La productivité dans l’industrie du lait exploitant les vaches

Le lait de vache « conditionné de manière industrielle sous sa forme liquide », cela représente 3,6 milliards de litres en 2012, pour un chiffre d’affaires annuel de 25,3 milliards d’euros. Il faut avoir cela en tête pour comprendre ce qu’est l’exploitation animale dans ce secteur, mais également pourquoi les personnes végétariennes sont les complices de l’exploitation des vaches.

Il y a un autre aspect plus particulier qui est toutefois ici le thème de cet article : la course à la productivité. Parce que pour combattre l’exploitation animale, il faut connaître ses dynamiques et ses tendances.

Il faut savoir que dans l’Union européenne, si l’on prend les neuf pays présents depuis 1957, en trente ans (donc en 1997), le rendement annuel en lait d’une vache avait doublé. En France, le chiffre est de 74 % d’augmentation entre 1975 et aujourd’hui.

La FAO, organisme des nations-unies, constate par exemple que :

« Les rendements laitiers moyens varient considérablement entre les pays, principalement en raison des différences dans les systèmes de production (par exemple, l’alimentation des animaux, les races). Dans des pays tels que l’Afghanistan, le Bangladesh, l’Éthiopie et le Nigeria, le rendement laitier moyen des vaches est inférieur ou égal à 500 kg/an. Dans les pays où le secteur laitier est en développement, comme la République islamique d’Iran, le Pérou et le Viet Nam, le rendement laitier moyen des vaches est supérieur à 2 000 kg/an. »

Or, dans les pays « développés, le rendement est de 6300-6700 kg/an. Voici le tableau montrant l’évolution pour les 20 dernières années.

Il faut saisir les enjeux de ce que cela signifie. Les vaches sont davantage sélectionnées, encadrées, nourries, sollicitées, bref, exploitées. Cette tendance à accroître la productivité est gigantesque, et il ne faut jamais perdre de vue que cette croissance est directement assumée par un être vivant : la productivité qui augmente, c’est ici la souffrance qui croît de manière qualitative et quantitative.

C’est absolument infernal. On est dans tout sauf l’abstraction.

A quoi faut-il d’ailleurs s’attendre pour le futur? Déjà à davantage de production, en raison des exportations : le modèle occidental de la consommation de lait est diffusé massivement, surtout en Asie.

Mais revenons ici à la productivité. Car s’il y a productivité, c’est aussi car il y a concurrence. Afin de davantage rentabiliser, on pressurise davantage : c’est vrai pour les humains dans les usines, comme pour les animaux. Ici les vaches paient donc un prix terrible, et ce tableau est très révélateur.

Il montre comment a évolué le nombre de « producteurs » de lait en France, et on peut voir qu’en neuf ans, le chiffre s’est effondré.

La raison en est bien sûr la concentration économique. Dans le capitalisme, les gros mangent les petits.

La carte suivante montre que certaines régions sont également des « poids lourds ». On parle du « croissant laitier », allant de la Bretagne à l’Auvergne,en passant par la Normandie, le Nord Pas-de-Calais, la Champagne-Ardenne, l’Alsace-Lorraine, la Franche-Comté et la partie nord de la région Rhône-Alpes.

Le tableau plus bas donne des chiffres par région ; et montre l’effondrement du nombre de « livreurs de lait »…. Qu’est-ce qu’un livreur ? C’est, selon un bulletin gouvernemental :

« Un « livreur » est défi ni comme étant une exploitation dont au moins 80 % de sa référence totale (livraison + vente directe) est dédiée à la livraison. Il s’agit à la fois des exploitations livrant 100 % de leur lait en laiterie mais également de celles exerçant une activité vente directe, qui dans ce cas ne doit pas dépasser 20 % de leur activité totale. »

Les autres exploitations sont en fait des « vendeurs directs » et non plus des livreurs (qui alimentent par conséquent le système de manière « moderne »). Le tableau indique en fait la même chose que le tableau précèdent : l’effondrement du nombre de producteurs, alors que la productivité des vaches s’intensifie et que la production augmente.

Ainsi, quand on parle de l’exploitation animale, il ne faut pas voir cela seulement une horreur morale; c’est également tout un système économique qui évolue, tendant toujours vers le pire!

La « viande » et la hausse des prix

Si l’on veut comprendre l’exploitation animale, alors il faut saisir sa dynamique très particulière. S’il est moralement faux de tuer des êtres vivants, l’exploitation animale pour autant se situe sur un autre plan: celui de l’économie.

Ici les animaux sont des marchandises, qui sont vendues (ou pas), le but étant de faire du profit. Il est à ce titre utile de regarder la hausse des prix qui, comme on le voit sur le graphique ci-dessous, est forte.

Cela a beaucoup de conséquences, dont l’une est bien sûr le renforcement de la concurrence. Comme cela a pu être expliqué sur LTD, les modifications juridiques des tailles des cages ne visent pas tant un « bien-être » animal qu’à faire en sorte que les grosses entreprises se débarrassent des petites.

Il y a ici une bataille terrible, car l’alimentation est une consommation qui par définition ne s’arrête pas, ne se reporte pas. On connaît d’ailleurs le principe selon lequel le capitalisme permet de faire baisser les prix des marchandises. Si l’on regarde l’exploitation animale, on s’aperçoit justement que dans ce « marché captif », le principe ne s’applique pas du tout…

Sur la période 1998-2012, les prix ont augmenté d’entre 20 et 60%…


Dans ce contexte, on se doute que la « protection animale » est bien le dernier souci des entreprises, qui s’aperçoivent qu’elles augmentent leurs prix sans voir leurs ventes s’effondrer… Un privilège rare, surtout en période de crise!

Toutefois, il y a un autre aspect très important. Au « Paris Vegan Day », le végétarien Aymeric Caron a expliqué que les gens mangeaient de moins en moins de viande. C’est un propos qui ne se fonde sur rien de scientifique: déjà parce que dans le monde, il y a plus en plus de « viande » de produite. Mais aussi parce que les statistiques montrent bien que la consommation répond au prix.

En fait, on voit bien qu’à part un choix moral, culturel, qui l’emporterait dans la société, il n’y aucune raison que l’exploitation animale cesse. Cela concerne l’alimentation et les gens doivent manger, donc ils achètent, et les graphiques suivants montrent le rapport direct entre les prix et les achats.

Dès que le prix tombe, les achats progressent, et inversement.



Il y a alors deux cas de figures: soit les entreprises montent les prix pour avoir davantage de bénéfices (de manière « qualitative »), soit elles les baissent pour vendre encore plus et avoir davantage de bénéfices (de manière « quantitative »).

Tout cela est décidé par les coûts. C’est cela le vrai critère de l’exploitation animale. Cela veut dire que dans tous les cas, l’exploitation animale peut très bien « jongler » avec différentes formes, différentes variantes d’exploitation. Si de toutes manières une entreprise décide de profiter du marché du bio, une autre occupera la place laissée vacante sur le marché du non bio, car en définitive, ce qui compte c’est qu’il est possible de vendre.

Ainsi, seule une prise de conscience massive peut enrayer toute cette machine à sous à l’échelle de la société, machine meurtrière ennemie des animaux!

« Refuser d’acheter des produits auxquels est attachée trop de souffrance »

Le journal Le Monde a une section idées – points de vue, et voici un article d’une professeur de faculté, publié à l’occasion de Noël, histoire de se donner bonne conscience. C’est un exemple parfaitement parlant de la grande offensive actuelle, allant de L214 à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en faveur de la petite production, qui serait plus humaine.

C’est toujours la même chose: cela commence par de grandes envolées lyriques morales, voire révolutionnaires, et cela se conclue en disant non pas qu’il faut la révolution, qu’il faut bouleverser la production, non cela dit simplement, comme d’habitude, qu’il faut faire un tout petit peu, que « le consommateur peut refuser d’acheter des produits auxquels est attachée trop de souffrance »…

Un peu, mais pas trop, en somme.

Pour Noël, les animaux ne sont pas à la fête

Les fêtes de fin d’année ne sont guère réjouissantes pour les oies et les canards mulards qui, pendant trois semaines, doivent ingurgiter deux fois par jour 450 grammes de nourriture en quelques secondes afin que leur foie atteigne dix fois son volume normal. A la même période, on trouve dans les vitrines des manteaux avec des cols en raton laveur.

Ceux qui penseront que, pour moi, manger un animal ne va pas de soi et qu’ainsi je me sépare des autres humains n’ont pas tort, puisque chaque fois que je vois quelqu’un manger un sandwich au jambon, je pense à l’animal dont il provient. Ils se diront que je souhaite l’abolition de la corrida et la suppression de l’abattage rituel. A quoi bon les contredire ? Pourtant, il me semble que, sans me rejoindre sur tout, mes concitoyens pourraient s’abstenir de consommer du foie gras et de porter de la fourrure.

L’HÉDONISME PEUT ÊTRE AUTRE CHOSE QUE L’INDÉCENCE

L’éthique ne commence pas par la rencontre du visage de l’autre homme. Elle a un sens dès que je mange. Vivre, c’est vivre de. La matérialité de notre existence fait que notre usage des choses et des autres vivants est d’emblée une position éthique. Vivre de, c’est jouir, et c’est aussi dire quelle place on octroie aux autres hommes, présents et futurs, et aux autres vivants. Dans la jouissance, il y a déjà la justice.

Ainsi, les stylistes et les chefs pourraient rivaliser d’imagination afin que nous ayons du plaisir à manger et à nous vêtir avec le moins de souffrance possible pour les animaux. La gourmandise serait une vertu. L’élégance, au lieu d’être une manière d’afficher son rang, serait l’aveu plein de tact du plaisir que l’on a à être ensemble. Car l’hédonisme peut être autre chose que l’indécence. La multiplication des débats sur la condition animale et l’intérêt du public pour l’éthologie sont indéniables. Cependant, jamais la vie des animaux n’a été aussi misérable.

LE CAPITALISME EST INCOMPATIBLE PAR NATURE AVEC L’ÉCOLOGIE

Tant que le profit sera le critère absolu de l’économie, les hommes et les bêtes seront traités comme de simples forces de production, exploitables et jetables. Les salariés seront licenciés dès que leur entreprise ne sera plus rentable, ce qui, dans une logique exclusivement centrée sur le profit, arrive vite. Les petits abattoirs fermeront les uns après les autres. On réformera les vaches laitières ou les truies gestantes de plus en plus tôt, obligeant les autres animaux d’élevage à produire toujours plus.

André Gorz a dit que le capitalisme est incompatible par nature avec l’écologie, car il va de pair avec une surproduction de biens qui, dès qu’ils sont accessibles au grand nombre, sont remplacés par des biens plus sophistiqués, plus chers et plus gourmands en énergie. Ces biens créent à leur tour des besoins toujours nouveaux et toujours frustrés, et produisent une montagne de déchets. On peut aller plus loin : le capitalisme est inconciliable avec la prise en compte du bien-être animal, quoi qu’en disent les zootechniciens formés à prétendre le contraire.

Aucun livre de philosophie et aucune déclaration politique ne changeront quoi que ce soit tant que l’on ne placera pas le respect des êtres au cœur de l’économie et que l’efficacité sera pensée indépendamment du type de biens ou de services considérés. Il faut donc innover. Cela veut dire aussi que les animaux ont le pouvoir de nous réveiller.

LA TRANSITION VERS UN AUTRE TYPE D’ÉLEVAGE DOIT DEVENIR UNE PRIORITÉ POLITIQUE

En effet, penser, en plus des désastres sociaux engendrés par notre modèle économique, à ce qu’endurent les animaux pour que nous puissions assouvir des besoins en produits animaliers qui sont, du moins à cette échelle, artificiels et génèrent maladies et obésité, c’est reconnaître qu’il est grand temps de changer. Les changements peuvent se faire progressivement et surtout il est important qu’ils s’opèrent de concert avec les principaux acteurs, en particulier avec les éleveurs. La transition vers un autre type d’élevage doit devenir une priorité politique. De son côté, le consommateur peut refuser d’acheter des produits auxquels est attachée trop de souffrance. Le renoncement à son idéal de justice vient du sentiment d’impuissance dont on se convainc trop facilement. Pourtant, chacun peut contribuer au changement dès maintenant.

corine pelluchon (Professeure de philosophie à l’université de Franche-Comté)

Nouveau trafic de chevaux pour fournir les abattoirs

Le nouveau scandale au sujet des chevaux ayant subi la vivisection puis vendu dans des boucheries ne doit pas surprendre. Il n’y aucune surveillance, et les trafics pullulent. Prétendre le contraire c’est vouloir masquer une sordide réalité.

