait été sélectionnée.

Pour revenir à l’initiative de cette année, une fois les 1500 « j’aime » atteint, le site de vente en ligne Wanimo fournira quant à lui 1000 euros d’accessoires à chacune de ces associations.

Wanimo est une « animalerie » en ligne, où l’on trouve de l’alimentation, des jouets, du matériel, des abris pour les chiens, les chats, les rongeurs, les oiseaux, les furets mais aussi les reptiles et les poissons.

Wanimo ne commercialise pas d’êtres vivants et a par ailleurs fondé et finance le site d’adoptions Seconde Chance. Ces commerces en ligne, sans vente d’animaux, sont donc un moyen à privilégier et à conseiller pour éviter les animaleries…

Dans tous les cas, et quelles que soient les limites de telles initiatives commerciales, il faut rappeler, toujours : les animaux des refuges ont besoin d’aide, les animaux des refuges ont besoin de vous !

Le concept d’anthropocène

Paul Josef Crutzen, un Néerlandais prix Nobel de chimie, a rendu populaire ces dernières années un concept important, celui d’anthropocène. Voici comment il présente ce concept:

Il semble approprié d’utiliser le terme “Anthropocène” pour désigner l’ère géologique actuelle, dominée à plus d’un titre par l’humain, supplantant l’ère Holocène, période chaude qui a duré entre 10-12 millénaires.

On peut dire que la période Anthropocène  a commencé vers la fin du 18ème siècle, comme le montrent les analyses d’air provenant de la calotte glacière et qui indiquent une accentuation de la concentration de CO2 et de méthane. Il se trouve que cette période coïncide avec la conception du moteur à vapeur en 1784 par James Watt.

L’influence grandissante de l’humanité sur l’environnement fut déterminée pour la première fois en 1873, lorsque le géologue italien Antonio Stoppani fit référence à “l’ère anthropozoïque,” définie par une “nouvelle force tellurique comparable, en énergie et en universalité, aux plus grandes forces de la terre.”

En 1926, V. I. Vernadsky a lui aussi admis l’impact grandissant de l’humanité sur “la direction que devaient emprunter les processus d’évolution, principalement vers une prise de conscience et une réflexion accrues, les formes ayant de plus en plus d’influence sur leur milieu.” Vernadsky et Teilhard de Chardin utilisèrent le terme “noösphère” – le monde de la pensée – pour exprimer le rôle grandissant du pouvoir cérébral de l’homme à façonner son propre futur et son environnement.

L’expansion humaine en termes démographiques et de l’utilisation par habitant des ressources de la Terre fut rapide. La population humaine s’est multipliée par 10 durant les trois derniers siècles, dépassant aujourd’hui six milliards, et devrait atteindre 10 milliards avant la fin de ce siècle. Il en résulte que 30 à 50 % des terres émergées de la planète sont aujourd’hui exploitées par l’homme.

Le nombre de têtes de bétail émettant du méthane a atteint, dans le même temps, 1,4  milliards, contribuant ainsi grandement à la destruction des forêts tropicales humides, lesquelles rejettent du dioxyde de carbone et contribuent à l’accélération de l’extinction des espèces. La reconversion des terres en pâturages (ou pour la construction), associée au labours des récoltes, a provoqué une érosion du sol 15 fois supérieure à son rythme naturel. A ce rythme, l’érosion anthropogénique des sols remplirait le Grand Canyon en 50 ans.

De la même manière, la construction de barrages et la dérivation des cours d’eau sont aujourd’hui pratiquées couramment afin de répondre à la consommation humaine en eau qui s’est multipliée par 9 depuis un siècle, au point que l’humanité utilise aujourd’hui plus de la moitié de la totalité des réserves d’eau potable disponibles – dont globalement deux tiers pour l’agriculture. L’industrie piscicole prélève plus de 25% de sa production première dans les régions océanes ascendantes et 35% sur le plateau continental tempéré.

La consommation énergétique s’est aussi multipliée par 16 au cours du 20ème siècle, générant 160 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de souffre par an dans l’atmosphère –  plus du double du total des émissions naturelles. De même, l’agriculture utilise plus de fertilisants azotés que les écosystèmes terrestres n’en fixent naturellement et la production d’oxyde nitrique provenant de la combustion des énergies fossiles et de la biomasse dépassent les émissions naturelles.

Et voici comment l’historien des sciences Christophe Bonneuil présente cette question, dans une interview à Libération.

Quand est-on entré dans cette ère ?

Il existe trois thèses à ce sujet. La première remonte à la période où l’ensemble des cultures humaines auraient stabilisé le système climatique en empêchant le retour à un nouvel âge glaciaire. En gros, cela démarrerait au néolithique, avec les débuts de l’agriculture et de l’élevage. Une autre thèse met l’accent sur la «grande accélération» d’après 1945, lorsque l’ensemble des indicateurs de l’empreinte humaine sur la Terre – démographie, émissions de CO2, consommation d’énergie, extinction de la biodiversité, recul des forêts, cycles de l’azote et du phosphore, etc. – montent à l’exponentiel. Cela dit, l’empreinte humaine s’est intensifiée dès le XIXe siècle.

La thèse la plus acceptée par les scientifiques – celle de Crutzen – fait débuter l’anthropocène au début de la révolution thermo-industrielle, c’est-à-dire symboliquement en 1784, date du brevet de Watt perfectionnant la machine à vapeur.

C’est aussi la périodisation la plus pertinente pour les historiens car, comme l’a montré Kenneth Pomeranz, c’est justement au tournant des XVIIIe et XIXe siècles que se produit la «grande divergence», où la Grande-Bretagne, grâce aux «hectares fantômes» du charbon et du Nouveau Monde (coton, sucre, bois…), surmonte une crise des ressources (bois, alimentation…), qui est source de tensions sociales. Elle écrase alors les autres pays, et notamment la Chine, en déployant son hégémonie à travers le monde et inaugurant un modèle économique intensif en capital et en énergie.

Depuis, ce modèle s’est mondialisé et le tableau de bord des indicateurs de l’emprise humaine sur la planète – climat, biodiversité, cycle de l’azote, du phosphore et de l’eau, démographie urbaine, consommation de papier, barrages, déforestation – a viré au rouge.

Comme on s’en doute, ce concept ne signifie pas nécessairement une rupture avec l’anthropocentrisme: cela peut même être un prétexte à son affirmation. Aussi faut-il bien cerner les aspects de cette question, et nous en reparlerons bien sûr.

La situation des animaux exploités dans les films produits à Hollywood

Aux Etats-Unis, une enquête attaque en règle l’American Human Association dans ses positions concernant les films produits à Hollywood. L’association est en effet censée surveiller que les animaux soient bien « respectés » (voir notre article « No Animals Were Harmed in the Making of This Motion Picture »).

Or, en pratique, elle est totalement dépassée par une industrie contournant la surveillance, par ailleurs très limitée. Au point que la quasi totalité des films obtient la « certification »…

On peut lire le rapport ici, et voici comment le quotidien Le Figaro présente cela:

L’enquête est accablante. Le journal The Hollywood Reporter assure que l’association chargée de certifier qu’aucun animal n’a été blessé sur un tournage ferme les yeux sur les mauvais traitements infligés aux animaux à Hollywood, des accusations démenties par l’ONG en question.

Dans un long article, au cours de laquelle il cite des membres de l’American Humane Association (AHA) ou des emails que certains d’entre eux ont échangé, The Hollywood Reporter énumère ainsi une série d’incidents ayant eu lieu lors des tournages de L’Odyssée de Pi, d’Ang Lee, de Pirates des Caraïbes, avec Johnny Depp, ou de Le Hobbit: un voyage inattendu, de Peter Jackson.

Au total, pas moins de 27 animaux sont morts sur le tournage du premier volet de la trilogie de Peter Jackson, selon le journal, qui évoque aussi des dizaines de poissons tués par des explosions sous-marines pour Pirates des Caraïbes ou encore un husky frappé à plusieurs reprises sur le tournage d’Antartica, prisonniers du froid, des studios Disney.

Le magazine cite aussi un email envoyé par un de ses représentants sur le tournage de L’Odyssée de Pi, qui met notamment en scène un tigre: «Cette scène s’est vraiment mal passé et il (le tigre, ndlr) s’est perdu en essayant de nager jusqu’au bord», écrit cette femme, chargée d’évaluer les conditions dans lesquelles les animaux sont traités sur le tournage.

«Il a failli se noyer… Je pense que cela va sans dire mais n’en parle à personne, surtout pas au bureau!». Ces incidents n’avaient pas empêché L’Odyssée de Pi d’obtenir le label garantissant qu’aucun animal n’avait été blessé durant le tournage.

