L’exploitation animale à la ZAD du Testet

Ah, les bonnes vieilles années 1930, avec ses paysans qui prenaient « soin » de leurs animaux en étant « proches » de la terre, « qui elle ne ment pas » ! Faut-il qu’on soit dans une ambiance terriblement sordide pour faire face à une telle idéologie !

C’est donc incroyable : même en 2014, on ne se refait pas, on en revient aux « fondamentaux » du pire de ce qu’a produit la France. Le culte du petit lopin de terre travaillé par une figure « authentique », en rapport « métaphysique » avec « ses bêtes », vivant en « autonomie » par rapport au monde moderne…

Non sérieusement, est-ce si difficile de comprendre que c’est un trip facho, classiquement facho, authentiquement facho ? Prôner la « traction animale », en 2014, cela peut être quoi d’autre que du pétainisme ?

Voici un petit compte-rendu ô combien révélateur fourni par les gens de la Zad du Testet (voir également à ce sujet De Femina à la ZAD du Testet, un même rapport aux animaux), racontant comment il est « festoyé » autour d’une omelette…

 » Sème ta ZAD: au jardin, la résistance prend racine

Toute la semaine, nous avons œuvré de manière conviviale – en esquivant les gouttes de pluie – pour ramener la beauté et la vie sur la ZAD. Chaque jour, une quinzaine de sympathisants, paysans, jardiniers amateurs, curieux, étudiants etc. ont échangé et expérimenté autour des pratiques biologiques au jardin potager, au verger, autour d’une parcelle de blés anciens en agroforesterie et au poulailler.

Nous avons travaillé sans pétrole au potager et semé des fèves, des pois, de l’ail, des oignons et même tenté… de planter des bulbes de safran déjà germés. Une butte de permaculture a été créée, ainsi qu’une mini-serre.

Pour la Sainte-Catherine au verger, « tout bois a pris racine » et nous avons planté des pruniers à cochon, pommiers, pêchers, pêchers de vigne, noisetiers, sureaux, figuiers, cerisiers locaux etc. Les arbres ont été donnés par des sympathisants de la lutte ou troqués via le Système d’Echange Local Libertaire de la forêt de Grésigne.
Le poulailler a été agrandi et amélioré pour accueillir dix nouvelles pensionnaires, depuis le coq parade de plus belle et nous avons festoyé autour de la première omelette.

Dans une démarche d’autonomie, nous avons voulu semer du blé pour alimenter le four à pain de la ZAD. Des paysans du coin ont fait don de semences de variétés « paysannes » et après un travail du sol au tracteur, nous avons semé le blé à la volée, de manière traditionnelle, avant qu’il soit enfoui en traction animale par deux jeunes vaches gasconnes.

Nous avons aussi semé au jardin des blés issus de la collection de l’association Pétanielle qui travaille à la conservation de blés anciens. Plus que jamais, nous avons mis en pratique nos convictions en vue de nous réapproprier les savoir-faire paysans dans une démarche d’autonomie et de tissage de liens à l’échelle du territoire. Et cela ne fait que commencer!

Bientôt sera lancée une coopérative d’entraide paysanne…
ZAD partout!!! « 

Familles d’accueil recherchées à Niort

C’est une info de France 3 région, concernant Niort: on a besoin de familles d’accueil!

Niort : des animaux en famille d’accueil

Etre famille d’accueil (FA) pour animaux, c’est un peu comme être famille d’accueil pour les enfants. On recueille un animal (un chien, un chat, un rongeur) qui a eu une vie difficile, qui a été abandonné, et qui cherche un nouveau foyer.

Pour devenir famille d’accueil, il faut se rapprocher d’une association de protection des animaux. Les refuges également préfèrent confier certains des animaux recueillis en famille d’accueil : les plus âgés ou malades, par exemple, qui ne supporteront pas de vivre en refuge.

Quelles responsabilités pour la famille d’accueil ?

Etre famille d’accueil pour animaux est un acte purement bénévole, il faut donner de son temps… et parfois de son argent. Si la plupart des associations s’engagent à couvrir les frais de vétérinaire et de nourriture, il arrive parfois que la famille d’accueil paye la nourriture du chien.

Dans l’exemple de Niort, la ville s’engage à fournir l’alimentation nécessaire, à prendre en charge les frais de vétérinaire.

Pour se porter candidat, il suffit de contacter la conseillère municipale déléguée à l’animal dans la ville et au refuge pour animaux.

Le braconnage des animaux par des émirs du Golfe dans le Sahara algérien

L’Algérie est un pays où les choses sont compliquées: depuis l’indépendance l’armée chapeaute la société brutalement, une grande partie de la population a moins de 20 ans et connaît le chômage, et on sait que le président, très âgé, est maintenu au pouvoir afin de garantir une certaine « stabilité »…

Pourtant, de plus en plus, on entend parler de la question écologiste, et cela est quelque chose de très positif, qui peut changer tellement de choses!

Voici par exemple un extrait d’un article de TSA-Tout sur l’Algérie, sur le braconnage qui existe depuis longtemps dans le Sahara Algérien et qui affronte désormais une contestation.

Les personnes parlant l’arabe peuvent aller voir le facebook de NatureAlgérie, qui documente d’ailleurs cela avec de nombreuses photos.

C’est une preuve de plus – s’il en fallait – que l’humanité doit prendre conscience de manière universelle de son rapport avec la Nature – et la destruction doit cesser – maintenant!

Des photos et des vidéos montrant des émirs du Golfe en train de pratiquer le braconnage dans le Sahara algérien, suscitent la colère et l’indignation sur les réseaux sociaux. Les internautes demandent aux autorités concernées de mettre fin à ce « massacre ».

Des pétitions pour dire « stop au braconnage »

Une pétition nommée « STOP au braconnage pratiqué par les émirs du Golfe dans le Sahara » a été signée, jusque-là, par 5 940 personnes.

La pétition est adressée au président de la République. « Monsieur le président, nous citoyens algériens et citoyens du monde, aimerions vous informer du massacre d’espèces animales (gazelles, outardes, fennecs…) protégées par les lois algériennes et internationales », lit-on sur la pétition.

Les signataires demandent au président « d’agir comme il se doit pour mettre fin à ces crimes commis par des individus qui bénéficient du support et de la complaisance des pouvoirs publics pour accomplir leurs forfaits !! ».

Une autre pétition « Arrêtez le braconnage des émirs dans le Sud algérien » , signée par 6 364 personnes rappelle que « la loi algérienne protège en tout 73 espèces, dont l’outarde et la gazelle. L’outarde est protégée par des conventions internationales et en Algérie par un décret d’août 1983 renforcé par un arrêté de janvier 1995 ».

« Des pratiques inhumaines »

Les internautes sont choqués et horrifiés de voir les images diffusées sur les réseaux sociaux montrant les émirs exhibant fièrement leurs proies. Certaines photos et vidéos sont difficiles à authentifier.

« C’est trop triste, comment pouvons-nous laisser ces brutes massacrer de si belles bêtes », écrit Mouna sur Facebook. « C’est horrible. Comment peuvent-ils faire ça à de pauvres bêtes ? », S’indigne Akram, sur le même réseau social.

« Vous devriez savoir que chez eux, tuer même accidentellement ou maltraiter un animal de la sorte est passible de prison suivi d’une sévère amende (ne s’applique qu’aux étrangers) », note Saïda. Inès considère que c’est « inhumain ».

« Meurtriers », lance Belkacem sur Facebook. Adel Lebza, écrit, sur le même réseau social : « Ils nous interdisent de rentrer chez eux et se permettent de venir exterminer nos animaux ! »

L’État algérien pointé du doigt !

Plusieurs internautes pointent du doigt le laxisme des autorités algériennes. « Il faut savoir que ce sont nos responsables qui leur donnent la bénédiction ! », clame Ayoub, sur Facebook. Souad, juge que l’État est « complice ».

« Ces images sont affreuses, notre patrimoine est devenu le jouet des émirs du Golfe avec la complicité de l’État », dénonce-t-elle. « Où sont les ministères de l’Environnement, de la Justice, de l’Agriculture, du Tourisme… », note sur sa page Facebook, l’Association de protection des consommateurs (Apoce) qui demande l’ouverture d’une enquête.

Morality dictates / Situation Degenerates (Earth crisis)

Voici les paroles de deux chansons se suivant sur l’album d’Earth Crisis intitulé « Gomorrah’s Season Ends », sorti en 1996. On ne peut qu’être, comme toujours, profondément marqué par leur exigence, leur authenticité, leur caractère juste.

Être vegan straight edge, c’est un point de départ essentiel dans sa vie, pour la vie!

Morality dictates (La moralité dicte)

Crowded against one another, or penned into an artifical environment.
Unbearable loneliness, separated from their fellow creatures contact.
Entassé les uns contre les autres, ou parqués dans un environnement artificiel.
Solitude insupportable, séparés du contact des créatures qui sont leurs congénères.

Individual innocent beings, each cow, sheep, pig, goat or chicken.
Viewed as a product to processed. Raised only to be slaughtered and consumed.
Des êtres innocents individuels, chaque vache, mouton, porc, chèvre ou poulet.
Considéré comme un produit à traiter. Élevé seulement pour être abattu et consommé.

Murdered victims enshrouded with false names that deny their suffering.
Beef, mutton, pork and poultry.
Victimes assassinées enveloppées avec de faux noms qui nient leur souffrance.
Boeuf, mouton, porc et volaille.

Creatures torn and butchered only for the pettiness of the flavour of their decaying flesh.
The carnage of the slaughterhouse is all completely unnecessary for sustenance of techonologically advanced mankind.
Des créatures déchirées et massacrées uniquement pour la mesquinerie de la saveur de leur chair en décomposition.
Le carnage de l’abattoir est tout à fait inutile pour la subsistance de l’humanité technologiquement avancée.

Constantly brainwashed from the beginning to believe the opposite of this truth.
The brutality is inacceptable. I strive to end the exploitation.
Dès le départ subissant constamment le lavage de cerveau pour croire le contraire de cette vérité.
La brutalité est inacceptable. Je m’efforce de mettre fin à l’exploitation.

Morality dictates. Morality dictates. Morality dictates. Morality dictates that I live vegan.
La morale dicte. La morale dicte. La morale dicte. La morale dicte que je vive vegan.


(La chanson est à 22:24)

Situation Degenerates (La situation dégénère)

The situation degenerates. Again alcohol hits the bloodstream.
Overwhelmed by the desire to feed the
desire. Inebriation numbs the brain. Nothing changes, nothing improves.
La situation dégénère. Encore une fois l’alcool frappe le cours du sang.
Accablé par le désir de nourrir le désir.
L’ivresse engourdit le cerveau. Rien ne change, rien ne s’améliore.

Empty bottles and empty days.
The captive is pulled deeper into an aimless maze.
Wasted time passes as the walls of the vice close in.
Des bouteilles vides et des jours vides.
Le captif est tiré plus profondément dans un labyrinthe sans but.
Le temps perdu passe alors que les murs du vice se rapprochent.

Dying internal organs no longer fuction.
Judgement impaired, direction lost.
Trapped in a repeating process.
Wasted time passes as the walls of the vice close in.
Des organes internes mourant ne fonctionnent plus.
Le jugement altéré, la direction perdue.
Piégé dans un processus répétitif.
Le temps perdu passe alors que les murs du vice se rapprochent.

Dying internal organs no longer fuction.
Judgement impaired, direction lost.
Trapped in a repeating process.
The painkiller takes a life. The painkiller takes a life.
The painkiller takes a life. The painkiller takes a life.
Des organes internes mourant ne fonctionnent plus.
Le jugement altéré, la direction perdue.
Piégé dans un processus répétitif.
L’analgésique prend une vie. L’analgésique prend une vie.
L’analgésique prend une vie. L’analgésique prend une vie.

Des animaux et des pharaons: expo au Louvre-Lens

« Des animaux et des pharaons. Le règne animal dans l’Egypte ancienne« : tel est le nom d’une exposition (temporaire) qui se tient à partir d’aujourd’hui et jusqu’à début mars 2015, au musée du Louvre-Lens. 430 oeuvres y sont présentées, et si évidemment on peut deviner que la présentation sera très éloignée de la démarche de la libération animale, elle n’en sera certainement pas moins fascinante, et utile pour comprendre notre rapport avec les animaux, tout au moins avec certains animaux en particulier.

