« L’alcool, enjeu majeur de santé publique en France et en Europe »

Hier a été publié le nouveau Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire, un organisme d’État. Cette fois, il s’agit d’un « Numéro thématique – L’alcool, toujours un facteur de risque majeur pour la santé en France . »
C’est un document très intéressant, au sujet duquel nous allons parler en plusieurs parties.

Ce qu’il faut déjà noter, c’est l’esprit de l’approche, aussi voici l’éditorial de ce bulletin. La première phrase est en soi déjà révélatrice, tellement elle est une capitulation : l’alcool aurait toujours existé dans les « cultures européennes » et serait donc, en fait, obligatoire.

De plus l’alcool serait seulement un problème de santé ; il ne porterait ainsi aucune valeur culturelle ou idéologique « négative. » En fait, l’étude est surtout centrée sur les problèmes de santé, les problèmes liés au travail, bref il n’y aucune compréhension de l’alcool comme problématique, seulement comme statistique !

L’alcool, enjeu majeur de santé publique en France et en Europe

Lars Møller

Organisation mondiale de la santé, Bureau régional de l’Europe, Copenhague

Même si la consommation d’alcool est profondément ancrée dans les cultures européennes depuis des siècles, et s’il tient une place très importante dans notre vie quotidienne et nos célébrations festives, la prévention de ses conséquences néfastes pour la santé n’en est pas moins une priorité de santé publique.

La consommation globale d’alcool en Europe est stable, avec d’énormes écarts d’un pays à l’autre mais aussi de nombreuses différences dans les manières de boire, qui vont d’une consommation modérée lors des repas à des épisodes répétés de consommation excessive.

La région européenne de l’OMS enregistre la consommation d’alcool la plus élevée au monde. Au sein de cette région, les consommations les plus fortes se rencontrent en Europe de l’Est et en Europe centrale, où elles continuent d’augmenter.

En Europe occidentale, cette consommation reste importante, avec une tendance à décroître

lentement. En 1970, en France, les personnes âgées de 15 ans et plus buvaient en moyenne près de 22 litres/an d’alcool pur (soit 48 g d’alcool pur par jour), ce qui représentait le niveau le plus élevé au monde. En 2009, ce niveau se situait un peu au-dessus de la moyenne observée dans l’Union européenne (11,8 litres/an/ personne de 15 ans et plus, soit 26 g par jour).

Au niveau mondial, l’alcool est considéré comme le troisième facteur de risque de morbidité, après l’hypertension artérielle et le tabac. En Europe occidentale, il est le quatrième facteur de risque, après le surpoids. En France, il a été récemment estimé que l’alcool est responsable d’environ 49 000 décès par an (S. Guérin et coll., pp. 163-8), et l’alcool demeure la seconde cause de mortalité évitable, après le tabac.

Tant la consommation totale que le mode de consommation sont des paramètres importants de la nocivité de l’alcool. Il peut agir sur la santé des individus et sur leur « capital santé » tout au long de la vie, depuis le stade embryonnaire jusqu’au grand âge, mais c’est sur la mortalité des personnes d’âge moyen, et particulièrement des hommes, qu’on observe ses principaux effets.

La consommation d’alcool pendant la grossesse expose le fœtus à des risques d’altération de son développement cérébral et est associée à des déficiences intellectuelles ultérieures chez les enfants. Le cerveau des adolescents est particulièrement vulnérable à l’alcool : plus son usage s’installe tardivement dans la vie, moins il est probable que la dépendance et les problèmes de santé liés à cet usage surviennent à l’âge adulte.

En milieu de travail, l’abus d’alcool accroît les risques d’absentéisme, ou de présentéisme, ou encore de comportements inadaptés.

L’alcool n’est pas nocif que pour le buveur. Ainsi, on estime à 3,3% la proportion des décès attribuables aux effets à autrui de la consommation d’alcool : accidents et blessures en constituent la majeure partie. Il n’a pas été possible d’estimer l’impact de l’alcool sur la criminalité, les troubles à l’ordre public, les accidents du travail, ni son coût indirect et son impact social sur la famille et l’entourage du buveur.

La consommation d’alcool dans l’Union européenne (UE) pèse d’un poids considérable sur la santé publique. S’y ajoutent d’énormes conséquences économiques et sociales résultant des méfaits de l’alcool sur les individus, les familles, la vie sociale et le travail. Nombre de ces effets nocifs touchent des personnes autres que le buveur, sans que leur quantification soit aisée : les données disponibles en Europe suggèrent néanmoins un impact important.

Des politiques publiques efficaces de lutte contre l’alcool existent et la France a, dans certains domaines, été en pointe, notamment pour ce qui est des restrictions de publicité. Ces politiques se traduisent non seulement par une baisse de la consommation, mais aussi par une nette diminution des effets néfastes qui lui sont liés.

La mortalité due aux maladies chroniques du foie représente aujourd’hui moins du tiers de ce qu’elle était dans les années 1970, avec la plus forte baisse relative observée chez les femmes. Les accidents de la route ont eux aussi significativement diminué.

Dans l’UE, presque tous les pays se sont dotés d’une stratégie nationale de lutte contre l’alcool et, dans beaucoup de cas, elle est associée au « Plan d’action européen visant à réduire l’usage nocif de l’alcool 2012-2020 » promu par l’Organisation mondiale de la santé.

Des politiques plus strictes ont été mises en place dans les pays de l’UE, notamment en matière de répression de l’alcool au volant, de campagnes de sensibilisation et d’actions mises en œuvre dans la communauté. Malheureusement, c’est moins le cas pour ce qui est de la réglementation du marketing des boissons alcoolisées et de la politique des prix.

