Mars 2013 : Fuksuhima deux ans après : entre le déni et l’oubli

Déjà deux ans que la catastrophe de Fukushima a eu lieu. Si elle a frappé les esprits alors, force est de constater qu’elle n’a pas été à l’origine d’une prise de conscience majeure en France. Si de nombreux verrous idéologiques ont sauté et qu’ainsi on peut davantage critiquer le nucléaire sans se faire isoler, il n’y a pour autant pas encore de prise de conscience populaire de ce que représente le nucléaire.

Voici un article diffusé par Sortir du nucléaire et décrivant la situation à Fukushima.

Mars 2013 : Fuksuhima deux ans après : entre le déni et l’oubli

Il y a maintenant deux ans, un accident nucléaire majeur provoqué par un séisme puis un tsunami s’est produit à la centrale de Fukushima Daiichi au Japon, la fusion du cœur de trois réacteurs et quatre explosions endommageant quatre bâtiments réacteurs.

En dépit de l’annonce officielle d’un « arrêt à froid » en décembre 2011, la situation est loin d’être maîtrisée : la centrale dégage toujours des rejets radioactifs et la piscine de stockage du combustible usé (264 tonnes), située à 30m de hauteur dans le bâtiment du réacteur N°4, menace de s’effondrer en cas de nouveau séisme. Ce qui pourrait entraîner une réaction en chaîne émettant des matières radioactives « équivalant à 5000 bombes de Hiroshima », d’après le physicien nucléaire Hiroaki Koidé [1].

Les réservoirs contenant de l’eau contaminée sont presque pleins (220 000 tonnes au début de janvier 2013), tandis que des fuites continuent à répandre de l’eau contaminée du site vers la mer et le sous-sol. Par ailleurs, 3 000 personnes interviennent chaque jour dans la centrale, mais le niveau extrêmement élevé de radioactivité complique leur travail. Et les règles de sécurité ne sont pas respectées : insuffisance des contrôles sur les doses absorbées, manque de matériel et de formation à la radioprotection notamment pour les sous-traitants, cas avérés de dissimulation d’irradiation…

On craint donc non seulement l’irradiation à haute dose d’un grand nombre de travailleurs mais aussi l’épuisement de la main-d’œuvre : en novembre 2012 TEPCO a reconnu que parmi les 24 000 personnes inscrites sur la liste des travailleurs du site, 16 000 étaient déjà parties, soit qu’elles avaient atteint la dose limite autorisée, soit parce que les conditions de travail étaient trop dures.

D’autre part, 160 000 réfugié-e-s des zones d’évacuation forcée vivent toujours un sort dramatique. La contamination durable de l’environnement et des aliments constitue le problème majeur de cette catastrophe nucléaire, car la radioactivité est invisible et n’a pas d’odeur. Or, TEPCO et les autorités ont cherché, dès le début de l’accident, à minimiser voire à nier les dangers de l’exposition aux radiations.

Depuis avril 2011, les autorités ont relevé la norme de l’irradiation externe à 20 millisieverts par an (soit la dose maximale annuelle pour les travailleurs du nucléaire), si bien que des centaines de milliers d’habitant-e-s, de la préfecture de Fukushima et d’autres préfectures, continuent à vivre dans des zones où le niveau de radioactivité est bien plus élevé que la norme internationale (1mSv/an).

Les autorités nationales et locales ainsi que des « spécialistes » pro-nucléaires ont propagé un discours rassurant sur les conséquences sanitaires jugées sans risque. Cette propagande, relayée par les grands médias, avait pour but d’éviter l’évacuation d’un trop grand nombre d’habitant-e-s. Alors que l’inefficacité des travaux de décontamination, mal conçus et bâclés, s’affiche au grand jour, cette politique du déni doit permettre au nom de la « reconstruction » de faire revenir les habitant-e-s évacué-e-s.

Néanmoins, beaucoup de gens vivent dans la crainte de conséquences sanitaires graves, notamment pour les enfants. Les examens de thyroïde effectués sur près de 100 000 mineurs dans la préfecture de Fukushima montrent déjà que 40% d’entre eux présentent une anomalie. Parmi le groupe de 38 000 enfants ayant été examiné en 2011, 3 cas de cancer de la thyroïde ont été avérés (et opérés), tandis que 7 cas font l’objet de forts soupçons.

Des pathologies diverses sont signalées, mais il est impossible d’établir le lien avec l’irradiation, faute d’études épidémiologiques systématiques et indépendantes. Confrontés à ce refus de faire évacuer au-delà des zones de 20mSv, beaucoup de parents ont décidé de s’organiser pour protéger les enfants des radiations, comme le réseau Kodomo Fukushima [2], et des centres citoyens de mesure de radioactivité se sont rapidement constitués. Un certain nombre de mères ont décidé de partir s’installer avec leurs enfants dans des régions moins contaminées, ce qui provoque souvent un drame car leurs maris ne peuvent pas ou ne veulent pas quitter leur travail.

L’appréciation du danger dû aux radiations est la cause de graves dissensions au sein des familles aussi bien que des communautés locales. Quant au problème de la contamination des aliments, la population doit y faire face quotidiennement, au-delà même de la région de Fukushima, puisqu’aucun système efficace de certification n’est mis en place.

Maintenant que l’incompétence de TEPCO et des autorités japonaises, ainsi que leurs nombreuses dissimulations sur l’accident, ont été révélées, notamment par le rapport d’une commission parlementaire indépendante, la population japonaise ne croit plus à cette prétendue sûreté nucléaire. Et certain-es n’hésitent plus à descendre dans la rue pour réclamer l’arrêt de toutes les centrales.

La mobilisation citoyenne a atteint une ampleur inédite (jusqu’à 170 000 personnes) au cours de l’été 2012, lorsque le gouvernement, alors que plus aucun réacteur ne fonctionnait depuis le 5 mai, a voulu imposer le redémarrage des deux réacteurs de la centrale d’Ooi. Et diverses actions se poursuivent, comme le rassemblement hebdomadaire devant le cabinet du Premier ministre ou la vigie, de nuit comme de jour, devant le ministère de l’Économie, ou encore la pétition « Adieu au nucléaire » lancée entre autres par Kenzaburo Oé, le prix Nobel de littérature, qui a recueilli plus de 8,2 millions de signatures [3].

C’est ce refus du nucléaire exprimé par plus de 80 % de la population qui a contraint le précédent gouvernement à annoncer la sortie du nucléaire pour la décennie 2030. Depuis 2011, avec des économies d’électricité efficaces et une légère augmentation des importations de gaz, le Japon, dont 28% de l’électricité était d’origine nucléaire, a pu s’en passer presque entièrement. Et comme chacun le constate, l’économie japonaise ne s’est pas effondrée pour autant.

Or, la puissante oligarchie nucléaire japonaise, soutenue par le lobby international (dont l’AIEA), garde le bras long dans les milieux politico-administratifs, économiques et médiatiques. Lors des élections législatives en décembre dernier où la question du nucléaire a été écartée de l’enjeu électoral, l’opinion antinucléaire n’a pas pu trouver un débouché politique.

Le système électoral aidant, le PLD, le parti qui avait introduit et promu le nucléaire au Japon, a obtenu la majorité absolue. Le nouveau gouvernement du Premier ministre Abé a d’emblée remis en cause le « nucléaire zéro » et envisage la relance de la filière nucléaire. Les difficultés des victimes de Fukushima à faire entendre leurs revendications risquent d’augmenter dans une société malmenée où domine de plus en plus l’envie de retourner à une vie « ordinaire » qui incite les citoyen-ne-s à l’oubli et au déni d’une réalité trop douloureuse.

Il est donc plus que nécessaire de ne pas oublier Fukushima. C’est pour affirmer l’actualité de cette catastrophe toujours en cours que des associations, des scientifiques, des médecins, des journalistes indépendants et des citoyens, au Japon et dans le monde, continuent à se mobiliser en réclamant le droit à l’évacuation des habitant-e-s qui vivent dans les zones contaminées.

C’est pour ne pas oublier Fukushima qu’ils jugent impératif d’empêcher le redémarrage des centrales et urgent de faire traduire en justice les responsables de cet accident qui n’a rien de naturel mais qui est hélas humain, trop humain. En dépit du consensus international qui voudrait tourner la page, la catastrophe n’en est encore qu’à son commencement. Il dépend de nous que le sort des enfants de Tchernobyl ne se répète pas à Fukushima.

Yûki Takahata, pour Yosomono-net

1] http://groupes.sortirdunucleaire.org/Danger-mondial-les-combustibles

[2] http://kodomofukushima.net/?page_id=257

[3] http://sayonara-nukes.org/english/

Les RV pour la chaîne humaine anti-nucléaire du 9 mars 2013

Pour les personnes à Paris ou pouvant être à Paris le 9 mars, voici les rendez-vous pour la chaîne humaine pour l’arrêt du nucléaire civil et militaire. A chaque fois est précisé l’esprit du rendez-vous, l’organisateur et les raisons du choix du lieu.

Avec parfois des paradoxes cocasses: il y aura un rassemblement devant le ministère de l’écologie dans le 92, mais en même temps EELV 92 se rassemble mais ailleurs.. Il est d’ailleurs dommage qu’il n’y ait pas un pôle d’écologie radicale.

***Arche de la Défense (92)
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Accès :RER A – M° 1 – Tram T2 – SNCF : Ligne L et U
Collectif(s) organisateur(s) :Survie, Parti de Gauche, FASE, Gauche anticapitaliste, Alternatifs, EELV 92 et 78
Thème :Areva en Afrique

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Société Générale
Une des principales et plus anciennes banques de France, la Socgen est aussi une des plus « radioactives » avec un engagement à hauteur de 9,7 milliards d’euros dans plusieurs projets et entreprises nucléaires.
Source : http://www.nuclearbanks.org/#/nuclear%20banks/societe%20generale
AREVA
Autoproclamé « leader mondial du nucléaire », cette entreprise détenue à 90 % par l’Etat français dispose de sites de production dans 43 pays. Au nombre de ses activités mortifères citons entre autres l’extraction, la transformation et l’enrichissement de l’uranium.
Source : http://www.nuclearbanks.org/#/nuclear%20companies/areva
EDF
75 % de la production électrique française provient de ses 58 réacteurs nucléaires. Mais sa « radio-activité » n’est pas restreinte à l’hexagone comme en témoignent plusieurs projets de réacteurs EPR à l’étranger.
Source: http://www.nuclearbanks.org/#/nuclear%20companies/edf
COFACE
La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur, privatisée en 1994, assure entre autres les exportations des entreprises françaises impliqués dans des projets nucléaires à l’étranger. Elle utilise pour cela des fonds publics avec par exemple pour le projet de centrale à Jaitapur (Inde) un montant qui atteindrait au minimum 133 € par contribuable français… caution solidaire de la prochaine catastrophe ?
Sources: http://www.amisdelaterre.org/Jaitapur-un-projet-fou-soutenu-par.html; http://www.chomster.fr/2011/03/16/les-francais-caution-financiere-solidaire-du-nucleaire-indien
Ministère de l’Écologie
Il s’agit avant du ministère du développement durable de l’énergie nucléaire. Comme de nombreuses administrations il est aux mains des fonctionnaires et du corps des Mines qui dictent leur politique aux ministres qui ne font que passer. Sa fonction première est de justifier sous couvert de durabilité la politique nucléaire et de laisser croire à une transition énergétique.

***Pont de Neuilly (92)
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Accès :M° 1
Collectif(s) organisateur(s) :collectif corrézien pour la sortie du nucléaire
Animation : »le Choeur Gaillard » (chansons engagées et accordéon)
Infos pratiques :stand restauration (tartines, gâteaux, jus de pomme et vin)

***Porte Maillot – Square Parodi (16e)
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Accès :M°1 : Porte Maillot – RER C : Neuilly/Porte Maillot
Collectif(s) organisateur(s) :Stop EPR ni à Penly ni ailleurs

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

EDF
75 % de la production électrique française provient de ses 58 réacteurs nucléaires. Mais sa « radio-activité » n’est pas restreinte à l’hexagone comme en témoignent plusieurs projets de réacteurs EPR à l’étranger.
Source: http://www.nuclearbanks.org/#/nuclear%20companies/edf
Bouygues
Une des plus grandes entreprises françaises dans le domaine de la construction dont le secteur nucléaire. Ainsi EDF Energy, filiale britannique d’EDF, lui confie certains des travaux pour le projet de centrale à Hinkley Point.
Source: http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221148167/bouygues-edf-nucleaire-et-

***Place Guillaumin (8e)
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Accès :M° 1 et 2 – RER A : Charles de Gaulle / Étoile
Collectif(s) organisateur(s) :Alliance Ecologiste Indépendante, Les Jeunes Ecologistes
Thème :Sobriété
Infos pratiques :deux sanisettes publiques au point de rassemblement, une au métro Saint Augustin

***Gare Saint Lazare – Cour du Havre (8e)
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Accès :M°3, 12, 13, et 14 – RER E – M° 9 : St Augustin
Collectif(s) organisateur(s) :Sud Rail
Thème :Transports des déchets / les salarié-e-s du nucléaire et leur reclassement ou reconversion

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

AREVA
Autoproclamé « leader mondial du nucléaire », cette entreprise détenue à 90 % par l’Etat français dispose de sites de production dans 43 pays. Au nombre de ses activités mortifères citons entre autres l’extraction, la transformation et l’enrichissement de l’uranium.
Source : http://www.nuclearbanks.org/#/nuclear%20companies/areva
SNCF
Deux à trois trains chargés de déchets radioactifs ou de combustibles nucléaires parcourent la France chaque jour. Ces transports sont considérés comme « sans danger » pour les cheminots qui les convoient, promet la Société Nucléaire… pardon, la Société Nationale des Chemins de fer Français (SNCF). Du coup, il n’y a aucun suivi médical particulier pour les agents de la SNCF qui sont pourtant soumis à des risques d’irradiation et de contamination.
Source: http://www.bastamag.net/article2012.html

Infos pratiques :restauration militante

***Place de l’Opéra (9e)
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Accès :M° 3, 7 et 8 : Opéra – RER A : Auber
Collectif(s) organisateur(s) :Sortir du nucléaire Paris et Yosomono-net
Thème :Situation au Japon
Animation :Danse des femmes de Fukushima

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Société Générale
Une des principales et plus anciennes banques de France, la Socgen est aussi une des plus « radioactives » avec un engagement à hauteur de 9,7 milliards d’euros dans plusieurs projets et entreprises nucléaires.
Source : http://www.nuclearbanks.org/#/nuclear%20banks/societe%20generale
KEPCO
Ça vous fait penser à TEPCO ? Vous n’êtes pas complètement dans l’erreur, car la Kansai Electric Power Company est un des plus grands fournisseurs d’électricité du Japon, elle y exploite 3 centrales nucléaires. En 2004, une explosion de vapeur s’est produite dans celle de Mihama, due à la négligence vis-à-vis des inspections de sécurité. Cinq employés ont été tués.
BNP Paribas
Avec 13,5 milliards d’euros d’investissement, BNP Paribas est la banque la plus « nucléarisée » du monde. Parmi les projets financées, deux sont situés dans des régions sismiques : Jaitapur (Inde) et Béléné (Bulgarie).
Source: http://www.nuclearbanks.org/#/nuclear%20banks/bnp%20paribas

***Concorde (1er)
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Accès :M° 1 et 12 arrêt Concorde – M° 8 arrêt Madeleine
Collectif(s) organisateur(s) :Brigade Activiste des Clowns
Thème :l’intervention de la Narine nationale au Mali
Animation :Brigade Activiste des Clowns

***Place du Palais Royal (1er)
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Accès :M° 1 et 7 : Palais Royal / Musée du Louvre
Collectif(s) organisateur(s) :CIREN
Thème :Démocratie
Infos pratiques :Vente de gâteaux et boissons au point de rassemblement et aux Tuileries

***Louvre – Rue de l’Amiral de Coligny (1er)
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Accès :M° 1 : Louvre/Rivoli – M° 7 : Pont Neuf
Collectif(s) organisateur(s) :CIREN
Thème :Sortir du nucléaire, l’exemple de l’Allemagne
Infos pratiques :Vente de gâteaux et boissons au point de rassemblement, toilettes au Louvre

***Hôtel de Ville – Avenue Victoria (4e)
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Accès :M° 1 et 11
Collectif(s) organisateur(s) :CHANN (Collectif Halte Au Nucléaire Nîmes), Vigilance Citoyenne Gard Rhodanien, EELV Gard, Alternatifs Gard et mouvement UTOPIA
Thème :EPR, ASTRID, LGV ou Notre Dame des Landes : Halte aux Grands Projets Inutiles Imposés
Animation :théâtre de rue, table des éditions Utopia centrée sur les livres « nucléaire idées reçues » et « nucléaire arrêt immédiat », cabane Notre Dame des Landes.

Assemblée Nationale – Place Edouard Herriot (7e)
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Accès :M° 12 : Assemblée Nationale – RER C : Invalides
Collectif(s) organisateur(s) :NPA
Thème :Transition énergétique, alternatives

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Assemblée nationale
C’est ici que sont votées les lois sur le nucléaire, et notamment la loi sur la politique énergétique qui doit résulter du « débat » en cours. Bien souvent, les lois et les rapports parlementaires sur le nucléaire, l’armement, les déchets radioactifs… sont préparées par un petit nombre d’élus proches de l’industrie nucléaire : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Deputes-radio-actifs

***Place Jacques Bainville (7e)
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Accès :M° 12 : Solférino
Collectif(s) organisateur(s) :Maison de Vigilance, MAN, Armes nucléaire stop et Stop Fessenheim
Thème :abolition des armes nucléaires + stop Fessenheim

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Ministère de la Défense
Un « exploitant » d’installations bien particulières : sous-marins, porte-avions à propulsion nucléaire et armes nucléaires françaises dont le dernier né est le missile M51. Un potentiel de destruction inimaginable et étroitement lié au nucléaire dit « civil ».
Ministère de l’Écologie
Il s’agit avant du ministère du développement durable de l’énergie nucléaire. Comme de nombreuses administrations il est aux mains des fonctionnaires et du corps des Mines qui dictent leur politique aux ministres qui ne font que passer. Sa fonction première est de justifier sous couvert de durabilité la politique nucléaire et de laisser croire à une transition énergétique.

***Avenue de Breteuil – place Vauban (7e)
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Accès :M° 13 : Varenne ou St François Xavier – M° 8 : École Militaire – RER C : Invalides
Collectif(s) organisateur(s) :Indépendance de l’OMS
Thème :Santé

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Ministère de la Santé
Le nucléaire constitue un danger pour la santé, c’est évident… Le Ministère de la Santé devrait constituer un danger pour le nucléaire : en soutenant des recherches sur les risques, en publiant des statistiques sur le cancers autour des sites nucléaires, bref en dénonçant le fait que le nucléaire « nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage »! Mais c’est loin d’être le cas !! En attendant il y a tous les vendredis une vigie devant le ministère organisée par le collectif IndependentWHO, pour protester contre la soumission de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA).