Pour le Hollywood Reporter, l’AHA souffre d’un manque cruel d’indépendance, étant en grande partie financée… par l’industrie du cinéma elle-même.

«C’est fascinant et ironique à la fois: protecteurs des animaux, ils sont aujourd’hui devenus complices des cruautés infligées aux animaux», accuse Bob Ferder, un ancien procureur de Los Angeles.

«Autrefois association à l’écart, qui devait se battre pour surveiller de manière indépendante les tournages, l’AHA est devenue aujourd’hui un membre à part entière de l’industrie du cinéma», assène The Hollywood Reporter.

L’AHA a réagi en évoquant un article «qui travestit le travail et les réussites d’une organisation à but non lucratif respectée, qui a permis à des millions d’animaux acteurs d’être en sécurité sur les plateaux de cinéma et de télévision partout dans le monde».

«L’article dépeint une situation que nous ou quiconque connaît le travail de l’AHA ne pouvons pas reconnaître», ajoute encore l’association. «Au cours des années, malgré nos efforts, il y a parfois eu de rares accidents, la plupart sans gravité et involontaires», reconnaît l’AHA.

«De manière regrettable, il y a même eu quelques morts, mais dans la plupart des cas, cela n’avait rien à voir avec le traitement réservé aux animaux sur les plateaux ou c’est arrivé alors que les animaux n’étaient plus sous notre responsabilité», conclut-elle.

Tout est dit avec cette dernière phrase: l’association ne surveille que les plateaux… Pas ce qui se passe avant, ou après. Or, évidemment, les animaux ne vivent pas que le temps de la prise, il y a un avant et un après, et c’est précisément ce que l’association « oublie » au lieu de s’en préoccuper…

La FAO appelle à élargir l’exploitation animale dans la production des laits

Voici un terrible document de la FAO,  l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Terrible, car sous prétexte de combattre la pauvreté, il appelle à élargir l’exploitation animale. Le lait ne doit plus venir seulement des vaches, mais des lamas, des alpagas, des yaks, etc.!

Le potentiel du lait et des produits laitiers pour améliorer la nutrition des pauvres de la planète
Les Gouvernements invités à rendre le lait plus accessible aux ménages les plus vulnérables

Quelque 150 millions de ménages, soit 750 millions de personnes, pratiquent la production laitière dans le monde

26 novembre 2013, Rome – Le lait et les produits laitiers offrent un vaste potentiel d’amélioration de la nutrition et des moyens d’existence de centaines de millions de pauvres dans le monde, selon une nouvelle publication de la FAO parue aujourd’hui.

D’après l’ouvrage, Milk and Dairy Products in Human Nutrition, les gouvernements devraient investir davantage dans les programmes permettant aux familles pauvres de produire du lait et d’accéder au lait et aux produits laitiers.

« Dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré, le lait et les produits laitiers peuvent constituer une source importante de calories, de protéines et de matières grasses », a indiqué Ellen Muehlhoff, experte en nutrition de la FAO, un des auteurs de la publication. « Ils sont également riches en oligo-éléments, indispensables pour la lutte contre la malnutrition dans les pays en développement où les régimes alimentaires des populations pauvres sont souvent à base de féculents ou de céréales et manquent de variété ».

Pour une alimentation équilibrée, il faut des aliments variés et le lait et les produits laitiers ne sont pas les seules sources de nutriments essentiels, a souligné Mme Muehlhoff.

Mais si les laits animaux ne sont pas conseillés pour les nourrissons de moins de 12 mois, ils constituent un moyen efficace d’absorber des substances nutritives vitales et d’améliorer la croissance des jeunes enfants, dont la nutrition est décisive durant les 1 000 premiers jours d’existence, a-t-elle indiqué.

Prix prohibitifs

Toutefois, en dépit des avantages qu’ils présentent, le lait et les produits laitiers sont encore trop onéreux pour les familles les plus pauvres, souligne l’ouvrage.

La consommation de produits laitiers dans les pays en développement devrait progresser de 25 pour cent d’ici 2025 compte tenu de la croissance démographique et de la hausse des revenus. Toutefois, le lait et les produits laitiers resteront vraisemblablement hors de portée des ménages les plus vulnérables.

Les gouvernements doivent affronter la question en intégrant la nutrition parmi les objectifs spécifiques du développement du secteur laitier et en investissant dans des programmes aidant les familles pauvres à élever de petits animaux laitiers comme les chèvres.

« Le petit élevage laitier est particulièrement adapté aux ménages pauvres à la fois en tant que source d’alimentation et de nutrition, et de revenus réguliers », a déclaré Anthony Bennett, spécialiste du secteur laitier à la FAO et co-auteur de la nouvelle publication.

« Si les agriculteurs tirent des revenus de leurs récoltes une ou parfois deux fois par an, les produits laitiers, en revanche, sont produits et vendus chaque jour, ce qui veut dire que les petits exploitants disposent de liquidités pour pourvoir aux besoins immédiats de la famille – nourriture, biens du ménage, habillement et frais scolaires – et cela change leur vie ».

A l’heure actuelle, quelque 150 millions de ménages – soit 750 millions de personnes – pratiquent la production laitière dans le monde, dont la majorité dans les pays en développement.

« Un enjeu majeur pour les gouvernements est d’élaborer des politiques inclusives et d’encourager l’investissement du secteur privé afin d’aider ces petits agriculteurs à exploiter la demande croissante de lait et de produits laitiers dans les pays en développement pour améliorer leurs moyens d’existence », a souligné M. Bennett.

Un verre de lait de lama?

Bien que le terme ‘lait’ soit devenu presque synonyme de lait de vache, le lait de nombreuses autres espèces animales est consommé dans différentes parties du monde. L’ouvrage décrit la composition du lait d’autres grandes espèces laitières telles que bufflonnes, chèvres et brebis, et des espèces actuellement sous-exploitées pour la production de lait comme les rennes, élans, lamas, alpagas, ânesses, yaks, chamelles et gayals.

« Il existe une énorme marge de développement d’autre espèces laitières, en particulier des chèvres, qui sont plus faciles à élever que les bovins et offrent une bonne opportunité pour les familles rurales pauvres d’accéder à la production laitière », a précisé M. Bennett.

En Amérique du Sud, par exemple, les lamas et les alpagas n’ont jamais été élevés pour leur lait mais pourraient être une source nutritionnelle et économique précieuse pour les populations des zones montagneuses de la région, suggère l’ouvrage.

Le lait de certaines des autres espèces laitières sous-exploitées possède des qualités nutritionnelles particulières. Par exemple, du fait de leurs profils protéiques, les laits de jument et d’ânesse pourraient être adaptés à la tranche de 2-6 pour cent de la population qui est allergique au lait de vache.

Les laits de renne et d’élan ont une consistance crémeuse et ont une teneur très élevée en matière grasse et en protéines. Ils contiennent également moins de la moitié du lactose que renferme le lait de vache et pourrait constituer une alternative intéressante pour les personnes intolérantes au lactose.

Problèmes d’environnement et de santé

La publication de la FAO évoque également les problèmes d’environnement et de santé qui sont nés ces dernières années autour du lait et des produits laitiers.

Selon Mme Muehlhoff, il est important d’examiner les problèmes de santé dans leur contexte. « Une grande partie des problèmes de santé naît avant tout dans les pays développés et n’est pas tant liée aux produits laitiers qu’à la surconsommation d’aliments caloriques en général », a-t-elle expliqué, en soulignant qu’il est démontré que le lait et les produits laitiers jouent un rôle dans la prévention des maladies non transmissibles liées à l’alimentation, telles que le diabète de type 2 et certains cancers.

L’intolérance au lactose, dont la fréquence varie fortement d’une population à l’autre, peut aussi constituer un problème, même si la plupart des individus tolèrent certains produits laitiers comme le yaourt et les fromages affinés.

L’ouvrage invite à collaborer à de nouvelles initiatives pour affronter les effets sur l’environnement du secteur laitier, qui représente quelque 4 pour cent de toutes les émissions de gaz à effet de serre dues à l’homme, et qui accroît la pression sur les ressources en terres et en eau.

« La production, la transformation et la distribution de lait et de produits laitiers, tout comme pour d’autres aliments, a des répercussions sur la planète, et des efforts soutenus sont nécessaires pour réduire les gaz à effet de serre émis par le secteur », a précisé M. Bennett.

La publication Milk and Dairy Products in Human Nutrition de la FAO est également disponible sous forme de livre électronique.

