8ème journée de l’animal à Fontenay sous Bois

Ce dimanche 17 avril en banlieue parisienne a lieu la Fontenay sous Bois. Voici une présentation critique par les Red Lions 94:

Ce week end aura lieu à Fontenay sous Bois, la 8ème journée de l’animal. Ce salon sera l’occasion pour de nombreuses associations œuvrant pour les animaux de présenter leurs activités au public. On pourra y croiser par exemple la FLAC anti-corrida, des associations de la SPA, Fourrures-tortures, l’association Liberté du chat, ou bien nos amiEs du collectif Contre L’Exploitation Des Animaux, etc.

Des expositions sur différents thèmes sont prévues, ainsi que des animations (poterie, maquillage, sculpture sur ballon, etc.) et des démonstrations d’éducation canine.

Cette journée sera aussi on l’espère, le moment venue pour quelques chiens et quelques chats de trouver une famille puisqu’un stand d’adoptions présentera des animaux (pour les personnes intéressées, il faut prévoir un justificatif de domicile et ses papiers d’identité, ainsi qu’une participation financière). Il est évident que nous encourageons toutes les personnes qui le peuvent à adopter des animaux qui ont été abandonnés et qui aujourd’hui attendent tant bien que mal dans des refuges ou dans des familles d’accueil temporaires.

En milieu d’après midi (16h), l’école de cirque de Italo et Josiane MEDINI proposera un spectacle avec comme thème «aimer le cirque sans animaux», ce qui est une très bonne idée !

L’existence des cirques avec animaux illustre totalement les contradictions que vivent les personnes vivant en ville. D’un coté il y a la volonté de côtoyer les animaux, c’est le sens du succès des cirques, des zoos, des aquariums, mais d’un autre coté ces animaux sont totalement soumis et torturés tandis que que le mode de vie produit par le milieu urbain est hostile à la Terre et à ses habitants.

Cette journée à justement pour but de rassembler des « associations de protection de la nature et des animaux » dans le but de « présenter au public leurs actions en matière d’écologie urbaine »… Dans cette optique, des grands thèmes sont mis en avant comme :

– La gestion de l’animal libre en ville : chats, pigeons, oiseaux, biodiversité

– La prise en compte de la mode des NAC, Nouveaux Animaux de Compagnie

– L’opposition aux jeux utilisant les animaux : corridas, chasse, delphinariums

– Le contrôle des industries et commerces de produits issus des animaux : viandes, fourrures

– La préservation de la faune sauvage :

. dans le milieu rural avec la présence des loups et des ours

. dans les océans avec les cétacés, les poissons, etc

. en ville avec les abeilles, les renards, etc

– Les choix de vie : les chrétiens et les animaux, le végétarisme

– Les aspects juridiques et politiques de l’animal

Tout ceci est certainement intéressant mais reste malgré tout assez limité puisque c’est finalement organisé par une mairie, c’est à dire une institution.

Dans les grandes métropoles suffocantes dans lesquelles nous devons vivre la biodiversité n’existe pas, la nature à été dévasté et le sort réservé à nos amis les animaux y est souvent des plus terrible. Que cela soit ceux qui doivent (sur)vivre dans des cages, ceux qui sont abandonnés ou bien ceux qui sont amenés dans des abattoirs pour y être assassinés. On pense aussi à de nombreuses espèces animales qui vivent en ville et qui doivent faire face à l’hostilité constante comme les pigeons ou les rats. Ils ne sont pas des « problème » à « gérer », il faut bien voir que ces animaux sont prisonniers et aliénés dans les villes capitalistes de la même manière que les être humains.

Les « industries et commerces » qui sont responsables de la barbarie envers nos amis les animaux ne doivent pas seulement être contrôlés, il faut en finir avec leur logique mortifère !

A notre époque, il n’y a plus de place pour les illusions ! Les villes capitalistes ne sont pas à aménager ou gérer mais à démolir ! Plus personne ne souhaite vivre dans les banlieues bétonnées complétement coupées de la nature et hostiles à la vie. Le Peuple veut et doit pouvoir vivre en harmonie avec la nature et les autres animaux sur une planète débarrassée de la pollutions et de l’exploitation causées par les vieilles industries capitalistes !

Malgré ses limites, cette initiative va dans le bon sens et peux participer à l’émergence d’une nouvelle culture positive tournée vers les animaux et la planète,  et donne à des associations qui prônent le mode de vie Vegan comme le CLEDA l’occasion de présenter leur activité !

La journée de l’animal aura lieu à la Salle Jacques-Brel de Fontenay-sous-Bois
de 11h à 18H

l’entrée est gratuite

Accès par le RER A – Val de Fontenay ou Fontenay sous Bois
puis bus 124 ou navette arrêt Hôtel de ville.

Une revue anarchiste part en guerre contre le véganisme

« Le jour où les animaux se révolteront, alors on verra. » (Courant Alternatif, octobre 2010)

Qui sont les gens risquant des années de prison pour libérer des animaux ? Qui sont ces gens donnant leur énergie pour s’occuper d’animaux en détresse ? Qui sont ces gens qui prônent un rapport avec les animaux qui ne soit pas la guerre ?

Pour la revue anarchiste « Courant alternatif » c’est clair : ce sont des gens qui suivent la « mode. » Dans le numéro d’octobre 2010 on peut lire cela dans l’article « Etre vegan : une mode pour un temps de crise. »

C’est intéressant : pour ces gens le véganisme serait quelque chose de « récent. » Comment expliquent-ils alors que la libération animale soit née dans les années 1970, la libération de la Terre dans les années 1980 ? Surtout que les gens à l’origine de cette revue se revendiquent de cette époque de contestation…

En fait pour ces gens pétris de conception réactionnaire typiquement française, les vegans sont même une menace de grande ampleur. Même des structures comme les Food not Bombs et leur nourriture gratuite est une menace littéralement terroriste :

« Depuis quelques années, les bouffes organisées dans des lieux collectifs et dans des rassemblements sont de plus en plus prises en charge par des vegans sans que la chose soit réellement discutée collectivement. »

Il n’y a pas à dire : il y en a qui n’ont vraiment rien d’autres à faire… D’ailleurs, on avait déjà droit à un article anti vegan dans le numéro de mai 2010 : « L’environnement c’est Kapital ! Spécial écologie. »

On y trouvait déjà un article anti-végan écrit… par un vegan straight edge « repenti »… N’aurait-il pas été franc de le dire ? Et quelle étrangeté de multiplier les allusions en filigrane à LTD… tout en faisant en sorte de résumer le véganisme à une question d’alimentation…

Comme dans ces lignes de ce nouvel article où le véganisme est présenté comme une mode, lignes qui visent le côté beauf dans tout lecteur (voire lectrice):

« Ce dont nous avons besoin, c’est aussi du plaisir, sans lequel il n’y a pas de vie supportable !

Il y a déjà la télé avec son surplus de spécialistes… de la minceur, de la diététique, de l’élevage des enfants, de la sexualité ; des psys, des curés, des pédagogues, des économistes qui ne font qu’infantiliser le public en lui donnant des conseils sur ce qui est bien pour lui ; faut-il en plus qu’on en retrouve en milieu libertaire qui nous disent comment bien manger? »

Les vegans donnent de la nourriture : c’est un piège ! Ils/Elles n’en donnent pas : c’est qu’ils/elles veulent imposer leur nourriture !

C’est donc une véritable terreur que vit « courant alternatif. » Et d’où vient cette terreur ?

Eh bien c’est facile à trouver : pour les Français bien réactionnaires, ce qui est mauvais ne peut venir que des « anglo-saxons », par définition anti « latins » et anti « plaisir. » On croirait lire de la prose des années 1930-1940:

« L’antispécisme, comme le véganisme, est une culture urbaine.

Ce n’est pas un hasard si l’un comme l’autre sont venus des Etats-Unis et d’Angleterre, sous la double influence d’un zest de puritanisme protestant et de l’urbanisation précoce dont ces deux pays ont été les champions. »

Cela est bien évidemment n’importe quoi : le véganisme vient tout autant d’Allemagne et d’Autriche, ce dernier pays étant catholique. De plus, la libération animale s’est développée à vitesse grand V tant dans les pays d’Amérique latine (Chili, Argentine, Brésil…) que les pays « latins » d’Europe : Espagne, Italie…

Mais il ne faut pas rechercher trop de cohérence, car on a même droit au classique « les vegans nous traitent de nazis » ou encore l’accusation comme quoi nombre d’associations antispécistes veulent imposer une alimentation simplement à base de pilules !

Ces gens délirent totalement ! Mais il faut les comprendre ! Car ces gens savent que le sol se dérobe sous leurs pieds.

Leur immonde visage ultra-réac bien franchouillard est plus que visible. Quant on pense que ces personnes totalement dénaturées imaginent que les animaux sont des machines. Ils sont incapables de comprendre que les animaux préfèrent ne pas vivre en cages ! Voici par exemple ce qu’on peut lire :

« Selon nous, les revendications de la politique, de l’anarchisme, des mouvements d’émancipation, c’est que la liberté, la justice, etc. soient portées par les intéressés eux-mêmes et pas décidées en dehors d’eux. Or, dans ce cas des animaux, les « libérateurs » seraient des représentants autodésignés et non révocables !

C’est de l’anthropocentrisme assorti d’anthropomorphisme : qu’est-ce qu’un animal « sait » de la liberté, de l’égalité? »

Quel verbiage « radical » sans valeur aucune… Et dire que ces gens nous accusent de faire dans le pathétique… Qu’ils osent parler de justice, alors qu’ils se moquent des animaux, préférant leur temps à critiquer les végans…

Le problème n’est pas seulement que dans cet article (signé de l’ensemble de l’organisation qui produit la revue!) la rébellion des animaux soit niée. C’est surtout que la ligne est carrément social-darwiniste: malheur au plus faible!

Une logique folle qui va jusqu’à dire:

« Le jour où les animaux se révolteront, alors on verra. »

Une phrase honteuse, criminelle, dont la fausseté saute aux yeux. En clair quand ces gens voient la photo suivante, ils pensent: « ce n’est pas mon problème, ils ne veulent pas se rebeller. »

Et ils disent cela des animaux aujourd’hui, comme ils diront des êtres humains demain, lorsqu’ils s’apercevront que personne ne veut de leur conception: alors ils joueront les aristocrates!

Quant au fait d’être des représentants « autodésignés »… Est-ce que ce ne sont pas des humains qui ont mis des animaux en cage ? N’est-ce pas donc aux humains de réparer cela ?

Sur la photo suivante, cet animal ne proteste-t-il pas de la manière la plus claire qui soit, ne se rebelle-t-il pas? Et les humains ne sont-ils pas responsables de ce qui lui arrive?

Et même en suivant le raisonnement de ces anarchistes : qu’est-ce que cela bien faire à « Courant alternatif » que des gens soient végans ?

N’ont-ils pas une révolution à faire, et donc autre chose à parler que de véganisme, dans deux longs articles très denses, nous visant par ailleurs ouvertement mais sans même le reconnaître ?

Dans l’article on peut lire finalement:

« Occupons-nous donc déjà de ceux et celles qui, au sein de l’humanité, réclament de la liberté, de l’égalité et de la justice. Il y a de quoi faire! »

Alors pourquoi faire des charges brutales contre le véganisme? Le véganisme est-il une si grande menace?

Il est évident que oui: les gens de « Courant Alternatif » savent que la question de la libération animale sera incontournable au 21ème siècle, et ils tentent de freiner la compréhension de cela autant qu’ils peuvent, car finalement le libéralisme, pour eux il n’y a que cela de vrai…

Le capitalisme ne pourra jamais devenir « vert » : le rapport « Les entreprises face à la biodiversité » et le sondage « Baromètre entreprise et biodiversité »

A LTD, et ce n’est pas un secret, nous considérons les nations comme un obstacle à la compréhension par l’humanité du rapport qu’elle doit avoir avec Gaïa. Et nous ne pensons pas que le capitalisme pourra devenir « vert. »

En fait, nous courons à la catastrophe et le capitalisme ne fait strictement rien. Les personnes disposant de hauts revenus se moquent de l’écologie : elles veulent vivre « tout confort » et avec le prestige qui peut exister avec (fourrure, caviar, etc.).

Inversement, les personnes pauvres sont révoltées par le saccage de la planète, mais elles ne considèrent pas avoir les moyens ni de tout changer, ni de vivre de manière différente. C’est ce point de vue erroné qu’il faut changer.

Néanmoins, il reste une troisième couche sociale et une troisième opinion : celle des classes moyennes qui veulent vivre « comme avant » et pour cela rien ne doit changer. Ce sont ces couches sociales qui par les « Verts – Europe écologie » se la jouent « écolos. »

Le WWF représente ce genre de démarche, et c’est le sens de son rapport « Les entreprises face à la biodiversité. » Ce rapport peut être téléchargé ici.

Il est à considérer avec un sondage commandé par le WWF et intitulé « Baromètre entreprise et biodiversité » (cliquer ici pour le télécharger).

Les choses sont très simples. 81 % des personnes interrogées considèrent que les entreprises ont un impact négatif (dont 32% très négatif) sur la biodiversité. C’est une chose logique, et selon nous, très bonne. Les gens ne sont pas dupes.

67% des personnes interrogées considèrent d’ailleurs que les actions des grandes entreprises pour limiter leur empreinte écologique relèvent de la simple communication.

Si le WWF met tout cela en avant, ce n’est pas pour dénoncer les entreprises et le profit, mais pour les alerter : afin que le capitalisme ne soit pas critiqué, il faut suivre les directives du WWF.

Son directeur général Serge Orru le dit de manière à peine voilée:

« La biodiversité est un sujet neuf pour les entreprises. Nous avons réussi à les sensibiliser au changement climatique, mais nous n’avons pas encore réussi à les convaincre que sauvegarder la nature est un enjeu vital. »

Le rapport, dont nous allons parler ici, suit cette ligne : les entreprises ont intérêt à suivre le WWF (et Greenpeace) car sinon leur image risque d’en pâtir, alors qu’en plus il y a des opportunités financières…

Le WWF sert d’allié des entreprises, pour leur donner une bonne image. Pour le WWF, « la biodiversité est la banque du vital » et donc il faut préserver ce qui sert l’humanité.

Le WWF n’est pas du tout sur la position de La Terre d’abord ! car le WWF ne considère pas que la nature a une valeur en soi, le WWF suit le principe de l’utilité, c’est-à-dire la même logique que celle des entreprises.

Le WWF présente donc la situation aux entreprises, en espérant qu’elles vont intégrer la protection de l’environnement dans leur démarche, car ce serait dans leur « intérêt économique crucial. »

Le WWF défend la pêche, l’élevage, l’aquaculture, les animaleries… et parle même du « terroir », qui est un terme utilisé uniquement par les adeptes du saucisson-pinard et l’extrême-droite (les deux étant souvent les mêmes culturellement voire politiquement).

Le WWF ne prône pas le véganisme, simplement une alimentation moins polluante, et plus diversifiée (lait de brebis, de jument…).

Sauf que quand on lit ce que dit le WWF, on voit bien à quoi ressemble la tendance générale et on voit bien que sa démarche ne dispose d’aucun réalisme !

Voici par exemple ce qu’on peut lire dans le rapport:

Selon la Liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) publiée en 2009, 17 291 espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction, soit 21% des mammifères, 12% des oiseaux, 30% des amphibiens, 70% des plantes, etc.

L’indice Planète vivante du WWF, qui suit l’évolution de 5 000 populations de 1 686 espèces de mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux, poissons dans les zones tempérées et tropicales, donne les mêmes tendances : une diminution globale de 28% des populations entre 1970 et 2005 (toutes espèces confondues).

L’empreinte écologique, qui souligne l’étendue et le type de pression que l’Homme exerce sur la planète, nous enseigne que la demande de l’humanité en ressources vivantes de la planète dépasse en 2010 la capacité de régénération de la planète d’environ 50%.