***Luxembourg – place Edmond Rostand (6e)
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Accès :RER B : Luxembourg – M° 10 : Cluny/La Sorbonne
Collectif(s) organisateur(s) :Confluence
Thème :Déchets
Animation :Animations musicales, atelier maquillage pour les enfants

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Sénat
C’est ici que sont votées les lois sur le nucléaire, et notamment la loi sur la politique énergétique qui doit résulter du « débat » en cours. Bien souvent, les lois et les rapports parlementaires sur le nucléaire, l’armement, les déchets radioactifs… sont préparées par un petit nombre d’élus proches de l’industrie nucléaire : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Deputes-radio-actifs

***Place du Panthéon (5e)
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Accès :RER B : Luxembourg – M° 10 : Cardinal Lemoine – M° 7 : Place Monge ou Jussieu
Collectif(s) organisateur(s) :CIAN94
Thème :ITER
Animation :spectacle Marieettonio exposition de la fresque de Anne Lazarevitch prise de parole de Ulla Klotzer (femmes contre le nucléaire en Finlande)

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Ministère de la Recherche
Toujours à la recherche d’une stratégie de survie pour le nucléaire qui, pour le Ministère, reste non pas une filière du passé mais de l’avenir avec par exemple le financement du projet de fusion nucléaire (100 millions d’euros en 2013), dit ITER, à Cadarache ; des « réacteurs de 4e génération » ; la filière des surgénérateurs,… Par rapport à ces engagements coûteux, la recherche pour les vraies énergies d’avenir se retrouve à la traîne.
Sources: http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2013/72/9/Dp_budget_2013_web_227729.pdf 5p. 14), http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid56102/energie.html

***Bastille – Arsenal (12e)
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Accès :M° 1, 5, 8 : Bastille
Collectif(s) organisateur(s) :RECH
Animation :Stand Enercoop, accordéon

***Bercy – Place du bataillon du Pacifique (12e)
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Accès :M° 6, 14 : Bercy
Collectif(s) organisateur(s) :Greenpeace
Thème :Responsabilité économique et politique en cas d’accident
Animation : Greenpeace a décidé d’ajouter une dimension symbolique, pour que notre message soit vu, entendu, écouté. Nous vous invitons à réaliser et à venir le Jour J, avec une grue en origami. En savoir plus.

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Crédit Agricole
La cinquième « banque nucléaire » du monde : 9088 millions d’euros pour financer des entreprises et projets de la filière nucléaire. CA = Crédit Atomique ?!
Source: http://www.nuclearbanks.org/#/nuclear%20banks/credit%20agricole
Ministère des Finances
À Bercy réside notamment le ministère du Redressement productif, dont le ministre est Arnaud Montebourg, un vrai adepte du nucléaire. Sa dernière idée de génie : la création du « Fond de modernisation des entreprises nucléaires » (FMEN), doté de 153 millions d’euros, pour donner un coup de pouce aux PME de la filière.
Source: http://www.entreprises.ouest-france.fr/content/nucleaire-letat-va-creer-fonds-pour-organiser-pme

***Parvis de la gare de Lyon (12e)
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Accès :M° 1 et 14 – RER A et D
Collectif(s) organisateur(s) :RECH, EELV Paris et Ile de France
Thème :point de rassemblement international
Animation :musiciens allemands

Lieu(x) de pouvoir à encercler :

Autorité de Sûreté Nucléaire
L’ASN assume, soit-disant, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. Elle constitue un pilier de l’encadrement du nucléaire par l’Etat. Son image de « gendarme du nucléaire » et son discours portant sur la transparence envers les citoyens a pour vocation de rassurer ces derniers. Ainsi, la critique du fonctionnement du nucléaire vise à prôner sa maîtrise et à écarter une critique fondamentale.
Source: http://www.contretemps.eu/interviews/critique-nucl%C3%A9aire-gouvernement-opinion

9 mars 2013: chaîne humaine anti-nucléaire à Paris

Le 9 mars 2013 aura lieu à Paris une chaîne humaine pour l’arrêt du nucléaire civil et militaire. Voici l’explication du principe.

Lors d’une chaîne humaine, les participants font la jonction d’un point géographique à un autre en se donnant la main. Il s’agit d’un événement non violent, auquel vous pouvez tout-te-s participer, quels que soient votre âge et vos capacités physiques ainsi que la raison pour laquelle vous voulez la sortie du nucléaire.

Cette année à Paris, notre objectif est d’encercler par des chaînes humaines les différents lieux de pouvoir où se prennent les décisions concernant le nucléaire : Areva, EDF, les ministères, l’Autorité de Sûreté du Nucléaire, etc.

La chaîne suivra un axe principal entre la Défense et Bercy, relié à des grandes boucles rive droite et rive gauche, qui formeront des encerclements autour des différents lieux de pouvoir.

Certains tronçons auront une thématique particulière, pour comprendre le rôle de chacune de ces institutions dans la politique nucléaire.

Nous établissons la liste des lieux concernés, des thématiques abordées ainsi que l’itinéraire précis avec les collectifs qui souhaitent prendre en charge la logistique et l’animation de chacun des tronçons. Si vous voulez vous impliquer, inscrivez-vous ici.

Le rendez-vous à chaque point de rassemblement a lieu à 13h30. Des animations et prises de paroles seront prévues avant le déploiement de la chaîne. Les distances entre chaque point de rassemblement ne dépasseront pas 5 km, donc les plus courageux pourront marcher 2 km pour rejoindre l’autre bout de la chaîne, voire continuer à tourner autour des lieux de pouvoir une fois que la chaîne sera attachée. Les moins mobiles pourront ne marcher que quelques mètres et participer en restant sur place.

Après la chaîne, de 17h30 à 20h, nous vous donnons rendez-vous Place de la Bastille pour un concert de clôture avec entre autres HK & les Saltimbanks. Ce moment convivial et collectif permettra de se rassembler et de marquer à la fois la commémoration de la catastrophe de Fukushima et notre désir joyeux d’une société sans nucléaire !

Voici également le lien pour avoir du matériel à diffuser (affiches, tracts, autocollants):

En diffusant de l’information, en engageant le dialogue, vous pouvez donner envie de participer à des personnes qui n’ont jamais milité. Vos voisin-e-s, vos ami-e-s, vos collègues sont concerné-e-s par le nucléaire, dites-leur qu’ils peuvent agir en se mobilisant le 9 mars 2013, pour cet événement non-violent et convivial ! Il y a mille et une façons d’amener de nouvelles personnes à la chaîne humaine :

– Parlez-en autour de vous, expliquez pourquoi vous allez participer

– Laissez des tracts chez votre boulanger, dans la salle d’attente du médecin, distribuez-en à la sortie de l’école de vos enfants…

– Mettez des affiches sur les espaces d’affichage associatif, chez vos commerçants, dans les cafés…

– Collez des autocollants sur votre boîte aux lettres, votre agenda, partout où ils peuvent être visibles…

Ce matériel est disponible gratuitement, n’hésitez pas à le commander

 

Lettre ouverte de neuf Prix Nobel de la Paix aux dirigeants du monde

Le Réseau Sortir du Nucléaire a publié un document datant d’il y a plusieurs mois, mais toujours intéressant, puisqu’il s’agit d’un appel à sortir du nucléaire et des énergies fossiles, dans une lettre ouverte adressée par neuf prix Nobel de la Paix.On peut bien entendu considérer que cette lettre a de nombreuses faiblesses, puisqu’elle en appelle au bon sens tout en acceptant plutôt l’esprit très pragmatique de dirigeants en quête de profits; c’est-à-dire que c’est une lettre faussement naïve. Cependant, c’est toujours un argument de plus dans le combat contre le nucléaire!

Lettre adressée aux dirigeants du monde par 9 Prix Nobel de la Paix dans les premiers mois de la catastrophe de Fukushima et pour le 25ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.

Préférez les énergies renouvelables à l’énergie nucléaire

Lettre ouverte de neuf Prix Nobel de la Paix aux dirigeants du monde
26 avril 2011

En ce 25ème anniversaire de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en Ukraine – et plus de deux mois après les gigantesques tremblement de terre et raz-de-marée qui ont dévasté le Japon – nous, soussignés et lauréats du Prix Nobel de la Paix, vous demandons d’investir dans un futur plus sûr et plus pacifique en vous engageant pour favoriser les sources d’énergie renouvelable. Il est temps de reconnaître que le nucléaire n’est pas une source d’énergie propre, ni sûre, ni économiquement abordable.

Nous sommes extrêmement inquiets de voir que la vie des Japonais est menacée par la radioactivité dispersée dans l’air, l’eau et la nourriture suite à la panne qui a eu lieu à la centrale nucléaire de Fukushima. Nous sommes fermement convaincus que si le monde cesse d’utiliser l’énergie nucléaire, les générations futures des peuples du monde entier – et en particulier les Japonais qui ont déjà trop souffert – connaîtront une vie plus pacifique et plus sûre.

« Vingt-cinq ans après Tchernobyl, il y a des gens qui affirment que les choses s’améliorent. Je ne suis pas d’accord », c’est ce que dit Mykola Isaiev, qui fut l’un des liquidateurs de Tchernobyl (les personnes qui contribuèrent à nettoyer le site). « Nos enfants sont malades parce qu’ils ont mangé des aliments contaminés et notre économie est anéantie. » Isaiev ajoute qu’il peut se mettre à la place des liquidateurs qui travaillent actuellement au Japon. Comme lui, ils ne mettaient probablement pas beaucoup en question la sûreté nucléaire.

Entendez ce que déclare un commerçant de Kesennuma, l’une des villes de la côte Nord-Est ayant subi de plein fouet le tsunami : « Ces radiations sont quelque chose d’absolument effrayant. C’est bien pire qu’un tsunami. Un tsunami, ça se voit. Mais ça, on ne peut pas le voir ».

La triste réalité, c’est que la crise radiologique qui frappe actuellement le Japon peut se produire à nouveau dans d’autres pays, comme elle s’est déjà produite à Tchernobyl en Ukraine à l’époque soviétique (en 1986), à Three Mile Island aux États-Unis (en 1979) ainsi qu’à Windscale/Sellafield au Royaume-Uni (en 1957).

Les accidents nucléaires peuvent être engendrés – et le sont effectivement – par des catastrophes naturelles – comme un tremblement de terre ou un raz-de-marée – ainsi que par des erreurs et négligences humaines. Dans le monde entier, les gens craignent aussi l’éventualité d’attentats terroristes dirigés contre des centrales nucléaires.

Mais la radioactivité ne doit pas seulement nous inquiéter en cas d’accident nucléaire. Chaque étape de la chaîne du combustible nucléaire relâche de la radioactivité, à commencer par l’extraction de l’uranium ; ensuite, cela continue durant des générations car les déchets nucléaires contiennent du plutonium qui restera toxique pendant des milliers d’années.

Malgré des années de recherche, les pays ayant un programme nucléaire, à l’instar des États-Unis, ont échoué à relever le défi que constitue la recherche d’un stockage sûr et sécurisé du combustible nucléaire « usagé ». En attendant, des déchets nucléaires supplémentaires sont produits chaque jour.

Les partisans de l’énergie nucléaire doivent affronter le fait que les programmes nucléaires civils fournissent les matières nécessaires à la fabrication d’armes nucléaires. C’est bien là la préoccupation sous-jacente face au programme nucléaire iranien. Tandis que, pour continuer dans la voie de l’énergie atomique, l’industrie nucléaire préfère ignorer cette énorme menace, celle-ci ne disparaît pas du simple fait qu’on la minimise ou qu’on l’ignore.

Nous devons également nous confronter à la dure réalité économique de l’énergie nucléaire. Dans une économie de libre marché, le nucléaire ne rivalise pas avec les autres sources d’énergie, tout simplement parce qu’il n’en a pas la capacité. L’énergie nucléaire est un choix énergétique au coût exorbitant, qui est en général payé par les contribuables.

L’industrie nucléaire a reçu des subventions considérables – l’argent des contribuables, donc – de la part des gouvernements, qui ont apporté leur garantie pour le financement de la construction des centrales, pour limiter la responsabilité des opérateurs en cas d’accident et assumer les coûts sanitaires et de dépollution. Il ne tient qu’à nous d’utiliser cet argent public d’une manière plus responsable en l’investissant dans les nouvelles sources d’énergie.

Il y a actuellement plus de 400 réacteurs nucléaires à travers le monde – dont un grand nombre se trouve sur des sites à haut risque de catastrophes naturelles ou de bouleversements politiques. Ces centrales fournissent moins de 7 % de la consommation mondiale d’énergie [1].

En tant que dirigeants du monde, vous pouvez travailler ensemble afin de remplacer cette petite quantité d’énergie d’origine nucléaire par d’autres sources d’énergie facilement disponibles, très sûres et économiquement abordables, pour nous engager vers un avenir sans carbone ni nucléaire.

Il nous est impossible d’empêcher de se produire les catastrophes naturelles comme celle qui vient d’avoir lieu au Japon, mais ensemble nous pouvons faire de meilleurs choix quant à nos sources d’énergie.

Nous sommes en mesure d’abandonner les combustibles fossiles ainsi que l’énergie nucléaire et d’investir dans une révolution des énergies propres. Ce changement est déjà en marche. Ces cinq dernières années, à l’échelle mondiale, l’éolien et le solaire ont produit plus d’énergie que les centrales nucléaires.

Les revenus mondiaux provenant du solaire, de l’éolien et des autres sources d’énergie renouvelable ont bondi de 35 % en 2010. Investir dans ces énergies renouvelables sera également créateur d’emplois.

Les sources d’énergie renouvelable sont l’une des clés majeures pour un avenir pacifique. C’est pourquoi on trouve tant de gens à travers le monde – et spécialement les jeunes – qui s’engagent déjà de leur propre initiative dans cette transition, sans attendre que les gouvernements agissent en ce sens.

En s’engageant pour un avenir sans nucléaire et faiblement émetteur de carbone, les États pourront s’associer et renforcer le mouvement mondial, grandissant et de plus en plus influent, de citoyens qui rejettent la prolifération nucléaire et soutiennent les énergies renouvelables. Nous vous demandons de vous joindre à eux pour transmettre un héritage fort qui assurera la vie et la protection non seulement des générations futures mais aussi de notre planète elle-même.

Cordialement,

Betty Williams, Irlande (Prix Nobel 1976)
Mairead Maguire, Irlande (Prix Nobel 1976)
Rigoberta Menchu Tum, Guatemala (Prix Nobel 1992)
Jody Williams, États-Unis (Prix Nobel 1997)
Shirin Ebadi, Iran (Prix Nobel 2003)
Wangari Maathai, Kenya (Prix Nobel 2004)
Archevêque Desmond Tutu, Afrique du Sud (Prix Nobel 1984)
Adolfo Perez Esquivel, Argentine (Prix Nobel 1980)
Président Jose Ramos Horta, Timor oriental (Prix Nobel 1996)

Traduit de l’anglais au français par Laurienne Mazure et Xavier Rabilloud pour le Réseau « Sortir du nucléaire ».

[1] Note du Réseau « Sortir du nucléaire » : il s’agit ici de la consommation d’énergie primaire. La statistique la plus significative, car seule à rendre compte à la fois des différences de rendement entre sources d’énergie et de la couverture effective des besoins énergétiques réels, est la consommation d’énergie finale, dont le nucléaire couvre à peine plus de 2 % au niveau mondial. Pour bien saisir la différence entre énergie primaire et énergie finale – cruciale dès lors qu’il s’agit de comprendre le sens réel de statistiques énergétiques – on consultera avec profit la fiche synthétique « De l’énergie primaire à l’énergie finale » de Global Chance, une association d’experts indépendants en énergie. Téléchargez la fiche en PDF.

8 octobre 2012 – Procès de Valognes : quand le lobby nucléaire cherche à étouffer la contestation

C’est une victoire: les trois militants qui passaient en procès le 9 octobre pour avoir parlé aux médias lors du camp de Valognes ont été relaxés ! La raison de cette victoire tient au caractère décidé de la lutte, mais aussi toute la culture qui va avec et qui rassemble du monde, produisant encore plus de lutte!

Voici le communiqué du Réseau Sortir du Nucléaire.

8 octobre 2012 – Procès de Valognes : quand le lobby nucléaire cherche à étouffer la contestation

Bonne nouvelle ! Alors que les trois inculpés faisaient face à de très lourds chefs d’accusation, la justice n’a rien pu retenir contre eux et ils ont été relaxés. L’industrie nucléaire a échoué à casser la résistance.

Du mercredi 19 novembre au lundi 28 novembre 2011, un convoi de déchets vitrifiés allemands hautement radioactifs a traversé la France et l’Allemagne. Son parcours, du terminal ferroviaire de Valognes (Manche) à Gorleben (Allemagne), maintes fois interrompu, a duré 126 heures : tout au long du trajet, des milliers de citoyens français et allemands se sont mobilisés pour protester contre ce transport à haut risque, parfois en s’interposant physiquement.

Près de Valognes, 800 personnes se sont rassemblées pour alerter sur les dangers du nucléaire en entravant son départ. Aujourd’hui, trois militants qui s’étaient exprimés devant les médias se retrouvent au banc des accusés. Ou quand le lobby nucléaire cherche à se fabriquer des coupables…

Le nucléaire n’est pas une fatalité, ces luttes sont légitimes !

L’esprit du camp de Valognes et de l’appel à mobilisation lancé à l’époque illustrait la volonté de bon nombre de personnes, de s’opposer au fonctionnement routinier du nucléaire. Après Fukushima, pouvait-on laisser ce système suivre impunément son cours ?

Face à un État qui a imposé le nucléaire par la force et qui a mis en place un système et des réseaux d’influence pour asseoir sa politique, ceux de Valognes ont voulu montrer qu’il était possible de s’opposer et de s’organiser collectivement.

Qu’il était possible de venir déstabiliser la pieuvre atomique dans son fonctionnement opaque. Que le nucléaire n’est pas une fatalité et qu’il est légitime de s’y opposer, car nous sommes toutes et tous directement concernés par le nucléaire et toutes et tous des victimes potentielles d’un nouveau Fukushima.

Cette mobilisation faisait écho au puissant mouvement qui s’exprimait outre-Rhin, là où devait arriver le convoi. En Allemagne, la mise en marche de milliers de personnes pour s’interposer à l’arrivée d’un train de déchet n’est pas vue, comme en France, comme le fait de contestataires isolés : elle est au contraire considérée comme l’expression légitime de citoyens qui refusent une technologie qui va contre le simple bon sens.

Lors de la grande manifestation de Dannenberg, près de Gorleben, qui a rassemblé 20 000 personnes, l’évocation des violences policières et la criminalisation des militants français avaient suscité l’indignation générale.

Une inadmissible criminalisation de militants

Le jour de l’action, l’État n’est pas parvenu à mettre en lumière des responsabilités individuelles, puisqu’il n’y en avait pas. La force de cette action résidait bel et bien en ce qu’elle était collective. Aujourd’hui, le système grâce auquel le nucléaire perdure depuis tant d’année cherche à fabriquer des coupables : ceux qui à l’époque se sont exprimés publiquement pour porter une parole collective, pour rendre audibles les raisons et la légitimité de s’opposer au nucléaire.

Les chefs d’inculpation et sommes demandées (163.000 euros de dommages et intérêts pour la seule SNCF) sont insensés. Une criminalisation pure et simple de la militance… Pourtant, qui est le vrai délinquant, celui qui s’exprime pour expliquer le sens d’une action et dénoncer les risques, ou l’industrie qui expose les citoyens à la menace nucléaire et impose aux générations futures le fardeau de la gestion des déchets mortifères ?

Le Réseau « Sortir du nucléaire » et le syndicat SUD-Rail apportent leur soutien aux inculpés comme ils ont apporté leur soutien à ce camp et à cette lutte.

Des transports radioactifs et totalement inutiles sillonnent régulièrement la France ; criminaliser ceux qui les dénoncent ne les rendra pas moins dangereux ! Seule une sortie du nucléaire permettra enfin d’y mettre fin.

Stress tests européens des réacteurs : la France épinglée

L’une des grandes particularités de la France, c’est que dès qu’on regarde ailleurs, on voit à quel point en France tout est archaïque en comparaison. La France est un pays où les jeunes assument d’être conservateurs et où la protection animale, c’est Brigitte Bardot, où le rock c’est Johnny Hallyday…

On se souvient pareillement du nuage de Tchernobyl qui s’était arrêté aux frontières: c’est passé comme lettre à la poste. Pour ne pas changer dans le genre, la Commission Européenne a fait des « stress tests » aux centrales nucléaires françaises, et évidemment les résultats sont édifiants et contraires à ce que prétendait EDF…

Voici la présentation par Sortir du Nucléaire.