Or, parmi les dix mesures les plus efficientes pour réduire le fardeau des maladies non transmissibles, trois concernent l’alcool et sont : a/ restreindre l’accès à la vente de détail des boissons alcoolisées ; b/ renforcer les interdictions de publicité ; c/ augmenter les taxes sur l’alcool.

Ces mesures sont reconnues comme extrêmement efficaces et mériteraient d’être prises dans tous les pays européens puisque, en théorie, les conséquences néfastes de l’abus d’alcool sur la santé sont toutes évitables.

L’impact négatif de l’usage nocif d’alcool ne doit pas être sous-estimé. Les actions de promotion d’une vie saine et de réduction des maladies non transmissibles doivent inclure cette priorité. Nous devons y consacrer des ressources et être créatifs dans les champs de la politique publique. Ainsi, en 2012, l’Écosse a instauré un prix minimum par unité d’alcool, afin de stopper la baisse toujours croissante des prix des boissons alcoolisées.

Une modélisation réalisée à l’Université de Sheffield et une étude canadienne montrent qu’un prix minimum imposé peut réduire de 3 à 5% la consommation d’alcool. De telles politiques permettront de maintenir l’alcool à un prix dissuasif, afin d’éviter la vente en grandes quantités et à bas prix.

La France paie chaque année un lourd tribut à l’usage nocif de l’alcool. Ce numéro du BEH nous permet d’accéder à de nombreuses données sur cette question et contribuera à leur diffusion. Des mesures de santé publique permettant de lutter contre les dommages liés à l’alcool ont été identifiées au cours des dernières décennies. Nous espérons que la France, comme d’autres pays européens, saura s’en saisir pour l’avenir.

« ynsect » et « vectalys »

Voici deux extraits de la revue « L’entreprise », qui sont très significatifs. En effet, l’exploitation animale est extrêmement puissante et organisée, elle trouve toujours de nouvelles voies, car elle est pressée par le profit.

Ainsi, ne pas voir l’exploitation animale comme un système global ne peut amener que la défaite. Par exemple, bon nombre de végans considèrent qu’il suffit de propager la consommation végane pour avancer.

Mais les deux exemples dont il est parlé ici ne concernent pas la consommation « directe » des gens. Bien au contraire même, tout se déroule dans la production. L’exploitation animale relève de la production, par simplement de la consommation !

Se marquer au fer rouge pour aider les animaux?!

C’est le dernier phénomène à la mode chez certains végans en France, et nous trouvons cela aberrant. Il s’agit d’une fascination pour un mouvement israélien, 269 life, qui en l’honneur d’un veau ayant « l’identifiant » 269, a organisé un happening où 3 activistes se faisaient marquer au fer rouge le chiffre 269.

C’est absolument fou, c’est une démarche totalement religieuse, avec l’idée de martyr derrière, ne servant par ailleurs en rien les animaux. Il n’est guère étonnant que cela soit repris, en France et ailleurs (ici des photos de gens se faisant tatouer « 269 » ), avec tout l’esprit catholique de la culpabilité, du saint martyr, du témoignage chrétien, etc.

Nous ne commenterons pas davantage cela, mais nous constaterons qu’il est assez fou que LTD soit autant critiqué pour notre pseudo « mysticisme » parce que nous parlons de Gaïa, alors que là passe sans soucis chez les végans une célébration mystique de l’auto-mutilation au fer rouge.

Ici on est dans le religieux et dans la négation complète de la reconnaissance des rapports sociaux, c’est aberrant d’individualisme et de mysticisme, et cette vidéo est totalement malsaine.

Un test de missile intercontinental à 120 millions d’euros…

L’écologie a disparu avec l’affirmation générale de la crise du capitalisme. Au mieux, c’est devenu un prétexte de modernisation et de relance, au pire un vague faire-valoir. Il n’est donc guère étonnant que lors de son grand rassemblement parisien d’hier contre la « finance » et « l’austérité », Mélenchon n’ait pas parlé du missile M51 qui a été lancé également hier.

Pourtant, ce M51 en question coûte… 120 millions d’euros l’unité. Et les médias en ont parlé en fait car le test de ce missile (sans charge atomique) au large du Finistère a totalement raté, s’étant rapidement auto-détruit. Il y en aura donc un autre, ce qui fait déjà 240 millions d’euros. On pourrait pourtant en faire des choses avec cet argent…

Surtout quand on sait que c’était déjà le sixième test… 6 fois 120 égal 720… 720 millions d’euros… On pourrait en faire des choses vraiment utiles, avec 720 millions d’euros…

Mais on peut aussi en faire des choses avec un tel missile, et des choses bien moches.

Il s’agit d’un missile intercontinental, pouvant atteindre une cible à au moins 8000 km (au lieu de simplement 6000 km comme le modèle précèdent), après un vol à 1000 km d’altitude à Mach 25 (30 000 km/h, ce sont les mêmes « boosters » que pour Ariane 5).

Tout cela pour envoyer ce monstre de 56 tonnes amener pas moins de six têtes nucléaires sur une population qui serait « ennemie »… C’est terrifiant. On peut voir à quoi cela ressemble sur le site d’EADS, sur cette page.

Ces missiles seront potentiellement utilisées par les sous-marins « Le Terrible » et « Le Vigilant » (où ils sont déjà présents), et bientôt par « Le Triomphant » et « Le Téméraire », et par le porte-avions Charles-de-Gaulle, ainsi que des avions du type Mirage 2000N et Rafale.

C’est une menace terrible pour la vie de notre planète, une sacrée preuve de l’erreur complète d’identité de l’humanité, qui s’imagine au-dessus de tout.