Télé Loisirs et le végétalisme

Le dernier numéro de l’hebdomadaire Télé Loisirs – qui tire à un peu plus d’un million trois cent mille exemplaires, a consacré une page au végétalisme, et cela dès le début du journal, à la page 20.

Maintenant, il y a deux possibilités : où l’on est naïf et l’on considère que la présentation va être « objective », « neutre »… Ou bien on est adepte de la cohérence, et on se doute bien que cela cache un piège.

Qu’à cela ne tienne, comme d’habitude les gens de l’association L214 se sont précipités dans ce piège justement : à côté de deux colonnes très savamment construites, la porte-parole de l’association L214 développe un discours d’une grande faiblesse et d’une grande incohérence… qui ne fait que servir la propagande anti-végane.

Voici à quoi ressemble déjà la page, le titre annonçant déjà la couleur : « Être végétalien a-t-il des incidences sur la santé ? »

On est dans Télé Loisirs, il est joué ici sur la peur de la « ménagère », l’angoisse des « foules », la méfiance de la « France profonde »…

Voici la présentation par Télé Loisirs. On retrouve ici tous les ingrédients de la presse populaire : fausse actualité, approche racoleuse et voyeuse, sensationnalisme et dramatisation, c’est odieux.

Voici la colonne du milieu, où là on a l’apothéose de la propagande. Il ne faut pas seulement voir que Pascale Modaï est présentée comme « nutritionniste », elle est surtout – on est dans Télé Loisirs – présentée comme chroniqueuse sur France 5.

C’est un gage de « crédibilité » pour les personnes lisant Télé Loisirs, comme l’est certainement pour la chaîne de télévision le fait qu’elle tienne un cabinet au cœur du très chic arrondissement de Passy à Paris…

Pascale Modaï, ici, mélange tout, et pratique une savante propagande anti-végane. Elle présente d’ailleurs les « ovo-lacto-végétariens » comme finalement plus sympas et surtout ayant comme simples motivations la santé ou l’écologie.

C’est une manière, bien entendu, de contourner la question animale. Cependant, ce qui compte ici, c’est son discours ultra-racoleur et faussement moraliste prenant les enfants en otages, et expliquant que les personnes végétaliennes sont des assassins potentiels d’enfants…

Enfin, on a ce que dit la porte-parole de L214. Bien entendu, ses propos ne sont présentés que comme faire-valoir des deux autres colonnes… Et de plus, quelle incohérence !

Ce qui est terrible dans ces propos, c’est que les animaux ne sont toujours présentés que par rapport aux humains. Il est même parlé de « bêtes », ce qui est d’une connerie totale quand on se prétend pour les animaux…

Et passons sur l’absurde « On ne doit pas les maltraiter et les tuer sans nécessité », ce qui en français revient à dire qu’on peut le faire si c’est « nécessaire »…

Mais, et c’est très important : ce qui est mis en avant comme plats ne peut que choquer les personnes non véganes. Il est parlé de couscous de légumes : n’importe qui sachant ce qu’est un couscous pensera qu’il manque quelque chose.

De la même manière, il est parlé de pâtes sans œufs ou de pizzas avec du faux fromage : à croire qu’être végétalien c’est s’abstenir ou bien se nourrir de substituts.

Quant au choix de parler de plats libanais ou indiens, on est là dans le pathétique ; la cuisine mondiale est ici littéralement dégagée : adieu la Chine, adieu l’Amérique latine, adieu l’Afrique, alors qu’historiquement il y a des plats végétaliens très nombreux…

Anecdotique ? Pas du tout : il ne faut absolument pas présenter le végétalisme comme un « repli » ou bien une « abstinence », et là c’est bien le cas.

Avec une telle logique « défensive », et fausse, on tend le bâton pour se faire battre, comme le montre la dernière réponse donnée.

Regardons simplement : la ménagère voit que la justice reproche à des parents d’avoir forcé leurs enfants à être végétaliens (alors qu’en fait ils ont été victimes de malnutrition), puis un médecin dit que c’est dangereux pour les enfants et qu’il ne faut pas laisser les parents végétaliens imposer cela, que c’est immoral…

Puis on a, non pas une affirmation universelle, mais une mère qui parle de ses enfants à elle et dit qu’ils sont végétaliens…

Il est facile de deviner à qui la ménagère accordera sa confiance…

Le coût de la « transition énergétique » pour l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne

La plus célèbre des écoles de commerce française, HEC, s’est associée avec le « cabinet de conseil » en management Kurt Salmon (avec 1400 « consultants »), pour produire un intéressant document.

Il s’agit d’une évaluation assez poussée de la faisabilité économique de la « transition énergétique » annoncée par trois pays : l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne.

Le choix de ces pays tient notamment au fait qu’ils représentent 40 % de la consommation pétrolière de l’Union européenne en 2012, mais également qu’ils ont des stratégies assez poussées dans ce sens. Tant qu’à faire cela permet de contourner la question française.

Si on lit le rapport, en effet, on comprend en fait surtout que la « transition énergétique » est impossible, et qu’elle n’est gérable que très partiellement, et encore à un prix faramineux. Les faits parlent d’eux-mêmes : il faudra des centaines de milliards d’euros ; or on se doute bien, de notre côté, qu’avec la crise et la primauté du profit de toutes manières, on ne les trouvera jamais…

Si l’on regarde « l’ambitieux » projet allemand, selon le rapport, il va coûter 400 milliards d’euros, impliquant un hausse de 44 % du prix d’électricité par rapport à aujourd’hui, ainsi que de la production de la tonne CO2 (+ 467 %).

Ce qui signifie également que :

Si la part des énergies renouvelables doit être doublée, des investissements cumulés s’élevant à plus de 200 milliards d’euros seront nécessaires entre 2010 et 2020 (jusqu’à 580 milliards d’euros entre 2020 et 2050).

Le résultat serait alors une réduction de 50 % de la consommation en énergie primaire, avec également l’accroissement de la part des énergies renouvelables jusqu’à 60 % dans
la consommation finale à l’horizon 2050. Grosso modo, c’est éventuellement faisable, mais en faisant en sorte que les gens paient le prix fort pour la modernisation du capitalisme, car il ne s’agit pas ici d’écologie…

Voici ce que le rapport dit pour l’Espagne :

Le déficit tarifaire du système électrique espagnol résultant du fort niveau de soutien aux énergies renouvelables (augmentation de 497 % en 8 ans) et de son non financement initial par le consommateur particulier, aboutit à une dette cumulée entre 2005 et 2013 de + 26 milliards d’euros ;

Le caractère tardif et limité de la réponse des pouvoirs publics à travers la Reforma del sistemo electrico de 2013 a finalement conduit à une explosion de la facture pour les ménages : + 63 % en 8 ans.

Le prix de l’électricité pour le consommateur final y est désormais l’un des plus élevés d’Europe en 2013, avec une augmentation de la facture électrique de 63 % en 8 ans

Donc cela fait 400 milliards d’euros d’ici à 2030 pour l’Allemagne, l’Espagne qui a déjà 26 milliards d’euros de dette cumulée pour le secteur électrique entre 2005 et 2013, quant au Royaume-Uni, il faudrait 200 milliards d’euros d’ici à 2050 dont 130 milliards pour la restructuration du secteur électrique à l’horizon 2030 !

Tout cela veut dire que ce n’est pas praticable. Et d’ailleurs ce ne même pas prévu. Le rapport constate tout simplement que :

A l’exception d’une étude produite le 4 juin 2012, à l’initiative de la Direction Générale de l’Emploi au sein de la Commission Européenne « The jobs potential of a shift towards a low-carbon economy », il n’existe pas d’étude économique des implications des transitions énergétiques sur l’emploi à l’échelle des pays. Chaque pays continue de présenter les bilans annuels de l’emploi par secteur et filière, sans analyse des transferts/destructions/créations d’emplois induits par les orientations de leurs politiques de l’énergie.

On voit donc facilement que le Royaume-Uni est tourné vers une certaine « transition énergétique » dans la mesure où il y a un intérêt commercial (exportation de « savoir-faire ») et que l’Allemagne entend être à la première place d’un nouveau « type de développement », notamment en s’appuyant sur la Russie et les achats de gaz.

Naturellement, on voit d’avance se pointer ici l’industrie française du nucléaire, qui va utiliser les arguments suivants: le nucléaire est la seule énergie « propre » et alternative au charbon (passant sous silence les déchets…).

 

Est-ce qu’alors l’histoire s’arrête là? Est-ce qu’il faut dire: c’est trop cher, ou alors passons par le nucléaire? La réponse est non, la réponse est: révolution. Ou bien la planète est reconnue comme un système global et alors l’humanité s’organise de telle manière à planifier un rapport correct avec ce système.