Quand on voit cela, on ne peut qu’exiger la confrontation… Mais le WWF tient au business, et la position du WWF roule même ouvertement pour le capitalisme, en revendiquant le libéralisme:

« En cette année internationale de la biodiversité, il est particulièrement important d’impliquer les entreprises, alors que les politiques publiques n’ont pas réussi à atteindre l’objectif de réduction du rythme de disparition de la biodiversité pour 2010. »

Ce n’est ni plus ou moins qu’un appel à la privatisation : le WWF sert très clairement le rôle des très grandes entreprises, qui selon le WWF devraient prendre conscience de l’écologie et guider la société…

Le WWF essaie de sauver un capitalisme en perdition, en lui conseillant des pistes pour relativiser sa destruction. L’aquaculture est même proposée comme solution…

Nous ne pouvons que souligner la nécessité de critiquer le WWF et de réfuter systématiquement toutes ses interventions. Le WWF est une machine à blanchir, ou plutôt verdir, les machines à profit qui anéantissent notre planète!

Seule la conjugaison de la libération animale et de la libération de la Terre forme une perspective réaliste et juste! Car il n’y a plus le temps: il faut prendre une autre direction… Maintenant!

L’usine, les animaux et le véganisme

Voici une lettre de Walter Bond. La dernière fois nous avions fait remarquer qu’il associait libération animale et libération de la Terre. Cette fois il apporte deux éléments en plus, auxquels LTD s’intéresse tout particulièrement.

Tout d’abord, le monde du travail. Ici Walter Bond parle du monde de l’usine. Cela nous intéresse : nous avons toujours souligné que pour nous le véganisme était une démarche populaire opposée aux valeurs dominantes, et nous avons déjà dit que l’oppression vécue par les ouvriers avait comme modèle l’abattoir (Le rôle central de l’abattoir dans l’histoire de l’industrie).

Le travail à l’usine est harassant et aliénant, et les abattoirs ont même été à la base du modèle fordiste : on ne saurait à ce sujet assez conseiller de lire l’ouvrage « Un éternel Treblinka » de Patterson.

D’ailleurs, les machines à profit ont toujours du mal à trouver des bouchers et globalement des gens travaillant dans ce secteur. C’est bien une preuve que les ouvriers ne veulent pas! Nous illustrons le texte de Walter Bond avec des images de cette réalité ouvrière… et animale.

Ensuite, Walter Bond parle des « nations animales. » Nous n’avons jamais employé ce concept sur LTD, mais en fait nous utilisons ce principe en quelque sorte depuis le départ. Il s’agit de reconnaître les multiples petits mondes qui coexistent sur la planète et de voir que chaque individu fait forcément partie d’un ensemble plus grand.

Nous n’avons pas utilisé le concept parce que parler de « nations » est toujours fastidieux, et finalement inutile car nous n’en voulons pas. Mais c’est une idée très productive. Pour la petite histoire, il nous semble que ce terme de « nations animales » repris par Walter Bond n’a été formulé qu’une seule fois dans le mouvement de libération animale et de libération de la Terre : dans le premier communiqué de l’ELF. Il existe cependant également une grande association aux USA et au Canada qui a comme nom « United Animal Nations. »

A l’hiver 1995, lorsque j’avais 19 ans, j’ai eu un job dans une entreprise du nom de Dakota Mechanical. Nous construisions des abattoirs dans le Midwest, principalement dans l’Iowa.

L’Etat de l’Iowa est le plus grand producteur de porc de la nation. A cette époque où j’étais employé dans cette industrie maléfique, il y avait 27 abattoirs rien que pour les cochons. J’ai aidé à construire l’usine d’IBP [Iowa Beef Processors] à Logansport, également dans l’Indiana. C’était une usine toute nouvelle.

Je n’ai jamais vu d’animal tué durant les à peu près 9 mois où j’ai travaillé à Logansport, mais il n’était pas difficile pour moi de saisir de quoi il en retournait avec ces machines une fois en marche. J’étais au début surtout un cariste [conducteur de chariot élévateur], mais ensuite je suis parvenu à devenir un apprenti plombier industriel. Après que cette usine ait été construite, il y avait trois mois de pause.

Mais ensuite j’ai eu le coup de fil pour le prochain job. Celui qui changerait ma vie pour toujours. C’était un job plus court ; nous allions construire une extension à la zone d’abattage de l’usine IBP de Perry dans l’Iowa.

Dans cet abattoir fonctionnant pleinement, j’ai vu les meurtres mécanisés les plus glauques que l’on puisse constater. Comme c’était une vieille installation, nous étions constamment enlevé de notre construction pour faire de la maintenance dans toute l’usine. Des bureaux jusqu’à la zone d’abattage, en passant par la réutilisation des déchets, j’ai été un participant et un complice à tout cela.

Quand j’ai commencé, les odeurs, ce qu’on voyait, et les sons étaient insupportables. Je passais mon temps à me dire : « C’est ce que tu manges, ne sois pas impressionnable. » En 6-8 semaines, je me sentais détruit. Pendant 12 heures, parfois 15, je travaillais souvent baignant dans l’horreur.

Comme les trois jours où j’ai travaillé à la plomberie des stations de rinçage, avec des tonneaux de 40 gallons [à peu près 160 litres] remplis de têtes de porcs dépecés me regardant.

Ou les fois où je devais prendre le chariot élévateur derrière le bâtiment, pour rassembler des matériaux bruts, juste à côté de piles de 25 pieds de haut [un peu plus de huit mètres de haut] de cochons « défectueux » qui étaient « impropres à la consommation humaine. »

Pour une raison ou une autre, ils avaient été laissés là dans des piles, entassés, exposés aux éléments et gelant à mort dans le froid de l’Iowa. De toutes les horreurs que j’ai pu entrevoir, c’est cette pile de mort gelante qui hante encore mon âme.

Puis vint le jour qui m’a changé. Nous étions en train d’emballer nos outils et en train de nous nettoyer quand un cochon qui avait été rendu inconscient par un choc électrique, s’est réveillé après avoir eu la gorge tranchée et a être pendu à l’envers pour saigner à mort, convulsant, et se libérant de ce qui entravait ses pieds.

Il vient en courant à travers la zone d’abattage, directement sur moi et le reste de l’équipe. Les ouvriers d’IBP le prirent en chasse. Un avec une clé à molette et deux avec des battes de baseball. Ils ont commencé à battre à mort le cochon. Je me suis retourné comme je pensais que chacun le ferait… je me trompais.

Quand je me suis retourné, j’ai fait face au reste de mon équipe. Tout en entendant les bruits sourds et les couinements d’une mort abrupte juste 30 pieds derrière moi [un peu plus de neuf mètres], je voyais mes collègues criant et acclamant, se tapant dans les mains les uns les autres à chaque fois qu’il y avait un bruit sourd, riant et célébrant la mort violente d’un être sentient.

La nuit dans ma chambre d’hôtel, mon esprit faisait la course. J’étais dégoûté de moi-même. J’étais dégoûté de l’humanité. Je cessais de manger de la viande. Quelques jours plus tard, mon contremaître m’approcha et me demanda si j’avais besoin d’emprunter de l’argent. Je dis : « Non, pourquoi demandez-vous? »

Il dit qu’il avait remarqué que je ne mangeais que du beurre de cacahuète et de la gelée et il pensait que j’étais fauché. Je lui dit que je n’étais pas fauché et que j’avais simplement arrêté de manger de la viande. Il a commencé à me titiller et à m’appeler un « born-again tree hugger » [un « born again » est quelqu’un né une seconde fois, on utilise le plus souvent l’expression pour quelqu’un revenant à la religion. Un « tree hugger » est quelqu’un prenant un arbre dans ses bras.]

Je partis sur le champ. Je suis retourné chez moi et j’ai commencé à étudier les droits des animaux. Je suis devenu vegan et suis devenu actif de manière légale. J’ai passé des années à faire des tables de presse et à parler avec des gens. J’ai travaillé dans des sanctuaires d’animaux et ait sauvé des animaux dès que je pouvais.

Je n’ai jamais considéré que ce que j’avais fait ou que je ferai pour notre Mère la Terre et ses nations animales était suffisant. Ces machines que j’ai construites de par le passé, en 1996, sont toujours en train de tuer alors que j’écris ces lignes.

C’est ma culpabilité et ma honte ; je les ai fait tomber su moi. Mais c’est également ma force et ma détermination. Rien ne me fera jamais oublier la détresse des animaux dans les fermes usines et soit disant en plein air, ce qui est tout autant malade, faux, non nécessaire et indéfendable.

Comme toutes les industries de l’exploitation animale, le cercle de la maltraitance prendra fin quand l’antagoniste (les humains) s’effondrant sous sa propre perfidie. Par exemple, mon grand-père que je n’ai jamais rencontré était un fermier élevant des cochons. Il est mort l’année de ma naissance, l’ammoniac des déchets des cochons ayant détruit ses poumons. Ces mêmes déchets venant de sa ferme et des fermes voisines ont empoisonné les eaux souterraines dans les années 1970, amenant des niveaux illégaux de radium, qui ont pollué les eaux de distribution.

Jusqu’à ce jour dans certaines zones du Midwest, avant que l’eau courante soit mise en marche, vous devez signer un document affirmant que l’eau des réseaux publics est dangereux pour votre santé et que vous êtes « OK » avec cela.

Je l’ai dit auparavant, mais cela veut le coup de le redire. Ce sont ces industries de la mort qui sont les terroristes pour les animaux et la Terre. Pas ceux qui luttent contre eux.

A noter qu’aux USA s’est montée une structure de solidarité avec Walter Bond: http://supportwalter.wordpress.com/

Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane

La personne qui faisait le site « Une lutte un combat » n’est plus végan. Cela peut avoir l’air anecdotique, car des personnes véganes qui abandonnent le véganisme ne forment pas un phénomène nouveau.

Toutefois, c’est très clairement une matière à réflexion, et pour que nous le sachions nous n’avons jamais rien vu à ce sujet. Pourtant, rien n’est plus faux de penser que les choses ne peuvent aller que dans un sens, et pas dans l’autre.

La pression sociale ne fait pas seulement que le véganisme est considéré comme mauvais et qu’il ne faut pas devenir végan : la pression sociale agit également sur le fait d’abandonner le véganisme. Ainsi, la personne qui faisait le site en question se disait « vegan forever » (vegan pour toujours, en anglais) mais a fini par devenir omnivore, revendant même ses vegetarian shoes.

Il ne s’agit bien entendu pas de voir les choses sous le prisme du seul individu (même si la personne en question ne s’était pas privée de critiquer La Terre d’abord ! depuis le début). Il s’agit de réfléchir aux tendances qui font qu’une personne reste végane, ou pas.

En l’occurence, à LTD notre critère est très clair : c’est le rapport aux animaux. Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane. L’adoption est à ce propos un critère très révélateur devant être entièremenet intégré à la pratique et à l’idéologie végane. Etre vegan et ne pas adopter est très clairement inconcevable et non crédible quant à la pratique végane à long terme.

Sur le site « une lutte un combat » les animaux étaient par contre réduits à ce qu’ils sont malheureusement pour beaucoup : de la viande. De la viande qu’on ne mange pas (ou plutôt qu’on ne mangeait pas) en l’occurence, mais jamais en tout cas des animaux libres, dans la nature. Or, si l’on devient végan, n’est-ce pas pour vivre de manière épanouie, en paix, dans un monde sans oppression?

C’est bien pour cette raison que LTD associe libération animale et libération de la Terre, comme c’est fait aux USA et en Amérique du sud par les gens qui ont compris que sans changement global, révolutionnaire, l’exploitation maintiendra sa domination… jusqu’à la destruction complète.

Le véganisme, ce n’est pas une initiative de charité pour gens désireux d’avoir une bonne conscience. Ce n’est pas non plus un régime alimentaire. C’est une démarche individuelle qui devient collective de par sa nature même. D’où le fait que pour des individus peu conscients de l’ampleur de la remise en cause qu’implique le véganisme, tout cela devient trop dur et on a un retour en arrière.

Il est très symbolique justement qu’en plus du régime alimentaire, la personne en question ait vendu ses vegetarian shoes. Être vegan ou ne pas être vegan, ce n’est pas une question de degrés : il y a un véritable saut qualitatif. Et dans ces cas là, la mauvaise foi, dans toute relation (entre deux personnes comme entre une personne et une démarche) d’ailleurs, est totale : quand on abandonne, on abandonne tout.

Raison de plus, quand on n’abandonne pas, de prendre le véganisme en entier. Il ne faut pas avoir une attitude passive par rapport aux animaux. Il faut s’ouvrir à la nature, être heureux de vivre, et lutter pour un monde sans exploitation ni oppression.

Quand nous disons « heureux de vivre » cela ne veut pas dire bien entendu qu’il faille être un « hippie » (dans le sens péjoratif du terme) qui reste stoïque face au malheur dans lemonde. Ce que nous voulons dire, c’est que Gaïa se suffit à elle-même, il n’y a pas besoin de paradis artificiels, de drogues, d’alcool… pas besoin de guerres, sauf celle pour sauver la planète…

Quand nous parlons d’aller vers les animaux, cela doit être un processus naturel, il ne s’agit pas de se forcer. Quand on comprend le véganisme dans son rapport avec Gaïa, c’est une utopie qui commence… aujourd’hui!

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Trois (ou quatre) stratégies pour la libération animale

On nous a fait part d’une intéressante réflexion au sujet de ce qu’on peut appeler, de manière plus ou moins utopique, la « période de transition. » Utopique parce qu’évidemment, une société végane n’est pas à l’ordre du

jour, ni à court terme ni à moyen terme. Et à long terme… justement, y a-t-il un long terme?

Voici donc les différentes stratégies existantes pour le long terme, présentées bien évidemment sommairement. Mais connaître ces stratégies, au moins dans les grandes lignes, est nécessaire pour toute personne luttant pour la libération animale.

Le premier raisonnement logique: l’abolitionnisme

Quand on devient vegan, le premier raisonnement logique est le suivant: si je le suis devenu, pourquoi pas les autres? Le veganisme est une chose bonne, positive; n’importe qui peut, sans mauvaise foi, reconnaître qu’il s’agit d’une manière de vivre et une idéologie allant dans le bon sens.

Il suffit donc de mettre en avant le véganisme, de faire en sorte que ses principes puissent être aisément connus, et forcément, au fur et à mesure, toujours davantage de gens le deviendront. Les vegans doivent se montrer ouvertEs, disponibles, dans une perspective pacifique d’éducation.
Cette conception est celle de l’abolitionnisme, dont le principal théoricien est Gary Francione.

Deux problèmes se posent cependant, à nos yeux en tout cas. Tout d’abord, il est évident que le véganisme ne progresse pas de manière linéaire. Il y a des avancées… Mais aussi des reculs. Certaines personnes devenues veganes abandonnent et redeviennent végétariennes, ou même omnivores.

Accumuler mécaniquement des gens, pour construire une force morale de plus en plus forte… cela ne marche pas.

Ensuite, de puissantes forces non démocratiques s’opposent à la diffusion du véganisme. Les industries tirent un profit énorme de l’exploitation animale. Ces industries donnent naissance à de multiples associations, regroupements économiques, paient quantité de « chercheurs », de « journalistes » afin de diffuser leur vision du monde.

L’abolitionnisme n’a, dans cette perspective, aucune chance de réussir, même si moralement il apparaît comme étant « idéal. »

En fait, cela a été très vite compris, dès les années 1970. L’abolitionnisme de Gary Francione possède des exigences très différentes des positions de Peter Singer, le premier théoricien de la libération animale.

Mais en pratique, la démarche éducative est la même, grosso modo. Et les frontières ont été très vites vues. Deux réponses principales ont été formulées: une visant à pénétrer les institutions, l’autre à les affronter.

La marche dans les institutions… et son échec!

L ‘exigence d’une prise de conscience de la condition animale a amené depuis les années 1970 la naissance dans chaque pays d’associations connues de l’opinion publique. Ces associations disposent d’une certaine reconnaissance institutionnelle, et en tout cas d’une claire couverture médiatique.

Ces associations n’ont rien contre le véganisme, parfois elles l’assument même comme objectif à long terme (comme PeTA) soit elles n’ont rien contre formellement (la SPA parisienne, la fondation Brigitte Bardot). Mais leur objectif est le mieux-être animal, la protection animale.

Il s’agit ici d’un courant nettement bourgeois, ne concevant même pas que l’on puisse refuser les institutions, qui leur paraissent sinon immuables, au moins totalement incontournables et toutes puissantes.

Bourgeois et donc impuissant: ces associations, malgré des moyens financiers très puissants (des permanents, des millions d’euros…) ne peuvent témoigner d’aucun résultat tangible. Toujours plus d’animaux sont tués dans les abattoirs, aucune progression n’a lieu dans le sens de la libération animale dans l’opinion publique…

Ces associations oscillent d’ailleurs perpétuellement entre un optimisme religieux (nos idées progressent, la civilisation progresse, etc.) et une misanthropie sordide (les gens sont monstrueux, l’humain est mauvais…).