Voici un appel à un rassemblement aujourd’hui, diffusé notamment par le collectif Non au missile M51:

Lundi 6 mai à 15h30 au pied du phare d’Eckmühl: protestation contre le tir du nouveau missile nucléaire M51 au large des cotes Finistériennes

A quelques heures d’un nouveau tir d’essai du missile nucléaire M51, le collectif Bretagne et Grand Ouest du Mouvement de la Paix appelle à un regroupement de protestation le lundi 6 mai 2013 à 15h30 à Penmarhs au pied du Phare d’Eckmühl

Le missile M51 une fois chargé d’armes atomiques emporte une capacité de destruction de 60 à 80 fois la bombe larguée sur Hiroshima. Il a donc une capacité de tuer de l’ordre de 10 millions d’habitants si ses missiles atteignent leurs cibles.

Les 80 nouveaux missiles M51 qui seront construits sur la presqu’île de Crozon sont destinés à remplacer les 80 missiles M45 que la France a fini d’installer seulement en 2010 sur les sous marins de l’Île longue.

En période de crise et d’austérité, il y a d’autres choix à faire que d’investir dans des armes illégales, inutiles militairement, coûteuses et éthiquement inadmissibles.

D’autant que les hôpitaux, les universités, les écoles, les services publics qui manquent de crédits pour la modernisation de leurs équipements devront comme d’habitude faire la quête et poursuivre leur course à la recherche de moyens.

Tout ce-là nous appelons aussi à venir le dire le dimanche 9 juin à Crozon avec beaucoup d’autres organisations et citoyens dans le cadre du « Festival Debout tout le monde pour la justice, la paix et le désarmement Nucléaire »

« How Animals Eat Their Food »

L’une des vidéos les plus vues sur youtube en ce moment est « How Animals Eat Their Food. » Il y a déjà plus de 56 millions de vues en un mois, pour une sorte de petit sketch absurde caricaturant les animaux de manière sordide.

C’est un exemple totalement pitoyable et exemplaire d’un état d’esprit infantile mais s’imaginant ayant de la valeur, par égocentrisme et anthropocentrisme.

On est là dans une démarche tellement dénaturée qu’on en arrive à l’absurde. Après « En attendant Godot » de Beckett, pièce totalement dénaturée niant que la vie a de la valeur, on a une sorte d’équivalent pour notre époque, dans une version ultra-moqueuse, crise oblige.

Il ne s’agit nullement d’un simple « gag » délirant, il s’agit d’un mélange d’absurde et de social-darwinisme, où les animaux sont « en bas de l’échelle. » Cette vidéo parlera d’autant plus en France, pays où la tenue à table a une énorme valeur sociale, esprit terroir psychorigide et grand bourgeois oblige.

On notera au passage cette vidéo qui peut faire sourire, où deux animaux s’amusent de la vidéo « How Animals Eat Their Food », montrant dans quelle mesure une telle initiative parlant d’humains serait véritablement raciste (la fin est délirante et surprenante).

La vidéo « How Animals Eat Their Food » a en effet produit plein de vidéos similaires, esprit commercial et simpliste oblige. On a par exemple celle-ci, terriblement idiote, reprenant d’autres animaux (chat, éléphant).

Ce qui fait que la vidéo originale est déjà en perte de vitesse : elle a 7 millions de vues en quatre jours, plus de 47 millions en deux semaines, et donc 56 millions en un mois.

Pourtant même si le rythme ralentit, c’est donc une mauvaise propagande, qui reflète quelque chose de très mauvais, et qui par conséquent est repris.

Que 3,5 millions de personnes décident de diffuser la vidéo originale par l’intermédiaire de Facebook est assez parlant. Même si le chiffre n’est ni faible, ni énorme, ce qui compte c’est de voir que l’idéologie de l’exploitation animale est très militante…

Lovelock et l’illusion du nucléaire

Nous avons à plusieurs reprises cité James Lovelock, l’un des scientifiques ayant travaillé sur la théorie de Gaïa. Cependant, Lovelock a fini par capituler avec le temps (contrairement à d’autres), acceptant une « réforme » du système pour maintenir le « statu quo ». En fait, rejetant le principe d’évolution, Lovelock a fini par affirmer qu’il voulait l’équilibre à tout prix et que par conséquent il n’existait plus qu’un choix possible : le nucléaire!

C’est une conception absurde, qui nie la nécessité de la prise nécessaire de conscience de l’humanité, une pseudo solution technique venant sauver le tout. C’est là pour le coup nier Gaïa et voir le problème d’un seul angle.

A titre d’illustration, voici un extrait de l’article de Lovelock intitulé « Le nucléaire: un choix sûr », datant de 2005, et n’étant qu’une théorie servant à justifier le caractère non démocratique des choix planétaires, le caractère « élitiste » des choix (avec le nucléaire) au nom de « l’idiotie » des gens, etc. Bien entendu, c’est une conception qui vise également à maintenir l’exploitation animale, en préservant le système tel qu’il est…

La plupart des gens n’ont aucune idée de la gravité du changement climatique, ou de la façon dont notre planète maintient un climat et un environnement habitables. Si l’on est parfois conscient de l’interaction dynamique entre les écosystèmes à la surface de la terre, ceux des océans et leur environnement physique, il est rare que l’on se rende compte que c’est cette interaction qui rend la terre habitable.

Au contraire, on croit généralement que l’on peut cultiver toute la surface fertile de la planète pour se nourrir. Or ce n’est pas le cas: la planète a besoin d’une partie de ses terres pour réguler ses équilibres chimiques, son climat et ainsi rester habitable.

Le réchauffement climatique résulte de la pollution engendrée par les combustibles et par la destruction des habitats naturels comme les forêts tropicales. Il faudra des dizaines d’années pour changer de manière significative les pratiques agricoles mondiales. De ce fait, nous n’avons guère d’autres choix que de réduire drastiquement la proportion d’énergie produite par cette dangereuse pratique qu’est la combustion du pétrole. Il serait merveilleux de pouvoir subvenir aux besoins de notre civilisation uniquement grâce à l’agriculture biologique et aux énergies renouvelables.