Ou bien on continue à aller droit dans le mur au nom d’intérêts particuliers.

Il n’y a pas 36 possibilités; seule une remise à plat peut permettre d’organiser une vie qui ne soit pas antagonique à notre planète. Il n’y aucune raison d’accepter que les destructions continuent sous prétexte de la course aux profits. Il faut casser la logique dominante, tourner la culture vers la Nature, afin d’enrayer une véritable machine à engloutir la planète.

La libération animale et la libération de la Terre sont ici les valeurs fondamentales qui permettent à l’humanité de se rattraper et de se ré-intégrer correctement à la vie de la planète, et le prix à payer pour cela c’est la rupture avec la dynamique actuelle!

Le RER Nord-Pas de Calais, un projet d’urbanisation

Voici un très intéressant article, très moderne et résolument progressiste, de nouveau de Vean (Vegan Edge Antifa Nord), sur un projet qui une importance facilement aussi grande que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Il s’agit en l’occurrence de donner à Lille un « réseau express régional » comme l’ont Paris, Londres, etc., c’est-à-dire une ligne de chemins de fer où une « capitale » absorbe ni plus ni moins que sa banlieue, la façonnant selon ses besoins. Le paradoxe est bien sûr que ce RER se présente comme une solution « écologiste » au problème de transport; en réalité ce grand projet coûtant au minimum 1,25 milliard d’euros implique un accroissement des transports et de l’urbanisation.

La réflexion de Vean est ici un très bon exemple d’une critique que l’on peut et que l’on doit ancrer dans le réel, dans le local, afin de mener une critique authentique de ce qui se passe.

Le RER Nord-Pas de Calais, ce serait encore plus de ville

Les habitants du Nord-Pas de Calais, en particulier ceux du bassin minier, sont depuis des décennies concernés par la question des transports. Les anciens ont arraché le charbon à la terre et forgé l’acier pour le rail, nos parents ont construit les moteurs et moulé les pare-chocs des autos, et les plus jeunes attendent d’avoir le permis…

Le bassin minier est sillonné de routes. Il est aussi engorgé de bouchons, chaque matin. Le conseil régional propose de mettre en place un Réseau Express Régional (RER) dans le but affiché de limiter le trafic automobile. Si le train peut paraître mieux que l’auto, notamment parce qu’il semble plus écolo, le projet de RER est en réalité une fuite en avant vers toujours plus de ville.

Le projet de RER Nord-Pas de Calais, c’est l’aménagement de nouvelles voies ferrées entre Hénin Beaumont et Lille, dans un premier temps. Pour le réaliser, il faut créer de nouvelles gares -des stations- à Hénin, Carvin, Seclin et Lesquin. Des extensions sont envisagées vers Lens, Douai, Arras et même Cambrai au sud, et d’autres vers Armentières, Roubaix, Tourcoing et Mouscron au nord.

Le tracé de la partie principale du tronçon serait parallèle à l’autoroute A1. Douze trains par heure mettraient Hénin à une vingtaine de minutes de Lille, avec un arrêt de 45 secondes à chaque gare, dans des rames contenant 225 personnes et roulant à 160 km/h.

Le bassin minier est un ensemble de villes de taille moyenne aglutinées les unes aux autres. C’est une zone de constructions accumulées au fil du temps, sans organisation. C’est un croissant d’une soixantaine de kilomètre de long sur une trentaine de large composé de pavillons, de canaux, de champs, de corons, de zone d’activité, de routes, de centres commerciaux, de voies ferrées semés comme au hasard.

Cet étalement anarchique ni réellement de villes ni tout à fait de campagnes a rongé les plaines d’Artois au fil des décennies. Aujourd’hui, les habitants sont totalement dépendants de l’automobile qui est indispensable aux déplacements de la vie quotidienne.

L’autoroute A1 est un des axes routiers importants (avec la rocade minière) qui traverse le bassin minier. C’est l’axe qui mène à Paris au sud et permet l’accès aux ports et aux villes industrielles du Bénélux au nord. Le bassin « minier », dans lequel les industries ferment les unes après les autres, voit passer près de 40000 poids lourds chargés de marchandises sur l’autoroute A1.

Capitale régionale, l’agglomération de Lille est le lieu d’une activité économique intense si bien que chaque jour 430 000 véhicules entrent et sortent de la ville. Chaque matin, les travailleurs émigrent de toutes les villes du bassin minier pour rejoindre leur boulot. Près de 200 000 d’entre eux viennent par l’A1, ce qui occasionne des bouchons, souvent dès Dourges.

Chacun est dans sa voiture qui est immobilisée la plupart du temps. C’est la désorganisation totale. On perd un temps précieux qui pourrait être consacré aux loisirs, à la vie sociale ou au repos. Le temps de transport est du gâchis.

Le Conseil régional porte le projet de RER et d’après ses calculs, 50000 personnes l’utiliseront chaque jour. Bien sûr, moins il y aura de moteurs de voiture en marche pour rien, et moins il y aura de pollution. Ce qui est une bonne chose pour les humains comme pour le reste du vivant. Mais le projet de RER, est-ce que c’est seulement ça ?
L’enjeu est économique. L’avis du CESER (institution qui regroupe des associations, des syndicats et des entreprises régionales) rendu en avril 2013 est très clair :

« Il est inadmissible que la situation de thrombose de la métropole lilloise perdure. On estime aujourd’hui le coût de la congestion régiuonale à 1,5 % du PIB, soit 1,4 milliards d’euros. »

Le projet de RER est une solution pour accélérer la circulation des biens et des personnes qui les produisent et les consomment. Le RER, c’est une façon d’augmenter le débit du capitalisme.

Pour réaliser le projet, il faudra construire de nouvelles gares, dont certaines en sous-sol, comme à Lesquin par exemple. Il faudra évidemment tracer les voies et poser des rails, surplombées de lignes électriques. Il faudra construire des viaducs, des ponts, des tunnels, des parkings. Il faudra raser des talus, ravager des bosquets et assécher des mares. C’est donc encore un peu plus de béton, de métal et de goudron qui seront étalés dans le bassin minier.

Par endroit, les plaines et les bois, tous les lieux de vie des animaux non-humains seront coupés par l’autoroute, la ligne TGV Lille-Paris et le RER. Des frontières infranchissables, marquées par le passage d’un train toutes les cinq minutes : de véritables lignes de mort pour les espèces sauvages.

Par la réalisation de ce projet, c’est Lille qui sort de ses limites actuelles pour se répandre jusque dans le bassin minier. C’est une ville monstrueuse qui se développe. Tous ceux qui ont du vivre en région parisienne, pour y travailler par exemple, savent que ce genre de ville rend l’épanouissement difficile. Entourés de béton et d’asphalte, on est plongé dans une foule compacte d’individus qui s’ignorent entre eux.

Les portes s’ouvrent. On se bouscule les uns les autres pour monter et pour descendre. Pas un mot. Pas un sourire. Chacun va dans sa direction sans savoir où vont les autres. C’est un chaos inhumain dans le bruit du métal et sous la lumière des néons…

Le projet de RER, c’est encore plus de ville.

A ce titre, notons que les verts comme le front national bottent en touche sur la question. Pour les verts, en carricaturant un peu : le train, c’est mieux que la voiture. Ils montrent là qu’ils se fichent de l’impact qu’aura le RER sur de nombreuses espèces animales et végétales dans la région. Quant au FN, Steeve Briois se dit favorable au projet, à condition que les stations soient en centre ville.

Le FN veut bien du futur, mais à condition qu’il ressemble au passé. Briois croit que le projet de RER, qui sert au développement d’une métropole concentrant toute l’activité, laissera une place à une petite ville commerçante du 20ème siècle. Les fascistes ne comprennent rien à ce qu’il se joue.

Ce qu’il se joue, ce n’est pas qu’une question de transport, c’est une question de civilisation. Ce ne sont pas de trains qui nous mènent vers une ville qui bouffe tout qu’il nous faut. Nous ne voulons pas d’une campagne soit disant paisible qui vivrait au rythme des traditions éternelles à la mode bobo ou facho. Nous avons besoin d’une autre cité, rationnelle et organisée, dans laquelle les humains pourront vivre et travailler, en paix avec les autres espèces.

