Jacques-Charles Fombonne à la tête de la SPA de Paris

Ainsi, elle a réussi cette opération dont nous avons parlé il y a peu au moment de la démission de la responsable de la SPA (de Paris), la présentatrice Natacha Harry. C’est un haut responsable militaire, Jacques-Charles Fombonne, qui prend les commandes de cette importante structure de la protection animale, sans en avoir jamais fait partie.

C’est une solution purement pragmatique, sans aucun contenu, visant à « épurer » une structure entachée de très multiples scandales ces dernières années.

Sauf que cela ne marche nullement comme cela. Il ne suffit pas de nommer un soldat pour compenser les multiples problèmes internes à l’approche générale de la protection animale.

Il ne s’agit pas de « rétablir l’ordre » ou de surveiller administrativement les sphères pouvant céder à la corruption. Cela, c’est la réponse d’extrême-droite, la réponse du coup de force, la réponse qui vient a posteriori, sans établir la nature des problèmes.

Quelle est la nature de ces problèmes ? On peut en dresser la liste :

  • il y a une multitude de SPA (et les refuges en général), ce qui disperse les forces. C’est terriblement vrai pour les refuges, qui tiennent avec des bouts de ficelle, ce qui amène certaines personnes à être horrifié et à dénoncer… les refuges au lieu de mettre la main à la pâte !
  • l’État s’appuie systématiquement sur ces associations, sans n’apporter ni moyens ni reconnaissances. En clair, lorsqu’un animal est trouvé par la police, la gendarmerie ou les pompiers, une association locale est prévenue pour le prendre en charge. Il n’y a ni suivi ni soutiens financiers. Les associations doivent assumer ce que la société ne veut pas assumer elle-même, avec leurs propres moyens, un grand sens du sacrifice.
  • il n’y aucune démocratie dans les associations, et par contre un culte de l’ego pour la direction des associations, avec des individus se mettant sans cesse en avant, déformant la nature du projet. Cela ne concerne d’ailleurs pas que la protection animale, il n’y aucune différence d’approche dans la personnalisation entre la Fondation Brigitte Bardot ou 269. C’est la course à la photo, aux propos chocs, à la médiatisation, etc.
  • cette absence de démocratie va de paire avec la nullité du niveau de discussion, ce qui est amené par l’absence de perspective. La SPA, par exemple, n’a aucune ambition pour le futur, elle est une fin en soi, comme d’ailleurs la plupart des associations. Cela amène cette course à la participation aux procès pour toucher des fonds, ce qui irait si les associations n’étaient pas plusieurs à le faire en même temps, empêchant toute vue d’ensemble.
  • il y a beaucoup d’argent et sans morale la plus stricte, fondée sur le véganisme le plu intransigeant, les craquages par la corruption sont inévitables. Et encore, il ne faut pas seulement le véganisme, à notre sens, mais la culture vegan straighte edge, avec la morale de l’affrontement et la victoire totale comme objectif !

Finalement, d’ailleurs, c’est bien cela le problème. Ce qui manque, ce sont des activistes ayant la tête sur les épaules, ayant une bonne culture et une bonne capacité de problématiser, avec un objectif très clair en tête : la libération animale.

La libération animale a besoin de cadres. Ce qui perd la Cause, c’est d’un côté une fuite dans des actions épisodiques, un actionnisme qui épuise les gens (avec un turn-over immense, les gens ne restant pas et à chaque cycle tout recommence avec des gens s’imaginant découvrir quelque chose maintes fois déjà fait), et de l’autre une forme d’intellectualisme coupé de toute réalité.

Ce qui ramène au problème de fond, qui est que la base même de tout mouvement de libération animale doit être non pas l’obsession sur les animaux morts, mais la focalisation sur les animaux vivants. Et partant de là, tant que le véganisme n’aura pas comme fondement la participation concrète et générale aux refuges, il n’obtiendra pas de substance réelle.

« Il est navrant de constater que des universitaires dénigrent l’antispécisme de manière expéditive »

Une tribune a été publiée dans Le Monde, sous le sobre titre de « Il est navrant de constater que des universitaires dénigrent l’antispécisme de manière expéditive », et c‘est quelque chose qu’on attendait depuis longtemps.

Il est en effet d’une clarté totale sur le point de vue des Cahiers antispéciste, et donc également de L214. Il est dit de manière explicite :

  • que l’être humain ne serait pas un animal comme les autres (absurde ! qu’est-il alors?),
  • il n’en irait pas de l’amour des animaux et de la vie, mais d’une simple possibilité de ne pas faire du mal,
  • il ne faudrait pas considérer les espèces, mais seulement les individus,
  • il ne s’agirait pas de défendre la vie en général et d’ailleurs certains animaux n’éprouveraient aucune sensation !

Rien que ce dernier montre bien que ces gens sont des ennemis. Cela montre que nous avons parfaitement interprété la valeur de cette interprétation, il y a dix ans déjà… Et que heureusement il a été possible maintenir les principes essentiels de la libération animale face à cette vision individualiste anti-Nature !

Tribune. Le spécisme fait de plus en plus débat dans la société. Un spéciste peut estimer, par exemple, que le fait qu’un animal appartient à une espèce particulière peut justifier à lui seul qu’on puisse le tuer pour en consommer les chairs. En France, société spéciste, on mange ainsi du cochon, mais pas du chat et encore moins de l’humain.

Le mot « spécisme » a été inventé dans les années 1970 en analogie avec les termes racisme et sexisme. Un raciste ou un sexiste va en effet ne pas avoir la même considération morale envers des personnes en fonction de leur race (ou supposée race) ou de leur sexe. Ces trois idéologies participent donc de la même logique et fondent des rapports de domination, d’exclusion et de violence à l’encontre d’individus appartenant à des catégories dépréciées.

En revanche, pour l’antispécisme, l’espèce (à l’instar de la « race » et du sexe) ne peut constituer un critère pertinent de considération morale. Seul l’intérêt des individus est à prendre en compte, quelle que soit leur espèce.

Conséquemment, étant donné que l’on peut être en bonne santé sans consommer de produits d’origine animale et que les poissons, vaches, cochons ou poules ont un intérêt à la fois à ne pas souffrir et à ne pas se faire tuer, le mouvement antispéciste conteste la légitimité de l’élevage, de la pêche et des abattoirs.

Cette position bouscule bien sûr des traditions et des façons de penser millénaires. Elle remet aussi en cause le privilège que les humains s’arrogent de maltraiter les autres espèces selon leur bon plaisir. Qu’elle suscite des réactions de rejet n’est donc pas surprenant. Mais il est plus navrant de constater que des chercheurs la dénigrent de manière expéditive, comme en témoignent nombre d’interventions récentes en France.

Par exemple, dans un récent entretien, le philosophe Étienne Bimbenet récuse l’antispécisme parce que cette « idéologie » avancerait la « thèse […] contestable » selon laquelle « nous serions, [nous autres les] humains, des animaux comme les autres ». Ce qui conduit ce philosophe à parler des« outrances » de l’antispécisme et de son « aveuglement […] pernicieux [car] il se présente sous les traits d’un progressisme »tout en niant ce qui fait la spécificité humaine.

Or jamais l’antispécisme n’avance que les humains seraient des animaux comme les autres. Il soutient simplement que, d’un point de vue éthique, c’est la capacité, que possèdent les humains et beaucoup d’animaux, à ressentir des sensations et des émotions qui importe. Cela revient à reprendre le principe de justice selon lequel il faut traiter les cas similaires de manière similaire et donc à attribuer autant de considération à la souffrance d’une vache, d’un cochon ou d’une poule qu’à celle d’un humain.

Dans le même registre, l’anthropologue Jean-Pierre Digard a fraîchement écrit dans « Raisons et déraisons. Des revendications animalitaires. Essai de lecture anthropologique et politique », publié dans la revue Pouvoirs, que les antispécistes réclament « un traitement égal pour toutes les espèces ». À la suite de quoi, il peut ironiser que ce n’est pas « respecter tel ou tel animal que de le considérer et de le traiter pour ce qu’il n’est pas ».

Pourtant, toute personne qui prend la peine d’étudier un minimum l’antispécisme en se tournant vers le livre du philosophe australien Peter Singer, La Libération animale (Payot, 2012), qui a popularisé cette notion, peut lire que « l’égalité de considération morale » ne signifie pas « l’égalité ou l’identité de traitement ». Si le mouvement antispéciste estime en effet qu’il faut attribuer autant de considération à la souffrance des animaux sensibles qu’à celle des humains, il estime tout aussi important de les traiter différemment en fonction de leurs intérêts et capacités. La distinction est d’ailleurs explicitée dans toutes les présentations de l’antispécisme.

Enfin, dans sa récente tribune au Monde« L’argumentation biologique soutenant l’antispécisme est erronée », le biologiste Christophe Robaglia soutient que, selon l’antispécisme, « plus les organismes sont proches de l’homme, plus ils sont susceptibles d’éprouver une souffrance similaire à la sienne, qu’il faut éviter de leur infliger ». Il en déduit que l’antispécisme réintroduit, à l’encontre des enseignements de la biologie moderne, « une hiérarchie dans le monde vivant où les plus dignes d’attention sont évolutivement proches de l’homme, plaçant implicitement celui-ci au sommet de l’arbre du vivant ».

On ne peut pas plus se tromper sur l’antispécisme où il n’est jamais question de privilégier une proximité avec les humains. La souffrance d’un poisson, d’une poule ou d’un cochon compte autant que celle d’un chimpanzé. En outre, il est faux de dire que les organismes sont d’autant plus sensibles à la douleur qu’ils nous sont proches. Par exemple, les tuniciers sont plus proches phylogénétiquement des humains que les abeilles ; ils ne sont pourtant pas sensibles, tandis que les abeilles le sont.

On pourrait ainsi continuer longtemps à citer les erreurs des universitaires français sur l’antispécisme. S’il arrive à tout le monde de se tromper, il est plus problématique de constater à quel point ces chercheurs sont très mal informés sur cette philosophie qu’ils dénigrent. Ils ne lisent pas la littérature spécialisée sur le sujet, ne répondent pas aux critiques qui leur sont adressées et délaissent le dialogue avec les antispécistes.

C’est probablement parce que, pressentant que l’antispécisme conteste leurs privilèges d’humains, maîtres et possesseurs des autres animaux, ils sont pris de panique et réagissent avant même d’avoir mûrement réfléchi à la question. Hélas, cette attitude ne permet pas la mise en place d’un véritable débat sociétal, trop longtemps différé, sur le spécisme…

Les auteurs de cette tribune sont : Yves Bonnardel, cofondateur des « Cahiers antispécistes », Thomas Lepeltier, chercheur indépendant et membre associé au centre d’éthique animale d’Oxford, et Pierre Sigler,rédacteur aux « Cahiers antispécistes » et chargé de recherches documentaires pour l’association suisse « Pour l’égalité animale ». Ils ont publié « La Révolution antispéciste » (PUF, 360 pages, 17 euros).

Collectif

Le 11 juillet 2018

Le cynisme du lobby des alcooliers

Voici une tribune très importante, dénonçant le lobby de l’alcool. Elle a été publié dans Le Monde en mode payant ! Quelle honte et quelle soumission justement au lobby de l’alcool !

Quel dommage également que les signataires ne saisissent pas qu’il soit nécessaire de partir en guerre contre l’alcool en général pour pouvoir avancer.

 

Afin d’étouffer le scandale du conflit d’intérêts d’Audrey ­Bourolleau, la conseillère agriculture de l’Elysée, et ancienne lobbyiste en chef du monde viticole, conflit démontré rigoureusement par Mediapart le 27 juin, le lobby alcoolier prétend participer à la prévention en santé en publiant une « contribution ».

Avec pour seul objectif de créer un nuage de fumée, et d’empêcher toute politique de prévention efficace alors que le ­niveau de consommation d’alcool dans notre pays est un des plus élevés au monde avec 11,6 litres d’équivalent ­alcool pur par habitant en 2016 (davantage désormais que la Russie).

Plus qu’une contribution, c’est une ­offensive en règle que le lobby alcoolier a engagée.

Alors que les agences sanitaires (Santé publique France et l’Institut national du cancer) ont publié en mai 2017 leur expertise sur les mesures à prendre pour réduire les dommages liés à la consommation d’alcool, alors que les différents experts ou leaders d’opinion en santé publique et en addictologie ont fait publiquement des ­propositions pour mener enfin une ­politique énergique face à l’hécatombe (135 morts par jour dus à l’alcool), alors que toutes les autorités sanitaires internationales rappellent que l’alcool est, juste après le tabac, la deuxième cause de mortalité évitable, le lobby alcoolier met en scène sa désinvolture dans une « contribution » où il propose essentiellement de se charger de la politique de santé pourvu qu’il n’ait aucune ­contrainte, aucune obligation et aucun objectif de résultat.

Son discours est d’une simplicité angélique : « Laissez-nous faire ! Croyez-nous sur parole ! ­Dormez braves gens ! Faites confiance à notre sens des responsabilités ! »

LE LOBBY ALCOOLIER PASSE À UNE ÉTAPE ET À UNE VITESSE SUPÉRIEURES : DÉMONTRER L’INUTILITÉ DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ EN DICTANT LUI-MÊME SA LOI

La conception de la responsabilité ­sociale de ce lobby est visible tous les jours dans la création de boissons ­alcooliques sucrées pour la jeunesse afin de les inciter à entrer le plus tôt possible dans la consommation d’alcool, dans le matraquage publicitaire autour des établissements scolaires, dans les opérations marketing à prix cassés, dans les manœuvres incessantes pour réintroduire la consommation d’alcool dans toutes les enceintes sportives.

Après avoir systématiquement rogné la grande loi de santé publique de 1991, promulguée pour protéger la jeunesse des méfaits de l’alcool et du tabac (loi Evin), le lobby alcoolier passe à une étape et à une vitesse supérieures : ­démontrer l’inutilité du ministère de la santé en dictant lui-même sa loi.

Il va jusqu’à faire des recommandations pour la pratique des professionnels de santé dans le repérage précoce.

On peut aussi écarquiller les yeux ­devant sa pingrerie. Il essaie de faire passer un financement hypothétique de la prévention de 5 millions d’euros pour un apport décisif alors que les chiffres d’affaires cumulés de la filière se comptent en milliards.

Il prétend bien entendu en garder le contrôle total pour éviter que les acteurs de santé publique s’en mêlent. Rappelons que le fonds ­tabac est de 100 millions d’euros, ce qui donne la mesure du minuscule effort que les alcooliers accepteraient de faire, et encore sous la condition qu’on passe sous leurs fourches caudines.

Ce cynisme envers les acteurs de santé ne serait qu’anecdote s’il ne révélait le mépris envers les malades et leurs souffrances, ainsi que la négation des travaux des experts du monde entier sur le risque de l’alcool et les moyens efficaces d’y porter remède.

Enfin, le lobby alcoolier affiche avec une arrogance rare son complet dédain de l’opinion publique, dont un récent sondage de la Ligue contre le cancer a ­révélé qu’elle n’était pas dupe (77 % des Français considèrent que les pouvoirs publics subissent la loi des ­alcooliers), et qu’elle demande une politique concrète et efficace (70 % souhaitent une interdiction totale de la publicité pour les ­alcools, et 80 % une information plus claire sur les risques).

Nous, professionnels de santé, ­experts, militants associatifs, citoyens demandons instamment que le ministère de la santé ne soit pas évincé de l’élaboration de la politique de prévention du risque alcool ; que la politique de prévention s’inscrive dans le cadre de l’avis des experts de Santé publique France et de l’Institut national du cancer ; que des mesures efficaces soient prises pour faire baisser le très haut ­niveau de consommation d’alcool dans notre pays, en interdisant le marketing à destination de la jeunesse, en régulant davantage la publicité, en appliquant strictement l’interdiction du sponsoring des événements sportifs par les ­alcooliers ; qu’un fonds « prévention ­alcool » digne de ce nom et à hauteur des enjeux soit créé, bénéficie de la même dotation que le fonds tabac (100 millions d’euros) et soit sous la responsabilité du ministère de la santé ; qu’il soit mis fin à la situation flagrante de conflit d’intérêts qui règne à l’Elysée.

Les acteurs de santé avaient unanimement salué la nomination d’Agnès Buzyn en raison de son engagement et de ses prises de position pendant la mandature précédente. Nous lui ­demandons de s’exprimer à nouveau fortement et fermement, et pas seulement sur la taille du pictogramme destiné aux femmes enceintes.

Face au cynisme d’un lobby qui ne cherche qu’à préserver ses propres intérêts, quelles qu’en soient les conséquences, il est temps que la rigueur scientifique, le courage politique et l’éthique ­reprennent la main.

Les signataires : Bernard Basset,médecin de santé ­publique, vice-président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) ; Amine Benyamina, professeur de psychiatrie et d’addictologie, université Paris-XI ; ­Gérard Dubois, professeur de santé ­publique, Académie de médecine ; Irène Frachon, pneumologue, Brest ; Serge Hercberg, professeur de nutrition, université Paris-XIII ; Catherine Hill, épidémiologiste ; Albert Hirsch, professeur de pneumologie, université Paris-VII, administrateur de la Ligue nationale contre le cancer (LNCC) ; Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie, ­université Paris-XI, président du Fonds action addiction ; Nicolas Simon, professeur de médecine, Aix-Marseille université, président de l’Association ­nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa).

Collectif

Le 10 juillet 2018

« Cannabis thérapeutique : «Allons plus vite, madame la ministre !» »

Les partisans du cannabis savent que la société a décidé de calmer leurs ardeurs ; l’offensive est d’autant plus grande en faveur du cannabis thérapeutique, qui se voit attribuer des valeurs miraculeuses, comme ici dans cette tribune publiée dans Le Parisien.

