Wangari Muta Maathai

Wangari Muta Maathai, qui était une activiste écologiste du Kenya, est décédée il y a deux jours. Elle est relativement connue médiatiquement depuis son prix nobel de la paix en 2004; ces dernières années, elle était une des deux figures de la campagne « Pour un milliard d’arbres » du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

Elle était également à la tête du mouvement « Green Belt » (la ceinture verte), mouvement pour la reforestation. Toute la perspective de Wangari Muta Maathai est écologiste mais liée au développement économique. Elle-même a étudié aux Etats-Unis et en Allemagne, et a un diplôme de vétérinaire. Femme extrêmement éduquée dans une société patriarcale, elle a été une figure pour les droits des femmes au Kenya.

Wangari Muta Maathai est donc surtout une démocrate dans un endroit du monde où la démocratie est un vain mot, et ses actions, aussi bonnes soient-elles, ne peuvent pas aller loin et sont largement saluées par tous les gouvernements du monde, quels qu’ils soient (pour la France, elle a été faite chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur en 2006).

Le mouvement « Green Belt » a permis de planter 30 millions d’arbres, mais combien sont tombés sous les coups des machines? Voici justement un extrait d’une interview qu’elle a accordé à la revue Le Point, où on voit bien qu’en accusant tout le monde, elle n’accuse finalement personne.

Mais qui est responsable de la détérioration de l’environnement ? Les Etats riches ?

Tout le monde est coupable. Il n’y a qu’à voir le film « Nous resterons sur Terre » pour se rendre compte que les activités des hommes, qu’ils soient dans des pays riches ou dans des nations moins développées, contribuent à dégrader l’environnement de manière dramatique. Chaque individu, où qu’il vive sur la planète, est responsable d’elle. Chacun de ses habitants contribue à détruire l’environnement. Et chacun peut donc décider d’agir pour la préserver.

Le film dresse un tableau sans équivoque : il n’y a qu’à voir comment on se comporte, comment on se nourrit, comment on produit, comment on consomme les ressources de la planète. C’est la course à la démesure. C’est aux gens de décider s’ils veulent soutenir un tel rythme. Mais en en assumant les conséquences ! En étant honnête, on voit très clairement qu’une telle pollution et un tel gaspillage des ressources sont insupportables. Nos ressources sont limitées. Il n’y a pas d’alternative. Seul le développement durable peut nous sortir de cette impasse. Ce choix doit être fait par les individus, par les entreprises et par les gouvernements. Tout le monde a un rôle à jouer.

Mais que doit-on faire concrètement ?

Il faut tout d’abord s’éduquer pour être persuadé qu’en effet la planète est menacée. Nombreux sont ceux qui pensent encore qu’il y a assez de ressources dans le monde, qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Voilà pourquoi des films comme celui-ci sont extrêmement importants. Beaucoup de gens travaillent dans le monde entier pour tenter de faire passer le message, mais je suis étonnée de voir avec quelle lenteur il se diffuse !

La deuxième chose à faire, c’est de faire des choix. Vous pouvez décider de ne pas manger d’aliments venus de l’autre bout du monde et de soutenir les productions locales : ce choix-là, toutes les maîtresses de maison peuvent le faire. Les enfants peuvent aussi agir : quand ils se brossent les dents, ils peuvent économiser l’eau. Quand ils sont à l’école, ils peuvent écrire des deux côtés de la feuille. Chacun peut décider, quelle que soit sa place dans la société, de ne pas gaspiller. Les Japonais ont un très beau concept inscrit dans leurs traditions, le Mottainai. Son principe repose sur trois « R » : réduire, réutiliser, recycler. Il faut être reconnaissant de ce que l’on a, respecter et ne pas gâcher les ressources. Certains investissent dans l’énergie solaire ou dans l’éolienne ; d’autres, comme je l’ai constaté à Paris, préfèrent les vélos à leur voiture… Chacun doit comprendre qu’il n’y a pas de geste inutile. La planète a besoin de nous. Et c’est surtout nous qui avons besoin de la planète.

Les plus démunis ont-ils aussi les moyens d’agir ?