Ainsi, le chat est devenu un animal très proche de la société humaine; on sait qu’il y a eu une sorte de partenariat entre les êtres humains voulant protéger leur récolte et le chat qui est devenu un allié objectif pour cela.

« En Égypte, la faune paraît omniprésente à celui qui découvre la civilisation pharaonique. Mais ce ne sont pas tant les défilés d’animaux visibles dans les mastabas et destinés à devenir nourriture pour le défunt qui ont pu surprendre, que les millions de momies animales occupant des nécropoles réparties dans tout le pays ou les figurations hybrides, mi-hommes, mi- bêtes des divinités du panthéon égyptien.

Ce phénomène était déjà, dès l’Antiquité, un motif d’étude. Après Hérodote, qui, le premier, décrivit son étonnement, Diodore de Sicile put écrire : « À propos des animaux sacrés en Égypte, ce qui a lieu paraît à beaucoup à juste titre extraordinaire et mériter une enquête. En effet, les Égyptiens vénèrent extrêmement quelques animaux, non pas seulement quand ils vivent mais quand ils sont morts aussi, tels les chats, les ichneumons, et les chiens, et encore les faucons et les animaux appelés chez eux ibis, et aussi les loups, les crocodiles et bien d’autres encore du même genre… » (Livre 1, 83, 1). (Alain Charron, Les animaux et le sacré dans l’Egypte tardive, fonctions et signification)

« Après un court chapitre sur la médecine locale, exclusivement attachée à des recettes traditionnelles dont il est interdit de s’écarter, notre auteur consacre plusieurs chapitres à un trait frappant des mœurs égyptiennes, le respect des animaux sacrés, dont Hérodote avait lui aussi parlé longuement.

C’est l’occasion pour Diodore de rapporter un incident dont il fut témoin pendant son séjour dans le pays : un Romain qui avait involontairement tué un chat fut lynché par la populace sans que ni l’autorité du roi lagide, ni la crainte des armes romaines aient pu le sauver. Les renseignements que l’historien nous donne sur la zoolâtrie, objectifs et bien classés, sont d’un vif intérêt pour l’étude de la religion égyptienne, et les réflexions auxquelles il se livre sur l’origine de ces cultes et sur leur diversité à travers les provinces témoignent d’un esprit curieux et avisé. » (L’Égypte d’après Diodore de Sicile)

« Dans l’ancienne Egypte, le chat se nommait maaou ; et ta-maaou, la chatte, était un nom fréquemment porté par les femmes. Les Égyptiens habitant l’Italie voulurent sans doute conserver cet usage et traduisirent en latin la dénomination égyptienne.

Bien qu’aucun texte n’en fasse mention, nous pouvons, je crois, affirmer que la déesse Bast avait aussi un sanctuaire à Pompei, et le plus ancien, vraisemblablement, de tous ceux qu’on lui connaît en Europe. D’après un critique allemand, l’Isium primitif de Pompei remonterait au deuxième siècle avant notre ère; détruit en 63 par un tremblement de terre, les Égyptiens le reconstruisirent; mais, étant fort traditionalistes, ils ne changèrent rien à la forme extérieure du culte, et tout fut rétabli comme par le passé.

Or une peinture du Musée de Naples, provenant de l’Isium de Pompei, nous fait assister à une cérémonie religieuse en l’honneur de Bast. Cette composition, moins importante que celles d’Herculanum décrites plus haut, se réduit à un personnage unique, mais elle offre un élément d’un intérêt exceptionnel, qu’on chercherait vainement ailleurs.

La tête rasée et accotée de deux plumes, un prêtre égyptien, vêtu d’une blanche tunique de lin à franges, chante un hymne écrit sur un rouleau de papyrus à moitié déroulé. Il est debout, face au spectateur, devant un haut piédestal en forme de stèle avec trois marches à sa base, et sur lequel se trouve un chat passant à droite (fig. 2).

Non une statue à tête de chat, mais bien un chat à quatre pattes.

Dans cette image, la tête est surmontée de Yatew, ornement symbolique, placé d’habitude sur le chef des divinités égyptiennes, pour en marquer le caractère sacré. Nous ajouterons qu’ici cet atew est figuré par une interprétation défectueuse du signe meh, emblème de la basse Egypte. Notre quadrupède, qui alors serait une chatte, représente donc, à n’en pouvoir douter, la déesse Bast dans sa forme primitive. » (Le culte de la déesse Bast dans l’Italie méridionale et particulièrement à Pompéi)

« Dieu, cet asile de l’ignorance »

« Les hommes supposent communément que toutes les choses de la nature agissent, comme eux-mêmes, en vue d’une fin.

Si, par exemple, une pierre est tombée d’un toit sur la tête de quelqu’un et l’a tué, ils démontreront de la manière suivante que la pierre est tombée pour tuer cet homme.

Si elle n’est pas tombée à cette fin par la volonté de Dieu, comment tant de circonstances (et en effet il y en a souvent un grand concours) ont-elles pu se trouver par chance réunies ? Peut-être direz-vous cela est arrivé parce que le vent soufflait et que l’homme passait par là.

Mais, insisteront-ils, pourquoi le vent soufflait-il à ce moment ? pourquoi l’homme passait-il par là à ce même instant ?

Si vous répondez alors : le vent s’est levé parce que la mer, le jour avant, par un temps encore calme, avait commencé à s’agiter ; l’homme avait été invité par un ami ; ils insisteront de nouveau, car ils n’en finissent pas de poser des questions : pourquoi la mer était-elle agitée ? pourquoi l’homme a-t-il été invité pour tel moment ? et ils continueront ainsi de vous interroger sans relâche sur les causes des événements, jusqu’à de que vous vous soyez réfugié dans la volonté de Dieu, cet asile de l’ignorance.

De même, quand ils voient la structure du corps humain, ils sont frappés d’un étonnement imbécile et, de ce qu’ils ignorent les causes d’un si bel arrangement, concluent qu’il n’est point formé mécaniquement, mais par un art divin ou surnaturel, et en telle façon qu’aucune partie ne nuise à l’autre.

Et ainsi arrive-t-il que quiconque cherche les vraies causes des prodiges et s’applique à connaître en savant les choses de la nature, au lieu de s’en émerveiller comme un sot, est souvent tenu pour hérétique et impie et proclamé tel par ceux que le vulgaire adore comme des interprètes de la Nature et des Dieux.

Ils savent bien que détruire l’ignorance, c’est détruire l’étonnement imbécile, c’est-à-dire leur unique moyen de raisonner et de sauvegarder leur autorité. » (Spinoza, L’éthique)

Pour mieux connaître le gui dans la région Nord-Pas-de-Calais

Voici un nouvel exemple de quelque chose d’utile et de local, qui est précisément ce qu’il faut faire pour transformer l’opinion publique.

On a besoin d’un journalisme local, avec des billets et articles parlant de la Nature, faisant apprendre des choses, développant la sensibilité, permettant de ne pas se comporter comme un sorte de « colon » occupant un territoire face à la Nature.

Pour mieux connaître le gui dans la région

Après un été qui paraissait sans  fin, l’automne s’installe depuis quelques semaines. Les températures sont encore assez hautes pour la saison, mais il y a des signes qui ne trompent pas : les champignons se montrent, les oiseaux sédentaires cherchent un abri et, bien sur, les feuilles rousses tombent des arbres. Ce phénomène naturel qui touche les arbres à feuilles caduques fait apparaître le gui.

Le gui est une plante que l’on trouve de manière exceptionnelle sur le chêne, l’aubépine et le hêtre, mais principalement dans les vieux pommiers et les peupliers. Le gui est une plante qui ne s’enracine pas dans le sol.

Une fois la graine germée, la jeune pousse s’accroche à la branche de l’arbre hôte grâce à un organe spécial. Au fur et à mesure que son hôte grandit, le pied du gui pénètre plus profondément dans l’arbre, grâce auquel elle s’épanouit.

Comme tous les être vivants, le gui est dépendant de son milieu. La particularité du gui est que sa vie dépend de la présence d’arbres susceptibles de l’accueillir et sur lequel il pourra prélever de l’eau et des sels minéraux.

Mais ce n’est pas tout, car pour que l’espèce se répande, le gui a besoin d’animaux. Il est indispensable que des fauvettes à tête noire ou des grives mangent ses fruits. Ces oiseaux ne digèrent pas complètement le fruit, laissant intacte la graine qui une fois rejetée par l’animal peut germer sur son hôte, parfois loin du gui qui a donné le fruit…

Le gui est fréquent dans l’Avesnois et le Boulonnais. Faute de données précises, les scientifiques ignorent pourquoi le gui est quasiment absent des autres secteurs du Nord-Pas de Calais.

Afin de réaliser un recensement précis, la Région et le Conservatoire Botanique National de Bailleul lancent le programme intitulé «Gui est là».

Observer le gui pour mieux le connaître, c’est aussi évaluer les populations d’arbres et d’oiseaux indispensables à sa vie. C’est une tâche très importante pour la défense de la Nature dans la région, dans sa beauté et sa complexité.
Toutes les informations ici

Chambaran (38): naissance d’une nouvelle zone à défendre

Une nouvelle ZAD est ouverte, aux Chambarans, en voici les documents pour en cerner l’identité, qui se profile comme à mi-chemin entre celle de Notre-Dame-des-Landes et celle du Testet.

On trouvera les infos d’actualité de la ZAD des Chambarans sur le site zadroybon.wordpress.com.

Après des semaines de mobilisations de plus en plus massives et d’actions régulières sur le chantier, une nouvelle ZAD (zone à défendre) est née dimanche 30 novembre dans les Chambarans face au projet de Center Parcs. Cette occupation a été révélée à l’issue d’une balade sur la zone forte avec plus d’un millier de personnes.

Il est possible de rejoindre cette ZAD ou de se préparer à réagir et mobiliser immédiatement si la Préfecture décidait de passer en force et d’expulser la maison nouvellement occupée sans s’embarrasser de procédures. (Pierre et vacances, promoteurs du Center parc, possèdent dans toute la France et en Europe de nombreuses structures de loisirs et chaînes d’hôtel comme Adaggio Appart Hotel.)

Samedi prochain une marche au flambeau sur site est prévue.

Ci-dessous, un communiqué sur la journée du 30 nov. 2014 :

Communiqué « La forêt de Chambaran est à tou-te-s »

Dimanche 30 novembre, nous nous sommes retrouvé-e-s à plus d’un millier de personnes à Roybon (Isère) pour nous opposer au projet de Center Parcs et nous réapproprier la forêt des Chambaran, volée par Pierre & Vacances (30 ct / m2). En traversant le site du chantier, nous avons montré que cette forêt est à tou-te-s, et nous avons constaté qu’elle est aujourd’hui détruite à toute vitesse pour un projet qui, en plus d’être inutile, se réalise sur argent public dans un déni démocratique ahurissant (cf. résultats de l’enquête publique).

Notre promenade s’est achevée à la maison forestière de « la Marquise », propriété abandonnée de l’ONF, que nous occupons massivement à partir d’aujourd’hui et jusqu’à l’abandon définitif du projet de Center Parcs.

Cette maison nous servira de base arrière pour organiser notre lutte pour une forêt sans Center Parcs. Cette lutte est la sœur d’autres mobilisations et l’occasion de montrer que d’autres mondes sont possibles et existent déjà.

Nous appelons toutes celles et ceux qui le souhaitent à nous rejoindre : pour une nuit ou pour la vie, une lutte sur place ou à emporter, chacun selon ses moyens.

Ce n’est que le début.

ZAD partout !

Pierre, les vacances sont finies !

Un manifeste d’opposant-e-s publié il y a déjà quelques années et toujours d’actualité:

Nous nous opposons au projet de Center Parcs dans les Chambarans

Parce que nous refusons non seulement la destruction d’une zone humide, le ravage de l’environnement et de sa biodiversité, la mise en danger d’une nappe phréatique et le gaspillage d’eau et d’énergie, mais aussi …

Parce que nous refusons de voir les territoires continuellement transformés et détruits par cette fuite en avant imposée par les besoins de la société marchande. Parce que nous refusons d’être condamnés à déambuler de clôtures en barbelés.