L’opération serait presque crédible, s’il n’y avait pas cet argument massue de la filière économique prometteuse, qui montre qu’en arrière-plan il y a l’idée de légaliser le cannabis en tant que tel…

Eric CORREIA, président PS de l’agglomération du Grand Guéret, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Rachid TEMAL, sénateur PS du Val-d’Oise, vice-président du groupe socialiste et républicain ; Sonia KRIMI, députée LREM de la Manche ; Jean-Baptiste MOREAU, député LREM de la Creuse ; Roland RIES, maire PS de Strasbourg ; Eric PIOLLE, maire EELV de Grenoble ; Daniel VAILLANT, ancien ministre, conseiller municipal PS de Paris XVIIIe ; François VINCENT, professeur de pneumologie au CHU de Limoges, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Amine BENYAMINA, psychiatre, professeur des universités, chef de service addictologie hôpital Paul-Brousse Villejuif ; William LOWENSTEIN, spécialiste en médecine interne, addictologue ; Gaspard KOENIG, professeur de philosophie, écrivain, président de Génération libre ; Fabienne CABY, médecin, Inserm Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, unité VIH, centre hospitalier Victor-Dupouy, Argenteuil ; Marlène AMILHAUD, médecin addictologue, hôpital de Guéret ; Stéphane DELPEYRAT-VINCENT, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, président du groupe Generation·s ; Alexandre FELTZ, médecin, adjoint au maire de Strasbourg ; Florent BOUDIE, député LREM de Gironde, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Isabelle BOUDINEAU, vice-présidente du conseil régional Nouvelle-Aquitaine ; Nathalie DELCOUDERC-JUILLARD, maire PS de Bort-les-Orgues, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine ; Françoise JEANSON, médecin, conseillère régionale PS de Nouvelle-Aquitaine ; Jean-Louis PAGÈS, éditeur, conseiller régional EELV de Nouvelle-Aquitaine ; Benjamin DELRIEU, conseiller régional PS de Nouvelle-Aquitaine ; Pierre JOUVET, président PS de la communauté de communes Porte DrômArdèche ; Jacques BOUTAULT, maire EELV du IIe arrondissement de Paris ; Bruno BOUTLEUX, directeur général de l’Adami, président d’Alca Nouvelle-Aquitaine ; David ANGEVIN, écrivain ; Olivier Bertrand, médecin généraliste, addictologue ; Jean-Paul Besset, ancien député européen.

Produire du cannabis pour un usage thérapeutique en France n’est plus une option mais une nécessité. Comment ne pas déplorer le statu quo national sur cette question de santé publique ? Pourquoi maintenir le sceau de l’interdit et l’arsenal législatif et réglementaire qui l’accompagne à l’égard de plus de 300 000 patients français qui pourraient apaiser leur souffrance autrement ?

Trente-trois pays ont légalisé partiellement ou totalement le cannabis à usage thérapeutique. Parmi eux, quatorze Etats d’Amérique du Nord, Israël, le Portugal, l’Italie, la Roumanie, l’Espagne, la Pologne, le Royaume-Uni, l’Autriche, la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas, l’Irlande, la Suisse, l’Allemagne, la Thaïlande et très prochainement le Canada ont entendu les souffrances de millions de malades qui sont désormais apaisés sereinement, en toute légalité.

Pourquoi une minorité de réfractaires persistent-ils à considérer l’usage du produit comme dangereux, en le réduisant à la catégorie des substances prohibées ? Puisent-ils leur opposition dans l’observation concrète d’une patientèle utilisatrice où subissent-ils les affres d’influences spéculatives ?

La question ainsi posée se heurte désormais au rapport très complet des effets du cannabis sur la santé que les académies américaines des sciences, d’ingénierie et de médecine ont publié en 2017.

Des certitudes et preuves substantielles y sont révélées. Elles confirment l’efficacité du produit dans la gestion de la douleur chronique, les troubles physiques provoqués par les chimiothérapies et les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaques.

Sans pour autant s’opposer à la pharmacopée française usuelle qui repose sur différentes classes médicamenteuses dont les opiacées et ses dérivés tels que la morphine, le Tramadol, l’Efferalgan codéiné, l’Oxycontin, etc., utilisés pour le traitement de la douleur, il s’agit d’autoriser l’usage d’un produit alternatif, dont le mode d’action et le mode d’administration tel que la vaporisation n’entraînent quasiment aucun effet secondaire.

Combien de temps la France va-t-elle persister à cultiver son retard ? Le 24 mai 2018, Mme Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a déclaré vouloir ouvrir le débat national sur le cannabis à usage thérapeutique qu’elle souhaite enrichi d’études approfondies, précisant le retard évident que la France avait pris sur cette opportunité.

« Il n’y a aucune raison d’exclure, sous prétexte que c’est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes », a-t-elle ajouté… Il y a assurément matière à distinguer les molécules de la plante en faisant preuve de pédagogie auprès du public et des élus.

Certains d’entre eux se contentent encore d’observer le cannabis sous le prisme de ses effets récréatifs et de l’économie délictuelle qu’il génère. Selon la récente enquête de l’Ifop (pour Terra Nova – EchoCitoyen, publiée le 11 juin 2018)*, 82 % des sondés sont favorables à l’usage du cannabis sur prescription médicale, 73 % sont convaincus du devoir de l’Etat dans le financement de la recherche sur les usages thérapeutiques du cannabis, et 62 % considèrent que le cannabis médical doit être enfin accessible sous toutes ses formes voire même remboursable par la Sécurité sociale.

Cette enquête souligne le retard pris par la France et démontre l’urgence de mettre un terme à la culture du tabou sur le cannabis. L’efficacité thérapeutique d’une de ses molécules (le CBD) est désormais avérée et pleinement exploitée hors de nos frontières.

Par ailleurs, et d’un point de vue social et économique, les pays ayant légiféré et encadré la production de cannabis thérapeutique constatent la création d’emplois directs et induits, preuve de l’émergence d’une filière économique prometteuse.

Persister à entretenir le flou juridique sur le CBD contenu dans la plante, molécule médicinale et non psychotrope du cannabis, entretien une ambiguïté favorable à l’émergence de commerces opportuns qui jouent sur la crédulité d’un public en attente d’une réglementation claire, favorable à leur usage médical et médicinal.

Les producteurs de chanvre et/ou les agriculteurs qui souhaitent diversifier leur culture déplorent quant à eux ce déficit persistant de réglementation qui les exposerait comme de potentiels justiciables pour trafic de stupéfiants…

Dans l’intérêt général, la situation doit évoluer par des directives clarifiées. Allons plus vite, madame la ministre !

Avec le plan particulier de dynamisation du département de la Creuse décrété par le président , saisissez l’occasion d’instaurer la réglementation d’une filière économique florissante pour un territoire qui en a fort besoin.

Solidaires, nous soutenons la démarche des élus creusois qui revendiquent l’octroi des autorisations nécessaires à expérimenter la production et la transformation d’un cannabis cultivé, conditionné et commercialisé localement, exclusivement à des fins thérapeutiques. Tous les acteurs de la filière sont prêts et attendent du gouvernement un acte fort pour avancer et réguler cette nouvelle activité.

* Sondage réalisé sur un panel de 2 016 personnes âgées de 18 ans et plus, suivant la méthode des quotas

Action de l’ALF à Vaugneray en Auvergne-Rhône-Alpes

L’ALF a mené une action à Vaugneray, dans  le département du Rhône, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Cinq miradors ont été détruits, les morceaux de bois éparpillés, tandis qu’a été tagué la cabane de la société de chasse de Vaugneray, avec notamment « ALF » et « Chasseurs sadiques ».

Ce qui amène le média mlyon à se demander avec subtilité :

S’il est difficile d’attribuer avec certitude ces agissements, il se pourrait bien que le groupe d’activistes ALF en soit à l’origine.

On remarquera, dans Le progrès, cette remarque intéressante également :

« Le poste de tir, surélevé, permet que les balles soient fichantes, évitant ainsi les accidents », précise le secrétaire de la société Damien R. Plainte a été déposée auprès de la gendarmerie de Vaugneray.

Louis Aliot et le front réactionnaire contre la cause animale

L’action antifasciste de Haute-Savoie a pris position et analysé l’appel de Louis Aliot, du Rassemblement National (ex-Front National), à « Combattre les dangers du véganisme et de l’antispécisme ». Une mise en perspective qui vaut un coup d’oeil approfondi!

Louis Aliot et le front réactionnaire contre la cause animale

Alors que des activistes se qualifiant d’ antispécistes ont vandalisés, de ci, de là, des boucheries et des poissonneries, une vague de répression médiatique et politique se met en place. Peu étonnant mais l’extrême droite dans sa principale incarnation institutionnelle (Rassemblement National – ex FN) prend spontanément la défense des intérets de la viande.

En effet, ce mardi 3 juillet, Louis Aliot, vice président du Rassemblement National (RN), a soulevé la question du militantisme végan à l’attention du ministère de l’intérieur. Cette intervention écrite relève à la fois d’une méconnaissance volontaire du mouvement de libération animale, d’une hypocrisie terrifiante et d’une construction d’un vaste front réactionnaire.

Un parallèle qui relativise la Shoah

En tant que groupe antifasciste qui a à cœur la cause animale c’est le parallèle honteux qui vise à mettre côte à côte le pogrom juif durant la Nuit de Cristal (1938) et l’action directe contre les boucheries de quelques militants « antispécistes » qui nous interpelle. Voici ce que dit Louis Aliot dans son intervention :

« Des devantures de boucheries ont été recouvertes d’inscriptions semblables à celles qu’on pouvait trouver sur les magasins appartenant aux juifs allemands lors de la Nuit de Cristal, visant à effrayer les artisans pour qu’ils cessent leurs activités professionnelles. »

En plus d’ignorer que la Nuit de Cristal était organisée par un régime politique (le IIIe Reich) et une idéoloigie (racisme biologique) et non le fait d’individus plus ou moins autonomes, la comparaison est scandaleuse car elle relativise la violence antisémite dans l’Allemagne des années 1930.

La nuit de Cristal se produit en 1938, soit 5 ans après l’arrivé des nazis au pouvoir et après l’ouverture de nombreux camps de concentration.

Pendant cette nuit de terreur collective, ce sont 200 lieux de culte juifs saccagés, 7 500 magasins juifs vandalisés, une centaine de juifs assassinés, 30 000 déportés dans les camps de concentration dans une seule optique : terroriser une population du fait de ses origines ethno-culturelles. En tout, ce sont 2 000 à 2 500 personnes qui trouvent la mort dans la nuit ou des suites de cette rafle raciste d’Etat.

Quel est donc le rapport avec le saccage, par quelques militants, de boucheries qui sont ciblées non pas pour l’origine de leurs propriétaires mais pour l’idéologie sur lesquelles elles sont fondées (le « spécisme ») ? Il n’y en a pas, bien évidemment.

C’est là un procédé politique des plus infâmes visant à mettre sur le même plan un engagement qui, si l’on peut le contester, chercher à protester contre la violence envers les animaux, et un régime politique qui s’est construit sur l’exclusion et le massacre d’ennemis qualifiés de « sous-races » ou de « races à élminées ».

En fait, ce parallèle est encore la preuve du manque de considération pour la dignité humaine qu’incarne le Rassemblement National. Il révèle la pourriture intrinsèque d’un parti qui utilise un des plus grands massacres industriels racistes des temps modernes pour fortifier son démagogie nationaliste.

Evidemment, le R.N ne peut pas réellement comprendre le drame de la Shoah puisqu’il est lui-même fondé sur une matrice antisémite, celui de la défense de la nation contre le « mondialisme », nouvelle incarnation masquée de la « juiverie internationale ».

L’extrême-droite française a également comme nature politique le révisionnisme, le négationnisme, et dans un style plus soft le fait de relativiser la Shoah (la défense de la soit-disante liberté d’expression contre la loi Gayssot en étant un des symboles les plus explicites).

En réalité, une des critiques radicales de la Libération animale est justement de dire que si les animaux n’étaient eux-mêmes pas considérés comme des marchandises que l’on peut détruire de manière industrielle, alors toute génocide envers une population humaine réduite à une marchandise serait impossible.

Une des sources historiques du mouvement de la libération animale, auxquelles Louis Aliot fait (mal) allusion avec Peter Singer, reposent en grande partie sur une critique de la Shoah comme système de mise à mort industrielle. C’est le cas, par-exemple, du très connu Charles Patterson et son livre « Un eternel tremblinka » qui a trouvé échos dans une partie de la population juive avec l’appel à la compassion pour toute forme de vie.

Que représente la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) ?

A la fin de son texte, Louis Aliot cite le président de la CFBCT pour appuyer ses propos. Il est clair qu’il soutient leur dénonciation de « l’idéologie végane » et s’affirme comme avançant à leur côté.

Cela montre encore une fois que l’extrême-droite, tout en ayant l’air de prendre la défense des petits commerçants, agit dans les intérêts des grands monopoles capitalistes. Dans le cas présent, celui de la viande, car la CFBCT n’est autre que l’organe de communication de la filière viande, regroupée en différentes filières spécifiques.

Ils ont soutenu, par exemple, la modernisation de la communication de la filière porcines à travers le site leporc.com et orchestrent la valorisation de la viande dans les commerces.

C’est donc une pièce maîtresse du secteur capitaliste de la viande, avec en arrière-plan la défense ouverte des monopoles dans une optique de Front réactionnaire, avec la répression des « antispécistes » comme gage d’unification politique.

A quoi peut-on mesurer cette « coalition » réactionnaire ?

Le véganisme, c’est s’écarter moralement du mode de production capitaliste qui consiste à considérer, de manière individualiste, la vie comme une marchandise.

Dans la question animale, il y a donc aussi celle de la reconnaissance de la vie, une lutte des classes pour la défense de la planète en général.

C’est en effet une question cruciale à laquelle la société humaine va devoir répondre rapidement, mais comme l’extrême-droite nie l’écocide elle ne peut pas aller dans ce sens là. Si elle nie l’écocide c’est justement parce que ses intérêts résident nulle part d’autre que dans ceux de ceux qui  détruisent la planète.

Contre d’autres formes de lutte pour les animaux, c’est le même genre de réaction drastique des exploitants d’animaux qui a lieu, avec notamment l’interpellation de l’Etat pour demander une protection.

C’est, par exemple, le cas dans la défense de la chasse à courre avec l’obtention du soutien de personnalités conservatrices dans l’État pour organiser une vaste répression physique et morale de la population mobilisée contre une pratique héritée de la vieille aristocratie…

L’intervention de Louis Aliot n’est donc pas une intervention faite au hasard car elle est l’expression d’une structuration politique de la bourgeoisie réactionnaire autour des éléments capitalistes de la viande, avec la volonté de renforcer l’hégémonie nationaliste dans les campagnes.

Si elle se veut populaire, la lutte antifasciste doit prendre au sérieux ces nouveaux éléments du Front réactionnnaire !

Le Figaro Magazine contre les végans

Après l’exemple hier avec l’ex-Front National de la parole déchaînée de la France profonde, voici un autre exemple, encore une fois de taille, avec l’éditorial du Figaro Magazine de ce week-end.

Ecrit par son directeur de rédaction, Guillaume Roquette, il vise évidemment à éduquer. Si Le Figaro tape relativement large, son magazine vise plus directement les familles de la bourgeoisie conservatrice, le coeur de la droite.

En ce sens, ce petit texte est un cas d’école :

  • il contient un appel à une idéologie identitaire, préfigurant l’alliance droite – extrême-droite sur ce thème ;
  • il y a une petite allusion catholique, discrète mais efficace ;
  • il généralise la question aux chasseurs, avec en arrière-plan bien entendu la question de la chasse à cour, contre laquelle un mouvement de très grande pertinence s’est levé en Picardie et se généralise ;
  • il souligne l’arrière-plan « totalitaire » du véganisme, qui sous-tend forcément l’universalisme et donc la négation du libéralisme ;
  • il tacle habilement les libéraux-libertaires et la théorie du genre, alors que les conservateurs n’en sont que le miroir.

Ce texte a ainsi un très haut niveau idéologique, chaque phrase est parfaitement soupesée, il est techniquement d’une très grande valeur. Toute personne désireuse de saisir les enjeux du moment doit se confronter sérieusement à ce document historique, confirmant qu’il y a bien une remise en place de la question animale à l’échelle de la société toute entière, dans le sens du reflux et de l’isolement.

ÉDITORIAL

pour l’amour de l’entrecôte

Ne laissons pas les végans imposer leur façon de vivre

GUILLAME ROQUETTE

Le malheureux boucher dormait au-dessus de sa boutique, à Jouy-en-Josas. Quand l’alarme s’est déclenchée, dans la nuit de ­dimanche à lundi dernier, il était trop tard. Sa vitrine était en miettes et ­maculée d’un tag bombé à la hâte : « Stop spécisme ».

Depuis quelques mois, des dizaines de boucheries-charcuteries et autres commerces de bouche sont ­victimes des mêmes dégradations, commises par des ­militants qui se revendiquent, selon leur degré d’extrémisme, ­végans, animalistes ou antispécistes.

En partant d’une idée estimable, le respect dû aux animaux, ces écolo­gistes d’un nouveau genre ont élaboré une idéologie ­inquiétante en allant jusqu’à prétendre (c’est la définition de l’antispécisme) qu’un agneau de lait a la même valeur qu’un être humain.

