Massacre de ragondins devant la préfecture de Nantes

C’est un acte criminel qui reflète tellement de choses, et qui en dit long sur la mentalité des agriculteurs. Un comportement ordurier, une mentalité d’assassin, avec toute le plaisir pervers du meurtrier.

Ces gens appartiennent au passé, il faut les condamner, culturellement et historiquement. Il faut faire place à l’avenir; les attitudes génocidaires et leur atrocité doivent disparaître. Il faut sauver la Nature de la barbarie anthropocentriste!

Voici comment NALO (Nantes-Loire Vegan Straight Edge) raconte ces terribles événements.

Défouloir moyenâgeux contre des ragondins devant la préfecture

L’attitude des agriculteurs « déversant » des ragondins devant la préfecture de Nantes hier est absolument immonde.

Comme à son habitude, la fédération départementale de la FNSEA a organisé un happening répugnant pour manifester, avec épandage de divers déchets et de purins avec des tracteurs. Il y avait même un cadavre de sanglier.

Mais cela ne suffisait pas, les agriculteurs excités ont alors organisé des lâchers de ragondin, au moins une grosse dizaine d’animaux semble-t-il. Les images sont difficilement supportables : une sorte de défouloir moyenâgeux, avec des hommes braillant et donnant des coups de pieds violents aux malheureux ragondins totalement désorientés.

Ces gens ne méritent que notre mépris et notre dégoût. Ils devraient même être punis pour leurs actes de cruauté.

Malheureusement cet horrible happening reflète bien l’état d’esprit qui prédomine dans le monde agricole de l’ouest de la France aujourd’hui. Il s’agit bien souvent d’hommes qui se la joue « dures », qui méprisent totalement les gens des villes parce qu’ils les considèrent comme des idiots incapables, coincés, alors qu’eux sont « fiers » d’avoir de la terre sous les ongles.

Bien sur ces « paysans » se croient au-dessus de tout et pense que la nature leur appartient. Ils s’imaginent qu’ils devraient pouvoir y faire ce qu’ils souhaitent, selon leur propre intérêt. Tel était justement l’objet de leur manifestation hier, d’ailleurs.

Le gros point de fixation dans l’ouest, ce sont les directives nitrates. Après avoir souillé les sols et les eaux pendants des dizaines d’années, perturbant largement les écosystèmes, ces agriculteurs estiment qu’ils en ont fait assez et qu’ils ne faudrait pas aller plus loin dans la réglementation contre la pollution aux nitrates.

Messieurs les agriculteurs veulent pouvoir polluer en paix. On avait alors droit à des panneaux aussi subtils que « Ségolène, tu nous emmerdes » ou encore ce commentaire au micro de TéléNantes « Pourquoi les ragondins ? Parce que les ragondins, c’est comme Ségolène, c’est des nuisibles ».

Quand on est sensible à l’écologie, on sait très bien que Ségolène Royale n’a rien d’une écologiste, elle qui leur a fait cadeau de l’écotaxe. Mais pour eux, c’est déjà trop, les règles qui limitent l’épandage trop prêt des habitations ou alors les minces tentatives de limiter les pollutions, cela les « emmerde ».

Les agriculteurs français aiment bien se donner l’image de paysans, attachés à « la terre », aux « traditions », nourrissant le monde depuis des générations. Mais cela est faux, ce sont des entrepreneurs capitalistes qui utilisent des techniques et des outils bien modernes, même parfois plus que dans certaines industries « en ville » d’ailleurs.

La plupart des familles ouvrières à Nantes viennent des campagnes, du sud de la Bretagne, de la Vendée ou encore du Maine. Elles savent très bien que les campagnes qu’elles ont quitté tout au long du XXe siècle ne ressemblaient pas à ce qu’elles sont aujourd’hui.

Il n’y avait pas ces immenses élevages et abattoirs de cochons, ces grandes exploitations laitières. Il y avait beaucoup plus de haies et de cours d’eau, il y avait une bien plus grande diversité agricole. Le remembrement et l’intensification des exploitations ont changé tout cela.

On a aujourd’hui dans l’agriculture principalement des gens sales, qui ne respectent rien, et surtout pas la nature. Et ces gens sont tellement imbus d’eux même qu’ils n’ont même pas pensé que leur action immonde envers les ragondins hier pouvait choquer la population. Le rassemblement avait pourtant pour but officiel de convaincre les gens d’acheter français. « Mangez et buvez français ainsi soit-il » disait un panneau.

Pour celles et ceux qui voudraient voir ces images terribles, voici 2 vidéos, ici et .

Voici un second article suivant le premier.

« trop de biodiversité devient nuisible »

Lors du rassemblement de la FNSEA les agriculteurs se sont tristement illustrés en maltraitant des ragondins. Il y avait aussi plusieurs slogans impressionnants contre l’écologie. Mais alors celui-ci sur cette remorque, « trop de biodiversité devient nuisible », dépasse l’entendement, c’est presque sur-réaliste.

Comment peut-on penser et écrire une chose pareille ? Il faut vraiment en être rendu très loin dans le mépris de la nature, il faut vraiment assumer totalement et ouvertement de vouloir souiller la planète Terre. C’est dégouttant.

À notre époque il apparaît de plus en plus évident pour qui ouvre les yeux que l’industrie agro-alimentaire est un sale business, qui maltraite les animaux pour la viande, pour le lait, pour les œufs, et qui met dans nos assiettes des aliments de mauvaises qualité, parfois toxiques.