L’ALF: un réformisme armé?

Dans les années 1970, les personnes les plus conscientes socialement ont choisi la voie opposée à celle de la protection animale. Cela a donné le front de libération des animaux.

Ce n’est pas la peine de souligner les innombrables actions menées par l’ALF de par le monde. De ce côté-là, sa démarche a été un succès indéniable. De plus, en libérant directement des animaux, l’ALF a acquis une posture morale impossible à critiquer.

Néanmoins, l’ALF s’est confronté à deux dilemmes, qui sont d’ailleurs encore au centre de ses préoccupations.

Le premier, c’est que finalement l’ALF s’adresse… à ses ennemis. Il s’agit de réformisme armé, de lobbying ultra musclé. Cela peut paraître surprenant dit ainsi, mais c’est une simple constatation et il n’y a pas d’arrière-pensée critique à dire cela.

En pratiquant le sabotage, l’ALF dit: il faut changer de business ou bien on continuera de frapper. Souvent les communiqués de l’ALF s’adressent d’ailleurs directement aux entreprises ou personnes concernées. Il s’agit d’une pression violente et l’ALF ne lutte pas pour la révolution, l’insurrection, le soulèvement populaire (sauf dans sa version sud-américaine).

D’ailleurs les Etats anglais et américain ne s’y sont pas trompés et ayant compris la démarche, ont criminalisé de nombreuses actions légales menées parallèlement à celles de l’ALF (les procès contre SHAC, la loi AETA…).

Puis, la criminalisation a porté sur l’ALF elle-même, et l’exemple des USA est parlant: il y a alors une fuite en avant (des actions de plus grande ampleur, nécessitant un niveau technique plus élevé…), éloignée de la démarche démocratique de l’ALF des origines…

Le second, c’est que les institutions sont solides, très solides. Il a fallu donc élargir le champ des mobilisations: l’ALF est en Amérique (du nord comme du Sud) très poreuse avec l’ELF (front de libération de la Terre). Il y a un esprit d’ouverture à toute la scène social-révolutionnaire, notamment afro-américaine aux USA. Mais tout cela n’en est qu’à ses débuts et en tout cas il n’y a pas d’initiative très large, de masse.

Que fait-on?

Il n’est pas difficile de comprendre que le mouvement pour la libération animale est à la croisée des chemins. Le développement exponentiel du mode de vie omnivore sur le mode « occidental » représente un défi terrible… et terriblement rapide.

Dans ce sens, on peut déjà considérer que la démarche « éducative » n’est pas un levier suffisant. Pour une personne « éduquée » l’exploitation animale en contre-éduque des milliers, avec dans la ligne de mire les gens en Inde et en Chine notamment.

Reste alors deux options. Ou bien on tente d’influer sur les institutions, ou bien on considère que c’est impossible. Il n’est pas un secret que nous considérons que c’est impossible. Les institutions sont clairement inféodées à l’ordre établi, et l’exploitation animale est une composante essentielle de cet ordre établi, de ses traditions… et de ses profits.

Que faut-il faire alors? De manière précise, ce n’est peut-être pas très précis, mais il y a des pistes.

Prenons La Terre d’abord! par exemple. Notre site, ou notre blog si l’on veut, a suscité de l’intérêt, y compris de gens qui ne sont pas d’accord sur tel ou tel point. Eh bien, alors pourquoi ne pas ouvrir d’autres blogs, du même type, un peu du même type, ou bien totalement différent?

Car nous n’avons rien contre les blogs qui parlent de recettes de cuisine, cela a son importance, mais pour autant les besoins culturels sont énormes… Et si le véganisme peut avancer, c’est avec un ancrage local, en se confrontant aux réalités locales. On ne peut pas lutter pour le véganisme totalement de la même manière dans toute la France, car sur le plan culturel il y a des différences parfois fortes.

Dans tel endroit la corrida sera un obstacle essentiel, dans tel autre endroit ce seront les chasseurs et leur hégémonie. Dans tel endroit la pollution de l’industrie agro-alimentaire sera un thème incontournable, dans tel autre la santé des habitantEs d’un quartier populaire.

L’exploitation aninale a créé une société à son image… A nous de savoir faire vivre les utopies et la libération animale!

Réchauffement climatique : la conséquence d’une « culture » à combattre

Voici un nouveau tract que nous mettons en ligne; il est au format PDF dans une version imprimable. Il concerne le réchauffement climatique, donnant quelques chiffres (en l’occurence ceux dont nous parlions récemment dans l’article Réchauffement climatique: 304ème mois consécutif au-dessus de la moyenne) et met cela en perspective avec la libération animale et la libération de la Terre.

N’hésitez pas à nous envoyer vos propres tracts, vos propres articles! Il n’est pas difficile de voir quels sont les enjeux du 21ème siècle!

« L’humanité a besoin d’assumer le véganisme, qui est une nouvelle éthique, une nouvelle culture, nous permettant de vivre en harmonie sur la Terre, de vivre de manière heureuse en s’épanouissant, sans les règles du profit. Prenons le parti de la libération animale et de la libération de la Terre! »



« Personne n’est supérieur, végan ou viandards »?!

Voici un commentaire qu’on nous a fait parvenir. Nous le publions car il représente une critique caractéristique: celle du relativisme.

Le thème, que l’on trouve souvent et qu’il faut connaître, est le suivant, pour résumer: la personne arrive et dit qu’elle est intéressée par le véganisme. Mais elle ne l’est pas. Pourquoi? Parce que « tout est relatif. » Par rapport à l’histoire de plusieurs millions d’années d’évolution… Ou bien encore à l’échelle d’une société…

Puis inévitablement la personne rappelle alors que des animaux se tuent,et que cela est naturel. Elle met alors en avant la même théorie que le milliardaire Teddy Goldsmith: Gaïa serait un garde-manger pour nous humains.

Il faudrait donc un « antispécisme modéré » ou bien global, et agir comme dans le film « Avatar »: tuer des animaux, les exploiter, mais les « respecter ».

Ce relativisme est une tentative évidente de ne pas être vegan en pratique. Pour cela, la personne doit nier le véganisme, et le seul moyen, c’est d’opposer véganisme et non véganisme.

Donc la personne se met au-dessus de tout… Une position qu’on appelle en philosophie le « solipsisme »: quand on croit que finalement on est le seul à exister.

Mais nous ce n’est pas notre cas: nous ne sommes pas végans simplement par « antispécisme », un terme que nous n’employons d’ailleurs pas. Nous sommes végans parce que nous aimons les animaux et voulons vivre en paix…

Bonjour, Je m’étonnes toujours du niveau très élevé d’intolérance des vegans vis à vis de leurs concitoyens. Par effet miroir, je supposes que les haines qu’ils suscites se projettent inévitablement dans l’autre sens. Cependant, quand on donne autant de leçons de vie au autre, il est quand même assez déplacé de ne pas s’appliquer à soi même les principes que l’ont pensent défendre.

Je pense à l’antispécisme avant tout. Il est clair que l’humanité ne l’est pas. Mais ceux qui ont fait le choix de devenir vegan se devraient de réfléchir un peu plus sur l’image qu’ils offrent et toute l’intolérance, et finalement la violence qu’ils dégagent.

Au final, on peut s’interroger sur le fait que la vie d’un véritable végan serait « de fait » impossible car reniant 20 millions d’années d’évolutions et de choix vitaux pour le fonctionnement de son organisme. Vouloir se passer des animaux est anti écologique… plastiques et matériaux de synthèses en tête. C’est paradoxale. A trop vouloir en faire, on finit par être pris au piège de ses propres choix. Les vegans shoes n’en sont qu’un exemple.

Sont t’elles meilleur pour la planete qu’une paire de sandale en cuir? ou en fibres naturelles? (cultivé à grands renforts de pesticides et moissonné avec du diesel) En poussant l’idée directrice vegan à son paroxysme, l’antispécisme même n’est plus, car l’humanité même est remis en cause. Renier et critiqué par ses choix techniques et alimentaire, ce qui fait que seul la non existence serait correct dans un monde véritablement végan. Ce paradoxe entraine avec lui toute cette idéologie. Pour ma part, je crois plus à l’antispécisme modéré qui voudrait qu’on puisse respecter toute vie à sa juste valeur.

Toute chose à son but et sa place. Mais l’évolution de la vie depuis le début, a vue un cycle se perpétrer où les espèces cohabitent et s’utilisent en bon entente en fonction de leurs besoins vitales.

Le lion mange la gazelle. La baleine le krill, et les bactéries tout le reste… Végétaux, animaux tous unis pour perpétrer la vie et ce même si ça passe par le mort. La mort utile, qui donne la vie. L’homme spéciste, lui, s’est placé au dessus de tout ça et sa technologie lui a fait croire qu’il pourrait se servir de la nature sans contrepartie et ce pour des besoins non vitaux.

Il a bafouer les règles et c’est ce qui vas le conduire à sa perte. Comme les égyptiens ou les dinosaures, l’homme vas disparaitre, laissant la place à d’autre espèces, plus intelligentes et mieux adaptés. En attendant, la prise de conscience ne passera pas par le refus du cycle de la vie mais par son encadrement. La tolérance est de mise car personne n’est supérieur, végan ou viandards…

Interview de Gabriel Kuhn, auteur de « Sober Living for the Revolution: Hardcore Punk, Straight Edge, and Radical Politics »

Voici une interview de Gabriel Kuhn, qui a publié un ouvrage sur le Straight Edge, ouvrage où il donne la parole à plusieurs acteurs et actrices de ce qu’on peut appeler la scène straight edge.

Il donne ici son point de vue au sujet de nombreuses questions, un point de vue progressiste bien entendu, mais différent du nôtre car nous tenons énormément aux définitions, et refusons de relativiser le mode de vie vegan straight edge (qui forme pour nous un tout indissociable).

Tu es le rédacteur de Sober Living for the Revolution: Hardcore Punk, Straight Edge, and Radical Politics [Une vie sobre pour la révolution: punk hardcore, straight edge et politiques radicales]. De quoi cet ouvrage parle-t-il?

A la base, cela consiste à retracer l’histoire des rapports entre straight edge et politiques radicales – par cela je veux dire des politiques progressistes, anti-autoritaires, égalitaires.

Le Straight edge est souvent associé au dogmatisme, au moralisme, à la satisfaction de soi, et au puritanisme. Malheureusement, certaines personnes se considérant straight edge ont donné raison à cela, même s’il y a eu une exagération grossière de l’ampleur de ces attitudes comme étant caractéristiques de la scène straight edge.

En même temps, il est vrai qu’il y a eu des sections largement « apolitiques » dans le mouvement, qui ont montré peu de résistance à ces tendances, ce qui leur a permis de fleurir et de malheureusement attirer une certaine attention.

Cependant, il y a également toujours eu des individus, des groupes, et des scènes entières – comme en Israel, au Portugal, ou en Suède – pour qui semblait très naturel l’union entre straight edge et politiques radicales; et c’est cette histoire que j’ai essayé de documenter dans cet ouvrage, en recueillant des interviews et des essais de différents artistes et activistes straight edge radicaux.


Comment en-es tu arrivé à ce thème? Es-tu straight edge toi-même?

Oui, je suis straight edge depuis plus de vingt ans.

Le straight edge signifie beaucoup pour moi. J’ai grandi dans une petite ville de l’ouest de l’Autriche, dans un environnement où les jeunes, les garçons en particulier, sont considérés comme devant commencer à boire quand ils ont treize ou quatorze ans.

J’étais le seul dans ma ville à rejeter cela, à part pour les jeunes de familles chrétiennes vraiment conservatrices, que je ne fréquentais pas non plus.

Il y avait ainsi un sens de l’isolement et j’ai constamment dû défendre mon choix de ne pas boire et, par la suite, de ne pas consommer d’autres drogues.

Découvrir le straight edge a été l’une des découvertes les plus excitantes de ma vie: non seulement cela signifiait qu’il y avait ailleurs d’autres jeunes comme moi – des jeunes dans la musique et la culture undergrounds, sans pour autant être intéressés par les drogues – mais cela signifiait aussi qu’il y avait un mouvement en tant que tel correspondant à mes choix et mes idées.

En d’autres termes, il y avait une collectivité avec lequel je pouvais m’identifier!

Le problème a été que, quand je me suis finalement rapproché au plus près des scènes straight edge – en 1994, quand j’ai déménagé aux USA – j’ai été terriblement déçu, parce que certaines politiques semblaient tellement déraillées.

Vous devez vous rappeler que c’est à cette époque que le mouvement hardline était vraiment fort, et qu’il y avait encore une domination masculine de la scène très prononcée.

A partir de cela j’ai eu un rapport hautement ambigu avec le straight edge: cela signifiait beaucoup pour moi, et je voulais en faire partie – pour autant je ne me sentais pas lié à beaucoup de tendances dans le mouvement.

Je pense que c’est cette ambiguïté qui m’a donné l’idée de ce livre: je voulais documenter les éléments de l’histoire straight edge avec lesquels je pouvais m’identifier; les éléments qui, pour moi, personnellement, font du straight edge la chose la plus inspirante et la plus belle.

Comment vois-tu l’évolution du mouvement straight edge?

Je pense que le straight edge s’est développé dans de multiples directions, ce qui est bien, même si je peux faire sans les éléments conservateurs.

Les dix dernières années en particulier ont amené une véritable diversité, dans le domaine musical aussi. Le straight edge n’est plus relié au style Youth Crew des années 1980, ou le metalcore des années 1990 – aujourd’hui il y a de nombreux concerts acoustiques straight edge, des groupes straight edge de Power Violence et tout ce qu’il y a entre les deux.

Il y a également différentes définitions du straight edge – les thèmes les plus controversés étant le véganisme, la sexualité, et la compréhension exacte des drogues – et il y a différentes adaptations politiques, allant de groupes straight edge anarchistes à des groupes néo-fascistes.

Comme je l’ai dit, je peux faire sans les éléments conservateurs, mais pour le reste la diversité est bonne, cela enrichit et stimule.

Nous pensons que le straight edge est une forme de désengagement, de refus des valeurs hégémoniques. Ainsi, c’est lié à l’engagement social, contre toute oppression, et donc ainsi au véganisme. Comment vois-tu cela et comment penses-tu que les straight edge voient cela?

J’apprécie la notion de désengagement. Je pense que cela décrit très bien l’une des dimensions politiques du straight edge.

Comme vous dites, il y a un rejet des valeurs et normes hégémoniques. Ainsi, si vous êtes opposés au système politique et économique qui produit ces valeurs et ces normes, être straight edge marque une opposition à cela.

Toutefois, la direction politique que cela prend n’est pas nécessairement clair de prime abord. Les fascistes rejettent le système actuel aussi, donc une simple attitude d’opposition n’est pas suffisante pour revendiquer le straight edge pour des politiques de gauche ou radicales.

Je ne pense pas qu’il y ait une connexion automatique entre le désengagement et l’engagement social ou la lutte contre l’oppression.

Quelque chose doit être ajouté pour permettre au straight edge d’aller dans ce sens: la conscience sociale et politique, un engagement pour un monde juste et égalitaire, l’empathie et l’affection.

Pour certains, le véganisme sera un choix évidemment à faire; d’autres peuvent peut-être faire d’autres choix concernant leur alimentation. Je ne pense pas que cela soit décisif en soi.

Ce qui est décisif est que l’on lutte pour un monde meilleur pour tous et que l’on s’engage dans un dialogique respectueux et de camaraderie avec les autres voulant la même chose.

Aucun individu n’a à lui tout seul les réponses concernant la question de savoir quelles formes exactes de comportement ou de conduite nous amènera à ce but – mais un effort commun nous guidera dans la bonne direction.

Et ce qui s’applique au véganisme s’applique au straight edge également: pour certains ce sera un élément important de ce périple, pour d’autres cela ne le sera pas. Certaines personnes peuvent considérer comme prioritaires d’autres formes de désengagement.

Après tout, le désengagement complet est difficilement possible dans un monde dominé par les États nations et le capital. Finalement, c’est la solidarité et le soutien mutuel qui compte. Pour nous, personnes straight edge, cela signifie prouver notre capacité à contribuer à cette lutte de manières positives et constructives.