En 2011, EDF avait mené sur toutes ses installations nucléaires des « stress tests » censés repérés d’éventuelles failles de sûreté. Basés sur l’autoévaluation des exploitants des centrales, ils avaient surtout permis à la France de se poser en champion de la sûreté tout en noyant le poisson. Or la Commission Européenne vient de dévoiler les résultats d’évaluations menées sur les 136 centrales européennes… où la France se distingue par ses très mauvais résultats ! Combien de temps nos réacteurs soit-disant si sûrs menaceront-ils nos voisins européens, qui eux ont choisi de sortir du nucléaire ? Face à des coûts de remise aux normes très élevés, la France choisira-t-elle entre l’économie et la sûreté ? Ou fera-t-elle enfin le choix de fermer directement les centrales les plus âgées pour économiser des centaines de millions d’euros ?

La France, cancre de la sûreté nucléaire européenne

Communiqué de presse – 3 octobre 2012

Les principaux éléments du rapport de la Commission Européenne sur les évaluations de sûretés menés sur toutes les centrales nucléaires européennes sont maintenant connus. La France, si prompte à se donner en exemple, se distingue comme le cancre de la classe. Ce rapport promet également des coûts exorbitants pour la mise aux normes de sûreté des centrales. Plutôt que de gaspiller des dizaines de milliards d’euros pour de vaines réparations sur des réacteurs vieillissants, commençons à fermer dès maintenant les plus anciennes !

Nos centrales nucléaires mettent en danger toute l’Europe

En dépit des grands cocoricos de l’industrie nucléaire hexagonale, cette évaluation met en évidence des failles de sûreté dans toutes les centrales françaises : absence d’instruments de mesures sismiques adaptés aux exigences post-Fukushima, équipements de secours inadéquats en cas d’accident…

Le décalage entre le message rassurant envoyé par EDF au moment des « stress tests » français en 2011 et les résultats de ce rapport n’a rien d’étonnant : à l’époque, l’exploitant s’était auto-évalué !

Cette évaluation européenne ne peut encore prétendre à l’exhaustivité : le risque terroriste n’y figure pas, pas plus que la capacité d’évacuer les populations en cas d’accident. Toutefois, elle fait clairement apparaître les déficiences de l’approche française de la sûreté. Dans un discret rapport publié en février 2012, Dieter Majer [1], expert mandaté par le Luxembourg et la Sarre pour une inspection de Cattenom, estimait d’ailleurs déjà que « les nombreuses lacunes constatées et leur importance en matière de sûreté laissent supposer que l’exploitant de la centrale n’est pas grandement sensibilisé à la sécurité des installations. » Un constat à étendre à l’ensemble de nos centrales ?

En se penchant en particulier sur le cas de centrales situées près de la frontière, ce rapport vient confirmer que l’irresponsabilité des exploitants et des autorités françaises menace toute l’Europe. Y compris des pays frontaliers qui, comme la Belgique, l’Allemagne et l’Italie, ont confirmé leur choix de se passer du nucléaire.

Pour les travaux, et si on choisissait la sûreté et les économies ?

Selon ce rapport, la remise aux normes de sûreté post-Fukushima des réacteurs coûterait de 30 à 200 millions d’euros par réacteur… soit, dans la fourchette haute, près du double des 5,6 milliards d’euros prévus par la Cour des Comptes pour l’ensemble du parc nucléaire français !

L’État et les exploitants choisiront-ils de conserver une sûreté dégradée ? Ou gaspilleront-ils des dizaines de milliards d’euros pour prolonger inutilement une technologie du siècle dernier qui restera toujours dangereuse ?

La France se devrait plutôt de choisir la sûreté et les économies, en fermant dès maintenant les réacteurs les plus vieux et les plus dangereux, et en investissant dans les alternatives énergétiques. L’Espagne a bien donné l’exemple en annulant la trop coûteuse prolongation de la centrale de Garona. Le futur « débat sur l’énergie » se doit de prendre en compte ces coûts et ces risques.

N’attendons pas de voir la sûreté se dégrader toujours plus et les coûts du nucléaire atteindre les sommets : il faut arrêter dès maintenant de nombreux réacteurs, sans se restreindre à Fessenheim !

Note :

[1] Dieter Majer, Rapport final sur le test de résistance de la centrale de Cattenom, p.10, février 2012

 La sûreté des centrales françaises fait rire jaune nos voisins européens.
Caricature parue dans Der Spiegel en novembre 2011 :

Traduction : « Mais oui, nos centrales nucléaires sont parfaitement sûres ! On a tout testé : attaques terroristes, chutes d’avion, tremblement de terre… Pas de problème ! »

Marches des « réfugiés du nucléaire » de Bugey à Lyon

Voici une initiative à Lyon pour la mi-octobre! Avec deux marches, symbolisant l’exode des habitants de la zone dite d’exclusion (30 km de diamètre autour de la centrale du Bugey) en cas d’accident nucléaire.

Marches et Rassemblement des réfugiés du nucléaire de Bugey à Lyon

Le samedi 13 octobre, le collectif Stop-Bugey organise un rassemblement à Lyon à 14h, Fosses aux Ours. Deux marches des réfugiés du nucléaire partiront de la centrale du Bugey le jeudi 11 octobre et arriveront samedi 13 octobre au matin dans l’agglomération lyonnaise (Quai Augagneur) pour rejoindre le lieu de rassemblement. Nous vous invitons à les rejoindre dès que possible, et notamment samedi matin à 10h, afin d’être de plus en plus nombreux à converger vers le rassemblement.

Une des marches sera côté Ain en passant par Meximieux, Pérouges, Montluel, Miribel, Rillieux la Pape, Caluire et Lyon.
L’autre marche se fera par le côté Isère en passant par Loyettes et son pont, Pont de Chéruy, Chavanoz, Villette d’Anthon, Meyzieu, Décines, Villeurbanne et Lyon.

RDV : du jeudi 11 au samedi 13 octobre Lieu : de la centrale nucléaire du Bugey à St Vulbas (01) vers Lyon (69)

RDV : samedi 13 octobre à 14h00 Lieu : quai Victor Augagneur – Fosse aux Ours (M° Guillotière), Lyon 3e (69)

Le samedi 13 octobre, le collectif Stop-Bugey organise un rassemblement à Lyon à 14h, Fosses aux Ours. Deux marches des réfugiés du nucléaire partiront de la centrale du Bugey le jeudi 11 octobre et arriveront samedi 13 octobre au matin dans l’agglomération lyonnaise pour rejoindre le lieu de rassemblement. Nous vous invitons à les rejoindre dès que possible, et notamment samedi matin à 10h, afin d’être de plus en plus nombreux à converger vers le rassemblement.

Plus d’informations ci-dessous : programme détaillé, tract et affiche, départs groupés et appel à bénévoles

Programme du 11 au 13 octobre

Marches des réfugiés du nucléaire :

Départ : jeudi 11 octobre 9h00 de la centrale nucléaire du Bugey (Saint-Vulbas, Ain) Arrivée : samedi 13 octobre 14h00, Quai Augagneur, Lyon

Deux marches, symbolisant l’exode des habitants de la zone dite d’exclusion (30 km de diamètre autour de la centrale du Bugey) en cas d’accident nucléaire, sont organisées :

Marche par le département de l’Ain : en passant par Meximieux, Pérouges, Montluel, Miribel, Rillieux la Pape, Crépieux et Lyon avec rassemblement : jeudi soir : à Pérouges pour un apéro/concert vendredi soir : à Crépieux pour une conférence sur le projet ICEDA samedi matin : 10h00 à Lyon, Cité internationale, devant le palais des Congrès (salle 3000), avec votre T-shirt antinucléaire, pour rejoindre le rassemblement de l’après-midi Quai Augagneur en passant par l’avenue de Grande Bretagne et les quais de Serbie et du Général Sarrail avec pique-nique place du Maréchal Lyautey Marche par le département de l’Isère : en passant par Loyettes et son pont, Pont de Chéruy, Chavanoz, Villette d’Anthon, Meyzieu, Décines et Lyon avec rassemblement : jeudi soir : à Villette d’Anthon vendredi soir : à Décines samedi matin : 10h00 à Lyon, métro Flachet, devant le centre culturel, avec votre T-shirt antinucléaire, pour rejoindre le rassemblement de l’après-midi Quai Augagneur en passant par les cours Émile Zola, Vitton et F.Roosevelt avec pique-nique place Maréchal Lyautey.

Rejoignez les marcheurs pour deux jours, une demie-journée ou même deux heures ou bien le soir pour des conférences ou réunions publiques.

Venez avec votre T-shirt antinucléaire et tout autre visuel !

Inscriptions : http://www.stop-bugey.org/formulair…

Plus d’infos sur : http://www.stop-bugey.org/

– Convergence à vélo :

Départ : samedi 13 octobre 9h00 de l’entrée de la centrale nucléaire de St Alban en Isère Arrivée : samedi 13 octobre 14h00, Quai Augagneur, Lyon

Venez avec votre T-shirt antinucléaire pour être bien visibles.

Programme détaillé du rassemblement de samedi 13 octobre

Rassemblement des réfugiés du nucléaire :

RDV : samedi 13 octobre dès 14h00 Lieu : quai Victor Augagneur – Fosse aux Ours (M° Guillotière), Lyon 3e

Rejoignez les marcheurs à 10h00 pour grossir les rangs des réfugiés du nucléaire entrant dans Lyon. (infos ci-dessus dans la section « Marche des réfugiés du nucléaire »)

Venez passer l’après-midi avec les réfugiés du nucléaire et participez aux animations : décontamination des réfugiés, stands pour l’emploi – liquidateur ou professionnel des énergies renouvelables, à vous de choisir -, stands d’information, concerts, prises de parole des organisateurs et invités et chaîne humaine jusqu’à la préfecture. Le tout, dans une ambiance festive et musicale avec des artistes du label Jarring Effect et des groupes locaux et militants !

Venez avec votre T-shirt antinucléaire.

Fin du rassemblement à 20h00.

Plus d’infos sur : http://www.stop-bugey.org/ Contact : contact@stop-bugey.org

– Chaîne humaine :

RDV : samedi 13 octobre à 15h30 Lieu : Quai Victor Augagneur – Fosse aux Ours (M° Guillotière), Lyon 3e

Rejoignez la chaîne humaine qui se déploiera dans le centre de Lyon. Une boucle partira du lieu du rassemblement en passant par le pont de la Guillotière, la rue de la République, le pont Wilson et la préfecture.

Venez avec votre T-shirt antinucléaire pour être bien visibles.
Tract et affiches

Vous pouvez retirer des tracts et des affiches à Lyon 4e (aux Ateliers, 9 rue Dumenge). Disponible aux format A1, A2, A3 et A4, les affiches s’adapteront aux supports choisis.

Vous pouvez également les télécharger.

Moins d’électricité nucléaire, plus d’EPR ?

Voici un très intéressant article du site dissident-media qui est un site consacré au nucléaire. Il calcule simplement ce que signifie de faire passer la part du nucléaire à 50% en France pour la production d’électricité. Et au bout du compte, on s’aperçoit que pour « sortir du nucléaire » comme le prétend EELV, il faut… du nucléaire en plus! Il y aura ainsi des centrales construites pour « sortir » du nucléaire, puis finalement plus de sortie du tout!

Question à 1 000 euros : que signifie pour EELV 50% de nucléaire en 2025 ? Aujourd’hui, en fait depuis une quinzaine d’année, la part atomique injectée sur le Réseau de transport d’électricité (RTE) tourne autour de 75% de la production nette d’électricité en France. François Hollande s’est engagé à faire baisser cette proportion d’un tiers d’ici 2025, soit d’ici 13 ans.

La production annuelle d’électricité atomique (données RTE) s’est stabilisée autour de 420 TWh depuis une dizaine d’années, tandis que la consommation, pertes en ligne comprises, augmente en tendance d’un peu plus de 1,2% par an depuis une douzaine d’années. Durant cette période, le solde export – import a fluctué entre 7 et 15% (moyenne = 12%) de la production nette.

La crise a eu pour effet de tasser offre et demande. Le taux moyen d’augmentation de la consommation de 1,2% durant ces 12 dernières années en a été affecté. On peut donc raisonnablement tabler sur un maintien de ce taux, qui conjuguerait, reprise d’un côté, et effort de maîtrise de l’autre, d’ici 2025. Par ailleurs, le programme de développement des énergies renouvelables devrait, comme cela a été le cas du Danemark, conduire à au moins maintenir le niveau moyen du solde export – import.

À partir de ces hypothèses, la production d’électricité devrait atteindre 675 TWh en 2025, dont 595 TWh pour la consommation intérieure. La part nette de la fission de l’atome dans la production d’électricité s’établirait donc à 337 TWh en 2025.
_ Certains ont pu croire que la réduction d’un tiers de la proportion (de 75% à 50%) signifiait une réduction d’un tiers de la production. La réalité sera différente : moins de 20%.

Le plus significatif vient maintenant. D’ici 2025, 31 réacteurs auront dépassé 40 ans d’exploitation). Ils font partie d’un ensemble de 34 réacteurs qui ne satisfait pas des exigences de sûreté considérées depuis longtemps comme élémentaires, notamment celle de disposer d’une enceinte de confinement double.

Sachant que l’ASN ne se montrera pas plus exigeante sur ce point précis qu’elle ne l’a été dans le passé, on suppose que seuls ces 31 réacteurs auront été mis hors service une fois atteinte la limite d’âge de 40 ans. L’expérience montre que le taux de charge tend à diminuer (il était de 66% pour les 19 réacteurs ayant atteint ou dépassé 30 ans de service en 2009) lorsque les centrales vieillissent.

On tablera sur le maintien de ces 66% jusqu’à l’âge de 40 ans. L’arrêt de ces 31 tranches entraînera donc une perte de production annuelle de l’ordre de 160 TWh. Avec en perspective proche le remplacement des 3 dernières tranches de 900 MWh et des 8 tranches de 1300 MWh, une perte de production d’au moins 67 TWh est à prévoir entre 2025 et 2030 (vraiment “au moins” car 9 tranches supplémentaires auront dépassé 40 années d’exploitation en 2030…).

Calendrier de construction des centrales nucléaires françaises (1970-2000)

Deux et deux font quatre, n’est-ce pas ? Si on soustrait 160 de 420 on trouve 260. Puis si on soustrait encore 67 de 260, on trouve 193.

Question : combien d’EPR de 1600 MW électriques faut-il construire pour produire la différence entre 335 et 260 TWh, puis entre plus de 335 et 193 TWh ? On va généreusement leur accorder un taux de charge effectif de 80 % (une performance que les centrales d’EDF n’atteignent pas). Chaque EPR produirait alors 11,2 Twh/an. L’administration Hollande doit donc engager un programme industriel visant la construction d’au moins 5 EPR avant 2025 (en sus des 2 déjà engagés) et la mise en service d’au moins 6 EPR supplémentaires d’ici 2030.

La construction de ces machines dure au moins 7 ans. Il faudra donc décider le lancement de la construction d’un EPR/an d’ici 2025, compris les deux déjà programmés. Si l’administration Hollande dure deux mandats, et si aucune catastrophe atomique ne frappe l’Europe d’ici là, elle aura mis à son actif 8 EPR !

Le 4 juillet, le leader du groupe EELV à l’Assemblée nationale a déclaré au nom de ses amis partager avec le gouvernement la « première étape » de « baisse programmée et résolue de la production d’électricité d’origine nucléaire », tout en étant partisan à long terme « de la sortie du nucléaire ». Les écologistes ont une connaissance des questions d’énergie atomique très supérieure à celle des autres politiciens du pays.

Ils savent donc que les EPR sont conçus pour une durée d’exploitation supérieure au demi siècle. En appuyant solennellement sur ce point la déclaration de politique générale du Premier Ministre, ils se sont donc prononcés pour la stratégie de remplacement du parc existant par des EPR. Ils soutiennent ainsi formellement la poursuite indéfinie de la production d’électricité atomique dans notre pays.

Voilà le prix réel, ou du moins une part certaine du prix à payer, de la présence d’un groupe EELV à l’Assemblée Nationale ! Allez, courage, encore un effort pour ne plus être du tout écologiste ! Comment vont réagir les collègues Verts élus au Parlement Européen ?

Les dangers de l’industrie nucléaire

Puisque hier nous parlions du capitalisme dans sa version nucléaire, voici un très intéressant document au sujet de toute l’idéologie qui va avec le nucléaire.

« Évaluer la survie de l’humanité en termes probabilistes de la théorie des jeux, gagner des paris en relevant des défis, telles sont les composantes du fondement de la culture nucléaire. » Cette phrase résume le point de vue, certainement juste, du physicien Roger Belbéoch, né en 1928 et mort il y a six mois, figure historique anti-nucléaire en Frabce. Voici un extrait de son ouvrage « Société nucléaire », sorti en 1990 et dont on peut trouver une version pdf ici.

Les dangers de l’industrie nucléaire

Si les promoteurs de l’industrie nucléaire ont réalisé assez rapidement l’importance des difficultés techniques de la production d’énergie à bas prix, ils ne prirent réellement et pleinement conscience des dangers que très progressivement au fur et à mesure qu’incidents et accidents se produisaient. L’évolution n’est certainement pas encore terminée. Au départ, les dangers semblaient très faibles et les experts étaient persuadés que l’industrie nucléaire pouvait être l’activité la moins dangereuse du monde moderne pourvu que l’état exerce son contrôle afin qu’à chaque niveau d’exécution le travail soit effectué correctement. Il suffisait en somme de faire respecter strictement quelques règles simples pour que la sûreté soit assurée.

Cela ne devait pas entraîner des coûts supplémentaires très importants. Cette certitude fut ébranlée assez rapidement, entraînant une multiplication des normes de construction et d’exploitation avec pour conséquence une gestion plus lourde et bureaucratisée. La sûreté nucléaire, en devenant compliquée et coûteuse, perdait beaucoup de crédibilité non seulement dans la population mais également chez certains responsables du pouvoir politique. Il fallut bien admettre officiellement que la sûreté totale et absolue ne peut exister.

1. l’évaluation probabiliste des risques nucléaires

L’approche probabiliste de la sûreté nucléaire fut développée pour réduire les contraintes d’une conception strictement déterministe qui aurait exigé la prise en compte de tout événement physiquement possible pour le dimensionnement des installations. L’adoption d’une sûreté probabiliste permettait de réduire des exigences fort coûteuses, voire impossibles à satisfaire, tout en garantissant une protection suffisante. De toute façon certains événements particulièrement graves ne pouvaient être pris en compte, aucune parade n’existant pour les gérer correctement (ils sont dits « hors dimensionnement »). Leur probabilité d’occurrence fut calculée. Les accidents qui en résultaient étaient déclarés « très peu probables » et évacués des préoccupations des constructeurs.

Le « peu probable » fut assez rapidement assimilé à « l’impossible » !

La conception probabiliste fut étendue à un grand nombre d’accidents industriels et aux catastrophes naturelles. Dans l’échelle ainsi établie, l’énergie nucléaire apparaissait anodine et les frayeurs issues de l’irrationalité populaire injustifiées. De nombreuses critiques furent faites à la méthodologie de la sûreté probabiliste, mais les promoteurs nucléaires n’en tinrent pas compte et d’énormes moyens de propagande furent mis en œuvre pour vaincre la méfiance de la population. Le consensus n’a finalement été obtenu qu’au prix d’une importante campagne publicitaire à laquelle les institutions médicales ont apporte leur aide.

2. le coût social et l’ « acceptabilité » des risques nucléaires

Les concepts d’acceptabilité et d’analyse coût/bénéfice ont été développés dans les années 70. Ils concernaient essentiellement la protection du personnel et de la population dans le cadre d’un fonctionnement normal des installations nucléaires. En fait, ils restèrent au niveau théorique sans réelle application quantitative concrète. Ils servaient à donner une justification sociale et morale au système de radioprotection.

L’acceptabilité, qui se fondait sur un coût extrêmement faible, voire inexistant, s’appliquait essentiellement aux individus. L’accident de Three Mile Island (EU) en 1979 fit perdre beaucoup de crédibilité à l’approche probabiliste de la sûreté et mit en évidence que les accidents nucléaires pouvaient avoir des conséquences importantes. Le désastre de Tchernobyl amplifie encore ce phénomène. L’acceptabilité de l´énergie nucléaire doit désormais prendre en compte le coût social des accidents. L’argumentation concernant l’acceptabilité est assez simpliste : le risque fait partie de la vie et lui est organiquement lié. Il est naturel. Toute activité humaine qui apporte un bienfait à la société a en contrepartie un certain coût.