Parce que nous refusons l’idée même de ces parcs à nature aseptisée où se joue une représentation caricaturale et folklorisée de vie que le touriste est venu consommer.

Parce que les forêts n’ont pas à être livrées au tourisme de masse ou même à l’écotourisme, dans le seul intérêt de faire tourner la société industrielle.

Parce que la liberté, la gratuité, la flânerie sont des valeurs que nous considérons comme fondamentales.

Parce que nous refusons les loisirs marchands imposés par une légion de communicants.

Parce que les forêts ont aussi été des espaces de vie, de subsistance, de retraite ou des refuges pour les en-dehors et les «indésirables».

La destruction méthodique de ces espaces en dit long sur l’esprit et les perspectives totalitaires de nos décideurs.

Parce que nous refusons que la notion d’espace sauvage ne soit plus qu’un vague souvenir dont seuls des écrits préservés dans nos bibliothèques permettraient de garder la mémoire.

Parce que tout lieu de vie non encore détruit et pollué par l’industrie et le commerce doit être défendu avec détermination.

Parce que le tourisme présenté comme un remplaçant écologique des usines délocalisées, induit autant de nuisances et de misère que ces dernières. Parce qu’aucune promesse d’emploi ne pourra jamais justifier la privatisation, l’aliénation et les destructions irréversibles de nos territoires.

Parce que le «sauvetage» des villages par la création d’emplois et de richesses est un leurre et un mensonge. Pierre & Vacances et ses amis politiques alliés et serviteurs s’unissent dans ce consensus du partenariat public-privé qui ne profite qu’à eux et à cette idéologie de la croissance capitaliste ravageuse qu’ils défendent ensemble.

Pour toutes ces raisons, nous continuons à lutter contre ce projet et nous vous invitons à le combattre et à prendre en main votre territoire et votre avenir.

Les Chambarans doivent rester ce qu’ils ont été durant toute leur histoire: une simple forêt !

« Je me rends compte à quel point les drogues m’ont démonté »

Voici un très intéressant article (des Inrocks) sur Pete Doherty, avec de nombreuses citations de lui au sujet des drogues, tiré d’une longue explication qu’il a faite dans un article (en anglais) pour The Independent.

C’est un article d’importance, parce que Pete Doherty, chanteur des Libertines et des Babyshambles, a été présenté pendant de nombreuses années comme le dandy type, accro aux drogues, artiste tourmenté mais créatif grâce aux paradis artificiels.

Il a désormais un regard critique et lucide sur cela, alors qu’il lutte pour décrocher (et l’on sait à quel point c’est difficile). S’il y parvient, il compte aider d’autres à faire de même.

Le titre de son article est justement : « A quiconque luttant contre son addiction, tiens bon – pour plus de dix ans j’ai été impuissant, mais il y a une porte de sortie ».

Pete Doherty raconte son passé de drogué

Ce n’est un secret pour personne: Pete Doherty consomme de l’héroïne depuis des années. Alors qu’il suit actuellement une rehab’ en Thaïlande, le chanteur des Libertines et des Babyshambles a accepté de retracer son passé de drogué au journal britannique The Independent.

Tout commence à l’âge de seize ans lorsqu’on lui offre un joint. “C’était du cannabis et ça m’a rendu un peu malade. A 17 ou 18 ans, j’ai déménagé à Londres. J’étais comme un lévrier hors de sa niche, projeté dans ce merveilleux et mystérieux monde des drogues”. Très vite, Doherty commence à fantasmer sur l’opium.

“A mes yeux, ce n’était pas une drogue sale de la rue, c’était une potion magique au sujet de laquelle on avait écrit. C’était Kubla Khan, Thomas DeQuincy [LTD: auteur des Confessions d’un mangeur d’opium], Oscar Wilde. C’était un aspect de leur monde qui m’attirait, le monde imaginaire des opiacés.”

Il en prend pour la première fois à l’âge de 22 ans. Mais il s’agit en réalité d’héroïne. “Je l’ai mise dans un joint et je l’ai fumée. Je me suis couché en espérant avoir tous ces rêves incroyables”. Si, au départ, l’Anglais est plus penché sur l’alcool que sur la drogue, la signature des Libertines sur un label va changer la donner:

“On a soudain eu des tonnes d’argent. Je me suis dit “ok, dorénavant je vais faire tout ce que j’ai toujours voulu faire”. Donc je me suis acheté un scooter et un appart. C’était la première fois que je ne créchais pas par terre chez des gens.

Je me souviens qu’après avoir signé pour notre premier album, on m’a offert une ligne de coke. J’ai rapidement commencé à me défoncer en fumant du crack. Carl [Barât, ndlr] n’aimait pas ça. Il ne supportait pas le crack ou l’héroïne, et il n’aimait pas les gens avec qui je traînais. Donc on s’est séparés.”

Très vite, la drogue lui fait vivre des “heures sombres“:

“Je prenais ma guitare et j’écrivais un morceau et je me disais que ouais, ça résolvait mes problèmes, personne ne pouvait rien me dire. Mais ça a cessé de fonctionner. Donner des concerts est devenu un cauchemar, et tous mes morceaux étaient si sombres, comment étais-je supposé les jouer si je n’étais pas défoncé? C’est là que j’ai su que j’avais besoin d’aide. Je suis allé aussi loin que je le pouvais.

La prochaine étape, si je ne me faisais pas aider, c’était de me suicider. J’en étais arrivé là. Quand tous les gens qui t’entourent, comme ta famille et une grande partie du monde, te disent que c’est de ta faute, te disent de te reprendre, de te faire couper les cheveux, etc… C’est plutôt dur d’envisager l’addiction comme une drogue”.

Quand il se penche aujourd’hui sur ces années d’addiction, Doherty explique saisir, enfin, à quel point il était “accro physiquement et mentalement“.

“Mais j’avais toujours cette impression ridicule que mon usage était “innocent”. Oui, j’étais allé en prison mais je n’étais pas arrêté tous les jours dans la rue en possession de drogues, donc je pensais que ça allait” confie-t-il, “Aujourd’hui, plus de dix ans plus tard, je me rends compte à quel point les drogues m’ont démonté.”

Doherty est donc actuellement en cure de désintoxication en Thaïlande, la première dit-il qu’il a décidée de suivre de lui-même et non contraint par son entourage. Il assure:

“Je crois que ma créativité va s’épanouir lorsque je serai clean. Il y a tellement de chansons que j’ai commencées et que je n’ai jamais finies et j’ai perdu tellement de temps avec les drogues.”

Son objectif principal une fois sorti du centre Hope où il passe ses journées: donner des concerts afin de récolter de l’argent pour aider des personnes droguées à se payer de bons traitements.

« Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles »

En Suisse, ce week-end, il y a eu un référendum organisé à la suite d’une campagne d’Écologie et population (Ecopop).

De quoi s’agit-il ? C’est ici assez particulier. En fait, au nom de l’écologie, Ecopop a mené campagne en faveur de ce qu’on appelle le malthusianisme, une idéologie qui considère que la source des problèmes est la surpopulation.

Ecopop demandait ainsi que la Suisse limite le solde migratoire annuel du pays à 0,2 % de la population : cela signifie que chaque année, 16 000 personnes au maximum auraient le droit de s’installer en Suisse.

A cela s’ajoute que la Suisse devrait, selon Ecopop, consacrer 10 % de ses fonds d’aides au développement au contrôle des naissance dans le tiers-monde.

Voici les arguments d’Ecopop:

La population mondiale connaît la plus forte croissance de son histoire: une menace pour la planète

De 1,6 milliard en 1900, la population mondiale a augmenté à 7 milliards aujourd’hui: elle a donc quadruplé. La capacité écologique de la planète est mise à rude épreuve, les ressources naturelles se font rares.

Les pays les plus pauvres sont le plus durement touchés

Dans les 50 pays les plus pauvres du monde, les femmes ont en moyenne 5 à 6 enfants, souvent dès l’âge de 15 ans. Un fait qui compromet la santé des mères et freine l’évolution économique et sociale de ces pays. Nombreuses sont les femmes qui aimeraient pratiquer la contraception, mais n’y ont pas accès. La pauvreté et le chômage poussent les habitants à émigrer en Europe ou aux Etats-Unis, la Suisse faisant partie des destinations les plus attrayantes.

Forte augmentation de la population en Suisse

Depuis que les dispositions régissant l’immigration de citoyens européens ont été levées en mai 2007, la croissance annuelle de la population est de 1,1% à 1,4% en Suisse. Il est possible d’en imputer près de 80% à l’immigration. Cela signifie que le nombre d’habitants augmente cinq fois plus vite environ que celui de l’Europe, un taux de croissance qui atteint des valeurs comparables à celle de nouveaux pays industrialisés comme l’Inde.

Le bétonnage de la Suisse fait surgir une nouvelle ville de la taille de Saint-Gall tous les ans. Dans 20 ans, nous nous retrouverons ainsi avec une vingtaine de Saint-Gall supplémentaires, c’est-à-dire une tous les 15 kilomètres entre Saint-Gall et Genève. Si on y ajoute l’habitat déjà existant, nous obtiendrons un couloir urbain continu dans le Mittelland. Densifier la construction peut, dans une certaine mesure, remédier à cette situation: cependant, c’est une façon de lutter contre les symptômes qui engendre de nouveaux problèmes.

Dégradation de la nature et de l’infrastructure en Suisse

Bouchons sur les routes, trains bondés, loyers en hausse, terres agricoles construites, disparition des espèces: la pression démographique réduit la qualité de vie et évince la nature.

Les limites d’immigration exigées sont compatibles avec celles de l’UE

En moyenne, le solde migratoire de l’UE entre 1997 et 2007 se situait à 0,26%; si on ne tient pas compte de l’Espagne, de l’Italie et de la Grande-Bretagne, il était même inférieur à 0,2%. La limite exigée de 0,2% est donc compatible avec celle de l’UE, l’immigration nette resterait plus élevée en Suisse que dans la plupart des pays européens.

Économiquement tolérable, assez de personnel qualifié

En moyenne, 1,1% de la population quitte la Suisse tous les ans. Avec une limite de 0,2% d’immigration nette, la population suisse pourrait se renouveler à raison de 1,3%. Ainsi, une proportion plus importante de personnel qualifié pourrait immigrer en Suisse que dans la plupart des pays européens.

Préparons notre avenir – consolidons les bases de notre existence!

Le planning familial volontaire dans les pays en voie de développement facilite leur évolution sanitaire, économique et sociale et ménage la nature. Limiter l’immigration en Suisse permet de conserver des terres agricoles et de laisser davantage de place à la nature et à l’homme.

Le référendum – les demandes d’Ecopop ayant été résumé sous la formule « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles » – a abouti à un échec : 74 % ont voté non. 1,9 million on voté non, 671 000 oui, la participation a été d’un peu moins de 50 %.

Pourquoi ? Tout simplement, parce que les gens ont bien compris que l’idée derrière tout cela, ce n’est pas la défense de la Nature, mais simplement le souhait de faire de la Suisse une sorte de gros bunker.

La société humaine mondiale connaît de profonds déséquilibres, et ces gens voudraient que la Suisse se maintienne à l’écart… Sauf que ce n’est pas possible, ni souhaitable, et les gens n’ont pas été dupes de la manip d’Ecopop.

Les médias ont d’ailleurs largement et facilement critiqué Ecopop et ses souhaits de couper la Suisse du reste de l’Europe. Tout cela est juste une question de stratégie pour garder ses gros sous: la Suisse aura-t-elle de bons coffre-forts bien remplis en fermant ses frontières un peu, moyennement, beaucoup, pas du tout?

SI l’on regarde les choses sérieusement, cela ne signifie pas bien sûr que la question de la population humaine et de son habitat n’est pas cruciale.

Si la planète doit redevenir bleue et verte, alors cela veut dire généraliser les sanctuaires et donc priver l’humanité d’interférence avec d’importantes zones. L’Amazonie, par exemple, doit devenir un sanctuaire.

Il est évident également que le bétonnage des pays, que ce soit la France ou la Suisse, doit être stoppé, et que cela va forcément avec une organisation différente des habitations.