Les populations les plus pauvres sont souvent responsables de la déforestation, car elles sont très dépendantes du bois. Elles détruisent les forêts, les terres agricoles et la biodiversité. Elles génèrent de l’érosion. Bien sûr, il s’agit pour elles de survie. Mais elles détruisent tout de même l’environnement. Elles doivent pourtant comprendre qu’elles sont toujours très dépendantes des matières premières, de leurs terrains pour l’agriculture, des forêts pour le bois de chauffe, des rivières pour l’irrigation de leurs cultures…

Et que si elles n’y prennent garde, elles en subiront directement les conséquences. C’est pour cela que j’ai lancé des campagnes comme celle du « milliard d’arbres », pour que ces populations réalisent qu’elles peuvent participer, même en faisant un tout petit quelque chose. Les Africains sont aux avant-postes de la protection de la planète, et ils ne doivent pas attendre que les gouvernements ou les agences d’aide internationale interviennent. Planter un arbre ne nécessite ni argent ni technologie avancée. Certaines actions essentielles et durables peuvent être menées sans grands moyens.

Parlez-nous de la campagne du « milliard d’arbres ».

Le Programme des Nations unies pour l’environnement, la Ceinture verte et le Centre international pour la recherche en agroforesterie ont lancé cette campagne en octobre 2006, pour lutter contre le changement climatique en encourageant les individus, les communautés, les organisations et les gouvernements à s’engager à planter des arbres. Nous avons déjà contribué à faire pousser 2 milliards d’arbres, et nous espérons atteindre les 7 milliards avant le sommet de Copenhague, en décembre prochain. C’est un geste tout simple, mais qui montre que chaque citoyen du monde a un rôle à jouer.

Votre combat n’est-il pas perdu d’avance ?

Certains disent que c’est déjà trop tard. J’ai lu un article de James Lovelock [l’un des intervenants du film, NDLR], le père de la « théorie Gaïa » [« la terre doit être considérée comme un organisme vivant »], qui dit que l’on perd notre temps en plantant des arbres. Mais je suis de nature optimiste : je pense que nous sommes encore là et que nous pouvons agir pour changer le cours des choses. Ne serait-ce que pour nos enfants. Il n’y a pas de temps à perdre.

Vous avez reçu en 2004 le prix Nobel de la paix pour votre action écologique au sein du mouvement Ceinture verte. Quel lien y a-t-il entre la paix et l’environnement ?

Ceux qui m’ont remis le prix ont compris qu’en protégeant l’environnement et en promouvant le développement durable et les droits de l’homme, il s’agit de paix. Si on n’a pas de gestion durable des ressources, celles-ci ne seront plus en quantité suffisante pour tous. Cette répartition inégale des matières premières engendre une compétition, et donc des conflits. Si on pouvait gérer les ressources de manière plus durable, on serait plus à même d’anticiper les sources de conflits. C’est là que la gouvernance de l’environnement rencontre la paix.

Walter Bond: libération animale et libération de la Terre

Si les personnes en faveur des « droits des animaux » ne s’intéressent pas à la libération de la Terre, tel n’est pas le cas de celles en faveur de la libération animale. Libération animale et libération de la Terre ne sont plus deux projets proches et parallèles ; de par leur nature, ils se rejoignent.

Le blog central d’Earth First ! aux Etats-Unis parle systématiquement de la libération animale ; le site Bite Back ne publie pas que les communiqués de l’ALF mais également ceux de l’ELF, les deux structures étant ouvertement les mêmes en Amérique du Sud, etc. etc.

C’est une nouvelle mentalité, dont LTD est fière de faire partie ! Notre planète se meurt, et il est fou de refuser de constater cela… et de ne pas chercher à changer la situation.

Voici justement un texte de Walter Bond à ce sujet. Nous avons déjà parlé de cet activiste, et rappelons que son procès aura lieu le 11 février et qu’un site organise le soutien : supportwalter.org.

Walter est en prison pour des raisons politiques : ses actions étaient motivées par la libération animale et la libération de la Terre. On peut critiquer ces actions, tout comme on peut trouver dans son texte des points critiquables. Toutefois, cela ne doit en rien empêcher d’affirmer clairement sa solidarité envers quelqu’un dont la sensibilité est nécessairement la nôtre.