L’énergie nucléaire n’échappe pas à ce principe. L’évaluation de son coût social ne pouvant être faite par l’ensemble du corps social, elle est du ressort des experts. Pour eux, ce coût est bien inférieur à celui des autres sources d’énergie. L’énergie nucléaire devient ainsi automatiquement acceptable sans que ceux qui sont censés l’accepter aient besoin d’être consultés.

On nous révèle maintenant que le charbon et le fuel ont eu un coût social élevé et que des générations d’ouvriers furent sacrifiées dans les mines. Grâce à l’énergie nucléaire, la société peut se racheter de ses fautes passées. Les préjudices (le détriment, comme disent les experts) que peut engendrer l’énergie nucléaire sont très variés. Ils concernent des populations diverses : les travailleurs des installations nucléaires, les populations du voisinage soumises aux rejets radioactifs « normaux », les populations de tout un pays, voire d’un continent, soumises à des contaminations post-accidentelles.

Il peut s’agir de productions agricoles non consommables, de l’alimentation en eau de grandes villes ou de zones fortement urbanisées compromise par une contamination radioactive importante. On doit envisager la neutralisation éventuelle de territoires s’étendant sur des milliers de kilomètres carrés. Les préjudices sur la santé peuvent être un accroissement de mortalité par leucémies et cancers, une aggravation de la morbidité, en particulier pour les enfants issus de fœtus irradiés (maladies d’origine thyroïdienne, retards de développement mental et moteur, etc.). On doit tenir compte du coût de l’aggravation du « fardeau génétique » qui s’exprimera tout au long des générations futures par une augmentation des tares génétiques. Enfin il faut aussi tenir compte des contraintes que la gestion de nos déchets nucléaires fera peser sur notre descendance pendant des milliers d’années.

3. le rationnel et l’irrationnel

La seule unité « rationnelle » pour évaluer toutes ces composantes du détriment c’est l’argent. Des experts travaillent sur ce problème pour tenter d’évaluer « rationnellement » le prix d’une vie humaine, d’une maladie handicapante ! Mais comment résoudre des équations du type : enfant mongolien + argent = enfant normal. Cette attitude « rationnelle » des promoteurs de l’industrie nucléaire conduit à considérer la vie des individus comme un bien de consommation sociale, une simple valeur d’échange. Dans cette perspective, il est parfaitement cohérent d’implanter usines dangereuses et centres de stockage des déchets dans les pays sous-développés où la valeur d’échange de la vie est très faible. Dénuer tout sens à une valeur d’usage de la vie au profit d’une valeur d’échange purement comptable, abstraite, immatérielle est l’extrême limite de la postmodernité.

Doit-on inclure dans les préjudices l’angoisse que de telles analyses peuvent engendrer ? L’angoisse, la peur, les principes élémentaires de la moralité sous leurs diverses formes d’expression sont systématiquement dévalorisés. Il s’agit pour les experts d’attitudes irrationnelles primitives tout à fait incongrues dans notre vie moderne. Mais, si « toute culture est une culture de la vie, au double sens où la vie constitue à la fois le sujet de cette culture et son objet » (Michel Henry, La Barbarie), ces attitudes primitives sont loin d’être dénuées d’un sens raisonnable. Le couple rationnel/irrationnel est ainsi totalement inversé. Il en est de même du couple objectif/subjectif.

Le rationnel et l’objectif, chez les experts qui se chargent de notre protection, ne sont finalement qu’une manipulation abstraite de concepts arbitrairement détachés des objets qu’ils sont censés représenter et surtout absolument étrangers à la vie, à notre vie. Adorno, dans Minima Moralia, a bien décrit l’attitude de ces experts dans leur démarche rationnelle : « Et ce qu’ils nomment “subjectif”, c’est ce qui déjoue les apparences, qui s’engage dans une expérience spécifique de la chose, se débarrasse des idées reçues la concernant et préfère la relation à l’objet lui-même au lieu de s’en tenir à l’avis de la majorité, de ceux qui ne regardent même pas et a fortiori ne pensent pas ledit objet : en somme l’objectif. »

4. les dimensions planétaires des risques nucléaires

Certains aspects développés précédemment n’appartiennent pas exclusivement à l’industrie nucléaire, mais l’énergie nucléaire est spécifique en ce qu’elle introduit des dangers considérables sur une échelle bien plus grande. Tout d’abord, l’espace concerné par les catastrophes est à une dimension jamais envisagée jusqu’à présent pour les autres industries ; il peut s’agir d’un pays entier, d’un continent, voire de la planète dans sa totalité.

De plus, les agressions de l’énergie nucléaire se placent dans une échelle de durée difficile à imaginer, des siècles pour les contaminations par des radioéléments à vie moyenne. Ainsi, l’activité du césium 137 dispersé en Europe par le réacteur de Tchernobyl n’aura décru d’un facteur 1 000 que dans 300 ans ! Pour des éléments à durée de vie longue comme le plutonium, leur activité demeurera significative pendant des centaines de millénaires !

Il en est de même pour les déchets radioactifs provenant du fonctionnement normal des installations nucléaires. Le problème de leur stockage fut totalement ignoré pendant la période de promotion de cette énergie nouvelle. Quand il ne fut plus possible de l’ignorer, on l’escamota, tout simplement. Des évaluations fantaisistes conduisaient à des volumes de déchets extrêmement faibles, donc aisément gérables. En réalité, ils sont produits en grande quantité et, compte tenu de la durée du stockage, leur accumulation continuera tant que l’énergie nucléaire sera utilisée. Après une dizaine d’années d’exploitation industrielle de l’énergie nucléaire, le stock de déchets pose déjà de réels problèmes. Qu’en sera-t-il dans une centaine d’années ?

On lorgne avec avidité les déserts d’Afrique ou d’Asie pour se débarrasser de ces indésirables résidus toxiques et encombrants. Des savants honorables nous avaient garanti que la science était parfaitement capable de faire disparaître ces déchets et des solutions étaient avancées : enfouissage sous les calottes polaires, envoi dans le soleil, transmutation des éléments à vie longue dans les réacteurs nucléaires, enfouissage entre les plaques du manteau terrestre, etc. Ce n’était en réalité que des rêveries de songe-creux. Ces scientifiques cautionnèrent une entreprise de publicité mensongère !

C’est bien chez eux qu’on trouve la meilleure expression de l’irrationalité moderne. L’évaluation de l’impact sanitaire dans ces conditions ne porte plus sur quelques individus ou groupes d’individus mais sur l’humanité entière, actuelle et future. Évaluer la survie de l’humanité en termes probabilistes de la théorie des jeux, gagner des paris en relevant des défis, telles sont les composantes du fondement de la culture nucléaire.

Journée nationale d’action anti-nucléaire samedi 13 octobre 2012

Le réseau Sortir du nucléaire appelle à une journée de mobilisation le samedi 13 octobre 2012. On peut penser que la date est lointaine, mais il s’agit d’un appel pour des initiatives à la base. Il y a ainsi déjà des choses prévues le 13 octobre à Lyon et Laval et les 13 et 14 octobre à Bordeaux, mais l’idée est de pousser à ce que d’autres initiatives émergent. Il faut de plus toute la préparation en amont, le travail d’explication et de mobilisation… Bref; c’est le principe d’une véritable campagne pour convaincre l’opinion publique; au-delà des pressions et influences du capitalisme dans sa version nucléaire.

Changeons d’ère, sortons du nucléaire !

Journée nationale d’action samedi 13 octobre 2012

Réservez la date dès aujourd’hui !

Avec ses 58 réacteurs en activité, l’industrie nucléaire hexagonale fait peser sur les Français et sur l’Europe entière le risque d’un nouveau Tchernobyl ou d’un nouveau Fukushima.

Le nucléaire est une impasse écologique et un boulet économique ; c’est aussi un obstacle aux vraies solutions contre la menace climatique.

Sortir du nucléaire, on sait faire, et de nombreux pays européens s’en passent déjà ou arrêtent progressivement leurs réacteurs.

Mais le président Hollande et son nouveau gouvernement restent à la botte du lobby nucléaire et entendent bien en protéger les intérêts. Ne les laissons pas faire !

Refusons la construction du réacteur EPR de Flamanville et de sa ligne THT.

Exigeons l’arrêt immédiat des nombreux réacteurs qui ont dépassé 30 ans de fonctionnement, durée pour laquelle ils ont été conçus.

Soutenons la Révolution des Hortensias des japonais qui, plus que jamais, se mobilisent.

Ensemble, agissons pour un monde sans nucléaire !

Blocage de la centrale d’olkiluoto & camp anti nucléaire

Voici les informations sur le blocage annuel de la centrale finlandaise d’Olkiluoto! On notera la très grande organisation sur des valeurs excellentes, depuis le baby sitting organisé jusqu’à la nourriture vegan, la découverte des saunas et l’interdiction de la consommation de drogues et d’alcool!

Blocage de Olkiluoto le samedi 11 août
Camp anti nucléaire du 6-13 août 2012 en Finlande

Fermons Olkiluoto le 11 août 2012 ! Les anti nucléaires sont invités à venir manifester autour de la centrale de Olkiluoto située sur la côte ouest de la Finlande. Manifestons pour un futur libéré de la menace atomique !

De l’extraction d’uranium au stockage de déchets nucléaires, l’énergie nucléaire représente un risque pour le monde d’aujourd’hui et celui demain.

Nous refusons de prendre part à ces expérimentations dangereuses et coûteuses qui ne font que servir les intérêts et les profits d’une industrie mondiale.

Nous exigeons l’arrêt immédiat du nucléaire.

Le 1 août, des activistes vont bloquer les routes menant à la centrale nucléaire de Olkiluoto qui se trouve à Eurajoki.

Les années précédentes, ces routes avaient été bloquées par des bannières, de la musique, des performances en tout genre et des actes de désobéissance civile pacifique.

Vous pouvez rejoindre la manifestation de la manière qu’il vous plaira, avec aucune obligation de participer à ce qui est actuellement prévu. Soyez sur de n’apporter avec vous aucun objet pouvant être classé comme une arme. La consommation d’alcool et l’usage de drogue sont prohibés.

Il est demander à tout le monde de ne pas s’adonner à des actes de violence, et de veiller aux comportements sexistes, racistes et toutes autres formes de provocation.

Cette année, la journée d’action est précédée par un camp anti nucléaire, qui se tiendra dans une ferme.

Le programme du camp inclus des ateliers pratiques et informatifs, sur la situation actuelle au Japon ou les mouvements de résistance en Finlande. Les invités, les documentaires, les ateliers se veulent le reflet de la lutte anti nucléaire et mettre à disposition des savoirs et des outils pour alimenter les luttes localement.

Il y a un programme spécial prévu pour les enfants, avec des personnes pour aider à baby-sitter, ainsi que de la nourriture vegan délicieuse, un sauna, de l’artisanat, des concerts…

Les entreprises et les gouvernements agissent de manière irresponsable, il est de notre devoir de reprendre en main notre futur. Rejoignez-nous pour exiger le démantèlement des centrales nucléaires et faire le plus grand carnaval pour un meilleur futur !
www.olkiluotoblockade.info
Infos disponibles à cette adresse : olbcamp at) riseup.net
& à ce numéro +358 (0)44 915 72 72

43 sites pollués par la radioactivité recensés en France

Nous parlions hier des déchets nucléaires placés dans l’océan ; l’information avait été « révélé » par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui propose également une autre information : une carte de 43 sites pollués par la radioactivité.

Voici encore une fois un article du Monde, car là aussi, tout comme dans le cas d’hier, Le Monde se fait la voix des institutions. On a exactement la même chose : hier on ne faisait pas, mais aujourd’hui tout a changé, on est sérieux, ce n’est plus pareil, etc.

43 sites pollués par la radioactivité recensés en France

Dans son inventaire national publié mercredi 11 juillet, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dresse une carte de 43 sites pollués par la radioactivité fin 2010 en France, pour la plupart réhabilités ou en passe de l’être.

Ces sites sont essentiellement répartis à Paris, en Ile-de-France, ainsi que dans l’Est et le Sud-Est.

« L’Andra fait le ménage de Marie Curie », plaisante sa directrice générale, Marie-Claude Dupuis, car il s’agit essentiellement de sites où du radium (ou des objets en contenant) a été fabriqué, entreposé ou commercialisé durant la première moitié du XXe siècle.

« La plupart de ces sites ont abrité des activités du passé, datant de l’entre-deux-guerres, qui ne relevaient pas de l’industrie nucléaire : extraction du radium pour la médecine ou la parapharmacie, fabrication et application de peintures pour la vision nocturne, exploitation de minerais… » précise l’Andra sur son site Internet.

UNE OPÉRATION POUR CONTRÔLER 134 SITES

« Après guerre, la mémoire de ces sites, généralement situés dans des zones urbaines, a été perdue et certains d’entre eux ont été réaménagés en logements ou bâtiments publics par exemple. D’autres sites sont quant à eux restés à l’état de friche » précise encore l’agence.

Parmi les sites pollués, on trouve également d’anciens établissements industriels exploitant des minerais radioactifs (mines d’uranium) ou destinés à en extraire des « terres rares ».

C’est le cas par exemple de l’ancienne usine Orflam-Plast, à Pargny-sur-Saulx (Marne), qui fabriquait des pierres à briquet à partir d’un minerai riche en thorium.

L’Autorité de sûreté nucléaire a par ailleurs lancé fin 2010 une « opération diagnostic radium » visant à contrôler 134 sites exposés à la radioactivité par le passé.

En accord avec les propriétaires, des experts de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire se rendent sur place. Si leur inspection met en évidence des traces de radium, les sites pollués sont réhabilités aux frais de l’Etat tandis qu’un suivi sanitaire des populations concernées peut être mis en place.

Il n’y a dans ces lignes du Monde aucune critique, même pas une tentative de se mettre à distance. On a une soumission aux institutions du nucléaire qui est absolument terrible. Si cela n’a rien d’étonnant, il est toujours impressionnant de voir comment la machine de propagande est bien huilée !

Des déchets radioactifs français ont aussi été immergés dans l’Atlantique

Voici une information assez folle. L’Etat français reconnaît s’être débarrassé de déchets radioactifs en les plaçant dans l’océan… Et cela s’arrête là. Aucune remise en cause, tout cela est censé faire partie « du passé »… Or, rien n’a changé, même si cela se fait différemment, la logique de fond reste la même, et la destruction continue !

On remarquera comment l’article, tiré du Monde, place savamment tout à la fin les déchets abandonnés dans le Pacifique…

Des déchets radioactifs français ont aussi été immergés dans l’Atlantique

Plus de 14 000 tonnes de déchets radioactifs ont été immergées à la fin des années 1960 par la France dans des fosses de l’Atlantique, rappelle l’Andra à l’occasion de son inventaire national publié mercredi. Cette pratique a ensuite été abandonnée en 1983.

C’est dans le cadre de deux opérations coordonnées à l’époque par l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) de l’OCDE que la France avait procédé à ces immersions, aux côtés de nombreux autres pays européens.

En 1967, l’Allemagne, la Belgique, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont ainsi immergé environ 11 000 tonnes de déchets (36 000 fûts) dans un site à 400 km au large de la Galice (Espagne) par plus de 4 600 mètres de fond.

Ces déchets, liquides et directement évacués dans la mer ou solides et emballés dans des fûts métalliques, représentaient une radioactivité de l’ordre de 300 térabecquerels. A titre de comparaison, l’accident survenu à la centrale japonaise de Fukushima en mars 2011 a relâché plusieurs dizaines de millions de milliards de becquerels dans l’atmosphère et l’océan Pacifique.

CENTRE DE STOCKAGE DANS LA MANCHE

En 1969, une nouvelle opération, regroupant cette fois la Belgique, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse s’est traduite par l’immersion d’environ 9 000 tonnes (de l’ordre de 900 TBq) sur un site à 900 km à l’ouest de la Bretagne, à une profondeur comprise entre 4 000 et 4 600 mètres.

La France a cessé ces immersions avec l’ouverture, la même année, de son Centre de stockage de la Manche, fermé depuis lors.

Mais l’AEN a poursuivi les campagnes d’immersion jusqu’à un moratoire signé en 1983, sur un seul site au large du golfe de Gascogne, utilisé par la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suisse. La France n’a jamais déversé ses déchets nucléaires dans la Manche.

En revanche, avant que l’AEN n’encadre les opérations (de 1949 à 1966), le Royaume-Uni, et la Belgique dans une moindre mesure, ont immergé leurs déchets dans la fosse des Casquets, à 15 km seulement au nord-ouest des côtes françaises du cap de La Hague.

La France a également utilisé deux sites du Pacifique, à proximité de l’atoll de Mururoa, où elle effectuait des essais nucléaires militaires, pour immerger des déchets par plus de 2 000 mètres de fond. Ces déchets, conditionnés ou non, ont été coulés entre 1972 et 1982 et représentaient au total quelque 2 500 tonnes, pour environ 70 milliards de becquerels.

Ce qui se passe est facile à comprendre : l’information passe en juillet là où cela attirera moins d’attention, et le message qui passe avec c’est : cela est du passé, aujourd’hui on ne le fait plus, nous sommes des gens « biens » maintenant.

Cela est particulièrement dégoûtant : il n’y a aucune autocritique, aucune condamnation morale, juridique, culturelle. L’océan, dans ce cadre, reste considéré comme un dépotoir !

EELV au gouvernement : l’inacceptable accompagnement du nucléaire !

Avant Fukushima, la question du nucléaire était « tabou », une chappe de plomb idéologique empêchant une critique atteignant une dimension populaire. Aujourd’hui, la situation a donc changé, reste le problème épineux d’Europe écologie – les Verts. Théoriquement opposé au nucléaire, EELV n’en est pas moins devenu un parti gouvernemental prêt à toutes les compromissions.

Voici une critique d’EELV à ce sujet, faite par la Coordination Stop le nucléaire. Il y a également, dans ce cadre, un appel à un rassemblement bruyant devant le siège d’Europe Ecologie Les Verts à Paris, ce 7 juin à 11h. A un tel horaire et dans la semaine, on se doute bien que très peu de monde pourront y aller, et tant qu’à être entre personnes convaincues, il serait plus judicieux de proposer autre chose plutôt que d’attendre quelque chose d’EELV, dont l’opportunisme saute aux yeux et ne date pas d’hier (nous l’avons commenté de manière régulière). Le problème qui se pose finalement, encore et toujours, étant encore celui de la convergence des luttes et leur capacité à être populaire.

EELV au gouvernement : l’inacceptable accompagnement du nucléaire !

Il semblerait que rien, pas même les conséquences effroyables de la catastrophe de Fukushima toujours en cours, ne puisse infléchir le positionnement d’EELV sur le nucléaire. Ce positionnement “écolo” sur l’industrie nucléaire, on le constatait déjà lors des présidentielles de 1974, avec une demande de René Dumont pour un moratoire sur les projets de centrales. Un moratoire, une simple suspension provisoire.

Puis Dominique Voynet, Ministre verte à l’Environnement et à l’Aménagement du Territoire (de la “Gauche plurielle” à partir de 1997), signait l’extension de l’usine MELOX, productrice de MOX, et l’installation à Bure d’un “laboratoire” d’étude du stockage des déchets radioactifs à vie longue.

Les verts siégeant au conseil régional PACA ne s’opposèrent pas vraiment au projet ITER, mais signèrent en décembre 2006 le principe de « 1 euro pour Iter, 1 euro pour les renouvelables  ».

En novembre 2009, les élus verts au Parlement Européen, quant à eux, votaient un texte comprenant la résolution suivante : « … le passage… à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme… » La revendication depuis 30 ans par les verts d’une sortie progressive du nucléaire, équivalant de fait à une prolongation programmée du nucléaire en France, s’est confirmée sans surprise durant la récente campagne pour les présidentielles de 2012.