Alors quand on s’imagine que ce sont des gens avec ce genre d’état d’esprit irresponsable qui produisent ce que nous mangeons, il y a vraiment de quoi avoir froid dans le dos…

Il est grand temps que la société évolue, que la population se prenne en main et arrête de subir comme cela tout ce que veulent nous imposer ces gens, depuis les agriculteurs-éleveurs jusqu’aux supermarchés, en passant par les usines agro-alimentaires.

Pour l’écologie ou « contre les violences policières »?

C’est à la fois un hold up et une démonstration d’hypocrisie. La mort de Rémi Fraisse n’a pas été le produit du hasard : il est évident que les forces de police et de gendarmerie mènent depuis des semaines une répression d’une très grande brutalité au Testet.

Mais cette mort relève d’une lutte, avec un contenu. Ce contenu est passé à la trappe, à un point tel que désormais il n’est plus parlé de Rémi Fraisse que pour parler de répression policière.

On met sa mort sur la même plan que celle des gens tués par la police lors d’arrestations ou de contrôles. C’est totalement déplacé, car il existe une grande différence entre un individu ayant fait le choix d’une lutte et celui qui est victime de l’arbitraire pur et simple. Il ne s’agit pas de la même réalité sociale.

Sauf qu’évidemment, l’écologie ne semble même pas exister pour la plupart des gens. Par conséquent, on fait disparaître la lutte écologique et on la remplace ici par une dénonciation de la brutalité policière, de la même manière qu’hier à Notre-Dame-des-Landes la défense de la nature a été troquée contre le projet de communauté d’individus menant une petite production tels des « pionniers » colonisant l’Amérique.

C’est allé tellement loin dans la liquidation de la dimension écologique qu’hier une vingtaine de lycées parisiens ont été bloqués, avec également une manifestation par la suite. Sauf que les lycéens l’avouent eux-mêmes : ils n’en ont rien à faire du contenu de la mort de Rémi Fraisse.

Ils plaquent leurs propres exigences, et surtout leurs envies de sécher les cours. Ce qu’on peut comprendre, les occasions ne sont pas forcément nombreuses surtout vu le contexte si sinistre. Pour autant, on ne peut pas cautionner que la jeunesse assume son hypocrisie, tout en se moquant de l’écologie.

Il y a là quelque chose de glauque. Car entendons-nous bien : il ne s’agit pas ici d’une assimilation à une même cause de la lutte contre les violences policières et de l’écologie. Si c’était cela, ce serait peut-être critiquable, mais compréhensible.

On pourrait se demander quel est l’aspect principal, mais bon au moins il y a du contenu. Mais ce n’est pas cela : il s’agit ici d’une totale liquidation de la question écologiste. Au point qu’il n’est même pas tenté de faire semblant d’être un peu écologiste, non, rien… D’ailleurs, le mouvement inter lycées indépendant à l’origine du blocus ne s’en cache pas ; il a son propre agenda politique.


Voici un texte rendant-compte de ce vide complet sur le plan de l’écologie :

La décision des deux assemblées générales qui se sont tenues est de bloquer de nouveau les lycées demain et d’élargir cet appel à l’ensemble des lycées qui peuvent bloquer.

Ces blocus ont toujours pour but de mettre la pression à l’Etat pour que les violences policières s’arrêtent dans nos quartiers et dans nos luttes. Mais nous tenons à vous faire part de l’expulsion d’ici quelques jours d’un lycéen sans-papiers, ce qui fait donc une raison de plus. La répression institué par l’Etat et les forces de l’ordre contre les élèves sans-papiers rentre dans le cadre de la violence policière en général, car ce sont toujours les personnes les plus démunies qui sont touchées en premier.

Une manifestation aura lieu demain. Le rendez-vous est toujours à Nation pour 11h. Un autre rassemblement va avoir lieu pour 11h30 à Bastille pour soutenir l’élève sans-papiers. Il y aura, sans doute, une convergence qui va se faire. N’oubliez pas qu’un blocus sert à se mobiliser massivement pour manifester.

Un compte rendu de l’AG lycéenne qui n’est pas terminé sortira d’ici peu. Faîtes tourner par tous les moyens à votre disposition.

Donc voilà, c’est très simple, encore une fois l’écologie n’existe pas. Et il n’est même pas fait semblant.

Et la blague dans tout cela, c’est que ces blocus relèvent de l’idéologie de la consommation ; entre deux McDos et des posts sur facebook, on étale sa propre révolte.

Si encore, il y avait un appel à la révolution, mais même pas ! Voici comment se présente le mouvement inter lycées indépendant, qui ne veut même pas assumer d’être d’extrême-gauche.

Et on est censé dire bravo à ce zéro contenu ? On est censé applaudir n’importe quoi ? Non, ce qu’on est censé faire, c’est vouloir une jeunesse des grands idéaux, des grandes valeurs, une jeunesse qui lève le drapeau du changement complet, bref de la révolution.

Une jeunesse éperdue d’idéal, qui discute de la meilleure pratique du véganisme, qui donne un coup de main aux refuges, qui assume la libération animale comme un idéal concret.

Voilà ce en quoi on est en droit d’attendre, alors que la Nature se fait assassiner chaque jour davantage et que tout le monde le sait. Et cela devra se produire : d’ici quelques années, la fumisterie d’une telle fausse révolte sautera tellement aux yeux qu’elle fera honte.

Non au hérisson d’Afrique comme animal de compagnie

Voici un article de Centre presse qui relaie un appel de l’association Vienne nature (attention le site a été hacké et n’a pas encore été « réparé »).