C’est ainsi que je vois cela. Comment est-ce que les straight edge voient cela? Je ne suis pas certain. Je suppose que certains voient cela de manière similaire, mais il y a beaucoup de différentes manières de comprendre le straight edge, y compris ceux qui rejettent tout lien avec la politique. Comme je l’ai dit auparavant, il y a beaucoup de diversité.


Ces dernières années, certains mouvements d’extrême-droite, en particulier en Russie et en Allemagne, tentent d’intégrer la culture straight edge dans leurs modèles idéologiques. En France ces derniers mois, certains essaient de suivre ce modèle. Que peux-tu nous dire au sujet de cette tendance faisant du straight edge un social-darwinisme?

Dans sa définition de base, le straight edge n’a pas de contenu politique clair – il est seulement indiqué un refus des drogues. Les connotations politiques du straight edge viennent du contexte dans lequel il apparaît et des idées et notions auxquelles c’est relié.

Il est facile pour l’extrême-droite de prétendre au straight edge: tout ce qu’il suffit de faire est de transformer le straight edge en idéologie (plutôt qu’en choix personnel). Alors il est possible de prétendre être « meilleur », « plus avancé », ou « supérieur » que d’autres personnes.

C’est le premier pas vers le fascisme. Possiblement, le second pas est de relier ces sentiments à la notion de « santé. »

Si être straight edge peut certainement contribuer à la santé personnelle, une notion politique de « santé » est très dangereuse et a été utilisé par tous les mouvements fascistes – il suffit d’étudier leur langage, les fascistes ont toujours parlé de « maladie », de « plaies », ou bien de « pourriture » en faisant référence aux gens et aux communautés qu’ils voyaient comme inférieurs.

Le troisième moment, le troisième pas – et c’est là qu’on en arrive aux adaptations straight edge de type fasciste et néo-nazi de manière explicite – est quand on relie la notion de « santé » à celle de « race » ou de « nation » qu’il faudrait « défendre » ou « préserver » ou quoi que ce soit de ce genre.

Peut-être peut-on parler ici d’un danger d’extrême-droite en trois niveaux: 1. la satisfaction de soi (« je suis meilleur que toi »); 2. le social-darwinisme (« je suis en meilleure santé que toi et je te survivrai »); 3. le nationalisme / racisme catégorique (« nous sommes meilleurs que vous et nous devons maintenir notre pureté »).

Je pense que ce que nous avons vu ces dernières années en Russie et en Allemagne – et maintenant apparemment également en France, toutefois je ne sais pas grand chose à ce sujet – est la troisième étape, qui est articulé de plus en plus clairement.

Les deux premiers moments, pour être honnête, hantent le straight edge depuis longtemps.


Comment résister à ces développements?

Je pense qu’il y a peu d’intérêt à polémiquer sur ce que le straight edge doit “vraiment” être, ou bien à dénoncer les adaptations d’extrême-droite comme des « distorsions » du straight edge.

Les personnes d’extrême-droite qui sont straight edge ont clairement leurs propres définitions et il n’y a pas d’autorité supérieure pour décider ce qui est juste et ce qui est faux.

Finalement, nous nous épuiserions en nous jetant des définitions à la tête. Je pense qu’il est plus important de faire en sorte que nos idées soient aussi présentes que possibles dans la scène, et de faire en sorte qu’elles soient convaincantes pour les gens de la scène.

Nous gagnerons les jeunes en étant accueillant, plein de compassion, et compréhensif. Ce sont des valeurs fortes – tout ce qu’a l’autre camp, c’est la haine.

Oui, mais la haine est quelque chose de très important. Nous haïssons l’oppression et l’exploitation. Et, concernant les trois points dont tu parles plus haut, nous ne sommes pas d’accord avec le premier point. Car oui nous considérons que le mode de vie vegan straight edge est supérieur aux autres mode de vie.

Serais-tu d’accord pour dire que dans ta volonté de ne pas avoir de définitions précises et ta valorisation de la spontanéité, tu es favorable à une vision anarchiste ? Et comme quoi pour toi, Vegan et Straight Edge ne vont pas nécessairement de pair ?

Il est bien sûr important d’avoir des sentiments forts quant aux terribles conséquences de l’oppression et de l’exploitation. Si vous voulez appeler cela de la « haine », pas de souci. Mais ce que vous haïssez en ce cas c’est un système, et vous le haïssez parce que vous voulez que les gens – tous les gens, je pense – soient heureux.

Les gens à l’extrême-droite, de l’autre côté, haïssent les gens et c’est au centre de leur idéologie. Pour moi, il y a là une différence cruciale, c’est cela que je veux dire.

En ce qui concerne la supériorité du [mode de vie] vegan straight edge, je pense que cela dépend ce que vous entendez par là.

Si vous pensez que c’est la meilleure manière de contribuer à ce qu’il y ait le moins de cruauté possible dans vos vies personnelles, je ne vois pas de raison particulière de discuter de cela – même si j’aimerais souligner qu’être vegan straight edge ne suffit pas en soi pour ne pas être un trou du cul.

Comme je l’ai dit, si vous voulez réaliser un exemple vraiment convaincant en faveur d’un mode de vie « sans cruauté » ou « plein de compassion », l’éthique vegan straight edge doit être reliée à une conscience politique générale.

Par rapport à cela, la revendication comme quoi être vegan straight edge constitute un mode de vie supérieur peut poser des soucis si vous voulez réellement en faire une norme universelle.

Je veux dire par là, si nous allons à un village de pêcheurs au Sénégal et nous expliquons aux gens que leur mode de vie est inférieur au nôtre, alors notre éthique vegan straight edge peut facilement devenir cynique et insultante.

C’est pourquoi je n’aime pas parler du [mode de vie] vegan straight edge comme étant quelque chose de « supérieur. »

Je pense que le [mode de vie] vegan straight edge, en tant que pratique politique, donne beaucoup de sens dans certains contextes et dans certaines circonstances – mais nous ne devons jamais oublier que des milliards de gens ne partagent pas nos contextes et nos circonstances, et ainsi d’autres choses auront davantage de sens pour elles.

La vie est diverse, complexe et compliquée, et il n’est pas seulement important d’en avoir conscience, c’est aussi ce qui rend la vie excitante. Et c’est certainement une des raisons pour lesquelles je n’aime pas discuter des définitions.

Les définitions nous aident à aborder la complexité de la vie – il s’agit d’outils, mais qui ne contiennent pas de vérité. C’est pourquoi je pense qu’il est d’habitude oiseux de polémiquer à leur sujet.

On ne gagne pas le coeur des gens en définissant les choses – on les gagne en montrant l’exemple d’une vie plus joyeuse. Est-ce que cette pensée fait de moi un anarchiste ? Peut-être – si cela correspond à votre définition de l’anarchisme…

En ce qui concerne le rapport entre le véganisme et le straight edge, peut-être que cela aider à illustrer mon point de vue au sujet des définitions revenant à des outils : pour moi, les deux ne sont pas nécessairement connectés, parce que je définis le straight edge comme l’abstinence de drogues / d’intoxicants, et les gens peuvent s’abstenir de drogues / d’intoxicants sans être vegan.

Par conséquence, suivant la définition du straight edge que j’emploie, il n’y a pas de connexion nécessaire. Si vous avez une définition différence, votre conclusion est également possiblement une autre.

Cela peut être très amusant de discuter de ces choses, mais nous n’arriverons pas au point où l’un de nous a prouvé le caractère juste ou erroné d’un avis – et je ne pense pas non plus que cela compte.

Comment vois-tu le futur du mouvement straight edge?

Pour commencer, je suis convaincu qu’il va continuer. Il a survécu pendant trente ans, ce qui signifie qu’il a passé l’épreuve du temps. La plupart des jeunes straight edges n’étaient même pas nés quand Ian MacKaye a écrit la chanson « Straight Edge » en 1980. Les mouvements qui tiennent aussi longtemps assurent d’habitude une continuité.

Ce que le futur apportera? Encore plus de diversité, je pense – et j’espère encore plus d’expressions radicales. Je suis optimiste. Je pense qu’il existe à la fois un intérêt croissant pour la sobriété dans les cercles radicaux, et un intérêt continu pour les idées radicales parmi beaucoup de jeunes straight edge. C’est prometteur.


Quel est le meilleur moyen d’acheter le livre? Peux-tu nous parler de l’éditeur?

Le meilleur moyen d’acheter le livre est de le commander ou bien directement du site internet de PM Press (www.pmpress.org) ou bien depuis une librairie ou un distributeur indépendant. De cette manière, l’argent reste dans notre communauté et ira à d’importants projets politiques.

PM Press a été fondé il y a quelques années et a publié une remarquable série de livres, de DVD et de CD depuis le début de son existence, il y a peu de temps. On y retrouve quelques personnes impliquées qui ont de profondes racines dans la communauté punk hardcore, ce qui a certainement aidé à réunir des soutiens pour ce projet. Si vous voulez une meilleure idée des titres qu’ils publient, le meilleur est de parcourir leur site web.

« Les animaux ont-ils des droits ? »: non, mais des gens sont payés pour entretenir l’illusion

Une fois n’est pas coutume, nous allons publier un document insupportable. Il s’agit d’un article intitulé « Les animaux ont-ils des droits ? » et publié hier dans le quotidien Le Monde, dans la section « Point de vue. »

Nous disions encore hier que la violence contre les animaux explose, que l’agro-business massacre toujours plus d’animaux. Pour autant, il ne faut pas croire qu’il n’y a justement pas de subventions destinés à des gens qui font semblant de critiquer, afin de donner l’illusion que tout cela est « démocratique ».

Les auteurs de cet article sont Florence Burgat, notamment directrice de recherche à l’INRA, et Jean-Pierre Marguénaud, professeur de droit privé à la Faculté de droit et des sciences économiques de Limoges et directeur du Centre de recherche sur les droits de la personne.

Bref, des « intellectuels » au sens vraiment « bourgeois » du terme. Des gens payés par l’Etat et la société pour critiquer l’Etat et la société, et l’on peut se douter de quel genre de critiques il s’agit: un discours pacifiste, totalement inféodé aux lois, aux institutions, à l’esprit dominant.

Du propre, du lisse, du bourgeois; aucune attaque frontale contre l’agro-business, aucune affirmation du véganisme.

Un discours de la « protection animale » absolument insupportable, tant parce qu’il ne répond pas aux exigences simples du jour: le véganisme, la libération animale, que parce qu’il est pompeux, élitiste, juridique, fatiguant jusqu’au harassant, et… personnel: les gens se mettent en avant en tant qu’individus, en tant que penseurs.

A LTD notre principe est simple: les point de vue doivent être clairs, compréhensibles et reprenables par tout le monde.

Aucune personnalité ne doit être mise en avant (avec sa photo, son nom, son « parcours », etc.), ce sont les animaux qui comptent, c’est Gaïa qui compte.

La question de la libération animale n’est pas une question « juridique », mais un devoir culturel et moral, et la libération animale n’est pas négociable.

L’article suivant est vain; il donne l’illusion qu’appeler à des réformes « par en haut » changera quoi que ce soit; il s’agit d’une démarche institutionnelle, d’une démarche opposée au développement populaire du mouvement vegan, à la base, par en bas, de manière démocratique, et sur des fondements absolument sans compromis.

Cet appel, alors que l’exploitation animale est en pleine expansion, est faux, décalé, élitiste, et ne répond pas aux exigences de la libération animale!

Les animaux ont-ils des droits ?

LEMONDE.FR | 15.07.10 |

Florence Burgat et Jean-Pierre Marguénaud sont respectivement rédactrice en chef et directeur de la Revue semestrielle de droit animalier

Les animaux ont-ils des droits ? Cette question, communément moquée et balayée d’un revers de main il y a peu, fait aujourd’hui partie des interrogations recevables, comme l’a montré récemment le 21e forum « Le Monde – Le Mans » intitulé « Qui sont les animaux ? ».

Qu’est-ce qui justifie que l’on fasse souffrir, de manière routinière, industrielle, et dans des proportions jamais atteintes, des milliards d’animaux terrestres et marins pour des bénéfices dont la légitimité et l’utilité sont au moins discutables ? Si l’on pense que les animaux n’ont pas de droits et qu’ils n’ont, somme toute, que ce qu’ils méritent, il faut s’en expliquer.

Un grand pas vers l’explication est franchi lorsque beaucoup se sentent contraints d’étayer une position qui semblait jusque-là acquise, inébranlable, pour ne pas dire irréprochable : après tout, ce ne sont que des bêtes ; d’où il faut entendre que quand on agit contre l’intérêt des bêtes, on ne fait rien de vraiment mal, rien de vraiment grave.

De cela, nous ne sommes peut-être pas absolument persuadés en notre âme et conscience, mais la collectivité ayant entériné les pratiques cruelles et massives contre les animaux, tout se passe comme si nous nous sentions individuellement justifiés d’en profiter, et donc innocents.

Ce trouble que chacun ressent en songeant aux souffrances infligées aux animaux a du reste entraîné depuis longtemps ses premières conséquences juridiques sur le continent européen : en Angleterre par le Martin’s Act, dès 1822, en France par la loi Grammont de 1850 punissant les mauvais traitements commis publiquement envers les animaux domestiques. Ces premiers pas étaient cependant bien timides, car la condition de publicité des actes commis tendait à protéger davantage la sensibilité des hommes auxquels le spectacle en était imposé que celle des animaux qui les subissaient.

Sans doute la condition de publicité tombera-t-elle par le décret du 7 septembre 1959 pour les mauvais traitements et ne sera-t-elle pas reprise par le loi du 19 novembre 1963 qui institua le délit d’actes de cruauté.

Cependant, aux côtés des souffrances inutilement infligées, c’est-à-dire non nécessitées par la finalité d’usages la plupart du temps générateurs de souffrance, il faut désormais songer à ces violences qui sont imputables au système d’exploitation.

Si la cruauté contre les animaux n’a pas d’âge, quelque chose s’est emballé. Dans le même temps, l’invisibilité de la souffrance animale se fissure, l’évidence selon laquelle les bêtes ne sont bonnes qu’à être tuées semble, pour peu qu’on y réfléchisse, douteuse. Derrière le « produit » se profile parfois quelque chose que nous n’aimons pas voir. La torsion que subit le statut juridique des animaux traduit ce malaise.

Le législateur européen prend des mesures de plus en plus nombreuses pour « protéger » les animaux et veiller à leur « bien-être », y compris et surtout au moment le plus paradoxal où on les mutile et où on les tue. La prédilection des législateurs pour un mot aussi fort que le « bien-être », visant à faire face à des situations où sa prise en compte confine à l’absurdité, reflète probablement pour une part le malaise inhérent à la justification implicite d’activités animalicides.

La proposition de règlement du Conseil du 18 septembre 2008 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort en appelle d’ailleurs à la « prise en compte du bien-être des animaux » tout en enjoignant les exploitants « d’épargner au maximum la douleur, la détresse ou la souffrance aux animaux destinés à l’abattage ».

On découvrira une nouvelle dimension du paradoxe dans la Directive 93/119/CE du Conseil du 22 décembre 1993 sur la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort qui mentionne dans l’un de ses alinéas qu’il « est interdit d’assener des coups ou d’exercer des pressions aux endroits particulièrement sensibles. Il est en particulier interdit d’écraser, de tordre, voire de casser la queue des animaux ou de les saisir par les yeux. Les coups appliqués sans ménagement, notamment les coups de pied, sont interdits ».

Faut-il que ces actes fussent répandus pour qu’il ait été nécessaire de les noter aussi explicitement dans une directive !

LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

Alors que certains scientifiques s’en remettrent au concept mécaniste de nociception, que d’autres admettent l’existence de douleurs « seulement physiques », le législateur européen, quant à lui, reconnaît aux animaux cette évidence, à savoir la capacité à souffrir, à être le sujet de leur douleur et à ressentir la souffrance psychique qu’est la détresse.

En vérité, tout le monde sait cela. Pourtant, les animaux sont très exactement traités comme des matières premières dont les règles de transformation sont soigneusement décrites.

Comment peut-on tranquillement reconnaître en même temps que les animaux sont profondément affectés par ce qui leur est fait, et en affirmer le caractère licite ? La légitimité de ces pratiques n’est-elle pas mise en question au cœur de leur réglementation ?