La conception libérale où quelqu’un achète et construit où il veut car il peut appartient au siècle précèdent. Désormais, tout doit être organisé pour être en harmonie avec la planète.

Mais il serait faux de penser que c’est la croissance démographique le problème, alors que celle-ci est une conséquence de l’organisation sociale, économique, qui présuppose un certain rapport à la Nature.

Ainsi, si la Suisse est bétonnée, ce n’est pas en raison de l’immigration, mais de l’économie qui place des gens comme bon lui semble, en fonction des profits.

Pareillement, si des gens viennent par exemple de villages du Bangladesh pour vendre des fruits dans le métro parisien, ce n’est pas en raison de la croissance démographique, mais d’une situation sociale n’obéissant qu’aux lois du profit et de la destruction de la Nature.

La base de l’émigration, de l’immigration, c’est l’urbanisation massive aux dépens de la planète, et en fonction des besoins économiques des pays riches. Les bouleversements que cela implique jettent les gens dans un mouvement de migrations planétaires.

C’est pareil pour l’organisation des routes, qui dépend des besoins des entreprises : il faut être bien naïf, ou faussement naïf, pour penser comme Ecopop que l’immigration est la cause des bouchons sur les routes et des trains bondés !

C’est une question générale de mode de vie, de rapport à la Nature, d’une attitude profondément non harmonieuse de la part de l’humanité, comme le film Koyaanisqatsi le souligne si bien.

Le rapport aux chiens en Iran

Voici un extrait d’un article de RFI, intitulé Iran : l’homme et l’animal punis au nom de la pureté. Toutes les religions sont anthropocentristes, donc ce n’est pas vraiment l’Islam qui est vraiment intéressant ici.

Ce qui marque vraiment ici, c’est comment le mode de vie urbain balaie l’ancien rapport qu’il y avait avec les animaux. Les valeurs propres à une société se modifient, car les conditions de vie ont changé.

C’est évidemment un aspect à prendre en considération si on veut en arriver à la libération animale. Chaque pays a son évolution, et même certaines régions ont leur particularité, comme avec les combats organisés de coqs dans le Nord, ou la corrida dans le sud.

Il y a cependant également un autre aspect qui compte beaucoup. Les obscurantistes ont dans leur viseur ceux qui ont ouvertement modifié leur rapport aux animaux. C’est très important.

Car en France, on a beaucoup de gens timorés se plaignant d’être ostracisé en raison de leur végétalisme ou de leur végétarisme. Ces gens n’ont rien compris, car ce n’est pas eux la question, mais les animaux.

Ainsi, une personne défendant les pigeons sera tout autant dénoncée, voire plus, par les éléments les plus arriérés de la société. Pourquoi? Parce qu’ils remettent en cause le rapport aux animaux.

Voilà le coeur du « problème ». Il n’y a nullement une « végéphobie »: il y a en réalité une guerre à la Nature. Dans la mesure où le végétalisme, voire le végétarisme, apparaissent comme s’y opposant, ils présentent une menace.

Mais s’il se réduisent à un choix « individuel », à un simple régime alimentaire (ce qu’est le végétarisme par définition), alors cela devient de l’anecdote.

Trente-deux députés de l’Assemblée islamique ont demandé dans une proposition de loi que soient désormais punis tous ceux qui gardent chez eux des chiens ou les promènent en public.

Qu’en est-il de cette punition ? Rien de moins que 74 coups de fouets ou une amende allant de 300 à 3 000 euros assortie de la confiscation de l’animal, qui serait par la suite abandonné dans la nature.

Si dans leur proposition, les députés ont pris soin de ne réserver la flagellation qu’aux possesseurs de chiens, c’est pour ne pas reconnaître à l’animal en question un quelconque statut autre qu’un objet inapte à répondre de ses actes.

Cependant, les législateurs iraniens maîtrisent suffisamment le b.a.-ba du droit pour éviter de tels égarements.

Ils savent que si l’on peut sacrifier ou tuer un animal pour se venger ou le manger, on ne peut néanmoins pas lui imposer par exemple… la lapidation pour adultère, selon les lois en vigueur, ou la mutilation pour le vol de la nourriture, supplices cependant appliqués aux Iraniens qu’aucun mot ne peut qualifier et qu’aucun humain ne saurait tolérer de voir infliger à un animal.

Mais pourquoi le fait d’avoir un chien mérite-t-il aux yeux des législateurs iraniens de tels traitements ?

A cela la réponse des députés iraniens est sans ambages : faisant partie des animaux impurs d’après les préceptes islamiques, le chien ne peut pas coexister, non pas avec les hommes, mais parmi les musulmans qui incarnent selon la charia la communauté des purs par excellence, à la différence pratiquement de toutes les autres communautés ou de tous croyants considérés comme impurs et réduits en définitive au rang de non-humains.

C’est le cas de ceux qui, à l’instar des bahaïs ou des convertis ou encore des athées, n’ont aucun droit et dont les biens et le corps peuvent bien être confisqués et traités selon le simple désir et le libre arbitre des autorités.

Mais, une telle proposition ne fait que révéler l’inquiétude des dirigeants iraniens quant à l’évolution des mœurs d’une société urbaine, c’est-à-dire plus de 70% de la population iranienne, qui fait comprendre quotidiennement par ses manières d’être et de vivre-ensemble, y compris dans son rapport avec l’animal, qu’elle s’est bien écartée depuis belles lurettes des préceptes imaginés ou infligés par les autorités et que cet écart serait la possibilité même d’une ouverture qui dessinerait tôt ou tard la forme d’une nouvelle société.

Cette proposition de loi a provoqué la colère des amoureux des chiens qui ont réagi sur les réseaux sociaux en postant des photos avec leurs toutous préférés.

Des milliers de chamois et de mouflons abattus sans raison [Pétition]

Voici un appel lancé par le site Le bruit du vent,  qui lance des appels pour les chamois et mouflons du massif du Bargy en Haute-Savoie (lire ici une petite présentation et là une longue).

Au droit de chasser, il faut opposer le droit de vivre !

Alors que des projecteurs commencent à être pointés sur l’abattage de quelques bouquetins du massif du Bargy, chaque année, une dizaine de milliers de chamois et plusieurs milliers de mouflons sont tués par des chasseurs, dans la plus grande indifférence.

Décimer les grands herbivores des montagnes n’a aucun intérêt sanitaire, scientifique ou écologique, mais permet simplement de préserver une activité de loisirs qui fait tourner les business de l’armement, des 4×4, « des trophées de chasse », et collatéralement des pompes funèbres.

Pour s’expliquer, des chasseurs prétendent que tuer des animaux sauvages est indispensable au maintien des paysages de montagne. Sans chasse, les chamois et les mouflons proliféreraient, nous envahiraient, et dévoreraient toutes les forêts de France, à la manière de millions d’éléphants.

Curieusement, d’un autre côté, les éleveurs prétendent que faire venir des animaux domestiques sur les alpages est également indispensable au maintien des paysages de montagne, car sans moutons et sans vaches, les alpages seraient rapidement recouverts d’arbres. En résumé, sans la divine intervention humaine, la surface de la Terre serait, pour les uns, complètement désertique, pour les autres, une jungle chaotique. Quoi qu’il en soit, les deux parties semblent s’accorder sur le fait que la Nature doit son équilibre à l’Homme.

Pourtant, depuis le début de l’Anthropocène, la biodiversité ne fait que s’effondrer. Alors qu’il y a seulement 12 000 ans, aucun animal ne dépendait de l’humain, un vertébré sur deux serait aujourd’hui domestique.

Pour qu’un milieu sauvage subsiste, l’humain ne doit pas y intervenir, mais au contraire, s’y soustraire. Prétendre que les activités humaines seraient nécessaires au maintien de l’équilibre des écosystèmes n’est qu’un argument de mauvaise foi. L’arrivée des grands troupeaux domestiques et des quotas de chasse a modifié les équilibres des écosystèmes en faveur d’intérêts économiques, et à l’encontre de la biodiversité.

Dans une France qui fait vivre dix-neuf millions de bovins domestiques et soixante-cinq millions d’humains, il est insensé de nous faire croire qu’une centaine de milliers de chamois et que quelques milliers de mouflons doivent impérativement être régulés par nos soins ; et que sans la chasse, ces animaux auraient un impact catastrophique sur l’environnement.

Nous enfermons des vaches par centaines dans des usines, remplaçons les forêts par du béton, les poissons par du plastique, produisons des milliards de voitures, faisons sauter par mégarde des réacteurs nucléaires ; et ce seraient quelques frêles mangeurs d’herbe, six cent cinquante fois moins nombreux que nous, qui menaceraient nos écosystèmes ?

Il est délirant de croire que sans les chasseurs, nous devrions faire face à une invasion terrestre de chamois et de mouflons, animaux au biotope très spécifique. Chez de nombreuses espèces d’ongulés, la fécondité des femelles est dépendante de la densité de la harde ; les vagues de froid et de chaleur, les sécheresses, les avalanches, les parasites et les virus, les rapaces, les loups, les renards et autres prédateurs condamnent de nombreux herbivores.

Depuis toujours la Nature s’autorégule sans l’aide de l’Homme, mais nos civilisations s’obstinent à vouloir maîtriser la Nature dans sa globalité, et sont condamnées à échouer, car la brutalité humaine ne pourra jamais s’accorder à la subtilité des écosystèmes.

Composé, au bas mot, de milliards et de milliards et de milliards de particules interagissant entre elles, un écosystème sera toujours trop complexe pour être mis en équation. N’en déplaise à notre orgueil, la biologie et ses composantes épidémiologiques ne font que balbutier. Ainsi, dans le petit massif du Bargy, en 2013, l’Etat estimait, suite à une expertise minutieuse, le nombre de bouquetins à 300 ; l’année d’après, suite à une « opération de vide sanitaire », ces 300 individus étaient abattus, et dans le même temps, 400 bouquetins supplémentaires apparaissaient subitement, venus de nulle part, comme par magie.

Les bouquetins étant peu farouches et nettement plus faciles à observer que les autres ongulés, toutes les estimations de population d’animaux sauvages ne seraient-elles donc pas dénuées de pertinence ? Et avec elles tous les quotas de chasse, qui ne reposent que sur des spéculations d’apprentis sorciers ? La comptabilité et les raisonnements cynégétiques ne seraient-ils pas qu’une vaste faribole ? Autonome depuis des milliards d’années, la Nature n’a pas besoin de l’Homme comme gestionnaire.

Toutefois, afin de prévenir de rares et éventuelles épizooties (souvent importées des élevages domestiques intensifs : piétin, brucellose, kératoconjonctivite…), il est raisonnable d’organiser un minimum de surveillance sanitaire de la faune sauvage, mais cette vigilance ne nécessiterait-elle pas les compétences reconnues de biologistes et de vétérinaires, plutôt que les compétences aléatoires de chasseurs et les considérations intéressées de leurs fédérations ?

En France, les herbivores sauvages ne nous menacent pas, ne menacent pas nos forêts, ne menacent pas nos terres agricoles, ne représentent pas une part déterminante de notre alimentation. En dehors de contextes sanitaires particuliers, nous n’avons donc pas de véritables raisons de les abattre.

Les herbivores sauvages ne s’attaquent à aucune autre espèce animale ; l’agressivité leur est étrangère ; ils sont pacifiques, au moins autant que Gandhi, et ne méritent pas que nous leur réservions des actes de cruauté qu’ils sont incapables de commettre.

L’humain est aujourd’hui en position de force, et abuse de la faiblesse des autres formes de vie. Il est de notre devoir d’écouter nos cœurs, et de donner aux animaux que nous maltraitons gratuitement, des droits.

Les chamois et les mouflons pourraient vivre dans une relative quiétude. Les chasseurs leur imposent un quotidien fait de craintes, tirent même en plein hiver, dans la neige, lorsque les conditions de survie sont les plus difficiles, et tuent prioritairement les animaux les plus jeunes.

Ce n’est parce qu’un acte est couramment accepté qu’il est juste. L’habitude aveugle, et fait oublier la cruauté, autrefois parfois nécessaire, de certaines de nos coutumes. Au cours de son histoire, l’humain a su remettre en cause, et parfois même abolir, certaines injustices admises par l’opinion.