C’est un appel qui doit bien entendu interpeller toutes les personnes liées de près ou de loin aux refuges, puisqu’il s’agit d’une nouvelle possible situation très difficile qui est en vue.

Non au hérisson d’Afrique comme animal de compagnie

Il y a des piqûres de rappel nécessaires. Un animal « exotique » n’est pas un jouet et (pour certaines espèces) encore moins un animal de compagnie. Si le sujet n’est pas encore brûlant, il est déjà piquant pour Vienne Nature. Par la voix d’un de ses administrateurs, Alban Pratt, l’association tient à mettre en garde contre l’envie de posséder un ou plusieurs hérissons… d’Afrique occidentale.

Cousin de « notre » petit mammifère des villes et des champs, l’animal fait fureur outre-Rhin et outre-Atlantique et même si en France « cette nouvelle mode » n’a pas encore rencontré « son » public, les protecteurs de la nature sont déjà inquiets.

« Il est important de décourager les démarches visant à créer des élevages »

« Notre association a été alertée par la gérante du centre de soins de la faune sauvage poitevine [NDLR: lire encadré ci-dessous] qui a reçu une demande de stage pour l’obtention d’un certificat de capacité afin d’obtenir le droit d’élever des hérissons d’Afrique.

Après une demande de conseils, de sa part et ensuite de la nôtre, auprès de la DDPP [NDLR: Direction départementale de la protection des populations], nous avons reçu une note du ministère précisant qu’il était important de décourager de telles démarches. »

Rappelons que les espèces « exotiques » n’ont nullement leur place dans nos contrées à l’instar de la tortue de Floride, des écrevisses de Louisiane, des frelons asiatiques ou de l’écureuil asiatique qui se sont propagés pour les premiers en France, pour le second en Angleterre.

Par conséquent la détention – à l’exception du transport d’un animal malade dans un centre de soin -, est soumise à des autorisations. Sans celles-ci, il est interdit de les capturer, les acheter, les vendre et évidemment de les détenir « sous peine de sanctions administratives et pénales fortes pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 15.000€ d’amende, précise Alban Pratt.

Même s’il n’y a pas encore de réglementation précise pour les hérissons d’Afrique, s’ils sont relâchés dans la nature, ils peuvent être agressifs et vont concurrencer nos hérissons protégés. »

Pour qu’une espèce devienne invasive, l’animateur de Vienne nature explique la règle des 10 !: « S’il y a 1.000 éléments, que 100 survivent et que 10 se reproduisent, l’espèce devient envahissante. »

Certes, ce n’est pas encore le cas pour le hérisson d’Afrique mais comme le précise Alban Pratt: « Dans tous les cas, ces petits animaux souffrent déjà de la circulation, des pesticides avec les anti-limaces, des débroussailleuses dans les endroits où ils hibernent et des maladies; nous avons déjà fort à faire pour l’aider. » Et le laisser vivre en paix…

Pour exercer une activité en contact direct avec les animaux, il est obligatoire de posséder « un certificat de capacité attestant de ses connaissances relatives aux besoins biologiques, physiologiques, comportementaux et à l’entretien des animaux de compagnie ». Ce certificat est délivré par la préfecture après avoir été soumis à la DDPP.

> Si vous trouvez un hérisson malade ou blessé dans votre jardin, la première chose est de le protéger avant de l’emmener au centre de soins le plus proche. Et surtout ne jamais lui donner de lait. C’est un poison dont il ne se remettrait pas même s’ils en sont friands. Éventuellement quelques croquettes pour animaux.

repères

« Un hérisson, ça sent mauvais! »

« Un hérisson est un animal qui sent mauvais! » Lydia Bourdeau met tout de suite le futur détenteur au parfum. « En plus, ça râle, ça mange beaucoup et ça produit de grosses crottes. » Le tableau est brossé.

« Tous les ans, j’ai plus d’une centaine de hérissons en soin. Certains ne ressemblent pas à nos hérissons d’Europe. Ils sont plus espiègles et très blancs. Ce qui veut dire que certains ont déjà été relâchés dans la nature, à cause des nuisances, après avoir été achetés à l’étranger. C’est d’ailleurs de la folie au Canada. »

Par ailleurs, le hérisson exige un régime alimentaire à base d’insectes et doit posséder un domaine vital de plusieurs km pour trouver à la fois sa nourriture et pour pouvoir se reposer.

Constater la maltraitance animale dans des vidéos et images sur internet…

C’est un problème récurrent que l’on connaît quand on va sur le net. Il est très facile de trouver des vidéos ou des images de maltraitance animale. Cela va de la brutalité organisée à la stupidité adolescente, toujours dans un esprit barbare, anthropocentriste.

Et là, on se demande forcément : que faire ? Ou plutôt, un sentiment de révolte nous gagne, et l’on veut agir. On cherche alors plus d’informations sur les auteurs et on en trouve parfois.

Et pourtant, on ne peut rien ou pratiquement rien. En effet, à moins d’avoir une preuve concrète – comme une vidéo sur youtube, une image postée sur un forum ou sur facebook, quelque chose de ce genre – on reste dans un grand flou juridique.

Pour dire les choses plus concrètement, la police ne fera rien à moins que vraiment il y ait une pression populaire ou un risque de « trouble à l’ordre public ». Ensuite, il faut dans tous les cas un avocat, ce qui signifie passer par une association, qui va alors décider ou non de porter plainte.

Il ne faut pas sous-estimer ici qu’au-delà de l’engagement réel, c’est une méthode légaliste et financière, certaines associations visant stratégiquement surtout les dommages et intérêts lors d’une plainte.
Bref, ce n’est pas gagné, voire pratiquement impossible. Il ne faut pas se voiler la face : la dimension individualiste prédomine, avec la « protection » de l’expression individuelle, de sa liberté, etc.

