Une cinquantaine de villes du sud et du sud-ouest de la France ont constitué un dossier pour faire entrer la culture taurine au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
Cette liste est disponible sur cette page; on trouve notamment Arles, Bayonne, Béziers, Carcassonne, Dax, Fréjus, Istres, Orthez…
L’argument principal de ce dossier est que « la corrida est fondée sur le respect du taureau en tant que patrimoine génétique, et qu’en vivant dans une culture extensive, toutes sortes de bêtes sauvages se trouvent préservées. »
Vouloir classer au patrimoine culturel de l’UNESCO une tradition consistant en l’exploitation, la torture, la banalisation de la violence envers les animaux et l’assassinat d’un animal…
Cela serait mettre cette tradition sur le même plan des traditions artistiques comme la tapisserie d’Aubusson, le Cantu in paghjella corse, le festival du nouvel an des Qiang en Chine!
Voilà bien un acte totalement désespéré de ces pauvres personnes qui voient bien que la population trouve que la corrida n’est que torture et manipulation !
Rappelons ici ce qu’est une séance de tauromachie, présentée par le site Alliance Anticorrida:
La corrida, rite sanglant réprouvé par 73 % des Européens (Sofres 2003) consiste à torturer six taureaux durant un quart d’heure chacun.
En premier lieu, le picador enfonce une lance (jusqu’à trente centimètres de profondeur) et fouille la plaie, afin de cisailler le ligament de la nuque et contraindre l’animal à baisser la tête. Il ouvre ensuite la blessure en y plantant six harpons de quatre à sept centimètres : les banderilles.
L’animal est enfin mis à mort, au mieux d’un seul coup d’épée, mais c’est rarissime.Une épée plus courte et un poignard sont alors nécessaires pour porter les coups ultimes. Triste record détenu à ce jour : trente-quatre tentatives !
Sentant que la population est de plus en plus réticente aux corridas, cette tentative loufoque et pathétiquement surréaliste n’a peu de chance d’être en compte, car les buts de L’UNESCO sont (en théorie) de « servir les intérêts du monde et de l’humanité tout entière et d’encourager et faire progresser l’éducation, la science et la culture ».
Alors nous devons poser la question: comment une tradition sanglante basée sur la barbarie et la mise en scène d’une lente mise à mort pourrait-elle faire partie du patrimoine culturel immatériel?
« D’autant qu’en France, en Espagne, au Portugal, en Colombie, au Venezuela ou en Équateur, quatre-vingt-trois communes ont déjà déclaré leur rejet des corridas en se proclamant « villes antitaurines » » comme l’affirme Claire Starozinski qui est la fondatrice de l’Alliance Anticorrida.
Notons également que les parlementaires catalans ont accepté de débattre en 2010 d’une « Initiative législative populaire » ayant recueilli plus de 180 000 signatures et qui réclame l’interdiction pure et simple des combats taurins en Catalogne.
Nous ferons une présentation des corridas, mais rappelons déjà cette vérité: les corridas n’existent en France que depuis le milieu du 19ème siècle; le mythe des corridas ayant une tradition ininterrompue est née dans les années 1950…