Aucun argument recevable ne justifie la chasse des grands herbivores emblématiques des Alpes. Afin d’élargir le champ d’application de l’éthique humaine, la loi doit donc, à l’instar du Bouquetin, protéger le Chamois et le Mouflon.

Contre la chasse aux chamois et aux mouflons, vous pouvez signer cette pétition.

« Un nouveau contrat de domestication »

Voici le type d’informations sur lequel il faut accorder une grande attention. Le réformisme de la protection animale est suivi pas à pas par l’industrie de l’exploitation animale, qui adapte son discours en fonction. Seule la libération animale peut déborder cette tactique, car attaquant sa base même.

Voici donc un article tiré de La France agricole, qui tente de contribuer à l’élaboration d’une ligne face aux médias, pour convaincre l’opinion publique… Les choses sont très claires, dans un cynisme net, dans une logique sans discussions. Comme on peut le voir, c’est un système de pensée, un système économique… Une telle chose ne saurait être réformée.

Relations hommes et animaux

Un nouveau contrat de domestication

L’observatoire des habitudes alimentaires du Cniel [Cniel : Centre national interprofessionnel de l’économie laitière] organisait ce jeudi à Paris un colloque sur la modernité des relations entre hommes et animaux. Sans tomber dans l’assimilation de l’homme et l’animal, les participants ont souligné qu’il faudra renouveler le contrat de domestication des animaux.

L’intervention du philosophe François Wolf lors du colloque a replacé les termes du débat qui traverse aujourd’hui la société française, fortement alimenté par les défenseurs de la cause animale. « L’animalisme peut se définir par la valeur accordée à l’animal en tant que tel. Il existe de plus en plus à mesure que l’animal existe de moins en moins. Il fait que l’animal aujourd’hui est vu soit comme une victime, soit comme un compagnon ».

L’égalitarisme entre l’homme et l’animal « n’a pas de sens »

L’égalitarisme entre l’homme et l’animal que prônent nombre de de défenseurs de la cause animale « n’a pas de sens », selon le pilosophe. Il révèlerait la profonde inquiétude générée par notre modernité. « Nous ne savons plus qui nous sommes, qu’est-ce qui nous distingue des animaux ? Pourtant on ne gagne jamais à confondre, à assimiler. On gagne à distinguer, à différencier, à spécifier. »

Selon François Wolf, le rapport entre les hommes est fait d’égalité et de réciprocité. Alors quelle réciprocité attendre du loup et de l’agneau ? « Il n’est pas moral d’élargir la communauté des hommes aux animaux.

Mais plutôt que de parler de droits des animaux, il faut parler des devoirs que nous avons envers eux. Suivant le type d’animaux, animaux de compagnie, animaux de rente, animaux sauvages, ces devoirs varient : affection, protection, nourriture, maintien de la biodiversité, respect de l’environnement… Il n’est pas immoral en retour d’attendre de la nourriture, du travail, de la viande, parfois de l’affection. »

« Face aux médias, le discours à établir est complexe »

Mais est-ce que cela va jusqu’à nourrir les pigeons parisiens ou les loups dans les Alpes ? « Entre les animaux et nous, c’est du donnant-donnant ». « Face aux médias, le discours à établir est complexe. Il y a deux camps parfois difficilement réconciliables ».

Les mots d’élevage concentrationnaires sont ainsi de plus en plus utilisés. Comment faire pour dialoguer ? « Sans aller jusqu’à ces extrémités, certaines évolutions radicales des modes de production interrogent de plus en plus. Quand les animaux sont considérés comme des machines, il y a rupture du contrat d’élevage. »

Face à cette rupture réelle, le contrat implicite de domestication est à reconstruire, surtout quand il s‘agit d’élevage intensif. « Mais ce sont aux scientifiques de définir au regard des connaissances actuelles les impératifs biologiques des espèces. »

Tout en rejetant nettement l’idée que l’homme est un animal comme les autres ou que l’animal est un humain comme les autres, idées qui fleurissent en ce moment dans la presse, les débats ont souligné que les règles de bien-être dans les élevages seraient amenées à évoluer face à une demande qui s’inscrit durablement dans la société et dans les débats politiques quels que soit les partis politiques.

Reacción Salvaje contre la grande entreprise de ciment Cemex

En Amérique du Sud, les actions en faveur de la libération animale continuent, le plus souvent dans un esprit ouvertement primitiviste. Voici un communiqué du Mexique.

État de México.

L’industrie de l’infrastructure est l’une de celles qui menacent le plus la nature sauvage dans son ensemble.

A travers la continuelle construction de ponts qui traversent les ravins en détruisant les écosystèmes environnants, l’avancée frénétique des routes qui inondent la terre de ciment hydraulique, les métropoles généralisent la tâche grise de cette civilisation pourrie.

Tous les jours, des attentats sont commis contre la Terre et contre les animaux qui vivent sur elle, nous compris.

L’invasion du progrès techno-industriel brise le fragile équilibre écologique lorsqu’il dévaste des forêts entières, quand il oblige les animaux sauvages à abandonner leur milieu et les conduit à l’extinction forcée ou à la domestication par les humains.

Les rivières sont enfermées dans des conduites ou dans des barrages gigantesques, l’air pur est pollué par les voitures qui circulent sur les autoroutes, les antennes électriques et de communication se dressent telles de sombres cauchemars au-dessus de nos têtes.

Et en ce qui concerne les êtres humains, la civilisation nous a pervertis et nous a forcés à abandonner la sagesse primitive héritée de nos ancêtres, faisant chavirer nos modus vivendi vers l’artificialité et nous convertissant en quelque chose de totalement opposé à ce que nous étions auparavant.

Le système nous a condamnés à abandonner notre vie dans la nature, pour nous immerger à la place dans une réalité artificielle, à vivre comme des morts dans des villes grises et tristes, infectées par la manipulation des médias, la loi des marchés et l’absurde.

Ce que génère l’industrie de l’infrastructure, c’est le déplacement du sauvage et du naturel vers le civilisé et le mécanique.

Pour ces raisons, parmi d’autres, comment se peut-il que certains ne comprennent toujours pas les attaques directes contre ce type d’industries ? Nous autres nous sommes réveillés et avons pris nos distances des « revendications politiques et sociales » de toujours, pour nous orienter vers l’attaque frontale envers des aspects plus réels. La politique ne nous importe pas, ni les revendications sociales. Ce sur quoi nous nous concentrons, c’est à faire la guerre à tout ce qui induit la civilisation et le progrès invasif, tout comme le firent nos ancêtres sauvages.

Par la présente, nous revendiquons une action contre la grande entreprise de ciment Cemex de l’avenue Gustavo Baz, à Tlalnepantla de Baz, le 15 novembre de cette année.

Nous avons déposé un objet incendiaire sur les câbles d’alimentation en énergie électrique de ladite entreprise et, à l’ombre d’un arbre de Pirul, nous avons vu comment notre préparation prenait, s’étendait et consumait l’objectif en générant des dégâts matériel, laissant un message clair : nous continuerons !

Reacción Salvaje
Groupuscule “Jusqu’à ta mort ou la mienne!”

« Sentience: animal project »: une BD pour réveiller les consciences

Chaque personne devrait s’épanouir sur le plan artistique. Dans cette société, c’est malheureusement difficile, aussi les gens qui ont pu avancer en ce sens ont de grandes responsabilités. Il ne s’agit pas tant de faire de la propagande (même s’il faut en faire), que de véritables œuvres, ayant un contenu allant dans le bon sens.

Nous avions parlé il y a peu de la bande dessinée américaine Liberator (voir La bande dessinée américaine « Liberator » et Liberator – Salvation of innocents avec l’interview de l’auteur).

Voici un jeune auteur français lançant un appel pour une bande dessinée intitulée « SENTIENCE T1: Animal Project », définissant celle-ci comme « La bande-dessinée qui réveille les consciences ».

C’est un projet ambitieux, dont on peut voir déjà quelques images d’une qualité certaine sur un site expliquant le projet et appelant au soutien financier.

Même si on peut ne pas forcément apprécier le style de la BD, son scénario, son approche, etc. force est de constater qu’il y a là quelque chose qui va dans le bon sens, sur une bonne base. On notera d’ailleurs qu’en cas de succès, pour chaque BD vendue, 50 % des droits d’auteur seront reversés à l’association PRO ANIMA, opposée à la vivisection.

Voici une présentation de l’auteur, qui a raison: c’est une noble cause!

Daewood : Scénariste à l’origine du projet

J’ai 28 ans, je travaille dans la vidéo et je suis passionné depuis toujours par le cinéma et la bande-dessinée. Bien qu’étant un grand ami des bêtes, je ne me suis réellement intéressé à la cause animale qu’après avoir visionné une vidéo « choc » sur Internet, sur les conditions d’élevage notamment. Cette vidéo a été un véritable déclic. Suite à cela, j’ai effectué de nombreuses recherches et ce que j’ai découvert m’a terrifié. Bon nombre d’animaux vivent un véritable enfer au quotidien… j’ai depuis totalement changé mon mode de consommation.

Aujourd’hui, j’aimerais donc apporter ma pierre à l’édifice, amener une nouvelle réflexion sur la sensibilité animale et tenter de faire évoluer les esprits. Avec tout ce qu’il peut se passer aujourd’hui entre l’expérimentation animale, l’élevage industriel, le trafic d’animaux… toute cette souffrance que l’homme peut infliger aux animaux, et lorsque j’entends encore des personnes nier les faits, il m’apparaît comme essentiel de dévoiler certaines vérités et d’impliquer les futures générations.

C’est ainsi qu’est né le projet SENTIENCE. Sous couvert du genre science-fiction, j’ai pu élaborer un scénario solide, riche en rebondissements et basé sur des faits réels.

Mon but : Vous faire vivre une aventure palpitante tout en amenant une vraie réflexion sur la sensibilité animale.

Aujourd’hui, la meilleure chance de Sentience d’exister, c’est vous…C’est un projet engagé en faveur d’une noble cause qui a mon sens, nous concerne tous. Je m’engage également à reverser 50 % de mes droits d’auteur au profit d’associations de défense animale.

Pétition contre la consommation de viande de chats et de chiens en Suisse

Hier, l’association suisse SOS chats de Noraigue a remis au palais fédéral de Berne une pétition contre…. le fait qu’en Suisse on puisse manger des chats et des chiens… Voici la présentation par l’association, qui avait rassemblé en 2008 270 000 signatures contre le commerce de peaux de chats, interdit finalement en 2013.

pétition contre la consommation de viande de chats et de chiens

SOS CHATS Noiraigue a lancé à fin août une pétition contre le commerce et la consommation de la viande de chats et chiens en Suisse. A ce jour, elle récolté plus de 14 000 signatures.

Cela peut être étonnant mais en Suisse le commerce de la viande de chats et chiens est autorisé et le but de la pétition est de faire changer cela.

La viande de chiens est principalement utilisée pour faire des saucisses et de la graisse contre les rhumatismes et la viande de chats est consommée plutôt en famille et cuisinée comme un lapin pendant la période de Noël, en particulier dans les cantons de Berne, de Lucerne et du Jura.

Madame la conseillère fédérale Doris Leuthard et l’Office vétérinaire fédéral estiment que c’est une vieille tradition qui ne peut être abolie que par une campagne qui débouche sur le dépôt d’une motion au parlement.

Après avoir obtenu l’interdiction du commerce des peaux de chats en 2013, SOS Chats Noiraigue veut aussi interdire le commerce et la consommation de la viande de nos animaux domestiques.

Certes, ceux-ci ne sont pas considérés comme une denrée alimentaire et ne peuvent donc théoriquement ni être vendus ni donnés pour être mangés. Mais il n’y a pas d’interdiction formelle et donc pas de sanction. Il n’est en outre pas interdit de manger son propre chien ou chat.

La pétition veut faire changer cela afin que la loi prohibe clairement de tels agissements. Ceux-ci sont indignes d’un pays civilisé, qui reconnaît la place des animaux de compagnie et dans lequel personne ne meurt de faim.

Tout cela peut sembler bien étrange, mais l’exploitation animale prend des formes diverses selon les pays, selon le climat, les cultures, etc. Cela ne doit en rien amoindrir la dimension universelle du véganisme.

