C’est peut-être là la clef qui permet de comprendre « Cause Animale Nord ». C’est un exemple anecdotique dans la forme, mais pas du tout dans son contenu.
Parce que nous savons que si des gens peuvent se prétendre plein de choses, sans le prouver, à tort ou à raison : il y a des gens qui se disent révolutionnaires, par exemple, mais c’est bien difficile à prouver, et forcément dans le tas il y en a qui ne le sont pas du tout.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des gens qui le soient vraiment et qu’ils aient tort, mais le prouver n’est pas facile.
La question animale, elle, est d’ailleurs révolutionnaire mais elle a, pour ainsi dire, un avantage : la dimension concrète immédiate. On ne peut pas faire semblant.
Et voici un exemple montrant bien que « Cause Animale Nord » a une démarche déséquilibrée. Sur son facebook, cette association poste tout le temps : le matin en souhaitant un bon réveil, le midi pour souhaiter bon appétit, etc. A côté de cela il y a des appels à l’adoption et des copiés-collés d’informations sur les animaux.
Or, on en trouve un sur les cochons d’Inde particulièrement significatif. Tout dans son contenu est faux et inacceptable.
C’est là que la nature de « Cause Animale Nord » se révèle : son fond est velléitaire et anti-démocratique. Au lieu de travailler à développer un mouvement en général, à la base, au lieu de faire confiance aux gens luttant réellement, « Cause Animale Nord » pratique le rentre-dedans totalement idéaliste, sans considération pour le réel.
Est-ce pour cela que leurs positions fachos suintent régulièrement, ou parce qu’ils sont justement fachos à la base que cela se passe ainsi, c’est une grande discussion, sans doute est-ce des deux.
En tout cas, le maniement du copié-collé est significatif : personne ne s’occupant des animaux en général et des cochons d’Inde en particulier n’aurait laissé passer un tel texte, truffé de fautes intolérables :
Cause Animale Nord
3 h ·
Conseil du jour : Savoir s’occuper d’un Cochon d’Inde
Le cochon d’Inde est un rongeur de la famille des Caviidés. Il doit son nom à sa silhouette dodue et cylindrique qui ressemble à celle d’un petit cochon. On l’appelle aussi le Cobaye. Il est un de nos plus anciens N.A.C. (Nouveaux Animaux de Compagnie), pour le plus grand plaisir des petits comme des grands. Il en existe de toutes les couleurs (blanc, marron, beige, noir, parfois gris ou tout ça mélangé) et son poil peut être court, long (on dit qu’il est angora) ou mi-long. L’adulte pèse en général entre 800g et 1,4 kg pour les plus costauds, et son espérance de vie est de 8 ans.
Ces quelques conseils t’aideront à t’occuper au mieux de ton petit compagnon, car ton Cochon d’Inde est un être sensible et fragile dont le bien être, la santé et le confort dépendent de toi : c’est une vraie responsabilité
Comment aménager sa maison ?
Il faudra au minimum une cage de 40 cm de haut, 60 cm de long et 40 cm de large pour faire le bonheur de ton petit animal. Les barreaux de la cage seront disposés horizontalement pour qu’il puisse s’accrocher avec ses petites pattes avant et se redresser sur ses pattes arrière. Tu peux aussi lui fabriquer une petite maison en bois où il pourra se reposer et se cacher.
Le sol de sa cage sera tapissé d’une litière végétale ou de copeaux de bois. Par-dessus, tu peux ajouter une couche de paille, ou mieux, du foin qui lui servira à la fois de litière et de repas !
Il faudra changer et nettoyer sa cage au moins 2 fois par semaine.
Le Cobaye apprécie la compagnie de ses maîtres, c’est pourquoi il vaut mieux placer sa cage en hauteur, ce qui facilitera les contacts en le faisant assister plus facilement à la vie de la maison. Tu éviteras de la mettre devant une fenêtre car l’exposition directe et prolongée aux rayons du soleil à travers une vitre peut provoquer ce que l’on appelle l’effet de serre : la chaleur devient vite très forte et peut rendre malade ton petit ami.
Comme pour les rongeurs, tu feras particulièrement attention à éviter tout courant d’air : un rhume est très vite arrivé.
Qui sont ses copains ?
C’est un animal qui aime la compagnie de ses congénères, mais qui supporte très bien de vivre seul, s’il reçoit l’attention et l’affection de ses maîtres.
Il est possible, voire recommandé, de faire cohabiter plusieurs femelles, éventuellement avec un mâle. Mais plusieurs mâles risqueraient de se battre entre eux. Tu peux choisir d’avoir un couple, mais attention : si tu choisis cette solution, attends-toi très vite à être à la tête d’une famille nombreuse et il faudrait quand même que tes parents soient d’accord !
Le cobaye peut également cohabiter sans trop de difficultés avec le lapin, mais à condition qu’ils aient été habitués l’un à l’autre dès le plus jeune âge.
Quelles sont ses activités favorites ?
Il est très important que ton cochon d’Inde puisse se dégourdir les pattes tous les jours. Mais évite de le laisser gambader sans surveillance dans la maison car il risquerait de ronger tout ce qui lui passe entre les dents, y compris les fils électriques ou les pieds des chaises. En effet, c’est un animal qui adore se faire les dents sur tout et n’importe quoi !
Des bouts de bois (arbre fruitier, noisetier, saule) disposés dans sa cage pourront l’aider à faire ses dents.
De plus, s’il décide de se cacher derrière une armoire ou le réfrigérateur, tu auras beaucoup de mal à le retrouver.
Qu’est ce qu’il mange ?
Ton Cobaye est un herbivore : c’est-à-dire qu’il se nourrit de végétaux comme des graines, des légumes ou même des fruits. ( Les carnivores, eux, mangent de la viande).