Il est cependant ridicule de croire que l’on pourra le faire à temps pour éviter les retombées catastrophiques de l’effet de serre. Ce qu’il nous faut, c’est un portefeuille de sources d’énergies qui aient fait leurs preuves en matière de sécurité et de coût. Aucune d’entre elles ne peut à elle seule satisfaire tous les besoins. L’énergie nucléaire y occuperait une place majeure et complèterait la maigre production des sources renouvelables et d’un mode de combustion des énergies fossiles qui séquestre le dioxyde de carbone. Le nucléaire est désormais, du point de vue économique et technique, un procédé sûr et sensé qui a justement fait ses preuves.

Cependant, le public en a généralement peur et cette peur entretient un climat d’ignorance qui nourrit une vision exagérée du prix à payer pour la production d’énergie et le traitement des déchets nucléaires.

Comparée à l’énergie fossile, l’énergie atomique présente l’énorme avantage qu’il est très facile d’en traiter les déchets. La combustion d’énergie fossile produit 27 milliards de tonnes de dioxyde de carbone par an. À l’état solide, c’est assez pour ériger une montagne de 2 km de haut sur une base de 10 km de circonférence. La même quantité d’énergie obtenue par réaction nucléaire produit 14.000 t de déchets de haute activité. De quoi remplir un cube de 16 m de côté. Le CO2 est invisible, mais si toxique qu’à moins d’en contrôler les émissions, nous en mourrons tous.

Les déchets nucléaires enfouis au fond de fosses sur les sites de production ne constituent pas une menace pour la terre et ne sont dangereux que pour ceux qui seraient assez stupides pour s’exposer aux radiations.

On parle beaucoup d’enfouir les déchets fossiles, mais c’est méconnaître l’énormité de la tâche. Comment fera-t-on pour les récupérer aux innombrables points de production à travers le monde? Où mettra-t-on les montagnes qui se constituent tous les ans?

Je trouve triste, bien que très humain, que des administrations entières se préoccupent des déchets nucléaires, que d’énormes organisations s’évertuent à faire cesser l’activité des centrales, alors que rien de comparable n’est entrepris contre ce fléau qu’est le CO2.

Lors d’une interview à la télévision, le journaliste m’a demandé: « Et les déchets nucléaires alors? Les écologistes disent que ça va empoisonner toute la biosphère et mettre des millions d’années à disparaître ». Je sais que c’est une contre-vérité d’une ampleur digne du baron de Münchhausen; je sais aussi que pour la nature, les déchets nucléaires constituent un parfait garde-fou contre la rapacité des promoteurs. S’ils causent quelques légers dommages, c’est un moindre mal. Car ce qui est frappant sur les lieux fortement contaminés par des radiations, c’est la richesse de la faune et de la flore.

Cela se vérifie dans la région autour de Tchernobyl, sur les sites des essais nucléaires dans le Pacifique et dans les zones situées près des fameuses centrales Hanford de la Deuxième guerre mondiale. Les plantes et les animaux ne perçoivent pas les radiations comme dangereuses et, si cela réduit leur espérance de vie, cela reste moins risqué pour eux que la fréquentation des humains, de leur bétail et de leurs animaux domestiques. Il est facile d’oublier que nous sommes désormais si nombreux que la moindre extension de nos activités agricoles, forestières et immobilières fait des dégâts dans la nature.

S’agissant de Tchernobyl, ce que l’on dit rarement, car c’est soi-disant contraire à la sagesse, c’est qu’un parc naturel est apparu dans les alentours jugés trop radioactifs pour qu’on s’y aventure. Pour les animaux et les oiseaux de l’Ukraine, l’absence d’humains compense largement les éventuels effets des radiations. Ils vivent et se reproduisent mieux que dans l’espace non contaminé en dehors de leur enclave. La faune et la flore de Tchernobyl ne savent rien des radiations et n’en ont pas peur.

Que leur durée de vie s’en trouve légèrement réduite ne les dérange pas plus que ça. Cette expérience ne suggère-t-elle pas que les meilleurs endroits pour enterrer les déchets radioactifs seraient les forêts tropicales et les autres habitats qui ont besoin d’être efficacement protégés de la convoitise de fermiers affamés et de promoteurs cupides?

On se prive des bienfaits de l’énergie atomique par peur d’un danger exagéré et à cause d’une classe politique intrinsèquement réticente à risquer l’impopularité. Certains membres du mouvement vert l’admettront officieusement, mais sachant que leurs électeurs sont persuadés que le nucléaire est le pire des dangers, il leur est quasiment impossible de changer de position. Certains à gauche, ayant gardé en mémoire l’échec de la grève des mineurs au début des années 80 et le rôle qu’y joua le nucléaire en assurant l’alimentation en électricité, y voient un pilier du capitalisme.

C’est pour eux une objection politique et humaine de poids. Cependant, lorsque l’ampleur des conséquences globales de la combustion fossile sera admise, je pense qu’ils comprendront qu’une telle objection est un luxe que l’on peut difficilement se permettre. Le siècle prochain connaîtra sans doute la première catastrophe climatique. On comprendra alors quel mauvais service nous auront rendu nos hommes et femmes politiques en boudant l’atome. Ceux d’entre eux qui auront cédé à la peur et auront permis la fermeture de centrales auront des comptes à rendre.