La future conférence Conférence Paris Climat 2015

La « grande » conférence sur le réchauffement climatique aura donc lieu en France en 2015, à Paris, et aura comme nom « Conférence Paris Climat 2015. » Les « festivités » ont déjà commencé, avec par exemple cette initiative sans intérêt que d’inscrire ce nom sur la tour Eiffel…

C’est une sacrée interprétation de l’écologie qu’il faut avoir pour mettre en avant cette conférence en utilisant le symbole de la technique pour la technique qu’est la tour Eiffel, symbole français s’il en est…

Cela commence très mal…Et on peut se douter que les illuminations sont justifiées par le nucléaire, qui permet de produire moins de Co2 (ce qui permet de masquer la question des déchets).

Voici d’ailleurs le petit texte ministériel expliquant les « motivations » de la candidature à la tenue de cette conférence:

Les raisons de la candidature française

Chaque année, la Conférence se déroule par rotation dans un des pays des cinq groupes régionaux de l’Organisation des Nations Unies (PDF) : Asie-Pacifique, Europe de l’Est, Amérique Latine – Caraïbes, Europe de l’Ouest élargie (WEOG) et Afrique. Le choix du pays hôte se fait en interne au groupe.

La Pologne a été choisie comme pays-hôte pour 2013, le Venezuela pour la réunion préparatoire de 2014, et enfin le Pérou pour la Conférence proprement dite fin 2014. En 2015, la présidence de la Conférence sur le climat reviendra à la France qui s’est portée candidate pour la zone de l’Europe de l’Ouest.

La France a engagé sa transition écologique et énergétique avec pour objectif de réduire sensiblement ses émissions de en carbone. Ses émissions de gaz à effet de serre par habitant sont déjà parmi les plus faibles des pays développés.

Elle travaille étroitement par ailleurs avec les pays en développement, par le biais de son aide au développement, pour favoriser des transitions vers des économies sobres en carbone. Au sein de l’Union européenne, la France défend une position ambitieuse, axée sur un objectif de -40% d’émissions de gaz à effet de serre en 2030 puis de -60% en 2040 (par rapport à 1990), pour que l’Union européenne maintienne une approche ambitieuse et exemplaire.

Forte de cette expérience et de cette ambition, la France a été désigné pour accueillir la COP21 en 2015.

En gros et pour résumer, c’est donc une manière pour la France de continuer son petit jeu consistant à se prétendre la patrie des droits de l’Homme et de l’universalisme, en jouant sur la corde « nous, on est pas comme les Américains », « nous, on est proches du tiers-monde », etc.

Sauf que dans l’histoire, ce qui devrait compter c’est la Nature, et non pas une « opération de com » aux dépens de l’urgence face au réchauffement climatique… Le texte ne parle que de la France, de la France et de la France, ce qui est totalement décalé par rapport à l’horizon nécessaire… Il n’y a même pas une ligne sur l’océan, dont une partie « dépend » de la France…

Forcément, cela se révèle dans un autre article ministériel, qui présente les enjeux. Là encore, on retrouve la dynamique commerciale, où la France « se place » en se prétendant « différente » des Américains, etc. et proches du tiers-monde, entendant tirer son épingle du jeu avec un nouveau modèle économique, etc.

Il n’y a aucune remise en cause, aucune compréhension de la nécessité de protéger la vie végétale et animale, rien: on est dans un simple anthropocentrisme.

Les enjeux de la COP21

Cette conférence devra marquer une étape décisive dans la négociation du futur accord international pour l’après-2020, en adoptant ses grandes lignes comme convenu à Durban, avec comme objectif que tous les pays, dont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre – pays développés comme pays en développement – soient engagés par un accord universel contraignant sur le climat.

La France souhaite un accord applicable à tous, suffisamment ambitieux pour permettre d’atteindre l’objectif des deux degrés, et doté d’une force juridique contraignante. Celui-ci devra trouver un équilibre entre l’approche de Kyoto – une division mathématique des engagements de réduction d’émissions, à partir d’un plafond commun – et celle de Copenhague, un ensemble d’engagements nationaux non contraignants et sans caractéristiques comparables.

L’accord devra enfin mettre en œuvre un changement de paradigme, prenant en compte le défi climatique non comme un nécessaire « partage du fardeau » des émissions, mais également comme une opportunité de créations d’emplois et de richesses, d’invention de nouveaux modes de production et de consommation.

L’échec inévitable de la future conférence Conférence Paris Climat 2015 tient précisément à cette approche totalement pragmatique, à cette vision du monde anthropocentrique.

Plus le temps passe, moins on peut faire semblant, et en 2015 on peut s’attendre à l’effondrement de la façade faussement écologiste, la brutalité destructrice se révélant ouvertement, dans un grand mouvement d’égocentrisme et d’égoïsme, de tribalisme au niveau national.

Fin de la conférence de Varsovie sur le réchauffement climatique

Cela devait être la fin du début de la lutte contre le réchauffement climatique, en pratique c’est le début de la fin. La conférence de Varsovie, en Pologne, sur le réchauffement climatique, avait comme but de préparer « la » grande conférence, celle de Paris en 2015 : ce qu’on a vu c’est une incapacité complète à prendre des décisions.

En pratique, la conférence avait mal commencé : le gouvernement polonais a été modifié et le ministre de l’environnement de Pologne, Marcin Korolec, s’en est fait éjecté ! Alors qu’il présidait la conférence ! C’est un sacré symbole…

Dans le même genre, l’Australie et le Japon ont directement annoncé qu’ils ne respecteraient pas leur engagement et que leur production de Co2 allait se renforcer… Cela donne le ton !

Bien entendu, les irresponsables chargés du débat – 190 responsables gouvernementaux, 800 membres d’association – ont perpétué leur tradition de donner le change.

Ainsi, la conférence s’est terminée hier soir, au lieu de vendredi soir, histoire d’arriver coûte que coûte à un accord. Sur le papier, la carte est encore de faire semblant, pour faire croire à l’humanité que des responsabilités sont prises.
La commissaire européenne au Climat, Connie Hedegaard, a ainsi osé dire :

« Cela a demandé beaucoup d’efforts, il y a eu beaucoup de drames et des intérêts différents, mais à la fin, les gens ont vu qu’il y avait un vrai risque si nous ne faisions pas les progrès dont nous avions tellement besoin. »

Et bien entendu, il y a des ONG pour claquer la porte vers la fin, de manière médiatique, afin de préserver leur maigre crédibilité et apparaître comme plus « volontaristes. »

Du pur cinéma, de l’hypocrisie de haute voltige, surtout quand on sait que parmi les sponsors de la conférence on trouvait des producteurs de charbon et de pétrole…

Car bien sûr, en réalité tout le monde s’en moque et l’objectif est d’ailleurs simplement de limiter la casse du réchauffement climatique, sans plus. D’ailleurs, les responsables des 190 pays ont fabriqué une sorte de texte n’engageant à rien mais disant que, cette fois ce serait sûr, la prochaine fois serait la bonne !

En fait de prochaine fois, cela sera plutôt, comme dit plus haut et selon ces sires à la triste figure, lors de la conférence de Paris, en 2015. Auparavant, il y en aura une au Pérou, en 2014, mais apparemment cela n’intéresse personne, la conférence de Paris étant censée être « la » conférence ultime, et il s’agit donc de vendre du rêve.

Que sera-t-il dit au Pérou ? Il n’en est pas parlé, il n’en est jamais parlé, c’est tout simplement passé sous silence.

Le fait est que tout le monde sait que le « rêve » d’une lutte contre le réchauffement climatique est bien limité, et il ne faut pas croire d’ailleurs qu’à Varsovie on ait parlé de la Nature.

Non, on a parlé profit. Les pays servant d’usines du monde du moment, comme la Chine et l’Inde, refusent tout abaissement de leur production de Co2.

Les autres pays pauvres du « Sud » s’aperçoivent que les transformations écologiques vont leur coûter très cher, et que les fonds de soutien sont inexistants ; le négociateur du Bangladesh, Qamrul Chowdhury, a ainsi simplement expliqué que « Cette conférence devait être la conférence des finances. Tout ce qu’on a, ce sont des cacahuètes. »

Le texte de la conférence de Varsovie appelle de fait chaque État à préparer pour mars 2015 des « contributions sans préjuger de leur nature légale » : cela signifie que tout cela reste virtuel.

Il ne s’agit pas d’engagements, fixes, assumés, non : seulement des contributions, sans même se soucier de si elles seront appliquées ou pas ! Aucun État n’est appelé à s’engager !