Soit on est une partie du problème, soit on est une partie de la solution… Walter n’est pas une partie du problème.

Biocentré et symbiotique

De Golden, prison du Colorado

15 décembre 2010

Je soutiens qu’on ne peut vraiment être pour la libération animale sans avoir au moins le même intérêt pour la libération de la Terre.

La raison essentielle à cela est que toute la vie est en symbiose avec son environnement.

En tant qu’adultes dans la société occidentale eurocentrée, on nous a appris à compartimenter tout ce que l’on voit. Cela provient d’une tendance maniaque à relier les choses seulement en terme de valeur personnelle.

En d’autres termes, on nous a appris dès le premier jour à voir le monde uniquement à partir de notre point de vue : humainement centré et humainement suprême.

Une manière intéressante de voir la suprématie humaine à l’oeuvre chez presque tout le monde consiste en le fait de poser la question : « Parle moi de l’histoire du monde. »

Pratiquement chaque personne à qui j’ai posé cette question a répondu, comme dans un réflexe, avec des exemples de l’histoire humaine, de différentes époques et de différents endroits.

Vous entendrez rarement parler de l’histoire des dinosaures, de la tectonique des plaques, ou de l’abondance profonde et de l’évolution de la vie aquatique. Vous n’entendez pas plus parler des innombrables espèces, des types et de l’abondance du royaume végétal ou des mouvements et cycles de la Terre Mère elle-même.

Non. D’habitude, si quelqu’un creuse vraiment, vous entendrez peut-être parler des hominidés ou de notre proche parent, les grands singes. Qui apparemment sont seulement important en raison de leur relation proche avec nous.

Si on regarde à presque toutes les religions dans le monde, nous voyons pareillement que le dieu ou les dieux de toute la création ne s’intéressent qu’à nous humains. Dans la bible, il y a à peine deux pages au début de la Genèse pour expliquer la création de l’entière matière de l’univers, de la Terre et de toutes ses créatures.

Le reste est au sujet des humains. Comme il est ridicule et vain de penser que toute la vie n’est là que pour le bénéfice d’une seule vie.

Dans la mythologie hindoue, nous pouvons voir que, pour des raisons inexpliquées, les humains sont en haut de la chaîne karmique de nourriture et être né humain est à seulement à un pas de la divinité. Je soutiens que c’est ce genre de vanités totalement insatiables qui a fait des humains un cancer et une pestilence pour la Terre et toute la vie sur elle.

Je pense que l’on peut être certainement spirituel et pour autant séparer du fait de s’autocentrer de telle manière profondément spéciste. Les athées, bien que bien plus libre-penseurs en de nombreux points, semblent également porter avec eux les vestiges de la suprématie humaine.

Même les « ufologistes » [fans d’ovnis] considèrent que les aliens – qui sont toujours décrits comme humanoïdes – seraient suffisamment brillant pour déformer le temps et l’espace pour traverser les multivers [=plusieurs univers] juste pour… venir sur Terre et insérer des objets métalliques et froids dans nos rectums.

Mais, retournons à ce qui compte – la Terre. Comme j’ai dit, nous ne sommes pas importants, c’est la Terre-mère qui l’est.

Et toute la vie est dépendante à 100% d’elle, 100% du temps. Sans oxygène à respirer, vous mourriez en quelques minutes. Sans eau, en quelques jours. Sans nourriture, en quelques mois. Et sans un environnement naturel, en quelques années.

La Terre-mère est la vraie déesse et nous sommes justes une petite inscription dans son livre de la Vie. La seule qui nous rend importante, vraiment, c’est nos profondes folies et caractère mauvais à la face du globe.

De nombreuses fois dans mes écrits, j’en réfère à la mort des animaux et de la Terre comme étant un « holocauste. » Je comprends que les humains centrés sur l’humanité considèrent « l’holocauste » comme la pire chose qui soit arrivée. Mais ce n’est vraiment qu’une goutte d’eau dans le vase comparé à notre propre holocauste contre la Terre.