S’il est vrai que les animaux demeurent versés du côté des biens, et à ce titre appropriables, ils bénéficient depuis le décret de 1959, la loi de 1963 (précités), la loi du 10 juillet 1976 – dont l’article 9 proclame que « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » – et le Code pénal entré en vigueur en 1994, d’une protection contre leur propriétaire lui-même.

Désormais, le droit ne laisse plus le propriétaire disposer de sa chose comme bon lui semble lorsque cette chose est un animal. D’ailleurs cette prise en compte de l’intérêt propre de l’animal, être vivant et sensible, n’exprime-t-elle pas une forte résistance à sa classification dans la catégorie des choses ?

Une ligne se dégage alors pour comprendre les raisons d’octroyer des droits aux animaux, par-delà les devoirs de l’homme à les utiliser le moins cruellement possible.

A ceux qui considèrent que les avancées législatives en matière de protection des animaux, et plus encore l’idée de leur reconnaître des droits, comme une insulte à la misère humaine, il faut répondre que la misère humaine résulte de l’exploitation ou de l’indifférence à la souffrance des plus faibles et que c’est au contraire l’insulter, sinon la légitimer, que de prôner l’indifférence farouche à l’égard de la souffrance d’autres êtres plus faibles encore et qui ne peuvent jamais consentir.

Il faut leur répondre que, dans la mesure où il ne suffit pas de rester indifférent à la souffrance des animaux pour soulager la misère humaine, la protection des animaux et celle des plus faibles des hommes relève du même et noble combat du Droit pour aider ceux à qui il peut être fait du mal, beaucoup de mal.

Considérer les animaux comme des choses, c’est les maintenir dans la catégorie où on les avait enfermés à l’époque où la négation de leur sensibilité permettait de les exploiter pleinement.

Nous estimons au contraire que tant sur le plan éthique que sur le plan juridique, dans le prolongement des idées avancées par René Demogue il y a plus d’un siècle, il est inacceptable de continuer à considérer les animaux comme des choses.

On peut, certes, améliorer le sort des animaux sans leur accorder la personnalité juridique, et des progrès ont été accomplis en ce sens aussi bien en droit français qu’européen.

Il semble cependant difficile de faire véritablement ressortir l’utilité de règles protectrices toujours plus nombreuses sans accorder aux animaux un statut qui leur reconnaisse la personnalité juridique et leur attribue techniquement des droits.

De toute façon, dans ce domaine comme dans tout autre, les améliorations concrètes dépendent de l’interprétation des textes par le juge.

Or, il ne fait guère de doute que les mêmes règles également protectrices ne seront pas interprétées dans un sens aussi favorable aux animaux dans un Etat continuant à les considérer comme des choses, toujours un peu viles, que dans un Etat les ayant déjà admis dans la catégorie des personnes titulaires de droits.

Florence Burgat est directeur de recherche en philosophie, INRA, université de Paris-I.

Jean-Pierre Marguénaud est professeur de droit privé, faculté de droit et de sciences économiques de Limoges (OMIJ).

Les lévriers Galgos, torturés et massacrés à grande échelle en Espagne

Il est une chose qu’il faut comprendre si l’on veut amener l’humanité entière à être végan: les gens ont honte, et les gens ont peur, peur d’affronter la souffrance, de voir à quel point elle est généralisée.

Pourtant, il faut oser affronter la peur, afin de conquérir sa dignité d’être humain, d’avouer sa sensibilité. Et de faire face à la barbarie!

Voici par exemple une photo de Géorgie, sur la côte est des Etats-Unis. Il s’agit d’une mère et ses 9 chiots abandonnés devant un refuge, avant l’ouverture de celui-ci. Les chiots étaient mis dans une cage…

Et cette ambiance sordide se généralise, avec la crise et l’absence de réponses positives. Voici le titre d’un journal du Missouri et de l’Illinois, aux Etats-Unis encore :

Animal rescuers deal with explosion of abandoned creatures

Voici celui d’un média d’information belge :

Augmentation massive d’animaux dans les refuges depuis le début des vacances

Et évidemment la situation est la même dans tous les pays, y compris en France, surtout même en France puisque le record d’abandons a lieu en France.

Nous n’aurons les chiffres complets qu’à la fin de l’été…

Mais on peut deviner la tendance générale. Et inversement voici déjà d’autres chiffres, en provenance d’Espagne: 20 000 lévriers ont été tués, mais il est probable qu’en réalité ils soient 50 000.

Pourquoi cela? Parce que c’est la fin de la saison de chasse. Les lévriers Galgos – des centaines de milliers – sont utilisés pour la chasse. Ils sont affamés, battus… et à l’âge de deux ans ils sont massacrés.

Si le lévrier a « bien » chassé, sa mort est rapide, mais sinon il s’agira d’une mort lente: il sera affamé jusqu’à la mort, mutilé, lentement pendu, immolé, asphyxié, brûlé vif…

Voici une présentation de la situation par une association belge se consacrant à aider les Galgos (on notera également une autre association de ce pays: amour de Galgos):

Quand un galgo ne donne pas de bons résultats pendant la chasse, le chien est maltraité. (On leur tire dans les pattes et dans les yeux, on enlève les yeux avec des couteaux, on leur donne des coups de couteau, on les lapide,….). La tradition veut que plus un chien souffre dans cette vie, meilleur sera le prochain galgo pour le chasseur espagnol.

A la fin de la saison de chasse (septembre à mars) les chiens sont remerciés. Car cela coûterait trop cher de les entretenir jusqu’à la nouvelle saison.

Les chiens qui ont mal travaillé sont atrocement maltraités (même par les enfants dans la rue) pour ensuite être pendus vivants à une branche d’arbre. Leurs pattes arrière touchent encore le sol et quand le galgo veut s’asseoir pour se reposer, alors il se pend. Le chien meurt d’une mort lente et atroce.

Les chiens qui ont par contre bien travaillé sont directement pendus à une branche plus haute et meurent rapidement. Les femelles qui ont bien chassé restent encore une saison pour porter des chiots. C’est la nouvelle génération de galgos pour le chasseur espagnol.

Voici de la même manière une présentation qu’on peut trouver sur wikipédia (on notera qu’on ne trouve rien de cela d’expliqué dans la version espagnole du site):

Les perdants sont systématiquement éliminés de façon cruelle inversement proportionnelle à leurs performances pendus (appelée de façon sordide « technique du pianiste »: le chien est pendu long ou court selon ses performances pour résister plus ou moins longtemps à l’étranglement, prenant appui sur ses pattes arrières), jetés au fond d’un puits, empoisonnés, abandonnés sans pouvoir s’échapper (retenus), affamés, amputés, traînés derrière une voiture jusqu’à ce que mort s’ensuive, vendus comme appâts de pêche, utilisés comme cibles vivantes pour le tir, comme proie pour des combats de chiens type pitbulls.

Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux sont ainsi sacrifiés tous les ans. La législation en vigueur sur le droit des animaux ne serait pas appliquée envers les propriétaires.

La fierté « bafouée » du chasseur dont le(s) chien(s) n’a/n’ont pas chassé à hauteur des exigences du propriétaire autorise ce dernier à punir son chien ou ses chiens en torturant et en imposant la mort qu’il choisit. On retrouve des similitudes avec la corrida et la mise à mort du taureau, le Galgo subissant cependant son sort et revenant parfois même vers son maître, amputé, eborgné.

L’hégémonie du massacre des Galgos est total en Espagne. Tout l’Etat espagnol couvre cette pratique; même dans les refuges, les lévriers Galgos ne sont pas présentés, étant mis à l’écart, sans qu’on puisse les voir!

On sent véritablement toute la culture franquiste de la mort suinter de ces pratiques dignes des nazis. Les photos et vidéos sont littéralement terrifiantes.

On peut en voir ici, sur un site lorrain consacré aux Galgos. Il existe en effet en France de nombreuses initiatives pour les Galgos, on notera notamment Agir pour les Galgos. Il existe également une plate-forme internationale: pro-Galgo.

On peut voir une série de photos de chiens martyrs ici; il y a également l’association adoption lévriers.

Existe aussi l’association Galgos France, qui elle aussi se consacre au sauvetage des Galgos, et cette association appelle également à une souscription –  rappelons que même les petits dons comptent! – pour un véhicule de transport pour aller chercher les animaux et pouvoir les placer en France.

L’association Passions Lévriers, en Aquitaine, organise aussi des adoptions; soulignons l’urgence qu’il y a à s’occuper de Minkee, au refuge depuis 2004!

Rappelons qu’adopter un animal demande de l’organisation. Et ce que cela exige aussi, c’est qu’on oriente sa sensibilité vers le véganisme, qu’on l’assume sans compromis, car les animaux en ont besoin, et nous-mêmes en avons besoin, afin de sauver la dignité de l’être humain, de le transformer en quelque chose de meilleur.

Car le monde où nous vivons est barbare… Alors pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Blédina et Danone à l’assaut des populations pauvres (et d’origine asiatique)

Nous avions déjà parlé de l’intolérance au lactose, commune à une partie très importante de l’humanité, y compris d’une partie importante de la population en France. Cette intolérance est d’ailleurs largement présente en France. Voici une carte du monde, pour rappeler l’importance de cette intolérance :

Et voici un agrandissement de la zone géographique française :

Comme on le voit, la France est relativement coupée en deux, sans pour autant que ce phénomène soit connu. Et encore ne faut-il pas oublier les gens dont les ancêtres sont originaires de zones où l’intolérance au lactose est forte. Il y a ici plus qu’un déficit démocratique dans « l’oubli » de cette question…

Pourquoi rappeler cette vérité ? En raison d’une nouvelle offensive de l’industrie du lait en France, offensive d’une grande importance culturelle.

Cette offensive concerne justement les villes de Nantes, Nancy et… le treizième arrondissement de Paris, où réside une importante communauté asiatique. Rappelons que les gens d’origine asiatique présentent communément une intolérance au lactose.

Elle consistera en un «Programme Nutrition Infantile», avec des bons de réduction fabriqués et distribués par Chèque Déjeuner valables dans tous les supermarchés sur des produits de la marque Blédina : des boîtes de lait infantile.

Évidemment l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) veille au grain : il faut savoir qu’il y a eu dans le tiers-monde des campagnes très agressives pour remplacer l’allaitement maternel par des produits de l’industrie, et l’OMS est depuis cela très attentive à ce genre de phénomène.

Par conséquent, les réductions ne seront envoyées qu’aux femmes ayant un bébé d’au moins 6 mois.

Car rappelons que l’OMS conseille l’allaitement maternel exclusif… pendant six mois, et au moins 4 mois. Jusqu’à l’âge d’un an, le bébé doit continuer à être allaité.

Or, la France présente une particularité. L’allaitement maternel est en effet au plus bas en France : seule une petite majorité de femmes allaite à la sortie de la maternité, et les 2/3 arrête au bout d’un mois.

Il ne s’agit là nullement de féminisme, mais d’une attitude de dénaturation typiquement française. L’allaitement maternel est nécessaire à l’enfant comme à la mère, c’est un processus naturel largement vérifié scientifiquement.

Seulement, de la même manière que la France est le pays où le véganisme et l’écologie sont des idées qui passent très mal, le rapport au corps s’aligne sur la culture française de la dénaturation comme valeur culturelle.

Pour preuve, le taux d’allaitement à la naissance est de 99 % en Norvège et en Suède, de 98 % en Hongrie, de 95 % au Danemark, de 92 % en Suisse, de 85 % en Italie, de 75 % en Allemagne, de 69% en Grande-Bretagne…

Dénaturation et business. Voici par exemple une remarque que l’on peut trouver sur le net, en réaction au «Programme Nutrition Infantile» qui aura lieu à Nantes, Nancy et le 13ème arrondissement de Paris.

En France, le lait Milupa, marque du Groupe Numico (detenu par Danone) est commercialisé au prix moyen de 18 €.

Ce même lait, commercialise sous la marque Aptamil Milupa est vendu moins de 8 £ en Angleterre.

Même si on tient compte d’un taux de change GBP/EUR a 1.50 (avant Septembre 2007), un lait identique est donc commercialise 50% plus cher en France que chez nos voisins Britanniques (soit +80% au taux de change du jour).

Ajoutons à cela que la Croix-Rouge sera de la partie pour éduquer les mères, avec l’encadrement de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) et de la Société Française de Pédiatrie (SFP).

Alors que La Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) choisira les familles bénéficiaires… et que c’est Danone communities, le fonds d’investissement du groupe Danone, qui apporte la clef financière.

C’est une sacrée opération commerciale pour Blédina, filiale de Danone évidemment, Blédina qui a l’hégémonie dans alimentation l’infantile…

Le tout maquillé sous le couvert de l’absence de business, comme le prétend Martin Hirsch, ancien dirigeant d’Emmaüs et ex-Haut commissaire aux Solidarités Actives qui préside actuellement l’Agence du service civique.

Celui-ci explique que :

«Nous avons bâti un système «social business», c’est-à-dire qui s’équilibre sans subvention, qui n’est pas de la charité et dans lequel l’entreprise renonce à ses profits. »

Le plus ironique dans l’histoire, c’est que la Blédine est née en 1906… comme bouillie céréalière pour les enfants allergiques au lactose !

Tout cela est en tout cas riche d’enseignements :

a) On ne peut pas comprendre l’exploitation animale sans reconnaître que l’être humain appartient à la nature. Les végans qui se moquent de la nature, de l’écologie, de Gaïa, n’ont pas compris comment se posaient les question de fond.

b) L’exploitation animale repose sur le business et la culture qui va avec. L’opération de Danone vers les pauvres est très claire : il s’agit « d’éduquer » les gens, de leur imposer culturellement le lait !

Les populations les plus fragiles sont visées par les grandes entreprises, elles sont prises en otage !

Le caractère raciste concernant les populations du 13ème arrondissement de Paris saute également clairement aux yeux, surtout alors que justement les grandes entreprises agro-alimentaires sont en train de tenter d’imposer le lait en Asie, notamment en Chine!

c) Il faut comprendre le véganisme comme une question mondiale. Qui justement tente d’imposer le lait au monde, alors que l’intolérance au lactose est de 80 % en Afrique et de 90 % en Asie et en Extrême Orient… et pourquoi?

L’Afrique et le véganisme: une question d’avenir

A LTD, nous comprenons le véganisme comme une question mondiale, à l’heure où l’humanité généralise un mode de vie destructeur.

Il y a donc tout lieu de s’intéresser au développement du véganisme dans les autres pays, et plus particulièrement aux pays qui ces vingt dernières années connaissent une industrialisation accélérée en raison de l’agro-business.

Cela est vrai en Amérique latine, d’où la vague en faveur de la libération animale et de la libération de la Terre. Mais cela est vrai aussi en Afrique. Voici une interview d’un afro-américain – on utilise le terme d’afrikan en anglais pour souligner la dimension politique et culturelle – qui se consacre justement à comprendre la situation du véganisme en Afrique.

Son blog s’appelle Afrikan Raw Talk, et l’interview, avec ses réponses à nos questions, peut être lue en anglais sur son site.

1.De quoi parle ton site?

« Afrikan Raw Vegan Talk »[Discussion vegan crudivore afrikaine] tente de montrer qu’il existe des vegans noirs, y compris et en particulier des vegans crudivores noirs, qu’ils deviennent visibles, et ont des expériences et des succès pertinents en tant que vegans dans le monde africain, tant sur le continent que dans la diaspora.

Le site cherche aussi à rendre concret et à documenter le fait qu’être africain et vegan est une composante critique et progressiste de notre lutte pour la libération et du désir d’humaniser notre existence tout en chérissant notre planète unique et délicate.

2.Comment en es-tu arrivé à faire ce site?

Je suis vegan depuis onze années désormais, et quand j’ai commencé à faire ce site au début de 2008, je voulais voir davantage de présence vegan noire, davantage de commentaires vegans noirs sur Internet, et plus particulièrement à partir de la perspective de vegans de couleurs expérimentés sur le long terme, sûr d’eux-mêmes et déterminés.

Pas seulement des journaux intimes sous forme de blog de vegans de 30 jours à l’essai, en train d’essayer de perdre du poids, même si cela peut être important aussi.

Ce blog représente une perspective anti-impérialiste, anti-capitaliste, anti-suprématie blanche, humaniste, activiste, radicalement pour l’environnement, pan-africaine, afro-centée et tiers-mondiste, qui est hardcore, straight edge et présent dans la scène depuis longtemps.