Voici un extrait de comment le quotidien le Figaro présente l’affaire :

Vingt et une personnes, dont quatre vétérinaires installés dans l’Aude, le Gard, la Drôme et le Cantal, ont été interpellées et placées en garde à vue lundi dans onze départements pour une affaire de vente de viande de cheval réputée impropre à la consommation.

Une information judiciaire pour «fraude aux normes sanitaires» est ouverte depuis novembre au pôle santé publique du tribunal de Marseille.
Ces chevaux, «plus d’une centaine», selon le parquet de Marseille, ont été réintroduits illégalement dans le circuit alimentaire après avoir été utilisés dans un laboratoire ardéchois de Sanofi-Pasteur, pour produire des sérums.

«Il y a eu un blanchiment de la traçabilité de ces animaux», a commenté le procureur de Marseille Brice Robin. Achetés sur pieds, notamment par un maquignon du Gard, pour la somme dérisoire de 10 euros auprès de Sanofi, ces chevaux, qui auraient dû être revendus comme chevaux de loisirs, ont ensuite été cédés à une société de Narbonne (Aude) avant d’être abattus pour certains en Espagne, et terminer, grâce à des falsifications de carnets d’abattage, sur les étals des boucheries chevalines.

L’information judiciaire ouverte doit déterminer quel a été le rôle des acteurs supposés du dossier, qu’ils soient maquignons, vétérinaires, ou grossistes.
La certitude des enquêteurs, c’est que la tête pensante de cette fraude se trouve à Narbonne. L’enquête a démarré fin 2012 suite à une dénonciation anonyme. Alertée par une mystérieuse lettre adressée à la direction départementale de la protection de la population de la préfecture de l’Aude, la section de recherches de la gendarmerie de Montpellier (Hérault) a, durant un an, travaillé sur la piste de ce trafic supposé.

Visé nommément par la missive, Patrick Rochette, gérant de la société La Narbonnaise des viandes et boucher à Narbonne (Aude), est soupçonné d’être au cœur du trafic alors qu’un membre de sa famille et un de ses employés sont également retenus en garde à vue. Au sein de la profession, la personnalité du grossiste fait débat.

Alors que la garde civile espagnole a déclaré lundi enquêter sur une possible ramification du scandale dans la province de Gerone, à la frontière avec la France, un boucher chevalin de la région Languedoc-Roussillon pointe anonymement: «On le soupçonne depuis longtemps de faire des choses… Il amène des chevaux français se faire abattre en Espagne et vend, au kilo, la viande 1 euro ou 2 moins cher que tous les autres bouchers. Il y a anguille sous roche.»

Ce qui se passe, c’est que les chevaux sont gardés pendant quelques années dans le laboratoire Sanofi Pasteur d’Alba-la-Romaine en Ardèche (en fait bien à l’écart et où l’on doit aller par de toutes petites routes), où on leur injecte des molécules afin qu’ils produisent des anticorps.

On leur pompe alors du sang, ce que le porte-parole de Sanofi Pasteur, entreprise visant le pur profit s’il en est, explique de la manière suivante :

« Les chevaux servent à produire des médicaments qui sauvent des vies, comme des sérums antitétaniques, antirabiques et antivenimeux. »

Les chevaux, donc, sont gardés trois ans à peu près ; il y en a 200 dans le laboratoire, et là en trois ans, 200 ont donc été revendus, à 10 euros le cheval.
De telles méthodes sont employées sur de nombreux animaux ; on peut consulter ici un document ministériel à ce sujet.

Maintenant, pour comprendre la dimension de tout cela, revenons en arrière, il y a quelques mois ; voici un extrait d’un communiqué AFP :

Après le scandale des lasagnes au cheval l’hiver dernier, la filière viande est de nouveau ébranlée par un trafic en Europe de viande chevaline impropre à la consommation qui concernerait au moins 3.000 chevaux, selon le procureur à Marseille.

« On estime à 3.000 le nombre de chevaux exportés par la filière mise en cause », a déclaré à l’AFP le procureur Brice Robin précisant qu’une information judiciaire avait été ouverte fin juin par le pôle santé de Marseille, qui couvre les régions Paca, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes.

« C’est une filière avec la Belgique », a-t-il précisé, ajoutant que « les chevaux proviennent apparemment de Hollande, de Belgique, de France, d’Espagne ».
« Il y a des irrégularités qui ont été constatées », notamment « sur les documents d’identification des chevaux qui étaient présentés à l’abattoir », a ajouté le procureur. « La traçabilité a été volontairement occultée, puisque souvent les chevaux possèdent deux identités différentes », a-t-il dit.

Selon une source proche de l’enquête, il s’agit de chevaux de toutes catégories (de trait, de sport, de courses…), jugés impropres à la consommation.

Selon des syndicats agricoles, « un réseau mafieux belge » aurait acheté des chevaux à des centres équestres ou des particuliers, en leur promettant une retraite paisible.

Ils auraient ensuite falsifié leurs carnets de santé et tenté de les faire abattre pour les écouler dans la filière de l’alimentation humaine, alors que beaucoup de chevaux de loisirs ont reçu un traitement médicamenteux qui les rend impropres à la consommation, rapportent la Coordination rurale (2e syndicat agricole français) et la Fédération nationale des éleveurs professionnels d’équidés (FNEPE).

Les abattoirs de Pézenas (Hérault) et d’Alès (Gard) seraient concernés, selon le procureur Robin.

Son homologue Daniel Bouriaud à Charleville-Mézières, où une enquête a aussi été ouverte, cite également les abattoirs de Valenciennes (Nord), Laon (Aisne) et Narbonne (Aude). Toutefois, le procureur à Narbonne, interrogé par l’AFP, précise qu' »aucune enquête n’est diligentée concernant les abattoirs » de sa ville.

Narbonne : c’est la ville qui est mentionnée dans le premier article. La police affirme donc aujourd’hui qu’elle enquête depuis une année, alors qu’en juin on mentionne déjà la ville de Narbonne au sujet d’un trafic…

Tout cela montre que c’est n’importe quoi : l’industrie de l’exploitation animale est criminelle à un point tel qu’elle part dans tous les sens ; sa modernité n’est que celle de la barbarie. Quant à l’État, il intervient seulement dans les moments où vraiment ce n’est plus tenable même en apparence…

La FAO appelle à élargir l’exploitation animale dans la production des laits

Voici un terrible document de la FAO,  l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Terrible, car sous prétexte de combattre la pauvreté, il appelle à élargir l’exploitation animale. Le lait ne doit plus venir seulement des vaches, mais des lamas, des alpagas, des yaks, etc.!

Le potentiel du lait et des produits laitiers pour améliorer la nutrition des pauvres de la planète
Les Gouvernements invités à rendre le lait plus accessible aux ménages les plus vulnérables

Quelque 150 millions de ménages, soit 750 millions de personnes, pratiquent la production laitière dans le monde

26 novembre 2013, Rome – Le lait et les produits laitiers offrent un vaste potentiel d’amélioration de la nutrition et des moyens d’existence de centaines de millions de pauvres dans le monde, selon une nouvelle publication de la FAO parue aujourd’hui.

D’après l’ouvrage, Milk and Dairy Products in Human Nutrition, les gouvernements devraient investir davantage dans les programmes permettant aux familles pauvres de produire du lait et d’accéder au lait et aux produits laitiers.

« Dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré, le lait et les produits laitiers peuvent constituer une source importante de calories, de protéines et de matières grasses », a indiqué Ellen Muehlhoff, experte en nutrition de la FAO, un des auteurs de la publication. « Ils sont également riches en oligo-éléments, indispensables pour la lutte contre la malnutrition dans les pays en développement où les régimes alimentaires des populations pauvres sont souvent à base de féculents ou de céréales et manquent de variété ».

Pour une alimentation équilibrée, il faut des aliments variés et le lait et les produits laitiers ne sont pas les seules sources de nutriments essentiels, a souligné Mme Muehlhoff.

Mais si les laits animaux ne sont pas conseillés pour les nourrissons de moins de 12 mois, ils constituent un moyen efficace d’absorber des substances nutritives vitales et d’améliorer la croissance des jeunes enfants, dont la nutrition est décisive durant les 1 000 premiers jours d’existence, a-t-elle indiqué.

Prix prohibitifs

Toutefois, en dépit des avantages qu’ils présentent, le lait et les produits laitiers sont encore trop onéreux pour les familles les plus pauvres, souligne l’ouvrage.

La consommation de produits laitiers dans les pays en développement devrait progresser de 25 pour cent d’ici 2025 compte tenu de la croissance démographique et de la hausse des revenus. Toutefois, le lait et les produits laitiers resteront vraisemblablement hors de portée des ménages les plus vulnérables.

Les gouvernements doivent affronter la question en intégrant la nutrition parmi les objectifs spécifiques du développement du secteur laitier et en investissant dans des programmes aidant les familles pauvres à élever de petits animaux laitiers comme les chèvres.

« Le petit élevage laitier est particulièrement adapté aux ménages pauvres à la fois en tant que source d’alimentation et de nutrition, et de revenus réguliers », a déclaré Anthony Bennett, spécialiste du secteur laitier à la FAO et co-auteur de la nouvelle publication.

« Si les agriculteurs tirent des revenus de leurs récoltes une ou parfois deux fois par an, les produits laitiers, en revanche, sont produits et vendus chaque jour, ce qui veut dire que les petits exploitants disposent de liquidités pour pourvoir aux besoins immédiats de la famille – nourriture, biens du ménage, habillement et frais scolaires – et cela change leur vie ».

A l’heure actuelle, quelque 150 millions de ménages – soit 750 millions de personnes – pratiquent la production laitière dans le monde, dont la majorité dans les pays en développement.

« Un enjeu majeur pour les gouvernements est d’élaborer des politiques inclusives et d’encourager l’investissement du secteur privé afin d’aider ces petits agriculteurs à exploiter la demande croissante de lait et de produits laitiers dans les pays en développement pour améliorer leurs moyens d’existence », a souligné M. Bennett.

Un verre de lait de lama?

Bien que le terme ‘lait’ soit devenu presque synonyme de lait de vache, le lait de nombreuses autres espèces animales est consommé dans différentes parties du monde. L’ouvrage décrit la composition du lait d’autres grandes espèces laitières telles que bufflonnes, chèvres et brebis, et des espèces actuellement sous-exploitées pour la production de lait comme les rennes, élans, lamas, alpagas, ânesses, yaks, chamelles et gayals.

« Il existe une énorme marge de développement d’autre espèces laitières, en particulier des chèvres, qui sont plus faciles à élever que les bovins et offrent une bonne opportunité pour les familles rurales pauvres d’accéder à la production laitière », a précisé M. Bennett.

En Amérique du Sud, par exemple, les lamas et les alpagas n’ont jamais été élevés pour leur lait mais pourraient être une source nutritionnelle et économique précieuse pour les populations des zones montagneuses de la région, suggère l’ouvrage.

Le lait de certaines des autres espèces laitières sous-exploitées possède des qualités nutritionnelles particulières. Par exemple, du fait de leurs profils protéiques, les laits de jument et d’ânesse pourraient être adaptés à la tranche de 2-6 pour cent de la population qui est allergique au lait de vache.

Les laits de renne et d’élan ont une consistance crémeuse et ont une teneur très élevée en matière grasse et en protéines. Ils contiennent également moins de la moitié du lactose que renferme le lait de vache et pourrait constituer une alternative intéressante pour les personnes intolérantes au lactose.

Problèmes d’environnement et de santé

La publication de la FAO évoque également les problèmes d’environnement et de santé qui sont nés ces dernières années autour du lait et des produits laitiers.

Selon Mme Muehlhoff, il est important d’examiner les problèmes de santé dans leur contexte. « Une grande partie des problèmes de santé naît avant tout dans les pays développés et n’est pas tant liée aux produits laitiers qu’à la surconsommation d’aliments caloriques en général », a-t-elle expliqué, en soulignant qu’il est démontré que le lait et les produits laitiers jouent un rôle dans la prévention des maladies non transmissibles liées à l’alimentation, telles que le diabète de type 2 et certains cancers.

L’intolérance au lactose, dont la fréquence varie fortement d’une population à l’autre, peut aussi constituer un problème, même si la plupart des individus tolèrent certains produits laitiers comme le yaourt et les fromages affinés.