Avant d’aller plus loin, précisons que chacun a naturellement le droit d’être végétarien, même si la vie doit être bien triste quand elle s’interdit à tout jamais le bonheur d’un gigot de sept heures ou d’une truite aux amandes.

De même, il est parfaitement légitime de souhaiter que la filière de l’élevage traite convenablement les bêtes promises à la consommation.

Mais les forcenés de la cause animale ne se contentent pas de cette juste ambition, ils veulent interdire à quiconque non seulement de manger de la viande ou du poisson, mais aussi de chasser, voire de monter à cheval ou simplement de porter des chaussures en cuir !

Au nom du respect des droits de la bête.

C’est un trait de notre époque : quiconque est animé d’une conviction se fait désormais un devoir de l’ériger en norme pour essayer de l’imposer à la société tout ­entière.

Grâce à une force de frappe inédite, celle des ­réseaux ­sociaux, et le recours plus ou moins avoué à la violence, une minorité d’activistes végans entend donc dicter sa loi à tous les braves gens qui voudraient juste continuer à ­vivre comme ils l’entendent.

Les bouchers (sauf ceux qui sont halal, curieusement épargnés malgré la brutalité des règles de l’abattage rituel), ­auxquels on pourrait ajouter les chasseurs, sont aujourd’hui leurs cibles prioritaires. Mais, si la force ­publique ne ramène pas ces agités à la ­raison, ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin.

D’autant que leur militantisme n’est pas la manifestation d’un mouvement isolé. A y regarder d’un peu près, l’antispécisme n’est qu’une des innombrables déclinaisons du politiquement correct contemporain.

C’est en effet la même idéologie qui veut nous contraindre d’adopter une nouvelle façon de manger, de boire, d’écrire ou d’aimer. L’objectif est toujours le même : abolir nos ­modes de vie pour créer un nouveau monde, sans ­mémoire, sans traditions et sans culture.

Bref, sans ­identité.

Ce n’est évidemment pas très réjouissant mais, grâce au Ciel, rien ne nous force à baisser la tête pour nous ­soumettre à tous ces diktats.

De même qu’il est ­permis de s’opposer sans complexe à l’écriture inclusive et à la théorie du genre, on a encore la liberté de se faire griller une belle entrecôte. Résister à l’oppression est parfois un plaisir.

« Combattre les dangers du véganisme et de l’antispécisme »

Voici un excellent exemple illustrant ce que nous disions hier sur la réaction épidermique de la France profonde et le fait que la vague végane, telle qu’elle a existé jusqu’à présent, se heurte à une frontière.

Il s’agit d’un document officiel du Rassemblent National (le nouveau nom du Front National), écrit par son vice-président, et intitulé pas moins que :

« Combattre les dangers du véganisme et de l’antispécisme »

Et, quand on le lit, on voit que les fachos comprennent bien mieux le véganisme que les végans eux-mêmes. Parce qu’ils sont contre et cernent les enjeux, l’arrière-plan, la signification de tout cela.

Pour les fachos, vegan = vegan straight edge = révolution totale = fin de l’individualisme = morale totale, universelle, indiscutable. Ils voient les choses comme nous, mais de manière inversée : c’est tout à fait logique.

Question écrite de Louis Aliot, Député des Pyrénées-Orientales

M. Louis Aliot attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, sur les agissements et les dangers posés par les « vegans » et l’idéologie antispéciste.

Le monde de l’antispécisme forme une nébuleuse mal connue d’individus radicalisés, sortes de néo-cathares pour lesquels l’homme est un assassin de masse, l’insémination artificielle un viol, et qui entendent interdire purement et simplement la consommation de viande animale, parfois même du poisson, des fruits de mer et des produits laitiers.

Leur doctrine est le « véganisme », ou autrement dit le « végétalisme intégral », un mode de vie consistant à ne consommer strictement aucun produit issu des animaux ou de l’exploitation des animaux.

Pour certains d’entre eux, la vie d’une fourmi est équivalente à tous points de vue à celle d’un être humain, et la loi devrait accorder à toutes les créatures vivantes les mêmes droits qu’aux hommes. Voilà qui rappelle les procès d’animaux du Moyen-Âge.

Théorisé dans les années 1970 par l’Australien Peter Singer, l’antispécisme est la suite de la lutte contre les « discriminations », cette fois-ci appliquée au domaine du vivant tout entier.

[LTD-note : c’est inexact, Peter Singer n’est nullement un « déconstructeur » comme peut l’être Gary Francione, mais un utilitariste, ce qui l’amène par exemple à pouvoir reconnaître la vivisection. Il raisonne en termes d’utilité pour le plus grand nombre, pas en termes de « déconstruction » comme les antispécistes ou bien – comme nous – de morale universelle.]

Évidemment, il s’agit d’une idéologie nihiliste, contenant en elle des ferments totalitaires et liberticides importants. Il ne faut donc pas s’étonner de découvrir que certains « vegans » tombent dans l’action terroriste ou paraterroriste pour imposer leur mode de vie à la population par la peur.

Plusieurs boucheries et charcuteries ont été les cibles d’attaques de « vegans », notamment lors des violences causées par les différents black blocs formés en marge des dernières manifestations.

Des devantures de boucheries ont été recouvertes d’inscriptions semblables à celles qu’on pouvait trouver sur les magasins appartenant aux juifs allemands lors de la Nuit de Cristal, visant à effrayer les artisans pour qu’ils cessent leurs activités professionnelles..

Dans les Hauts-de-France, sept boucheries ont été ainsi aspergées de faux sang en avril, une boucherie et une poissonnerie ont été vandalisées, leurs vitrines brisées et les façades taguées de l’inscription « stop au spécisme ».

On se souvient aussi de cette militante « vegan » qui s’était réjouie de la mort d’un boucher lors de l’attentat islamiste de Trèbes.

Dernièrement, le journaliste sportif Frédéric Hermel a été harcelé pour avoir posé avec une côte de bœuf sur Twitter. Les bouchers-charcutiers reçoivent en outre de multiples missives, lettres anonymes et autres mails les menaçant de mort ou de leur faire vivre l’enfer.

Harcelés, ils réclament aujourd’hui d’être protégés par la police et ont adressé une lettre ouverte au ministère de l’Intérieur, par la voix du président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT), Jean-François Guihard : « Les 18 000 artisans bouchers-charcutiers s’inquiètent des conséquences de la surmédiatisation du mode de vie végan (…) Une partie de la population (veut) imposer à l’immense majorité son mode de vie pour ne pas dire son idéologie ».

Connaît-on les réseaux et les groupuscules qui abritent ces individus violents ? Doit-on laisser la « mode végane » avoir pignon sur rue et séduire la jeunesse ? On le constate, les « végans » occupent de plus en plus l’espace médiatique.

Je demande enfin si des « végans » prêts à passer à l’acte sont surveillés par les services de renseignements.

Le véganisme à un tournant juste avant le reflux ?

La roue tourne et le véganisme ne peut pas être un hobby de centre-ville ; ce qu’il représente, c’est un affrontement généralisé entre l’ancien monde et le nouveau monde, un affrontement qui engage tous les aspects de la vie quotidienne, tous les aspects de la vie en général même, dans ce qu’on ressent, dans ce qu’on pense, dans ce qu’on fait.

Il y a eu les tentatives faites par des intellectuels pour relativiser cela, il y a eu les menteurs qui prétendaient qu’il y a le temps, il y en a d’autres qui ont capitulé, passant à autre chose, niant l’implacable vérité : les 30 prochaines années appartiennent à la bataille pour la planète.

Qui n’engage pas tout son être n’a pas compris les enjeux de notre époque ! Et le véganisme, dans sa forme français de ces dernières années, va mourir de ne pas être à la hauteur.

Faisons ici une hypothèse, avec quelque chose dont on va prendre conscience dans quelques mois seulement, ce qui sera l’occasion de faire un bilan : le véganisme connaît actuellement un tournant aboutissant à un retournement. Sa phase de croissance possible est atteinte, il ne peut plus dépasser le maximum atteint. Il ne peut même que refluer.

Et tout ce tournant tient à un rien : à quelques dégradations sur des boucheries. Regardons la nature assez triviale de ce tournant.

Alors qu’à Jouy-en-Josas, en Ile-de-France, une boucherie a été « vandalisée » ces derniers jours (avec écrit « stop spécisme »), un responsable de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs a été reçu avant-hier matin par un « conseiller police » du ministère de l’Intérieur.

Absolument rien n’a filtré de cet entretien. C’est extrêmement problématique, car une réflexion très grande doit être accordée à cet épisode. Il est évident que sur le plan des mentalités en France, ce petit épisode a joué un très grand rôle.

En effet, de très nombreux médias ont parlé de ces quelques actions de vandalisme, c’est devenu un réel sujet de société. Auparavant, ce que représentait le fait d’être vegan était connu de beaucoup de monde, désormais pratiquement toute la France le sait…. Et se positionne clairement contre.

Qu’on le veuille ou non, ces petites actions absolument sans envergure ont clairement provoqué une réaction médiatique en chaîne aboutissant à une expression générale du camp des réactionnaires, avec des réactions épidermiques de la part des beaufs.
En voici un exemple avec les « grandes gueules » de RMC.

 

Sur twitter ou facebook, ou dans les commentaires des multiples articles médiatiques, le ton est le même. Tant que c’était du vegan bobo c’était insignifiant, mais là oser toucher à la pacification des mœurs, aux « choix » individuels… c’était inacceptable. Le résultat est un véritable soulèvement en mode France profonde.

Ne pas considérer qu’il y a ici un tournant serait une énorme erreur. C’est une limite très claire qui a été posée aux vegans. Soit ils se résument à un positionnement individuel, soit ils seront dénoncés.

Il y a une frontière – celle de la vie quotidienne, des mœurs et des mentalités dans une société de consommation, la France profonde – infranchissable à moins d’assumer la révolution : la vague vegan vient de s’y heurter.

Car justement, il y a cette rencontre au ministère de l’intérieur, bien mystérieuse. Des médias l’ont mentionné avant qu’elle n’ait eu lieu, et la seule chose qu’on sache à ce sujet, c’est que les préfets auront des discussions avec les représentants des bouchers dans chaque département. L’expression employée par les bouchers pour désigner l’objectif est la suivante :

« éviter une propagation des violences »

En arrière-plan, il y a évidemment le spectre de l’ALF. Ce spectre est si présent d’ailleurs que du côté des associations comme L214 ou 269, le silence est complet. Il y a à la fois une appréhension et une réelle peur, car ces gens savent que l’ALF c’était, à son apogée dans les années 1980 en Angleterre, plusieurs dizaines d’actions par jour.

Tout cela doit être passé sous silence, donc le meilleur moyen, c’est de ne parler de rien, jamais. En pensant qu’après tout, sept boucheries dégradées et une poissonnerie aux vitrines brisées dans les Hauts-de-France, deux actions similaires à Angers et à Jouy-en-Josas, juste avant les vacances estivales, cela ne pèse pas lourd.

Ce qui est vrai. Sauf que – quoi qu’on pense des dégradations en mode « stop spécisme », s’appuyant donc sur cette notion de « spécisme » qui n’a selon nous pas de sens, car étant déconnectée de toute lecture historique de la réalité – la scène vegan devait connaître un saut qualitatif, que les dégradations ont posé la question de ce saut, et que dans tous les cas il ne peut pas être fait.

Évidemment, si l’on croit en L214 ou 269, si on croit que le véganisme est né il y a quelques années, alors on peut toujours s’imaginer que le saut va venir. Sauf que l’hypothèse faite ici tient la route, alors cela va être le reflux : le véganisme se fait remettre à sa place, dans la marginalité de la société de consommation.

Comme il n’y a pas de cadres vegans avec une orientation bien définie, mais seulement des engagements individuels aux contours indéfinis, ce reflux va être chaotique, renforçant la désorganisation de l’ensemble.

L’esprit de repli, de vécu individuel, va encore plus avoir la primauté, et même un statut de seule version du véganisme. C’est là où il faudra reposer des fondamentaux adéquats, pour un nouvel élan, cette fois bien meilleur !

Car l’époque porte le véganisme et la défense de la planète comme super-organisme où se développe la vie. Quiconque a une conscience sait que les trente prochaines années sont celles du tout pour le tout !

Une marche des fiertés version turbocapitalisme

« Refuser de manger de la viande, c’est aussi une manière de résister à la norme hété­rosexuelle. »

Voilà l’un des arguments mis en avant dans un article sur Slate.fr, preuve s’il en est qu’il y a bien une OPA du turbocapitalisme sur tout ce qui bouge.

On croit avoir affaire au progrès, à l’ouverture d’esprit, à la tolérance, on se retrouve avec l’ultra-libéralisme en étendard. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’assemblée nationale a pavoisé aux couleurs LGBTQ+, que la mairie de Paris a apporté tout son soutien et même un char, annonçant au passage que les couleurs arc-en-ciel resteront comme marquages au sol dans certaines rues.

Tout le gouvernement a d’ailleurs soutenu cette marche, alors que l’inter-LGBT a comme grande revendication la PMA pour toutes.

Maintenant, il n’y a pas 36 possibilités. Soit on est dans l’esprit des centre-villes et on trouve cela bien. Soit on oublie d’être idiot et on se doute que tout cela est au service du turbo-capitalisme, qui amène à la décadence toutes les valeurs pour mieux servir le marché.

Evidemment, cela veut dire se placer dans le camp des ouvriers, pas des intellectuels et des étudiants.

Et il est vrai qu’il est difficile de ne pas succomber à la naïveté, tellement le package est coloré. Car on dira à juste titre qu’il n’est pas important que certaines personnes soient gays ou lesbiennes, que cela ne dérange pas.

Mais c’est tout autre chose que toute la scène intellectuelle et sociale qui a utilisé les gays et les lesbiennes pour tout un discours sur le genre au service du refus de la Nature, du renforcement de la concurrence individuelle et de l’élargissement de la société de consommation.

Deux gays ou deux lesbiennes en couple, c’est autre chose socialement, culturellement, et aussi sur le plan de la nature, que des gens couchant avec n’importe qui, à plusieurs, célébrant la « backroom » où a lieu les orgies comme un modèle de libération.

Avec l’appui du gouvernement, de l’assemblée, des grandes entreprises…

Et c’est là une question fondamentale. On est pour le couple, ou on est contre. Et le turbocapitalisme n’a pas besoin du couple. Il a besoin d’individus.

LTD a d’ailleurs toujours rendu hystérique les étudiants utilisant les catégories intellectuelles de la théorie du genre. Comme nous défendons le couple, cela leur est en effet intolérable. Le couple serait, selon ces personnes, une forme réactionnaire, un poids, une absurdité.

Il y a même eu – il y a encore – des tentatives de récupérer le straight edge, en disant qu’il ne s’agit pas de ne pas coucher avec n’importe qui, mais de ne pas coucher avec n’importe qui sans sentiments, et que donc on peut coucher avec n’importe qui !

Rappelons ici quelle est la vision du monde totalement déglinguée de ces ultra-individualistes qui justifient tout et n’importe quoi, partant en guerre contre les sentiments et le couple comme construction, à grands coups de décadence et de relativisme.

Il ne faut pas non plus sous-estimer à quel point ces gens sont réactifs, profitant de  leur bagage intellectuel et de leurs moyens financiers. Citons de nouveau l’article de Slate mentionné plus haut.

 «Même les modes de cuisson sont genrés», reconnaît Julie Coumau, qui prépare une thèse à la Sorbonne sur la communauté végane parisienne.

Mais la question végane ne se limite pas à un régime alimentaire, il s’agit pour ses adeptes de repenser totalement notre rapport aux animaux.

«Les queers cherchent à abolir la binarité entre les genres. Les véganes, eux, cherchent à abolir la binarité entre humains et non humains. Dans les deux cas, il s’agit de combattre l’essentialisation.»

Eh bien, à LTD, nous sommes pour l’essentialisation et nous combattons sans pitié aucune les théories de la « déconstruction ».

Car il y a une essence humaine, définie par la Nature. Nous n’avons pas été dégénérés parle turbo-capitalisme. Nous n’avons rien à faire avec des décadents prétendant amener des droits quand leur seul rôle est d’élargir le capitalisme et de l’accélérer.

Le soutien unilatéral à la PMA le montre bien : ces gens rejettent totalement la Nature.

Pareillement, comme nous ne séparons pas le corps et l’esprit, cela leur apparaît comme de la « transphobie ». Ce qui est pour nous une mutilation de son corps est pour ces gens une libération, car il existerait des gens qui ne seraient pas dans le bon corps.

C’est une séparation du corps et de l’esprit digne du pire mysticisme, et tout cela pour justifier les « choix » individuels… le turbo-capitalisme.

On se souvient d’ailleurs de cet épisode où des antispécistes avaient réalisé un petit film à caractère pornographique, intitulé « Terre déviante », afin de dénoncer LTD. La haine de la Nature des Français cartésiens est sans limites…

Et comme en plus, nous sommes pour l’égalité hommes-femmes, mais dans un sens pratiquement matriarcal, mettant la femme au-dessus de l’homme de par son rapport à la vie, alors décidément LTD leur est intolérable.

Pour eux il n’y a pas non plus de femme, ni d’homme, et encore moins pourrait-il y avoir une planète comme supra-organisme. L’idée même de parler de Gaia les rend malades.

Nous ce qui nous rend malades, c’est de voir que ces étudiants donnent des ailes aux fachos. Car leur discours, qui est le même que celui du gouvernement comme on le voit, est intolérable et inacceptable pour l’écrasante majorité des gens.

Les gens ne sont pas prêts à considérer que la décadence soit la solution à tous les problèmes. Cela ne les empêche pas d’être corrompus par cette décadence. Cependant, en faire une identité, c’est autre chose.