Ce qui n’empêche pas le ministre français du Développement Pascal Canfin dire que cette formulation ne serait pas « moins forte qu’un engagement. »

Il faut sacrément manier la langue de bois pour oser dire cela…

Et on voit mal comment le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon pourra convaincre, le 23 septembre 2014, les chefs d’État lors d’une conférence à New York, alors que le climat de concurrence et de guerre économique se sera encore plus renforcé…

Nous vivons un moment clef, un moment où l’humanité montre qu’elle est divisée, qu’elle ne sait pas comment surpasser sa division, que sa dynamique obéit au profit, à la logique du chacun pour soi, sans aucune reconnaissance de notre planète comme système global abritant la vie.

C’est, au sens strict, de la folie, un égocentrisme humain délirant, un anthropocentrisme à la fois criminel et aberrant. Il y a là toute une époque de résumée.

« Le temps est venu – de briser cette culture de mort »

La culture vegan straight edge a de multiples facettes, et son dénominateur commun est sa radicalité et sa créativité. Pas de compromis avec l’exploitation animale, toujours dans un esprit combatif et positif !

Voici un petit article de Vean, sur un groupe de musique actuel défendant la culture vegan straight edge.

WOLFxDOWN est un groupe de hardcore vegan straight edge originaire d’Allemagne dont une des particularités est d’être mené par une voix féminine. Leur troisième album Stray From The Path pose la nécessité de la libération animale, en insistant sur la souffrance que les humains causent aux animaux.

Voici par exemple la traduction que nosu proposons du titre No Silent Approval (Pas d’acceptation tacite). Le texte original, en anglais est disponible sur leur blog bandcamp .

while the blood drips off the blade the cries still resonate
estranged, cut into pieces – rediscovered on your plate
pendant que le sang ruisselle le long de la lame les cris résonnent encore aliéné, coupé en morceaux – réapparu dans votre assiette

you stop at nothing for the privileg of taste
like a panel of judges you’re deciding their fate
rien ne vous arrête pour le privilège du goût
comme un panel de juges vous décidez de leur sort

born in misery, abused – got nothing to lose
exploited for profit therefore you breed by humyn greed
nés dans la misère, violés – ils n’ont rien à perdre
exploités pour le profit, donc, ils grandissent du fait de la cupidité humaine

this machine that turnes lives to products is called tradition
your silent approval – what an imposition!
cette machine qui change des vies en produits est appelée tradition
votre acceptation tacite – quelle contrainte!

individuals – facing perversion by superior forces
social, sentient beings degraded to resources
Des individus – témoins forcés de cette perversion
des êtres sociaux, sensibles déclassés comme ressources

you stop at nothing for the privileg of taste
like a panel of judges you’re deciding their fate
vous ne vous arrêtez à rien pour le privilège du goût
comme un panel de juges vous décider de leur sort

this is about freedom, this is about compassion,
abolish exploitation – animal liberation!
The time has come – to break this culture of death
il est question de liberté la liberté, il est question de compassion,
abolissons l’exploitation – animal libération! (libération animale)
Le temps est venu – de briser cette culture de mort

La situation économique de l’industrie meurtrière du « foie gras »

Les fêtes de noël arrivent et avec elles, l’inévitable « foie gras. » En décembre, c’est la moitié des 18 000 tonnes de « foie gras » qui sont « produites » en France qui sont vendues.

Et on sait déjà que sur les sept premiers mois de l’année, les ventes de « foie gras » français ont progressé de 6%. La raison en est facile à comprendre : ces dernières années, il y a une grande « démocratisation » de ce « produit de Noël. »

Il est considéré que la moitié des ménages en achète, que 80 % des gens en mangent pour les fêtes, et un sondage organisé il y a deux mois par… le ministère de l’économie, pas moins, affirme que 48 % des gens le voient comme le plat le plus emblématique de la gastronomie française.

On voit donc quelle est la situation, et ce qui se passe est facile à comprendre : les gens « imitent » les riches, en apparence du moins grâce à de tels produits (ou encore l’équitation, etc.). L’industrie du « foie gras » constate ainsi « la nette orientation des consommateurs vers les offres premium comme le foie gras entier. »

Et il y a deux jours, dans le Tarn, entre 1500 et 2000 boîtes ont été volées dans l’atelier de « Gaillac foies gras »: même les mafieux s’y mettent, voyant un marché possible et facile à atteindre…

Le phénomène est également valable à l’international, avec des gens plus ou moins aisés des pays pauvres imitant ceux des pays plus riches.

Les ventes se développent ainsi dans certains pays, comme l’Indonésie (+4783%), la Thaïlande (+75%), Singapour (+39%), le Japon (+35%), les Émirats arabes unis (+63%), le Canada (+180%), la République tchèque (+22%), etc.

En Chine, il existe également une « production » de « foie gras » qui se lance, visant le marché local du « haut de gamme » – c’est ici encore une fois un mode de vie qui s’exporte.

Au niveau mondial, depuis 2000, la « production » de « foie gras » a une croissance de 40 %. En France, depuis 10 ans, la « production » a une augmentation de 1 % par an; le chiffre d’affaires est désormais de deux milliards d’euros.

Et justement la France est le moteur de cette « production », avec un peu plus de 19 000 tonnes, puis viennent la Bulgarie avec 2 800 tonnes et la Hongrie avec 2 500 tonnes. Il y a donc tout un discours de nationalisme économique, de spécificité culturelle, d’anti-universalisme, etc.

Le tout évidemment au nom du terroir, et cela d’autant plus que  les ¾ de la « production » française se situent dans le Sud-Ouest (Auvergne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin) et le reste dans l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes), et que 70 % de la « production » est organisée par Labeyrie, Montfort-Rougié et Delpeyrat.

Il y a donc des poids lourds économiques, capables de défendre leur « production »… et de l’aménager. Ainsi, les canards remplacent de plus en plus les oies, pour des raisons de productivité. C’est la grande tendance, récente, de l’industrie du « foie gras. »

Tout est une question de profit, comme le montre bien la dernière évaluation, d’il y a quelques jours, de cette industrie:

Selon Kantar World Panel/FranceAgrimer, les achats des ménages ont progressé de 5,9 % en 2012/2011 mais ne retrouvent pas toutefois le niveau record de 2010.

Le budget moyen a atteint 30,9 euros par ménage, soit une progression de 12,3 %.

Cette progression, liée à une légère revalorisation des prix mais surtout à la progression de la part des foies gras entiers, place le foie gras au premier rang des produits festifs en 2012.

Selon IRI Symphony, la part du foie gras entier en volume a atteint 40,9 % et prend la pole position pour la première année. Le gain du marché lié à la progression des ventes de foie gras entier (152 t) a été compensé par la baisse des achats de blocs avec morceaux (-96 t).

Selon KantarWorldpanel, les achats totaux des ménages en foie gras baissent de 5 % au cours des 8 premiers mois de l’année 2013, qui représentent 26 % des quantités annuelles.

La baisse est de 3 % pour les foies gras prêt à consommer. Les achats en magrets baissent de 11 % en volume mais seulement de 3 % en valeur, du fait d’une belle revalorisation du prix moyen.

La force de cette exploitation animale est assez exemplaire. Aussi faut-il critiquer l’initiative absurde de l’association de L214 qui après avoir enquêté, demande aux grands bourgeois d’arrêter leur « luxe. » Hier avait ainsi été organisée une journée mondiale contre le foie gras, et L214 explique à ce sujet:

Une « Marianne à l’embuc » s’installera devant le Fouquet’s [sur les Champs-Elysées à Paris], l’occasion pour L214 de demander à l’établissement de suivre l’exemple de Joël Robuchon qui a renoncé au foie gras de la société Ernest Soulard, à la suite d’une enquête menée par L214 dans 6 de leurs élevages.

La même demande, formulée au chef Alain Ducasse (Le Meurice et le Jules Verne), au Georges V, au Royal Monceau, à Lenôtre et à la Grande Brasserie FLO, également approvisionnés par la société Ernest Soulard, est restée jusqu’ici sans réponse. Brigitte Gothière, porte-parole de L214 s’étonne de ce silence : « Le gavage en batterie à la pompe hydraulique satisfait-il ces ambassadeurs de la gastronomie ? »

Le Fouquet’s, c’est là où Sarkozy avait fêté son élection, auprès de ses amis richissimes… La logique ici, ce serait demander à la haute bourgeoisie d’avoir un « luxe » plus… « moral »? La porte-parole de l’association L214 est allée jusqu’à raconter aux médias que :

« Si la production de foie gras doit se maintenir, il faut qu’elle deviennent moins préjudiciable aux animaux »

Euh… l’exploitation animale, moins préjudiciable aux animaux? Cela n’existe pas, mais on voit bien la barrière fondamentale sur laquelle s’écrase l’association L214: elle ne veut tout simplement pas critiquer le profit.