C’est un véganisme tiers-mondiste qui est très engagé dans la société selon la perspective comme quoi la révolution est nécessaire, et comme quoi le véganisme est une composante, libératrice et donnant de la force, de la transformation humaine nécessaire pour la survie et pour le progrès des espèces primates.


3.Comment vois-tu la culture qui s’est développée en Afrique noire comme étant liée au véganisme?

Je ne suis pas en pratique un archéologue ou un anthropologue spécialisé en ce domaine, mais beaucoup de preuves historiques et d’anecdotes présentent une partie des Kemet, également connus comme les anciens Egyptiens, comme végétariens.

En général, les diètes de l’époque pré-coloniale se fondaient sur les aliments complets, qu’il y ait ou non de la viande. Et les modes de vie pré-coloniaux de nombreuses zones de l’Afrique noire étaient considérées par les anthropologues occidentaux de l’époque (le milieu du 19ème siècle) comme parmi les meilleurs pour la santé de par le monde.

Maintenant, notre espérance de vie et notre qualité de vie sont les plus courtes et les plus misérables, largement en raison du néo-colonialisme, du néo-libéralisme et de la domination par des gouvernements criminels.

Nous sommes dépendants de l’aide, et le régime foncier en Afrique est dans un état de crise perpétuelle, alors que l’agro-business choisit en priorité le cacao, le café et les fleurs, au lieu de la nourriture.

Nous vendons même d’immenses hectares de terre à des pays étrangers, afin qu’ils produisent de la nourriture pour leurs propres populations !

Le pastoralisme animal est un autre problème, détruisant la végétation sur de vastes zones de terre, accélérant la désertification. Si sur toute cette terre poussaient des fruits et des légumes, beaucoup de nos problèmes de sécurité alimentaires et nutritionnels pourraient commencer à être résolus.

Et toutes ces tendances exacerbent grandement les inégalités de genre alors que les femmes luttent pour organiser des jardins pour la cuisine, afin de nourrir les familles, et tendent ainsi à en rester au travail crucial mais totalement impayé de reproduire la force de travail.

Alors que les hommes, eux, tendent à se focaliser sur les cultures servant le profit, et reçoivent pour aller en ce sens, de manière préférentielle, de l’outillage et des fonds des gouvernements, des multinationales et de certaines ONG.

Dans l’ensemble, la transition vers le véganisme en Afrique diminuera la malnutrition, augmentera les niveaux de production, élèvera le niveau d’auto-suffisance et, je pense, réduira les tendances au conflit et à l’agression inutile.

En termes de politique alimentaire, nous pouvons faire pousser tellement de nos propres fruits et légumes frais, de manière biologique et durable, si nous nous concentrons sur ce but aux niveaux continental et local.

En termes de revenus pour la société, je pense que le véganisme améliore la tolérance sociale, le bien-être physique, qu’il réduit le stress, fait que le cerveau fonctionne de manière plus efficace, améliore l’immunité et réduit les maladies, réduit les niveaux de cancer, etc.

Enfin, dans une société végane, les gens deviendront davantage coopératifs et conscients de l’intendance correcte de la terre, et de la responsabilité au niveau de la société, et de la cohésion.

Le véganisme en Afrique sera probablement encore bien plus révolutionnaire que cela.


4.En France, nous avons des gens d’origine africaine, et ils sont d’une manière ou d’une autre liés culturellement à l’Afrique.
Mais si les plus âgés ont souvent un point de vue très sage, un point de vue très critique, qui souligne que la justice prévaudra nécessairement même s’il faut du temps pour cela, les jeunes sont relativement éloignés du véganisme et d’un point de vue critique par rapport à ce qu’on peut appeler Babylone. Que penses-tu de cela?

J’ai foi en la jeunesse. J’ai 26 ans. Je suis encore considéré comme jeune. Je dirais presque que j’ai davantage foi dans la jeunesse que dans la vieille génération, qui sur beaucoup de points a échoué et nous a déçu, échouant à réaliser les promesses du panafricanisme ou les droits civiques.

Ce sont les jeunes qui deviennent végans, qui deviennent des penseurs critiques, qui remettent en question les anciennes conceptions, et disposent de manière correcte des traditions inutiles qui n’ont pas de valeurs ni de sens.

Je n’ai pas un respect inné pour la tradition, personnellement je dis qu’il faut choisir la raison plutôt que les conventions.

Babylone ce n’est pas que la société suprémaciste blanche et capitaliste, c’est aussi des traditions et des tendances anti-humaines, qui divisent, anti-intellectuelles, réactionnaires, autoritaires, homophobes, misogynes et stupides, en Afrique et dans le monde noir.

Beaucoup de jeunes noirs sont perdus, beaucoup de jeunes ont perdu l’espoir, en raison des échecs de la société qui les amènent à rechercher ce dont ils ont besoin sur le dos des autres. La haine de soi, l’ignorance et la pauvreté à la base des vies des jeunes amène à beaucoup de pauvres résultats, qui ne sont que trop visibles.

Moins visible est la jeunesse visionnaire, la jeunesse révolutionnaire, la jeunesse organisée qui construit l’art, qui construit des armées de sagesse et de changement.

Mais je pense que la jeunesse visionnaire tient les rênes du futur et se confrontera courageusement aux immenses défis du présent et du futur proche, qui sont surtout donnés à nous par nos parents et grand-parents souvent avides, obstinés et inconscients.

5.En France, lorsque nous pensons à la position afrikaine [afro-américaine] révolutionnaire en Amérique du Nord, nous pensons à Move ou Dead Prez. Néanmoins, nous avons une critique : il semble que la perspective d’une vie sans poison est l’aspect central, pas vraiment la nature, les animaux, la Terre. Que répondrais-tu à cela?

Pour les Africains, il y a peu de temps pour se focaliser sur la libération animale seulement. Cela n’a pas de sens, quand les humains sont dans une telle misère.

Quelqu’un comme moi ne pourrait jamais se placer dans la scène blanche pour la libération animale, parce qu’ils agissent comme si c’était le problème central de l’injustice dans le monde, ce qui est dans ma perspective à la fois absurde et ridicule.

Les gens opprimés commencent à partir de la perspective de leur propre oppression. Bien entendu, tout le reste est inclus lorsque nous considérons les épouvantables tendances humaines qui amènent à toutes sortes d’exploitation.

L’agression, l’avidité, l’ignorance, la violence, la domination… s’appliquent à créer des hiérarchies et l’exploitation parmi les humains et entre les humains et les animaux.

Mais quelqu’un comme moi et je pense Dead Prez ou l’organisation MOVE considère comme une urgence de se focaliser sur les problèmes humains, et ne peuvent pas, avec bonne conscience, se focaliser sur la libération animale seulement.

Seule une personne très privilégiée peut se permettre de se focaliser sur la libération animale seulement, et ainsi pour beaucoup de gens de la position africaine révolutionnaire en Amérique du Nord, ce genre de chose reste extérieur, et cela me semble juste.

Nous n’avons pas le luxe de pouvoir nous focaliser sur une seule question, en particulier une qui est tangente pour notre propre souffrance et notre propre oppression en tant qu’êtres vivants noirs. Tout doit être inclus – libération humaine, libération de la Terre, libération non-humaine.

6.Tu soulignes l’importance de la nourriture crue. Peux-tu nous en parler?

L’alimentation végane crue est pour moi ce qu’il faut pour la santé. Dans une large mesure, cela libère une personne d’avoir à faire face aux maladies, à l’inquiétude concernant sa santé. Je n’ai pas été ne serait-ce que légèrement malade en de nombreuses années.

Aux USA, en particulier parmi les gens africains, la maladie est pratiquement un thème central dans la vie, que ce soit l’obésité, le cancer, le diabète, la congestion cérébrale, les infarctus, l’impotence, le stress, etc.

Le véganisme crudivore, en particulier le véganisme crudivore faible en gras qui consiste surtout en des fruits frais et en des légumes verts, est pratiquable, aisé sur le plan matériel en termes financier, et créatif.

Et il exige de la discipline et de la cohérence, des tendances dont nous avons besoin en tant que personnes se considérant comme révolutionnaires.

Le véganisme crudivore est à la fois extrêmement bon pour la santé, et amène également les gens à devenir plus hardcore et plus sérieux quant à la vie et le travail. Le véganisme crudivore c’est une santé vigoureuse et une mentalité sans compromis.

7.L’Afrique est un continent en attente de la révolution. Penses-tu que le véganisme est la clef pour cela?

Oui. Le véganisme est partout potentiellement une composante importante de la révolution, et nous avons besoin de la révolution partout dans le monde.

Nous avons besoin d’esprits guerriers vegans qui ont une vue globale au sujet de comment les humains coexistent dans le monde avec les autres êtres vivants, tout en corrigeant les contradictions sociales dans la société humaine.

Une société plus humaine émergera avec le véganisme en arrière-plan, dans et après la révolution. Et également une société avec une santé meilleure, plus juste, et durable.

Être humain dénaturé, environnement dénaturé…

Il faut bien comprendre que si le véganisme se développe, c’est en partie également une conséquence de la destruction forcenée de la nature qui est en cours ces dernières années.

Les êtres humains se dénaturent, ils bétonnent le monde, vivant dans un rapport de force avec la nature.

Dernier symbole de cette culture : la semaine dernière, un pique-nique annuel de fin d’année de la cantine scolaire de Venansault a consisté en une démonstration de force du cuisinier.

Des écoliers de 8 à 11 ans ont été confronté à un discours on ne peut plus typique de la domination : « comme vous avez traité le personnel comme des chiens, on va vous traiter comme des chiens. »

Et ils ont été obligés de ramper pour obtenir de la nourriture…

C’est une belle démonstration de comment la domination des animaux fait partie du principe de domination en général, tout comme l’exploitation animale fait partie de l’exploitation en général ! Pour refuser la domination, il faut refuser toute domination, qu’elle soit symbolique (les jeux sado-maso par exemple) ou pratique même si elle concerne des êtres vivants non humains!

Et qui dit être humain dénaturé dit monde dénaturé. La semaine dernière, à Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne, dix vaches se sont échappés d’un enclos.

Or, la nature est tronçonnée par le béton. Résultat, de nombreuses routes ont été concernées par ces vaches : la N2 a été fermée, mais ont aussi été concernés l’A1, l’A104, la N3 et la N330 !

C’est dire le maillage du bétonnage ! Et à quel point l’organisation des habitations est mal faite : soit il y a des villes surpeuplées, soit des zones où l’on vit de manière isolée et où la voiture est nécessaire…

Des zones organisées tout aussi de manière chaotique que les villes : il a fallu une semaine pour récupérer les vaches, alors qu’un veau a été abattu. C’est dire comment c’est le sens de la propriété et de l’exploitation qui façonne la nature, la rendant incompréhensible pour les humains, qui ne la voient que comme une simple ressource, alors qu’eux-mêmes sont une composant de la nature!

Et c’est dire également l’hypocrisie des éleveurs. Parmi les méthodes pour les capturer, on a le fait de mettre de l’eau et une vache calme dans un endroit, ou encore de parler à la vache en fuite pendant une heure – ce qui montre que les êtres humains cherchant à capturer les vaches ont dû reconnaître, bien malgré eux, le caractère vivant des vaches, leur sensibilité.

Subitement on se rappelle qu’il s’agit d’êtres sensibles… C’est le premier aspect.

Le second aspect est la dimension totalement dénaturée : voici les propos de l’éleveur, qui reconnaît qu’il n’a en fait aucun rapport avec les vaches :

«Il faut réinstaurer la confiance. Il faut du temps. Avant, ce n’était pas possible avant car elles étaient traquées. On parle à l’oreille des vaches, sourit-il, enfin soulagé. Et il ne faut pas oublier qu’elles pèsent 600 kilos et sont élevées pour la viande. Elles n’ont pas l’habitude d’être manipulées. Si elles résistent alors qu’on essaye de les attacher, c’est dangereux. »

Entre le cuisinier qui a pratique l’humiliation sur des enfants et l’éleveur pour qui « ses » vaches sont des sortes d’abstractions, on a tout un résumé de la culture dominante…

Nous ne sommes pas des modèles d’intégration

Voici le texte d’un tract qui a été diffusé à Lyon, à l’occasion du repas collectif à l’Atelier des Canulars samedi 15 Mai 2010 au soir, dans le cadre de la Veggie Pride. Nous ne nous reconnaissons pas dans l’esprit qui y prédomine, mais bien entendu il s’agit d’un point de vue tout à fait intéressant!

Nous ne sommes pas des modèles d’intégration

Être vegan ça nous rend étranger-es à la société. On se retrouve exclu-es, car nous ne voulons pas exploiter les animaux. Nous sommes fièr-es d’être vegan, nous ne voulons plus nous cacher. C’est pour cela que nous participons à la veggie pride. Mais il nous semble que la principale revendication de cette manifestation est l’intégration du veganisme à la société.

Voulons-nous vraiment nous intégrer à cette société ?

Cette société actuelle qui est basée sur l’exploitation des animaux, de la terre, et de l’humanité entière ?

Comme ce sont aussi les rapports marchands, de profit et de genres dans la société capitaliste qui créent les oppressions et la domination, mettre fin seulement à l’exploitation animale dans la société peut-il être satisfaisant, voire même possible ?

Toutes les oppressions étant liées les unes aux autres, n’en changer qu’une partie n’est pas possible. Donc il nous apparaît impossible de réformer cette société.

Nous voulons manifester notre solidarité avec les animaux par des actes symboliques mais pas seulement, nous sommes ravi-es de faire perdre du fric aux exploiteureuses car le système spéciste ne s’effondrera pas seul, il faut l’aider !

N’est-ce pas envoyer un message plus fort que de revendiquer notre retrait de cette société qui exploite, détruit, pollue, opprime et tue ?

Voulons-nous vraiment rentrer dans les cases que la société a faites pour nous ? Est-ce que montrer des « familles » vegan composées de couples hétéros blancs riches, avec enfants, c’est lutter contre l’oppression faite aux autres personnes marginalisées de cette société ?

Nous ne voulons pas être des modèles d’intégration !

Ce qui nous rend fièr-es c’est de ne PAS appartenir à cette société ! C’est de ne pas prendre part au massacre.

LE VEGANISME EST UNE ÉMEUTE,

PAS UN RÉGIME ALIMENTAIRE !

Pour la libération animale, des opprimé-es et de la terre !

(G)Nous.

Le véganisme passe en procès, jugé par l’Etat français

Le véganisme passe en procès en France. Au sens strict, ce n’est pas le véganisme qui passe en procès, évidemment. Mais en pratique, on peut dire que ça l’est, au niveau médiatique et au niveau institutionnel.

Pour comprendre de quoi il s’agit, voici un message qu’on nous a fait parvenir:

aujourd’hui j’ai entendu a france inter que le vegetalisme pour les enfants s’assimiler a de la maltraitance car il ne pouvait pas se dévelloper cérébralement par manque de protéine je sais que cela n’est pas totalement vrai mais de quel maniére se nourrir sans viande sans danger?

C’est une question évidemment très pertinente, et en fait il y a un contexte: celui d’un procès dans la Somme, en Picardie. Voici un article, tiré de la version internet du magazine Elle, qui présente ce procès. Avec évidemment une démarche anti-végan assez évidente.

MORT D’UN BÉBÉ : LES PARENTS VÉGÉTALIENS DEVANT LES ASSISES

La petite Louise, 11 mois, est morte emportée par une bronchite le 25 mars 2008. Ses parents ont été renvoyés aujourd’hui devant la cour d’assises de la Somme pour défaut de soins. Lorsqu’elle est tombée malade, la petite fille n’aurait en effet pas reçu les soins médicaux nécessaires.

Une situation aggravée par le régime alimentaire de la fillette. Sa mère, qui la nourrissait au sein, et son père étaient strictement végétaliens : ni viande, ni poisson, ni œufs. Louise aurait ainsi souffert de graves carences alimentaires. A 11 mois, elle ne pesait que 5,7 kilos, soit 3 kilos de moins que la normale.

Conditions d’hygiène déplorables

« Ils privilégiaient les plantes car ils pensaient profondément que c’était bien pour la santé. Ils ont été abusés par un discours bien pensant. Ils sont tout autant victimes », explique l’avocat de la mère au micro de France Info. Mais ce n’est pas le seul grief retenu contre les parents.