C’est ce qu’il faut comprendre pour combattre la décadence… C’est cela, l’esprit vegan straight edge.

La Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteur sur les vegans

L’offensive des bouchers contre les vegans, en raison des dégradations récentes, est de plus en plus virulente. Est-elle surjouée, reflète-t-elle une hantise fondamentale ressortant à cette occasion ?

Il y a là un vrai sujet de réflexion. Et il y a matière à réfléchir. Jean-François Guihard, président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT), n’y va en effet pas de main-morte.

Voici les points les plus importants, avec des propos qu’il a tenus au Figaro. Notons que Le Figaro affirme qu’une centaine de boucheries ont été ciblées en une année. C’est évidemment n’importe quoi. Jean-François Guihard explique également de son côté qu’il y aurait 200 000 personnes véganes en France. Euh, comment dire…

Fantasme expression de panique, ou bien corporatisme surjoué?  En tout cas, et cela ne tient évidemment pas debout non plus, il y a l’accusation faite par Jean-François Guihard comme quoi les cassages des vitrines seraient en liaison directe avec la mort d’une personne, qui était bouchère, en raison d’un attentat islamiste. On se souvient qu’une personne lamentable s’était réjouie d’un tel meurtre.

Pour Jean-François Guihard, c’est le déclencheur : les vegans seraient en quelque sorte un prolongement de la barbarie islamiste.

Depuis l’attentat de Trèbes du 23 mars, et les propos inqualifiables d’une militante vegan suite à l’assassinat du boucher de Super U, les actes hostiles à notre égard sont montés en puissance. On assiste au caillassage de nos vitrines.

Le second point, c’est la mobilisation poujadiste, c’est-à-dire l’appel indirect à l’armement des petits commerçants et à l’auto-défense offensive. Et encore quand on dit indirect…

Le ton est clair, avec un sens de la tragédie : les vegans attaqueraient dans tout le pays, il en irait de vitrines plusieurs fois détruites (ce qui n’a jamais été le cas), il est parlé de vigiles qui mettraient une « raclée » (ce qui est totalement interdit bien entendu), etc. etc.

Nous représentons 18.000 points de vente et 80.000 emplois au total. Les vegans s’attaquent à nous car nous sommes partout sur le territoire et que grâce à nous, ils font leur promotion.

Ils ne vont pas s’attaquer à la grande distribution car les deux ou trois vigiles qui sont à l’entrée du magasin leur colleraient une raclée. Ils agissent à visage masqué la nuit. Ce sont des lâches.

(…)

À la suite à notre courrier envoyé au ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, nous allons être reçus par un de ses représentants mardi 3 juillet. On va lui demander l’arrêt de l’impunité pour ces associations vegans. Je ne les nommerai pas. Les services de l’État les connaissent bien.

Certaines d’entre elles, extrémistes, gravitent autour d’organisations qui ont pignon sur rue. Elles font le sale boulot à leur place.

On va demander aux représentants de l’État de leur faire un rappel à la loi et de prendre des sanctions. On préfère prévenir que guérir.

Quelqu’un qui s’est fait caillasser sa vitrine deux fois, la troisième il prendra les mesures nécessaires. Il peut y avoir alors des débordements.

Ma crainte c’est qu’il y ait un confrère qui pète les plombs. Beaucoup habitent sur place. Je ne voudrai pas qu’on en arrive là. Je suis optimiste de nature. J’ose espérer que les choses vont s’apaiser.

N’importe qui ayant un tant soit peu de politique sait bien que lorsqu’on dit, justement en politique, « Je ne voudrai pas qu’on en arrive là », cela veut dire : attention, sinon on se lâche, alors…

Tout cela est finalement bien étrange, quand on y pense. La libération animale est extrêmement faible en France. Les médias parlent du véganisme, mais cela a été happé par les bobos et l’esprit business. Les actions de L214 et 269 sont médiatiques et ne touchent nullement les gens.

Pourquoi les bouchers lancent-ils leur offensive ? Est-ce parallèle au combat des chasseurs contre le mouvement d’opposition à la chasse à courre, le seul réellement populaire ? Est-ce une peur panique ? Est-ce surjoué pour mettre en avant de simples intérêts corporatistes ?

Est-ce un moyen d’enfin organiser la « cause animale » en l’institutionnalisant, au moyen de L214 ? Le Figaro relate dans un article les propos suivants, qui forment un écho significatif…

« Ce ne sont pas nos modes d’actions. Cela nous rend triste. Nous sommes opposés à tout acte de violence, dénonce Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association vegan L214, dont le nom fait référence à l’article du code rural concernant la protection animale. Nous organisons 1 000 opérations par an vers le public pour encourager le changement vers une société sans la consommation des animaux. Je ne vois pas en quoi le caillassage de vitrines fera avancer la cause animale. Il vaut mieux bâtir des ponts entre les différentes parties pour faire avancer les idées. »

« Nous ne sommes pas opposés aux vegans, renchérit Jean-François Guihard. On veut qu’ils nous laissent travailler tranquilles. »

Des bouchers pas opposés aux végans ? Évidemment, si ceux-ci résument le véganisme à leur petite vie… et des ponts qu’il faudrait faire entre les différentes parties pour faire avancer les idées, comme le demande L214 ?

Mais quelle idée ? Le véganisme n’est pas une idée. C’est une morale, une philosophie. Ayant une valeur universelle, sans négociation possible, sans compromis. Triomphant inéluctablement dans les 20-40 prochaines années, par la révolution, parce qu’il s’agit de sauver la planète.

Dégradations, dissociation, tactique et stratégie

A Lille il y a eu de nouveaux actes de dégradation. En quelques semaines, une boucherie, une poissonnerie, un restaurant et une rôtisserie ont donc vu leurs vitrines brisées et l’inscription « non au spécisme » tagué sur les murs.

A Angers, c’est la porte en verre d’une boucherie-charcuterie qui a été détruite, des inscriptions à la craie expliquant l’acte. Il y avait pareillement « non au spécisme ». A également notamment été écrit « Viande = meurtre », « l’art » s’est vu ajouter « du meurtre », « le goût » s’est vu ajouter « de la mort ».

Notons ici, au passage, trois faits intellectuellement importants. Tout d’abord, ces actions ne sont pas signées ALF : on relève ici d’une démarche différente, dans l’esprit « antispéciste » (qui n’est pas du tout le nôtre). On pourra dire que c’est très proche, voire pareil, évidemment, mais force est de reconnaître que ces actions n’ont sciemment pas été signées ALF.

Cela semblera évidemment étrange pour toutes les personnes qui considèrent que la stratégie de la libération animale exprimée par l’ALF est incontournable et n’est pas remplaçable par autre chose, qu’un telle action est typique de l’ALF.

Mais c’est que pour les « antispécistes », il n’y a pas de « stratégie » de la libération animale, ce que propose inversement l’ALF.

Il est possible de citer ici l’association « 269 libération animale », qui hier expliquait précisément cela. « 269 libération animale » a une démarche fondamentalement différente du cassage de vitrine et du tag, puisqu’elle entend témoigner « dans » le système pour protester et convaincre.

Mais on retrouve ce même esprit de « déconstruction » et non de révolution. Il y a une tactique de « dépassement » antispéciste, pas une stratégie comme l’affirme l’ALF.

« Contrairement à ce qu’on entend ou lit, les activistes de 269 Libération Animale ont une conscience très claire des limites de ce type d’action (blocages, libérations, occupations) et ne croient pas que le « Grand Soir » soit au bout d’une évacuation après le blocage d’un abattoir.

De plus, l’action directe n’est pratiquée que depuis très peu de temps et nécessite du nombre pour déployer tout son potentiel (rappelons que 62 activistes ont pu stoppé l’activité d’un gros abattoir durant 24h, ce qui laisse imaginer ce que nous pourrions réaliser en augmentant le nombre de participant.e.s).

L’usage de l’action directe permet d’exprimer une vision du monde et une désapprobation radicale à l’égard du système politique et économique. Le blocage est une tactique, et non une stratégie, et encore moins un traité de philosophie politique.

(…)

Contrairement à ce qu’on lit ou entend ici et là de la part de personnes qui n’ont même pas le respect de lire nos textes, nous ne nions pas La formidable percée de la question animale dans le débat public, grâce aux vidéos de L214. Justement L214 a eu l’immense mérite de créer un terreau favorable pour l’avènement d’un véritable soulèvement et mouvement de déconstruction du spécisme. A nous maintenant d’entreprendre ! Malheureusement, il n’y a pas eu de sursaut militant ni de changement de mode d’action. Voilà ce que nous déplorons ! »

269 Libération animale se veut un L214 « allant jusqu’au bout », par la désobéissance civile. Cela n’a rien à voir avec l’idée d’un affrontement révolutionnaire comme rupture, d’une position révolutionnaire comme identité, comme seule identité possible dans un monde détruisant la planète et aliénant les gens.

Rien n’est possible sans culture et philosophie, comme point de repère, comme orientation, comme valeur. C’est fou comment les antispécistes sont éloignés des préoccupations éthiques, morales, du véganisme des années 1990, au nom d’un actionnisme sans aucune mise en perspective, ni orientation.

Alors que ce qui compte, c’est l’attitude morale, la mentalité, la culture, la réflexion, la sensibilité, le style d’approche des problèmes. C’est qui permet d’avancer et de voir aussi qui décide de ne plus avancer, en raison d’un basculement dans le conformisme, les conventions, la capitulation, le carriérisme, etc.

La capacité à assumer la rupture est la clef pour évaluer le positionnement d’une personne. Et il n’y a pas que les faits, il faut ici l’esprit, un bon niveau culturel pour ne pas faillir. Reprenons ici comme illustration une image, symbole de cet esprit de rupture, du blog Vegan Revolution, qui avait ouvert en octobre 2004 et est l’ancêtre direct de LTD.

LTD n’a pas obtenu la surface de L214, rien que par son refus d’utilisation de facebook c’était déjà inévitable. Mais LTD a su maintenir à la fois la continuité et la contribution à l’approfondissement, l’enracinement de la rupture.

Certains s’en moquent comme quoi cela fait office de « gardiens du temple », mais nous avons vu beaucoup de gens velléitaires ne pas être à la hauteur de la Cause, tandis que d’autres ont sombré pour tel ou tel problème, telle ou telle considération. Tout est une question de socle !

Ensuite, pour en revenir aux actions, et c’est un autre point, il est très étonnant que ces inscriptions « non au spécisme » soient écrites en général. La police utilise en effet la graphologie pour être capable d’identifier les auteurs de telle ou telle inscription. Écrire quelque chose de cette manière est très dangereux sur le plan de l’identification et on peut être absolument certain que c’est par ce moyen que la police tente de cerner les auteurs.

Enfin, une autre réflexion qu’il est possible de faire, c’est de voir un phénomène inévitable de dissociation de la part des institutionnalisés. La Croix leur a donné la parole. On a par exemple :

À Vegan France Interpro, même son de cloche. « Les associations les plus extrêmes ne commettraient pas ces violences, explique Hélène Modrzejewski, la présidente. Ces actions désorganisées desservent notre cause. Ils donnent une mauvaise image des végans. »

On comprend que Hélène Modrzejewski dise cela. Après avoir monté son annuaire vegan (appelé ici vegan France interpro), elle a monté sa boîte de certification végane, « Expertise Végane Europe ».

Cette boîte est hébergée par la Cité de l’Innovation au Coudray, à Chartres, organisée par le Centre Européen d’Entreprises et d’Innovation, un incubateur d’entreprises.

Tout cela n’est pas très bon pour son business visant à vivre d’un véganisme formant une « niche » dans l’économie…

Autre exemple :

« Ce sont des jeunes casseurs d’une vingtaine d’années qui agissent à titre personnel. Ils manifestent violemment et sans réfléchir. Je comprends leur colère mais je condamne leurs actes », témoigne Alexandra Blanc, la fondatrice de Vegan Impact.

On a ici le coup classique : ce sont des jeunes, sans réflexion, juste en colère. Par contre, passer dans les médias ou manifester par exemple avec un soutien-gorge en lentilles, c’est tellement plus adulte.

Dernier exemple :

« La façon de procéder de ces groupuscules ne correspond pas à nos modes d’actions, se défend aussi Brigitte Gothière, fondatrice de L214, connue pour ses vidéos choc tournées dans des abattoirs. Trois millions d’animaux sont tués chaque année en France dans les abattoirs et nous dénonçons ce système d’élevage intensif qui favorise la maltraitance des animaux mais toujours de façon pacifiste. »

Le fameux coup du groupuscule ! Il faut dire que de par leur parcours historique, les gens de L214 savent très bien ce qu’est l’ALF, vu qu’ils ont toujours été contre. Ils comptent donc bien profiter de leur notoriété pour dénoncer tout ce qui n’est pas « reconnu ».

Mais reconnu par qui, là est la question ! Et de toutes manières, n’est-ce pas le contenu qui compte ? Et cela révèle le problème de fond : la méconnaissance historique de ce qu’a été la libération animale jusqu’à présent, l’absence de continuité dans les structures, la destruction des forces vives par des actions velléitaires sans mise en perspective.

La Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs contre le véganisme

Si les vegans ne sont pas à la hauteur du véganisme, l’ennemi lui l’est parfaitement. Car il a compris que la seule vérité du véganisme c’est l’affrontement avec l’exploitation animale, une révolution culturelle, un changement complet de valeurs.

Pour preuve, la lettre au ministre de l’intérieur écrite par la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT), dans un esprit de criminalisation.

Les naïfs n’y verront qu’une réaction corporatiste. Les réalistes y verront une composante du vaste dispositif reliant la France profonde, depuis la chasse à cour jusqu’à la haute bourgeoisie en passant par les boutiques du terroir et la grande distribution.

 

Marche pour la fermeture des abattoirs de juin 2018 : un succès?

La manifestation parisienne pour la fermeture des abattoirs qui a eu lieu hier a-t-elle été un succès ? La réponse qu’on peut faire reflète dans tous les cas vraiment un changement d’époque, un véritable tournant dans l’histoire du véganisme dans notre pays.

Pourquoi ? Parce que L214 a revendiqué 3 500 personnes ayant participé à cette marche qu’elle organisait, se terminant place de la République pour une « vegan place » avec des stands.

L’ensemble était très rodé, avec un couleur similaire dans l’ensemble pour marquer les esprits, il y avait des choix esthétiques très travaillés pour la mise en valeur des slogans. Si l’on voit les choses comme L214, alors c’est un succès.

Cependant, ce chiffre doit amener une intense réflexion. On est obligé de penser que considérer que c’est un succès ne fait que refléter que pour L214, L214 est une fin soi.

Car L214, c’est 30 000 adhérents,  3 millions d’euros de recettes en 2017, 708 781 likes sur son facebook, une formidable notoriété – Le Monde en parle régulièrement – et une reconnaissance institutionnelle, puisque l’État demande des rapports pour certains thèmes.

Le thème choisi – fermer les abattoirs – tapait suffisamment large pour même intégrer les personnes végétariennes également.

Et pourtant, il n’y a eu que 3500 personnes. Pour rappel, l’Île-de-France, c’est douze millions d’habitants.

Et l’ambiance, si elle correspond bien à l’esprit dominant du véganisme de ces dernières années, relève du témoignage et certainement pas de l’esprit d’engagement. Il n’y a vraiment pratiquement rien de populaire, pour dire les choses directement.

C’est indéniablement la fin d’un cycle. Le véganisme existe désormais, mais il est passé sous la coupe des gens pour qui c’est un choix individuel, un moyen de lancer son entreprise, un appel à une société plus juste. Mais sur le plan du contenu, c’est totalement vide.

Les animaux, qui n’étaient déjà pas au programme en tant que tels, ont définitivement disparu ; ils ne sont que le prétexte plus ou moins sincère à un « lifestyle » qui n’a aucune ambition.

En ce sens, cette vidéo montrant la marche sera, on le sait, très difficile à regarder pour les gens ayant un peu d’expérience et beaucoup de volonté de changer les choses. Un tel folklore, dont on voit le manque de profondeur, de perspective, fait réellement mal au coeur par rapport à ce qui est nécessaire et surtout à ce qui a pu être fait de par le passé.

Même la Veggie pride, avec toutes ses faiblesses, avait davantage de dignité, justement de par ses faiblesses d’ailleurs. C’est dire !

Encore 5 marches comme cela et c’en est fini de ce véganisme et de l’antispécisme, définitivement happé par le système ! Cela continuera d’exister, mais cela ne sera clairement plus que ce que c’est déjà : une bulle vivant à l’écart du peuple, à l’écart des animaux, à l’écart des refuges, cherchant une place au soleil à travers une dynamique sociale qui apparaîtra toujours plus comme un simple prétexte.

Pour conclure donc sur une note désagréable – parce qu’il y a des valeurs et que cela ne se négocie pas – voici quelques citations de gens ayant marché hier, donnés par le Journal du Dimanche.

« Si personne ne filme la maltraitance animale en caméra cachée, personne ne saura. S’il y avait eu des caméras à Auschwitz ou Treblinka, peut-être que les gens auraient ouvert les yeux. »

« Je ne veux pas tomber dans le prosélytisme, poursuit X. On ne veut que discuter. »

« Il faut éviter d’y aller trop fort, sinon on suscite le rejet. Les gens peuvent se sentir jugés, alors que je ne veux pas donner de leçons. Montrer que je suis en bonne santé, que je ne manque de rien, c’est déjà quelque chose. »

X, végétarienne depuis trente ans, tente depuis plusieurs années de devenir vegan. Dernier obstacle : le fromage, dont elle essaye de réduire – difficilement – sa consommation.