Mais ce n’est pas tout: cette association sait qu’elle est finalement le reflet du développement de l’exploitation animale, en tant que réaction morale à la généralisation par exemple ici du foie gras. Son identité ne puise pas sa force dans le refus de cette société et de ses valeurs, mais au sein de cette société et de ses valeurs, dans la perspective de « réformer », d’améliorer, etc.

Mais quand on voit les chiffres, quand on voit que l’exploitation animale par le « foie gras » augmente et que l’association L214 s’est développée strictement parallèlement, comme réaction morale juste, mais par définition insuffisante, car sans vision d’ensemble. D’où l’incapacité à assumer la libération animale qui, par définition, ne négocie rien et exige l’universalisme!

 

 

Le scandale du « fonds cheval » pour les centres hippiques

L’affaire du « fonds cheval » est un exemple de plus de comment l’exploitation animale est portée à bout de bras.

L’histoire est la suivante : à partir du premier janvier 2014, le taux de TVA est censé changer pour les centres hippiques. Ce taux était de 7 %, mais une mise en conformité avec les règles de l’Union Européenne doit le faire payer à 20 %.

On a alors assisté à diverses manifestations ces dernières semaines, qui continuent d’ailleurs, avec des chevaux et des poneys, sur lesquels étaient même mis parfois une pancarte « en grève. »

On a même eu droit au slogan « Non à l’euthanasie de 80 000 chevaux » et « Non à la TVA à 80 % pour le sport » !, et avec de multiples thèses toutes plus farfelues les unes que les autres, comme celle qu’en fait « le cheval » ce n’est pas une affaire de nantis, le tout serait démocratique, etc.

Même le ministre de l’économie Pierre Moscovici s’y est mis en disant :

« Nous sommes attentifs à cette filière équestre et nous ne souhaitons pas que ce sport devienne ou redevienne un sport de nantis. »

En réalité on sait bien que « le cheval » est une actualité très bourgeoise, alors qu’inversement les gens des centres hippiques travaillent dans des conditions vraiment très difficiles, dans une grande dépendance vis-à-vis justement des « clients » qui se prennent parfois pour des seigneurs de l’époque de la féodalité.

Tout le génie des entreprises appelées « centres hippiques » (il y en a 7000 en France) est d’avoir ouvert les vannes en faisant miroiter la possibilité d’imiter les riches. Il y a ainsi plus de deux millions de personnes liées à ces centres hippiques, soit 60% de plus entre 2001 et 2010…

Et tout cela également en profitant des aides européennes ; il y a lieu ici à décortiquer tout cette exploitation animale autour des chevaux, des études approfondies s’imposent… On a un exemple moderne et « branché » d’exploitation animale, avec parfois des prétextes thérapeutiques…

Donc, au final, l’État a décidé d’aider cette activité : il y a ainsi un « fonds cheval » qui a été créé il y a une semaine, avec un budget entre 15 et 20 millions d’euros, afin ni plus ni moins que de combler la hausse de la TVA…

Et ce n’est pas tout, il y a d’autres mesures, comme celle qui veut que les contrats d’abonnement de cours d’équitation ou pour les chevaux en pension pris avant le 31 décembre 2013 continuent d’être soumis au taux réduit jusqu’à leur terme !

Il suffira d’antidater, ou de prolonger sur des années les contrats, et le tour est joué… Monsieur le nanti pourra continuer à ne pas payer la TVA sur le cheval qu’il maintient en esclavage…

Puis, tant qu’à faire, les centres hippiques se voient attribuer un crédit impôt compétitivité emploi!

Enfin, pour faire plaisir aux centres hippiques, il est prétendu que tout cela ne comblera que les 2/3 de la hausse de la TVA, ce qui est bien sûr mensonger, surtout alors qu’on voit que la mobilisation des centres hippiques ne faiblit pas, avec le chantage à l’emploi et de l’abattoir pour les chevaux…

Finalement, comme le résume fort justement un commentaire d’un article du Monde :

On attend avec impatience la création d’un Fonds caviar et d’une zone franche Neuilly -Auteuil – Passy…

C’est bien vu, parce que justement on a l’exploitation animale et les riches, le tout formant une industrie, un divertissement, devenant soi-disant un droit, avec également le développement de ramifications pour « massifier » l’activité.

Il y a peut-être ici un certain modèle typique de l’exploitation animale, car finalement on a relativement la même chose avec le foie gras ou la chasse.

On a un noyau dur de gens très riches consommant des « produits » de « haute qualité », puis des sortes de déclinaisons plus « populaires » afin d’asseoir la démarche comme idéologie dominante…

« Cela a été la tragédie de ma vie »

La figure de Gandhi est parfois utilisée pour mettre en avant un rapport différent aux animaux. Voici sa position à ce sujet, qu’il a exprimé dans un discours au Meeting de la société végétarienne de Londres, le 20 novembre1931.

Gandhi était une sorte de décroissant, défendant à la fois une sorte d’hindouisme « léger » mais sans animosité aucune envers les autres religions, et lui-même a été profondément influencé par le jaïnisme. Mais dans l’extrait ici présenté, il pose également la question du lait, dont il aurait aimé se passer (on peut bien entendu toujours se passer de lait, mais accordons lui ici le bénéfice du doute en raison de la situation particulière et pauvre de l’Inde alors).

Si un végétarien tombe malade, et qu’un médecin lui a prescrit du viandox, alors je ne dirais pas de lui qu’il est végétarien. Un végétarien est d’une autre trempe.Pourquoi? Parce que c’est pour la construction de l’esprit et non du corps. L’homme est plus que de la viande. C’est l’esprit dans l’homme qui nous intéresse.

Les végétariens devraient donc avoir ce fondement moral – qu’un homme n’est pas né comme un animal carnivore, mais né pour vivre des fruits et des plantes que la terre fait pousser. Je sais que nous devons tous faire faute. Je cesserais le lait si je pouvais, mais je ne le peux pas.

J’ai fait cette expérience un nombre de fois incalculable. Je ne pouvais pas, après une maladie grave, retrouver mes forces sans revenir au lait. Cela a été la tragédie de ma vie.

Mais le fondement de mon végétarisme n’est pas physique mais moral. Si on me disait que je mourrai si je ne prenais pas de bœuf ou de thé de mouton, même après avis médical, je préférerais la mort.

C’est le fondement de mon végétarisme. J’aimerais penser que tous ceux d’entre nous qui se disent végétariens aient ce fondement.

Il y avait des milliers de mangeurs de viande qui ne sont pas restés les mangeurs de viande.

Il doit y avoir une raison précise pour que nous fassions ce changement dans nos vies, pour que nous adoptions des habitudes et des coutumes différentes de celles de la société, même si parfois ce changement peut offenser ceux qui nous sont les plus proches et les plus chers.

Pour rien au monde vous ne devriez sacrifier un principe moral.

Par conséquent, le seul fondement pour avoir une société végétarienne et proclamer un principe végétarien est, et doit être, un fondement moral. Je ne vais pas vous dire, en tant que je vois et j’erre dans le monde, que les végétariens, dans l’ensemble, jouissent d’une bien meilleure santé que les mangeurs de viande.

J’appartiens à un pays qui est principalement végétarien par habitude ou par nécessité. Je ne peux donc pas témoigner que cela montre une bien plus grande endurance, un bien plus grand courage ou bien moins de maladie. Parce que c’est une chose personnelle particulière. Cela exige une obéissance, et une obéissance scrupuleuse, à toutes les lois de l’hygiène.

Je pense donc que ce que les végétariens devraient faire c’est, non pas insister sur les conséquences physiques du végétarisme, mais explorer les conséquences morales.

Tandis que nous n’avons pas encore oublié ce que nous partageons en commun avec la bête, nous avons pas suffisamment conscience qu’il est certaines choses qui nous différencient de la bête. Bien sûr, il y a des végétariens dans la vache et le taureau – qui sont de meilleurs végétariens que nous – mais il y a quelque chose de bien plus haut qui nous appelle dans le végétarisme.

Je pense donc que, durant les quelques minutes où je m’accorde le privilège de m’adresser à vous, je soulignerais juste le fondement moral du végétarisme. Et je dirais que j’ai trouvé dans ma propre expérience, et l’expérience de milliers d’ami et de compagnons, qu’il trouve satisfaction, pour autant que le végétarisme est concerné, du fondement moral qu’ils ont choisi pour soutenir le végétarisme.

« Une écologie de développement »

On peut comme il a été dit constaté que les documents d’EELV ne parlent jamais de la Nature, ni des animaux. Mais alors qu’est-ce que « l’écologie » dont il est parlé par ces gens?