Pourtant, la colère reste, et elle est juste. Alors que faire ?

Déjà, il faut être conscient du rapport de force en termes culturels. Les insultes et moqueries, les photos de maltraitance animale peuvent passer pour les gens en France, mais pas dans d’autres pays (comme l’Allemagne, l’Autriche, etc.) et également pas pour les grands sites comme Facebook, Youtube, etc. qui sont soucieux de leur image « lisse ».

Si donc on rencontre quelque chose de méprisable et de barbare sur ces sites, il faut s’adresser à eux et on peut être certain qu’eux répondront, car c’est une question d’image, et derrière de profit. Bien entendu, leurs valeurs ne sont pas favorables aux animaux. Mais ces entreprises détestent les publicités négatives.

Ensuite, il faut souligner l’importance de la continuité. Si l’on veut protester, il faut se donner les moyens de la protestation. Bien entendu, on peut diluer au maximum ses principes et établir un programme de réformes sur 1000 ans, ce qui est grosso modo la position d’une association comme L214.

Mais de manière plus sérieuse, il faut disposer d’un média, d’une association, d’un groupe de lutte ancré dans la réalité. Lorsqu’une maltraitance se produit, elle existe dans lieu très concret. Si dans ce lieu, il existe un média pour la libération animale ayant une continuité, une tradition, une présence effective, alors il pourra y avoir un impact.

Sans cela, on arrive de l’extérieur et on ne peut pas avoir d’influence. C’est pour cela que nous apprécions des initiatives comme NALO à Nantes, VEAN dans le Nord ou encore l’amicale progressiste à Lille. Il y a eu d’autres initiatives qui ont échoué, incapables d’assumer une continuité, et il y en aura d’autres qui réussiront.

Dans tous les cas, sans s’ancrer localement, avec un média capable de continuité, d’exposer des faits concrets, de faire des propositions intéressantes, on reste dans le vague. Or la question animale est tout sauf vague, elle intéresse des millions de gens. Mais il faut convaincre ceux-ci de sa sincérité, de son sérieux, de sa continuité.

C’est pour cette raison que nous publions depuis le départ un article quotidien sur LTD. On peut reprocher que parfois certains articles manquent d’inspiration, ou que les reprises d’articles informatifs soient parfois trop présents. Peut-être vaut-il mieux moins d’articles, mais plus denses (comme le font justement les sites mentionnés plus haut).

Cependant, il s’agit de montrer qu’une continuité culturelle et intellectuelle est possible, que des gens sont capables de conserver leur idéal révolutionnaire, pour la libération animale et la libération de la Terre. L’engagement est possible et souhaitable.

Cela ne va pas sans erreurs, cela ne va pas sans faiblesses, mais c’est inévitable quand on veut changer le monde, et pas moins que cela !

« Des gens marrants aux Chambaran »

Voici un compte-rendu d’une promenade aux Chambaran, un autre lieu de vie naturelle menacé…

Des gens marrants aux Chambaran

Pour sur que nous nous sommes bien amusés ce matin là. Nous ne fumes qu’une trentaine à affronter la froideur saisissante de Roybon au petit matin. Nous étions là réuniEs contre le center parc qui espère toujours s’implanter sur cette belle forêt des Aveniéres, captant les sources des villages alentours, chassant bestiaux, insectes et végétaux. Ruinant la nature pour faire du fric.

Et parce que désormais plus aucun espace ne peut s’offrir le luxe de ne rien faire rapporter au capital, ce n’est pas un barrage ou un aéroport qui drainera les deniers mais un tourisme des plus aliéné. Un peu moins de 100H à ravager pour construire un bulle de verre (sic) au climat maîtrisé et aux animations folkloriques afin de détendre tout son beau monde une fois l’heure des vacances bien méritées.

Quoi de mieux qu’un petit cottage au milieu d’un monde artificiel pour fuir la bêtise humaine et les désastres qu’elle charrie ?

Parce que nous considérons ce projet néfaste, nous sommes allés nous promener dans la forêt que nous aimions arpenter avant qu’elle ne soit privatisée par « Pierre et vacances », animéEs par l’idée de freiner le départ de ce chantier colossal. Des piquets de repérage bornent le site pour le lancement des travaux. Hop hop y en a plus… Quelques traces de peinture marquent les arbres (apparemment ceux qui devrait être épargnés).

Hop hop y en a plein… Nous nous serions crus dans pocahontas, des piquets soulevés par le vent, et des biches et des sangliers qui taguent ; un spectacle merveilleux.

Au fil de notre ballade, nous croisons une vigile et sa gazeuse familiale, une chic personne que notre indifférence laissa pan-toi. Egalement des géomètres qui sortent des fourrés la mine rageuse comme si les buissons les avaient molestés .

Plus loin une troupe d’ouvriers que les mille couleurs de l’air du vent n’atteignent plus sont amassés autour de deux monstres machines assimilables à des : « vas-y-que-je-te-mange-la-forêt-pour-faire-des-routes ».

Des ratons laveurs passent et nettoient les quelques détritus que l’entreprise ’’VIEUX-MELCHIOR’’, un chef d’entreprise de « broyage et sylviculture » bien bonhomme que les contradictions ne torturent pas trop, avait disposé afin de savamment tout ravager.

Pour les personnes qui désirent lui poser quelques questions sur son travail, n’hésitez pas à lui téléphoner ou à écrire à sons siège d’entreprise (de nos jours on trouve ça facilement).