L’ouvrage invite à collaborer à de nouvelles initiatives pour affronter les effets sur l’environnement du secteur laitier, qui représente quelque 4 pour cent de toutes les émissions de gaz à effet de serre dues à l’homme, et qui accroît la pression sur les ressources en terres et en eau.

« La production, la transformation et la distribution de lait et de produits laitiers, tout comme pour d’autres aliments, a des répercussions sur la planète, et des efforts soutenus sont nécessaires pour réduire les gaz à effet de serre émis par le secteur », a précisé M. Bennett.

La publication Milk and Dairy Products in Human Nutrition de la FAO est également disponible sous forme de livre électronique.

La situation économique de l’industrie meurtrière du « foie gras »

Les fêtes de noël arrivent et avec elles, l’inévitable « foie gras. » En décembre, c’est la moitié des 18 000 tonnes de « foie gras » qui sont « produites » en France qui sont vendues.

Et on sait déjà que sur les sept premiers mois de l’année, les ventes de « foie gras » français ont progressé de 6%. La raison en est facile à comprendre : ces dernières années, il y a une grande « démocratisation » de ce « produit de Noël. »

Il est considéré que la moitié des ménages en achète, que 80 % des gens en mangent pour les fêtes, et un sondage organisé il y a deux mois par… le ministère de l’économie, pas moins, affirme que 48 % des gens le voient comme le plat le plus emblématique de la gastronomie française.

On voit donc quelle est la situation, et ce qui se passe est facile à comprendre : les gens « imitent » les riches, en apparence du moins grâce à de tels produits (ou encore l’équitation, etc.). L’industrie du « foie gras » constate ainsi « la nette orientation des consommateurs vers les offres premium comme le foie gras entier. »

Et il y a deux jours, dans le Tarn, entre 1500 et 2000 boîtes ont été volées dans l’atelier de « Gaillac foies gras »: même les mafieux s’y mettent, voyant un marché possible et facile à atteindre…

Le phénomène est également valable à l’international, avec des gens plus ou moins aisés des pays pauvres imitant ceux des pays plus riches.

Les ventes se développent ainsi dans certains pays, comme l’Indonésie (+4783%), la Thaïlande (+75%), Singapour (+39%), le Japon (+35%), les Émirats arabes unis (+63%), le Canada (+180%), la République tchèque (+22%), etc.

En Chine, il existe également une « production » de « foie gras » qui se lance, visant le marché local du « haut de gamme » – c’est ici encore une fois un mode de vie qui s’exporte.

Au niveau mondial, depuis 2000, la « production » de « foie gras » a une croissance de 40 %. En France, depuis 10 ans, la « production » a une augmentation de 1 % par an; le chiffre d’affaires est désormais de deux milliards d’euros.

Et justement la France est le moteur de cette « production », avec un peu plus de 19 000 tonnes, puis viennent la Bulgarie avec 2 800 tonnes et la Hongrie avec 2 500 tonnes. Il y a donc tout un discours de nationalisme économique, de spécificité culturelle, d’anti-universalisme, etc.

Le tout évidemment au nom du terroir, et cela d’autant plus que  les ¾ de la « production » française se situent dans le Sud-Ouest (Auvergne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin) et le reste dans l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes), et que 70 % de la « production » est organisée par Labeyrie, Montfort-Rougié et Delpeyrat.

Il y a donc des poids lourds économiques, capables de défendre leur « production »… et de l’aménager. Ainsi, les canards remplacent de plus en plus les oies, pour des raisons de productivité. C’est la grande tendance, récente, de l’industrie du « foie gras. »

Tout est une question de profit, comme le montre bien la dernière évaluation, d’il y a quelques jours, de cette industrie:

Selon Kantar World Panel/FranceAgrimer, les achats des ménages ont progressé de 5,9 % en 2012/2011 mais ne retrouvent pas toutefois le niveau record de 2010.

Le budget moyen a atteint 30,9 euros par ménage, soit une progression de 12,3 %.

Cette progression, liée à une légère revalorisation des prix mais surtout à la progression de la part des foies gras entiers, place le foie gras au premier rang des produits festifs en 2012.

Selon IRI Symphony, la part du foie gras entier en volume a atteint 40,9 % et prend la pole position pour la première année. Le gain du marché lié à la progression des ventes de foie gras entier (152 t) a été compensé par la baisse des achats de blocs avec morceaux (-96 t).

Selon KantarWorldpanel, les achats totaux des ménages en foie gras baissent de 5 % au cours des 8 premiers mois de l’année 2013, qui représentent 26 % des quantités annuelles.

La baisse est de 3 % pour les foies gras prêt à consommer. Les achats en magrets baissent de 11 % en volume mais seulement de 3 % en valeur, du fait d’une belle revalorisation du prix moyen.

La force de cette exploitation animale est assez exemplaire. Aussi faut-il critiquer l’initiative absurde de l’association de L214 qui après avoir enquêté, demande aux grands bourgeois d’arrêter leur « luxe. » Hier avait ainsi été organisée une journée mondiale contre le foie gras, et L214 explique à ce sujet:

Une « Marianne à l’embuc » s’installera devant le Fouquet’s [sur les Champs-Elysées à Paris], l’occasion pour L214 de demander à l’établissement de suivre l’exemple de Joël Robuchon qui a renoncé au foie gras de la société Ernest Soulard, à la suite d’une enquête menée par L214 dans 6 de leurs élevages.

La même demande, formulée au chef Alain Ducasse (Le Meurice et le Jules Verne), au Georges V, au Royal Monceau, à Lenôtre et à la Grande Brasserie FLO, également approvisionnés par la société Ernest Soulard, est restée jusqu’ici sans réponse. Brigitte Gothière, porte-parole de L214 s’étonne de ce silence : « Le gavage en batterie à la pompe hydraulique satisfait-il ces ambassadeurs de la gastronomie ? »

Le Fouquet’s, c’est là où Sarkozy avait fêté son élection, auprès de ses amis richissimes… La logique ici, ce serait demander à la haute bourgeoisie d’avoir un « luxe » plus… « moral »? La porte-parole de l’association L214 est allée jusqu’à raconter aux médias que :

« Si la production de foie gras doit se maintenir, il faut qu’elle deviennent moins préjudiciable aux animaux »

Euh… l’exploitation animale, moins préjudiciable aux animaux? Cela n’existe pas, mais on voit bien la barrière fondamentale sur laquelle s’écrase l’association L214: elle ne veut tout simplement pas critiquer le profit.

Mais ce n’est pas tout: cette association sait qu’elle est finalement le reflet du développement de l’exploitation animale, en tant que réaction morale à la généralisation par exemple ici du foie gras. Son identité ne puise pas sa force dans le refus de cette société et de ses valeurs, mais au sein de cette société et de ses valeurs, dans la perspective de « réformer », d’améliorer, etc.

Mais quand on voit les chiffres, quand on voit que l’exploitation animale par le « foie gras » augmente et que l’association L214 s’est développée strictement parallèlement, comme réaction morale juste, mais par définition insuffisante, car sans vision d’ensemble. D’où l’incapacité à assumer la libération animale qui, par définition, ne négocie rien et exige l’universalisme!

 

 

Le scandale du « fonds cheval » pour les centres hippiques

L’affaire du « fonds cheval » est un exemple de plus de comment l’exploitation animale est portée à bout de bras.

L’histoire est la suivante : à partir du premier janvier 2014, le taux de TVA est censé changer pour les centres hippiques. Ce taux était de 7 %, mais une mise en conformité avec les règles de l’Union Européenne doit le faire payer à 20 %.

On a alors assisté à diverses manifestations ces dernières semaines, qui continuent d’ailleurs, avec des chevaux et des poneys, sur lesquels étaient même mis parfois une pancarte « en grève. »

On a même eu droit au slogan « Non à l’euthanasie de 80 000 chevaux » et « Non à la TVA à 80 % pour le sport » !, et avec de multiples thèses toutes plus farfelues les unes que les autres, comme celle qu’en fait « le cheval » ce n’est pas une affaire de nantis, le tout serait démocratique, etc.

Même le ministre de l’économie Pierre Moscovici s’y est mis en disant :

« Nous sommes attentifs à cette filière équestre et nous ne souhaitons pas que ce sport devienne ou redevienne un sport de nantis. »

En réalité on sait bien que « le cheval » est une actualité très bourgeoise, alors qu’inversement les gens des centres hippiques travaillent dans des conditions vraiment très difficiles, dans une grande dépendance vis-à-vis justement des « clients » qui se prennent parfois pour des seigneurs de l’époque de la féodalité.

Tout le génie des entreprises appelées « centres hippiques » (il y en a 7000 en France) est d’avoir ouvert les vannes en faisant miroiter la possibilité d’imiter les riches. Il y a ainsi plus de deux millions de personnes liées à ces centres hippiques, soit 60% de plus entre 2001 et 2010…

Et tout cela également en profitant des aides européennes ; il y a lieu ici à décortiquer tout cette exploitation animale autour des chevaux, des études approfondies s’imposent… On a un exemple moderne et « branché » d’exploitation animale, avec parfois des prétextes thérapeutiques…

Donc, au final, l’État a décidé d’aider cette activité : il y a ainsi un « fonds cheval » qui a été créé il y a une semaine, avec un budget entre 15 et 20 millions d’euros, afin ni plus ni moins que de combler la hausse de la TVA…

Et ce n’est pas tout, il y a d’autres mesures, comme celle qui veut que les contrats d’abonnement de cours d’équitation ou pour les chevaux en pension pris avant le 31 décembre 2013 continuent d’être soumis au taux réduit jusqu’à leur terme !

Il suffira d’antidater, ou de prolonger sur des années les contrats, et le tour est joué… Monsieur le nanti pourra continuer à ne pas payer la TVA sur le cheval qu’il maintient en esclavage…

Puis, tant qu’à faire, les centres hippiques se voient attribuer un crédit impôt compétitivité emploi!

Enfin, pour faire plaisir aux centres hippiques, il est prétendu que tout cela ne comblera que les 2/3 de la hausse de la TVA, ce qui est bien sûr mensonger, surtout alors qu’on voit que la mobilisation des centres hippiques ne faiblit pas, avec le chantage à l’emploi et de l’abattoir pour les chevaux…

Finalement, comme le résume fort justement un commentaire d’un article du Monde :

On attend avec impatience la création d’un Fonds caviar et d’une zone franche Neuilly -Auteuil – Passy…

C’est bien vu, parce que justement on a l’exploitation animale et les riches, le tout formant une industrie, un divertissement, devenant soi-disant un droit, avec également le développement de ramifications pour « massifier » l’activité.

Il y a peut-être ici un certain modèle typique de l’exploitation animale, car finalement on a relativement la même chose avec le foie gras ou la chasse.

On a un noyau dur de gens très riches consommant des « produits » de « haute qualité », puis des sortes de déclinaisons plus « populaires » afin d’asseoir la démarche comme idéologie dominante…

Les vétos défendent leurs bénéfices provenant des antibiotiques

« Voulez-vous vraiment d’un monde sans vétérinaires ? » : voilà le slogan totalement démagogique mis en avant par le Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral (SNVEL). Mais il a ses raisons : le business est le moteur des vétérinaires….

L’origine de la question tient en fait à une décision gouvernementale concernant les antibiotiques. En effet, dans le cadre de la lutte contre la prescription abusive d’antibiotiques, un projet de loi agricole vise à empêcher les vétérinaires de délivrer eux-mêmes les antibiotiques pour les animaux à soigner.

Il y a deux jours, le 6 novembre, les vétérinaires étaient ainsi en grève et suite à l’appel du Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral, 4000 personnes manifestaient dans les rues à Paris.

Évidemment, l’antibiorésistance est un problème important et grave ; le chaos des services médicaux et vétérinaires amène une situation toujours plus dangereuse. Chacun fait n’importe comment dans son coin et personne ne se préoccupe de santé publique. C’est vrai pour les humains, c’est d’autant plus vrai pour les animaux.

Ainsi, les animaux qui sortent de chirurgie ont droit à une cure préventive d’antiobio (pour éviter les abcès post-opératoires), les rongeurs malades (même pour un simple rhume) ont aussi droit à des antibios, les chats au coryza chronique prennent des antibios lorsqu’ils font une rechute….

N’importe qui partage sa vie avec des rongeurs – par exemple – pourra en attester : de plus en plus d’animaux sont devenus résistants aux antibiotiques et les soigner est devenu très difficile, si ce n’est impossible.