X, 27 ans, a tenté de passer brutalement de végétarien à végan. Mauvais chemin pour le jeune homme, qui a dû faire machine arrière : « Il y a beaucoup de choses dont il faut s’affranchir, notamment dans la vie en communauté. »

« On ne va pas apprendre à lire aux moutons ni donner le droit de vote aux poules. Il ne s’agit pas de nier notre différence de nature, mais de dire que rien ne justifie qu’on exploite et qu’on maltraite un animal. »

Bientôt un haut responsable de la gendarmerie à la tête de la SPA (de Paris)?

Les administrateurs de la SPA de Paris ont coopté… un responsable de la gendarmerie, quelques jours avant la démission de Natacha Harry de la présidence… Et à l’instigation de cette dernière.

Son choix est logique : elle-même n’était pas adhérente de la SPA et elle était extérieure à la protection animal lorsqu’elle est devenue présidente… Alors pourquoi ne pas prolonger la démarche ? Tant qu’à faire, s’il pouvait être élu aux élections de la mi-juillet pour sa succession…

Ce que si on ne comprend pas qu’il faut aller au véganisme, à la libération animale, à la Nature, avec une morale intransigeante, alors il faut bien trouver autre chose. Comme la police, l’armée, la nation, le nationalisme, la guerre, ce genre de choses « qui marchent ».

Voilà pourquoi, dans peu de temps, on risque donc d’avoir un gendarme à la tête de la SPA de Paris et Laurence Parisot, ancienne dirigeante du MEDEF, à la tête de la Fondation Brigitte Bardot!

Le Canard Enchaîné, dans une brève intitulée « Un képi pour les toutous », rapporte justement les propos suivants de Natacha Harry :

« Son brillant parcours en tant que colonel de gendarmerie, avocat et ancien magistrat, est un apport précieux. »

On nage en plein délire. Quel rapport entre un des gendarmes ayant l’un des parcours les plus exemplaires dans la gendarmerie et les refuges ? Absolument aucun.

Et pour quelle raison ce gendarme, qui ne peut pas ne pas le savoir, a-t-il accepté? Quel prétexte peut-il bien avoir été inventé?

Il ne peut avoir qu’une raison : la prétention militariste à savoir gérer. Il n’y a rien d’autre, ou qu’il le prouve.

Voyons justement quel est le parcours du colonel Jacques-Charles Fombonne.

Il est commandant du centre national de formation à la police judiciaire de la Gendarmerie et commandant du Centre National de Formation à la Police Judiciaire de la Gendarmerie. En clair, il forme les gendarmes au plus haut niveau.

Il est directeur de projet informatique depuis cinq ans à la Gendarmerie, après avoir été adjoint d’un office central de PJ, chef du groupe d’Intervention Régional de Montpellier, chef de la section des recherches d’Orléans, magistrat de l’ordre administratif à Clermont-Ferrand, commandant de compagnie à Bastia, chef du service juridique et de l’enseignement au laboratoire de police scientifique à Rosny-sous-bois.

Il est expert en Sûreté des Entreprises de par son passage à l’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice. Il est avocat après un passage à Assas pour un Doctorat d’Etat, Droit pénal et Sciences Criminelles, et un Master II Droit notarial à Lyon III.

Quel rapport y a-t-il dans tout cela avec les animaux ? Aucun! Surtout qu’un gendarme est un militaire, avec un droit de réserve. Il ne pourra prendre aucune position au sujet des animaux… Alors qu’on en a justement besoin.

Déjà que dans tout cela il y a un déni de démocratie, mais là avec un gendarme, c’est carrément la totale ! Et on risque donc de passer, aux élections de la SPA de Paris de la mi-juillet, d’une chroniqueuse télé à un responsable de gendarmerie…

Quelle faillite morale, culturelle, intellectuelle. Que ne faut-il pas faire de la part de ces gens-là pour réfuter le véganisme, la libération animale!

Le bac français 2018 sur les animaux

LTD a eu davantage de visites hier, et pour cause : l’article “Bêtes” écrit par Voltaire pour le Dictionnaire philosophique était au programme du bac français hier.

Et pour cause, le thème du bac français dépend toujours d’un « objet d’étude », cette année ce fut « La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du XVIe siècle à nos jours », au sujet des animaux.

C’est une information importante, mais il ne faut pas s’emballer pour autant… L’humanité ne doit pas se poser la question des animaux : elle doit y répondre. Que le bac français de cette année soit consacré aux animaux est une bonne chose, mais ce n’est que le reflet d’une inévitable évolution, pas d’un choix conscient.

Les professeurs de français ne promeuvent pas le véganisme et le fait que le thème des animaux soit au bac témoigne même d’une intégration, finalement vaguement humaniste, de ce thème par les institutions, sans que pour autant rien ne change fondamentalement.

D’ailleurs, le thème, ce n’est pas exactement les animaux, mais la cruauté humaine envers les animaux, voire l’anthropocentrisme, ce qui pour le coup est plutôt bien.

Les quatre oeuvres furent les suivantes :

Texte A : Montaigne, Essais, livre II, chapitre 11 « De la cruauté », (1580-1588), adapté en français moderne par André Lanly
Texte B : Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, préface (1754)
Texte C : Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « BÊTES » (1764)
Texte D : Marguerite Yourcenar, Le Temps, ce grand sculpteur, « Qui sait si l’âme des bêtes va en bas ? » (1983)

Si la dissertation est plus générale, l’écriture d’invention proposait directement de s’engager sur la question animale. Le corpus où l’on compare les textes exigeait pareillement d’affronter la question.

Le commentaire portait quant à lui sur l’articles Bêtes de Voltaire, ce qui obligeait donc aussi à connaître son argumentation remettant en cause la vision mécaniste de Descartes pour qui les animaux sont des machines.

ÉCRITURE
I – Vous répondrez d’abord à la question suivante (4 points) :
Quels comportements humains les auteurs du corpus dénoncent-ils ?

II – Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des sujets suivants (16 points) :

1- Commentaire :
Vous commenterez l’article « BÊTES » extrait du Dictionnaire philosophique (1764) de Voltaire (texte C).

2- Dissertation :
La littérature vous semble-t-elle un moyen efficace pour émouvoir le lecteur et pour dénoncer les cruautés commises par les hommes ?
Vous appuierez votre réflexion sur les textes du corpus, sur les oeuvres que vous avez étudiées en classe et sur vos lectures personnelles.

3- Invention
Vous êtes journaliste et vous cherchez à montrer qu’il est nécessaire de promulguer la « Déclaration des droits de l’animal ». Vous écrivez un article de presse d’au moins cinquante lignes, reprenant les caractéristiques du texte de Marguerite Yourcenar (texte D), et présentant des arguments variés sur un ton polémique.

Voici également le texte D, intéressant à connaître puisque l’écriture d’invention demandait de le reprendre quant à l’approche. En apparence, on peut l’imaginer engagé ; en réalité, c’est juste une posture existentialiste. A la même époque, il y a l’ALF en Grande-Bretagne avec des dizaines de libération d’animaux par jour…

Texte D : Marguerite Yourcenar,Le Temps, ce grand sculpteur, « Qui sait si l’âme des bêtes va en bas ? » (1983)

Dans l’état présent de la question, à une époque où nos abus s’aggravent sur ce point comme sur tant d’autres, on peut se demander si une Déclaration des droits 1 de l’animal va être utile.

Je l’accueille avec joie, mais déjà de bons esprits murmurent: «Voici près de deux cents ans qu’a été proclamée une Déclaration des droits de l’homme, qu’en est-il résulté? Aucun temps n’a été plus concentrationnaire, plus porté aux destructions massives de vies humaines, plus prêt à dégrader, jusque chez ses victimes elles-mêmes, la notion d’humanité.

Sied-il de promulguer en faveur de l’animal un autre document de ce type, qui sera –tant que l’homme lui-même n’aura pas changé–, aussi vain que la Déclaration des droits de l’homme? »

Je crois que oui. Je crois qu’ilconvient toujours de promulguer ou de réaffirmer les Lois véritables, qui n’en seront pas moins enfreintes, mais en laissant çà et là aux transgresseurs le sentiment d’avoir mal fait. «Tu ne tueras pas.» Toute l’histoire, dont nous sommes si fiers, est une perpétuelle infraction à cette loi.

« Tu ne feras pas souffrir les animaux, ou du moins tu ne les feras souffrir que le moins possible. Ils ont leurs droits et leur dignité comme toi-même », est assurément 2 une admonition bien modeste; dans l’état actuel des esprits, elle est, hélas, quasi 3 subversive .
Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l’ignorance, l’indifférence, la cruauté,qui d’ailleurs ne s’exercent si souvent contre l’homme que parce qu’elles se sont fait la main sur les bêtes.

Rappelons-nous, puisqu’il faut toujours tout ramener à nous-mêmes, qu’il y aurait moins d’enfants martyrs s’il y avait moins d’animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures, si nous n’avions pas pris l’habitude de fourgons où des bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en route vers l’abattoir, moins de gibier humain descendu d’un coup de feusi le goût et l’habitude de tuer n’étaient l’apanage des chasseurs.

Et dans l’humble mesure du possible, changeons (c’est-à-dire améliorons s’il se peut) la vie.

1  Une « Déclaration universelle des droits de l’animal » a été rédigée et adoptée par la Ligue internationale des droits de l’animal en 1977, puis proclamée solennellement par l’UNESCO en 1978. Elle n’a cependant aucune portée juridique.
2 Admonition : avertissement, conseil, ordre.
3 Subversive : qui menace l’ordre établi

Que le bac français se soit confronté à la question des animaux n’est pas anodin. C’est le reflet d’une évolution, mais également une tentative d’intégration de la question. Et c’est même surtout cela… La société fait semblant d’aborder et de prendre au sérieux les animaux.

Natacha Harry démissionne de la SPA

[L’article contient des photos d’animaux à adopter actuellement et ensemble.]

Les journalistes ne font pas leur travail et les animaux sont un prétexte pour de « bons sentiments » dénués de profondeur et d’engagement. Tel est encore l’enseignement de la démission de Natacha Harry, au-delà par ailleurs de ce scandale de plus à la SPA de Paris.

En effet, il y a beaucoup de SPA en France, mais la SPA de Paris n’en centralise qu’une partie. Ce qui n’empêche pas les médias de parler de la SPA en général de manière systématique. Preuve que les journalistes n’enquêtent pas, se moquent de la vérité, trop pressés de faire croire qu’il y aurait une SPA en général s’occupant des animaux.

L’arrêté de la cour de cassation fait en octobre 1981 accorde à toute association le droit de s’appeler SPA, à condition de préciser l’endroit, la « SPA » tout court étant celle de Paris. Un article du Monde de 2015 relate d’ailleurs la bataille judiciaire de Natacha Harry pour torpiller la dénomination « SPA » des autres, notamment ceux de la confédération, c’est-à-dire la SPA dite de Lyon regroupant de très nombreuses SPA locales – 260 -, ne s’appelant pas forcément d’ailleurs SPA.

Natacha Harry qui démissionne d’ailleurs parce qu’elle est lasse. La pauvre ! Elle a été nommée présidente sans avoir été membre de la SPA, elle a tout décidé, et maintenant elle est lassée des critiques à son encontre.

Elle quitte le navire, purement et simplement. Voici ses propres propos sur le site de la SPA (de Paris) :

« J’ai pris la décision de remettre ma démission au prochain Conseil d’administration qui se tiendra le 16 juillet prochain. Je fais ce choix d’abord pour protéger l’association des violentes attaques dont je fais l’objet.

Une poignée de personnes mène en effet depuis quelques semaines une campagne insensée à mon encontre qui est de nature à fragiliser la SPA. Il est responsable, je crois, que je me mette en retrait de cette maison où je me suis investie bénévolement avec ardeur et conviction depuis juin 2013.

La seconde raison est plus personnelle. Je suis lasse de ces attaques ignobles et mensongères et je veux désormais m’en préserver. »

Et elle conclut par ces propos totalement honteux :

« Salariés, bénévoles, adhérents, donateurs, testateurs, vous pouvez être sereins quant à l’avenir car, contrairement à ce que certains aimeraient faire croire, la SPA va bien. »

Aucune mise en perspective des animaux, mais par contre la mise en valeur d’une structure comme fin en soi. Avec une attention toute particulière aux donateurs et testateurs, c’est-à-dire les gens croyant donner leur argent aux animaux, mais finançant en fait des organismes ne servant que partiellement ceux-ci.

Plus sérieusement, voici comment Le Journal du Dimanche présente la situation terrible :

En mars 2017, dans un troisième rapport, la Cour des comptes a épinglé « une gestion fragilisée par une forte instabilité des ressources humaines », « la défaillance des contrôles internes » ou encore « un retard dommageable » dans la rénovation des refuges et dispensaires.

Elle a aussi regretté les honoraires « excessifs » et « disproportionnés » de l’administratrice judiciaire désignée sur les exercices 2011 à 2013.

La mandataire, qui a empoché à la SPA 1,1 million d’euros sur trois ans, avait par ailleurs été condamnée à rembourser 230.000 euros au Racing club de France et 50.000 euros à la Fédération française des sports de glace pour avoir surévalué sa rémunération. Pour Joël Pain, la SPA aurait dû contester ces honoraires.

Depuis fin mars, l’association est contrôlée par l’Agence française anticorruption (AFA). Une enquête de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) est encore en cours.

Et, le 25 juin, l’ancien trésorier, Thierry Courrault, comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir perçu 12.000 euros de faux frais kilométriques.

Tout cela ne pourra qu’attrister les amis des animaux. Et encore une fois, il est ici important de souligner un fait capital : la progression du véganisme en France n’a pas eu d’impact sur le soutien aux refuges.

Cela montre bien que le véganisme actuel n’est bien souvent qu’une façade, un prétexte, une utilisation des animaux, une farce sentimentale abstraite coupée de toute réalité. Un véganisme authentique va forcément de paire avec un engagement concret, au quotidien, pour les animaux.

Ce n’est pas une abstraction où l’on utilise les animaux pour fuir la réalité.

Quelques enseignements d’un sondage sur les addictions des jeunes

Un sondage Ipsos a été réalisé sur l’addiction des jeunes, à la demande plusieurs structures. Ce qu’on y apprend nous conforte formidablement !

Mais en voici déjà la présentation, qui dit de lesquelles il s’agit.

« La Fondation pour l’innovation politique, think tank libéral, progressiste et européen, la Fondation Gabriel Péri, affiliée au courant de pensée du Parti communiste français, et le Fonds Actions Addictions, dont l’expertise éclaire le débat public en matière d’addictions, ont décidé de s’associer pour concevoir et réaliser une vaste enquête d’opinion sur un phénomène particulièrement préoccupant : les addictions chez les jeunes. »

Il y a un aspect ici très intéressant, puisque les addictions sont étudiées dans plusieurs domaines. On a ainsi :

– l’alcool,

– le tabac,

– les drogues les plus fréquentes (cannabis, cocaïne, ecstasy, MDMA et GHB),

– le porno,

– les jeux vidéo,

– les réseaux sociaux,

– les jeux d’argent.

Cela, pour le coup, est vraiment très bien. La question des jeux d’argent, notamment, est une catastrophe chez les jeunes.

Mais voici quelques enseignements très parlants et très utiles.

Déjà, selon le sondage, les jeunes de 14 à 24 ans sont :

– 85 % à ne jamais fumer de cannabis ;

– 96 %  à ne jamais prendre de cocaïne, ecstasy, MDMA, GHB ;

– 32 % à ne jamais boire d’alcool ;

– 70 % à ne jamais fumer de cigarettes ;

– 63 % à ne jamais regarder de pornos ;

– 64 % à ne jamais jouer à des jeux d’argent.

C’est une très bonne base ! Cela montre qu’il y a une majorité très nette qu’on peut conquérir à des valeurs saines, straight edge.

De plus, on apprend la chose suivante concernant la légalisation : les jeunes sont contre.

« Pour la lutte contre les addictions au cannabis, les mesures d’aggravation des peines contre les dealers et trafiquants (64% des jeunes y sont favorables) et, dans une moindre mesure, le dépistage systématique des salariés rencontrent un assentiment notable chez les 14-24 ans (51% l’approuvent).

Dans le même esprit, les jeunes interrogés désapprouvent majoritairement (67%) la suppression des peines de prison pour les consommateurs de cannabis.

Les jeunes s’opposent également à la légalisation de la vente de cannabis dans le cadre d’une autorisation d’achat réservée à des points de vente contrôlés par l’État (60% s’y déclarant hostiles). »

Regardons par contre un aspect négatif. Les réseaux sociaux, qui célèbrent les egos, plombent tout : seulement 25 % les utilisent moins d’une heure par jour (7 % ne le faisant jamais).

30 % les utilisent entre 1 et 2 heures par jour, 22 % entre 2 et 5 heures, 10 % entre 5 et 8 heures, 6 % plus de 8 heures !

Il y a ici un véritable mur. Même si les jeunes se trompent dans leurs réponses – c’est un sondage, pas une enquête – il y a un vrai problème.

Les jeux vidéos forment un problème similaire. 16% des 18-22 ans affirment passer plus de 5 heures par jour sur les jeux vidéo et 7% plus de 8 heures.

Un autre souci, d’importance, est la naïveté des parents qui, pétris de conformisme bourgeois, sont largués devant l’évolution du monde. Ils ont oublié qu’ils ont été jeunes…

Ce que dit le rapport du sondage est édifiant!

Les dangers liés aux produits et aux comportements addictifs ne sont pas toujours présents à l’esprit des parents.