Pour l’heure quelques morceaux choisis : « – Suffit de saccager tout notre travail ! -bin oui mais toi tu saccages la forêt… -Non mais vous avez qu’à venir avec nous dans votre forêt de merde, vous allez voir ! Des moustiques et des sangsues, des ronces et du houx. -Nous même pour de l’argent on voudrait pas faire ce que tu fais… Oué c’est ça bin continuez de profiter du chomage ! Murf murf…. »

Tout était dit. Le salaire suffit à ne pas se poser de question quant aux causes et au conséquences du travail que l’on effectue. Une logique sans faille que, si questionnée, ne ferait que plonger dans la plus profonde torpeur.

Plus tard nous entendrons que les sabotages de ce jour-ci auront causé un retard d’un mois et demi sur les chantiers . On peut s’en féliciter même s’il semble que ce chiffre soit un peu « olé olé ».

Plus loin sur le chemin nos croisons les gens d’armes ( deux voitures), ils nous invitent à rebrousser chemin car nous serions en violation de propriété privée. L’ambiance est tranquille. Il semble s’inquiéter de savoir si nous avons croisé d’autres groupes. Le temps pour nous est venu de regagner nos véhicules à l’orée de la forêt et de partir. Ils nous suivent et sur le parking, deux autres véhicules arrivent. Ils faut donner son identité… certainEs acceptent, d’autres non, d’autres avec d’autres noms… bref.

Nous quittons les lieux, contents mais pas satisfait. La lutte ne fait que commencer.
N’hésitez pas à venir aider les quelques animaux résistants de la forêt. Ces petites balades peuvent se faire en footing, en couple, ou entre amis ( de deux à 10000).

Ce n’est qu’un début, la lutte s’organise

Rémi nous pensons à toi.

La concentration de Co2 a augmenté jusqu’à un niveau sans précédent depuis 800 000 ans

L’écologie, ce n’est pas défendre les petits paysans. L’écologie, authentique, radicale c’est-à-dire prenant la réalité à sa racine, c’est défendre la planète en tant qu’ensemble du vivant. On peut l’appeler Gaïa de manière poétique, comme on peut l’appeler biosphère dans les cours universitaires de géographie, mais ici ce qui compte c’est sa défense et la fin de l’anthropocentrisme.

Il est temps de comprendre l’enjeu, qui n’est pas moins que les conditions idéales pour l’existence de la vie et son développement sur et au sein de la planète.

Voici les principaux extraits du dernier communiqué du GIEC concernant l’évaluation actuel du réchauffement climatique. Les médias en ont d’ailleurs parlé, avec d’innombrables commentaires « climato-sceptiques » qui ne peuvent exister justement que parce qu’en France on ne prend pas l’écologie au sérieux.

Le GIEC dit en substance: attention si on ne baisse pas la production de Co2 cela va coûter cher, et si on ne baisse pas le plus vite possible, cela coûtera plus cher plus tard. Mais en réalité, dans un monde anthropocentrique tourné vers le profit, comment peut-on dire stop?

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU GIEC
Le 2 novembre 2014
COPENHAGUE

L’influence de l’homme sur le système climatique est claire et en augmentation, avec des incidences observées sur tous les continents. Si on ne les maîtrise pas, les changements climatiques vont accroître le risque de conséquences graves, généralisées et irréversibles pour l’être humain et les écosystèmes.

Nous disposons toutefois d’options pour nous adapter à ces changements et des activités rigoureuses d’atténuation peuvent limiter les conséquences de l’évolution du climat à une gamme gérable, d’où un avenir meilleur et plus viable.
Il s’agit là des principales conclusions du Rapport de synthèse publié dimanche par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Ce rapport condense et intègre les conclusions du cinquième Rapport d’évaluation du GIEC, produit par plus de 800 scientifiques et publié au cours des 13 derniers mois, qui constitue l’évaluation la plus complète des changements
climatiques jamais entreprise.

Selon M.R.K. Pachauri, président du GIEC, « Nous avons les moyens de limiter les changements climatiques. Il existe de nombreuses solutions qui permettent un développement économique et humain continu. Nous n’avons besoin que de la volonté
d’évoluer, qui, nous l’espérons, sera motivée par la connaissance et par la compréhension de la science des changements climatiques.»

Le Rapport de synthèse confirme que de tels changements sont observés dans le monde entier et que le réchauffement du système climatique est sans équivoque. Nombre des changements constatés depuis les années 50 sont sans précédent depuis des dizaines d’années, voire des millénaires. D’après M.Thomas Stocker, coprésident du Groupe de travail I du GIEC, « Selon notre évaluation, l’atmosphère et les océans se sont réchauffés, la quantité de neige et de glace a diminué, le niveau de la mer s’est élevé et la concentration de dioxyde de carbone a augmenté jusqu’à un niveau sans précédent depuis 800 000 ans.»

Le Rapport affirme avec une certitude plus grande que les évaluations précédentes que les émissions de gaz à effet de serre et d’autres facteurs anthropiques ont été la cause prédominante du réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle.

Les incidences des changements climatiques se sont faites sentir sur l’ensemble des continents et des océans au cours des dernières décennies. Plus les activités humaines perturbent le climat, plus les risques sont élevés. Selon le
Rapport, des émissions constantes de gaz à effet de serre vont provoquer un réchauffement supplémentaire et des altérations de longue durée de tous les éléments du système climatique, augmentant ainsi le risque de conséquences vastes et profondes qui toucheront toutes les strates de la société et le milieu naturel.