Rien ne saurait plus raciste que de penser par exemple que telle ou telle population « indigène », en Amazonie ou en Alaska, aurait le « droit » d’en rester à l’exploitation animale en raison de sa « culture ». L’ethno-différentialisme et le relativisme n’ont pas leur place dans l’affirmation universelle des droits des animaux.

Pour autant, il serait bien sûr faux de ne pas étudier comment et pourquoi l’exploitation animale a pris telle ou telle forme, à tel ou tel endroit. Parce que si on ne connaît pas les ressorts de l’exploitation animale, on ne peut pas l’abolir, la dépasser à l’échelle de la société…

Par exemple, beaucoup de médias français ont parlé de cette pétition suisse. Cela ne leur coûte rien, cela ne présente aucun danger, parce qu’en France, on ne peut pas manger de chats ou de chiens selon la loi. Par conséquent, les médias peuvent très bien rejeter cet aspect précis de l’exploitation animale (surtout au nom du maintien des « animaux de compagnie »). Mais c’est une question de situation.

On ne peut pas lutter contre l’exploitation animale de la même manière dans chaque pays, parce que le contexte est différent – même si bien sûr finalement il s’agit de la même cause universelle.

De Femina à la zad du Testet, un même rapport aux animaux

Peut-on faire, en 2014, comme si le véganisme n’existait pas? Bien sûr on peut le faire, de manière abstraite, intellectuellement parlant, si on mène une vie tout ce qu’il y a de plus traditionnel, selon les normes dominantes en France.

Mais dans les faits, on entend tout de même parler du végétalisme, voire des vegans, parce que la question animale, celle de la Nature, est en travail dans la société. La vie elle-même ramène cela au premier plan. Voici un exemple parlant avec un dessin issu de la revue version Femina, totalement conformiste (cliquer pour avoir l’image en un peu plus grand)

La contradiction entre la vie naturelle et le cynisme est ici flagrant, montré jusqu’à l’absurde. La haine à l’encontre des pigeons ne peut qu’aboutir au cynisme le plus complet. Voilà pourquoi la défense des pigeons a tellement d’importance également; ce sont nos premiers amis dans les villes.

En voici un autre exemple, avec ce qu’on retrouve dans le programme de « Sème ta ZAD« , qui se déroule au Testet.


Cela n’a rien de révolutionnaire, bien au contraire. On a là un programme digne des années 1930, dans l’esprit des « pionniers » colonisant l’Amérique.

La planète affronte le réchauffement climatique, les animaux du monde entier attendent que l’humanité cesse sa guerre à la planète, et il faudrait reprendre le mode de vie du moyen-âge en vivant en « solitaire » dans des petites « communautés », en « oubliant » le reste?

C’est inacceptable, et c’est vraiment tenter d’échapper aux exigences de notre époque. Il faut changer le monde, pas moins, et non pas aller se réfugier quelque part en s’imaginant loin de tout, en s’inventant une vie dont les valeurs, au final, sont juste celles de l’ordre dominant, en moins perfectionné, en moins poussé.

Ces deux exemples, témoignant de l’esprit de l’exploitation animale, le montrent bien: que ce soit des gens suivant la mode dans les villes ou se réfugiant dans des « zads », le rapport aux animaux est, au fond, le même…. Et par conséquent, c’est inacceptable : le 21ème siècle doit être celui de la libération animale, de la libération de la Terre!

Un magasin bio fait sa « pub » avec des chevaux

Il est très important d’étudier son environnement, y compris urbain. Par exemple, jamais une mairie ne devrait pouvoir organiser l’élagage d’arbres dans une rue sans que la défense des oiseaux ne soit exercée par un groupe local.

Voici une information qu’on nous a fait parvenir et qui témoigne d’une observation critique et juste d’un endroit. Il s’agit en l’occurrence de l’ouverture d’un magasin bio dans le treizième arrondissement de Paris.

Jusque-là, on voit mal ce qu’il peut y avoir d’intéressant, à part un aspect pratique peut-être. Mais ce qui frappe, déjà, c’est que l’avenue d’Italie compte déjà une boutique Dia, deux Monoprix, une supérette et un magasin Carrefour, une supérette Leader Price, un magasin Naturalia et quatre épiceries indépendantes, sans parler des cinq autres supermarchés dans les rues adjacentes.

Trois ont moins d’une année, à quoi s’ajoute donc maintenant le magasin « Bio c’ bon ». Dans l’idée, il faut voir que selon le Canard enchaîné c’est d’ailleurs la stratégie de cette chaîne.

Le journal hebdomadaire affirmait ainsi il y a peu que la chaîne ouvrait systématiquement à côté d’une autre magasin bio, en quelque sorte pour tenter de récupérer la clientèle, et que sa base financière était extrêmement précaire, qu’il s’agissait d’une sorte de « coup financier » organisé par Marne&Finance, tournée normalement vers les biens immobiliers.

On peut se demander si un tel « coup » est vraiment faisable, car il y a quand même déjà 41 « Bio c’bon » en Île-de-France, ce qui n’est pas rien. En fait, c’est juste une expression de la dimension commerciale du bio en France.

Le bio est bien entendu toujours commercial.

Mais il y a une différence d’approche culturelle. Ainsi, le pourcentage de territoire agricole dédié au bio est de… 1,1 % en France. La France étant un pays avec une forte agriculture, c’est quasiment rien en proportion, mais c’est important en quantité, ainsi cela fait déjà plus en termes d’hectares que l’Autriche, dont l’agriculture est bio à… 19,4 %.

Seulement, il y a évidemment une différence d’impact culturel entre un pays dont pratiquement rien de l’agriculture n’est bio, et un pays où 1/5 l’est. C’est une question d’influence sur la vie quotidienne.

Le magasin « Bio c’bon » fournit donc du bio, mais il peut ouvertement se présenter comme étant une démarche pour la santé, et s’arrêter là sans avoir aucunement le besoin d’assumer une dimension « alternative ».

L’inauguration du nouveau magasin en témoigne : on avait un stand de gonflage de ballons à l’hélium à l’entrée.

A côté du stand, sans surveillance à part le préposé aux ballons bien entendu vite débordé par les enfants, deux pauvres chevaux affrontaient le vacarme d’une énorme avenue très fréquentée, les actions désagréables sans recul des enfants (et on ne peut pas compter sur les parents pour empêcher cela, comme lorsque les pigeons sont systématiquement agressés).

Les cheveux avaient même encore du matériel d’équitation posé sur eux !

Bref, c’est lamentable… et encore une fois, très révélateur. En France, il y a une guerre dans les magasins bios, entre les historiques avec leur côté très « illuminé » comme en témoignent les journaux gratuits distribués, et une nouvelle génération directement commerciale…





Sur l’origine non écologiste de « l’écologie politique » en France

Avant de regarder plus en avant la pensée de Pierre Moscovici, voici une présentation vraiment très intéressante du lien ayant existé entre lui et Alexandre Grothendieck. Au-delà de la dimension intellectuelle (par ailleurs plus ou moins incompréhensible avec son jargon universitaire), il faut surtout voir la dimension culturelle.

Ce que dit l’auteur de l’extrait publié ici, c’est que l’écologie (en France) est le produit non pas de gens défendant la Nature, mais d’une critique de la technologie. C’est très vrai et cela révèle bien des choses! On le voit même aisément avec la critique de la science ayant existé dans les années 1930, dont est issu le pétainisme avec son fameux « la terre elle ne ment pas ».

Comprendre cela permet de voir que les « zadistes » ne sont nullement des gens « nouveaux » ayant « choisi ». Ils sont le fruit de tout un arrière-plan culturel.

L’article ci-dessous consiste en mémoire en Sciences Sociales (Mention Histoire des sciences, technologies et sociétés) intitulé « Les années 1968 et la science Survivre … et Vivre, des mathématiciens critiques à l’origine de l’écologisme », qu’on peut lire en ligne ici.

« Le discours écologiste de Survivre possède un statut similaire lorsqu’il proclame l’adéquation entre écologie et révolution ou dessine le tableau utopique d’une société écologisée.

Pourtant, la légitimité conférée aujourd’hui aux questions écologiques oriente les entretiens vers un discours plus consensuel, la valorisation d’une sensibilité écologique faisant parfois pendant au silence entourant la critique de la science ou de l’expertise.

Toutefois, j’ai été frappée par la complexité des positions des personnes les plus impliquées dans Survivre.

Tandis que l’Histoire des Amis de la Terre de P. Samuel rappelle aux plus jeunes l’époque où l’association défendait une position moins gestionnaire, nombreux sont ceux qui ont renoncé, avec Survivre, à aborder directement la question écologique.

Ces entretiens m’ont appris la réticence initiale vis-à-vis de la «mentalité écologique» de ceux qui tenteront de la définir comme l’opposé de la «mentalité technicienne» avant d’en faire une critique étayée.

Corroborant l’impression que donne la lecture des bulletins de liaison, ces entretiens montrent que la sensibilité écologique était plus ancrée dans les groupes provinciaux de Survivre, dont elle fut le moteur premier de constitution (…).

Les mathématiciens de Survivre tissèrent des liens étroits avec l’ethnologue Robert Jaulin et le spécialiste de psychologie sociale – par ailleurs historien des sciences – Serge Moscovici, interactions qui semblent se retrouver dans Leur alliance [qui] reproduit de façon inversée celle du groupe [de mathématiciens appelé] Bourbaki et du structuralisme.

Unis dans un combat contre les prétentions unitaires d’une science totalisante, étouffant l’individu dans les mailles de ses structures, ils se font ensemble les défenseurs du sujet et de la subjectivité.

Au sein du mouvement écologique naissant, ils défendent ce que Jean Jacob nomma un «naturalisme actif», invitant à reconsidérer la coupure nature/culture plutôt que luttant pour la protection d’espaces naturels vierges.

Enfin, ils partagent la recherche d’une science «ordinaire», exigence que Moscovici portera sur le plan académique au colloque sur «L’unité de l’homme».

Sur le plan intellectuel, l’écologie – qui trouve alors ses lettres de noblesse dans les ouvrages de Serge Moscovici – semble ainsi émerger en réaction au structuralisme dominant (…).

Enfin, on l’a vu, il existe un lien entre l’engagement de ces scientifiques critiques et la naissance d’un mouvement d’écologie politique, également largement influencé par le mouvement naturaliste, que nous avons évoqué à plusieurs reprises.

Les naturalistes occupant traditionnellement le créneau de la protection de la nature et leur engagement étant intimement lié à leur profession, on peut émettre l’hypothèse, qui resterait à vérifier, selon laquelle l’émergence d’un mouvement radical d’écologie politique remettant en cause l’expertise scientifique aurait contribué à déplacer les enjeux et à modifier l’engagement naturaliste et le développement de l’ensemble du mouvement d’écologie politique, jusqu’ici peu étudié.

L’histoire du mouvement d’écologie politique est peu connue.

Principalement explorée par celle des partis politiques, elle l’est peu en ce qui concerne ses débuts.

Dominique Allan-Michaud, Jean Jacob, Yves Frémion, Pierre Samuel et Claude-Marie Vadrot ont cependant contribué à en poser de solides jalons.

L’histoire du Ministère de l’Environnement nous est restituée par les travaux de Florian Charvolin et Pierre Lascoumes, celle de l’écologie comme discipline scientifique par ceux de Jean-Paul Deléage et de Jean-Marc Drouin.

S’il existe peu de travaux portant sur les débuts du mouvement d’écologie politique, il ne semble pas non plus que les recoupements de toutes ses histoires aient été envisagés alors qu’ils semblent centraux. »

« Le Nord et l’écologie »

Rien n’est possible sans continuité et sans ancrage local. On peut tenter de contourner cela comme on veut, mais en définitive on n’y coupe pas: pour pouvoir s’adresser aux gens, il faut… les connaître, et disposer d’une crédibilité certaine.

Cela prend du temps, cela demande du travail; cela signifie ouvrir des perspectives, se remettre en cause, étudier la réalité concrète et être capable d’en déceler les possibilités.

Voici un nouvel exemple de cette question d’ancrage locale avec un article de l’amicale progressiste, de Lille.

Il y a quelques jours sortait le classement 2014 des départements selon plusieurs critères écologiques. Le classement est établi par le magazine La Vie et, sans prendre tout ce qui y est affirmé pour argent comptant, il est intéressant de voir ce qui y est dit.