Ainsi, moins des deux tiers (59%) des parents interrogés considèrent qu’il est dangereux de consommer de la cocaïne, de l’ecstasy, de la MDMA ou du GHB, quelle que soit la fréquence.

Cette donnée est d’autant plus préoccupante que 33% seulement des jeunes de 14-24 ans identifient ces consommations comme un danger, quelle qu’en soit la fréquence.

Plus préoccupant encore, 20% des parents considèrent que ce n’est qu’à partir d’une consommation quotidienne de ces drogues que le danger apparaît, ce qui est à peine mieux que les jeunes (29%).

Est-ce de la méconnaissance, du je-m’en-foutisme, du relativisme? C’est un signe parlant en tout cas.

Voyons, pour finir, la dimension sociale, fondamentale. Il existe ainsi une différence sociale entre l’alcool et le tabac.

« Plus les jeunes sont diplômés, plus leur consommation d’alcool est importante. Pour la tranche d’âge des 18-22 ans, 28% des jeunes qui ont un BEPC-BEP-CAP-CEP consomment de l’alcool au moins une fois par semaine, contre 37% de ceux qui ont un bac + 2. »

« Plus le revenu mensuel net du foyer est bas, plus le pourcentage de jeunes qui fument plusieurs fois par jour est élevé (21% en dessous de 1 250 euros, 17% entre 1 251 et 2 000 euros, 13% entre 2 001 et 3 000 euros, 12% au-dessus de 3 000 euros). »

Voici un graphique présentant cela de manière plus générale.

Et étant donné que, partisans de la culture vegan straight edge, nous partisans d’une tempête de feu pour purifier comme le dit la chanson d’Earth Crisis, jetons un oeil sur un aspect essentiel : celui de la grande ville, ce temple de la décadence, ce monstre qui anéantit la Nature.

Les jeunes des villes, des grandes villes encore plus, sont davantage corrompus. C’est un constat dont il faut partir si l’on veut avancer.

Naturellement, cela n’est ici qu’un sondage. Et seulement mille jeunes ont été interrogés… Seulement 402 parents, et 2005 personnes représentant le « grand public »… C’est faible. Et ce n’est pas une enquête, il n’y a ici pas de certitude quant à la véracité des réponses.

Cependant, c’est un indicateu, qui parlera à qui comprend la signification de la décadence dans une société toujours plus relativiste. Une société de l’individualisme roi, sans morale, sans universalisme. Une société qui a besoin de la culture vegan straight edge !

Le raton-laveur et l’UBS Plaza de 23 étages

C’est une histoire qui heureusement se termine bien et qui touchera toutes les personnes aimant les animaux, mais cela doit être également un prétexte à une réflexion sur l’architecture, ainsi que sur les modalités d’intervention lors du sauvetage d’animaux.

En l’occurrence, cela s’est passé aux Etats-Unis, dans la ville Saint-Paul, dans le Minnesota. Un raton-laveur y a attiré l’attention, car il s’est retrouvé coincé sur un bâtiment de 23 étages, l’UBS Plaza. Internet aidant, beaucoup de gens ont exprimé de l’empathie pour sa situation.

Bloqué pendant deux jours, le raton-laveur a heureusement alors grimpé, grimpé, grimpé, pour finir par arriver sur le toit. Heureusement, car il n’était pas possible d’intervenir depuis le bâtiment pour l’intercepter, et les pompiers ont refusé de mettre l’un des leurs en danger pour le sauver.

Capturé sur le toit, le raton-laveur a ensuite été relâché dans la nature. Le pauvre a dû être traumatisé de bout en bout par tout cela! On voit d’ailleurs que la capture, faite par une entreprise privée à la demande des responsables du bâtiment, ne fut vraiment pas sympathique, pour autant qu’une capture puisse l’être…

C’est un exemple vraiment parlant de comment les humains sont incohérents encore : d’un côté, l’exploitation animale est omniprésente, de l’autre la compassion pour un raton-laveur perdu sur un immeuble attire une attention très importante.

C’est dans cet espace qu’il faut promouvoir le véganisme. Et également montrer comment les villes sont des pièges monstrueux pour les animaux.

Quiconque connaît les sauvetages d’animaux sait combien c’est vrai et c’est d’ailleurs quelque chose qui plombe littéralement le moral, parce que parfois on ne peut rien. On assiste à la mort en direct, une longue agonie parfois, c’est terrible.

Voici à ce titre la vidéo de la première tentative, totalement ratée, d’aider le raton-laveur. Il ne s’agit pas de juger, on fait avec les moyens du bord, même si évidemment l’humanité est responsable de par son architecture absurde.

Mais, donc, le raton-laveur a eu peur, il n’a pas saisi comment il pourrait descendre avec la perche.

Il y a un aspect très difficile dans les sauvetages qu’on reconnaît ici : celui de faire passer le message à l’animal. Celui-ci est fatigué, a peur des humains, est stressé par le piège dans lequel il se trouve… Ce n’est jamais facile.

Parfois, il le saisit bien, parfois non. C’est dans tous les cas délicat.

Et c’est également en cela qu’il faut une continuité de l’engagement, pour faire passer les expériences, pour organiser davantage et mieux, pour aider les animaux.

Cannabis : Terra Nova face à une opposition populaire

Cannabis : c’est la ruée sur les coffee-shops, tel est le titre d’un article du Parisien traitant de magasins vendant des produits avec moins de 0,2 % de THC, Le Monde titrant de son côté Le fulgurant succès du CBD, le « cannabis light ».

Que ces titres sont racoleurs! C’est naturellement encore un pas vers la légalisation du cannabis : ces magasins en font la promotion éhontée, si la loi était appliquée ils fermeraient directement. Ce n’est évidemment pas le cas.

La capitulation est générale ; hier c’est ainsi Renaud Muselier, président Les Républicains de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui s’est positionné hier sur France Bleu Provence en faveur d’un débat sur la légalisation.

Hier a également été rendu public un sondage de l’Ifop pour Terra Nova et ECHO Citoyen, que le président de Terra Nova, Thierry Pech, considère comme la preuve que le « point de bascule » a été passé. Les Français seraient pour la légalisation.

Sauf qu’en regardant le sondage en question, on voit que c’est en fait bien le contraire ! La manière de présenter ce sondage n’est en fait qu’une fuite en avant. Quand on a tort, on rue dans les brancards en disant qu’on a raison, en espérant qu’en forçant cela passe…

Les gens de Terra Nova, cette institution intellectuelle de la gauche libérale, racolent évidemment à fond, avec l’appel à l’autorisation du cannabis thérapeutique sur ordonnance médicale, auparavant jamais mentionné…

Et le plus cocasse, c’est quand même d’ailleurs quand Thierry Pech explique que légaliser le cannbis serait une mesure… anti-libérale. Ces gens mentent comme ils respirent, ils sont prêts à raconter absolument n’importe quoi !

Voici ses propos, d’une manipulation intellectuelle vraiment impressionnante :

« Les Français ne veulent pas du laissez-faire libéral. Ils ne veulent pas de l’ouverture à tous vents, ils veulent une régulation encadrée qui fixe des règles de protection, de distribution, de consommation et qui maintiennent des interdits forts, en particulier pour les mineurs, dans les lieux publics et au volant. Sous ces conditions, ils sont favorables à un changement de politique. »

Le sondage est d’ailleurs une pure construction intellectuelle en cette perspective. Arguant du fait que 34 % des Français déclarent déjà avoir fumé, c’est considéré comme un fait social qu’il faudrait reconnaître.

Le sondage dit que les gens considèrent que le cannabis est moins dangereux que le tabac : c’est un prétexte de plus pour appeler à légaliser. Le sondage dit que les gens pensent que les politiques dites répressives ne marchent pas : un argument de plus.

D’où l’affirmation :

« Bref, entre les deux tiers et les trois quarts des Français ne croient plus à la pertinence d’un système essentiellement adossé à la logique de prohibition et de répression inspirée par la loi de 1970 et inscrite dans le Code de la santé. Seuls 21% des sondés pensent d’ailleurs que l’on ne devrait rien changer aux lois actuelles. La demande de changement est donc réelle et largement majoritaire. »

Mais regardons le sondage, où l’on voit qu’en fait les partisans de la légalisation du cannabis ont atteint un pic qu’ils ne parviennent pas à dépasser, malgré tout le soutien médiatique et d’une partie de la scène politique.

Le sondage le montre clairement : l’opposition à la légalisation du cannabis ne faiblit plus… C’est une victoire !

De plus, la considération que la consommation régulière de cannabis a des conséquences négatives reste inébranlable! Pas de relativisme, là aussi c’est une victoire.

Les gens considèrent que la légalisation du cannabis banaliserait ce dernier, favoriserait les addictions, tout comme d’ailleurs la consommation… C’est là encore une victoire!

Et même si, heureusement, l’éducation et la prévention sont placées au centre par les gens, ces derniers ne considèrent pas du tout la répression comme « excessive » ! Très bien, là aussi !

D’où la tentative de reformulation, comme mentionnée plus haut, sur un mode « gestion directe » du cannabis par l’Etat. Les gens étant marqués par le libéralisme, ils disent oui, mais cela contredit tout le reste, cela s’oppose aux réponses bien plus précises, ayant une portée culturelle, exprimant le rejet du cannabis…

Terra Nova tente de forcer, mais cela bloque. Citons d’ailleurs ce que le commentaire du sondage dit aussi :

Dans l’ensemble, la consommation de cannabis est plus répandue dans les publics jeunes, diplômés, urbains et dans les CSP+. C’est également là que l’on rencontrera les opinions les plus favorables à une réforme en faveur d’un marché régulé et encadré du cannabis

Cela veut tout dire. La question du cannabis est soulevée par ceux qui profitent de la mondialisation et remplissent leur vie de vide. Ce sont eux qui font d’un style ce qui est une fuite, toutes les drogues étant une fuite.

Et cela en dit long sur la « gauche » à la Mélenchon qu’elle soit ouverte au cannabis, comme le sondage l’explique. Car à gauche historiquement, on a toujours refusé les drogues. Mais cela c’était avant les influences libérales, modernes, surtout des centre-villes.

Et c’est cela le coeur de l’opposition populaire au cannabis que montre le sondage.

Le pillage continue-t-il à la SPA (de Paris) ?

[L’article contient des photos d’animaux actuellement à adopter.]

Il y a un refuge qui vient de rouvrir quelque part en France, destiné aux oiseaux. En fait, ce ne sont que pour les rapaces, les autres se faisant condamner… Et pour cause, le responsable, ancien braconnier, a ses préférences… Et une certaine approche aussi, puisqu’à un moment il utilisait auparavant le refuge pour élever des oies, pour les revendre pour Noël…

On voit le tableau ! Il ne s’agit pas ici de dénoncer les refuges, bien au contraire, ni de critiquer leurs activistes qui donner littéralement leur vie, refusant un petit confort par ailleurs totalement illusoire et vide.

Cependant, il s’agit de bien comprendre la situation : peu de moyens, énormément de responsabilités, des gens sincères mais sans niveau de conscience sociale élevée, et aussi des opportunistes terribles.

Selon nous, seule la morale vegan straight edge la plus impitoyable peut sauver la situation. A petite échelle, on peut en faire l’économie… Toutefois, les refuges ont besoin d’un cadre à l’échelle du pays, pour centraliser les moyens. Et là, donc, il faut des incorruptibles.

Ce qui amène, une fois de plus, à parler de la SPA dite de Paris, car il y a également la fédération dite de Lyon, qui elle ne défraie pas les chroniques de manière régulière. La SPA de Paris, il y a peu, annonçait que de janvier à avril, il y avait 15 % d’adoptions en moins par rapport à l’année d’avant.

Et malgré ce sérieux apparent, il y a encore un énième scandale de la SPA de Paris. Voici donc quelques extraits de l’article à charge du Monde, intitulé Temps de chien à la SPA, article par ailleurs non seulement à charge mais racoleur et sans âme, sans compassion pour les animaux.

La SPA, 650 salariés, 4 000 bénévoles, 20 000 adhérents, est à l’image des animaux estropiés ou battus qu’elle recueille : après plusieurs années noires, elle tente de se refaire une santé, mais avance encore clopin-clopant. (…)

Dans son collimateur figure en particulier Image 7, la société de communication d’Anne Méaux, qui conseille une bonne partie des patrons du CAC 40 et plusieurs hommes politiques de droite.

La SPA lui a versé plus de 450 000 euros depuis décembre 2013 pour des prestations contestées par certains. Joël Pain, l’ancien directeur général de l’association, licencié en mars pour faute grave, les estimait soit fictives, soit destinées à valoriser l’image de la seule Natacha Harry. (…)

La juged’instruction Claire Thépaut, connue pour avoir mis en examen Nicolas Sarkozy pour corruption, est elle aussi saisie, à la suite de plaintes qui visent en particulier la gestion des années très sombres, jusqu’en 2013.

La Cour des comptes suit également de près le redressement de la maison, trop lent à ses yeux. Le tribunal correctionnel de Paris doit de son côté examiner le 25 juin le cas de l’ex-trésorier de la SPA, Thierry Courrault.

En 2013-2014, ce bénévole s’était fait rembourser 12 074 euros de frais de déplacement en neuf mois sans fournir le moindre justificatif. Depuis, il a démissionné et rendu l’argent, sans que cela stoppe la plainte déposée par des adhérents.

La SPA, enfin, donne du travail au conseil de prud’hommes. En quelques mois, Natacha Harry vient de se séparer brutalement de trois de ses principaux dirigeants, dont le directeur général, Joël Pain. Ils sont accusés d’incompétence et d’avoir « tenu des propos grossiers, insultants et scandaleux ».

Dans certains e-mails, ils se moquaient entre eux de bénévoles « déjà empaillés », d’une donatrice « un peu fossilisée » ou encore d’une déléguée syndicale, comparée à une « dinde ». Quant à la présidente de l’association, elle s’y trouvait ravalée à « son vrai rôle de Miss météo ». Un « humour potache », plaident les intéressés. (…)

Début mai, les responsables ont choisi de se moquer de cette crise, le temps d’une grande fête interne. Ce soir-là, plus de 250 dirigeants, salariés et bénévoles se retrouvent au Musée des arts forains, à Paris, pour la remise des « Os-wards », une cérémonie animée par le journaliste de « Télématin » Laurent Bignolas et ponctuée de sketches.

L’un d’eux se déroule au standard du siège. « Allô ! Je peux parler au directeur général ? – Non, il n’est plus là. Au directeur financier, alors ? – Non plus. A la directrice juridique, au moins ? – Non, désolé. Bon, passez-moi le service courrier ! – Ah… Il n’est ouvert que de 14 heures à 14 h 15 et, comme il est 14 h 13, je ne sais pas si vous pourrez le joindre… »Eclat de rire général. Une sorte de catharsis. (…)

Polémiques, affaires, scandales. La SPA retombe dans ses pires travers. Cette vénérable association, fondée en 1845, a longtemps été mal gérée. « C’est logique,explique un ancien responsable, le président est élu en fonction de sa capacité à défendre la cause animale, pas de son savoir-faire de manageur.

Beaucoup d’argent en jeu, mais peu de procédures écrites, peu de contrôles, des décisions politiques : le terrain était propice aux gaspillages et aux fraudes. »

Depuis plusieurs décennies, « elle fait l’objet d’un pillage permanent et impuni », certifie Henri Barbe, dont l’association, Les Vrais Amis de la SPA, chiffre les détournements à « peut-être 20 ou 30 millions d’euros ».

En 2009, la situation est devenue si critique que l’association a dû être placée durant plus de trois ans sous administration judiciaire. « A l’époque, chacun se méfiait des autres, et la communication entre les dirigeants de Paris et le terrain était difficile, se souvient Nicolas Dumas, qui dirigeait un refuge à Perpignan.

Quand on voyait les chiffres 01 43 s’afficher sur le téléphone, on disait : “C’est le siège, qui veut répondre ?’’ Tout le monde partait en courant. On avait peur… »La période a laissé un goût amer.

Non seulement à cause des réorganisations nécessaires pour sortir les comptes du rouge, mais aussi parce que les adhérents ont découvert après coup que l’administratrice judiciaire, Michèle Lebossé, s’était payée sur la bête, en touchant près de 1,2 million d’euros.

Une rémunération « disproportionnée par rapport aux résultats obtenus », selon la Cour des comptes, et aujourd’hui sous l’œil de la justice. C’est cette administratrice qui, en fin de mandat, a contacté Natacha Harry pour lui proposer sa succession, alors même que la journaliste n’était pas adhérente. Elle espérait ainsi donner une image plus glamour à la SPA.

Comment quelqu’un qui n’est pas adhérent d’une association peut-il être amené à en prendre la direction ? N’est-ce pas là un vrai problème de démocratie ? Regardons justement quelque chose de particulier : le nombre d’adhérents.

Voici un tableau comparant L214 et la SPA – rappelons qu’il s’agit donc ici de celle de Paris. On peut voir que la SPA (de Paris) a moins d’adhérents que L214! Ce qui est totalement incohérent et en décalage complet avec l’ampleur de sa tâche et de son budget.

L214 SPA de Paris
nombre de salariés 45 656
budget 4 millions 56 millions
nombre d’adhérents 30 000 21 000

Evidemment, on peut tout aussi bien dire qu’avec 4 millions d’euros et 45 salariés, on ne peut pas vraiment dire que L214 fasse grand chose avec autant de moyens. Il y a là également une incapacité à organiser les gens et à former des structures démocratiques, à impliquer tout le monde.

Mais ce qui compte ici surtout c’est qu’on voit que tout est bureaucratique,  remplis d’interstices ou des gens peuvent se faufiler, avec des spécialisations techniques propices aux profiteurs. Et que cela fait des décennies que cela dure.