Pourtant, dans le pire des cas, si Tchernobyl devenait endémique, notre espérance de vie serait légèrement moindre dans un monde modérément radioactif. C’est en fait peu probable: au fil du temps et des expériences, l’ingénierie nucléaire, comme l’aviation, est devenue plus sûre et va continuer dans cette voie. Ce qui est plus probable et qui est d’ailleurs déjà arrivé, c’est le premier sinistre attribuable à l’effet de serre. Durant l’été 2003, plus de 30.000 Européens ont succombé à une canicule. En l’absence du perpétuel brouillard photochimique qui recouvre l’Europe, la température aurait grimpé de 20 à 30 °C et le nombre de victimes aurait été beaucoup plus élevé – le brouillard réfléchit les rayons du soleil et empêche le sol de trop chauffer.

Conséquence de l’effet de serre, la canicule annonce le pire à venir. Il est urgent de définir ce portefeuille d’énergies respectueuses de l’environnement. En cas d’échec, il faudra affronter la possibilité de la disparition de cette civilisation que nous avons peiné à ériger. On se souviendra de nous comme des habitants de l’île de Pâques, grâce aux monuments qui resteront pour témoigner de nos bonnes intentions infructueuses.

Quelle ligne de démarcation?

Nous avons un peu refait le site, et nous tombons encore et toujours sur le problème des liens. Par exemple, nous mettons le lien vers une association non végane défendant les dauphins. Cela a-t-il un sens, alors qu’inversement, nous ne mentionnons pas les associations réformistes se voulant proches du véganisme ?

La très grande question qu’il y a derrière, c’est celle de savoir quelle est la ligne de démarcation. Est-ce le véganisme ou le rapport aux animaux ? Mais cette phrase est une contradiction en soi, normalement… sauf que ce n’est pas le cas.

En effet, nous partons du principe qu’il faut la libération animale. Cela exclut d’emblée toutes les associations ayant de près ou de loin un rapport avec la fondation Brigitte Bardot (ce qui élimine beaucoup de monde).

Cela exclut forcément également les welfaristes, cinquième roue du char d’assaut assassin de l’exploitation animale, qui finalement se verraient bien fonctionnaires parlant de la cause animale qui devrait triompher dans 600 prochaines années à ce rythme-là (et encore).

Cependant, à côté de ce courant réformiste, il y a aussi le problème d’un courant qui se veut « antispéciste » et qui ne s’intéresse pas aux animaux. Ici l’antispécisme est une attitude de refus, côte à côte au refus du sexisme, du racisme, du capitalisme.

Ce point de vue ne porte pas en soi quelque chose de positif ; il est de ce fait totalement rétif à la question de la libération de la Terre.

C’est cela qui fait que les gens qui travaillent dans les refuges portent en eux et en elles quelque chose qui, sur le plan du rapport aux animaux, a davantage de dynamique que les gens qui prétendent agir par « morale » et ne s’intéressent pas aux animaux.

Le refus de la reconnaissance de la réalité naturelle de l’humanité, le refus de la reconnaissance des animaux en tant qu’êtres sensibles, tout cela est un obstacle énorme à la reconnaissance de Gaïa.

Les personnes qui sont « antispécistes » et qui disent qu’on peut se désintéresser des animaux, qu’on a pas à les apprécier, etc., sont donc des ennemis de notre cause. Même une personne « arriérée » du peuple qui regarde avec fascination un reportage animalier a davantage de potentiel.

Pourquoi ? Parce qu’elle se situe dans une contradiction, qui est celle de tout le monde : d’un côté, les animaux sont appréciés, de l’autre l’exploitation animale est acceptée. C’est explosif.

Par contre, les gens se voulant au-dessus de la Nature, comme ceux qui diffusent « pour en finir avec l’idée de nature », rejettent ouvertement la question de la Nature, de la sensibilité, de la reconnaissance du sensible.

Heureusement pour nous, les gens du peuple sont bien plus nombreux que les welfaristes et « antispécistes », et quand la reconnaissance de la Nature va être comprise et assumée – la crise écologiste va l’imposer, tout comme l’effondrement du capitalisme et de son exploitation animale – cela sera la bataille pour la défense de Gaïa enfin reconnue !

ALF dans le Nord et peintures anti-vivisection à Genève

Le site Bite Back! fait part d’une action de l’ALF en France:

« Nord de la France:

14 avril 2013: destruction d’un agrainoire à gibier appartenant à des chasseurs. Ils s’en servent pour « attirer » les animaux de la forêt et de ce fait sont plus faciles à chasser le moment venu.

GO VEGAN »

On notera que le communiqué vient d’être diffusé, il s’agit d’une action très expressive à Genève, en Suisse:

“La Semaine Mondiale pour la Libération des Animaux de Laboratoire se tient du 20 au 28 avril 2013. Puisqu’il n’est pas question de réduire cette occasion symbolique à de grandes marches pacifistes, nous faisons cet appel à l’action directe, diffuse et décentralisée contre l’industrie de l’expérimentation animale et ses agents en blouses blanches…”*

À Genève, nous avons répondu à cet appel en rendant une petite visite au Centre Médical Universitaire et au chantier de son expansion.

Sous couvert de progrès scientifique, l’enseignement et la recherche passent ici comme ailleurs par la perpétuation quotidienne de tortures infâmes infligées aux animaux non-humains que les raclures estiment inférieurs, méprisables, et surtout rentables.

Actuellement, des milliers d’entre elleux sont enfermées dans les sous-sols de la mort, sans espoir d’en sortir autrement que dans des sacs poubelles.

Le chantier que nous avons attaqué prévoit l’agrandissement des labos et des cachots de l’animalerie.