Tout d’abord, l’étude montre que l’année dernière, avec sensiblement les mêmes critères, le Nord se trouvait à la 38e place (sur 94 départements) alors qu’il a, cette année, régressé à la 47e place. Voyons comment cela se traduit au niveau des différents critères pris en compte.

Commençons par la qualité de l’air (avec 11 indicateurs) et la qualité de l’eau (l’eau de consommation mais aussi les eaux de baignade et des milieux naturels). L’année dernière, le Nord se trouvait à la 92e place pour la qualité de l’eau, tout comme cette année.

Pour ce qui est de la qualité de l’air, notre département se trouvait à la 86e position en 2013 tandis qu’en 2014, il descend à la 92e position. Avec les seules données disponibles, il est difficile de dire si ce résultat est dû à une dégradation de la qualité de l’air ou si d’autres départements ont amélioré la leur, entraînant, de fait, la baisse de la note du Nord.

Cependant, on ne peut pas discuter le fait que les résultats du Nord soient désastreux dans ce domaine. Cela montre évidemment l’héritage de la forte industrialisation du département. Mais cela résulte aussi probablement de l’agriculture intensive, car bien qu’on y pense pas tout de suite, le Nord est une région d’agricole.

On peut également évoquer le tissu urbain dense mais aussi l’étalement urbain et, par conséquent, une pollution importante par les gaz d’échappement. De plus, le Nord étant à l’intersection de la Belgique, de l’Angleterre et de Paris, il constitue un axe de transport très fréquenté.

Parallèlement à cela, il y a une mesure de la production d’énergie renouvelable. Alors que notre département était en 4e position l’année dernière, il chute à la 21e cette année. Que signifie cette dégringolade ? Tout d’abord, on peut remarquer qu’il y a eu un changement des critères d’évaluation.

Mais ces critères concernent tous les départements. Peut-être d’autres départements ont fortement développé leurs dispositifs de production d’énergie renouvelable. Ou peut-être y a-t-il eu un véritable renoncement de ce côté. Pour en savoir plus, il faudrait étudier plus précisément l’état des lieux dans notre département.

Pour revenir à l’héritage de l’industrialisation du Nord, un autre critère donne des indications : la gestion des déchets. Dans ce classement, la gestion des déchets est mesurée par la collecte et la valorisation des déchets ainsi que par la gestion des sites pollués. Cette année, tout comme l’année dernière, le Nord est en 88e place.

Ce mauvais résultat peut donc être imputé à une mauvaise gestion des sites pollués (comme les anciens sites industriels) mais pose aussi la question de la collecte des déchets. Ce dernier point demande une étude sérieuse du business juteux des déchets et de la propreté.

Par contre, un autre critère tend à montrer que la pollution liée à l’agriculture pourrait baisser à l’avenir. Alors que, l’année dernière, notre département était classé en 81e place pour le développement de l’agriculture biologique, il atteint maintenant la 60e place.

De tous les critères, c’est celui pour lequel le Nord progresse le plus. Toutefois, il faudrait étudier quels sont les critères pour être certifié biologique. Mais ce résultat reste intéressant car il montre que, puisque l’agriculture biologique se développe, c’est que de plus en de gens consomment des produits biologiques.

Ce point est d’ailleurs renforcé par le critère de consommation durable. Il évalue le nombre d’AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et la part de consommation de produits locaux. Alors que notre département était à la 6e place l’année dernière, il est à la 5e place cette année. Malgré la faible progression, le Nord reste en tête dans ce domaine.

Là encore, cela traduit l’engouement des nordistes pour l’agriculture biologique mais aussi pour les produits locaux. Finalement, cela montre que l’agriculture intensive – comme le sucre Beghin-Say par exemple produit à partir de betteraves à Escaudœuvres – a permis de favoriser les circuits courts.

En plus de tous ces critères, la protection de la biodiversité est évaluée. Ce critère est composé de nombreux indices : pourcentage d’espaces protégés, abondance des oiseaux communs, abondance moyenne de papillons par jardin, taux de participation aux observatoires naturalistes et grand public et pourcentage de sols artificialisés.

Pour ce critère, le Nord est passé de 2e l’année dernière à 6e cette année. Malgré une perte de 4 places, le Nord reste plutôt en bonne position.

Les nombreux éléments pris en compte font qu’il est difficile de voir ce qui est en progression ou en régression. Cependant, le fait de mesurer le taux de participation aux observatoires est intéressant dans la mesure où un taux important traduirait un intérêt certain pour le sort des animaux. Ce qui serait une dimension très positive. Mais il est impossible de tirer de telles conclusions uniquement avec les données de cette étude.

Enfin reste le critère est dit « Agenda 21 ». Ce critère évalue les politiques locales de développement durable. Tandis qu’en 2013, le Nord se trouvait en 4e position, cette année, il est en 7e position. Concernant ce critère, on peut se demander à quel point il est significatif vu les scores très bas obtenus pour la qualité de l’eau et de l’air et la gestion des déchets ainsi que les scores en forte baisse de la production d’énergie renouvelable. Là encore, cela demande un exmane plus attentif.

En conclusion, l’étude ne dépeint pas un tableau favorable à l’écologie dans le Nord. C’est d’autant plus regrettable que le Nord est le premier département, avec le Pas-de-Calais, à avoir eu une présidente du conseil régional, Marie-Christine Blandin, qui faisait partie d »un parti écologiste, Les Verts.

L’étude montre donc les points faibles et les défis que le Nord doit encore relever. Mais elle montre aussi des aspects positifs, des pistes sur lesquelles le Nord peut s’appuyer pour développer encore plus l’écologie.

Décès de Serge Moscovici

Il y a une semaine est mort Serge Moscovici. Né en 1925, c’est un chercheur en psychologie sociale, que les médias ont présenté comme l’un des principaux théoriciens de l’écologie politique. Décidément, avec Grothendieck, en ce moment on trouve partout de tels théoriciens tombés du ciel!

En réalité, on l’aura facilement deviné, Moscovici n’était qu’un décroissant. Ses ouvrages, illisibles bien entendu, sont typiques des universitaires faisant des allers-retours aux Etats-Unis et racontant n’importe quoi n’importe comment.

Pour commencer à mieux cerner ce personnage, un de plus dans la mystification anti-Nature en France, voici quelques extraits de réponses qu’il a faites, en 1978, à Jean-Paul Ribes qui était un journaliste de la revue Actuel.

On y voit le coeur de la démarche de Moscovici: une réflexion (sans aucun sens) sur le principe de la domestication (dans une veine proche et éloignée en même temps des « primitivistes », et donc très proche du principe des « ZAD »).

JPR : S’il est solitaire, l’homme de la ville au moins est libre ; idéaliser l’esprit de village, n’est-ce pas oublier tous les réseaux de surveillance, les on-dit, les réputations, toutes ces choses si contraignantes ?

SM : Encore une fois nous ne sommes pas des antiquaires, nous ne cherchons nullement à reconstituer l’ancien, à refaire ce qui a déjà été fait. Le passé ne s’imite pas ; tout au plus peut-il inspirer des créations nouvelles, qui viennent en leur temps et sont de leur temps. Soit, tu as raison, le village français n’est pas un modèle de liberté.

Mais la grande ville ? Cet homme que personne ne surveille, qui se croit parfaitement libre… il est sous surveillance constante, il est mis en carte, chacun de ses déplacements est organisé, conditionné.

Il ne peut s’éloigner de chez lui sans ses papiers, il doit à chaque pas qu’il fait se conformer aux règlements, ne pas marcher là, ne pas s’arrêter ici, respecter les décisions du directeur de la RATP ; bref il est excessivement policé ! (…)

JPR : On présente volontiers les écologistes – « les verts » – comme des défenseurs de la campagne contre la ville. Qu’en est-il réellement ?

SM : S’ils l’étaient vraiment, ce ne serait déjà pas si mal. Cela vaut mieux que de défendre la « technétronique », ce gadget du marxisme pour riches qui permettra de vivre dans la mégalopole ouatée des ordinateurs et donnera à l’Occident une avance définitive sur le reste du monde.

Ou de défendre les camps électronucléaires (le mot de centrale ne suffit pas), les Seveso, les Ekofisk du futur, la prolifération incontrôlable des bombes atomiques qui les accompagne. Cela vaut mieux aussi qu’un marxisme pour pauvres qui vous met le marché en main : ou le Concorde ou le chômage, ou le nucléaire ou l’austérité. Oui, il vaut mieux être un défenseur de la campagne.

Au moins on rappelle ainsi que, dans notre société comme dans toute autre, si l’économie a la parole, la nature a le dernier mot. Ne portons pas d’œillères, ne censurons pas notre envie de terre, d’herbes folles, d’animaux, de silence, par peur de déplaire à Montparnasse, de désespérer Billancourt, d’être mal vu à la Défense !

Cela dit, s’il est vrai que chez les écologistes existe un certain amour de la nature végétale et animale, c’est un peu facile de les réduire a des contemplateurs de la campagne. L’intérêt pour la campagne, comme l’intérêt pour l’anthropologie, pour l’étude des sociétés différentes, prend place dans la recherche d’une vie pleine, d’une vie complète, face aux creux, aux évictions provoquées par la vie urbaine. Nous sommes en effet devenus incapables de répondre à toute une série de problèmes élémentaires, et nous devons recréer des conditions de vie et des relations propres à réintroduire les comportements élémentaires.

Prenons des exemples : si je ne sais plus faire ma cuisine, laver mon linge, réparer mes vêtements, si je ne sais plus, à la limite, en quelle saison nous sommes et ce qui pousse en cette saison, si je ne sais plus prévoir le temps, si je ne sais plus me soigner, c’est que je dépends pour tout cela d’un ensemble, d’une information sociale, au détriment de mon autonomie.

Retrouver des savoir-faire, c’est retrouver l’autonomie. Mais c’est aussi retrouver la tolérance pour le quotidien, pour la conversation, pour la trivialité. Notre société, par une sorte de souci de contrôle et de rationalisation, fuit le bavardage, la perte de temps, etc. Pourtant, les savoir-faire traditionnels circulent malgré tout et ils ont leur utilité, mais les gens en ont honte ; ils ne veulent que du rationnel, de l’organisé, du mécanisé. (…)

JPR : En somme, un grand retour à Rousseau ?

SM : Et même plus loin. C’est trop facile, dès qu’on prononce le mot de nature, ou nature humaine, de lui associer Rousseau. En réalité, tout le mouvement naturaliste, depuis qu’il existe, a affirmé que la liberté est chevillée à quelque chose de naturel, qu’elle est de l’ordre de la nature humaine.

Alors, comme nous réintroduisons effectivement le langage de la nature dans la critique de la société, il est facile de nous traiter de rousseauistes, avec une petite nuance de passéisme, de régression.

Finalement, la liberté de pensée reste l’alpha et l’oméga de toutes [126] les libertés. Disons-le de manière provocatrice parce qu’on n’ose pas, on n’ose plus le dire : la liberté de pensée, c’est le droit à la diversité consciente et voulue, le droit de refuser toute pression uniformisante. Là où elle existe, les autres libertés ne sont pas trop loin.

Elle s’exprime d’ailleurs aussi de façon matérielle, concrète : elle fait agir et, si on la respecte, elle devient une force. C’est pourquoi il ne faut jamais la sacrifier à quoi que ce soit. Elle est pour moi intimement liée à l’idée de nature.

La donnée principale de la nature, sa substance même, c’est l’extraordinaire diversité des individus et des groupes. Toute société qui se construit contre la nature tend à se militariser et à faire bon marché des libertés ; la société pour et avec la nature n’oublie jamais l’homme, n’oublie jamais sa nature, qui est d’être libre !

On a toutes les thèses de la « décroissance » qui sont ici exposées: chaque individu est unique, il faut vivre de manière plus ou moins austère afin de ne pas rentrer en conflit avec la Nature, sans pour autant reconnaître celle-ci, ni considérer qu’on en fait partie, il faut être totalement autonome, être capable de se débrouiller, etc.