Alors, quelle solution? C’est pourtant simple. La société doit assumer ses responsabilités. Les refuges doivent être centralisées dans une SPA nationale nationalisée, avec absolument tous les comptes publics, avec absolument tout de public d’ailleurs, avec une adhésion de masse et des débats démocratiques ouverts.

Sans cela, dans une société toujours plus égoïste, c’est un travail sans fin et les accapareurs auront encore leur place. Mais, là encore, étant donné qu’un tel programme est une utopie aujourd’hui, cela signifie que la révolution est nécessaire pour pouvoir réellement changer les choses demain…

Rapport européen 2018 sur les drogues : ce que cela dit sur la France et le cannabis

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a rendu public hier son nouveau rapport et, comme c’est l’habitude, en voici une présentation, cette fois par contre une tentative de présenter un certain arrière-plan par rapport à la légalisation du cannabis clairement programmée par l’Etat.

Cela ne doit pas occulter le fait qu’il existe une progression très nette de la cocaïne en France.

Un autre aspect est le nombre toujours plus grande de drogues différentes disponibles par les marchés illégaux. Plus de choix, davantage de disponibilité…

Et également une présence toujours plus réelle dans la vie quotidienne. Voici un aperçu rapide sur cette question, avec quelques chiffres concernant l’Union Européenne.

Or, cela montre bien qu’il existe une grande différence selon les pays dans la consommation de drogues. Ces dernières ne sont pas naturelles, elles sont le produit de l’histoire, celui des traffics, des productions possibles, des modes, etc.

Voici les stimulants les plus saisis comme illustration. C’est très différent selon Les pays.

Et donc, regardons justement notre pays où justement 41% des adultes ont déjà consommé du cannabis, avec les saisies de résine et d’herbe de cannabis. La France, tout le temps présentée comme ultra-répressive, ne l’est en fait pas du tout.

La quantité de résine saisie, ce n’est même pas la moitié de l’Espagne, le nombre de saisies d’herbe, c’est à peine un peu plus de deux fois qu’en Autriche, pays de même pas 9 millions d’habitants!

Vérifions bien cette absence de réelle répression en s’attardant sur le degré de consommation chez les jeunes adultes. Plus il y a prévalence, plus il y a mécaniquement possibilité de saisies.

Pour la Suède  et la Norvège, malgré une consommation chez les jeunes plus faibles qu’en France, il y a donc proportionnellement bien plus de saisies… Et on peut voir qu’en Italie la situation est encore pire qu’en France sur le nombre de saisies, pour une même prévalence du cannabis.

Autre exemple de capitulation, l’évolution des consommateurs de cannabis admis en traitement, sur les dix dernières années. Il y a une explosion du nombre d’admission… Ce qui est logique. S’ancrant socialement, il y a désormais des fumeurs au quotidien…

Ce qu’on peut voir par conséquent, c’est qu’il n’y a pas que le libéralisme qui fait que le cannabis s’installe. Il y a également un effondrement sur le plan de la civilisation.

La légalisation du cannabis n’est pas qu’un je-m’en-foutisme, c’est également une capitulation devant la drogue comme phénomène de masse.

C’est finalement, toutes proportions gardées, le même phénomène qu’aux Etats-Unis.  Mais c’est la même décadence, le même anéantissement des structures sociales, avec les mafias exerçant une pression terrible, un véritable cannibalisme social.

Ce qui fait que si jamais quelqu’un conçoit l’idée de révolution, il sera toujours plus obligé d’intégrer l’affrontement total avec les mafias et les drogues dans sa vision des choses.

Synthèse des États généraux de la bioéthique

Les États généraux de la bioéthique ont rendu public hier leur « synthèse », qui fait un peu moins de 200 pages. Et là on s’aperçoit que la logique ultra-libérale fait face à un tel problème que la synthèse ne prend finalement pas partie, se cantonnant aux constats de différents points de vue, réservant son point de vue pour septembre 2018.

Malheureusement, ce problème n’est pas une opposition de gens athées, défendant la Nature, refusant l’individualisme, s’opposant à la PMA-GPA comme droit universel à l’enfant, avec celui-ci réduit au statut de bien de consommation.

Ce problème, c’est la mobilisation générale des religieux, notamment des catholiques ultras.

Soyons ici très clairs : un tel mouvement de fond préfigure l’alliance future entre la droite et l’extrême-droite. Face au suicide d’une gauche adepte de l’ultra-libéralisme « sociétal », il y a un boulevard pour les fachos !

Dans quelques années, on comprendra aisément comment il y a eu ici un tournant permettant à la droite et l’extrême-droite d’apparaître comme un obstacle au libéralisme, au capitalisme, comme défendant la civilisation face au marché…

Il est incroyable que ce soit la Fédération Protestante de France qui soit en mesure de dire une chose que les gens athées, de gauche, pleins de bons sens, etc. devraient dire :

« la liberté ne se confond ni avec l’individualisme sans limites, ni avec la loi de l’offre et de la demande qui aboutit à la loi du plus fort »

C’est fort quand même : les protestants rejettent davantage l’offre et la demande que la gauche elle-même, passée dans le camp du turbo-capitalisme maquillé comme conquête des droits individuels.

Il est tout aussi incroyable que la Fédération Nationale de la Libre Pensée, la plus ancienne association pour la laïcité, s’exprime inversement pour l’individualisme le plus total, juste pour le plaisir de dire en apparence le contraire des religieux :

« Notre association considère que la loi de bioéthique doit être modifiée sur trois points : l’extension du champ de recours à la procréation médicalement assistée (PMA) et de l’utilisation des ovocytes congelés ; la légalisation de la gestation pour autrui (GPA) ; l’extension de l’utilisation des ovocytes congelés ; la réduction des contraintes pesant sur la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires. »

C’est cela la laïcité : donner le champ libre aux entreprises au nom d’un rejet des religions?

De la même manière, il est honteux qu’une association comme SOS homophobie abuse de son refus de l’homophobie pour promouvoir l’ultra-libéralisme, l’ultra-individualisme, le turbo-capitalisme :

« SOS homophobie revendique l’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes sur la base d’une stricte égalité. Toutes les personnes en âge de procréer doivent pouvoir avoir accès à la PMA , sans distinction de leur situation conjugale, de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. (…) Établir une frontière liée au statut marital, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre relève de la discrimination. »

Ce serait donc une discrimination que de ne pas fournir techniquement, au-delà de la Nature, un enfant aux personnes homosexuelles, tout comme il serait discriminatoire de ne pas permettre, au-delà de la Nature encore, à une personne seule d’avoir un enfant.

C’est le règne du « si je veux je dois avoir, car la réalité doit se plier à mes désirs ». C’est le triomphe du consommateur.

Et qui a pris les commandes du refus de cela ? Malheureusement les religieux.

C’est une catastrophe dont on n’a pas fini de voir les conséquences.

Voici, comme illustration, ce que constate Le Figaro des résultats des « consultations » faites par les États généraux de la bioéthique. Ceux-ci ont organisé 271 débats avec 21 000 personnes au total, 183 500 personnes allant sur son site internet, pour 65 000 contributions et 830 000 votes. Il y a eu également 154 auditions d’associations, de personnalités et d’intellectuels, de cercles scientifiques, sociétés savantes, etc.

Une partie significative de cela a été consacrée à la question de la procréation. Or, comme on le voit, l’opposition à l’ultra-libéralisme est frontale. Et elle est catholique, n’en doutons pas : il y a eu une grande mobilisation pour conquérir l’hégémonie dans les débats.

Le journal La Croix – la voix du Vatican – considère la synthèse des Etats généraux de la bioéthique comme un triomphe pour les religieux, parlant d’un « débat à poursuivre », un débat clairement défini comme sans fin, car bloqué par le clivage des points de vue.

Voici ce qui est dit, par l’intermédiaire de son directeur.

Ce rapport ne permet pas de conclure à une opinion majoritaire pour ou contre telle ou telle évolution des règles bioéthiques en vigueur dans notre pays. Là n’était pas le but des états généraux, qui avaient d’abord pour vocation de permettre à toutes les opinions de s’exprimer et d’être actées.

Cet exercice permet néanmoins de conclure que le consensus est loin d’être atteint – et ne pourra pas l’être – sur les sujets les plus débattus que sont la fin de vie ou l’accès à la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes.

Le rapport fait ainsi état de « différences profondes (qui) s’expriment dans la société civile ».

Ce seul constat n’est pas sans importance pour la suite. En ­effet, Emmanuel Macron a déclaré à La Croix le 13 mars 2017 qu’avant toute décision sur de tels sujets, il regarderait « l’état de la société et des débats qui s’y jouent pour agir de manière apaisée ».

Quelles seront donc les conclusions du président de la République sur « l’état de la société » ? Le moment de trancher n’est pas encore venu.

Le CCNE doit rendre un nouvel avis en septembre, qui devrait formuler des préconisations. C’est ensuite que la décision politique interviendra, celle du chef de l’État puis celle du Parlement. D’ici là, le débat ne va pas – et ne doit pas – s’interrompre.

Les religieux savent qu’ils vont avoir un prestige immense s’ils arrivent à se présenter comme ceux qui ont bloqué la PMA et la GPA, c’est-à-dire comme ceux qui ont réussi à freiner l’extension du marché capitaliste.

Et par la suiteMarion Maréchal-Le Pen et l’alliance droite – extrême-droite capitaliseront là-dessus!

« La moindre avancée concrète a été rejetée par l’Assemblée nationale cette nuit »

Il y a deux jours, cet événement meurtrier était présenté par La Montagne dans la catégorie faits divers :

Un incendie a coûté la vie à près de 680 porcs et porcelets, ce samedi après-midi, à Montmarault, au lieu-dit Concize. Ils étaient installés dans un bâtiment agricole d’environ 850 mètres carrés qui a complètement été détruit par les flammes.

Le sinistre s’est déclaré aux alentours de midi. Malgré leurs efforts, les propriétaires des bêtes n’ont rien pu faire pour leur venir en aide, en raison de la forte fumée et des flammes qui se dégageaient du bâtiment.

Nous ne ferons pas le compte macabre de l’espace dédié aux cochons dans ce hangar, d’autant plus que sur 850 m² une place significative devait être accordée au matériel.

Il suffira de savoir qu’au fond de soi, il y a l’envie juste, moralement, de tout casser, de changer le monde, parce que c’est inacceptable. Non pas protester, mais changer le monde.

Car ce monde est en perdition et il ne s’agit pas de protester, mais de s’en détacher et de le révolutionner. Il y a des gens pourtant qui, ne comprennent pas le principe de détachement pas plus que celui de révolution, se disent que LTD ne fait que critiquer.

Alors que quiconque lit LTD avec un semblant d’attention et d’implication personnelle… sait exactement ce qu’il a affaire : aller au conflit.

Car il faut bien voir les choses en face et être réaliste : rien ne change. Citons ici des gens ayant une démarche fondamentalement différente de la nôtre, avec le CIW France, issu de la PMAF (protection mondiale des animaux de ferme).

Dans La Croix du 29 mai 2018, Agathe Gignoux qui en est la chargée d’affaires publiques tient les propos suivants au sujet de la loi alimentation que le gouvernement vient de mettre en place :

« De la fin de l’encagement des poules pondeuses à l’encadrement du transport pour les animaux vivants en passant par l’interdiction de la castration à vif des porcs, tous les amendements proposés en commissions ou en plénière pour faire progresser le bien-être animal ont été rejetés.

Ce projet de loi n’apporte aucun changement significatif dans les conditions d’élevage et d’abattage, alors que ce modèle industriel intensif est largement rejeté par les Français. »

Tout est donc très clair : rien ne change. Le CIW France, qui ferait passer pour L214 pour de dangereux activistes, l’admet lui-même.

Et effectivement, rien ne peut changer sans révolution, c’est-à-dire sans bouleversement des valeurs dominantes, de la morale. Il ne s’agit pas de désobéissance civile, il ne s’agit pas d’une « méthode de lutte ». Il s’agit d’un état d’esprit.

Soumission aux intérêts de la planète comme super-organisme. En défense de toute vie. Reconnaissance de l’appartenance de l’humanité à la Nature. Pas de drogues, pas d’alcool, pas de rapports sexuels en-dehors du couple comme construction.

Hors de cet état d’esprit, de cette morale, de cette pratique, il n’y a que la défaite.

Et voici aussi ce que dit L214 sur la loi en question (c’est nous qui mettons en gras).

Loi Alimentation • 67% des Français considèrent que les animaux sont mal défendus par les politiques*. Ils ont raison.

La moindre avancée concrète a été rejetée par l’Assemblée nationale cette nuit.

Légalement, les porcelets continueront à être castrés à vif, les poules resteront dans les cages, les poussins continueront d’être broyés, aucun contrôle vidéo obligatoire dans les abattoirs… Merci aux quelques députés courageux qui ont défendu des avancées contre une majorité à l’écoute des lobbies de l’élevage intensif.

L’Assemblée nationale et le gouvernement sont sourds aux demandes des Français et aux souffrances des animaux.
Ne baissons pas les bras. Les animaux ont désespérément besoin de personnes pour les défendre.

Ne baissons pas les bras… après avoir contribué à semer toutes les illusions possibles?

Si « c’est maintenant que tout se joue » et que la défaite est totale, L214 va-t-elle rejoindre les rangs de l’ALF ? Une question qui n’a aucun sens à la base même, car ces gens ne se remettent de toutes façons nullement en cause.

Ils sont impliqués, imbriqués désormais dans les institutions. Ils sont obligés de jouer le jeu jusqu’au bout, de faire croire à n’importe quoi  jusqu’au bout. Ce niveau d’inconscience n’est pas de la stupidité : c’est criminel. C’est servir directement la naïveté, la dispersion, l’esprit de soumission.

Et pourquoi ne se remettent-ils pas en cause, au fond ? Par corruption, comme l’écrasante majorité des personnes veganes qui, finalement, s’accommode très bien d’une vie quotidienne dans une société de consommation qui a ses bons côtés.

Et après tout, quand on manifeste avec des animaux morts comme hier à Paris l’a fait 269 Life France, quand on passe en procès pour rien comme les responsables de 269 libération animale il y a peu, n’a-t-on pas la conscience tranquille ?

Cela ne ressemble-t-il pas à la lutte?

Sauf que c’est une illusion et que cela n’a rien à voir avec la tempête dont nous avons besoin. Ce à quoi nous assistons, c’est à une faillite morale. Cynisme, indifférence et pire encore, mensonge, esprit de carrière individuelle, lutte virtuelle, combat symbolique…

L’antispécisme n’est somme toute rien d’autre qu’un anti-véganisme, un pseudo combat qui disperse les forces et tente de nier l’histoire du véganisme et de la libération animale.

Sachons résister à cette tentative de pourrissement du patrimoine de la lutte.

Et rappelons-nous : qui n’est pas capable de s’interposer humainement, dans l’intégralité de sa personne, de sa personnalité, rate le degré de conflit nécessaire, passe à côté de l’identité qu’il faut assumer.

Il s’agit de fusionner avec la cause, pas de se mettre en avant comme individu, pas de témoigner, pas de protester, mais de relever d’une vague qui balaie ce monde en décomposition.

Construire son identité dans l’antagonisme avec les forces de destruction, pour la libération animale, pour la libération de la Terre !

Walter Bond : pourquoi je suis straight edge

Nous avons beaucoup parlé de Walter Bond, avant même d’ailleurs son arrestation aux Etats-Unis pour différentes attaques incendiaires contre l’exploitation animale. Voici un nouveau texte de lui, où il raconte comment il est devenu straight edge.

Un texte qui rappelle que le Straight Edge c’est la guerre aux drogues, c’est un drapeau qui appartient aux ouvriers, aux gens du peuple, qui sont les premières victimes de ces matières nocives, destructrices.

La guerre aux effets des drogues sur soi-même peut durer une vie. La guerre de soi-même contre soi-même, contre la tentation de fuir dans les paradis artificiels, n’est jamais gagnée dans un monde comme le nôtre.

La guerre aux mafias est une valeur indissociable de la culture straight edge et si dans un pays en crise comme la Grèce, il peut y avoir des initiatives révolutionnaires comme un cortège armé anti-drogues ou bien un affrontement armé avec la mafia, ce n’est pas pour rien.

Quand le social s’effondre, le cannibalisme social intervient. Y faire face est inévitablement violent. Tout le reste est capitulation.

C’est cela, aussi, le sens de l’engagement straight edge : se confronter avec un monde en perdition, où la morale est à l’abandon, où les drogues se répandent pour encore plus anéantir les esprits.

Je suis Straight Edge parce que je déteste les drogues et l’alcool. Je ne veux pas y toucher, je ne vais être avec des personnes qui en consomment et je ne veux rien avoir à faire avec la culture de la drogue, les bars, etc. Je ne suis pas simplement « drug free » (libre de toute drogue) car je m’oppose activement contre la culture de la drogue et j’ai prêté serment, à vie, contre la pourriture de l’enivrement.

J’imagine que chaque personne Straight Edge a ses propres raisons et des valeurs auxquelles elles se tiennent.

Pour la plupart, il s’agit d’une phase qui passera, une scène musicale avec ses modes, ou encore un groupe assez obscur de semblables pour satisfaire un désir tribal. Je suis passé par tout cela il y a des décennies et bien que ce fut plaisant et que j’apprécie toujours la musique, cela a cessé depuis longtemps d’être une histoire de bandes, de groupes et de danses.

Honnêtement, tout ceci n’a jamais ma raison principale de devenir Straight Edge, donc j’imagine… Je vais commencer par le début.