Depuis ce matin (vendredi 26 avril), la palissade du chantier parle d’elle-même :
“Incendions l’expérimentation animale”, “Sous les classes de cours, les cages”…

De l’autre côté du bâtiment, le masque n’est pas tombé très longtemps, mais suffisamment pour que nous immortalisions l’outrage. Le CMU n’assume visiblement pas que l’on sache dehors ce qui se passe dedans : une grande bâche censure l’inscription “ICI ON TORTURE”.

Le spécisme est à détruire avec le reste.

On reviendra, faites des fautes sur les murs et saccagez les cages.
Bisous

Adoptez les perles noires !

Le mois de mai est traditionnellement le mois des « perles noires », ces merveilleux êtres qui sont à adopter, mais qui souffrent malheureusement d’un ostracisme en raison de leur couleur noire.

Nous ne rappellerons jamais assez à quel point l’adoption est une valeur essentielle du véganisme (et à quel point nous méprisons les « antispés », ces chrétiens modernes qui s’imaginent que l’on peut être végan sans aimer les animaux). Adoptez, soutenez la campagne « perles noires » du site d’adoption « Seconde chance. »

Et en tant que végans, nous avons également le devoir d’aider « en priorité » les animaux les plus faibles, les plus isolés, ceux qui ont besoin d’êtres humains prêts à l’abnégation! Et à côté de cela, il y a lieu de s’organiser afin d’aider la vie des adoptés, et également des adoptants s’ils ont besoin d’aide matérielle!

C’est une nouvelle culture essentielle que l’humanité doit assumer!

Lekha est sortie de fourrière, suite à un retrait pour maltraitance, elle vivait dans une cave, dans le noir sans contact direct avec l’humain!

C’est dire si elle a besoin d’une personne engagée, rétablissant sa dignité et prenant soin d’elle avec beaucoup de patience! Elle est en ce moment dans un refuge dans la Marne.

Camelia, en Poitou-Charentes, timide mais gentil, accepte de temps en temps les caresses. Elle a donc besoin d’une personne qui saura s’en occuper, en s’adaptant à ses besoins!

Bagheera et Fripouille sont deux chattes inséparables dans les Hautes-Alpes, les séparer est donc une mauvaise chose!

Bagheera avait été sortie de la maltraitance par une amie des animaux, mais celle-ci est décédée.

Maya & Nina sont à adopter en banlieue parisienne, au refuge de Gennevilliers.

Hutch a été trouvé errant sur la voie publique. On peut voir de très sympathiques photos de lui ici, sur le site de la SPA de Poitiers qui l’a recueilli.

Elwë des étoiles est une cochonne asiatique qui se trouve dans le Lot, qui a besoin d’être parrainée, afin d’envisager sa stérilisation et de lui construire la maison adaptée à ses besoins et qu’elle partagera sans doute avec la chèvre Dutsi.

« Retour vers le primitif »

Voici un nouveau texte de Walter Bond. Pour une fois, nous ne sommes pas à l’origine de la traduction, celle-ci venant du site Antidéveloppement, un site primitiviste canadien (d’où les expressions parfois « étranges » de ce côté-ci de l’Atlantique).

Après avoir recherché dans l’Islam une certaine morale comme vision globale, Bond exprime ici son rapprochement des thèses primitivistes.

La civilisation est complexe. Ça envahit nos interactions sociales, biaise nos désirs et nous sépare du monde naturel. La civilisation industrielle et la haute technologie exacerbe les divisions et approfondit toujours plus loin les séparations. L’industrie, la consommation et la production sont des fléaux pour l’environnement, les destructeurs de forêts, la cause d’une névrose inédite et abrite la même mentalité qui a permis aux Nazis d’être dirigeants de camps de la mort le jour et pères de famille le soir (ou permet à des chercheurs de mutiler des animaux à mort pour ensuite retourner à la maison pour prendre soin de leur chat).

Bien-sûr, l’ironie de la contradiction ne perd pas dans mon cas. Car, alors que j’affirme que la civilisation est destructrice de vies, pollueuse de la Terre et diviseuse du travail, j’écris aussi ces mots sur un ordinateur, dans un édifice, avec des lunettes au visage, notant le temps sur ma montre-bracelet et parlant dans un dialecte sophistiqué du langage civilisé. Est-ce que ça rend de telles critiques invalides? Je ne pense pas.

Trop souvent nous sommes tentés d’internaliser tout ce qui est destructeur en ce monde. Ce n’est pas de ma faute si je me dois d’utiliser les outils de la civilisation pour démanteler la civilisation.

Et ce n’est pas plus contradictoire que les abolitionnistes d’antan qui utilisaient les routes bâties par l’esclavagisme pour conduire ces mêmes Noirs émancipés vers la liberté. Ou le fait que des activistes des droits animaux et les environnementalistes vont voler à travers le pays ou la planète, pas pour nécessairement sauver un animal ou arbre mais pour se mettre en réseau avec d’autres humains à des conventions pour parler des animaux et des arbres dans l’abstrait.

Quand on en vient à la théorie anti-civilisationnelle, la première ligne d’offensive a toujours a voir avec le fait que nous prenons tous part à la civilisation donc de se soulever contre elle est hypocrite. Ce qui est vrai mais est aussi largement simpliste. Plus à point, presque tout ce que nous faisons dans nos sociétés compartimentées, séparées et ségréguées porte un air d’hypocrisie parce que la civilisation est schizophrène. Encore ici, la faute n’est pas avec l’individu.

La seconde ligne d’offensive est le plus souvent l’idée qu’il est complètement impraticable voire impossible de faire affaisser la société technologique dans le présent, que c’est absurbe et une perte de temps d’essayer. Ça, bien entendu, c’est de l’apathie à l’extrême et peut être appliqué à quoi que ce soit qui nous semble insurmontable ou pourrait nécessiter beaucoup de sacrifice de soi de durs labeurs.