Voici la réponse avec ce texte à proprement parler illisible. Il a toutefois son utilité, car il montre que l’écologie, pour EELV comme pour les gens de la ZAD, c’est une idéologie qui appelle à « geler » l’économie et la société, voire à retourner en arrière.

Puisque la machine capitaliste s’emballe et commence à engloutir la planète de manière de plus en plus systématique, alors il faut, pour ces gens, non pas tout renverser, mais s’arrêter là, voire « reculer » (là on retrouve donc les « décroissants »).

C’est, pour simplifier, le discours des bobos, des classes moyennes, face aux très riches. L’écologie ce n’est donc pas ici l’écologie, mais une sorte de caisse à outils d’exigences au nom du développement durable, pour que les classes moyennes aient leur part du gâteau.

Le texte suivant est donc exemplaire, puisque pour lui la « révolution écologique » c’est juste faire en sorte que les actionnaires aient moins de poids dans l’entreprise…

L’écologie peut-elle se montrer révolutionnaire ?
Dans le monde du travail, l’écologie suppose 
d’en finir avec le Wall Street management

Par Jean-François Bolzinger, membre du comité national du PCF, codirecteur de Progressistes. La transition écologique ne peut être que politique. Produire et consommer autrement suppose d’inscrire l’écologie dans son rapport au travail, d’en finir avec le management financier, le Wall Street management, fondé sur la performance financière.

En ce sens, l’écologie est révolutionnaire. Le levier est au cœur de l’entreprise avec la promotion d’un management de rupture, de long terme, qui exige donc de définanciariser l’entreprise et le travail. Elle doit aussi être portée par la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) avec des préconisations plus contraignantes qui rendent, grâce au poids du collectif de travail, l’entreprise solidaire du bien commun et du territoire.

Aujourd’hui, le Wall Street management procède par objectifs quantitatifs de court terme, incompatibles avec le développement social et durable : il tue le travail et tue au travail, impose un mode de surexploitation de la part intellectuelle du travail. Il génère la démobilisation, la non-qualité et provoque des accidents industriels majeurs comme celui d’AZF.

Nous avons besoin donc d’un management qui accepte le rôle contributif des salariés, conjugue social, économie et environnement. Mais sans reconnaissance et paiement des qualifications, on ne peut obtenir qu’une société du low cost, ignorante des ambitions écologiques.

Déjà, des cadres supérieurs du nucléaire déplorent la disparition des disputes professionnelles sur la sécurité des centrales, remplacées par de procédures normatives et comptables. Or la révolution écologique a besoin de réflexions, d’innovations et d’investissements.

Elle appelle une conception de l’entreprise différente de la société d’actionnaires. Elle induit une entreprise qui soit communauté de travail, créative et qui redéfinisse ses liens avec la société. Cette révolution écologique passe par une 
nouvelle conception de l’industrie et impose de faire le choix du progrès social, scientifique et environnemental.

La production marchande incontrôlée et le productivisme doivent laisser place à une production satisfaisant les besoins de tous. Une révolution écologique démocratique, qui intègre les choix écologiques dans les procès de travail.

Le partage des rôles qui prévaut est aujourd’hui mortifère : le social aux syndicats, l’économie aux employeurs, l’écologie aux associations ! Si nous ne brisons pas cette trinité, l’écologie sera récupérée par les stratèges de l’économie libérale.

Il y a urgence car le processus a déjà débuté. Le détournement des aspirations des salariés à mieux vivre le travail s’exprime par l’individualisation, la psychologisation du mal-être. Les préoccupations environnementales des salariés se retrouvent sur le papier glacé de chartes largement diffusées, mais exposer à longueur de communication un problème ne veut pas dire le résoudre.

Il est aussi légitime de s’intéresser à l’utilisation des subventions ou crédits de tous ordres comme le crédit impôt recherche (CIR), le crédit impôt innovation (CII)… comme il aurait été légitime de s’interroger sur l’utilisation d’un partenariat public-privé (PPP) pour gérer l’écotaxe : une manne pour la société privée, un déficit pour les finances publiques. L’information et la transparence doivent être la règle.

L’enjeu écologique doit être pensé globalement, sur le long terme, car il touche au bien commun. Il ne peut donc être question d’une écologie de repli alors même que l’action locale fait de chacun un acteur du processus. C’est à ce prix que nous ferons échec à la financiarisation de l’écologie.

Nous sommes pour une écologie de développement qui s’appuie sur l’élévation et la reconnaissance des qualifications, la formation, le développement des droits démocratiques dans les entreprises, l’interactivité avec la société civile. Nous sommes en fait pour une écologie non politicienne et qui redonne sens au progrès.

Le bleu et le vert de la vie contre le gris et le noir de l’écocide

Il y aura dans les 25 prochaines années un vaste mouvement écologiste qui va émerger, puis changer la face de la planète. C’est inévitable, parce que l’humanité a provoqué des bouleversements qu’elle n’a pas compris, et auxquelles elle devra faire face, qu’elle le veuille ou non.

Le processus de destruction de la planète va être tel dans les 25 années à venir qu’inévitablement, les prochaines générations vont prendre conscience de ce qui se passe et dire stop de manière la plus radicale qui soit.

La société telle qu’elle existe et telle qu’elle se présente demain est inacceptable ; en huit ans, il y a 70 % de fast-food en plus en France : l’avenir c’est celui de l’exploitation animale à outrance, d’emplois pénibles et mal rémunérés, dans un univers bétonné, sans épanouissement naturel, culturel.

Cet enfer invivable, la vie elle-même dira non, l’humanité saisira qu’elle a pris un mauvais tournant. Et déjà aujourd’hui, la prise de conscience émerge, comme avec le mouvement très important en Équateur contre les puits de pétrole en pleine forêt amazonienne, ou avec la diffusion à l’échelle mondiale du véganisme.

Tout cela ira en grandissant, comme une boule de neige, de manière parallèle aux destructions, et il est du devoir des personnes comprenant les enjeux de poser les bases pour faire triompher le bleu et le vert de la vie contre le gris et le noir de l’écocide.

C’est la raison pour laquelle, malgré l’ennui et la dimension pathétique, il est nécessaire d’étudier et de relater ce que fait et ce que ne fait pas EELV.

C’est la première fois qu’un parti politique connu de tout le monde assume ouvertement l’écologie et participe même à un gouvernement. Inévitablement, vus les gens dedans et les méthodes, sans parler de la vision du monde, cela devait être lamentable.

Mais demain, lorsque l’écologie se relèvera, ce qui est inévitable, il faudra bien avoir un bilan d’EELV, comprendre comment l’opportunisme a pu triompher, et expliquer pourquoi justement il faut se couper de tout cela.

Qu’on le veuille ou non, et surtout si on ne le veut pas, EELV est une réalité, non pas culturelle, mais politique au moyen de la participation au gouvernement comme support du Parti Socialiste.

Il est facile de voir comment aujourd’hui l’écologie est rejetée, parce que ceux qui y sont opposés utilisent EELV dans leur argumentation. Ainsi, si on n’a pas une critique précise et connue d’EELV, on ne peut pas aboutir à grand chose en défense de l’écologie…

Il faut aussi voir que tout cela compte aussi énormément pour le véganisme. Un véganisme coupé de l’écologie, cela donne, comme les faits le montrent, une tendance inévitable à basculer dans la question simplement alimentaire, voire même dans le végétarisme.

Les animaux perdent leur réalité dans ce processus, car les animaux vivent dans la Nature quand ils ne sont pas opprimés par les humains, et donc on ne peut pas vouloir le véganisme sans défendre les animaux dans la Nature….

Il n’y a pas « les animaux » de manière abstraite, mais très concrètement la Nature qui consiste en les animaux, les végétaux, l’océan, les bactéries, les fungis, les lacs, les montagnes, etc.

L’échec d’EELV, c’est aussi paradoxalement l’échec du véganisme, parce que le véganisme « indépendant » de l’écologie se transforme en abstraction, parce qu’on ne voit pas à quoi cela se relie, aussi moral que cela soit.

Quand on lit les documents EELV, on ne comprend pas ce qu’est l’écologie : il y a des propositions, mais reliées à quoi ? A rien, il n’y a pas d’animaux, pas de Nature !

Eh bien c’est pareil parfois quand on se confronte à certaines démarches véganes : cela semble une proposition morale peut-être juste, mais on ne voit pas à quoi c’est relié.

Or, en tant qu’être vivant, nous faisons partie de la réalité de notre planète, c’est de là qu’il faut partir pour développer une manière de vivre qui soit la plus civilisée possible, et donc dans le respect de la sensibilité !