Ce qui est arrivé aux Juifs dans les mains des nazis était fou cruel. Ce que les blancs ont fait aux peuples natifs et continuent de le faire dans le monde est atroce.

Mais même s’il y a bien entendu des corrélations à faire entre toutes les formes d’oppression, ce ne sont pas des comparaisons réelles. Ce qu’un segment de la race humaine fait à un autre n’est nulle part proche de la perfidie de notre espèce contre toutes les autres espèces.

Nous (l’humanité) détruisons, polluons et rendons éteintes d’entières espèces et variétés de la Vie. Nous les chassons à mort, nous les mangeons à mort. Nous les braconnons à mort. Nous détruisons leurs habitats et empoisonnons leur bio-dome.

Nous perpétuons le plus grand holocauste qui ait jamais eu lieu dans l’histoire du monde ! Nous domestiquons, subjuguons et scellons le destin de tous.

Ce théâtre de folie ne prendra fin que de deux manières.

Ou bien nous adoptons une attitude bio-centrée ou nous salopons la Terre jusqu’à ce qu’elle réplique (et il est facile d’imaginer que nous n’allons pas gagner face à la colère de la Terre, avec notre kilo et demi de matière grise).

Bio-centré, c’est juste un mot pour dire « du point de vue de notre Mère la Terre », au lieu de seulement par rapport à notre propre espèce (par « notre » Mère la Terre je veux dire pour toute la vie, pas seulement pour les humains).

Commencer le changement de modèle de pensée vers une vision du monde bio-centrée est une voyage d’une vie entière, pour nous humains aliénés. Nous sommes l’animal domestiqué original.

Le premier pas est le fait que tout est inter-relié. Comme je l’ai dit plus tôt, toute vie est symbiotique à son entourage ou son environnement. Il y a des millions d’exemples de cela dans la nature.

Un exemple simple est un écureuil dans un arbre. Il est évident à mes yeux qu’il y a des extensions de l’un à l’autre. L’écureuil est grosso modo de la même couleur que l’écorce de l’arbre. Son petit pied et ses griffes maintiennent l’écureuil dans sa recherche de nourriture et d’abri. Et l’écureuil garde les prédateurs à l’écart et diffuse les graines pour l’arbre. De manière symbiotique.

Et également, de la même manière, un mystère d’interconnexion simple mais plus curieux est « la visage. » Presque toute la Vie a un visage. Dans l’eau, sur la terre, dans les airs. Des yeux, un nez, une bouche. Pourquoi ? Parce que la vie sur la Terre-mère est une manifestation de l’intelligence de la nature ; bien plus majestueuse et imaginative que quiconque n’étant une des inscriptions dans son livre de la Vie.

De la même manière qu’il y a des millions de manières de relations symbiotiques entre la Terre et l’animal que nous pouvons observer, il y autant de manières de considérer l’interconnexion. Bien trop pour ce bref article.

Mais aucune de ces contemplations de compte tant qu’elles ne se manifestent concrètement par des actions. Si notre compréhension de l’interconnexion ne change pas nos pratiques alors nous ne l’avons pas réellement compris de telle manière à commencer quelque chose par rapport à cela.

Quand je suis devenu vegan, tout d’abord, je me rappelle avoir senti une certaine énergie quant à cela. En regardant dans le passé, je sais maintenant que ce que j’ai ressenti est une petite partie de l’intégration. Un pas en avant dans le fait d’être une composante des choses, plutôt que d’essayer d’être suprême.

Je pourrais manger des animaux et leurs sous-produits si je le choisissais. C’est une capacité que j’ai. Mais je ne pense pas que ce soit mon droit. Le fait que je le puisse ne veut pas dire que je le doive.

M’extirper de cette position perçue – soit être une partie d’une « race supérieure », la race humaine – a fait voler en éclat quelque chose dans mon esprit. Cela m’a aidé dans mon rapport aux autres, et cela m’a aidé à me rebeller et à lutter pour ceux qui ne peuvent pas se battre pour eux-mêmes.

