Des informations ont été diffusées dans différents médias sur les interventions des sapeurs pompiers à Paris pour ce qui concerne les « animaux dangereux. » Dans une société qui déraille et où la fuite en avant est une valeur importante, il n’est guère étonnant de constater que les choses vont de mal en pis.
Il existe donc un « groupe cynotechnique des pompiers de Paris », composé de 16 personnes, réalisant 850 interventions par an. Un chiffre très important en fait, vus les animaux concernés: des singes, des boas, des dragons de Komodo…
Des animaux parfois regroupés sous le terme erroné de « nouveaux animaux de compagnie » (NAC), car tous ne sont pas des prétendus « animaux de compagnie. » Tel est le cas par exemple d’un crocodile du Nil, trouvé dans une cage d’escalier à Pantin, en banlieue parisienne.
Ce qui est intéressant, c’est que personne ne pose la question de savoir comment ce crocodile, qui faisait alors 15cm (et deux mètres désormais), a pu arriver là?
Et comment un boa d’1m50 peut-il se retrouver autour des canalisations de toilettes, en passant par le vide-ordures du voisin?
De la même manière, lorsqu’un cirque a « perdu » un dragon de Komodo, qui fait tout de même pratiquement deux mètres, quelles ont été les conséquences?
En fait, la société s’y désintéresse tellement, qu’il y a désormais dix fois plus d’intervention qu’il y a dix ans.
Au point que les pompiers expliquent, candidement, que les égouts sont peuplés d’animaux tels des serpents, ou que des singes magots sont placés dans des caves pour barrer l’accès aux planques de drogues. Il y a aussi les léopards amenés dans les grands hôtels par des richissimes touristes venant du Golfe.
On nage ici en plein délire, et dans plusieurs décennies, les gens se demanderont comment à notre époque la société pouvait être autant libérale et folle.
Et il y a lieu ici de se poser la question du rôle des pompiers, qui constatent, sans plus.
Leur position est en effet de parer à l’urgence humaine; par exemple dans les Yvelines, il y a donc ces interventions pour les « NAC », à quoi s’ajoute la « faune sauvage », formant en gros 25% d’interventions concernant les animaux, le reste concernant les chiens et les chevaux en liberté.
Mais ce ne sont pas les animaux qui les intéressent, mais les humains mis en danger, ou en possible danger. Si on ajoute à cela que dans certaines zones, comme Paris ou Marseille, les pompiers sont des militaires, cela en rajoute au problème.
Ce qui fait qu’il y a des revendications très claires qui devraient exister ici:
1. Les informations concernant les interventions impliquant des animaux devrait être rendues publiques quotidiennement.
2. Les départements devraient disposer de refuges pour recueillir tous les animaux impliqués, ce qui implique que c’est à l’État de payer ces refuges, et non plus des bénévoles ou des magasins (à Paris les reptiles sont amenés par les sapeurs pompiers dans un grand magasin spécialisé).
3. Le sauvetage de l’animal doit être considéré comme relevant de la mission; aucun autre animal ne doit être utilisé dans l’opération (couramment des souris pour attraper les serpents).
4. Des unités doivent être spécialisées pour des situations de la vie quotidienne: en France, en 2013, appeler les pompiers pour un chat coincé quelque part, sur un arbre par exemple, n’amène la plupart du temps à rien, de par la dimension non humaine du secours.
C’est aberrant, et le pire est que cela a un soutien social-darwiniste d’une partie importante de la population, avec des réactions du type « Et s’il y a le feu ailleurs? », « le chat sait descendre tout seul », etc..
Et ne parlons pas de la situation des oiseaux, notamment des pigeons: c’est dramatique!
Cette question des pompiers est donc importante: il faut mettre un terme à l’utilisation barbare des animaux « exotiques » (y compris pour le loisir!), et l’existence des animaux dans les endroits où vivent les humains implique une responsabilité humaine par rapport aux animaux!