Le foin sera distribué à volonté. Les repas seront essentiellement composés de graines et granulés « spécial cobaye ».
Tu pourras également lui donner quelques friandises (en petite quantité), des légumes frais (feuille de chêne, endive, carottes, pissenlit) et des fruits (pomme, kiwi, banane, agrumes) ainsi que du pain sec ou une biscotte. Il faudra être vigilant quant aux quantités, car c’est un gourmand et sa ligne lui importe peu ! Si tu ne fais pas attention, il peut rapidement ressembler à un tonneau, et ça peut facilement le rendre malade. Chaque jour, pas plus de 20g à 25g de graines par adulte et un seul aliment comme quelques feuilles d’endive ou de salade.
Le Cobaye est la seule espèce de mammifère à ne pouvoir fabriquer seul sa propre vitamine C: il faut donc lui en apporter dans son alimentation (les kiwis, les agrumes, les graines spéciales cobaye en contiennent) mais également sous forme de compléments vitaminiques.
Pense également à lui laisser à disposition une pierre à lécher, pratique pour les apports en sels minéraux complémentaires.
Bien sûr, n’oublie surtout pas de lui laisser de l’eau claire et propre à volonté, de préférence à l’aide d’un biberon pour éviter les souillures.
Dans tous les cas, n’oublie jamais que ton vétérinaire est le meilleur ami de ton cobaye après toi, et que sa formation fait de lui son seul médecin : écoute et suis ses conseils !
Source : Clinique Vétérinaire Elysée
Lydie*
« Cause Animale Nord » avait déjà publié des copiés-collés délirants, du type totalement mystique sur l’énergie planétaire qu’on connaîtrait en tant que végan, etc. C’est délirant, mais secondaire pour nous : la question animale est primordiale.
Et ce texte est un scandale pour les raisons suivantes. Il ne s’agit pas des descriptions insupportables du type mécanique comme « silhouette dodue et cylindrique », faussement amusant comme » il peut rapidement ressembler à un tonneau », ou des affirmations erronées comme quoi l’espérance de vie serait de huit ans. Il s’agit des informations concernant la vie même des cochons d’Inde.
* il est dit qu’il faut « au minimum une cage de 40 cm de haut, 60 cm de long et 40 cm de large pour faire le bonheur de ton petit animal » : c’est faux, il faut une cage bien plus grande, d’au moins un mètre de long.
* le texte parle aux enfants et dit : « Tu peux aussi lui fabriquer une petite maison en bois où il pourra se reposer et se cacher« , mais c’est erroné, car la maison est un impératif.
* la promotion du cochon d’Inde comme « animal de compagnie » est déjà par ailleurs scandaleuse, encore plus quand on voit le ton régressif du texte issu d’un cabinet vétérinaire, prônant cela pour les enfants.
* il est donné comme conseil : « Le sol de sa cage sera tapissé d’une litière végétale ou de copeaux de bois« , or c’est totalement déconseillé, car il est bien connu que les copeaux de bois sont toxiques pour les voies respiratoires (de tous les rongeurs), dégageant des phénols avec l’urine (alors qu’en plus on trouve des sacs de litières de chanvre à bas prix par exemple sur Zooplus).
* il est également dit : « Par-dessus, tu peux ajouter une couche de paille, ou mieux, du foin qui lui servira à la fois de litière et de repas !« , ce qui est totalement absurde et inconséquent, puisque la nourriture serait souillée, il faut justement un rack à foin afin de conserver sa propreté.
* il est expliqué, ce qui est un scandale véritable, que « C’est un animal qui aime la compagnie de ses congénères, mais qui supporte très bien de vivre seul, s’il reçoit l’attention et l’affection de ses maîtres. » Rien qu’en Suisse c’est interdit, il faut au moins deux cochons d’Inde, car le cochon d’Inde est grégaire, seul il s’ennuie à mourir! Alors qu’à plusieurs, on les retrouve en train de popcorner.
* le passage suivant est d’une irresponsabilité complète, comment peut-on être vétérinaire et proposer cela?
Il est possible, voire recommandé, de faire cohabiter plusieurs femelles, éventuellement avec un mâle. Mais plusieurs mâles risqueraient de se battre entre eux. Tu peux choisir d’avoir un couple, mais attention : si tu choisis cette solution, attends-toi très vite à être à la tête d’une famille nombreuse et il faudrait quand même que tes parents soient d’accord !
Ainsi un enfant devrait choisir pour les animaux, il devrait être en mesure d’avoir le « droit » de gérer la vie, tout cela donc dans le déni de toute responsabilité et de l’oubli des adoptions à faire?
* on lit aussi que « le cobaye peut également cohabiter sans trop de difficultés avec le lapin« , alors qu’il est bien connu que c’est faux, car il y a un risque de blessure grave de par la puissance des pattes arrières des lapins.
On ne peut donc que rire jaune quand on lit à la fin :
« Dans tous les cas, n’oublie jamais que ton vétérinaire est le meilleur ami de ton cobaye après toi, et que sa formation fait de lui son seul médecin : écoute et suis ses conseils! »
Il est tout à fait vrai qu’il faut écouter absolument l’avis des gens qui s’y connaissent, que le culte de son ego est un danger terrible pour les animaux dont on est responsable. Mais là avec une telle médecine on en revient à Molière et sa dénonciation d’une caste ayant perdu pied avec la réalité.
Que « Cause Animale Nord » poste un tel article rempli d’erreurs très graves est vraiment significatif. C’est de la rébellion contre le monde qui part de bons sentiments mais compense son manque de connaissance par des copiés-collés et par le rentre-dedans.