Car la famille vivait en outre dans une maison pas chauffée et mal entretenue, dans « des conditions d’hygiène déplorables ».

A la mort de la petite fille, le couple a été placé en détention provisoire et mis en examen pour « privation de soins ou d’aliments ayant entraîné la mort. » Libérés sous contrôle judiciaire, ils iront finalement aux Assises, mais pas avant la fin de l’année.

Amalgame justifié ?

L’annonce de ce procès relance en tout cas le débat sur le végétalisme. La Miviludes, l’organisme public de lutte contre les sectes, a récemment alerté la population sur les mouvements qui prônent le jeûne ou le strict végétalisme.

Ces approches « portées par la vague écologiste et la mouvance new age ont connu un réel succès ces dernières années attirant un nombre important d’adeptes, mais sont en revanche responsables de nombreuses victimes », selon l’organisme.

Les associations qui défendent ce régime alimentaire sont quant à elles montées au créneau, dénonçant « l’amalgame qui a été fait dans les médias entre le décès d’un nourrisson et l’alimentation végétalienne. » Ce sera à la justice de décider si cet amalgame avait tout lieu d’être.

La logique du procès présenté par les médias est la suivante: l’enfant était allaité, les parents étaient végétaliens, donc l’enfant était végétalien et est mort de ses carences.

Or, cela ne correspond pas à la réalité: le fond du problème est que la petite Louise, morte il y a deux ans, avait onze mois et était pourtant encore nourrie exclusivement au sein.

L’allaitement ne doit pourtant exister de manière exclusive que pendant six mois. Après, on peut continuer l’allaitement, mais il faut bien entendu une nourriture complémentaire.

Et des bébés, des enfants végétaliens, il y en a plein: on peut par exemple en voir sur cette page, en anglais. Sur cette page (et également ici) on a des guides informatifs pour une alimentation végane pour les femmes enceintes, les bébés, les enfants.

Evidemment, cela est malheureusement en anglais.

Car l’article du magazine « Elle » explique paradoxalement deux choses: d’un côté pourquoi la Veggie Pride n’a rassemblé que très peu de monde à Lyon (300 personnes), et pourquoi de notre côté, nous prônons un véganisme sans compromis.

En effet, de tous les pays européens, et peut-être même du monde, la France est le pays qui dispose des mentalités les plus anti-véganes, et également les plus anti-écolos.

Le véganisme est présenté comme une chose irrationnelle, qui conviendrait à la limite aux Anglais et aux Allemands et autres « anglo-saxons » puritains ou même nazis, mais certainement pas aux Français, qui seraient naturellement « jovial », aimant la bonne chère, et « rationnel. »

Le procès qui se déroule dans la Somme est donc tourné en procès du véganisme. Une telle chose est inévitable. Cela s’est passé à de nombreuses reprises aux USA, cela se produira forcément également en France, avec une « chasse aux sorcières » bien plus grande.

En France, et quoi qu’en pensent les associations en faveur des droits des animaux qui soutiennent dans certains cas le végétalisme, le véganisme est considéré comme intolérable et en rupture totale avec les traditions « françaises. »

Si on ne comprend pas cela, on ne peut pas lutter de manière adéquate pour faire avancer la libération animale…

Le business « écolo-végétarien »

Alors qu’en Louisiane, le saccage et la destruction de la planète montrent encore une fois de plus leur terrible actualité, on peut avoir à quel point se développe le business « écolo-végétarien. »

Un business qui vise à s’approprier l’image de la libération animale et de la libération de la Terre, tout en prônant bien sûr le statu quo, tout en tirant des profits de la confusion.

On a ainsi un restaurant végétarien qui s’ouvre à Auch (au 9 rue Lamartine), dans le Sud Ouest. Un Sud Ouest bien ancré dans les soit disantes « traditions » anti-animales, et donc l’ouverture de ce restaurant ne passe pas forcément inaperçu dans ce bastion anti-végan.

Seulement voilà : l’existence de ce restaurant relève du pur opportunisme. Sébastien Lescure et Laurent Massat, anciens commerciaux de l’entreprise Alvarez, ne sont même pas végétariens, alors ne parlons même pas du véganisme…

S’ils ouvrent leur restaurant, c’est

« Tout simplement parce qu’il n’y a pas une telle offre par chez nous. Nous souhaitons accueillir les habitués d’un tel régime et ceux qui veulent s’essayer à une nouvelle expérience. »

Et que pensent-ils du véganisme ?

« Non, mais là, ce sont carrément des « ayatollahs. » Nous aurions été contraints de servir des bananes et des carottes à croquer… »

C’est une excellente démonstration de pourquoi nous critiquons la « protection animale » qui nie le fait que le véganisme n’est pas négociable. Le véganisme est la seule démarche correcte par rapport aux animaux !

Ce restaurant relève donc clairement de l’esprit « écolo-végétarien » de type bobo, que l’on retrouve de plus en plus et dont le mot d’ordre est finalement: du bio pour les riches, le fast food pour les pauvres.

Les gens du restaurant d’Auch expliquent justement que:

« Mis à part les glaces, rien ne sera surgelé chez nous. Tout sera frais, parfois bio, provenant de l’agriculture locale et exclusivement de saison. On ne trouve pas cohérent d’accompagner des plats avec des tomates en hiver. »

La seule cohérence, c’est le bien être des humains qui pensent à leur santé. Le végétarisme est l’allié objectif de ce courant anti-végan.

Et anti-écologiste bien entendu. Car, de nos jours, il faut croire que tout le monde est finalement écologiste.

La « top-modèle » d’origine tchèque Eva Herzigova est désormais présentée par les médias comme une « écologiste engagée », censée avoir fondé une société prônant les énergies renouvelables en république tchèque… Alors qu’elle est une figure du show-business et des voyages autour du monde pour rejoindre les soirées les plus « chics. »

Pareil pour l’actrice Sigourney Weaver, elle aussi présentée comme « écologiste convaincue et engagée » ! Elle explique même: « J’ai fait assez de science fiction pour savoir que notre Terre va survivre à des scénarios de cauchemar. »

Elle aurait pu parler plutôt de « Gorilles dans la brume », mais en réalité tout cela n’est qu’une opération de marketing, tel que d’ailleurs lancé par l’université américaine de Harvard (et l’on retrouve dans la même idée l’acteur Edward Norton)

L’actrice Cécile de France se veut elle « écologiste » et « optimiste », qui sans avoir « l’âme d’un soldat » dont pourtant le « militantisme est au quotidien. » Bien pratique que ce militantisme là qui n’engage à rien! L’acteur Georges Clooney se met lui en avant comme écologiste de manière bien plus « visible » : il a acheté une ferrari testarossa à 100.000 euros (sans options), mais elle est électrique !

Tout ce business écolo-végétarien de la part de ces gens ne vise qu’une chose, avoir une bonne image auprès de la population, en apparaissant comme « responsables » et non pas pour ce qu’ils sont : des riches se comportant comme des riches, comme des privilégiés d’une société fondée sur le gaspillage, la mort, le massacre de notre planète et de ses habitantEs !

La propagande du Centre d’information des viandes

Le « Centre d’information des viandes » (CIV) est une association loi 1901. Du moins sur le papier… En pratique, il s’agit d’un lobby de l’industrie de la viande, qui intervient dans les écoles, les collèges, les lycées, distribue sa propagande dans les hôpitaux, collaboration avec « L’Actu » (journal quotidien pour les adolescents, etc.).

Le CIV présente d’ailleurs ainsi ses activités: « édition de documents, actions de proximité, animations ludo-pédagogiques, organisation de conférences, participation à des salons, campagnes presse d’information, site Internet, service de presse, photothèque et vidéothèque. »

Cette « association » a de larges moyens et peut organiser des jeux concours, des promotions de la « viande » par l’intermédiaire de sites internet destinés à la jeunesse, avec des jeux, comme par exemple « Planet’Viandz. »

L’objectif idéologique du CIV: hors de la « viande » point de salut. L’être humain a besoin de protéines et bien entendu celles-ci ne pourraient venir que des cadavres d’animaux. Les brochures prétendent expliquer ce qui est bon pour la santé, de manière objective; il est toujours caché qu’il s’agit en fait du point de vue de l’industrie.

Les présentations sont toujours « neutres », en apparence. Ainsi concernant le fer, la « viande » est présentée comme le meilleur choix, le seul réellement valable, le plus sain, etc.

Cela veut dire aussi que le CIV prend les devants. Il n’attend pas la critique vegan, il l’a devance, il réagit de manière préventive, en en parlant en plein milieu d’une apologie de la « viande ».

Il présente donc le végétalisme, mais de manière à faire peur: les personnes végétaliennes sont forcément malades, carencées: elles doivent voir un médecin, prendre des compléments, car leur régime ne saurait être « naturel. »

De manière impressionnante dans l’hypocrisie, le CIV va jusqu’à expliquer que manger de la « viande » est une bonne chose car… on mange également des légumes ou des féculents avec! Même les légumes et les féculents deviennent un prétexte pour manger de la « viande »!

Dans ce genre de prise d’otage, pas étonnant de voir une brochure spécifique pour les femmes enceintes…

…Sans parler d’une brochure sur l’alimentation des enfants, avec bien entendu des enfants blonds aux yeux bleus…

Enfants qu’il s’agit naturellement d’éduquer, en les amenant chez le boucher par exemple…

…Ou bien en maquillant la « viande », comme il se doit, pour oublier l’animal assassiné!

Ce n’est pas un hasard si le CIV fait une brochure spécifique pour les femmes. Il ne s’agit pas tant de viser la « ménagère », mais d’influencer une partie de la population beaucoup plus ouverte à la compassion que les hommes qui sont eux bien souvent happés par le patriarcat.

Les animaux représentés perdent donc toute forme réelle…

Sauf bien entendu dans la brochure sur… le bien-être animal, qui est lénifiante au possible. Et qui prouve que la propagande du CIV est très bien compartimentée. Le discours s’adapte de manière opportuniste selon l’effet visé. En parlant du « bien-être animal » on montre des animaux réels, quand on parle de viande on ne les présente plus que comme formes fantomatiques.

Qu’en conclure? Que le CIV existe parce que l’industrie a peur. Elle a peur de la force de la compassion, de la formidable dimension du véganisme, en terme de valeurs, de mentalités, d’attitudes, de comportements. Le CIV est la démonstration que l’industrie connaît son identité criminelle… et qu’elle sait qu’elle est condamnée à disparaître!

Frise historique écologie/véganisme

Voici donc une frise présentant les principaux faits marquant dans l’élaboration de la conception écologiste, de la conception végane, les deux étant bien entendu liées. Cette frise est également en ligne ici et sera améliorée au fur et à mesure!

1824: Fondation en Angleterre de la Société pour la Prévention de la Cruauté contre les animaux.

1847: Fondation en Angleterre de la Société Végétarienne, naissance du mot « végétarien. »

1889
: Publication en Angleterre des « Nouvelles de nulle part » de William Morris.

1903-1910: série d’affrontements à Londres opposant médecins et étudiants en médecine d’un côté, syndicalistes, féministes et opposants aux tests sur les animaux de l’autre.

1926: Publication en Union Soviétique de l’ouvrage « Biosphère » de Vladimir Vernadsky.

1944: Fondation en Angleterre de la Vegan Society, naissance du mot « vegan. »

1964: Fondation en Angleterre de l’Association des Saboteurs de la Chasse.

1972: Fondation aux USA de Move, organisation afro-américaine écologiste radicale.

1972: La Chine populaire annonce que les communes populaires doivent pratiquer l’utilisation intégrale des matériaux afin d’éliminer les déchets en les revalorisant.

1974: en Inde, les femmes du mouvement Chipko protègent les arbres pour empêcher leur abattage.

1975: Parution aux USA de « La libération animale » de Peter Singer, ainsi que du roman « La gang de la clef à molette » d’Edward Abbey.

1976: Fondation en Angleterre du Front de Libération des animaux, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1979: publication aux USA de « The Quest for Gaia » qui résume les thèses de James Lovelock et Lynn Margulis.

1980: Fondation aux USA de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), ainsi que d’Earth First!

1982: Fondation en Angleterre de l’Animal Rights Militia, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1983: Sortie aux USA du film Koyaanisqatsi.

1988: Sortie de l’album « We’re Not in This Alone » du groupe Youth of Today, avec notamment la chanson « No more. »

1990: Sortie aux USA du maxi 45 tours du groupe punk « Vegan Reich » intitulé « Hardline » ; début du mouvement hardline, prônant un mode de vie vegan straight edge, le respect de toute vie et la violence pour défendre celle-ci.

1990: Fondation en Angleterre d’une section d’Earth First!

1993: Fondation en Angleterre du Justice Department, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1993: Sortie de l’album « Firestorm » (avec notamment la chanson éponyme) du groupe Earth Crisis, expression de la culture nord-américaine vegan straight edge radical.

1995: Congrès du mouvement autonome allemand à Berlin. Tentative (qui échoue) de faire passer le mouvement du principe de la « triple oppression » (capitalisme, sexisme, racisme) à celui de « Unity of Oppression » (Unité des oppressions, en intégrant l’exploitation animale).

1996: Fondation aux USA du Front de Libération de la Terre, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1996: aux USA Gary Francione critique Peter Singer, la ligne « welfariste » du mouvement pour les animaux et prône « l’abolitionnisme. »

1997: Sortie de l’album « The Shape of Punk to Come » du groupe Refused, expression de la vague vegan straight edge en Suède à partir de la ville d’Umeå.

1998: Quasi fin du mouvement hardline, les derniers groupes assument un « Islam révolutionnaire. »

1999: Un groupe marxiste (conseilliste) anglais publie « Beasts of Burden: Capitalism, Animals & Communism » et prône l’intégration au marxisme de la libération animale.

1999: Fondation en Angleterre de SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty), campagne de harcèlement des personnes et sociétés liées au laboratoire Huntingdon Life Sciences.

2000: première publication aux USA de la revue Green Anarchy.

2002: à sa convocation par une commission du Congrès aux USA, Craig Rosebraugh porte-parole de l’office de presse de l’ELF refuse de répondre à 54 questions sur 56 et accuse le gouvernement US d’être « l’une des plus horribles organisations terroristes de l’histoire planétaire. »

2009: aux USA Steven Best critique Francione et prône la ligne de la libération animale et de la libération de la Terre, en alliance avec d’autres forces révolutionnaires.

Veganisme en Allemagne

Au détour du net, on trouve un petit article sur une vegane berlinoise. On y apprend qu’il y a à peu près 20.000 personnes veganes à Berlin (voir ici l’association vegan de Berlin), ville où il y a d’ailleurs beaucoup de restaurants vegans (voir la carte ici).

Il y en aurait entre 250.000 et 460.000 en Allemagne; récemment d’ailleurs nous expliquions qu’il y a en Allemagne 61 groupes activistes, et que justement à Berlin il y avait plusieurs cuisines populaires vegans, en plus des restaurants donc; il s’agit de cuisine collective à prix libre (voir à ce sujet l’interview du groupe activiste berlinois BerTA).

Pendant ce temps-là, en France on a la Fondation Brigitte Bardot et « Droit Des Animaux »… Bref, pour aller de l’avant, il y a du boulot!

Primitivisme, ou bien libération animale et libération de la Terre?

Un bon ami vegan (et straight edge) nous a demandé ce que nous pensions des posts de « blanc marron » que l’on peut retrouver sur le livre d’or. A vrai dire, nous pensons que ses questions et remarques sont très intéressantes, et se fondent sur une expérience certaine.

Après, nous ne sommes pas des primitivistes, et justement, voici quelques remarques de « blanc marron » qui montrent parfaitement que nous avons raison de critiquer les primitivistes.

Nous avions par exemple fait la critique comme quoi les primitivistes n’assumaient pas le veganisme. Eh bien justement, si « blanc marron » parle « d’antispécisme », il n’est pas vegan… Ni même végétarien d’ailleurs… Voici ce qu’il raconte en commentaire sur un site anarchiste:

Takpi, antispéciste donc ne faisant pas comme les racistes des différences entre végétaux et animaux, et donc mangeant de tout. Mais boycottant tout ce qui vient des camps de concentration de l’agriculture industrielle, qu’il s’agisse des immenses monocultures ou des hangars des élevages modernes.