La mentalité d’interconnexion m’aide encore aujourd’hui. Mes insignifiantes peurs et tribulations ne sont pas ce qui est important.

Ce à quoi je suis part est important. Ce pour quoi je me bats est important. Cette Terre est ma mère et vous devez votre vie à votre mère.

Les animaux qui vivent autour de nous, grands et petits, sont d’autres nations, des semblables sentients tout comme nous. Non pas seulement avec leurs caractéristiques d’espèces, mais également en tant qu’individus. Tout comme jamais deux personnes, deux chats ou deux chiens ne sont semblables.

La seule chose que nous faisons de manière meilleure que le reste est de manipuler notre entourage. Nous déformons, tordons et jouons aux alchimistes jusqu’à ce que nous ayons des voitures, des téléphones, des bombes et tout ce que nous envisageons.

Mais nous utilisons nos capacités données par la nature pour des buts égoïstes et au détriment de la Terre. Notre avancée semble être le cancer de la Terre. Il y a à mon esprit au moins une douzaine d’insectes qui sont vitaux à l’écosystème. Mais si les humains cessaient immédiatement d’exister, on ne nous regretterait pas. La Terre s’en trouverait mieux.

Comme je suis bio-centré, je ne suis pas un fan d’une civilisation avancée, sur le plan technologique. Le plus nous innovons, le plus les gens compartimentent. Dans ce processus, les gens deviennent des invalides sociaux.

Au lieu de parler à la personne à côté de soi dans le bus, on est assis de manière glaciale et on envoie un texto à quelqu’un à l’autre bout de la ville. Au de s’engager dans des interactions sociales véritables, nous devenons une partie des « communautés en ligne » où chacun est uniquement comment il se présente et aucune petite manie de quelqu’un ne doit être prise en compte ou même admise.

Au lieu de se confronter au mal, on fait un blog à ce sujet, comme si le fait d’être d’accord passivement avec une idéologie pourrait prendre la place d’agir par rapport à cela. Je préfèrerais donner des coups de poings à un fasciste que de faire ami-ami sur internet avec une série de « généraux » assis sur une chaise devant un ordinateur.

Le plus nous philosophons et rendons ces questions abstraites, plus nous nous éloignons de faire quelque chose à ce sujet.

La solution au problème de la Terre en train d’être assassinée n’est pas de porter des jeans étroits et de ne pas se laver. La solution est la même que lorsque les Native Americans [les Amérindiens] ont pris le sentier de la guerre pour notre mère la Terre.

C’est la même solution que lorsque le Black Panther Party est devenu malade de voir des flics tuer leurs gens dans les rues. Et c’est la même solution que lorsque les Suffragettes en ont eu assez d’être battues selon le même principe avec lequel les grands-parents des Black Panthers ont été fouettés jusqu’au bout.

La solution est de voir les problèmes pour ce qu’ils sont, de refuser des les accepter plus longtemps, et de se battre de manière infernale, jusqu’à ce que vous soyez mort, emprisonné, ou que les choses ont changé ! C’est la réalité. On ne re-devient pas sauvage en étant domestiqué.

Notre mère la Terre n’a besoin de porte-paroles, elle a besoin de guerriers. Si ces mots semblent durs, c’est seulement parce que quelque chose doit agir comme un contre-poison à la couardise et l’apathie du premier monde, des ronronnements des junkies de la consommation.

Les mouvements militants de la libération animale et les mouvements militants de la libération de la Terre sont des extensions les uns des autres.

Tout comme l’écureuil et l’arbre. Ensemble nous formons le pinacle de tous les autres mouvements de libération, parce que si nous échouons il n’y aura plus d’humanité à libérer.

Le temps sera bientôt celui où notre Mère la Terre va répliquer tout comme un corps cherche à détruire un virus, et le bouleversement agira tant sur le juste que l’injuste. Et quoi que nous pensions, nous paierons pour ne pas avoir agi.

La libération de la Terre, quel qu’en soit le prix!

Infiltration policière durant 16 mois en Autriche

Nous avions parlé du procès qui se déroule en Autriche contre les activistes pour la libération animale ; nous reparlerons bientôt de la suite de ce procès-fleuve.