Certains vétérinaires ne prescrivent plus un certain type d’antibio, car à force d’être prescrit à tout va, des résistances se sont développées. Les personnes qui font de l’auto médication avec les animaux leur créent aussi des résistances. Donner un antibio 4 jours seulement au lieu des 10 jours prescrits sous prétexte que ça va mieux créé des résistances chez l’animal.

Même deux antibiotiques donnés sur plusieurs semaines ne soignent pas définitivement , par exemple, les problèmes respiratoires de certains rongeurs gravement atteints. Si on ajoute à cela les problèmes de consanguinité dû au commerce des animaux, on a des résultats toujours plus terribles sur la santé.

Et bien sûr, il ne faut pas oublier les éleveurs, qui « gavent » à outrance leur « bétail »…

Alors quand on lit ce qui suit ci-dessous, tiré d’un article de presse, il y a de quoi rire de la prétention des vétérinaires, qui tout comme les médecins sont de plus en plus des sortes de « mécaniciens » fonctionnant au moyen répété de recettes miracles :

C’est également l’avis d’Adrien, étudiant en deuxième année à l’école vétérinaire de Nantes: «Il faut 7 ans d’études pour devenir vétérinaire et nous sommes particulièrement bien formés sur l’antibiorésistance, il ne faut pas croire que nous faisons n’importe quoi avec les médicaments.»

Car les vétérinaires et les médecins sont liés à l’industrie du médicament, ils ne sont capables d’aucune initiative, ils acceptent et plus ils vieillissent, la plupart du temps, plus ils se replient sur un véritable fond de commerce de manière pratiquement ouverte.

Ils ne veulent donc pas perdre la moindre prérogative, comme celle d’apparaître comme seul interlocuteur. Il ne faut pas que l’industrie du médicament soit trop visible…

Or là, la loi si elle passe signifie que les médicaments à usage vétérinaire ne seraient plus délivrés directement et de suite par le vétérinaire, mais qu’il faudrait passer par la case pharmacie pour avoir l’antibiotique en question.

La raison en est justement que les « liens » entre vétérinaires et l’industrie pharmaceutique sont tellement forts que le « choix » des antibiotiques devient vraiment marqué par des considérations financières, à savoir ces fameux prix de gros permettant des bénéfices significatifs…

Alors évidemment ce serait une perte de temps énorme quand on a un animal malade. Ce qui est une aberration quand on a un animal fragile a soigner au plus vite, pour peu que les pharmacies n’aient pas le médicament vétérinaire en réserve, ce qui ne manquerait pas bien sûr…

Et oui ce projet de loi est absurde, parce que ce sont les animaux qui vont en subir les conséquences : ce sont les animaux qui doivent être soignés qui voient leur traitement retardé.

Mais il ne faut pas se leurrer et considérer que les vétérinaires soient de simples « sages. » Il y a là une question d’intérêt….

Ce qui se voit d’ailleurs dans les tarifs de plus en plus exorbitants des vétérinaires (minimum 30 euros la consultation et plusieurs dizaines d’euros l’euthanasie d’un être en souffrance)… Et leur attitude hautaine voire méprisante pour les animaux en général.

Les vétérinaires ne sont pas en première ligne contre la souffrance animale, les abandons, les commerces d’animaux, non ils n’en parlent jamais, ils font juste du commerce.

Tout comme les pharmaciens, qui eux comptent bien récupérer le marché des médicaments pour animaux…
Et on aurait tort de penser que cela n’a pas son importance. Pour une clinique vétérinaire, environ la moitié du chiffre d’affaires passe par la vente de médicaments, et le chiffre est encore plus important en zone rurale…

Donc, si la loi passe, les vétérinaires vont augmenter massivement le prix des consultations…

Et encore ne parlons nous ici que des animaux dits de compagnie, la situation étant encore plus complexe pour les éleveurs, ces esclavagistes, qui auront désormais deux interlocuteurs au lieu d’un, devant se procurer les antibiotiques ailleurs que chez le vétérinaire.

Comme on le voit, jamais la situation des animaux n’est prise en compte. C’est le business des vétos face au business des pharmaciens, avec la question de ce qui est pratique ou pas pour les éleveurs.

Les animaux sont pris entre le marteau et l’enclume dans la course au profit…

Abattoir Gad de Josselin et affrontement anti-bloqueurs

« Moi j’ai besoin de manger » : c’est ainsi qu’un employé des abattoirs du groupe Gad, à Josselin dans le Morbihan, a justifié sa participation à l’intervention musclée pour briser le blocage organisé par les grévistes de l’abattoir de Lampaul-Guimiliau dans le Finistère, qui lui doit fermer.

« Je ne veux rien savoir, je n’y suis pour rien » dit-il encore, alors que par la suite lui et ses collègues (à peu près 200) forçaient le barrage de manière musclée, jetant par la force, violemment, la soixantaine de bloqueurs venus de l’autre usine, puis formant une chaîne humaine de 200 ouvriers pour empêcher le blocage et laisser passer les camions.

Cela signifie que ces ouvriers ont choisi d’écouter leur patron, de dégager manu militari leurs collègues eux licenciés et de reprendre comme si de rien n’était leur activité meurtrière. C’est dire le désespoir pour sauver son job, mais aussi surtout l’individualisme le plus complet et la soumission à l’exploitation animale, le capitalisme en général.

Dans le genre catastrophique, honteux et traître, il est difficile de faire pire que d’abandonner ses propres collègues de travail pour ouvertement sauver sa propre peau…

Les ouvriers licenciés du Finistère ont alors bloqué une route, puis passé la nuit devant l’abattoir en étant rejoint par d’autres venus par la suite. Et ce sont les gendarmes qui surveillent les deux « camps » ouvriers pour éviter les affrontements…

Mais ce n’est pas tout ! Car si Gad ferme un abattoir et supprime 889 postes (sur 1700), le matériel de celui-ci va aller à l’autre.

Et les personnes qui vont s’occuper de cela, ce sont… des intérimaires venant de Roumanie, au nombre d’une centaine.

Gad justifie cela en disant dans un communiqué :

« Les emplois proposés dans les abattoirs sont des emplois difficiles, physiques, qui attirent malheureusement peu. »

On voit bien que personne ne veut travailler dans un abattoir, et que ceux qui le font n’ont pas le choix. L’exploitation animale est tellement absurde qu’elle doit utiliser des moyens de pression très grands pour exister.

Et on voit comment l’aliénation est forte. L’intervention anti-bloqueurs à l’abattoir de Josselin est une honte, une infamie, qui exprime une soumission complète au chantage à l’emploi. Déjà qu’il n’y a pas de dignité dans un tel travail, là on touche le fond !

C’est quelque chose dont il faut se rappeler, pour avoir une critique radicale des abattoirs, cette monstruosité qui engloutit la vie. Ce système ne tient tout simplement pas, il n’existe que comme fuite en avant, par la pression toujours plus grande sur les animaux et les travailleurs, il court à sa perte.

D’ailleurs on peut être certain que le second abattoir de Gad ne tiendra pas longtemps non plus, et que les anti-bloqueurs deviendront eux-mêmes des victimes des patrons qu’ils ont soutenu de manière totalement honteuse.

Le système de l’exploitation animale est ce qu’il est et il n’y a aucune raison que cela s’arrête ; la course au profit est toujours plus grande, la quantité de « viande » vendue à l’échelle mondiale est toujours plus grande.

C’est une course folle à l’exploitation, au meurtre, jusqu’à l’effondrement.

L’abattoir Gad et le « pacte d’avenir » ministériel

Comme le 15 octobre c’était l’Aïd-el-Kébir, il y a eu de nouveau une campagne contre l’abattage rituel, de la part de l’extrême-droite surtout.

Mais jamais l’hypocrisie de ce combat partiel n’aura autant sauté aux yeux. En effet, nous avions parlé il y a deux semaines de François Hollande promettant des centaines et des centaines de millions d’euros aux éleveurs, chaque année (Sommet de l’élevage : un milliard d’euros par an en soutien aux éleveurs).

Mais à cela s’ajoute la question des abattoirs bretons, un vaste mouvement contre des fermetures ayant lieu depuis plusieurs jours. Une réunion de crise a été organisée hier par le premier ministre Ayrault, avec carrément treize ministres !

Un « pacte d’avenir » va être organisé d’ici la fin de l’année, et en attendant il a été décidé, pour pallier à l’urgence :

– un déblocage de 15 millions d’euros afin de pouvoir « aider » les entreprises agroalimentaires ;

– la reprise par la communauté de communes de Landivisiau (Finistère) du site de l’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau.

Comme on le voit l’exploitation animale est portée à bout de bras. On voit bien ici que les luttes partielles concernant les abattages rituels ou bien le « bien-être », de Brigitte Bardot à L214, dévient la lutte, qui doit porter précisément sur ce point.

Nous avions parlé, lors de la grande grève américaine des fast-foods tout récemment, de la capacité de révolte des gens de ce secteur.

Citons ici un article du quotidien Libération exprimant la détresse sociale suite à la fermeture de l’abattoir, mais aussi, et c’est vital de le souligner, de son existence qui a brisé les ouvriers :

Le visage marqué, «cassés par des années de travail», les salariés de l’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, dans le Finistère, ne se font «aucune illusion» sur leur avenir après l’annonce de la fermeture de leur usine.

«Je vais aller voir un employeur et lui dire que ça fait 20 ans que je découpe de la viande… Le gars il va me dire au revoir», tempête Martial, un salarié de l’abattoir situé à moins de 300 mètres de la mairie de la petite commune, à l’entrée de laquelle une pancarte prévient le visiteur: «Crise porcine + fermeture d’usine = mort du Finistère».

«Je suis arrivé frais comme un gardon il y a 20 ans et je repars physiquement détruit», assure cet homme de 44 ans aux traits tirés.
(…)

Le drame est décuplé quand, comme c’est parfois le cas, les deux membres d’un couple travaillent à l’abattoir et perdent simultanément leurs moyens de subsistance.

«Je rencontre tous les jours des gens qui pleurent dans la rue, et pas que des salariés» de l’abattoir, témoigne Jean-Marc Puchois, maire sans étiquette de la jolie commune de 2.000 habitants qui a vu naître dans les années 1950/60 l’entreprise Gad, premier employeur privé de la Communauté de communes du pays de Landivisiau (32.000 habitants et 19 communes).

«C’est un véritable gâchis de supprimer un tel outil», s’insurge l’élu, expliquant que l’abattoir se trouve «dans un des bassins de production porcine les plus importants de France avec deux millions de cochons dans un rayon de 20 km».

(…)

A titre d’exemple, un an après le licenciement de quelque 900 salariés du volailler Doux, et malgré les promesses des responsables politiques, à peine 10% d’entre eux ont retrouvé un emploi, selon les syndicats du groupe en redressement judiciaire.

On se doute bien que pour ces ouvriers, dont c’est la subsistance même est en jeu, quelque chose comme le « Paris vegan day » n’existe même pas et l’existence même d’une telle chose fait passer le véganisme pour un truc de bobo parisien payant dix euros pour entrer dans un salon de shopping branché.

Il est facile de voir le décalage, et il est logique de penser que quand une industrie comme l’exploitation animale est aussi forte, on ne peut pas arriver et exiger un changement individuel, alors qu’il faut assumer de modifier toute une production, expliquer le projet concrètement… Cela exige une grande responsabilité, une capacité de trouver des perspectives.

La morale est essentielle, mais si elle ne peut pas se transformer en réalité, c’est vain. Mais il est facile de voir que pour certaines personnes, le véganisme n’est qu’un existentialisme coupé de toute exigence de lutte et de perspective de changement total (Le véganisme deviendra-t-il en France un existentialisme ?).

Et comme déjà dit, le système se casse la gueule. Ainsi, un salaire minimum va sans doute être établi très vite en Allemagne dans les abattoirs, à 8,5 euros de l’heure, au lieu de 3-4 euros.

Les ouvriers de ce secteur viennent des pays de l’Est et non seulement ne gagnent pratiquement rien, mais en plus vivent dans des conditions d’insalubrité et de surpopulation, avec bien évidemment des conditions de travail terribles.

La condition des ouvriers d’abattoir est une horreur psychologique, culturelle et sociale et les ouvriers des abattoirs de GAD ne peuvent pas s’en sortir individuellement, ils doivent briser le système dont eux-mêmes sont victimes.