J’ai grandi entouré par les drogues et l’alcool. Mon père biologique, que je n’ai jamais connu, est allé en prison à cause de la méth [méthamphétamine]. Je l’ai rencontré lorsque j’étais adolescent.

Je lui ai rendu visite en prison. Je lui ai parlé quelques fois après sa sortie mais il n’y avait rien entre nous. Le père avec lequel j’ai grandi buvait. Et je veux dire par là : il buvait plus d’alcool que ce que je pensais être humainement possible, il devait ressemblait à un pot de pickles à l’intérieur ! Il jouait de la musique à côté de son travail à plein temps comme soudeur.

Ma mère buvait aussi, mais rien à voir avec mon père. Elle préférait fumer de l’herbe et avait l’habitude de mélanger les drogues. Sans entrer dans les détails, disons que les drogues et l’alcool ont mené mes parents au divorce alors que j’avais dix ans et je n’allais jamais retrouver la stabilité de ma maison disfonctionnelle.

A douze ans je fumais de l’herbe. A treize ans, je prenais toutes les drogues qui passait sous ma main (j’ai une personnalité addictive).

A seize ans, j’étais complètement cramé. Je ne sais pas combien de temps j’étais resté éveillé à cause de la meth et je ne sais pas combien d’autres drogues j’avais dans mon organisme.

Honnêtement, je ne me souviens que de morceaux. Je me souviens de rentrer à la maison et me disputer avec mon beau-père. Je me souviens d’avoir un couteau à la main. Je me souviens d’avoir la face contre terre et un genou dans mon dos.

Je me souviens des policiers passer la porte avec les mains sur les armes et je me souviens d’eux me saisissant. Et je me souviens ensuite de me réveiller dans une clinique psychiatrique.

Il semblerait que j’ai eu un épisode de psychose due aux drogues, ce qui est juste une manière déguisée de dire que je suis devenu fou à cause des drogues.

Après ça, tout étais différent. Je me sentais instable, incertain et effrayé à l’idée que je ne puisse plus me contrôler. J’ai été envoyé en désintoxication pendant quelques mois, ce qui n’a pas vraiment aidé.

Tout ce que j’y ai appris est que je devrai jamais croire en moi mais en une « force supérieure » et que j’étais malade et qu’il n’y avait pas de cure à part de participer à un groupe à douze étapes [programme proposé à l’origine par les Alcooliques anonymes pour se relever d’une dépendance].

J’ai décidé d’éviter tout ce bordel et j’ai fait franchi une étape. La voici : la prochaine fois que j’aurai envie de prendre de la drogue ou de l’alcool… je ne le ferai pas.

Ça a marché pour moi. Cependant, ça a marché parce que je connaissais déjà ce dont j’avais besoin. Je l’ai entendu dans la musique que j’écoutais en grandissant. Gorilla Biscuits, Youth Of Today, Uniform Choice et Sick Of It All.

J’ai su que le Straight Edge était ce qu’il me fallait le jour où je me suis réveillé après ma période de folie due aux drogues.

Faisons un petit retour en arrière. Nous étions au début des années 1990 et le Straight Edge dans ma ville devenait moralisateur et puriste, il devenait à la fois violent et fier d’être exclusif.

Et j’ai adoré ça !

J’ai su à travers tout ce que j’avais expérimenté dans ma vie de jeune que les drogues et la boisson étaient une maladie et un mal pour la volonté, un cancer à l’intérieur de la société. Mais ce n’est qu’à partir du moment où je suis devenu Straight Edge que je me suis senti assez confiant pour me relever et vaincre ce démon intérieur.

Tout ce que j’ai connu pour lutter contre les addictions recherchait soit à me rendre dépendant de programmes en m’empêchant de croire en ma capacité à décrocher seul, soit à me diriger vers la religion. Aucunes de ces options ne me convenaient.

Aussi longtemps que je me souvienne, une partie de la scène se plaignait de l’hyper-masculinité du Straight Edge (je ne dirais pas que c’était plein de testostérones, mais plutôt que c’était agressif) et de l’attitude hautaine qui s’en dégageait souvent.

Cependant, l’autre aspect est que lorsqu’on vient de la rue, d’un foyer brisé, avec des problèmes d’addiction et une rage intérieure bouillonnante, c’était un espace où tout ceci pouvait s’exprimer non seulement d’une manière plus positive que l’appartenance à un gang, mais surtout c’était se positionner de manière antagoniste au problème !

Et c’est ainsi que je suis né à nouveau [en référence aux chrétiens « born again » (renaître)]. J’aimais ma sobriété et avec une passion égale je me suis mis à détester non seulement les addictions mais aussi les consommateurs et les dealers.

Aujourd’hui lorsque je réfléchis à ce que j’étais, je vois où j’étais trop extrême dans ma vision des choses mais je ne pense pas avoir tant exagéré que ça. D’après mon expérience on peut aider une personne à condition qu’elle ait la propension et le désir profond de changer.

En revanche, en tant que groupe, les personnes dépendantes sont moralement déficientes, sournoises et jettent le blâme partout. Ce qui est véritablement horrible ce n’est pas les horreurs qu’un ivrogne ou un junkie s’inflige mais le prix fort et les dommages émotionnels et physiques que des spectateurs innocents, des proches et des communautés où ils vivent doivent endurer.

Quoi qu’il en soit, j’ai remarqué qu’en grandissant beaucoup de personnes autour de moi ont capitulé, abandonné ou renoncé au titre.

Ceci ne m’a jamais vraiment tracassé. Je n’ai jamais eu l’impression que ceux qui sont parti ont trahi la scène ou nous ont menti.

Le seul cas où cela m’énerve est quand ils veulent tirer profit, se réformer, ou revivre l’époque Straight Edge comme si elle était toujours là. Pour ceux individus, je n’ai que du mépris car si tout cela a eu un sens pour eux à un moment, cela leur semblerait étrange et inapproprié après cracher sur tout ce qui leur était cher.

Bien évidemment, cela n’arrive dans un vide social et il y a, malheureusement, toujours de très nombreux vendus, des marchands de nostalgie et des jeunes Straight Edge « non-hautains » qui soutiennent ces minables.

Comme je le disais au début, je suis maintenant plus âgé et plus tellement intéressé dans tout cela ni dans la scène musicale ou les concerts. Mais je suis toujours entièrement anti drogues et anti culture de la drogue et cela ne changera pas.

J’ai l’impression qu’à un moment dans mes vingt ans, j’ai arrêté de faire partie de la scène Straight Edge pour en faire tout simplement une partie de ce que je suis. Une grande partie de ma personnalité s’est construite autour parce que je ne l’ai jamais renié, je n’ai jamais abandonné et, en fin de compte, j’ai toujours été fier de le représenter.

Mes espoirs pour le futur du Straight Edge est qu’il se conserve au-delà de la musique et après que le concert soit terminé ; comme une force tournée CONTRE les drogues et l’alcool et POUR une vie saine et sobre. Car lorsque nous vieillissons, la pression pour boire et se droguer se fait plus forte que dans notre jeunesse. Mais aussi notre capacité personnelle à changer les choses.

Cordialement,

Walter Bond

ALF POW [Prisoner of war (prisonnier de guerre)]

Les snipers de la Macronie lancent l’opération pro-PMA

Les masques tombent : voilà que des députés de La République En Marche se mettent à tenir le même discours que toute une scène censée représenter une libération transgressive (queer,  LGBTQ+++, transsexuels, etc.).

Nulle surprise à cela : les discours sur les transgressions n’ont été qu’un marche-pied du discours libéral libertaire le plus général. Droit au cannabis, droit à l’enfant, droit à définir son identité, droit à se suicider, droit à choisir son sexe, droit à refuser le couple, droit à ne pas avoir de responsabilité sentimentale, etc. tout cela n’est que le reflet de la société de consommation façonnant les esprits selon ses propres besoins.

Comment comprendre autrement la phrase suivante sinon ?

Il n’y a pas de modèle unique qui représenterait la famille.

Toute la réalité naturelle niée. Des siècles de culture simplement rejetés. Zéro responsabilité, tout se décide selon les caprices, dans la négation du réel, dans le refus des sentiments, dans le rejet de toute construction.

C’est de la folie.

Il va de soi également que jamais la tribune de ces députés, paru dans Libération, n’aurait vu le jour sans l’aval du grand patron! Emmanuel Macron lance ici un tir de semonce, avant les grandes manoeuvres.

La preuve en est la présence de Pierre Person, député de Paris et cofondateur-président des Jeunes avec Macron, ainsi que Guillaume Chiche, Sacha Houlié  et Aurélien Taché, présentés par Le Monde comme des  «  snipers de la Macronie », membres de la garde rapprochée du grand boss (« « C’est le 11e choc de Macron, un commando de jeunes députés sans états d’âme, mobilisables dans la minute, d’une loyauté sans faille », résume un proche du président de la République »).

Nul hasard donc, juste une étape de plus dans le rythme politique donné par Emmanuel Macron. Tout cela va faire très mal, atomisant encore davantage la société.

Et au coup d’après, les fachos vont revenir en force, parce qu’aucune société ne peut accepter un tel suicide ultra-libéral. Tout doit être fait pour ne pas que la France succombe à l’étau ultra-libéral / facho total!

La PMA pour toutes, un acte d’égalité

Alors que la consultation publique des états généraux de la bioéthique sur nos territoires a pris fin et que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’apprête à rendre son rapport, nous, parlementaires de la majorité, souhaitons rappeler notre attachement à l’extension de la procréation médicale assistée à toutes les femmes, célibataires, en couple hétérosexuel ou en couple lesbien.

Lors de ces débats sur nos territoires, nos concitoyennes et nos concitoyens ont pu s’exprimer et ainsi être entendus, permettant au CCNE d’avoir une pleine et entière appréhension et compréhension des attentes des Françaises et des Français sur un sujet qui relève de l’intimité de chacune et chacun.

Après le temps du débat citoyen qui fonde notre action et sur lequel nous nous appuierons pleinement, viendra celui du débat parlementaire poursuivi dans un climat calme et serein, propice à l’écoute et au respect de toutes et tous.

Nous, parlementaires, dès à présent, refusons que la PMA soit instrumentalisée comme l’a été la loi autorisant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe il y a cinq ans.

Nous le refusons car il s’agit d’un engagement de campagne du président de la République et nous avons été élus pour faire en sorte qu’il soit tenu. Près de six Français sur dix se déclarent favorables à l’extension de la PMA aux couples de femmes hétérosexuels ou lesbiens ainsi qu’aux femmes seules.

L’extension à toutes de la PMA n’enlèvera aucun droit à personne. Il n’y a pas de modèle unique qui représenterait la famille. La société évolue, les familles sont de plus en plus diverses.

Qu’ils soient couples mariés, pacsés, concubins, des parents unis ou séparés, des familles monoparentales, des familles recomposées, des familles homoparentales, toutes et tous ont des devoirs et droits égaux envers leurs enfants.

Il faut sortir de l’hypocrisie de celles et ceux qui refusent de voir que la famille a changé et de l’égoïsme de celles et ceux qui s’opposent à l’extension de la PMA pour toutes en niant la frustration, la souffrance, la colère, l’injustice qu’une femme peut ressentir lorsque son corps ne l’autorise pas à devenir mère.

Nous, parlementaires, nous devons permettre à chacune et chacun de vivre sa vie de parent comme il l’entend, mais surtout de reconnaître à égalité de droit et de dignité les différentes façons de le devenir.

Aujourd’hui, l’accès à la parentalité n’est pas possible pour toutes et injuste, notamment lorsque la PMA fait ressortir des inégalités socio-économiques en permettant à certaines femmes d’y avoir recours à l’étranger pour 30 000 euros environ hors frais médicaux préalables aux injections et suivi postnatal.

Au-delà, ces femmes prennent des risques pour leur santé en se rendant dans des cliniques à l’étranger. Face à ce désir si intense et intime et parfois tellement inaccessible, et compte tenu des risques encourus, nous, parlementaires, ne pouvons plus fermer les yeux.

C’est la raison pour laquelle nous devons donner le choix à toutes celles qui le souhaitent et qui ne le peuvent pas aujourd’hui, de fonder une famille. Ce choix, cette liberté assumée de décider de sa maternité, nous l’avons aujourd’hui entre nos mains.

Nous devons nous en saisir, et faire évoluer les droits des célibataires, hétérosexuelles ou homosexuelles. Nous sommes convaincus que cette réforme synonyme de progrès social et d’égalité est indispensable. L’égalité de droits ne nuit pas à notre société, au contraire, elle l’élève.

PARMI LES SIGNATAIRES
Des député·e·s :
Guillaume Chiche (Deux-Sèvres)
Coralie Dubost (Hérault)
Matthieu Orphelin (Maine-et-Loire)
Laetitia Avia (Paris)
Thomas Mesnier (Charente) Laurence Vanceunebrock-Mialon (Allier) Raphaël Gérard (Charente-Maritime)
Elise Fajgeles (Paris)
Hugues Renson (Paris)
Carole Grandjean (Meurthe-et-Moselle) Aurélien Tache (Val-d’Oise)
Cécile Muschotti (Var)
Pieyre-Alexandre Anglade (Français établis hors de France)
Claire Pitollat (Bouches-du-Rhône)
Sacha Houlié (Vienne)
Stéphanie Rist (Loiret)
Pierre Person (Paris)
Sophie Beaudoin-Hubiere (Haute-Vienne) Damien Pichereau (Sarthe)
Martine Wonner (Bas-Rhin)
Mickaël Nogal  (Haute-Garonne)
Didier Baichère (Yvelines)
Delphine Bagarry (Alpes-de-Haute-Provence)
Damien Adam (Seine-Maritime)
Ludovic Mendes (Moselle)
Laurent Saint Martin (Val-de-Marne)
Florent Boudié (Gironde)
Philippe Chalumeau (Indre-et-Loire),
Guillaume Gouffier-Cha (Val -de-Marne)
Eric Bothorel (Côtes d’Armor)
Bérangère Abba (Haute-Marne)
Marne Fabienne Colboc (Indre-et-Loire)
Stéphane Testé (Seine-Saint-Denis)
Dominique David (Gironde)
Jean-Louis Touraine (Rhône)
Anne Genetet (Français établis hors de France)
Marie-Christine Verdier-Jouclas (Tarn)
Stéphane Buchou (Vendée)
Jean-Marie Fiévet (Deux-Sèvres)
Olga Givernet (Ain)
Denis Sommer (Doubs)
Brigitte Bourguignon (Pas-de-calais)
Valérie Gomez Bassac (Var)
Joël Giraud (Hautes-Alpes)
Jennifer de Temmerman (Nord)
Frédéric Barbier (Doubs)
Bérangère Couillard (Gironde)

Esther Benbassa veut « plus de cannabis »

Sénatrice EELV, Esther Benbassa est une figure très connue pour son folklore, correspondant tout à fait au cliché que font les fachos de la bobo qui ne cesse de faire des comparaisons ininterrompues (et totalement déplacées) avec la Shoah pour désigner le (triste) sort des migrants et prône l’ultra libéralisme sur le plan individuel.

Depuis la « marée humaine » de Jean-Luc Mélenchon de samedi dernier où elle a participé, il y a une petite vague dans les rapports sociaux consistant à la montrer dans le cortège avec sa pancarte favorable au cannabis.

Elle s’est bien entendu munie de son écharpe tricolore de sénatrice pour chercher à ne pas tomber sous le coup de la loi… Rappelons en effet ce que dit celle-ci :

Article L3421-1

L’usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende. (…)

Article L3421-4
La provocation au délit prévu par l’article L. 3421-1 ou à l’une des infractions prévues par les articles 222-34 à 222-39 du code pénal, alors même que cette provocation n’a pas été suivie d’effet, ou le fait de présenter ces infractions sous un jour favorable est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende.

Cependant, dans la constitution il est aussi dit :

Article 26
Aucun membre du Parlement [c’est-à-dire l’assemblée nationale + le sénat] ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.

Las ! Si Esther Benbassa avait mieux étudié le droit – et si l’État l’appliquait d’ailleurs – il y aurait quand même eu poursuite, contre Europe Ecologie Les Verts. La pancarte que tient Esther Benbassa est en effet signée EELV, et si donc la sénatrice échappe aux poursuites, dans l’ordre des choses la signature impose juridiquement de se retourner contre EELV !

Cela ne sera bien sûr pas le cas, la capitulation de l’État étant complète devant la marche forcée du « capitalisme de l’or vert ».

Notons au passage qu’outre de mettre en valeur la déchéance du corps et de l’esprit (les deux étant une seule chose pour nous), Esther Benbassa est également une lâche. Voici son argumentaire sur twitter, où elle se dégonfle de manière pathétique.

Qu’elle est minable !

Cela montre au passage que notre vision des choses selon laquelle la question du cannabis thérapeutique n’est qu’un prétexte est tout à fait juste. Les partisans du cannabis utilisent le principe de la boule de neige : chaque élément de plus permet d’ébranler l’opposition au cannabis, chaque argument de plus fait avancer la cause.

Et cela ne semble pas parti pour aller dans le sens d’un référendum, désormais ce sera aux opposants de le demander. Les choses vont plutôt dans le sens de l’utilisation du cannabis comme argument pour des élections parlementaires ou présidentielles, sans doute par Emmanuel Macron.

L’appât du gain d’un côté, le libéralisme des mœurs de l’autre, feront que le cannabis s’installera finalement aisément dans la société française.

Et l’en extirper va être difficile ! Montrant une fois de plus qu’il faut un esprit d’opposition frontale : ou bien les valeurs vegan straight edge, ou bien l’effondrement.