Car ici nous voulons parler de l’information qui vient de ressortir, justement au sujet de la scène pour la libération animale, et plus particulièrement l’association VGT, l’association fer de lance du mouvement.

En effet, il a été découvert que la police a infiltré un agent pendant… 16 mois dans l’association. Il s’agit d’une femme, qui a réussi à totalement s’intégrer non seulement dans les activités de l’association, mais également dans la vie privée des gens.

Il faut bien savoir qu’une telle immersion, allant jusqu’à a la sexualité ou la vie de couple, n’est pas rare, bien entendu ! En Angleterre, on a récemment eu la découverte d’un agent qui a inflitré le mouvement écologiste / antifa… pendant neuf années, de 2000 à 2009!

Voici des photos de cette personne qui a infiltré VGT en Autriche ; la troisième photographie la montre même protestant contre la répression qui a eu lieu !

Cette femme avait comme nom… « Danielle Durand » (sic), et a affirmé retourner en France quelques mois après la répression. Elle avait pourtant un accent régional autrichien très prononcé… et on s’est aperçu que sa seconde adresse était celle d’un responsable de la police. Mais le déclic n’a eu lieu que lorsque les « éléments à charge » ont été (enfin) fournis durant le procès.

Une observation policière note en effet que l’une des activistes monte à 6h48 du matin dans sa voiture, puis que « l’agent infiltré prend la place du passager. » L’activiste en question a compris qu’il s’agissait de « Danielle Durand »…

Pour s’infiltrer, cette « Danielle » a initialement choisi un activiste, qu’elle a dragué de manière forcenée dès le premier soir.

« Puis-je te demander quelque chose » a-t-elle dit à cet activiste à la fin d’une conférence. La soirée a continué au restaurant, puis prétextant la vision d’une vidéo consacrée à la libération animale chez cet activiste, elle lui a mis littéralement le grappin dessus (à base de « main au paquet »).

A la suite de cela, elle a participé à absolument toutes les initiatives, en Autriche comme dans les autres pays (comme en Hollande). Elle apparaissait comme une activiste « modèle. »

A côté de cela, son comportement était bien ciblé : envoyer des photos d’elle quasiment nue à une activiste en demandant si elle « plairait aux hommes », montrer des sextoys à une autre activiste en demandant son avis, etc.

L’idée était d’apparaître sympathique, totalement ouvert d’esprit….Cela fut une réussite : l’association VGT est tombée dans le panneau, et la définissait en interne comme « motivée et en qui on peut avoir confiance. »

Naturellement, faire face à une telle opération est difficile : l’agent profite des écoutes téléphoniques, des compte-rendus policiers… et peut monter les gens les unEs contre les autres.

Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas avoir un oeil critique, si l’on veut pas connaître de mésaventure. Rappelons donc ici l’existence du document sur les règles de sécurité d’Earth First! Montréal.

En plus de cela, le critère de la vérité selon nous : le rapport à la Nature, le rapport aux animaux, la vision du monde. Une attitude sérieuse et non naïve, et systématique : en Angleterre, la règle de sécurité est même de fouiller les poubelles pour vérifier qu’elles sont bien remplies de produits vegans uniquement…

Mobilisation anti-CASTOR en Allemagne… A quand en France?

En Allemagne a lieu de nouveau une mobilisation énorme contre le CASTOR, avec plus de 100 initiatives visant à préparer le bloquage de ce transport ferroviaire de déchets nucléaires; il y en aura encore trois d’ici la fin de l’année.

Le mouvement nucléaire anti-CASTOR mobilise en effet des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, qui attendent patiemment et de manière organisée le « jour X » : le jour du passage (censé être secret). Le slogan est ainsi « castor niX » (soit « castor nichts » c’est-à-dire « pas de castor »).

Le CASTOR, c’est le « cask for storage and transport of radioactive material » c’est-à-dire un conteneur de produits radioactifs, transportés ici par train.

Un train en fait en provenance… de la Hague en France. A la Hague, les déchets nucléaires sont donc mis dans des containers, ceux-ci sont placés dans des trains, et ces trains vont donc en Allemagne, à Gorleben.