C’est là toute la contradiction qu’ils leur restent à comprendre et exprimée sur cette pancarte : « Salariés roués de promesses et abattus comme des porcs bravo Prestor. »

En ne comprenant pas la nature de l’exploitation animale, les ouvriers des abattoirs sont devenus un rouage de celle-ci, et y sont écrasés dans une même logique de profit et de mort.

Sommet de l’élevage : un milliard d’euros par an en soutien aux éleveurs

L’exploitation animale étant très bien organisée, il y a un sommet de l’élevage, qui a cette année commencée le 2 octobre, pour se finir vendredi 4 octobre au soir, à Clermont-Ferrand.

Ce sommet revendique pas moins de 1 250 exposants, 80 000 visiteurs professionnels et 2 000 « animaux de haute valeur génétique. » Le tout sur pas moins de 170 000 m², avec des gens provenant de 70 pays à peu près.

Signe des temps : ce n’est que la seconde fois qu’un président de la République y va, la première fois c’était Jacques Chirac en 2006.

Et là le président François Hollande s’est fait accompagner de pas moins de trois ministres : Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, Guillaume Garot, ministre délégué chargé de l’agroalimentaire et Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur.

Le site de l’Elysée a même proposé une vidéo de trois minutes racontant la visite !

Évidemment on n’y voit pas que le président s’est fait accueillir hier par des huées et différents cris représentatifs de l’ambiance (« Démission ! », « Le Pen ! », etc.). Car bien entendu, tout ce monde là a une vision très claire de ce que doit être le capitalisme et la société en général.

Et François Hollande le sait et il a donc annoncé son soutien fondamental aux éleveurs :

« Toutes les mesures que je viens d’annoncer permettront d’encourager les éleveurs. J’ai fait mon calcul, ça représentera près d’un milliard d’euros chaque année qui seront réorientés. »

Quand François Hollande dit chaque année, il veut dire chaque année au moins jusqu’en… 2020 ! Un beau paquet de six milliards d’euros à l’exploitation animale.

Le premier ministre Ayrault s’est fait huer pareillement, au salon international de l’élevage à Rennes le 12 septembre dernier. Ce qui ne l’a pas empêché d’annoncer son soutien aux abattoirs français…

Quant au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll expliquait la semaine dernière dans une interview à France-Info :

« Je l’ai dit de manière très claire depuis le départ : priorité à l’élevage. Il s’agit de rééquilibrer les aides vers l’élevage sans déséquilibrer bien sûr l’ensemble des productions agricoles et en particulier céréalières. »

Le ton est donné : l’exploitation animale est un pilier du capitalisme, et donc il faut la soutenir, la moderniser.

Voici des extraits significatifs du discours de François Hollande lors de ce sommet de l’élevage. Car ce qu’il y dit est extrêmement important. On voit de manière évidente que François Hollande sait comme nous que l’exploitation animale façonne jusqu’à la géographie de la France, à ceci près qu’il pense le contraire de nous…

La lecture de ce qu’a dit Hollande est édifiant et véritablement très important. Car c’est ni plus ni moins que l’idéologie dominante qui s’exprime ici, avec toute une stratégie pour porter à bout de bras l’exploitation animale et le système des élevages.

« Le budget des aides animales actuellement couplées sera non seulement maintenu, qu’il s’agisse de la prime à la vache allaitante, de la prime bovine, de la prime caprine, de l’aide au lait de montagne ou celle au veau sous la mère. »

« Une prime à la vache laitière et une aide à l’engraissement seront introduites pour encourager la valorisation des produits sur les territoires. Pour conforter les abattoirs, les coopératives et les industries. »

« Ce plan concernera d’abord les bâtiments d’élevage. Il sera doté d’un fonds de modernisation. L’Etat l’alimentera (…). Je demande aux régions, aux collectivités locales de s’y associer.

Nous pourrons mobiliser 200 millions d’euros par an, pour l’élevage, soit le double de l’enveloppe actuelle. Soutenir les bâtiments, c’est soutenir l’élevage français. »

« L’élevage est une véritable opportunité pour l’économie française, avec une demande mondiale de viande qui va augmenter régulièrement, avec l’émergence d’un certain nombre de pays, avec une classe moyenne qui voudra goûter, acheter, consommer les produits de l’élevage français, à travers des marques de qualité. »

« Ce temps doit cesser, parce que quand la production animale recule, c’est tout un équilibre qui s’effondre. Ce sont d’abord les outils de transformation, de valorisation. Il y a les abattoirs, les usines qui sont touchés, des emplois qui sont perdus, des territoires qui ne sont plus entretenus. C’est alors la ruralité qui est menacée dans ses fondements.

Il y a aujourd’hui péril, parce que si rien n’est fait, nous constaterons qu’au moment des transmissions des terres qui jusque-là étaient destinées à l’élevage, seront vouées aux productions végétales ou à la friche. »

« Cela serait d’autant plus dommage de perdre cet avantage qui est le nôtre, en France, d’avoir un élevage de haute qualité et que nous disposons de réels atouts.

J’ai évoqué le savoir-faire des éleveurs, des techniciens, l’avance que nous avons dans la sélection. J’ai pu encore en avoir le témoignage. La transformation qui également est performante et surtout nos images de qualité qui sont reconnues.

C’est bien plus qu’un patrimoine que nous avons à préserver. L’élevage c’est un investissement pour l’avenir. »

« Je n’oublie pas non plus la médiation sur le lait, qui a eu là-encore, une influence, pas suffisant pour certains, mais qui a permis d’éviter que cette belle production laitière puisse être emportée par la crise. »

« Je viens à Cournon pour ce salon, qui est l’un des plus beaux de France et qui m’a permis une nouvelle fois de constater la qualité de nos productions, le savoir-faire de nos éleveurs, la passion qui est la leur.

Egalement, l’engouement d’un public nombreux, plus de 80 000 visiteurs, et l’attractivité que ce sommet représente pour de nombreuses entreprises françaises et étrangères. »

« Ce sommet est pour la France une de ses plus belles vitrines. Ma présence aujourd’hui n’était pas simplement de faire le constat de vos productions, de la qualité de ces exploitations d’élevage. »

« La France a besoin d’une agriculture. Elle a besoin de paysans. Elle a besoin d’éleveurs. C’est parce que je crois que la France a besoin de son agriculture qu’aujourd’hui, j’ai fait des choix pour que l’élevage soit la priorité de notre politique agricole. »

Tout cela est on ne peut plus clair. Et face à cela, on se doute bien que ce ne sont pas quelques exigences qui changeront la donne : que vaut la revendication de L214 que Monoprix ne vende que des œufs bios face à un milliard d’euros par an pour soutenir les éleveurs ? Pas seulement financièrement, bien sûr, mais également culturellement et idéologiquement en France.

L’exploitation animale est un système complet, par ailleurs de moins en moins viable ; seule une démarche révolutionnaire peut le renverser.

Yummypets, « des spécialistes mondiaux de la relation homme et animal de compagnie »

Yummypets voit grand: cette entreprise entend ni plus ni moins qu’être une sorte de facebook des « animaux de compagnie » dans de nombreux pays du monde. Le mot d’ordre est le suivant:

Petites annonces, comparateur de prix, etc tous nos services gratuits pour vous faciliter la vie en tant que propriétaire.

On l’aura compris c’est un site de vente en ligne qui tente de s’imposer en jouant sur le côté social. En attendant, niveau social, une annonce cela peut donner cela:

je veux deux chien de garde pour notre ferme par ce que on ce fait voler tout le temps est la sa vraiment augmentes lés voles 5 chèvres disparues en même temps est deux trois canard qui disparais chaque weekends sur deux un ou deux lapin qui son voler souvent est moi j’i tien beaucoup a notre ferme donc j’ai besoin des chiens de garde par ce que sa va vraiment nous aider

Car l’exploitation animale ne peut que prédominer et la dimension « sociale » vite s’avérer sans aucune cohérence. Voici un article de Sud Ouest qui présente Yummypets et qui, plutôt qu’un article, est une page de publicité!

Bordeaux : un collier pour géolocaliser son animal avec son smartphone

Nouvelle trouvaille des fondateurs de Yummypets, un réseau social dédié aux animaux de compagnie

Imaginez retrouver votre animal de compagnie quelques minutes après l’avoir perdu grâce à une puce NFC (Near Field Communication) ou un code 3D dans son collier. Cette possibilité qui serait passée pour de la science-fiction il y a quelques années devient réalité.

L’agence Web Octopepper à Bordeaux vient d‘avoir cette géniale idée et prépare la commercialisation du dispositif. Matthieu Glayrouse et Mathieu Chollon, les fondateurs de la société connaissent bien leur sujet. Ils ont eu le nez fin en novembre 2011 quand ils ont lancé le réseau social Yummypets, littéralement « animaux à croquer ». Ce Facebook dédié aux animaux de compagnie à poils, à plumes ou à écailles compte aujourd’hui 200 000 membres (dont 150 000 francophones).

Les propriétaires (92 % de femmes) de chiens, chats, lapins, poissons, tortues y postent photos et vidéos de leur animal préféré, ce qu’ils mangent ou leurs pires bêtises. Le site propose aussi des petites annonces type Le Bon Coin, des comparateurs de prix pour l’alimentation ou les mutuelles pour animaux, un espace perdu/trouvé et même un cimetière virtuel.

Pionnière dans le créneau de l’animal de compagnie à l’ère du 3.0, l’équipe d’Octopepper (20 personnes aujourd’hui, cinq il y a deux ans), se lance dans de nouveaux services. Grâce à son collier équipé de puces NFC et de codes 3D contenant le numéro de téléphone ou l’adresse mail du propriétaire, toute personne qui trouvera l’animal errant sur la voie publique pourra en taguant le collier avertir le propriétaire. « Nous souhaitons aussi travailler avec les mairies qui supervisent les fourrières pour animaux », indique Mathieu Chollon.

L’équipe a d’autres projets avec les collectivités. Depuis peu, elle lançait le label Petsfriendly. Ce petit logo commence à être visible dans les restaurants et cafés où les animaux sont bien accueillis. En passant leur téléphone sur le sticker, les propriétaires de toutous et matous peuvent indiquer qu’ils se trouvent à tel endroit sur le réseau social Yummypets.

Matthieu Glayrouse et Mathieu Chollon souhaitent développer ce label dans les petits coins urbains réservés aux chiens pour leurs besoins. « Cette démarche a un double intérêt. Cela permettra à nos membres, quand ils arrivent dans une ville qu’ils ne connaissent pas, de savoir où se trouvent les canisites. En taguant le sticker en arrivant sur site, ils nous font remonter des données qui peuvent intéresser les collectivités pour adapter leurs horaires de nettoyage en fonction des flux de fréquentation. C’est de la data intelligente. »

La poursuite de l’aventure de Yummypets repose sur cette mine d’or. Grâce aux données fournies par leurs 200 000 membres, ils sont devenus des spécialistes mondiaux de la relation homme et animal de compagnie. Un pactole qui intéresse de plus en plus les industriels travaillant dans cet univers.

Il est facile de voir comment ce projet s’insère totalement dans l’exploitation animale. Plutôt que s’ouvrir à tous les animaux, à la Nature, c’est ici le triomphe de la propriété.

« Trafic d’espèces illégales »: 14,2 milliards d’euros au service du crime organisé

Le « trafic d’espèces illégales » vaut 14,2 milliards d’euros, et « Une grande partie du commerce illicite est gérée par des organisations criminelles qui mènent une planification détaillée, disposent de moyens financiers importants, comprennent et utilisent les nouvelles technologies et sont souvent bien armées. »

C’est le constat de l’association internationale IFAW (Fonds International pour la Protection des Animaux), qui vient de publier un rapport à ce sujet, téléchargeable en cliquant sur l’image.

Cependant, et ce n’est guère étonnant, l’axe n’est pas la vie animale en elle-même : l’IFAW exprime la panique complète des institutions devant le rôle de ce trafic pour le crime organisé.

Les Etats « découvrent » ce trafic et ne lui accorde d’importance que parce qu’ils s’aperçoivent que les organisations criminelles, parfois « politiques » comme les Shebab en Somalie ou l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en Ouganda, s’appuient en partie dessus.

De notre point de vue, ce n’est qu’une preuve de plus de l’implosion d’une société humaine dénaturée au point même, dans son effondrement, de vouloir emporter les animaux en enfer. A moins que nous renversions la vapeur, vite, et sur tous les plans !

Voici le point de vue de l’IFAW dans un communiqué parallèle au rapport.