Lors d’une de ses interventions, Eva Joly l’exprimait ainsi : une “sortie en 20 ans pour permettre une montée en puissance des énergies renouvelables… une situation douce pour les Français…” …et douce aussi pour Cécile Duflot, désormais ministre d’un gouvernement pro-nucléaire.

Le programme d’EELV pour les législatives de juin 2012 atteint un nouveau degré de renoncement. Il s’agit de “désintoxiquer nos pays des énergies fossiles et du tout nucléaire”, légitimant de fait la part du nucléaire dans le mix énergétique francais.

Le tribut “symbolique” de la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim durant le prochain quinquennat – comme à l’époque de Dominique Voynet la fermeture d’un Superphénix toujours en panne était le tribut pour une “Gauche plurielle” – ne trompe personne. La France, toujours ”fille aînée” de l’atome, restera nucléaire en attendant la prochaine catastrophe qui ne manquera pas de se produire et ce, avec la complicité du parti écologiste.

Pourtant, EELV se targue de vouloir moraliser la politique mais continue, dans la droite ligne de l’écologie politicienne et du réformisme, d’accompagner les gouvernements socialistes pro-nucléaires au nom des petites avancées écologiques et surtout, en ce qui nous concerne, au mépris de la vie humaine.

LE NUCLEAIRE : UNE QUESTION ETHIQUE !

Pendant qu’à Tchernobyl, la radioactivité se disperse toujours dans l’environnement, que les populations comme les “liquidateurs” sont laissés à leur triste sort, la situation pour les Japonais, elle aussi, est loin d’être douce. Les rejets massifs de radioactivité se poursuivent et contaminent de façon irréversible le sol, l’air, l’eau et la chaîne alimentaire. Des millions de personnes vivent en territoires contaminés. La centrale nucléaire de Fukushima, ses quatre réacteurs fondus, et les populations restent à la merci d’un prochain séisme aux conséquences terrifiantes sur les piscines encore pleines de combustible nucléaire. Les enfants encaissent des doses de travailleur du nucléaire, ils portent des dosimètres, les autorités continuent de mentir, mais les 54 réacteurs nucléaires japonais sont à l’arrêt, au moins provisoirement grâce à la population qui fait pression sur les autorités locales contre leur redémarrage, sans revenir à la bougie ni attendre la fameuse « transition énergétique » chère aux politiciens écologistes.

Tous les scénarios Négawatt, de sortie planifiée avec arrêt des plus vieux réacteurs, de diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, d’économies d’énergie au nom des sacro-saintes émissions de gaz à effet de serre n’y changeront rien. Les catastrophes nucléaires produisent et produiront des effets irréversibles pour des centaines, des milliers d’années. Elles provoqueront des cancers, des maladies respiratoires, digestives, cardiaques, neurologiques, des mutations génétiques, des zones inhabitables, rayées de la carte, et la remise en cause même de la survie des civilisations humaines.

LA FIN DU NUCLEAIRE N’EST PAS NEGOCIABLE : A DANGER IMMEDIAT, ARRET IMMEDIAT !

Devant l’indigence des propositions des partis politiques de tous bords ou des organisations ”écologistes”, il faut rappeler que depuis des années, existe en France un point de vue antinucléaire dissident pour un arrêt immédiat du nucléaire.

Nous ne pouvons nous satisfaire de propositions de sortie du nucléaire sur 20 ans, 30 ans ou plus, ni des négociations électoralistes qui au final, ne tiennent aucun compte de la dangerosité inacceptable de cette industrie.

Qui pense encore que la catastrophe nucléaire est impossible en France alors que les autorités s’y préparent, que des scénarios de gestion existent depuis quelques années pour la ”phase d’urgence”, et maintenant pour une stratégie de gestion post-accidentelle à long terme (le CODIRPA) pour les territoires français dont le sol serait durablement contaminé.

Faut-il attendre un désastre en France avec ses dramatiques conséquences sanitaires, sociales, économiques, pour sortir de cette impasse nucléaire ? Combien de morts, de territoires contaminés, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs légués aux générations futures comme dette éternelle avant que l’industrie nucléaire ne soit stoppée définitivement ?

L’arrêt immédiat du nucléaire ne relève pas d’un délire irrationnel, ni d’une utopie. L’arrêt immédiat du nucléaire, c’est du concret, c’est applicable, c’est possible maintenant ! Le Japon nous en donne un exemple tragique mais flagrant. Nous n’avons pas à attendre un hypothétique développement des énergies renouvelables pour une “transition énergétique”, en courant tous les jours le risque d’une catastrophe. Des solutions existent : arrêt de la production d’électricité pour l’export, de l’autoconsommation de la filière nucléaire, utilisation maximum des capacités hydroélectriques et des centrales thermiques classiques existantes (à charbon, fioul, gaz). Nous savons que de nouvelles centrales thermiques au gaz ou au charbon peuvent être construites très rapidement, et que le remplacement des centrales nucléaires par du thermique classique n’influera que très marginalement sur les émissions globales de gaz à effet de serre.

Mettre fin au danger des centrales nucléaires n’est pas un problème technique, mais un problème politique et éthique qui dépend de l’exigence de la population vis-à-vis de ses représentants. L’incontournable urgence n’est malheureusement pas d’attendre un changement de société ou de modèle économique pour un monde meilleur. L’urgence est de sauver nos vies !

Grève de la faim pour le désarmement nucléaire

Jean-Marie Matagne, président d’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire, est en grève de la faim depuis le 15 mai pour demander un référendum pour l’abolition de l’arme nucléaire. Un type d’action inutile, bien sûr, mais la personne qui mène cette action considère que cela fait avancer les choses. Voici les informations et son point de vue.

Appel du Comité de soutien, le 16 mai 2012

Le peuple français n’a jamais été consulté sur la question des armes nucléaires, armes de crimes contre l’humanité construites en son nom et avec ses subsides – 300 milliards d’Euros, et cela continue.

50 ans d’omerta militaire et nucléaire, ça suffit. Le changement, c’est maintenant.

Exigeons du nouveau Président, du nouveau gouvernement et des candidats à la députation qu’ils engagent la France dans la négociation d’une Convention d’élimination de toutes les armes nucléaires.

Cette question est inscrite à l’agenda international, elle doit être posée aux Français : « Approuvez-vous que la France participe avec les autres Etats concernés à l’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace ? » Pour obtenir le référendum qui nous permettra de la trancher démocratiquement, Jean-Marie Matagne, 68 ans, président d’ACDN, est entré en grève de la faim le 15 mai 2012.

Soutenons cette action, et rejoignons-la par tous moyens à notre disposition.

Comité de Soutien à la Grève de la Faim pour un Référendum et l’Abolition Historique des Armes Nucléaires (CSGF-RAHAN)

CSGF-RAHAN C/o ACDN 31 rue du Cormier 17100 Saintes
csgf.rahan@gmail.com

Voici un communiqué de celui qui fait la grève de la faim, en réponse à une critique faite.

Un lecteur du blog de Jean-Marie Collin, après avoir lu l’interview de Jean-Marie Matagne, le qualifie de « rêveur utopiste ». Voici la réponse du rêveur qui jeûne, ou du jeûneur qui rêve.

« Encore un rêveur utopiste. On SAIT TRES BIEN que ce genre de contrôle international ne FONCTIONNE PAS. »

Cette objection, nous nous la sommes faite, bien entendu, et y avons répondu dans la formulation même de la question que nous proposons de soumettre à référendum :

« Approuvez-vous que la France participe avec les autres états concernés à l’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle MUTUEL et international strict et efficace ? »

Peut-être ne l’avez-vous pas remarqué, mais nous avons ajouté le contrôle MUTUEL au contrôle INTERNATIONAL. Pourquoi ?

1. D’abord, il s’agit de savoir ce qu’on entend par « contrôle international ». D’après l’Avis consultatif de la Cour Internationale de Justice du 8 juillet 1996, « il existe une obligation de poursuivre de bonne foi et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international strict et efficace ». Cette formule de « contrôle international strict et efficace » est reprise de l’article 6 du TNP. Elle explicite bien le souci d’une vérification « stricte et efficace », mais sans entrer dans le détail technique des procédures de vérification. C’est normal : celles-ci sont du ressort des négociateurs et de leurs experts militaires et diplomatiques. Pour que ceux-ci interviennent, encore faut-il que les négociations commencent. Elles sont théoriquement prévues depuis l’entrée en vigueur du TNP en 1970. Elles n’ont jamais été ouvertes. Donc, on n’a pas de réelle expérience en la matière, en tout cas dans ce domaine.

2. Il est vrai que si, par « contrôle international » on entend seulement un contrôle confié à une agence internationale comme l’AIEA, on peut craindre des « lacunes ». L’AIEA a failli dans le cas de la Corée du Nord, elle a failli faillir dans le cas de l’Iran – et elle n’arrête pas de failler dans le cas d’Israël puisqu’elle n’est pas autorisée à y mettre son nez.

3. En revanche, on a une expérience concluante de la vérification bilatérale, entre Russes et Américains. Elle a parfaitement fonctionné pour l’application du traité START I, qui a fait passer, A LA DATE PREVUE et A LA SATISFACTION DES DEUX PARTIES, les têtes nucléaires stratégiques de plus de 10 000 de chaque côté à moins de 6000 (et même à moins de 4000 côté russe). Elle fonctionne pour le nouveau traité START. Les militaires, les services de renseignement, ne sont pas des enfants de choeur. Ils savent bien où il faut chercher ce que l’autre peut être tenté de vouloir cacher. En cas de suspicion, une partie doit pouvoir conduire une ou plusieurs inspections impromptues (procédure prévue par convention parmi les procédures d’urgence).

Entre Russes et Américains, il s’agit d’une vérification BILATERALE – et non « internationale ». Il est évident que, quand un pays est particulièrement concerné par l’arsenal d’un autre (USA / Russie ou Inde / Pakistan, par exemple), il sera beaucoup plus vigilant que d’autres pays.

4. Maintenant, imaginez que les 9 Etats nucléaires avérés s’accordent sur un désarmement GENERAL : chacun d’eux se trouvera concerné par l’arsenal des 8 autres et pourra donc prétendre à conduire chez chacun d’eux un contrôle BILATERAL RECIPROQUE, autrement dit MUTUEL. Cela fait, au total, 36 contrôles mutuels théoriquement possibles. Ajoutez-y celui de l’agence internationale… Cela fait au moins 37 contrôles.

Bien entendu, tous ces contrôles théoriques n’auront pas lieu. Il y aura certainement de la mutualisation, de la délégation de contrôle. Il faudra concevoir toute une architecture pour garantir la redondance du système sans le rendre ingérable. Mais il importe que chaque pays puisse, suivant ses propres intérêts, exercer sa suspicion et son « droit de visite » en tant que de besoin. Comme disait un Américain connu, en matière de désarmement, il faut « faire confiance et vérifier ».

5. Vous me traitez d’ »utopiste ». M’intéressant au désarmement nucléaire depuis 26 ans, dont 5 consacrés à une thèse d’Etat centrée sur ce sujet, je vous accorde que c’est peu pour en connaître les réalités. M’est avis néanmoins que les utopistes ne sont pas de mon bord, mais plutôt de celui de ceux qui, sous prétexte que dans le dernier demi-siècle nous avons échappé de peu à plusieurs guerres nucléaires, s’imaginent que le miracle se reproduira éternellement.

Mais si vous tenez quand même à me classer parmi les « utopistes » qui « rêvent » d’un « monde sans armes nucléaires », alors sachez que je suis en bonne compagnie. Outre un certain Barack Obama, permettez-moi de vous renvoyer à la liste des signataires de « Global Zero ».

Et de vous citer le début de « l’historique » :

« Durant toute la période nucléaire, même au plus fort de la Guerre froide, des dirigeants ont prévu un temps ou le monde pourrait enfin se libérer des armes nucléaires.

« En 1986, le Premier ministre soviétique Mikhail Gorbatchev et le Président américain Ronald Reagan ont reconnu « qu’une guerre nucléaire ne pourrait jamais être gagnée et devait être évitée ». Pour Reagan, l’arme nucléaire était « totalement irrationnelle, totalement inhumaine, bonne à rien sauf à tuer, et capable de détruire la vie sur terre et la civilisation ».

La suite de l’histoire se trouve ici. Elle vous réserve quelques surprises.

Cela dit, rassurez-vous, sur ces 93 signataires de Global Zero, on ne compte que 5 Français : Danielle Mitterrand, le général Bernard Norlain, Michel Rocard, ancien Premier ministre, Paul Quilès et Alain Richard, anciens ministres de la Défense (excusez du peu). Pas un seul ancien chef de l’Etat, contrairement à Mikhaïl Gorbatchev ou Jimmy Carter. Et pas davantage François Hollande.

Si utopie il y a de ma part, elle se situe peut-être là : croire que l’actuel locataire de l’Elysée puisse vouloir introduire aussi dans ce domaine « le changement maintenant ». A mon 14e jour de grève de la faim, j’attends de voir. Et de le voir, puisque je lui demandé une audience.

Jean-Marie Matagne, lundi 28 mai 2012

Quelques députés radioactifs

Les élections ne présentent pas vraiment un intérêt, et même pratiquement aucun, parce qu’elles permettent seulement d’encadrer la société et de gérer des rapports de force au plus haut niveau. C’est flagrant sur le plan du nucléaire, où aucun parti gouvernemental ne se prononce contre le nucléaire (ni évidemment le Front National, ni finalement EELV qui tolère totalement une capitulation sur cette question).

Voici quatre intéressantes petites biographies concernant le nucléaire de 4 personnes candidates, 2 de l’UMP, 2 du PS. Elles sont tirées d’une série de 12 biographies des « députés les plus radioactifs » fournies par le réseau Sortir du Nucléaire.

C’est vraiment intéressant, car cela montre l’enchevêtrement entre l’industrie et l’Etat, le tout avec un lobbying intense et une propagande ininterrompue en faveur du nucléaire.

Geneviève Fioraso

PS – Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, candidate PS sur la 1ère circonscription de l’Isère

Signe distinctif : Représentante du CEA

Membre de l’Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Techniques, Geneviève Fioraso semble éprouver une grande fascination pour les technologies de toutes sortes : biotechnologies, nanotechnologies (elle est présidente de la SEM Minatec entreprises), et bien sûr le nucléaire, qu’elle considère comme une technologie « vertueuse ». Geneviève Fioraso est proche des milieux du nucléaire.

En 1988, elle participe avec Michel Destot à la création de Corys, une start-up spécialisée dans la réalisation de simulateurs industriels, notamment pour les centrales nucléaires, et résultant de la privatisation d’une activité développée au sein du Commissariat à l’Énergie Atomique autour du réacteur Siloette [1]. Avec son compagnon Stéphane Siebert (actuellement directeur délégué de la recherche technologique au CEA), elle codirigera Corys jusqu’au dépôt de bilan de la société en 1995.

Nommée directrice de cabinet de Michel Destot, elle restera très proche du CEA [2]. Ses rapports parlementaires [3] témoignent d’une confiance démesurée dans la technologie nucléaire. Dans son dernier rapport pour avis sur le budget 2012 de l’industrie et de l’énergie, elle affirme notamment que le réacteur EPR « peut supporter la fusion de son coeur sans danger pour quiconque » [4] et que « la durée de vie d’une centrale correctement entretenue est aujourd’hui de 50, voire 60 ans », alors qu’aucun réacteur dans le monde n’a encore atteint cet âge.

Elle déclare également que le nucléaire est une énergie « nationale » [5], oubliant un peu légèrement que tout « notre » uranium est désormais importé… Depuis mars 2010, elle remplace Christian Bataille comme représentante des parlementaires au Conseil d’Administration de l’Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs [6]

[1] http://www.corys.fr

[2] http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=373

[3] http://www.genevieve-fioraso.com/documents/

[4] pourtant, dès 2003, une association allemande mettait en garde contre les risques d’explosion d’hydrogène en cas de fusion du coeur de l’EPR : www.atomenergie-und-sicherheit.de/epr_sicherheit_1.pdf

[5] http://www.assemblee-nationale.fr/13/budget/plf2012/a3807-tii.asp#P911_92457

[6] http://www.andra.fr/pages/fr/menu1/l-andra/qui-sommes-nous-r/membres-du-conseil-d-administration-6638.html

François-Michel Gonnot

Candidat UMP dans la 6ème circonscription de l’Oise

Signe distinctif : Préfère l’intérêt de l’industrie nucléaire à l’intérêt général.

Depuis 2005, François-Michel Gonnot est président de l’Agence Nationale de la Gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA). Depuis une loi de décembre 1991, l’ANDRA est séparée du CEA, et censée être indépendante vis-à-vis des producteurs de déchets, et donc neutre vis-à-vis de la politique énergétique du pays.

Or, François-Michel Gonnot est tout sauf neutre : vice-président du groupe d’étude sur les énergies à l’Assemblée Nationale, il affirme clairement ses convictions en faveur du nucléaire. De plus, il a créé et préside le Club Énergie et Développement [1], qui a pour vocation de favoriser les synergies entre les pouvoirs publics, les parlementaires et les grands industriels de l’énergie (EDF, Areva, GDF, Total…) Tous les ans, ce club organise un grand colloque sponsorisé par les industriels.

Tenter de démontrer la faisabilité de la gestion des déchets pour faciliter la poursuite dans le nucléaire, telle semble être la mission de François-Marie Gonnot [2]. « Il y a partout [en Europe] une volonté d’ouvrir une structure industrielle de stockage des déchets de façon à prouver qu’il y a une solution et qu’elle peut être mise en oeuvre sans que cela menace l’environnement ni la santé publique », déclare-t-il.  [3]

Enfin, le sort des Français confronté à la hausse des prix de l’énergie ne semble pas sa priorité, comme le montre sa déclaration lors de la libéralisation du marché de l’électricité : « Les ménages, très attachés à la notion de service public, devront de plus en plus apprendre à maîtriser leur consommation d’énergie et accepter une hausse très sensible de leurs factures » [4]

[1] http://clubendev.org/Club_EnDev/Edito_du_President.html

[2] http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=revue&page=article&id=523&num=41

[3] Propos rapportés lors d’un petit-déjeuner organisé par le « Club Lamennais » le 23 mai 2006 – http://www.cnisf.org/flash/flash0613.html

[4] Présentation du colloque « Les états généraux de l’ouverture des marchés de l’énergie » (2005)

Christian Bataille

Candidat PS sur la 22e circonscription du Nord

Signes distinctifs : éboueur de l’industrie nucléaire, homme à tout faire de l’ANDRA

Membre actif de l’Office Parlementaire pour l’Évaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST), Christian Bataille est, depuis des décennies, l’auteur de nombreux rapports de promotion du nucléaire, souvent en tandem avec le sénateur Claude Birraux (UMP) ainsi que l’organisateur de colloques souvent sponsorisés par EDF et Areva [1] .

Bataille et Birraux sont notamment les auteurs du dernier rapport de l’OPECST, qui préconise l’extension de la durée de fonctionnement des centrales jusqu’à 50 ans [2], alors même que des risques de rupture de cuves des réacteurs après une trentaine d’années sont connus…

On lui doit également [un rapport parlementaire sur les « incidences » environnementales et sanitaires des essais nucléaires français [3], dans lequel il qualifie d’ »hypothétiques » leurs effets sur la santé des personnels civils et militaires qui y ont participé.

Christian Bataille s’est particulièrement investi en faveur de l’enfouissement des déchets nucléaires.

Au tout début des années 1990, l’Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radiactifs (ANDRA), à la recherche d’un site de stockage de déchets radioactifs, se heurte à de fortes résistances locales. Il vole à son secours et commence à prospecter à la recherche d’une collectivité volontaire pour accueillir les déchets, puis publie un rapport.

Il en découle une loi portant son nom, votée le 30 décembre 1991. [4] Celle-ci a pour vocation d’organiser les recherches sur la gestion des déchets radioactifs, et notamment la réalisation de laboratoires souterrains en vue d’étudier le stockage en profondeur. Christian Bataille y introduit notamment le concept trompeur « stockage réversible », laissant croire qu’il sera possible à tout moment de revenir en arrière dans le processus et de récupérer les déchets.