Évidemment, ce qui se passe en Allemagne n’a rien à voir avec la passivité française. Le mouvement est tel que la mobilisation policière est énorme, avec une progression très lente des trains afin de vérifier les rails et de repousser les nombreux groupes de bloqueurs.

Le mouvement d’opposition au centre de récupération des déchets de Gorleben a plus de 30 ans, il s’agit d’un mouvement très connu en Allemagne, et très populaire, avec même un foklore local : celui de la république du Wendland libre, avec des passeports, une radio, etc.

On peut voir ici de très nombreuses et longues vidéos des initiatives de protestation (en cas de téléchargement à faire, le mot de passe sera « nix-da ») et là des vidéos courtes sous-titrées en français (cliquez directement ici et pour y accéder), celle-ci balayant en fait tout un très large spectre, allant de l’initiative locale aux actions clandestines.

Notons d’ailleurs ici deux faits au sujet du CASTOR par rapport à la France : tout d’abord, un activiste français, Sébastien Briat, est mort en 2004 écrasé par le convoi, alors qu’il participait à un groupe tentant de bloquer le convoi. Il était membre de la CNT.

Et il faut savoir que l’accusation faite dans « l’affaire Tarnac » s’appuie en fait sur une démarche tout ce qu’il y a de plus connue en Allemagne, notamment dans le cadre du mouvement anti-CASTOR, à savoir le sabotage des caténaires par une sorte de crochet métallique.


Jonatan Strandberg a besoin de solidarité!

Le 14 octobre 2008 les services secrets suédois menaient une opération contre trois maisons dans différentes villes et ont procédé à l’arrestation de Jonatan Strandberg.

Celui-ci, né le 29 avril 1988, a alors été condamné à 15 mois de prison pour trois actions menées au nom du Front de la Libération de la Terre.

Ces actions sont les suivantes: dans la nuit du 20 au 21 avril 2008, l’ELF a saboté une tour de communication du ministère de la défense à Almhult, ainsi qu’une grue de chantier et un camion pour abattre les arbres (au même moment, une autre cellule de l’ELF détruisait une villa de luxe en train d’être construite en pleine forêt).

Jonatan vient de passer deux semaines en isolement carcéral et l’administration pénitentiaire a décidé d’élever le niveau de son statut pour des « raisons de sécurité. » Il passe de la catégorie C à la catégorie B; en Suède, il y a quatre catégories de conditions de détention, de A à D avec A étant les plus difficiles.

Il est donc passé de la prison de Västervik à celle de Hällby, où sa situation sera bien plus difficile, d’autant plus qu’il est diabétique.

Et les raisons de son déplacement sont politiques: Jonathan est un activiste motivé, qui assume ses positions et qui y compris en prison développe ses points de vue. Il participe également au conseil des prisonniers et écrit pour la revue des prisonniers, Kåkbladet.

A cela s’ajoute le fait que lorsqu’entre son arrestation et sa condamnation finale, il a passé 10 mois dehors après les quelques mois de préventive et en a profité pour continuer ses activités politiques.

Jonathan a donc besoin de notre soutien et d’expression de solidarité. Il est possible de lui écrire:

Jonatan Strandberg
KVA Hällby
Box 100
64045 Kvicksund
Suède

Si vous lui envoyez des livres (en anglais) ou des CDs, il faut qu’ils soient neufs, le meilleur étant encore emballés.

Jonathan se définit comme un anarchiste anti-civilisation (il a une alimentation « paléolithique » c’est-à-dire celle des chasseurs – cueilleurs); voici un extrait d’un texte donnant son point de vue:

« L’expansion urbaine est la destruction du monde naturel afin d’étendre les villes conformément au mode de développement et au progrès toujours grandissants. Les villas des classes moyennes, les demeures de luxe et l’industrie sont en train de menacer la vie sauvage et les espèces en voie d’extinction, car cela se passe à l’échelle globale, dans chaque ville de taille grande ou petite, c’est une menace pour la continuation de la vie sur cette planète. Il faut s’y confronter avec une résistance sans compromis! Il faut détruire cela! »