« Dans un rapport inédit préfacé par Laurent Fabius, Ministre des Affaires Etrangères et Nicolas Hulot, Envoyé spécial du Président pour la protection de la planète, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) révèle aujourd’hui la menace que fait peser le trafic d’espèces sauvages sur la sécurité nationale et internationale.

En publiant le rapport La nature du crime: répercussions du commerce illicite d’espèces sauvages sur la sécurité mondiale, IFAW devient l’une des premières organisations à dénoncer publiquement les conséquences de l’intensification des pratiques de braconnage sur la sécurité à l’échelle mondiale.

« Ce rapport montre que le trafic d’espèces sauvages est aussi alarmant que le trafic de drogues, d’armes ou d’êtres humains », explique Céline Sissler-Bienvenu, Directrice France et Afrique francophone d’IFAW. « IFAW appelle donc de ses vœux un plan d’action à l’échelle de l’Union européenne similaire à ceux mis en œuvre pour lutter contre ces autres formes de criminalité. Ce serait pour l’UE le meilleur moyen de juguler ce fléau mondial. »

Selon ce même rapport, le niveau de braconnage sans précédent et les équipements de plus en plus sophistiqués dont disposent les contrebandiers témoignent irréfutablement d’une activité criminelle organisée, ce qui compromet sérieusement la sécurité des rangers chargés de la protection des animaux sauvages, mais aussi celle de communautés et de régions tout entières. Au cours des dix dernières années, plus de 1000 éco-gardes ont trouvé la mort face aux trafiquants dans 35 pays à travers le monde.

« C’est le caractère peu risqué et très rentable du trafic d’espèces sauvages qui incite les criminels à s’y livrer, d’autant que les peines encourues sont peu dissuasives », poursuit Mme Sissler-Bienvenu. « Des produits comme la corne de rhinocéros et la bile d’ours valent parfois plus que l’or ou la cocaïne, avec un retour sur investissement pouvant largement dépasser 1 000 pour cent. Rien d’étonnant, donc, à ce que les milices et autres groupes rebelles lourdement armés, les Shebab en Somalie ou l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en Ouganda tuent des animaux menacés d’extinction pour financer leurs atrocités. »

Selon Europol, le trafic d’espèces sauvages et le braconnage représentent un commerce mondial dont la valeur annuelle est comprise entre 18 et 26 milliards d’euros, soit la quatrième activité illégale la plus importante du monde après le trafic de stupéfiants, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains.

« Un tiers des saisies d’ivoire illégal a lieu au sein de l’UE, qui serait l’un des principaux marchés destinataires des produits illicites dérivés d’espèces sauvages dans le monde », déplore Mme Sissler-Bienvenu. « Il nous incombe de sensibiliser l’opinion et d’inciter les consommateurs à réfléchir avant d’acheter des produits dérivés d’animaux sauvages menacés. »

« Outre la demande croissante de produits dérivés d’espèces sauvages, certains facteurs contribuent à la montée en puissance du commerce illicite d’espèces sauvages, et notamment les lois inadaptées, le manque de mesures répressives, l’émergence de marchés en ligne et l’apparition d’un commerce légal d’espèces sauvages. »

Et Mme Sissler-Bienvenu d’ajouter : « IFAW s’efforce de mettre un terme à ce commerce illicite en s’attaquant à chacun des maillons de la chaîne du trafic, de la source aux pays consommateurs en passant par les régions de transit. Nous estimons nécessaire une action internationale au plus haut niveau afin de sauver les espèces sauvages menacées et de rendre ce monde plus sûr pour les populations humaines. »

Dans le cadre d’une initiative internationale visant à renforcer les capacités de lutte contre ce trafic, IFAW forme les forces de l’ordre à la prévention du trafic d’espèces de faune sauvage dans de nombreux pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie, d’Océanie et des Caraïbes. IFAW a récemment signé un mémorandum d’entente avec INTERPOL, le premier jamais signé avec une ONG par le Programme de lutte contre la criminalité environnementale d’INTERPOL. IFAW et INTERPOL ont collaboré sur de nombreux projets depuis 2005, et notamment l’année dernière, lors de la plus grande opération de lutte contre le trafic d’ivoire jamais menée à l’échelle internationale qui a abouti à 214 arrestations et à la saisie de deux tonnes d’ivoire, de 20 kg de corne de rhinocéros et de 30 armes à feu. »

La grève historique hier dans les fast foods américains

Ce qui se passe aux Etats-Unis, avec le mouvement des travailleurs des fast-food, doit intéresser toutes les personnes véganes en France.

A priori, cela semble étrange, car personne de vegan ne va dans les restaurants concernés, pour autant qu’ils existent en France : McDonald’s, Burger King, Wendy’s, KFC…

Toutefois, il serait absurde de ne pas comprendre que la situation des travailleurs des fast foods va de pair avec la condition animale dans l’industrie de l’exploitation animale.

Le but c’est le profit, et donc si les animaux sont de plus en plus exploités et tués, on se doute bien que les employés des fast foods sont eux-aussi toujours plus pressurisés.

Ce n’est pas pour rien si en France les entreprises ont du mal à recruter des bouchers et que les gens travaillant dans les fast foods vivent toujours dans des situations très précaires. Les gens qui sont recrutés viennent des couches les plus pauvres, qui n’ont pas le choix.

Les conditions de travail sont terribles, le rythme affreux et bien entendu de notre point de vue, mais cela les travailleurs « l’oublient » : toute cette mort étalée agresse les esprits.

Aux États-Unis, la situation des travailleurs des fast foods est encore plus terrible, puisque les gens sont payés 7,25 dollars de l’heure, dépendant souvent des aides médicales et alimentaires…

Alors que derrière, la restauration rapide brasse chaque année 200 milliards de dollars !

Quand on voit cela, on se doute bien que ce ne sont pas les quelques réflexions universitaires welfaristes ou abolitionnistes qui vont changer quelque chose… La question qui se pose ici, c’est la révolution, pas moins.

Et à ce titre, on doit regarder avec intérêt le fait que ce genre d’industrie explose en raison de ses contradictions.

La course au profit, qui engloutit notre planète vivante et fait des animaux des esclaves et des condamnés à mort, ne peut fonctionner que s’il y a des gens pour faire tourner la machine.

Mais ces gens sont eux-mêmes victimes de cette machine. S’ils disent non… ils grippent la machine. Et s’ils ne veulent plus, il n’y a plus de machine.

Bien entendu, cela semble utopique, mais la libération animale est un objectif atteignable qu’au prix de telles considérations stratégiques…

Il serait absurde de ne pas considérer comme intéressant un mouvement de protestation des fast foods qui a eu lieu hier, avec des grèves dans plusieurs villes, le mouvement revendiquant une présence dans 58 villes américaines, dont New-York, Boston, Chicago, Denver, Detroit, Hartford, Houston, Los Angeles, Memphis, Milwaukee, Oakland, Raleigh, Tampa…

Et la revendication n’est pas moins que de doubler le salaire !

Naturellement, les capitalistes n’ont aucune envie de faire cela et McDonald’s, dont le chiffre d’affaire trimestriel a été de 7,08 milliards de dollars (+ 2,4%), a fait une campagne avec la carte de crédit VISA pour appeler les employés à mieux gérer leur argent (Practical money skills.com), où il est conseillé d’avoir en même temps un second emploi (ce qui donnerait donc une journée de 48 heures en toute logique!).

Donc, il n’y aura pas de hausses de salaire, et de toutes manière l’entreprise McDonald’s a expliqué que 80 % des restaurants sont des franchises et que les contrats ne la concernent pas. Ce n’est pas pour rien non plus que dans les fast foods, il n’y a même pas de syndicat: on est dans l’exploitation la plus rude…

Le profit, toujours plus grand, est ce qui compte. L’exploitation animale et les employés sans pressions, on n’en finira pas, tant que la quête de profit perdure.

Pour illustrer cela, voici une information des Echos :

Restauration rapide : En dépit d’une marge nette de 20 %, McDonald’s a refroidi hier la communauté financière en publiant ses résultats pour le deuxième trimestre. Le géant américain de la restauration rapide a non seulement annoncé un profit inférieur aux attentes, à 1,4 milliard de dollars (+ 3,6 %) pour un chiffre d’affaires de 7,09 milliards (+ 2,4 %), mais a averti que le reste de l’année s’annonce « difficile » en raison de ventes moroses. McDo, dont l’action perdait près de 3 % à Wall Street, fait face à une vive concurrence domestique et à une érosion de son activité à l’international, notamment en France.

On lit bien : les capitalistes sont déçus car le profit n’est pas aussi immense qu’espéré… Il faut être absurde, ou ne pas aimer les animaux vraiment, pour ne pas voir qu’une telle monstruosité sociale ne se réforme pas.

L’avenir ne se lit pas dans les volontés de réforme, et il serait absurde de ne pas voir l’avenir notamment dans l’affirmation de travailleurs de toutes les couleurs de peau qui exigent la dignité et demandent « Je suis un homme », « je suis une femme. »

Que cette exigence aille jusqu’au bout et devienne universelle, et les travailleurs des fast-food seront aux premières loges pour faire tomber l’exploitation animale elle-même.

La grande crise des œufs

Le véganisme n’est pas une « utopie », c’est une morale qui se fonde sur une prise de conscience de la réalité. Il s’agit de la réalité des animaux comme êtres vivants, la réalité de notre planète comme lieu abritant la vie.

La grande crise des œufs qui a lieu en ce moment, de par ses proportions, est la preuve que le véganisme n’est pas une « bonne idée », mais qu’il naît sur un sol chaque jour plus fertile. L’économie de l’exploitation animale ne peut qu’exploser en vol et inversement le véganisme ne peut que grandir de plus en plus en tant que force d’affrontement avec le crime à l’égard des animaux.

Il faut, en effet, voir la terrible dimension de l’acte de ces capitalistes bretons, des communes du Finistère et des Côtes d’Armor, qui ont détruit 400.000 œufs entre le 6 et le 10 août. Derrière la contestation, on retrouve la section œufs de l’UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne).

Ce sont des chiffres énormes, qui sont dans les normes de l’exploitation animale, de plus en plus puissante en termes d’impact. Et elle est tellement puissante justement qu’elle se centralise toujours plus, écrasant les petits capitalistes.

Comment l’exploitation animale a-t-elle procédé dans le cadre de la « production » d’oeufs ? C’est très simple.

Comme nous l’avons déjà mentionné, les activistes réformistes de la protection animale sont en partie les idiots utiles des grands trusts de l’exploitation animale.

En l’occurrence, si les petits capitalistes se cassent la gueule, c’est parce que les grands capitalistes ont « accepté » que les normes des cages changent (c’est la directive européenne sur le «bien-être» des poules pondeuses, effective depuis le 1er janvier 2012, accordant l’équivalent d’une feuille A4 par poule), en sachant très bien que derrière, cela serait ingérable pour les petits capitalistes.

Seuls les grands capitalistes peuvent faire des économies d’échelle de ce type, se rattraper sur la productivité, etc. etc.

Ce n’est pas tout. La mise aux normes a été prétexte pour les petits capitalistes de tenter d’augmenter leur production, en agrandissant leurs fermes d’un tiers, voire de moitié. Les petits capitalistes, toujours avides de parts de marché en plus, sont parfois montés jusqu’à 100 000 poules par élevage...

Le résultat est facile à comprendre. Il y a dans l’Union Européenne aujourd’hui 350 millions de pauvres poules esclavagisées comme pondeuses, et par rapport à ce qui est consommé comme œufs, il y en a entre 15 à 20 millions « en trop. »

Voilà pourquoi les gens qui ont détruit les 400 000 œufs réclament… que 5 % de la production d’oeuf soit détruite. Ce que cela signifie, de notre côté, c’est naturellement que les poules seront massacrées.

Le  Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), qui réunit les professionnels du secteur, comme on dit, a déjà appelé d’ailleurs à en massacrer une partie conséquente. La FNSEA, le syndicat de l’agriculture, va dans le même sens et a bien entendu demandé de l’aide à l’Etat :

« La filière s’est mobilisée pour réduire le surplus de production en prenant des décisions courageuses comme l’allongement des vides techniques et des abattages anticipés de poules pondeuses. Du temps est nécessaire pour que ces mesures produisent pleinement leurs effets sur les volumes de production et permettent un redressement du marché.

Les producteurs, au milieu du gué, ont besoin d’un accompagnement pour surmonter cette passe difficile. La FNSEA attend des pouvoirs publics qu’ils prennent leur part en soulageant la trésorerie des producteurs dans cette période de transition.