En vertu de cette loi, Christian Bataille est nommé « médiateur », avec pour mission de faire le tour des sites pressentis pour leur vendre le projet de laboratoire souterrain. La loi prévoit aussi la constitution d’un Groupement d’Intérêt Public destiné à « accompagner financièrement » les territoires accueillant un site de déchets.

En 1998, la commune de Bure est choisie pour accueillir le « laboratoire de recherche sur l’enfouissement ». Par la suite, en dépit de l’opposition de plus de 45 000 Meusiens et Haut-Marnais, Bure se transformera en véritable projet de site d’enfouissement de déchets radioactifs. Un débat aura été organisé en 2005, qui n’aura pas permis de remettre en question le projet.

En 2008, il devient président du Comité Local d’Information et de Suivi de Bure ; pourtant, il n’est pas élu local et sa partialité est connue de tous. [5]

[1] Cf l’ouvrage d’Hélène Constanty, Députés sous influence, paru en 2006 chez Fayard

[2] http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-off/i4097-tI.asp

[3] http://www.assemblee-nationale.fr/rap-oecst/essais_nucleaires/i3571.asp

[4] http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000356548&dateTexte=&categorieLien=id

[5] http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/presse/affiche.php?aff=6021

Patrick Balkany

Candidat UMP dans la 5ème circonscription des Hauts-de-Seine

Signe distinctif : agent d’Areva en Afrique

Pendant le quinquennat de Sarkozy, Patrick Balkany accompagne le président lors de quasiment tous ses voyages en Afrique sans occuper une fonction officielle claire. « Il m’arrive de me déplacer en Afrique, mais ce sont des visites de courtoisie, pas de la diplomatie parallèle », se justifie-t-il [1]. Le député des Hauts-de-Seine, formé par Charles Pasqua, a en fait développé ses propres réseaux françafricains. À plusieurs reprises, il est chargé de missions particulières dans des pays fort peu démocratiques.

Il est ainsi envoyé en émissaire officieux à Bangui en 2008, avec la mission de renégocier des contrats entre Areva et la République Centrafricaine autour de Bakouma, un gisement d’uranium découvert par la Cogema en 1959. L’autorisation d’exploitation étant contestée par le gouvernement centrafricain, la France compte sur Balkany et ses relations d’amitié avec les autorités locales et les milieux miniers.

Aidé par l’homme d’affaire belge Georges Forrest, chef du « clan des Katangais » (ces personnalités investies dans les dossiers miniers), le député parviendra en effet à renégocier le contrat, lors de discussions conduites par le ministre des mines et le conseiller du président, un ancien leader du parti extrémiste hutu réfugié en Françafrique.

Balkany sera fait commandant de l’ordre du mérite par François Bozizé, le président centrafricain, qui le présente comme un « grand ami du pays ». [2]. En mai 2009, Balkany et Forrest s’associent pour acquérir sept concessions minières toutes proches de celle d’Areva… et omettent de payer à l’État centrafricain le bonus de signature, qui s’élève à 20 millions de dollars américains [3]

Il prépare également le terrain pour Areva au Congo-Kinshasa, permettant en 2009 d’obtenir un permis de recherche de gisements d’uranium sur tout le territoire. George Forrest le décrit ainsi comme « un homme dynamique qui pousse les entreprises françaises à s’installer en [République Démocratique du] Congo » [4]

[1] http://www.afrik.com/breve38976.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+afrikfr+%28Afrik+VF%29

[2] http://www.mediapart.fr/journal/economie/200112/areva-dans-le-scandale-duramin-balkany-et-le-retour-des-katangais

[3] http://www.laffacturage.com/affacturage/actualite_affacturage_finance/mauvais-temps-pour-georges-forrest-et-son-associ-patrick-balkany.html

[4] http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2517p057-060.xml0/

« Global Zero: un monde sans arme nucléaire, c’est possible ! »

Ce 20 mai se tient aux Etats-Unis le sommet annuel de l’OTAN, et c’est l’occasion pour les anti-nucléaires de rappeler qu’il n’y a pas que les centrales: il y a aussi les armes, qui forment une menace terrible.

On parle de crise économique, mais ce sont pourtant des sommes pharaoniques qui passent dans les armes, et notamment les armes de destruction massive. Comme le dit le texte, « Derrière la production de notre électricité se cache le spectre de la bombe atomique. C’est pourquoi il est nécessaire de sortir du nucléaire aussi bien sur le plan civil que militaire. »

Des pétitions ne changeront pas cela, bien sûr, car seul un changement global de valeur peut changer la donne. Mais cela n’empêche pas de faire campagne, de ne jamais lâcher la pression face à ceux qui font de notre planète un enfer pour tout être vivant.

GLOBAL ZERO : un monde sans arme nucléaire, c’est possible !

Lancée en septembre 2008, GLOBAL ZERO est une campagne internationale qui milite pour un désarmement nucléaire global. Elle est aujourd’hui soutenue par plus de 450 000 citoyens à travers le monde dont de nombreuses personnalités issues de l’univers militaire juridique ou politique – parmi lesquels Jimmy Carter, Michael Gorbatchev, Michel Rocard, Paul Quilès…

Global Zéro propose un scénario de sortie progressif et contrôlé du nucléaire militaire en privilégiant la mobilisation des opinions publiques pour faire pression sur les gouvernements.

Le 20 mai prochain se tiendra à Chicago le sommet annuel de l’OTAN. Les gouvernements membres examineront le sort des centaines d’armes américaines encore stationnées en Europe depuis la fin de la guerre froide. Les pays concernés- Belgique,Pays Bas, Italie, Allemagne- demandent le retrait définitif de ces armes tandis que la France s’y oppose.

Global Zéro demande aux citoyens d’interpeller François Hollande, le nouveau président de la République française afin que celle-ci approuve enfin le retrait de ces armes.

Aussi le Réseau « Sortir du Nucléaire » apporte son soutien à cette pétition de Global Zéro que nous vous encourageons à signer.

Signer la pétition

Le Réseau « Sortir du nucléaire » rappelle que la France en maintenant et modernisant sa « force de dissuasion atomique » fait preuve d’hypocrisie et d’autisme et ne respecte pas ses obligations internationales :

Rappelons qu’en 1992 la France a ratifié le Traité de Non Prolifération (TNP) dont l’article VI fait obligation aux Etats membres détenteurs de l’arme nucléaire de stopper la course aux armements et de s’engager dans un processus de désarmement général. Cette obligation a été rappelée par la Cour Internationale de Justice en 1996.

En septembre 2009 le conseil de sécurité de l’ONU- dont les 5 membres sont tous dépositaires de l’arme atomique- adopte à l’unanimité une résolution approuvant des négociations sur l’élaboration d’un traité de désarmement général et total sous un contrôle international strict.

En 2010 lors de la dernière conférence d’examen du TNP (voir à ce sujet notre article sur le désarmement nucléaire en 2011) la grande majorité des Etats non détenteurs de l’arme atomique ainsi que la Chine soutenaient le projet de Convention d’élimination des Armes atomiques. Les Etats-Unis, la Grande- Bretagne, la Russie… et la France s’y sont vigoureusement opposés.

Et si l’Etat français, sous la pression du mouvement antinucléaire, a arrêté depuis 1996 la production de nouvelles armes atomiques ; l’armée poursuit toujours ses recherches dans le but de perfectionner son arsenal.

Le réaménagement de la base de sous-marin de l’île Longue est estimé à 5 milliards d’euros, le remplacement des missiles M51 par les nouveaux M45 est sensé s’achever en 2016 pour un coût total de 6 milliards et le seul laser Mégajoule qui sera opérationnel en 2014 aura coûté près de 3 milliards.

Des sommes exorbitantes et indécentes à l’heure des restrictions budgétaires- à titre de comparaison le budget du ministère de la Justice en 2011 s’élevait à 7,14 milliards d’euros- qui seraient plus utiles au maintien des services publics nécessaires aux besoins des citoyens. D’autant que ces sommes n’ont évidemment fait l’objet d’aucun débat public.

L’Etat français dévoile ainsi sa volonté politique de garder indéfiniment l’arme atomique en dépit de ses engagements internationaux.

Le récent sondage du Mouvement de la Paix en mars 2012 démontre que 81% de la population désire que la France s’engage concrètement vers un désarmement nucléaire total.

En opposition avec la société civile les partis majoritaires PS et UMP restent arc-boutés sur la doctrine irrationnelle de la « dissuasion nucléaire comme assurance vie de la nation » alors même que la guerre froide est finie depuis 20 ans.

Les armes nucléaires sont dangereuses, coûteuses, immorales et surtout inutiles. Elles ne règlent en rien les problèmes géopolitiques actuels, au contraire elles aggravent l’insécurité mondiale.

Le développement de la filière nucléaire est directement issue des recherches effectuées dans le domaine militaire. La « force française de dissuasion » est aujourd’hui rendue possible grâce à l’énergie fournie par nos centrales.

Derrière la production de notre électricité se cache le spectre de la bombe atomique. C’est pourquoi il est nécessaire de sortir du nucléaire aussi bien sur le plan civil que militaire.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » réitère son soutien à Global Zéro dans son combat pour le retrait des armes atomiques du sol européen. Nous rappelons notre engagement et notre détermination dans la lutte pour l’abolition totale des armes nucléaires.

François Hollande et le nucléaire : le vrai changement, c’est pour quand ?

L’élection de François Hollande a amené avec elle énormément d’illusions. Pas que sur l’économie, mais également paradoxalement sur l’écologie. Cela a en effet renforcé l’idée comme quoi tout allait se régler sans qu’un bouleversement ne soit nécessaire, tant au niveau global qu’au niveau des mentalités.

En fait, non seulement l’écologie n’a joué aucun rôle durant les élections, mais là l’intégration prochaine d’EELV dans le gouvernement va bientôt achever le processus, pour faire de l’écologie une sorte de critique molle du développement économique.

Les désillusions face aux crises écologiques, face à la situation des animaux sur notre planète, n’en seront que plus grandes.

Voici à ce titre le communiqué de Sortir du Nucléaire concernant la position de Hollande au sujet de cette industrie.

François Hollande et le nucléaire : le vrai changement, c’est pour quand ?

En dépit d’un probable changement de style, pour le Réseau « Sortir du nucléaire », l’élection de François Hollande ne déclenchera pas une révolution. Les promesses à géométrie variable de François Hollande témoignent d’un regrettable manque d’ambition et sont incompatibles avec une réelle transition énergétique.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » restera mobilisé quant à la tenue des promesses du nouveau président et plus déterminé que jamais pendant son quinquennat pour obtenir une sortie réelle et effective du nucléaire…

Un changement de style ?

Le quinquennat de Nicolas Sarkozy aura été marqué par ses déclarations enflammées d’amour à l’atome. Peut-être peut-on espérer un peu moins de fougue de la part de François Hollande, qui a concédé l’abandon du projet d’EPR de Penly.

On peut aussi se rappeler que, contrairement à l’UMP, le Parti Socialiste aura vu des élus favorables à la sortie du nucléaire s’exprimer en son sein, ne serait-ce que pendant quelques mois…

Des promesses en recul, décevantes… et intenables

Mais globalement, en matière de nucléaire, cette élection ne change rien à l’affaire : le changement, on l’attend encore !

Alors qu’il était candidat, François Hollande a clairement exprimé qu’il n’avait aucune intention de remettre en question l’arme nucléaire [1], qui constitue pourtant une menace permanente, aussi coûteuse que géopolitiquement inutile.

Concernant le nucléaire civil, les reculades constantes de François Hollande et du Parti Socialiste témoignent du manque d’ambition du président nouvellement élu, et font douter de sa capacité à tenir tête à un lobby nucléaire d’ailleurs fort influent au sein du PS lui-même. Il ne reste que peau de chagrin de l’accord signé en novembre avec EELV, qui prévoyait initialement la fermeture de 24 réacteurs et l’arrêt de la production de combustible MOX.

La diligence de Bernard Cazeneuve, porte-parole officiel de la campagne PS et de fait d’Areva [2], a écarté toute remise en question de ce combustible toxique.

Et désormais, tel un os à ronger jeté à la majorité de Français qui souhaitent la sortie du nucléaire, seule la fermeture de la centrale Fessenheim reste à l’ordre du jour, repoussée à la toute fin du quinquennat. Peu importe que d’autres réacteurs soient à peine plus récents et probablement tout aussi dangereux.

Par ailleurs, comment Hollande espère-t-il tenir son engagement de réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % d’ici 2025 avec un jeu à somme nulle consistant à fermer deux réacteurs pour en démarrer un presque deux fois plus puissant ? Une telle proposition relève soit de la supercherie, soit de la paresse : la promesse devra alors être réalisée par ses successeurs !

Et n’est-il pas contradictoire de plaider pour les économies d’énergie tout en maintenant à son niveau actuel la production nucléaire, et en ajoutant de nouvelles capacités issues des énergies renouvelables ?

Risque nucléaire, crise économique, transition énergétique : plus d’ambition, c’est urgent !

D’ici 2017, près de 24 réacteurs auront dépassé les 35 ans de fonctionnement, durée à partir de laquelle l’IRSN met en garde contre des risques de rupture brutale des cuves [3]. François Hollande souhaite-t-il rester dans les mémoires comme « le Président de l’accident » ?

Alors qu’une période de crise économique s’annonce, combien de milliards seront engloutis de manière indécente pour « moderniser » un armement nucléaire aussi inutile que dangereux ?

Pour rafistoler tant bien que mal les réacteurs vieillissants, les 3,7 milliards par an évoqués par EDF étant probablement en-deçà de la réalité ? Ne serait-il pas plus judicieux d’investir ces milliards dans la réhabilitation des logements et dans les énergies renouvelables, des secteurs fortement créateurs d’emplois dont nous avons bien besoin [4] ?

De construire une société plus sobre, moins énergivore, et de lutter contre la précarité énergétique plutôt que de continuer à soutenir une énergie synonyme de gaspillage et dont les coûts vont bientôt monter en flèche ?

À maintes occasions, François Hollande a évoqué son engagement pour la jeunesse. Est-ce se soucier des jeunes (d’ailleurs plus largement opposés au nucléaire que les personnes âgées) que de leur faire endosser le fardeau de l’impossible gestion de nouveaux déchets nucléaires ? Et accepter la mise en service pour 60 ans du réacteur EPR, dont la dangerosité est pourtant connue ?

Alors que le Japon vient de fermer l’intégralité de ses réacteurs en quatorze mois [5], la seule fermeture de Fessenheim témoigne d’un flagrant manque d’ambition et d’une frilosité face à l’industrie atomique.

D’autant plus qu’avec la baisse très probable de la consommation d’électricité française, due à la conjoncture économique et à l’arrêt à prévoir de l’usine Georges Besse 1 (qui consomme l’équivalent de trois réacteurs), François Hollande n’a aucune excuse pour ne pas accélérer les fermetures de centrales.

Sous Hollande, le Réseau « Sortir du nucléaire » restera vigilant et mobilisé

Il reste à espérer que les militants du Parti Socialiste, qui sont majoritairement favorables à la sortie du nucléaire, sauront faire évoluer les positions de leur parti de l’intérieur.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » souhaite mettre le nouveau Président de la République face à ses responsabilités et l’appelle à la clairvoyance et au pragmatisme. La France n’a aucun intérêt à conserver l’arme nucléaire, faire obstacle au désarmement mondial et violer le Traité de Non Prolifération.

Et les solutions pour se passer de l’électricité nucléaire sont désormais largement connues. Plusieurs scénarios de sortie existent, il ne manque que la volonté politique, qui n’a pas fait défaut à nos voisins suisses et allemands.

À court terme, le Réseau « Sortir du nucléaire » observera avec vigilance la composition du prochain gouvernement, et les signaux envoyés par la nomination éventuelle de personnalités proches de l’industrie nucléaire. Il reste dans l’expectative quant à la manière dont le nucléaire sera abordé dans le futur « débat sur l’énergie » : assistera-t-on encore à un énième débat bidon ?

Dans l’immédiat, le Réseau « Sortir du nucléaire » attend la mise en œuvre sans délai des deux promesses a minima de François Hollande : fermeture de Fessenheim et abandon effectif du projet de réacteur à Penly.

Tout au long du quinquennat, il se mobilisera plus que jamais pour obtenir l’arrêt total et immédiat du programme EPR, la fermeture de l’ensemble des réacteurs en commençant par les plus anciens, l’arrêt de la production de MOX et l’abandon des projets d’enfouissement de déchets radioactifs.

Le vrai changement nécessite courage, clairvoyance et ambition. Sortons du nucléaire !

Notes

[1] Tribune dans le Nouvel Observateur du 22 décembre 2011 : « Dissuasion nucléaire : je maintiendrai ».

[2] http://www.francetv.fr/info/cazeneuve-un-pro-nucleaire-dans-la-garde-rapprochee-d-hollande_28123.html

[3] Avis IRSN du 5 mai 2010

[4] À titre d’exemple, les énergies renouvelables représentent actuellement 380 000 emplois en Allemagne (source : Bundesministerium für Umweltschutz)

[5] http://groupes.sortirdunucleaire.org/Plus-aucune-centrale-nucleaire-en

EDF laisse en place des éléments vulnérables à la rupture sur les circuits primaires de 31 réacteurs nucléaires

Hier avait eu lieu le débat télévisé « classique » des deux derniers candidats aux élections présidentielles. Le nucléaire a été brièvement abordé. Sarkozy a expliqué que la tradition était de considérer comme « tabou » la production d’énergie nucléaire, Hollande a prétendu l’aménager.

Mais pour l’un comme pour l’autre, le nucléaire fait partie, forcément, de notre société. Voici donc le dernier communiqué du Réseau Sortir du Nucléaire, qui présente une dernière information obtenue.

Et qui montre qu’accepter le nucléaire est absolument intolérable…

EDF laisse en place des éléments vulnérables à la rupture sur les circuits primaires de 31 réacteurs nucléaires

Communiqué de presse du Réseau « Sortir du nucléaire » du 2 mai 2012

Le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle des documents internes à EDF qui démontrent que l’industriel a des doutes sur la résistance de l’acier de 118 pièces de robinetterie qui pourraient brutalement rompre. Ces robinets font tous partie des circuits primaires de 31 réacteurs nucléaires 900 MWe.

EDF a décidé en conscience de laisser fonctionner ces 31 réacteurs nucléaires malgré ce risque affectant la partie la plus critique d’un réacteur nucléaire : le circuit primaire qui assure le refroidissement du combustible nucléaire et comprend la cuve du réacteur. Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce une grave mise en danger des populations et demande l’arrêt le plus rapide possible des 31 réacteurs affectés.

Pas besoin de séisme, de tsunami, ni même d’une erreur humaine pour provoquer la fusion d’un cœur de réacteur nucléaire en France.

Des documents internes à EDF ont été fournis au Réseau « Sortir du nucléaire » par un certain Monsieur « Atome », agent d’EDF.

Ces documents, accompagnés d’une synthèse, montrent que certains composants (robinets, clapets et vannes) du circuit primaire de 31 réacteurs de 900 MWé sont particulièrement sujets à l’usure due à la dégradation thermique des métaux et pourraient se rompre brutalement.

Dans les différents scénarios présentés dans les documents EDF, cette rupture brutale, si elle avait lieu sur certains robinets affectés par le vieillissement thermique [1] aurait pour conséquence une perte importante de liquide de refroidissement primaire.

Même l’injection d’eau de secours ne pourrait pas compenser cette baisse du niveau d’eau dans la cuve du réacteur. Le cœur du réacteur ne serait plus suffisamment refroidi et commencerait à fondre. Dans le pire des scénarios accidentels, la rupture de la cuve surviendrait en moins de 90 minutes. Le personnel de la centrale assisterait alors, impuissant, à un accident majeur avec risque de contamination massive et rapide de l’environnement.

Alors que les documents montrent qu’EDF a parfaitement conscience du problème [2], le remplacement des 118 pièces concernées ne semble pas à l’ordre du jour. L’électricien prévoit une simple campagne de mesures des robinets qui s’achèvera… en 2015 !