Le Rapport de synthèse indique clairement que de nombreux risques représentent des problèmes particuliers pour les pays les moins développés et les collectivités vulnérables, vu leur capacité limitée d’y faire face. Les personnes marginalisées sur le plan social, économique, culturel, politique, institutionnel ou autre sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques.

La limitation des effets des changements climatiques pose des problèmes d’équité et de justice, mais elle est nécessaire pour aboutir à un développement durable et à l’élimination de la pauvreté. Selon M.Pachauri, « Nombre des personnes les plus vulnérables aux changements climatiques ont contribué et contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre. Il ne sera pas possible de faire face à ces changements si des organismes particuliers mettent en avant leurs propres intérêts de façon indépendante. On ne pourra lutter contre les changements climatiques que grâce à des
réponses coopératives et notamment à une coopération internationale. »

D’après M. Vicente Barros, coprésident du Groupe de travail II du GIEC, «L’adaptation est très importante du fait qu’elle peut être intégrée à la poursuite du développement et qu’elle peut contribuer à nous préparer aux risques, ce à quoi nous nous sommes déjà engagés du point de vue des émissions passées et de l’infrastructure actuelle.»

Toutefois, l’adaptation ne suffit pas en elle-même. Des réductions importantes et soutenues des émissions des gaz à effet de serre sont primordiales pour limiter les risques dus aux changements climatiques. Et comme l’atténuation réduit le rythme et l’ampleur du réchauffement, elle accroît, possiblement de plusieurs dizaines d’années, le temps dont nous disposons pour nous adapter à un niveau donné d’évolution du climat.

Il existe de nombreux moyens d’atténuation permettant d’aboutir, au cours des décennies à venir, aux réductions importantes des émissions nécessaires pour limiter, avec une probabilité de plus de 66%, le réchauffement à 2°C, objectif fixé par les gouvernements. Cependant, selon le Rapport, si l’on retarde une nouvelle atténuation à 2030, cela accroîtra sensiblement les problèmes techniques, économiques, sociaux et institutionnels que pose la limitation du réchauffement à moins de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici la fin du XXIe siècle.

D’après M.Youba Sokona, coprésident du Groupe de travail III du GIEC, «Il est possible, sur le plan technique, de passer à une économie à faible teneur en carbone. Mais ce qui manque, ce sont des politiques et des institutions appropriées. Plus nous attendrons pour prendre des dispositions, plus l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de ceux-ci coûteront cher.»

Selon le Rapport de synthèse, les évaluations quant au prix de l’atténuation varient, mais la croissance économique mondiale n’en serait pas affectée outre mesure. Dans les scénarios prévoyant une situation inchangée, la consommation –indicateur indirect de la croissance économique– continuera d’augmenter de 1,6 à 3% par an au cours du XXIe siècle.

Une atténuation ambitieuse permettrait de réduire ce taux de 0,06 point de pourcentage. D’après M. Sokona, « Par comparaison avec le risque imminent d’une évolution irréversible due aux changements climatiques, les risques
de l’atténuation sont gérables.»

Ces évaluations économiques du prix de l’atténuation ne tiennent compte ni des avantages d’une réduction des changements climatiques, ni des nombreux bénéfices secondaires en matière de santé, de conditions de vie et de développement. Selon M. Pachauri, «La justification scientifique de la priorité à accorder aux mesures de lutte contre l’évolution du climat est plus claire que jamais.

Nous disposons de peu de temps avant que la conjoncture permettant de limiter le réchauffement à 2°C ne prenne fin. Pour que nous ayons une bonne chance de rester au-dessous de 2°C à un prix gérable, nos émissions, sur le plan mondial, devraient diminuer de 40 à 70% entre 2010 et 2050, et tomber à zéro ou moins d’ici 2100. Nous avons cette possibilité, et le choix nous incombe.»

« Affrontements stupides et stériles entres anarchistes et policiers à Nantes »

La manifestation contre les violences policières hier à Nantes est le grand thème de tous les médias, trop heureux de pouvoir ne plus parler de la mort de Rémi Fraisse et de faire disparaître la cause écologiste. Voici une évaluation de cela, faite par NALO à Nantes, qui nous semble tout à fait pertinente dans son approche.

Car encore une fois, où est passée l’écologie? C’est à croire qu’en France dès que la cause écologiste apparaît, elle est condamnée à disparaître, de par le mépris et l’indifférence qui prédominent… C’est inacceptable!

Affrontements stupides et stériles entres anarchistes et policiers à Nantes

Ce samedi après-midi a été marqué par des affrontements en ville entre des centaines d’individus et la police.

Tout cela a été bien mis en scène depuis le début de la semaine, avec la presse et les chaînes d’information en continue faisant monter la sauce en parlant de « guérilla ».

Le prétexte à cela est la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse lors de l’opposition au barrage de Sivens. Il faut bien sûr parler de prétexte car ces gens qui manifestent se moquent bien de la défense de la nature. Aucun de leurs communiqués d’appel au défilé d’aujourd’hui à Nantes ne parlait d’écologie.

C’est à juste titre qu’aucune organisation ou association de défense de la nature ne s’est jointe à ce rassemblement qui n’est rien d’autre qu’une tentative de récupération.

Par ailleurs, on ne pourra pas s’empêcher de penser que la préfecture a délibérément laissé ces quelques centaines d’individus brûler des poubelles et lancer des cailloux dans le centre. Qui peut croire que l’État français n’est pas capable d’empêcher cela ?

Nous ne somme pas crédule, d’autant plus que la manifestation était officiellement « interdite ».