Au-delà, la question des coûts de production reste entière sur un marché ouvert et volatil.  »

Dire que le marché des œufs est « volatil » est certainement un jeu de mots de mauvais goût. Mais ce qui compte surtout, c’est que l’exploitation animale a régulièrement besoin des aides de l’Etat pour tenir.

Sauf que l’Union Européenne a décidé de mettre terme à toutes ces interventions étatiques : les gros trusts se sont formés et ne veulent pas de l’Etat pour venir en aide aux petits capitalistes torpillés… qui eux-mêmes se présentent comme des travailleurs pauvres.

Par conséquent, les trusts de la « production » d’oeufs réclame de nombreuses choses : des dérogations sur la date limite de vente, la réintroduction des farines animales dans l’alimentation des volailles, assouplissement de la réglementation ICPE ( installations classées pour la protection de l’environnement), etc.

Et l’un des « trucs » utilisés va être la distribution de 400 000 œufs à des associations comme la Banque alimentaire, histoire d’avoir une meilleure image que celle de simples « destructeurs » de denrées alimentaires.

Mais ce n’est pas tout ! Dans la « production » d’oeufs il y a les grands et les petits, mais il y a aussi la grande distribution qui a un rapport de force très grand en France, et qui donc pousse à davantage de productivité.

Cependant, voyons bien le mensonge des capitalistes « produisant » des œufs : la grande distribution n’achète que des œufs « français », donc permet des revenus assurés.

Mais surtout, la vente d’oeufs en France ne représente que 40% des débouchés, cela signifie bien entendu que les capitalistes producteurs d’oeufs ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes : la vérité est qu’ils poussent toujours plus l’exploitation animale, ils veulent toujours plus de rentabilité, de productivité…

Les faits sont là : ces gens poussent à la consommation d’oeufs, et ils produisent plus d’oeufs qu’il n’en est consommé en France, car ils veulent vendre, ils veulent faire du profit.

L’objectif, une concentration comme aux Etats-Unis, où 95 % de la production est assurée par 260 élevages (dont 65 ont plus d’un million de poules et 9 ont plus de cinq millions).

C’est cela, la réalité de l’exploitation animale. Ce n’est pas un humain « méchant » qui « opprime » (comme le pensent les « antispécistes »), ce n’est pas un consommateur qu’il faudrait « éduquer » (comme le pensent les réformistes du type L214), c’est une réalité économique avec des fondements très concrets.

Tant que ces fondements seront là, l’exploitation animale sera là.

« Les bouchers besognaient dedans, les bras retroussés »

Gustave Flaubert est un des grands auteurs du réalisme, et voici comment il raconte ce qu’il a pu lui-même voir en Bretagne, dans « Par les champs et par les grèves », récit de voyage de 1881.

En revenant vers l’hôtel par un de ces bons sentiers comme nous les aimons, un de ces sentiers qui montent, descendent, tournent et reviennent, tantôt le long d’un mur, tantôt dans un champ, puis entre des broussailles ou dans le gazon, ayant tour à tour des cailloux, des marguerites, des orties, sentiers vagabonds faits pour les pensées flâneuses et les causeries à arabesques ; en revenant donc vers la ville, nous avons entendu sortir de dessous le toit d’ardoises d’un bâtiment carré des gémissements et des bêlements plaintifs.

C’était l’abattoir.

Sur le seuil, un grand chien lapait dans une mare de sang et tirait lentement du bout des dents le cordon bleu des intestins d’un bœuf qu’on venait de lui jeter. La porte des cabines était ouverte.

Les bouchers besognaient dedans, les bras retroussés. Suspendu, la tête en bas et les pieds passés par les tendons dans un bâton tombant du plafond, un bœuf, soufflé et gonflé comme une outre, avait la peau du ventre fendue en deux lambeaux.

On voyait s’écarter doucement avec elle la couche de graisse qui la doublait et successivement apparaître dans l’intérieur, au tranchant du couteau, un tas de choses vertes, rouges et noires, qui avaient des couleurs superbes.

Les entrailles fumaient ; la vie s’en échappait dans une bouffée tiède et nauséabonde. Près de là, un veau couché par terre fixait sur la rigole de sang ses gros yeux ronds épouvantés, et tremblait convulsivement malgré les liens qui lui serraient les pattes. Ses flancs battaient, ses narines s’ouvraient. Les autres loges étaient remplies de râles prolongés, de bêlements chevrotants, de beuglements rauques. On distinguait la voix de ceux qu’on tuait, celle de ceux qui se mouraient, celle de ceux qui allaient mourir.

Il y avait des cris singuliers, des intonations d’une détresse profonde qui semblaient dire des mots qu’on aurait presque pu comprendre.

En ce moment, j’ai eu l’idée d’une ville terrible, de quelque ville épouvantable et démesurée, comme serait une Babylone ou une Babel de Cannibales où il y aurait des abattoirs d’hommes ; et j’ai cherché à retrouver quelque chose des agonies humaines, dans ces égorgements qui bramaient et sanglotaient.

J’ai songé à des troupeaux d’esclaves amenés là, la corde au cou, et noués â des anneaux, pour nourrir des maîtres qui les mangeaient sur des tables d’ivoire, en s’essuyant les lèvres à des nappes de pourpre.

Auraient-ils des poses plus abattues, des regards plus tristes, des prières plus déchirantes ?

Un garçon a pris un maillet de fer, on a poussé devant lui le pauvre veau qu’on venait de délier, il a levé son instrument dont il l’a frappé d’un coup sec sur le crâne entre les yeux. Ça a fait un bruit sourd, la bête est tombée raide morte avec de l’écume aux lèvres et la langue serrée dans les dents ; on l’a prise, on l’a remuée, elle ne bougeait pas ; on l’a hissée à la poulie pour la dépecer.

Au premier coup de couteau elle a frémi dans toute sa chair, puis est redevenue morte. L’était-elle ? Qui le sait ? Qu’en savez-vous, vous philosophes et physiologistes ? êtes-vous bien sûrs de ce que c’est que la mort ?

Qui vous a dit que pour n’avoir pas de manifestations l’âme n’avait plus de conscience ? et qu’elle ne sentait pas goutte à goutte, atome à atome, la décomposition successive de ce corps qu’elle animait ?

Qui vous a dit que le cadavre ne souffre pas à chaque piqûre de tous les vers qui le rongent jusqu’à ce que ses parties intégrantes étant passées ailleurs y revivent une autre vie ou continuent la même, de sorte qu’il y aurait ainsi une moitié de l’être engagée dans une existence nouvelle, tandis que l’autre demeurerait retenue dans l’existence intérieure, un peu comme le lapin que j’ai vu dévorer tout vivant par une chienne de Terre-Neuve et dont la tête était avalée quand les pattes de derrière lui gigotaient encore ?

Le travail en abattoir, « ça mange les hommes »

Nous en avons plusieurs fois parlé des travailleurs du secteur de l’exploitation animale, et de leur exploitation forcenée. C’est un thème important: l’industrie de l’exploitation animale a beaucoup de mal à trouver des travailleurs, et ce malgré la crise. Bien sûr, ce n’est pas pour rien: à l’exploitation s’ajoute une terrible aliénation, et ceux qui travaillent dans ce secteur n’ont pas le « choix » (absence complète d’autre travail dans la région, pauvreté extrême, etc.).

C’est un argument évident en faveur d’un changement complet: ce système ne tient pas, personne n’en veut!

Voici des extraits très intéressants à ce sujet, concernant l’industrie de l’exploitation animale et les conditions de travail. Le premier extrait donne le point de vue de l’auteur, le second extrait expose sa vision de la situation dans le monde du travail, et  la conclusion de l’auteur, qu’on retrouve donc dans le premier extrait, ne va pas du tout dans le sens de l’abolition de l’exploitation animale.

En fait, ces deux extraits viennent d’un article du mensuel théorique de l’organisation Lutte Ouvrière, publié au moment de l’affaire des « lasagnes. » Et il y a ici comme un mur: le système est compris comme terrible, mais au lieu de remettre en cause la manière de produire, mais la production elle-même, on a ici une volonté de simplement mieux gérer…

On notera d’ailleurs que Lutte Ouvrière a exactement la même approche concernant le nucléaire.

De toute façon, la réduction drastique du personnel de la Direction générale de la concurrence, la consommation et la répression des fraudes (DGCCRF) rend impossible un contrôle réel et sérieux par les pouvoirs publics des pratiques des industriels : on y a supprimé 560 emplois entre 2007 et 2012, soit 15 % des effectifs, sans compter les réorganisations de services qui réduisent le nombre d’agents disponibles pour des contrôles.

Il y aurait un moyen simple et efficace pour effectuer ces contrôles : permettre aux travailleurs du secteur de rendre publique toute malversation qu’ils découvrent, sans risquer une sanction ou leur emploi.

Dans l’agroalimentaire comme dans toute l’industrie, les mieux placés pour contrôler la qualité de la production ou les fraudes sont les travailleurs des ateliers et des bureaux. Ce sont eux qui déchargent les camions, c’est entre leurs mains que passent la matière première, les bons de commande, les factures. Mais une telle mesure de bon sens, dont profiteraient en premier lieu les consommateurs, serait une brèche dans le sacro-saint secret industriel et commercial et ouvrirait la porte au contrôle par les travailleurs de toute la marche des entreprises. Autant dire qu’une telle initiative ne viendra d’aucun gouvernement.

(…)

Avec 1 500 établissements, près de 60 000 salariés, la filière de la viande est, selon l’INRS (santé et sécurité au travail), deux à trois fois plus touchée par les accidents de travail et les maladies professionnelles que les autres secteurs. En 2008, il y avait 150 accidents avec arrêt pour 1 000 salariés alors que la moyenne dans l’industrie est de 38 pour 1 000. Si l’on restreint les statistiques aux seuls abattoirs, c’est pire.

Ces chiffres sont certes à la baisse depuis une vingtaine d’années (264 accidents avec arrêt pour 1 000 salariés en 1992 dans les abattoirs !) : c’est en partie le résultat de contrôles, de campagnes de prévention de la Caisse nationale d’assurance maladie et de modifications sur les installations. Mais on sait aussi comment les pressions pour ne pas déclarer les accidents de travail augmentent dans toutes les entreprises. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont la première maladie professionnelle du secteur. Ces chiffres donnent une idée des conditions de travail très difficiles, physiquement et moralement.

Selon les postes de travail, il fait des températures de 37 °C près des étuves, 12 ou 13° C sur les postes de découpage, 4 ou 5° C dans les frigos. Il faut ajouter le bruit permanent, les odeurs souvent insoutenables. Quant aux salaires, ils dépassent à peine le smic, même après des années d’ancienneté. Comme le disait un militant CGT d’un abattoir de Lamballe : « Des entreprises comme la Cooperl ou Kermené, ça mange les hommes ! Si on est en sous-effectif, c’est que des collègues ne sont plus capables de travailler dans les ateliers. »

Ces conditions très dures entraînent un taux élevé de renouvellement du personnel et un recours massif aux intérimaires. Cela explique l’embauche de travailleurs immigrés, parfois sans papiers, venus d’Afrique ou du Maghreb pour travailler dans la Sarthe ou en Bretagne, et de plus en plus souvent de travailleurs roumains ou polonais, slovaques, tchèques, embauchés avec des contrats de travail léonins en passant par des agences d’intérim installées dans les pays de l’Est.

Le directeur d’un abattoir de Lamballe, dans les Côtes-d’Armor, reconnaissait en 2011, devant des journalistes du Monde diplomatique : « Nous travaillons déjà avec quinze sociétés d’intérim françaises, et cela ne suffit pas. Nous souffrons aussi de la mauvaise image du travail dans les abattoirs (sic). Et donc, oui, nous faisons parfois appel à des étrangers. »

Les agences d’intérim s’adressent ainsi aux patrons des abattoirs : « Le travailleur détaché est employé et rémunéré par l’agence d’intérim. C’est elle qui élabore le contrat de travail et paie les cotisations sociales. Tout en respectant la législation en France, l’intérimaire dépend de la loi fiscale et sociale de son pays d’origine.

À salaire net équivalent, il est donc possible pour votre entreprise de réaliser une économie substantielle. » On croirait lire une annonce d’un « négrier » vantant sa marchandise !

Sur place, ces agences d’intérim retiennent souvent sur le salaire des « déductions » diverses, correspondant au logement, au coût de transport entre le pays d’origine et la France, aux frais d’interprétariat, etc. C’est illégal, mais cela se pratique couramment.