Bref, c’est une vision romantique qui veut retourner en arrière sans le dire, et qui bien sûr ne parle jamais des animaux, et pour cause: le mode de vie végane n’est généralisable qu’avec une humanité unifiée échangeant des biens au niveau mondial. Sans cela, on retombe forcément dans la petite production… et l’exploitation animale.

Conférence internationale sur l’impact humanitaire des armes nucléaires

La France est un pays qui valorise  non seulement l’énergie atomique, mais également la bombe atomique. A ce titre, voici un appel lancé par l’ICAN – la Campagne internationale pour l’abolition de l’arme nucléaire.

Cet appel consiste en une pétition appelant la France à ne pas continuer de boycotter la Conférence internationale sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, qui a lieu cette année encore en Autriche (pays où le nucléaire est banni constitutionnellement – voir Potentiel hydroélectrique français et Autriche dénucléarisée).

Nous ne croyons pas au principe des pétitions, cependant ici ce qui compte surtout c’est l’esprit de mobilisation. L’arme nucléaire est monstrueuse, elle doit être interdite!

Monsieur le Président,

Notre pays, la France, comme l’ensemble des États de la Planète, est invité par le gouvernement autrichien à participer à la troisième conférence internationale sur l’impact humanitaire des armes nucléaires à Vienne les 8 et 9 décembre 2014.

Ce sujet préoccupe un nombre croissant d’États, comme en témoignent le succès des précédentes conférences d’Oslo et de Nayarit sur ce sujet majeur, ainsi que l’implication de 155 pays en soutien à la déclaration de la Nouvelle Zélande lors de la première commission de l’Assemblée générale de l’ONU en octobre 2014.

Qu’elles émanent d’experts, de la société civile, d’institutions ou d’États, toutes les études en cours concernant les conséquences de l’utilisation volontaire ou accidentelle d’une arme atomique arrivent à la même conclusion : seule l’élimination des armes nucléaires est de nature à nous prémunir de leurs effets.

S’engager dans un processus d’élimination contrôlée de ces armes est donc aujourd’hui la seule option sérieuse vers laquelle tous les États doivent converger. Seul un Traité international d’interdiction et d’élimination des armes atomiques peut y parvenir.

Il semble que notre pays n’ait pas encore répondu positivement à l’invitation du gouvernement autrichien.

Après le boycott par la France des deux premières conférences, vous comprendrez, Monsieur le Président, que l’absence de notre pays à cette conférence n’est pas envisageable. Si tel était le cas, nous enverrions au monde un très mauvais signal, notamment aux gouvernements des 184 pays non dotés de l’arme atomique qui s’inquiètent de la menace que les seules neuf puissances nucléaires font peser quotidiennement sur leur population.

La France ne peut rester sourde à ces appels. Vous ne pouvez pas non plus rester sourd aux inquiétudes de l’opinion publique française.

Nous attendons un engagement ferme de la France sur ce dossier et nous vous demandons de confirmer sans tarder la participation de notre pays à la Conférence de Vienne.

Dans cet espoir, veuillez agréer, Monsieur le président, l’expression de nos meilleurs sentiments.

[signature]

Pour les personnes désireuses de se mobiliser autour de cette conférence contre le nucléaire, voici quelques informations.

La campagne a fait d’énormes progrès au cours des deux dernières années mais, afin d’obtenir l’ouverture des négociations sur l’interdiction des armes nucléaires, nous savons que nous devons faire quelque chose de grand à Vienne. Je suis donc très heureuse de vous inviter à notre Forum de la société civile, qui aura lieu les 6 et 7 décembre à Vienne, juste avant la conférence des gouvernements.

Lors du Forum, des militants, des experts, des personnalités publiques et des survivants de la bombe vont se réunir pour débattre et partager des connaissances, dynamiser et  agir pour exiger la fin de l’ère des armes nucléaires.

La société civile et la mobilisation du public peuvent changer le monde. Cela s’est déjà produit lors des mouvements qui ont aboli l’esclavage, donné aux femmes le droit de vote, mis fin aux régimes d’apartheid et interdit les armes de guerre qui ne  comme les armes biologiques et chimiques, les mines terrestres et les bombes à sous munitions.

Les armes nucléaires peuvent être interdites et éliminées, nous avons juste besoin d’assez de personnes pour avoir le courage de croire que cela peut se produire maintenant.

Venez à Vienne et prenez part au mouvement historique pour interdire l’arme la plus inhumaine jamais créée!

Tous les renseignements sur le site du Forum de la Société Civile, sur le programme, les intervenants, les informations pratiques et les inscriptions sur goodbyenuk.es .

Beatrice Fihn
Directrice Exécutive
Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires

The Specials: « Alcohol », « Man At C&A », « Ghost town »

Voici quelques chansons du groupe anglais des années 1980 appelé « The Specials ». Il s’agissait d’un groupe très pointu musicalement, tout en étant très engagé, ce qui donne un mélange des genres largement influencé par le jazz, la soul ou encore les musiques jamaïcaines, ici en l’occurrence surtout le ska.

Voici la chanson intitulé « Alcohol ».

An icy wind blows through the door
You feel like you’ve been here before
You tremble and you start to sweat
The symptoms of withdrawal
Un vent glacial souffle à travers la porte
Tu as l’impression que tu as déjà été ici avant
Tu trembles et tu commences à transpirer
Les symptômes du sevrage

Alcohol
Why do you do it?
Why do you keep beating me?
You give some people a real good time
But you cause some untold misery
Alcool
Pourquoi fais-tu cela?
Pourquoi continues-tu à me battre?
Tu donnes aux gens un vrai bon moment
Mais tu provoques d’indicibles souffrances

Heroin
Why do you do it?
I don’t like what I’ve seen
You promise someone a real good time
And then you take them from their family
You tremble and you start to sweat
You don’t want to withdraw
And when your flesh begins to crawl
You’d rather not be here at all
Héroïne
Pourquoi fais-tu cela?
Je n’aime pas ce que je vois
Tu promets à quelqu’un un vrai bon moment
Et puis, tu les prends à leur famille
Tu trembles et tu commences à transpirer
Tu ne veux pas du sevrage
Et quand ta chair commence à ramper
Tu préférais ne pas être du tout ici

Voici un grand classique: « Man At C & A », « L’homme au (magasin) C & A », qui découvre que la guerre atomique a été lancé. L’ambiance est très bien montrée musicalement, en faisant un classique anti-nucléaire du même niveau que « Dancing with tears in my eyes » du groupe Ultravox.

Warning, warning, nuclear attack
Atomic sounds designed to blow your mind
World War Three.
Nuclear attack
Rocking atomically
This Third World War, atomic sounds.
Attention, avertissement, une attaque nucléaire
Des sons atomiques conçus pour souffler votre esprit
Troisième Guerre mondiale.
Attaque nucléaire
Un rock atomique
Cette troisième guerre mondiale, des sons atomiques.

The man in black he told me the latest Moscow news
About the storm across the red sea they drove their ball point views
I’m the man in grey, I’m just the man at C & A
And I don’t have a say in the war games that they play.
L’homme en noir, il m’a dit les dernières nouvelles de Moscou
À propos de la tempête sur la mer rouge, ils ont pris des décisions avec leurs stylos
Je suis l’homme en gris, je suis juste l’homme à C & A
Et je n’ai pas un mot à dire dans les jeux de guerre qu’ils jouent.

Warning, warning, nuclear attack
Shark attack to hit you on your back.
World War Three.
Attention, avertissement, une attaque nucléaire
Une attaque de requin [sic] frappant sur le dos.
Troisième Guerre mondiale.

The Mickey Mouse badge told, Ayatollah at his feet
You drink your oil you schmuck, we’ll eat our heads of wheat
But I’m the man in grey, I’m just the man at C & A
And I don’t have a say in the war games that they play.
Le badge Mickey Mouse a dit, l’ayatollah à ses pieds
Tu bois ton pétrole espèce de crétin, nous mangerons nos épis de blé
Je suis l’homme en gris, je suis juste l’homme à C & A
Et je n’ai pas un mot à dire dans les jeux de guerre qu’ils jouent.

Boom shakalaka boom
Nuclear nuclear, nuclear war.
Warning, warning, nuclear attack
The boom never ban

Boom shakalaka boom
Guerre nucléaire, guerre nucléaire
Attention, attention, guerre nucléaire
Le boum jamais interdit

Pour finir, voici la chanson « Ghost town », où le groupe explique que la ville devient une ville-fantôme en raison de la violence, qui anéantit toute vie sociale.

Sur la nature de la « domestication » en Amérique

Le cobaye ou cochon d’Inde est le plus typiquement et le plus anciennement domestiqué des Rongeurs.

Depuis maintenant 4 500 ans, cet attachant petit caviidé est élevé en liberté dans les habitations rurales des Andes, où il constitue à la fois un éboueur peu encombrant et une réserve permanente de viande, bien souvent la seule (Gade 1967 ; Huss 1982).

Importé en Europe, il est devenu, pour la facilité de sa manipulation et de son entretien, un animal de compagnie apprécié des enfants et le premier animal de laboratoire — c’est d’ailleurs de son nom en tupi, sabûja, via le portugais çabuja et le latin cobaya des naturalistes du XVIIIe siècle, que vient le mot français « cobaye », sujet d’expérience (Bloch & von Wartburg 1964 : 138).

Les conditions de sa première domestication sont mal connues : il aurait d’abord été chassé — probablement piégé — (à partir de — 10 000) avant de devenir un aliment de prédilection, d’être apprivoisé et peut-être parqué (entre —7700 et —6300) et enfin pleinement et massivement domestiqué (par endroits à partir de — 5000, définitivement vers -2500) (Lavallée 1990 : 28-29).

Leurs incisives et leur régime alimentaire, qui leur permettent de s’attaquer à des nourritures extrêmement diversifiées, ainsi que leur rythme de reproduction très élevé font des Rongeurs de redoutables voleurs de réserves alimentaires, auxquels les hommes ont toujours livré une guerre acharnée ; on peut donc imaginer qu’à force de traquer les ancêtres du cobaye, les anciens habitants des Andes ont fini par comprendre le parti qu’ils pouvaient en tirer. (…)

Résumons-nous. Le continent américain se signale par une association ori­ginale de trois types d’actions domesticatoires :

1) à l’époque précolombienne : « premières domestications » d’espèces indigènes peu nombreuses (alpaca, lama, cobaye, dindon et canard à caroncule), selon un processus néolithique bien connu de « chasse sélective » (surtout, ici, pour les camélidés) ;

2) à toutes les époques : apprivoisements nombreux, presque systématiques dans certaines sociétés amérindiennes, d’animaux sauvages isolés, apprivoise­ments qui ont pu tantôt favoriser (chien) tantôt empêcher (bison, caribou) les domestications « vraies » ;

3) à partir du XVIe siècle : re-domestication d’animaux qui, après avoir été introduits par les Européens (pintade, bœuf, cheval), étaient retournés en maints endroits, parfois massivement, à la vie sauvage (animaux marrons) à la faveur des désordres qui accompagnèrent la Conquête.

Ces faits posent, me semble-t-il, deux grandes questions aux américanistes. Première question : existe-t-il un lien nécessaire — et de quelle nature ? — entre ces processus domesticatoires et des strates socio-culturelles qui corres­pondraient, en gros :

1) à des sociétés agro-pastorales andines plus ou moins intégrées dans un cadre étatique (un peu à la manière des nomades montagnards de l’Ancien Monde) ;

2) à des sociétés de chasseurs-cueilleurs vivant en marge des formations étatiques ;

3) à des systèmes, sans équivalent ailleurs (sauf peut-être en Sibérie ?), qui associent, à des degrés divers, la chasse et l’élevage (Gua-jiro, Indiens des Plaines) — sociétés et systèmes auxquels s’ajoute évidemment

4) le système hispano-américain fondé sur l’élevage bovin extensif et la grande propriété.

Deuxième question : ces processus domesticatoires, ainsi que les ensembles socio-culturels auxquels ils sont éventuellement liés, forment-ils des systèmes domesticatoires indépendants les uns des autres ? ou bien sont-ils interdépendants, leur association constituant la base d’un seul et même système domesticatoire américain intégré et original ? On permettra au non-américaniste que je suis d’ajouter que je penche fortement pour cette dernière hypothèse.
(Un Aspect méconnu de l’histoire de l’Amérique : la domestication des animaux)