Afin d’être certain que ce mouvement sera impopulaire, la TAN a pour sa part décidé d’interrompre le trafic des trams et des bus dans le secteur. Les autorités aimeraient bien voir la population se mettre à dos les écologistes et les associations de défense de la nature.

L’enjeu est important, il s’agit d’empêcher toute pression populaire et démocratique contre les grands projets de destruction de l’environnement. On peut être certains que des entreprises comme Vinci ou des personnalités politiques comme Jean-Marc Ayrault ont du mal à supporter qu’on les empêche de bétonner en paix.

Les mises en scène d’affrontement d’aujourd’hui sont une véritable aubaine pour eux, afin de critiquer leurs opposants, de les ridiculiser.

Il ne s’agit pas pour notre part d’être absolument « pacifiste » ou « contre la violence ». Cela ne voudrait rien dire car la violence n’est pas une sorte de choix stratégique ou politique. C’est une réalité, brutale, dont la mort de Rémi Fraisse est une sinistre illustration.

Mais la violence, c’est aussi et surtout celle de cette société qui agresse et malmène continuellement la nature et les animaux.

Là est le cœur de la question, la grande actualité de notre époque. Défense sans compromis de la nature, défense ferme et déterminée des zones humides, si indispensables à la vie sur Terre : tels doivent être les mots d’ordre de la mobilisation !

Ce combat, nous le souhaitons populaire et massif, plein d’engagement et d’abnégation. Mais cela n’a rien à voir avec ces affrontements stupides et stériles entres anarchistes et policiers cette après-midi en ville.

Voici un petit exemple qui reflète bien l’approche des gens qui manifestaient aujourd’hui :

Cette fresque a été réalisé récemment par des graffiteurs sur des quais de Loire sur l’Île de Nantes. On y voit le prénom de Malik (certainement Malik Oussekine, assassiné par des policiers à moto en 1986), les prénoms de Zyed et Bouna (deux jeunes électrocutés à cause de la police en 2005), et donc le prénom de Rémi, mort fin octobre sur le chantier du barrage de Sivens, à cause d’une grenade des Gardes Mobiles.

L’image du policier en cochon et du « méchant financier » en rat est absolument odieuse. Pourquoi insulter ainsi les cochons et les rats ? Qu’on-t-ils à voir avec les policiers ou bien « la finance » ? Les cochons ne sont pas responsables des crimes de la police.

Malheureusement, c’est un grand classique, d’ailleurs une partie des gens au rassemblement de lundi dernier à la mémoire de Rémi Fraisse scandaient ce slogan stupide : « flics : porcs, assassins »

De la même manière, l’inscription en bas à droite de la fresque, « Pourquoi On Resterait Calmes ? » est en fait une référence à un titre du groupe de rap La Rumeur qui prend pour titre cet acronyme, « P.O.R.C. » (en réponse au Ministère de l’Intérieur et aux syndicats de police).

Ce mépris pour les animaux n’est pas une simple anecdote mais reflète une vision du monde bien particulière, qui n’a rien d’alternative. Finalement c’est la même vision du monde qu’ont les bétonneurs, les « capitalistes », ou les promoteurs de l’agro-business : le mépris de la nature et des animaux.

Par ailleurs, il faut savoir que cette fresque est revendiquée par des groupes « antifa », c’est à dire des gens qui mettent en l’avant l’antifascisme. Pourtant, c’est le b.a.-ba de savoir que c’est un classique de l’extrême-droite de représenter ses ennemis par des animaux. C’est par exemple une « tradition » pour les nazis de représenter les juifs par des pieuvres, des vers, des vautours, ou bien encore… des rats.

Des drones non identifiés au-dessus de plusieurs centrales

Les médias ont parlé de drones non identifiés qui ont survolé une centrale nucléaire. C’est bien entendu très choquant! Mais c’est plutôt courant, comme en témoigne le document suivant de Sortir du nucléaire à ce sujet !

Il y a même eu des survols simultanés de centrales pourtant très éloignées l’une de l’autre…

Survols de centrales par des drones – Point sur la situation

Depuis le 5 octobre 2014, des survols par des drones non identifiés se multiplient sur les sites nucléaires français. Alors que le mystère reste entier sur l’origine de ces drones et le but de ces opérations, le Réseau « Sortir du nucléaire » tire la sonnette d’alarme et alerte sur la vulnérabilité des installations. Ces survols à répétition sont un problème sérieux et posent de nombreuses questions. Retour sur la chronologie des événements et analyse de la situation.

Chronologie des événements

– 5 octobre 2014

Les équipes de surveillance du site nucléaire de Creys-Malville, qui comprend le réacteur en démantèlement Superphénix, ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur la zone d’interdiction aérienne de la centrale. La direction de la centrale a déposé plainte auprès de la gendarmerie de Morestel, le 8 octobre 2014. [1]

– 13 octobre 2014 :

Les équipes de surveillance de la centrale du Blayais ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. La direction de la centrale a déposé plainte auprès de la gendarmerie de Blaye, le 16 octobre 2014. [2]

Les équipes de surveillance de la centrale de Nogent-sur-Seine ont détecté la présence illégale d’un aéronef, assimilable à un drone, sur le périmètre aérien de la centrale. [3]

– 14 octobre 2014

Les équipes de surveillance de la centrale de Cattenom ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. La direction de la centrale a déposé plainte auprès de la gendarmerie de Hettange-Grande, le 17 octobre 2014. [4]

– 19 octobre 2014

Les équipes de surveillance de la centrale de Gravelines ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. La direction de la centrale a déposé plainte auprès du commissariat de Gravelines, le 21 octobre 2014. [5]