Malgré ses beaux discours sur la sûreté nucléaire, malgré la catastrophe de Fukushima, EDF continue à privilégier les économies sur la sûreté nucléaire.

Cette révélation de vulnérabilité ne fait que s’ajouter à la longue liste des anomalies et défauts d’usure qui s’accumulent sur le parc nucléaire français [3]. La poursuite d’exploitation des réacteurs vieillissants nous condamne à vivre avec une épée de Damoclès pendue au-dessus de nos têtes, dont le fil ne cesse de s’amincir.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande la fermeture au plus vite des 31 réacteurs concernés, et appelle le futur président de la République à une prise de conscience en urgence du risque nucléaire.

Retrouvez les documents EDF et l’analyse ici

[1] Clapets anti retours de gros diamètre et servant d’organe d’isolement du circuit primaire – voir document n°2 sur notre site : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Analyse-et-documents-a-telecharger

[2] Voir document n° 1 sur notre site : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Analyse-et-documents-a-telecharger

[3] http://groupes.sortirdunucleaire.org/Les-anomalies-de-serie-s

Grave incident à la centrale nucléaire de Penly

Jeudi 5 avril, deux départs de feu ont eu lieu sur une pompe du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime).

Voici les communiqués de Sortir du Nucléaire, qui « revient sur les affirmations d’EDF et de l’ASN qui visent une fois de plus à dissimuler aux Français les défauts de sûreté récurrents du parc nucléaire hexagonal. »

Grave incident à Penly : des affirmations lénifiantes d’EDF et de l’ASN

Jeudi 5 avril, deux départs de feu ont eu lieu sur une pompe du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime). Les dommages causés par l’incident ont endommagé l’étanchéité du circuit primaire et provoqué une fuite d’eau radioactive.

Il a donc fallu injecter du liquide de refroidissement pour compenser la fuite. Le réacteur est en cours de mise à l’arrêt à froid, sans qu’il soit possible de déterminer si l’arrêt d’urgence engagé est dû à l’incendie ou à la fuite. EDF a d’abord évoqué un dégagement de fumée sans feu, tandis que pour l’Autorité de sureté nucléaire (ASN), le départ d’incendie est lié à « deux petites flaques d’huile » ; cette propension systématique à minimiser les défaillances ne laisse pas d’inquiéter.

Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », les affirmations lénifiantes d’EDF et de l’ASN visent une fois de plus à dissimuler aux Français les défauts de sûreté préoccupants et récurrents du parc nucléaire hexagonal.

Une fuite du circuit primaire représente une défaillance extrêmement grave, à double titre. Tout d’abord, parce que c’est ce circuit qui est censé assurer le refroidissement constant du réacteur, faute de quoi celui-ci pourrait s’emballer.

Or cette défaillance d’une des pompes du circuit primaire conduit à une perturbation du refroidissement dont les conséquences pourraient être graves : dans ces conditions il pourrait en effet se produire un déséquilibre brutal de la réaction en chaîne au sein des différentes parties du cœur, pouvant entraîner une dégradation de sa structure.

Par ailleurs, une fuite de liquide du circuit primaire, chargé en radionucléides provenant de l’usure des éléments de combustible, représente une menace potentielle pour l’environnement, ainsi que pour les travailleurs de la centrale et les pompiers amenés à intervenir sur ce réacteur. La série noire continue Le jour même, un des réacteurs de Saint-Laurent-des-Eaux a subi un arrêt d’urgence, concomitant à un « léger dégagement de fumée ».

Quelques semaines auparavant, c’était la centrale de Cattenom qui cumulait les arrêts, pour des raisons inconnues. Alors même que l’ensemble des centrales est censé avoir passé, selon EDF, l’épreuve des « stress tests » avec succès et avoir reçu le blanc-seing de l’ASN, cet incident apporte une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, que la sûreté du parc nucléaire français est défaillante, en dépit des affirmations de l’industrie et du gouvernement.

Ce grave incident survient sur un réacteur qui a été mis en service en 1992 et qui n’en est donc qu’au deux tiers de sa vie programmée à la conception (30 ans) : ceci renforce notre détermination à exiger une sortie en urgence du nucléaire.

Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », il est indispensable que toute la lumière soit faite sur ces graves incidents, ainsi que sur l’exposition des travailleurs et des pompiers à la radioactivité.

À quelques semaines des élections présidentielles, ce nouvel incident devrait, en toute logique, mener les candidats partisans du nucléaire à enfin ouvrir les yeux et revoir leur position. Mais en sont-ils capables ?

Point sur la situation

Point de la situation au 6 avril 2012 suite à l’incident survenu le 5 avril 2012, à 12h20 sur le réacteur n°2

Historique :

– Selon Edf [1] : le 5 avril 2012, à 12h20, une alarme incendie s’est déclenchée suite à un dégagement de fumée dans un local situé dans le bâtiment réacteur de l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Penly. Les systèmes de sécurité se sont enclenchés normalement et le réacteur s’est arrêté automatiquement. Conformément aux procédures, les pompiers ont été prévenus et sont d’ores et déjà sur place avec une dizaine de véhicules d’intervention.

Par ailleurs, les équipes et les moyens de la centrale sont mobilisés. Il n’y a pas de blessé et les installations sont en sécurité. L’Autorité de sûreté nucléaire, la préfecture de région, la sous-préfecture de Dieppe et la Commission locale d’information ont été immédiatement informées de cet évènement.

– Selon l’Asn [2] : Le 5 avril 2012, vers midi, l’ASN a été informée par EDF de la survenue d’un départ de feu sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly et de la mise à l’arrêt automatique du réacteur. Des équipes d’EDF et des pompiers sont entrés dans le bâtiment réacteur et ont éteint des flaques d’huile en feu. Le 5 avril 2012, vers 19h30, à la suite du départ de feu survenu dans l’après-midi, l’ASN a été informée par EDF d’une fuite anormale sur le circuit primaire du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Penly. EDF indique que l’eau provenant de la fuite est collectée via des circuits prévus à cet effet.

Cette situation a conduit EDF à appliquer les procédures de conduite incidentelle pour piloter le réacteur. La situation actuelle n’a pas nécessité le déclenchement du plan d’urgence par l’exploitant. L’ASN a mobilisé ses équipes dans son centre d’urgence parisien ainsi que la division de Caen pour analyser la situation et suivre son évolution, en relation avec l’IRSN.

Première analyse du Réseau en attendant les précisions de l’ASN
– Les données actuelles ne permettent pas de savoir si c’est le déséquilibre de la puissance du cœur, la baisse de pression suite à la fuite du circuit primaire ou encore l’incendie qui sont à l’origine de l’arrêt automatique du réacteur.

– Ce n’est pas forcément sur un réacteur de première génération que des incidents graves arrivent. Penly 2 est un réacteur 1300 MW (palier P’4) mis en service en 1992. De plus, le risque incendie est un risque grave pour la sûreté nucléaire et ce risque n’est pas traité correctement, cf les effectifs et les budgets de lutte contre le feu dans les centrales et les scandales révélés par le Réseau « Sortir du nucléaire » il y a quelques années. Cela remet aussi en cause la capacité d’EDF à assurer la sûreté de ses installations et la crédibilité de son discours post Fukushima.

Dans tous les cas l’affaire est grave puisque c’est le refroidissement du combustible qui se retrouve déséquilibré par la perte d’une des quatre pompes du circuit primaire (Si le réacteur fonctionnait à pleine puissance au moment de l’incident, il était à 5 milliards de Watts thermiques).

– Les pompiers et les personnels de secours sont intervenus dans une atmosphère radioactive et probablement contaminée par l’incendie : des données sur cet aspect doivent être fournies d’urgence par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

– Comme toujours en matière de nucléaire, pour avoir une idée de ce que représente le terme anodin de « pompe » il suffit de se reporter à la photo ci-dessous pour appréhender un peu mieux la réalité.

D’une hauteur de 8,3 m la pompe pèse 107 tonnes : le moteur consomme 6 Millions de Watts

Photo extraite de L’Ère nucléaire – Jacques Leclercq – Hachette

Notes

[1] http://energie.edf.com/nucleaire/carte-des-centrales-nucleaires/centrale-nucleaire-de-penly/evenements-45965.html

[2] http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2012/Communique-de-presse-N-2-Centrale-nucleairede-Penly

60 000 personnes à la chaîne humaine anti-nucléaire du 11 mars 2012

Voici des photos de la chaîne humaine du 11 mars, pour rappel le principe:

Ce dimanche 11 mars 2012, un an jour pour jour après le début de la catastrophe de Fukushima, plus de 60 000 personnes ont déferlé dans la vallée du Rhône, de Lyon à Avignon, en formant une gigantesque chaîne humaine.

Simples citoyens et militants de longue date venus de toute la France, riverains des centrales et habitants des régions voisines, se sont ainsi donné la main sur 230 km, au cœur de la zone la plus nucléarisée d’Europe, soit la distance séparant Fukushima de Tokyo. Unis, ils se sont retrouvés pour témoigner leur solidarité avec le peuple japonais et exprimer leur volonté de reprendre en main la politique énergétique française, pour sortir enfin du nucléaire.

C’est une démonstration que l’écologie peut parfaitement être populaire, une fois cependant que les barrières et obstacles ont été brisés!

Catastrophe nucléaire de Fukushima, un an après

A l’occasion du triste anniversaire de la catastrophe de Fukushima, voici un petit aperçu par le réseau Sortir du nucléaire.

Une contamination durable et une population dangereusement exposée

Dans la préfecture de Fukushima, les populations restent exposées à des doses extrêmement élevées de radiation. Les enfants ne sont plus autorisés à jouer dehors. Depuis avril dernier, le gouvernement a relevé le seuil maximum d’exposition à 20 Sv (millisieverts) par an pour tous, adultes et enfants, un seuil qui ne devrait normalement concerner que les travailleurs du nucléaire. Face aux protestations, il a été fixé comme objectif de « viser », un maximum de 1 Sv par an, mais les mesures de décontamination mises en œuvre pour l’atteindre sont dérisoires.

On se contente de retirer la terre des cours de récréation, mais un fort taux de radioactivité persiste malgré ces travaux, les réacteurs continuant à disperser leurs poisons dans l’environnement. Pour protéger les populations, la seule solution serait de pouvoir évacuer de larges zones, mais le gouvernement s’y refuse. Rappelons qu’à Tchernobyl, tout territoire présentant une contamination supérieure à 5 mSv/an avait été évacué.

Des campagnes de mesures montrent que plusieurs enfants et femmes enceintes auront absorbé plus de 20 mSv/an cette année. Par ailleurs, on ne se soucie pas de la contamination interne par ingestion de particules radioactives. Les seuils ont ainsi été relevés à 500 Becquerels/kg pour les aliments, ce qui, de l’avis des experts qui ont travaillé au Bélarus suite à la catastrophe de Tchernobyl, est beaucoup trop élevé pour des enfants.

On autorise la culture du riz dans des zones contaminées au Césium 137. Enfin, un nouveau risque s’ajoute avec l’accumulation dans tout le pays de gravats et débris radioactifs. Malheureusement, la durée de vie des radioéléments concernés (comme le césium, qui mettra plus de 30 ans à perdre la moitié de sa radioactivité), prédit une contamination durable.

La catastrophe de Fukushima représente une crise très grave pour de nombreuses familles japonaises. Les mères, qui ne savent plus quels aliments donner à leurs enfants et ne peuvent plus les laisser jouer dehors, sont dans un grand désarroi. Certaines se sont résolues à partir vivre avec eux dans des régions moins contaminées, laissant derrière elles dans bien des cas leurs maris, qui ne peuvent se résoudre à une telle remise en question.

Face à ce désarroi, les autorités sont dans le déni le plus cynique, perpétuant le mythe de la radiophobie qui avait déjà été abondamment débité à Tchernobyl. Shunichi Yamashita, le responsable de l’étude sanitaire qui doit concerner tous les habitants de la préfecture de Fukushima, a ainsi déclaré publiquement que les effets des radiations ne touchaient pas les personnes gaies et heureuses, mais uniquement les faibles d’esprit.

Situation inquiétante à Fukushima et sortie accélérée du nucléaire

Malgré la proclamation officielle de l’ « arrêt à froid » des réacteurs, la situation n’est toujours pas stabilisée à Fukushima. Dernièrement, la température est remontée de manière inquiétante dans le réacteur n°2, et les réacteurs éventrés continuent de recracher en permanence des radioéléments dans l’environnement. Selon plusieurs scientifiques, le réacteur n°1 aurait rejeté à lui tout seul 40 millions de milliards de Becquerels de Césium 137 depuis le début de la catastrophe.

Par ailleurs, le Japon vit toujours sous la menace imminente d’un nouveau tsunami ou tremblement de terre, qui aboutirait à une dispersion plus grave encore de la contamination.

De nombreux réacteurs avaient été mis à l’arrêt lors du séisme ; les uns après les autres, ceux restant sont arrêtés pour maintenance. Les autorités locales et les citoyens, qui ont pris au sérieux la menace nucléaire, refusent qu’ils soient redémarrés.

Le gouvernement a certes décidé d’allonger de 20 nouvelles années le fonctionnement des centrales, mais cette décision, de fait, ne sera peut-être pas suivie d’effets. En effet, le Japon, qui tirait 28 % de son électricité de l’atome, pourrait bien connaître une sortie du nucléaire accélérée en l’espace d’un an : début mars, il ne reste plus que deux réacteurs japonais en activité sur 54 !

Cette réduction spectaculaire de la part du nucléaire a été réalisée en partie grâce à une augmentation des importations de gaz, mais surtout par la mise en œuvre généralisée de mesures d’économie d’énergie souvent très simples. Les Japonais apprennent à se passer de la climatisation, optant pour des tenues plus légères. Une partie des équipements électriques (escalators, portes automatiques) sont à l’arrêt.

Une réduction importante – et semble-t-il pérenne – de la pointe de consommation électrique a ainsi été effectuée. Ces mesures sont bien acceptées par la population, qui préfère une légère diminution de son confort à la poursuite de la menace nucléaire.

La société civile japonaise réagit

Les mensonges de Tepco et la censure des médias, qui relaient peu les positions des antinucléaires, se poursuivent. Mais la majorité des Japonais ne fait plus confiance au gouvernement, ni aux firmes électriques, et souhaite la sortie du nucléaire.

La société civile japonaise réagit face au déni. Dans les zones contaminées, les citoyens se mettent à mesurer eux-mêmes la radioactivité. Un réseau a été mis en place pour protéger et éventuellement évacuer les enfants de Fukushima.

En septembre, 60 000 personnes ont manifesté à Tokyo. Mi-janvier, à Yokohama, une grande conférence pour un monde sans nucléaire a rassemblé près de 10 000 participants du Japon et du monde entier. A l’automne, des femmes ont initié un sit-in devant le siège du Ministère de l’industrie. Depuis décembre, elles se relaient en permanence pour y rester jusqu’au 11 septembre 2012.

Des intellectuels se mobilisent, comme l’écrivain Kenzaburo Oé, le reporter Satochi Kamata et le musicien Ryuichi Sakamoto, qui ont initié la pétition « Action des 10 millions de citoyens pour dire adieu au nucléaire », dont le nombre de signataires dépasse maintenant les 3,9 millions.

Plus jamais ça !

Pour éviter que ne se reproduise la tragédie de Fukushima, mobilisons-nous et faisons-nous entendre. Il a fallu un des accidents les plus graves de l’histoire pour que le Japon ferme ses réacteurs.

Avec ses 58 réacteurs et ses nombreuses usines, la France est extrêmement exposée au risque.

N’attendons pas qu’une catastrophe y survienne pour que soit enfin adoptée une décision politique de sortie du nucléaire !

Un nouveau train de CASTOR qui arrive des Pays-bas !

Voici des nouvelles de Valognes, car la lutte lancée là-bas, avec le camp, n’était que le début…

Un nouveau train de CASTOR qui arrive des Pays-bas !

Un convoi ferroviaire doit arriver à la Hague en provenance des Pays-Bas au bout d’une douzaine d’heures prévue en Normandie (cf horaires ci-dessous).

Mais que vient faire ce combustible usé à la Hague ? Rajouter un coeur de réacteur supplémentaire au 108 déjà stockés dans des « piscines » abritées dans des bâtiments de type immenses hangars agricoles ? Ou, l’autre possibilité, en extraire le plutonium quitte à augmenter le volume des déchets qui en résulteront, ce qu’Areva appelle le « retraitement » (voire dans des accès d’écolocynisme : un « recyclage ») du combustibles usés ?

Dans le premier cas, il parait que ce serait même illégal ! Dans le second, le Plutonium peut être utilisé pour la fabrication de bombes atomiques ou pour le fameux combustible nucléaire MOX, celui qui est devenu très célèbre avec le réacteur n°3 de Fukushima Daichi.

On peut penser que cette seconde option sera la bonne, la centrale de Borssele ayant reçu l’autorisation d’utiliser du MOX à partir du 11 août 2011, soit exactement 5 mois après Fukushima !

Perturber/bloquer un tel train ne signifie pas seulement s’opposer au transport de substances radioactives, ni seulement à l’extraction du plutonium, c’est un des moyens de s’attaquer à la chaine du nucléaire dans son ensemble en pointant une de ses faiblesses insolubles : les déchets radioactifs qu’elle produit (y compris quand, dans le cas du combustible irradié, ce sont des déchets de première génération dont une petite portion peut être recyclée via le MOX ou la bombinette atomique).

Sur son parcours, trois pauses importantes sont prévues, la première du côté de Lille entre 22h45 le 6 mars et 7h59 le lendemain, la seconde du côté du Bourget le 7 mars entre 10h49 et 16h45, et la dernière du côté de Sotteville pour la nuit du 7 au mars avec un arrêt de 19h53 à 2h36, heure à laquelle il repartira vers Valognes. A noter qu’il n’y aura aucun train de voyageur à circuler devant ce train nucléaire, ce qui laisse une bonne marge d’action pour perturber son avancée sans même retarder un usager de la SNCF !!!

De Mouscron à Valognes, partout où les vaches en ont marre de regarder passer ces trains !