Par exemple, parce que des millions et millions de gens vont conduire des voitures, on ne peut arrêter l’industrie pétrolière, or c’est juste stupide de protester contre, non? Ou parce que des milliards de gens mangent des animaux c’est futile de promouvoir ou d’adhérer au véganisme?

L’apathie va au mieux mener vers une assistance sociale contraignante et des solutions superficielles qui dans l’analyse finale vont toujours finir modifiées et ré-emballées au format consommateur pour nous être revendues. Au pire, ça mène à une inactions infectueuse qui empoisonne le radicalisme.

La dernière ligne d’offensive se lira comme suit: Seulement un maniaque pathologiquement dérangé voudrait raser les villes et toute la technologie au sol! Je dois admettre qu’à cause de son attrait dramatique, celui-ci est mon favori. Seulement parce qu’on s’intéresse à la source de toutes les oppressions et pas seulement à leurs diversion manifestations, on doit forcément être cinglés.

Ou plus précisément parce qu’on n’a pas foi en la production de valeur et la propriété sur la vie et la terre que nous devons être des casseurs violents! Un saut de logique que les producteurs industriels et les grosses merdes de technocrates ont dupé les gens, capitalistes autant que communistes (et parfois les végans et anarchistes), à croire.

Je déclare avec emphase et sans équivoque, pour la postérité, que les briques et l’acier, le mortier et le styromousse, le béton et les câbles n’égalent pas à la valeur inhérente à la chair et aux os, la montagne et la rivière ou l’air et la terre! La violence est ce que la technologie fait à une vie consciente comme celle d’un animal dans une cage ou un bombe atomique à des civils. La violence s’exerce sur le vivant, la destruction s’exerce sur les édifices et la machinerie, et pas vice versa.

Or, plusieurs d’entre nous commencent à voir que pour vraiment libérer les animaux, la terre ou se libérer entre nous, l’on doit commencer par combattre la source de l’oppression. Ce qu’est dans l’immédiat la civilisation technologiquement avancée. De combattre des oppressions à enjeu unique est comme de piétiner des feux de paille, que chaque qu’on éteint en piétinant ou jetant de l’eau ou étouffant, plusieurs autres prennent naissance.

Plusieurs fois le même feu que nous pensons avoir éteint renaît. Nous combattons l’industrie de la fourrure dans un pays et elle renaît dans un autre. Le moment où on arrête de combattre un problème environnemental tout le lobbying et le travail se remet en branle avec le changement de garde politique le jour des élections. Choisissez votre préférence : impérialisme, lutte queer, racisme, féminisme, vivisection ou véganisme.

Plus on concentre notre lutte plus on épuise nos énergies pendant que l’appareil d’oppression et ses machines vrombissent. Ce n’est pas que les causes à enjeu unique sont invalides. On devrait tous-tes placer nos énergies dans ce qui nous tient à cœur. Et pour plusieurs d’entre nous l’enjeu unique a une signification personnelle et émotive.

Comme exemple, après avoir bâti des abattoir pour subsister quand j’étais jeune homme je fus à jamais horrifié et ébranlé par l’apathie et l’inaction. Pour moi d’aider les animaux et combattre en leur nom me définit dans ce que je suis. Et combattre les oppressions que nous et d’autres faisons face dans l’ici-et-maintenant est énormément important pour ceuxcelles au nom de qui on lutte. Cependant, pour que toutes les cause uniques luttant pour la libération et une société sans chefs se fusionnent sous le chapeau de la libération totale, ça ne fait que du sens que de reconnaître notre oppresseur commun. Cet enfer qui est la source de tout feu de broussailles, la totalité, la civilisation.

C’est vraiment facile d’oublier ou d’être complètement aveugles face à la mination et la dévastation haineuses qui se mettent à l’oeuvre pour soutenir la civilisation. Malheureusement les abus, subjuguations et la violence profonde sont des têtes d’hydres bien trop réelles. En Amérique, des millions de millions de vies autochtones ont été décimées, assassinées des façons les plus brutales et plus tard accoutumées à alcoolisme et la vie dans des réserves. Ça s’est produit, pour faire place au pillage de la terre, la destruction des forêts, le meurtre massif du bison, le développement de l’industrie des produits animaux et l’esclavage domestiqué de la terre pour l’agriculture massive.

Les premières villes modernes furent bâties sur le travail forcé de l’esclavage et sur le sang et les os de la terre des nations de la terre et de ses animaux. Plusieurs couches de domination ouverte servent de fondation à la société qu’on voit autour de nous. Des Blancs sur les Noirs, des hommes sur les femmes, des humains sur les animaux, de l’industrie sur la terre, des riches sur les pauvres, et des éduqués sur les ignorants.

Aujourd’hui est pire que ça n’a jamais été. La mécanisation a accéléré la cadence de l’industrie et le viol de la planète pour la nourrir de produits bruts. Les animaux meurent plus vite et en plus grand nombres que jamais à cause des usines de démontage et de la machinerie lourde, pour ne pas mentionner les modifications génétiques et la reproduction innaturelle.

Les pédophiles sont en mesure de proliférer et produire de la pornographie infantile pour la distribuer à des millions de mésadaptés malades d’un seul clic de bouton. Pas d’écosystèmes, montagnes, océans ou espèce vivante sont véritablement hors-limites quand les machinations de grosses corporations entrent en jeu. L’aliénation et la dépression sont des pandémiques et on grandit décrépits et malades bien avant qu’on le devrait. L’industrie médicale est passée maître dans le domaine de réguler les aliments qui étaient jadis inconnues des société primitives alors que nos vies tordues de névrosées continuent d’aller à la traîne.