Une seconde fois, les équipes de surveillance de la centrale de Nogent-sur-Seine ont détecté la présence illégale d’un aéronef, assimilable à un drone, sur le périmètre aérien de la centrale. La direction de la centrale a déposé plainte auprès de la gendarmerie de Nogent-sur-Seine, le 21 octobre 2014. [6]

Les équipes de surveillance de la centrale du Bugey ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. [7]

Les équipes de surveillance de la centrale de Chooz ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. [8]

– 20 octobre 2014

Une seconde fois, les équipes de surveillance de la centrale du Bugey ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. La direction de la centrale a déposé plainte auprès de la brigade territoriale de Lagnieu, le 20 octobre 2014. [9]

– 24 octobre 2014

Les équipes EDF du service Protection de site de la centrale du Bugey ont, une troisième fois, détecté la présence d’un drone. Une nouvelle plainte a été déposée. [10]

– 30 octobre 2014

Les équipes de surveillance de la centrale de Golfech ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. La direction de la centrale a annoncé qu’elle allait porter plainte.

Les équipes de surveillance de la centrale de Penly ont détecté la présence illégale d’un aéronef assimilable à un drone sur le périmètre aérien de la centrale. La direction de la centrale a annoncé qu’elle allait porter plainte.

– Plusieurs sites nucléaire du CEA, dont celui de Saclay, seraient également concernés et le CEA a porté plainte.

– D’autres sites nucléaires sont semble-t-il également concernés par ces survols illégaux et notamment ceux d’Areva. Mais la direction de l’entreprise dément, pour l’heure, « tout survol significatif » de ses sites… Reste à savoir ce que signifie, pour Areva, le terme « significatif » !

En résumé, 9 centrales nucléaires ont été survolées par des drones entre le 5 et le 30 octobre 2014 : Creys-Malville, Blayais, Nogent (2 fois), Cattenom, Gravelines, Bugey (3 fois), Chooz, Golfech et Penly. Plusieurs sites nucléaires du CEA sont également concernés, et peut-être également des sites d’Areva.

Nous compléterons ces informations au fur et à mesure si ces survols continuaient à se multiplier.
Quelles questions cette affaire soulève-t-elle ?

– Des survols à répétition : le problème est sérieux !

Depuis le 5 octobre, ce sont donc plusieurs sites nucléaires qui ont été survolés par des drones, certains plusieurs fois et d’autres, pourtant séparés par des centaines de kilomètres, le même jour. Depuis la sortie publique de l’affaire, deux sites ont à nouveau été survolés. Les événements ne sont donc pas le fruit du hasard et sont on ne peut plus coordonnés.

Bien qu’EDF et les pouvoirs publics démentent la gravité de ces incidents, les plaintes que l’exploitant a déposées indiquent qu’il semble démuni face à cette situation inédite et sérieuse.

Que dire également du délai entre les faits et le dépôt de plainte ? Et du fait que les survols aient pu se reproduire sur plusieurs sites ? EDF ne s’est-il rendu compte qu’après coup que pendant 16 jours, des aéronefs télécommandés avaient pu ainsi aller et venir au-dessus de sites nucléaires ?

– Origine de ces survols : le mystère reste entier

Une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de ces survols, mais pour le moment le mystère reste entier.

Toutes les associations antinucléaires contactées ont démenti être impliquées. Opération de com, canular, coup politique, campagne de mesures de radioactivité, espionnage industriel ou pire, repérage de personnes mal intentionnées, pour le moment toutes les hypothèses restent ouvertes, mais les faits sont inquiétants.

– L’espace aérien autour des sites : une zone sensible

Le droit français interdit de survoler un site nucléaire à moins de 1000 mètres d’altitude dans un périmètre de cinq kilomètres. Et pourtant les drones ont pu pénétrer dans l’espace aérien des centrales sans être repérés.

Alors que l’utilisation de ces engins se multiplie, le fait qu’ils ne soient pas repérés par des radars pose question. Quand on sait que ni l’EPR (voir le document confidentiel défense révélés par le Réseau en 2006), ni les piscines de combustible usé [11] ne résisteraient à un crache d’avion, quels seraient les impacts en cas de largage de charges explosives par un drone ? Les piscines de combustibles étant de simples hangars, les dégâts causés pourraient rapidement se transformer en catastrophe nucléaire.

– Les installations nucléaires sont vulnérables

Ces survols simultanés de plusieurs sites démontrent, par ailleurs, que les 19 centrales nucléaires et les nombreuses usines de combustible réparties dans tout l’Hexagone constituent autant de points de vulnérabilité. Présentée comme un atout pour la France, l’industrie nucléaire constitue en réalité son tendon d’Achille.

Ce risque d’agression externe ne fait d’ailleurs que s’ajouter aux nombreux faits qui justifient une sortie en urgence du nucléaire : vieillissement des installations (la majorité des réacteurs ayant dépassé les 30 ans de fonctionnement), production de déchets ingérables, rejets toxiques…
Notes

[1] http://energie.edf.com/nucleaire/deconstruction/carte-des-centrales-en-deconstruction/centrale-de-creys-malville/evenements-48290.html#

[2] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45862.html

[3] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45961.html

[4] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45876.html

[5] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45959.html

[6] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45961.html

[7] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45869.html

[8] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45926.html

[9] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45869.html

[10] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/evenements-45869.html

[11] www.largeassociates.com/LA reports & papers/3205 French NPP Vulnerability/vulnérabilité_avions_Large_résumé.pdf