(Horaires indicatifs au 1er mars 2012, d’après : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Transport-Borselle-La-Hague)

Mardi 6 mars 2012

22h20 Mouscron
22h24 Tourcoing
22h27 Roubaix
22h29 Croix-Wasquehal / 22h29 Croix-l’Allumette
22h36 La Madeleine
22h38 Saint-André-Lez-Lille
22h45-7h59 Lille-la Délivrance (Lomme)

Mercredi 7 mars 2012

6h43 Sequedin
6h48 Haubourdin  /  6h49 Santes-Wavrin
6h52 La Fontaine
6h54 Don-Sainghin-en-Weppes  /  6h55 Bauvin-Provin
6h57 Meurchin
6h58 Pont-à-Vendin
7h01 Loison-Sous-Lens
7h06 Sallaumines bif. Epinette
7h12 Hénin-Beaumont
7h14 Dourges
7h16 Ostricourt
7h19 Leforest
7h23 Flers-en-Escrebieux
7h27 Douai
7h34 Montigny-en-Ostrevent
7h41 Somain
7h47 Lourches
7h50 Bouchain
7h55 Iwuy
8h00 Escaudoeuvre
8h02 Cambrai-annexe
8h08 Wambaix
8h12 Cattenières
8h14 Fontaine-au-Pire
8h16 Caudry
8h18 Bertry
8h19 Maurois
8h21 Busigny
8h26 Bohain-en-Vermandois
8h30 Fresnoy-le-Grand
8h45 Saint-Quentin
8h50 Essigny-le-Grand
8h55 Montescourt-Lizerolles
9h00 Mennessis
9h04 Tergnier
9h08 Viry-Noureuil
9h10 Chauny
9h17 Appily
9h23 Noyon
9h29 Pont-L’Evêque-sur-Oise
9h33 Chiry-Ourscamps
9h36 Ribécourt-Dreslincourt
9h39 Thourotte
9h42 Longueil-Annel
9h44 Choisy-au-Bac
9h48 Compiègne
9h51 Jaux
9h53 Le-Meux-la-Croix-Saint-Ouen
9h56 Rivecourt (bif avant Longueil-Sainte-Marie)
9h59 Verberie
10h12 Ormoy-Villers
10h17 Nanteuil-le-Haudouin
10h21 Le Plessis-Belleville
10h32 Dammartin-Juilly-Saint-Mard
10h35 Thieux-Nantouillet
10h37 Compans
10h40 Mitry-Claye
10h42 Villeparisis Mitry-le-Neuf
10h45 Vert-Galant  /  10h46 Sevran-Livry
10h48 Aulnay-Sous-Bois
10h49 Le Bourget Triage Poste 3  /  10h51 Le Bourget faisceau réception
10h54-16h45 Le Bourget faisceau formation
17h17-17h42 Bobigny
17h47 La Courneuve-Dugny
17h51 Stains
18h05 Argenteuil Grande Couronne  /  18h07-18h15 Argenteuil Local
18h17 Sartrouville
18h25 Maisons-Laffitte
18h29 Achères-Grand-Cormier
18h32 Poissy
18h35 Villennes-sur-Seine  /  18h36 Médan
18h40 Vernouillet-Verneuil
18h41 Les Clairières-de-Verneuil
18h45 Les Mureaux
18h48 Aubergenville-Elisabethville
18h52 Epône-Mezières
18h59 Mantes-la-Jolie BV
19h04 Rosny-sur-Seine
19h07 Bonnières
19h10 Port-Villez
19h16 Vernon
19h24 Gaillon-Aubevoye
19h31 Saint-Pierre-du-Vauvray
19h35 Val-de-Reuil
19h39 Pont-de-l’Arche
19h43 Oissel  / 19h47 Saint-Étienne-du-Rouvray
19h53-2h36 Sotteville

Jeudi 8 mars
2h43 Saint-Étienne-du-Rouvray  /  2h47 Oissel
2h50 Tourville-la-Rivière
2h54 Elbeuf/Saint-Aubin
3h13 Bourgtheroulde-Thuit-Hébert
3h24 Glos-sur-Risle Monfort
3h32 Brionne
3h41 Serquigny BV
3h50 Bernay
4h08 Lisieux Saint-Paul  / 4h17 Lisieux bifurcation Trouville
4h30 Lisieux Lécaude
4h41-5h00 Mézidon-Canon
5h12 Moult Argences
5h23 Caen
5h58 Bayeux
6h11 Le Molay-Littry
6h22 Lison
6h37 Carentan
7h07 Valognes
7h25 Terminal Areva

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Nous n’avons jamais envisagé Valognes comme un coup d’éclat, mais plutôt comme un nouveau départ, un apport de vigueur, une contribution déterminée à tout ce qui, en France, veut s’affranchir de la fatalité nucléaire. Nous savons que le chemin sera long et âpre.

En même temps qu’il nous faut nous arracher à la production électrique centralisée et retrouver dans notre façon de vivre comme dans ce qui nous entoure l’énergie dont nous avons besoin, il nous faut perturber par tous les moyens les flux d’uranium et de déchets qui tissent le fonctionnement régulier et soigneusement occulté de l’industrie de l’atome aussi bien que son maillon faible.

Il nous faut empêcher la construction de l’EPR de Flamanville et déboulonner les lignes THT qui doivent y aboutir, si nous ne voulons pas en reprendre pour 40 ans de plus de soumission au chantage nucléaire. Il y a tout un décrochage à organiser, un décrochage technique et politique vis-à-vis de la normalité nucléarisée.

Areva juge nos méthodes «inacceptables»; nous jugeons que c’est l’existence même d’Areva qui est, en chacun de ses détails, inacceptable. Les milliards investis dans le lifting de son image, depuis que la Cogema est devenue Areva, n’y changeront rien. Il faut que la production d’énergie à partir de l’atome devienne partout visiblement le problème qu’elle est essentiellement. Comptez sur celles et ceux de Valognes pour y travailler.

Sarkozy et EDF s’entendent pour prolonger d’une décennie le risque nucléaire

Voici un communiqué de Sortir du nucléaire, sur une réalité très claire: à moins d’un changement radical de société, jamais le nucléaire ne sera abandonné en France. Cela fait trop partie de la stratégie industrielle et commerciale du capitalisme français, qui considère qu’ainsi il peut être indépendant et produire vite et bien.

Le communiqué concerne ici Sarkozy, mais c’est pareil pour Hollande (ou Le Pen bien sûr); quant à EELV c’est une simple roue de secours du PS. Face au nucléaire, seule la libération de la Terre a un sens car c’est la seule démarche qui ne fait pas de compromis et qui propose une alternative positive!

Sarkozy et EDF s’entendent pour prolonger d’une décennie le risque nucléaire

C’est désormais officiel : le président français et candidat à sa propre succession, Nicolas Sarkozy, a décidé de l’allongement de la durée de vie des réacteurs français à 40 ans, pourtant conçus pour fonctionner une décennie de moins. Une annonce absolument consternante mais prévisible compte-tenu du climat de « Sauve-qui-peut » général qui règne actuellement dans le milieu nucléaire français.

Rapport Énergies 2050
Cette annonce coïncide avec la sortie du Rapport Energies 2050, commandée par le gouvernement en juillet dernier. Les conclusions de ce documents sont sans surprise, vu le partisanisme des membres de la commission chargée de l’élaborer et les prémonitions autoréalisatrices de M. Besson, qui avait déclaré « être convaincu qu’à terme de vingt ou trente ans, la France a besoin d’un socle d’environ 2/3 d’électricité d’origine nucléaire. » Difficile d’émettre un avis contradictoire, quand même le ministre de l’Industrie prend position sur ce que doivent être les futures conclusions de la Commission… [1]

Baisse des dépenses publiques… mais hausse du budget nucléaire !
Au-delà de la difficulté manifeste du gouvernement à s’émanciper du dogme pro-nucléaire dans lequel il s’enferme, la décision de Mr Sarkozy, étayée pour la forme par le Rapport Energies 2050, ne repose que sur des motivations économiques, par ailleurs tronquées : la prolongation de l’activité des centrales est présentée comme économiquement incontournable.

Cette décision implique des dépenses pharaoniques, qui se chiffrent en milliards d’euros. Sans même inclure le devis à venir des travaux post-Fukushima, EDF table déjà sur un investissement de 3,7 milliards d’euros par an pour une telle prolongation. La rhétorique actuelle, consistant à affirmer que trop d’argent a été investi dans les centrales nucléaires pour les fermer maintenant, est singulière : elle suppose à la fois que la vétusté des installations s’efface devant l’exigence de rentabilité, et que les sommes démesurées que l’on s’apprête à y injecter de nouveau nous rendront prisonniers de cette logique plus longtemps encore.

L’extension de la durée de vie des centrales est présentée comme une fatalité par le duo Sarkozy-Besson. Nous sommes pourtant à l’heure des choix : au lieu de continuer avec une technologie obsolète et de plus en plus risquée, la France peut aussi s’engager résolument dans des énergies propres et sûres, créatrices d’emplois et réparties sur tout le territoire. C’est maintenant que la transition énergétique se décide !

Vers l’inconnu… et au-delà

Cela fait déjà bien longtemps qu’EDF milite pour étendre la durée d’exploitation des centrales ; lors d’une présentation à des investisseurs en décembre 2008, EDF affirmait déjà « être confiant dans l’obtention de l’autorisation de fonctionnement à 40 ans. » C’est dire si les 40 ans sont acquis depuis longtemps… La prolongation des centrales avait d’ailleurs été entérinée en septembre dernier, lors de la commande par EDF de 44 générateurs vapeurs [2].

Au niveau mondial, moins de 10 réacteurs ont dépassé l’âge de 40 ans – parmi lesquels on ne compte d’ailleurs aucun réacteur à eau pressurisée – le modèle utilisé en France. Les phénomènes de vieillissement restent mal connus, difficile à prévoir et à déceler. Bien peu d’éléments empiriques existent aujourd’hui qui permettraient d’envisager avec succès cette prolongation, alors que la documentation scientifique sur le sujet, elle, existe et plaide largement en sa défaveur.

Le mépris affiché par le Gouvernement sur des considérations de sûreté et de sécurité nucléaires au profit d’une rentabilité “à tout prix“ est inquiétant. Les risques sont en effet bien réels : s’il est possible de changer certaines pièces des réacteurs, d’autres ne peuvent être remplacées. C’est notamment le cas de la cuve, en permanence fragilisée, qui subit de nombreuses agressions liées à l’irradiation et aux hautes températures. Conçue pour résister à 30 ans d’irradiation, elle est résistante au-delà d’une certaine température, et cassante en-deçà. A Fessenheim, la cuve montre depuis déjà quelques années des signes de faiblesse, avec notamment l’apparition de fissures. Notons par ailleurs que de nombreuses pièces ne sont pas remplacées pour des raisons d’arbitrage économique. A moins d’investissements extrêmement lourds, la prolongation nous mène tout droit à une sûreté bradée.

A l’heure où TEPCO est confronté à de sévères difficultés pour contrôler le réacteur n°2 de Fukushima, il est particulièrement irresponsable de pouvoir prétendre à un contrôle absolu du devenir des centrales françaises. Il est fort regrettable, alors que la campagne électorale pour les Présidentielles bat son plein, que l’avis d’un président/candidat malmené par les sondages prévale sur la sécurité et sur un débat ouvert sur les questions énergétiques. La production d’études officielles biaisées n’est que le dernier fait d’arme de ce gouvernement, prêt à toutes les danses du ventre pour sauver son industrie.

Notes :
[1] Pour plus d’informations concernant notre position sur le rapport Energies 2050, voir notre communiqué commun « Nucléaire mon amour » par Eric Besson

[2] EDF commande 44 générateurs de vapeur à Areva et Westinghouse

30 jours d’action directe pour saluer les 30 ans du Faslane Peace Camp en Écosse

Depuis le 12 juin 1982 a lieu une occupation en Écosse, en protestation contre la base navale abritant des sous-marins munis de têtes nucléaires. Cette occupation a pris de nombreuses formes, avec à un moment même deux camps, à chaque entrée de la base navale.

Pour fêter les 30 ans du Peace camp, 30 jours d’action sont organisés en juin-juillet 2012 ! Voici l’appel, et on notera que bien entendu, la nourriture sera végétalienne.

Le Faslane Peace Camp (le Camp de Paix à Faslane, Écosse) est un petit camp des occupant(e)s, situé à 50 kilomètres de Glasgow en Écosse. Il est situé à côté de la base navale de Trident, le Programme d’Armes Nucléaires Britannique.

Les occupant(e)s de Peace Camp déclarent 30 jours d’action directe non-violente contre les armes nucléaires à la Base Navale de Faslane pour marquer le 30ème anniversaire de Peace Camp. Les actions commenceront samedi le 9 juin 2012 et se poursuivront jusqu’au 9 juillet.

Nous invitons les groupes locaux, nationaux et internationaux à venir participer dans les activités antinucléaires. Les manifestations, les manifestations musicales, l’intrusion, les manifestations immobile (le die-in, le blocus de la rue) et la conduite méchante en général seront tous bien accueillis.

Nous voudrions inviter tous volontaires à venir nous aider, puisqu’il y aura plein de choses à faire tout au long des 30 jours et à préparer pendant le temps précédent.

Les volontaires enthousiastes (et les dons) seront accueillis à bras ouverts! Tous les repas communaux (végétaliens) seront fournis pendant la période de 30 jours et il y aura plein d’espace à dormir et à camper.

Commodités du camp : Nous avons l’eau courante, Internet, des panneaux solaires et un générateur à bicyclette.

Nous faisons une collecte chaque semaine pour les repas communaux et chaque occupant(e) du camp y contribue en versant £5. Les gens qui veulent venir et rester ici après les 30 jours peuvent aussi participer à cette collecte mais nous comprenons toutefois que certaines personnes ne seront pas en mesure d’y contribuer.

Tous seront les bienvenus !

Pour en savoir plus, pour des renseignements légaux, des détails de notre politique d’espaces sûrs et les accords sur résidence et alcool, n’hésitez pas à nous contacter :

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Nucléaire: leucémie chez les enfants

Voici deux documents très intéressants, et ce qu’on y voit expliqué n’aurait jamais pu être connu véritablement s’il n’y avait pas eu Fukushima, tellement le lobby du nucléaire était puissant et pouvait exercer suffisamment de pression pour empêcher la diffusion d’informations.

Ce qu’on y découvre est à la hauteur de ce qu’on peut attendre du nucléaire et de ce qu’il engendre…

Nucléaire, une étude de l’Inserm confirme l’augmentation des risques de leucémie chez les enfants

2 753 cas de leucémie ont été diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 et parmi les victimes, une augmentation jusqu’à 2,2 fois plus élevée chez les enfants de moins de 5 ans vivant dans des localités proches de sites nucléaires. Cette étude de l’Inserm vient confirmer les études conduites en Allemagne et en Suisse dans les années passées et que, jusqu’à présent, la France se refusait à mener.

Collectif antinucléaire de Vaucluse – CAN84
collectifantinucleaire84@hotmail.fr

L’étude épidémiologique, menée par une équipe de l’INSERM*, de l’IRSN**, ainsi que le Registre National des maladies hématologiques de l’enfant de Villejuif, démontre pour la période 2002-2007 en France un doublement de la fréquence d’apparition des leucémies infantiles : l’augmentation va jusqu’à 2,2 chez les enfants de moins de 5 ans (14 cas de leucémie d’enfants dans un rayon de moins de 5 kilomètres, alors que les taux d’incidence nationaux prédisaient la survenue de 7,4 cas en moyenne).La recherche de l’INSERM, intitulée Géocap, inclut les 2 753 cas diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 à partir d’adresses géocodées et situées autour des 19 centrales françaises.

Ces résultats statistiques sont d’autant plus significatif qu’il est important de conserver à l’esprit les limites méthodologiques inhérentes à l’approche utilisée (données agrégées par unité géographique, pas de contrôle des migrations, absence de donnée d’exposition…).

Le Centre Hospitalier d’Avignon a recensé une augmentation significative des personnes accueillies pour leucémie au cours de ces 3 dernières années, plaçant tristement notre département en tête de l’augmentation de cas parmi tous les départements de France.

Déjà en 1978 une étude sur les leucémies infantiles dans le Nord-Cotentin montrait une incidence plus élevée de la maladie parmi les enfants de 5 à 9 ans dans le canton de Beaumont-Hague, où se trouve l’usine de retraitement de déchets nucléaires de La Hague.

L’étude de l’Inserm, même partielle et fragmentaire et qui nécessite son extension aux territoires bien au-delà de 5km autour des seules centrales nucléaires, confirme aujourd’hui celle menée en Allemagne par le Registre des Cancers de Mayence en 2008, qui avait abouti à la même conclusion qu’en situation quotidienne et régulière et hors accident les installations nucléaires portent atteinte gravement à la santé.

La revue Journal International du Cancer  a publié dans son numéro de janvier l’étude scientifique établissant bien une corrélation entre la fréquence des leucémies infantiles aigües et la proximité des centrales nucléaires. Toutefois, l’extrême prudence et les précautions langagières utilisées par les responsable de l’étude de l’Inserm ne font que révéler le poids négatif que fait peser le lobby nucléaire sur la recherche en France.

En provence, en Vaucluse, les sites nucléaires civils et militaires de Tricastin, Marcoule, Cadarache menacent la santé et la vie des provençaux. Ils faut les fermer immédiatement.

Le second document:

Le rapport officiel de l’Autorité de Sûreté Nucléaire est accablant et confirme que la Provence est directement menacée

Le rapport « Evaluation Complémentaire de Sûreté » que vient de rendre public l’ASN est terrifiant. Il confirme ce que le CAN84 dénonce depuis plusieurs années: toutes les installations nucléaires de Provence représentent une menace permanente pour nos territoires et la population. Le Président de l’ASN comme le Directeur de l’IRSN affirment qu’on ne peut plus exclure un accident nucléaire majeur en France. Première analyse…

Collectif antinucléaire 84

www.coordination-antinucleaire-sudest.org

Le rapport « Evaluation Complémentaire de Sûreté » que vient de rendre public l’ASN est terrifiant. Il confirme ce que le CAN84 dénonce depuis plusieurs années : toutes les installations nucléaires de Provence représentent une menace permanente pour nos territoires et la population. Le Président de l’ASN comme le Directeur de l’IRSN affirment qu’on ne peut plus exclure un accident nucléaire majeur en France.

Le bilan des inspections ciblées menées en 2011 sur les installations nucléaires françaises et notamment de Provence après l’accident de Fukushima est catastrophique. Toutes les installations nucléaires civiles (et militaires) représentent une menace pour la population et les territoires.

Au Tricastin, le couperet tombe que ce soit pour les 4 réacteurs nucléaires ou les autres installations du cycle nucléaire et chimique d’enrichissement de l’uranium ou le stockage des déchets : rien ne résistera à une inondation ou à un tremblement de terre.

Pas d’équipement adapté aux risques, pas d’organisation adéquate, des installations vétustes, un Plan d’Urgence saugrenu, du bricolage à tous les étages, pas de coordination entre les différents exploitants, le système « D » promu au rang de conduite exemplaire, absence de vérification exhaustive, .

Et un coût pharamineux de plusieurs centaines de millions d’Euros pour tenter d’hypothétiques travaux de protection qui propulseraient le kilowatt/heure nucléaire à un prix délirant pour le consommateur. Sur l’ensemble du parc nucléaire français les travaux pourraient avoisiner plusieurs dizaines de milliards d’euros! Sans parler du fardeau financier complémentaire du traitement des déchets estimés à 1 milliard d’euros la tonne!

Quelques exemples sur les 524 pages du rapport officiel (disponible ici) :

. en cas d’inondation, Tricastin ne dispose plus d’aucun moyen de pompage par ce qu’il réalise tous ses essais le même jour à l’extérieur du site,

. un seul groupe électrogène pour alimenter les pompes éloignées des sources de courant existe et ne prend pas en compte le risque de perte des alimentations électriques externes en situation d’inondation,

. pas de prise en compte dans les procédures et l’organisation du risque d’isolement des installations qui ne pourraient plus être atteinte de l’extérieur pour des secours et besoins en matériels,

. les exercices de déploiement de protection et de lutte contre une inondation sont souvent réalisés de manière partielle sans test de fonctionnement réel,

. pour les test de mise en oeuvre des moyens mobiles de pompage « le plan de mise en place des batardeaux n’est pas ergonomique, que les batardeaux sont identifiés de manière confuse, que la note de mise en place des protections mobiles n’est pas exhaustive et que les joints d’étanchéité utilisés ne sont pas de bonne qualité»,

. aucune justification pour le repérage et le positionnement des capteurs,

. l’accéléromètre situé en champ libre est paramétré de telle sorte que des accélérations inférieures à 0,25 g peuvent ne pas déclencher l’alarme en salle de commande. Or, l’accéléromètre en champ libre constitue la référence des mouvements du sol, indépendamment de l’influence des bâtis du site

. des problèmes de corrosion notamment sur des aéroréfrigérants de groupes électrogènes ou certaines vannes du système d’extinction en cas d’incendie,

. les documents nécessaires à la conduite en situation accidentelle ou en accident grave (AG) n’intégrent pas les instructions temporaires de sûretés locales et nationales,

. doute sur la capacité d’intervention d’un sous-traitant pour modifier le contrôle des commandes d’un ascenseur permettant la manutention d’une pompe en cas de situation accidentelle,

. en cas d’accident nucléaire,  confusion dans les procédures locales entre le délai et la durée de mise en oeuvre du matériel,

etc …

A Marcoule et à Cadarache le bilan n’est pas mieux.

Le Collectif antinucléaire de Vaucluse – CAN84 appelle la population à se mobiliser pour se débarrasser immédiatement de l’ombre sordide et diabolique de la destruction atomique et exiger la fermeture immédiate des 4 réacteurs nucléaires du Tricastin dont la moitié ne produit pas d’électricité pour la population et les entreprises.