Tout cela alors que nous sommes devenus collectivement adroits à tenir ces oppressions qu’on supporte cachées et hors de vue. Dans le cas présent du travail d’enfants dans les pays du Tiers-Monde pour fabriquer des souliers et vêtements bon marché. Des abattoirs en plein milieu de nulle part, des millions de gens sous verrous dans des prisons.

Tout bien caché, on en entend pas parler, alors que c’est d’aucun intérêt pour les consommateurs de masse d’aujourd’hui. Le pain et les cirques prévalent à haute définition par des façons qui feraient paraître la Rome antique comme une pièce de vaudeville en comparaison. Hors de vue, ça égale vraiment avec hors d’esprit, pour la plupart d’entre nous.

La poussée exercée dans les cercles éthiques, activistes et anarchistes d’utiliser la technologie et tous ses produits d’oppression est pour nous élever hors de la marre de la hiérarchie et la domination. Il y a cette croyance irrationnelle que les choses vont mieux, quand en réalité seulement les apparences et couvertures s’améliorent. Cette notion linéaire que de l’autre côté de toute la dévastation environmentale et l’inadéquation sociale dont la technologie est responsable, nous attends un bouleversement techno-utopien est non seulement un mirage non-fondé mais de pures balivernes.

La fonctionnalité est réelle, tout comme la cause et l’effet, et on ne peut y échapper. Une société juste et équitable ne va pas être produite par la suprématie blanche, l’impérialisme, et le fascisme religieux sur lesquels se fondent une grande partie de l’histoire contemporaine, peu importe à quel point les gens sont pathologiquement patriotiques.

Les lacquais peuvent brandir des crédos comme la « liberté » autant qu’ils le veulent, mais ça ne va pas changer la fonctionnalité de l’oppression. Pour transposer cette prémisse en des termes plus terre-à-terres, il est ridicule de penser qu’une personne prise dans une relation physiquement abusive avec son partenaire va changer son partenaire en un confidant compassionné et respectueux.

Non, la dysfonction ne va pas tourner en fonction. Au contraire c’est condamné à empirer malgré les souhaits et fantaisies de l’abusé-e. Dans une telle situation les abusé-s sont souvent conseillés de se sortir de la relation abusive et de jeter un regard sur leurs habitudes, idées et croyances par rapport aux relations.

Les politiques, incluant les politiques classiques et celles des anarchistes rouges, semblent prises à même l’idée que c’est l’organisation de la société qui est la mouche dans la soupe.

De prendre cette position neutre envers l’industrie et la technologie ou même dans plusieurs cas de les couvrir de louanges tient plus d’une tromperie du Marxisme ou du capitalisme, pour arracher les fruits de la production et du travail. L’anarchie verte ne devrait pas être leurrée dans ce blanchiment vert politique et industriel. L’anarchie consiste en la dissolution de l’autorité et de la hiérarchie et de les opposer de toutes mains. Pas de réarranger la terminologie d’une situation en laissant toutes les composantes de l’oppression intacte (autre tactique marxiste).

Il est temps d’avoir une anarchie qui est plus que du gauchisme radical ou simplement de s’affairer à épier le style de vie et les luttes à enjeu unique des autres. Il est temps de faire un retour vers l’anarchie vivante qui a existé durant des milliers de milliers de générations humaines. Une anarchie qui existe encore chez les animaux et les écosystèmes aujourd’hui. Une anarchie où des millions de communautés libres vivent et interagissent à un niveau surprenant de civilité, de chevalerie et d’adaptabilité. Il est temps de revenir au primitif.

Loin d’être une idéal utopique, l’anarcho-primitivism a fonctionné chez les humains et nos relations avec la terre depuis l’aube de notre espèce. C’est un fait facilement observable qu’avant la technologie, la société, la semaine de travail, ou l’aliénation de notre malaise du jour, nous savions comment vivre, comment jouer, comment manger et comment s’épanouir. Sans stations de flics, églises, commerce entre États ou avarice financier. Comme toutes les autres créature nous savions quoi faire et quoi ne pas faire car nous étions connectés à la terre, plutôt qu’en guerre contre elle.

L’illusion précédement mentionnée de « l’avancement » qui un jour nous amènerait dans une ère d’illumination et d’abondance, si on y croit, ne fait que nous écarter encore plus de la réalité qu’en tant qu’entités biologiques (ce qui veut dire en tant que parties et parcelles de la terre qui est sous nos pieds*), la seule voie pour l’enrichissement, la paix et la prospérité personnelle (pour autant que nous soyons réalistement capables d’atteindre) est de vivre à nouveau en faisant partie et non en se départant de la biosphère.

Si on veut voir la fin de milliards de milliards d’animaux tués, or il nous faudrait voir la fin des abattoirs (et routes, et labos) qui les tuent, des technologies grossières qui les reproduisent, et de la science de la modification génétique qui les dégrade pour la consommation de masse. Vous ne pouvez pas arrêter leurs meurtres tout en gardant parfaitement intacts les moyens de leurs meurtriers.

Si on est vraiment contre la guerre on devrait alors s’opposer à la science, la chimie et la mécanisation qui rend le développement des machines de guerre et des bombes non seulement possible, mais toujours plus haineux et largement répandu à chaque innovation. Si nous sommes contre toute forme d’oppression nous devrions aussi être contre les technologies qui les amplifient. Parce qu’aucun de ces enjeux se déroule dans un vaccum ou sans un support mécanique formidable.

Nous retournons vers le primitif peu importe la direction où nous allons dans notre ligne imaginaire du progrès. La seule question reste en si nous y arriverons par une conscience terrestre et une destruction radicale de l’édifice de la civilisation. Ou ce sera-t-il à cause d’une faille technologique, de la destruction environnementale et de la surpopulation dans une société consumériste qui a perdu la tête?

Pour la libération,

Walter Edmund Bond

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