« Blanc Marron » est-il cannibale pour autant? En tout cas il n’aime pas les vegans, même s’il se la joue sympathique et ouvert sur le livre d’or. Voici d’ailleurs la suite de son commentaire:

Manger est d’abord un acte social , prendre plaisir à être avec des gens pour partager un repas. Pour moi, plus important de savoir avec qui je mange que de savoir « diététiquement » ce qui est au fond de l’assiette. Donc invité quelque part, j’accepterai d’emblée tout ce qui m’est offert, et ne choquerai jamais cette bienveillante hospitalité par un « Oh! désolé ! je suis XXX (au choix n’importe quel nom d’une secte alimentaire), et je ne mange JAMAIS de ceci ou de cela »

Il faut faire bombance, bien ripailler, être paillard à l’occasion et bien boire ! Surtout s’adonner à tous les plaisirs.

Les pisse-froids ne sont pas des révolutionnaires. Ceux qui suivent religieusement des préceptes n’ont rien à voir avec notre impolitesse effrontée défiant toutes les autorités : Ni dieu ni maîtres !

On retrouve ici une mentalité bien française, bien libérale, et bien une preuve que les principes anarchistes sont individualistes sont on ne peut plus éloignés des responsabilités que supposent la libération animale et la libération de la Terre.

On trouve bien entendu d’autres posts de cette personne, car primitiviste peut-être, mais internet bien sûr, et ce qu’on peut lire sur La Terre d’abord est édifiant d’incohérences, d’erreurs, de prétention et d’arrogance.  En voici un, consistant encore en un commentaire d’article sur un site anarchiste:

sous le titre

peste noire

tout un ensemble de textes liés aux anarchistes insurrectionalistes et primitivistes du Chili, parus suite au décès accidentel de Mauri, en allant poser la bombe contre une école de matons :

voir

http://infokiosques.net/spip.php?article723

les meilleurs textes sont signés « Libération totale par la destruction de la civilisation », tous traduits en français !

voir le site http://laterredabord.fr qui semble beaucoup apprécier leur radicalisme explosif : plus de 90 attentats depuis 2004.

Ce site n’est pas la traduction des Earth First des USA mais un site de vegan liés à la musique straight edge, des post punks anti drogue et alcool qui admirent l’activisme des militants de ALF, et, « dans une moindre mesure »(sic) de ELF …

Ils se pensent révolutionnaires mais limitent leurs actions à la « libération animale », oubliant totalement les végétaux !

Sans jamais signer, ils se permettent des critiques bizarres d’Arne Naess, de Ted Kaczinsky et des primitivistes…français, seulement parce qu’ils ont lu un article sur Non Fides !

Ces remarques sont du même acabit que celle sur le livre d’or où il explique que nous nous affirmons « liés à l’ALF ». C’est non seulement faux – l’ALF n’étant relié à rien ni personne, et étant une structure illégale pratiquant des actions clandestines, de manière centralisée. Personne ne peut s’approprier l’ALF.

Mais c’est dangereux et irresponsable.

Le reste est à l’avenant: il relève du n’importe quoi. Affirmer que nous n’avons rien à voir avec Earth First des USA et que nous oublions les végétaux… Là on voit parfaitement que cette personne est larguée et prend ses rêves pour des réalités.

Elle ne peut pas admettre un fait clair: aujourd’hui, dans les années 2000, aux USA (voire dans toute l’Amérique), la libération animale va de pair avec la libération de la Terre.

Etant opposé au véganisme, cette personne invente donc que nous ne serions pas pour la libération de la Terre, mais simplement des « posts punks » faisant des critiques « bizarres ». Alors que nos critiques sont très claires, et nos projets très différents du sien.

Voici justement le sien de projet, comme on peut le lire ici:

Bon, si Sarkozy passe, on prend le maquis, on se barre en Guyane, pour créer des milieux libres, anars, cachés dans les coins sans chercheurs d’or, sans pollution !

Apparemment cela n’est pas encore fait, quoique nous ne doutons absolument pas de sa capacité à le faire (puisqu’il l’a déjà fait), tout comme sa vaste connaissance de ces questions ne saurait être remis en cause (voir ici). Mais est-ce un projet de société sérieux?

Non ce n’est pas un projet sérieux, c’est un projet romantique, anti-social, individualiste, qui ne s’accorde aucune responsabilité.

Pour conclure, pour faire honneur au caractère anarchiste de sa critique, faisons ici une citation de Karl Marx. Cette citation (tirée de l’Introduction à la critique de l’économie politique) est longue et compliquée il est vrai, mais est une critique certainement juste du fondement des robinsonnades.

Les robinsonnades s’imaginent en effet que les individus étaient libres dans le passé, ce qui est faux: l’individu n’existe que depuis récemment, depuis l’avènement du capitalisme et de son idéologie qu’est le libéralisme.

Mais le capitalisme victorieux s’imagine rétablir l’ordre normal des choses: il idéalise alors le passé. Les robinsonnades sont donc aujourd’hui une sorte de rêve de petit capitaliste voulant pouvoir avoir la chance de tout recommencer à zéro (donc sans avoir à affronter dès le départ la concurrence des grosses boîtes du type Microsoft Coca Cola Orange Lafarge etc.)

« L’objet de cette étude est tout d’abord la production matérielle. Des individus produi­sant en société – donc une production d’individus socialement déterminée, tel est naturelle­ment le point de départ. Le chasseur et le pêcheur individuels et isolés, par lesquels commen­cent Smith et Ricardo, font partie des plates fictions du XVIII° siècle. Robinsonades qui n’expriment nullement, comme se l’imaginent certains historiens de la civilisation, une simple réaction contre des excès de raffinement et un retour à un état de nature mal compris. De même, le contrat social de Rousseau qui, entre des sujets indépendants par nature, établit des relations et des liens au moyen d’un pacte, ne repose pas davantage sur un tel naturalisme.

Ce n’est qu’apparence, apparence d’ordre purement esthétique dans les petites et grandes robinso­nades. Il s’agit, en réalité, d’une anticipation de la « société bourgeoise » qui se préparait depuis le XVI° siècle et qui, au XVIII° marchait à pas de géant vers sa maturité. Dans cette société où règne la libre concurrence, l’individu apparaît détaché des liens naturels, etc., qui font de lui à des époques historiques antérieures un élément d’un conglomérat humain déterminé et délimité.

Pour les prophètes du XVIII° siècle, – Smith et Ricardo se situent encore complètement sur leurs positions, – cet individu du XVIII° siècle –  produit, d’une part, de la décomposition des formes de société féodales, d’autre part, des forces de production nouvelles qui se sont développées depuis le XVI° siècle – apparaît comme un idéal qui aurait existé dans le passé. Ils voient en lui non un aboutissement historique, mais le point de départ de l’histoire, parce qu’ils considèrent cet individu comme quelque chose de naturel, conforme à leur conception de la nature humaine, non comme un produit de l’histoire, mais comme une donnée de la nature. Cette illusion a été jusqu’à maintenant partagée par toute époque nou­velle.

Plus on remonte dans le cours de l’histoire, plus l’individu – et par suite l’individu produc­teur, lui aussi, – apparaît dans un état de dépendance, membre d’un ensemble plus grand : cet état se manifeste tout d’abord de façon tout à fait naturelle dans la famille et dans la famille élargie jusqu’à former la tribu; puis dans les différentes formes de communautés, issues de l’opposition et de la fusion des tribus. Ce n’est qu’au XVIII° siècle, dans la « société bourgeoise », que les différentes formes de l’ensemble social se présentent à l’individu com­me un simple moyen de réaliser ses buts particuliers, comme une nécessité extérieure. »

Le veganisme n’est pas une anecdote… les animaux non plus

Il est toujours dérangeant d’entendre parler de veganisme pour des raisons triviales. En fait, le problème c’est surtout d’entendre parler de veganisme quand il faudrait surtout parler de libération animale, et de libération de la Terre.

En l’occurence quand on entend parler de veganisme… au sujet de Kate Moss, il y a de quoi être bien dégoûté de voir la libération animale réduite à un lifestyle anecdotique juste bon à remplir des magazines sans intérêt. Bien entendu, une association comme PETA trouve cela très bien. C’est d’un ridicule!

Kate Moss sort avec un vegan, du nom de Jamie Hince, enfin tout au moins quelqu’un se revendiquant vegan car on peut le voir sur des photos avec son paquet de Marlboro, et lui-même explique qu’il fume cigarette sur cigarette. Petit rappel: les cigarettes sont testés sur les animaux, et de toutes manières vu leur contenu non seulement plus que douteux niveau veganisme, mais en plus ultra polluant…

L’histoire veut que Kate Moss ait acheté une peau de lapin pour décorer son lit et que le vegan en question ait trouvé cela scandaleux, posant un ultimatum à ce sujet. Ce qui est la moindre des choses, sauf que Kate Moss porte également du cuir, de la fourrure, etc.

Alors le problème est simple: pourquoi faut-il attendre que l’on parle de Kate Moss et de ses « problèmes de couple » pour parler du veganisme? Et pire encore: le veganisme est l’expression de la libération animale, pourquoi n’est-il jamais parlé des animaux, de leur vie?

A croire que le veganisme est une anecdote, un « lifestyle » individuel, et que les animaux sont justes bons à passer à la TV dans des documentaires destinés aux « fêlés des animaux »…

Et sinon, de manière intéressante, cela pose le problème des relations personnelles entre les vegans et les non vegans. A partir de quand faut-il dire un stop qui soit net? Et c’est quelque chose d’important, si l’on ne veut pas que le veganisme soit juste une anecdote de la société, et les vegans une sorte de « 1% » sociologique où seraient rassemblés les gens trop « bizarres » ou plutôt trop « sensibles » pour vivre « comme tout le monde »…

T-shirts et mugs anti-vegans

Rien ne va jamais en ligne droite. Plus le veganisme avance, plus il se confonte à l’anti-veganisme. Voilà pourquoi il y a toujours eu une partie des personnes veganes qui capitulent.

Et il est faux de penser: « elles ne l’étaient pas vraiment ». Non, en fait elles ont cédé devant la pression, dont voici un exemple pathétique mais représentatif: des t-shirts, des mugs, des cravates anti-vegans.

On ne devient pas vegan pour soi, mais pour les animaux. Perdre cela de vue est un pas vers la capitulation dans la bataille pour la libération animale.

Le veganisme et la situation matérielle

La véganisme, pour être une réalité, a besoin d’une certaine base matérielle. Si le végétarisme n’a plus aucun sens aujourd’hui, c’est parce qu’il est aisément possible d’être vegan. Mais attention cela est vrai dans beaucoup de pays, mais pas tous. La base matérielle manque dans certains pays pour que le mode de vie vegan puisse être une réponse à des questions ne se posant en fait pas encore, en raison de la situation matérielle.

Cette différence de situation est parfois incomprise, et bien souvent on peut retrouver par exemple un racisme anti-chinois dans les milieux de la protection animale. Un préjugé raciste absude qui fait fi de la situation, et nie d’ailleurs la responsabilité des pays occidentaux dans la situation mondiale. C’est le mode de vie fondé sur le profit qui amène la situation dans le monde.

Comme illustration de comment la situation matérielle joue sur la possibilité du veganisme, voici un article concernant le Mali, pays pauvre que beaucoup d’habitants ont été obligés de quitter, pour devenir des travailleurs surexploités en France.

L’article, de par la description de la situation, montre beaucoup de choses:

Le lac Télé a un potentiel agricole de plus de six mille ha de superficie exploitée, sur un total de 10 000 ha. Il est aussi une zone d’élevage par excellence. Chaque année plus de 4000 bovins envahissent la zone de pâturage durant quatre à cinq mois, du mois d’avril à juillet.

Les jeunes talibés du grand marabout de Doukouria (paix à son âme) ont conduit 14 chevaux paître dans les surfaces en jachère du lac face au village. Ils jouissent de ce privilège compte tenu des liens solides de parenté qui les lient aux habitants du village de Dougoumeïra. Ce village de la commune de Télé est situé aux abords du lac. Une semaine plus tard, les équidés ont disparu.

Alertés les propriétaires se sont lancés à travers le lac à la recherche des bêtes. Ils ont ratissé partout. Mais en vain. Après plusieurs jours de recherche, ils étaient au bord du désespoir. Mais ils apprirent que les quatorze chevaux ont été vus au fond d’un ravin de la colline à laquelle s’adosse le village côté est. Toutes les bêtes étaient mortes.

Selon certains témoignages, les quatorze chevaux dérangeaient. Les villageois ne pouvaient pas manifester leur mécontentement face aux dégâts qu’ils causaient dans les cultures. Les animaux auraient été orientés et conduits vers les précipices à dessein. Les auteurs de cet acte odieux savaient pertinemment qu’une fois dans le creux du rocher, les chevaux ne s’en tireraient jamais.

Bouleversés, révoltés et consternés, les propriétaires des chevaux se sont plaints auprès de la gendarmerie qui mène son enquête.

Comme on le voit, les animaux ont été les victimes non pas de la « folie humaine », mais de pauvres villageois, victimes des seigneurs locaux. Une injustice en amène une autre, la lutte pour la survie ne permet pas la compassion. Tout cela est riche d’enseignements pour avoir une compréhension correcte du veganisme.

Le veganisme n’est pas une « bonne idée ». Il est un mode de vie qui se pose logiquement au bout d’un certain niveau de développement des sociétés humaines. Quand on a plus besoin de tuer… on a plus besoin de tuer!

Interview en ligne

Ici une interview concernant le véganisme de la part d’un vegan straight edge, à écouter en streaming.

Un avis totalement différent du nôtre, par ailleurs, notamment parce que selon nous le véganisme va catégoriquement de pair avec l’amour pour les animaux, que pour nous les plantes ne sont certainement pas des « choses », et que la principale organisation de défense des animaux n’est certainement pas PETA aux USA, mais bien l’ALF dans le monde (qui est d’ailleurs « oublié »).

Il est également regrettable que la comparaison justifiée de l’extermination des animaux avec celle des Juifs par les nazis soit accompagnée de grosses erreurs, sur un thème qui n’en autorise pas.

Les camps de concentration sont en effet confondus avec les camps d’extermination. Et il est dit de manière erronée que l’écrivain yiddish Isaac Bashevis Singer a été déporté à Dachau. Or, Singer était polonais et a émigré aux USA en 1935, et de toutes manières Dachau était un camp de concentration destiné aux prisonniers politiques allemands (et non un camp d’extermination destiné aux populations juives d’Europe).

la Terre d’abord

EARTH FIRST ! LA TERRE D’ABORD !

Aujourd’hui nous assistons à la destruction généralisée de la planète. Le mode de vie dominant subordonne la vie animale, la vie végétale, l’ensemble de la planète.

L’interférence humaine actuelle avec le monde non-humain est excessive et nuisible. La Terre d’abord prend ses racines dans le mouvement Earth First!, fondé en 1979 aux États-Unis.

Selon Earth First!, il s’agit de défendre la planète pour elle-même, sans considération de son éventuelle utilité pour l’humanité. L’humanité n’a pas le droit de réduire la richesse et la diversité biologique.
Le bien-être et l’épanouissement des formes de vies humaines et non-humaines de la Terre ont une valeur en soi. Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité du monde non-humain pour les besoins humains.

VEGANISME

La Terre d’abord est lié au site VeganRevolution. Le véganisme est une valeur indissociable de l’écologie. On ne peut pas être écologiste sans être vegan, on ne peut pas être vegan sans être écologiste. La libération animale est indissociable de la libération de la Terre.
L’humanité doit choisir de produire différemment des choses différentes, en adéquation avec une éthique nouvelle: le véganisme.

STRAIGHT EDGE

Le mode de vie dominant prône une consommation non réfléchie et l’appropriation sans limites de son environnement. Le mode de vie straight edge est opposé à la promotion de l’alcool et des drogues et a donc selon nous un rapport avec le refus d’une vie prétendument spontanée mais en fait décidée par le capitalisme.
Il ne s’agit pas d’une recherche de pureté, mais une question de cohérence: vivre en relation harmonieuse avec la nature passe par le refus des échappatoires illusoires.

LA TERRE D’ABORD

Le site La Terre d’abord est un site d’informations concernant la libération de la planète, la libération animale (et également le mouvement vegan straight edge).

Pour des raisons écologiques la Terre d’abord est un site profitant de l’énergie solaire et son hébergeur est engagé dans une démarche écologique. Il faut savoir en effet que la production de Co2 causée par internet est plus importante que celle causée par les avions, en raison des énormes besoins en électricité.