Et en guise de logement : « Ils vivent à six ou sept dans la même maison et l’employeur ponctionne pas mal pour ça. Ils n’ont pas de quittance de loyer parce que c’est l’employeur qui paye, ils ne peuvent pas ouvrir un compte bancaire parce que les fiches de salaire restent en Roumanie, et ils ne peuvent pas s’installer en France s’ils le veulent, parce qu’ils n’ont aucun papier officiel. L’employeur les tient comme ça », selon le témoignage au Monde diplomatique de militants de la CGT qui se battent aux côtés de ces travailleurs.

Ces pratiques, en augmentation en France, sont encore plus systématisées dans les abattoirs allemands où, après l’adoption de la directive dite Bolkestein en décembre 2006, les patrons des abattoirs ont recruté massivement des bouchers et désosseurs polonais sous-payés.

Une autre pratique, particulière aux abattoirs, est celle du tâcheronnat. Il s’agissait à l’origine de bouchers indépendants, embauchés pour une commande et payés à la tâche, c’est-à-dire au rendement. Mais la plupart des abattoirs bovins ou porcins embauchent en permanence des tâcherons, prestataires de service pour une commande, à des postes soit très techniques et non mécanisables, soit très difficiles où ils imposent la cadence ; des postes qu’aucun salarié ne veut ou ne peut tenir.

Les patrons des abattoirs jouent ainsi sur la différence de statut entre travailleurs pour mieux diviser. Mais depuis quelques années il s’est créé des sociétés de prestataires qui recrutent des tâcherons et proposent leurs services aux abattoirs. Les tâcherons deviennent ainsi de véritables salariés d’une société intermédiaire qui est sans cesse à la limite du délit de marchandage interdit par le code du travail.

La société EVS emploie ainsi plus de 1 200 salariés-tâcherons qui sont organisés syndicalement et ont fait grève dans la région d’Angers il y a quelques années, prouvant ainsi que, quel que soit leur statut juridique, des travailleurs organisés peuvent se faire respecter.

Un gallodrome et son gymnase « avec tapis roulant relié à un moteur de machine à laver »

Quand on veut, on peut. Encore faut-il vouloir! Parce qu’un gallodrome de plus de 100 m² à Toulouse, avec des coqs entraînés dans une salle « avec tapis roulant relié à un moteur de machine à laver », cela ne passe pas inaperçu. Impossible que les gendarmes ne le sachent pas, et ce pendant plusieurs années!

Seulement, et comme de bien entendu, tout est une question de décision… Et le business est sacré, en France!

Voici l’article de La dépêche à ce sujet. On remarquera justement la contradiction de l’article: au départ il est dit que les gendarmes sont tombés sur le gallodrome par hasard, et ensuite c’est un hélicoptère qui le cherchait et l’aurait trouvé…

Un hangar clandestin de combats de coqs démantelé

Un gallodrome illégal, bâtiment aménagé et dédié aux combats de coqs, a été découvert mercredi soir, à Ginestous, au fond du campement des gens du voyage, à Toulouse.

C’est un bâtiment en bois d’une centaine de mètres carrés sorti de terre en toute illégalité. Mercred soir, lorsque les policiers municipaux toulousains font une reconnaissance de cette bâtisse, à Ginestous, impasse des Palombes, au fond du vaste campement occupé par les gens du voyage, ils pensent découvrir un hangar de bric et de broc, un genre d’atelier improvisé.

Rien de tout ça. Le bâtiment abrite en réalité un gallodrome. Un lieu dédié à l’organisation des combats de coqs en toute clandestinité. À l’intérieur, salle de gym pour gallinacés avec tapis roulant relié à un moteur de machine à laver.

Une salle d’infirmerie, climatisation, cages et surtout un ring aménagé avec trois rangées de tribune pour encourager les coqs endiablés dopés au combat, formaté à la lutte et dont les pattes portent des ergots en acier, sortes d’éperons pour saigner l’adversaire. Policiers et services vétérinaires de la mairie se sont rendus sur les lieux.

1 500 € le coq de combat

Treize coqs retrouvés sur place ont été conduits à la SPA. L’un d’eux est grièvement blessé. Un homme de 58 ans à l’origine de la création de la bâtisse a été entendu par la police. Le parquet a décidé de le convoquer prochainement devant le tribunal correctionnel pour «organisation de paris illicites et création d’un gallodrome illicite», «actes de cruauté et torture envers des animaux.»

Le SRPJ de Toulouse et plus exactement le groupe course et jeux de la PJ est saisi de cette affaire sur le volet des paris clandestins. Au sein du gallodrome, un livre de comptes porte la mention de nombreux paris et de transactions effectués en toute illégalité.

Le gallodrome clandestin aurait fonctionné depuis trois ou quatre ans. On ignore encore la fréquence de ces «fights».

Ces coqs dont le prix d’achat peut atteindre 1 500 € sont formés et éduqués pour le combat. Mince, haut sur patte et très affûté, l’animal combat jusqu’à la mort, selon la tradition importée de certains pays. Si à Toulouse et dans sa région, le combat de coqs est illégal, ce n’est pas le cas dans le Nord-Pas-de-Calais ou dans les Antilles, où la pratique garde un certain attrait.

Les races les plus belliqueuses sont entraînées et jetées dans l’arène avant d’être soumises à un régime alimentaire spécial. Depuis pas mal de mois, des rumeurs circulaient à Toulouse sur l’existence d’un tel site.

Jusqu’à mercredi, où un hélicoptère de la gendarmerie en survolant la zone de Ginestous ne découvre le fameux bâtiment.

« Le marché des animaux de compagnie »

Voici un intéressant article du journal économique les échos. Une analyse économique sérieuse ne peut pas faire l’impasse sur le marché très important, et particulièrement rentable, des « animaux de compagnie ». On notera d’ailleurs que l’article « omet » le fait que la « production » des « animaux de compagnie », « production » légale et illégale, relève également de la bataille capitaliste pour les profits.

Il ne faut pas oublier non plus que les vétérinaires et les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires relèvent pareillement du capitalisme lié aux animaux dits de compagnie. C’est un marché très important qui est ici « oublié. »

Il est important de voir cela pour avoir un aperçu général, et également pour étudier le rapport aux animaux des gens en France.

Animaux de compagnie : un marché de 4,2 milliards d’euros

En France, un foyer français sur deux possède un animal. Quelque 580 millions d’euros sont dépensés pour eux chaque année en hygiène et soins, et 405 millions d’euros en accessoires.

Le nombre d’animaux de compagnie ne cesse de croître en France. Avec plus de 63 millions d’animaux domestiques, la France est désormais le pays qui compte le plus de chiens, chats, poissons et autres rongeurs… de toute l’Union européenne. Un foyer français sur deux possède un animal.

Et l’argent dépensé pour eux ne cesse lui aussi d’augmenter, comme le montre une infographie publiée par Wamiz.com , site internet français dédié aux animaux de compagnie.

Les dépenses en alimentation, accessoires et soins de ces animaux domestiques représentent chaque année 4,2 milliards d’euros, contre 3,2 milliards en 2006, selon une étude Promojardin . Quelque 580 millions d’euros sont consacrés à l’hygiène et aux soins et 405 millions d’euros aux accessoires. Les propriétaires dépensent en moyenne 800 euros par an pour un chien et 600 euros pour un chat. En revanche, 4% d’entre eux seulement sont assurés.

L’infographie complète :

La FAO appelle à l’exploitation industrielle des insectes

Il y a quelques jours, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (également connu sous l’acronyma FAO) a publié un dossier où il n’est pas moins appelé à utiliser les insectes de manière industrielle, à tous les niveaux (alimentation humaine directe, alimentation d’animaux dans les fermes industrielles, etc.).

Il y a même une présentation économique: c’est un véritable papier stratégique pour l’exploitation animale! Qui malheureusement ne choquera pas les personnes limitant le véganisme à la défense des « sentients », des êtres vivants « les plus évolués » seulement.

Voici le communiqué de la FAO, nous reparlerons très vite du dossier qu’elle propose.

FAO : les produits forestiers, dont les insectes, sont essentiels à la lutte contre la faim

13 mai 2013 – Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), José Graziano da Silva, a affirmé lundi que l’agroforesterie était essentielle à la lutte contre la faim et devait être mieux intégrée dans les politiques de sécurité alimentaire et d’utilisation des sols.

« Les forêts contribuent aux moyens d’existence de plus d’un milliard de personnes, en particulier les plus démunis. Les forêts sont une source d’alimentation, d’énergie pour la cuisson des aliments, de fourrage pour les bêtes et de revenus pour l’achat de nourriture», a expliqué M. da Silva, en ouverture de la Conférence internationale sur les forêts au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition qui se tient à Rome du 13 au 15 mai.

La FAO a rappelé que le gibier et les insectes constituent souvent les principales sources de protéines en zone forestière, alors que les feuilles, les graines, les champignons, le miel et les fruits apportent les minéraux et les vitamines garants d’un régime nutritif.

« Les forêts et les systèmes agroforestiers sont pourtant rarement considérés lors de l’élaboration des politiques de sécurité alimentaire et d’utilisation des terres. Souvent, les personnes en zones rurales ne disposent pas de droits d’accès reconnus aux forêts et aux arbres, ce qui compromet leur sécurité alimentaire. La contribution potentielle des forêts à la sécurité alimentaire des personnes vivant en milieu rural devrait être davantage prise en compte », a estimé le Directeur général de la FAO.

Selon une nouvelle étude de la FAO présentée lors de la conférence, les insectes constituent une source majeure et facilement accessible d’aliments nutritifs, riches en protéines, issus des forêts. Ils s’inscriraient dans les régimes alimentaires traditionnels d’au moins deux milliards de personnes. La récolte et l’élevage d’insectes peuvent en outre créer des emplois et générer des revenus, essentiellement pour l’heure au niveau des ménages mais potentiellement aussi à l’échelle industrielle.

Avec environ un million d’espèces connues, les insectes représentent plus de la moitié de tous les organismes vivants classifiés jusqu’à présent. D’après les recherches de la FAO menées en partenariat avec l’Université de Wageningen aux Pays-Bas, plus de 1.900 espèces d’insectes sont consommées par les hommes dans le monde, les principales étant les scolythes, les chenilles, les abeilles, les guêpes, les fourmis, les sauterelles et les criquets.

De nombreux insectes sont riches en protéines et en lipides mais aussi en calcium, en fer et en zinc. Le bœuf contient en moyenne 6 mg de fer pour 100 g de poids sec, alors que ce chiffre varie entre 8 et 20 mg pour 100 g de poids sec chez la sauterelle, en fonction notamment du type d’aliments que cette espèce consomme.

« Nous ne disons pas que les gens doivent consommer des insectes à tout prix », a souligné la Directrice de la Division de l’économie, des politiques et des produits forestiers à la FAO et coauteur, avec Eva Muller, de l’ouvrage Des insectes comestibles. « Nous disons simplement que les insectes constituent l’une des ressources fournies par les forêts et que leur apport potentiel à l’alimentation, notamment l’alimentation animale, est généralement sous-exploité. Cependant, à mesure que les habitats forestiers disparaissent, nous risquons de perdre des espèces avant même d’avoir compris comment les utiliser pour réduire la faim ».

Les insectes d’élevage offriraient une solution durable pour éviter toute surexploitation susceptible d’affecter les espèces les plus prisées. Certaines espèces, comme les vers de farine, sont déjà produites à une échelle commerciale afin d’être utilisées sur des marchés de niche comme l’alimentation des animaux domestiques, les zoos et la pêche de loisir.

Une automatisation accrue de la production rabaisserait les coûts à un niveau qui pourrait inciter le secteur agroalimentaire à substituer la farine d’insecte à la farine de poisson afin, par exemple, de nourrir les élevages. Une telle substitution aurait pour avantage d’augmenter l’offre de poisson disponible pour la consommation humaine.

« ynsect » et « vectalys »

Voici deux extraits de la revue « L’entreprise », qui sont très significatifs. En effet, l’exploitation animale est extrêmement puissante et organisée, elle trouve toujours de nouvelles voies, car elle est pressée par le profit.

Ainsi, ne pas voir l’exploitation animale comme un système global ne peut amener que la défaite. Par exemple, bon nombre de végans considèrent qu’il suffit de propager la consommation végane pour avancer.

Mais les deux exemples dont il est parlé ici ne concernent pas la consommation « directe » des gens. Bien au contraire même, tout se déroule dans la production. L’exploitation animale relève de la production, par simplement de la consommation !