Dentifrice à la vitamine B12 de SANTE

Il ne faudra jamais assez répéter que lorsqu’on est vegan, il faut a priori se supplémenter en vitamine B12. Trouver de la vitamine B12 vegan est assez facile sur internet.

Seulement, prendre des complètements rebute certaines personnes, qui trouvent et pensent que se supplémenter ne serait pas « naturel ».

La marque SANTE commercialise un dentifrice vegan à la vitamine B12. Cette marque allemande produit de très nombreux produits vegans. Mais attention, tout ne l’est malheureusement pas, il y a des produits d’origine animale comme les rouge à lèvres ou les pinceaux de maquillage fait en poils de chèvre !

Ce qui est d’ailleurs paradoxale, car une marque engagée comme celle-ci pourrait très bien ne faire que des cosmétiques aux ingrédients végétaux…

Sur leur site, une page propre à chaque produit spécifie si chaque cosmétique est vegan ou non, via leur petit symbole « V ».

Certaines personnes ont des besoins en vitamine B12 plus importants que d’autres. Certains facteurs extérieurs peuvent freiner la bonne absorption de la vitamine B12, comme la pilule contraceptive par exemple ou la prise d’alcool.

La notice ne précise pas le taux de B12 contenu dans le tube mais indique que :

La précieuse vitamine B12 contenue dans le dentifrice Dental med est absorbée par l’organisme via la muqueuse buccale et peut – grâce à une utilisation régulière du dentifrice, – réduire la carence en vitamine B12 voire la compenser.

Et que :

60% d’augmentation du taux de vitamine B12- après 4 semaines d’utilisation*

*Résultat avec 2 utilisations quotidiennes d’un dentifrice à la vitamine B12 pendant une période de 4 semaines. Source : Institut de Chimie et Biochimie Cliniques, Université de Magdebourg, Allemagne, 2011.

 

Pour les plus récalcitrantEs aux compléments alimentaires, prendre de la B12 en se lavant les dents pourrait être une méthode sympa de se supplémenter.

Mais en l’absence de données précises sur la vitamine B12 dans ce produit, il reste indispensable de faire des prises de sang régulières afin de surveiller son taux de B12.

Les produits SANTE ne sont pas vendus dans tous les magasins biologiques, et, gros problème: ce dentifrice qui n’est que très difficilement trouvable en France ! Il se trouve dans certaines Biocoop, mais il est surtout commercialisé sur le net par l’intermédiaire de sites VPC allemands, ou bien sur ce site français. Il y en a sur amazon.de par exemple. Une illustration de plus du très gros retard de la France à l’encontre du véganisme…

Ce qui est vraiment dommage car on en revient toujours au même problème : les produits labellisés vegan ne se trouvent… surtout qu’ailleurs : en Allemagne, en Autriche, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis.

Construction d’été au Antitierbenutzungshof tout au long de la saison estivale 2011

Nous avions déjà parler du Antitierbenutzungshof, un refuge antispéciste en Allemagne (voir leur interview ici), qui héberge également une chocolaterie (on peut acheter leur chocolat, les bénéfices allant au refuge, sur vegantisch.de).

Voici leur appel pour les aider l’été, en rappelant bien entendu que tous les refuges ont besoin d’aide. Bien souvent, les gens des refuges ne lancent pas d’appel, en raison d’un grand pessimisme. A vous de montrer le contraire: il y a toujours des gens prêts à donner un coup de main, rassemblez les et appelez un refuge près de chez vous pour proposer de l’aide!

Construction d’été au Antitierbenutzungshof tout au long de la saison estivale 2011!

Le mois de construction du 16 Mai au 10 Juin a été un succès complet ! Nous avons accompli tellement de choses que nous avons décidé de l’étendre à l’été. :-)

Dans la période allant du 16 Mai au 10 Juin 2011, nous avons organisé un mois de construction, au cours de laquelle nous avons avant tout complètement rénové le toit, sous lequel se trouve le quartier résidentiel des chiens et des humains, l’atelier et l’usine de chocolat.

C’était vraiment urgent parce que le toit était seulement un tamis et qu’il fallait qu’il ne tombe pas sur nos têtes.

Cela a été un succès : plus de 30 personnes nous ont aidé et étaient ensemble lors du mois de construction, au Antitierbenutzungshof, et ont tout fait avec nous.

Merci à tous ce grand soutien pour que nous parvenions à rétablir le toit dans un délai beaucoup plus court que prévu, de sorte que nous avons pu commencer de nouveaux projets avec les gens qui sont venus dans la seconde moitié du mois: deux balcons ont été construits, une grange encore à rénover et un hangar pour le foin ont été rangés, il a été commencé à clôturer une zone élargie pour les cochons, le terrain pour chevaux nettoyé, les branches tombées de partout dans la zone des moutons et des chèvres ont été enlevés, et bien plus encore. Le toit lui-même est devenu vraiment bien.

Nous espérons que se sont amusés autant que nous tous ceux et toutes celles qui ont travaillé et ont passé ensemble des heures ici à la ferme.

Nous avons pensé que c’était vraiment génial que de travailler avec les nombreuses personnes sympas, qui ont réalisé autant de choses et ont aussi passé un bon moment ensemble. Nous ne pouvons guère trouver de mots pour ce que représente pour nous et la ferme la réparation du toit et les autres résultats du mois de construction.

Les résultats du mois de construction sont tellement impressionnants, et il y a encore tellement à faire cette année que nous aimerions avoir encore pour quelques temps des gens ici, qui nous aident à rénover la grange et son (afin que nous puissions y stocker le foin en hiver), à modifier la clôture du terrain des chevaux pour que les cochons puissent y aller quand ceux-ci n’y sont pas, vu qu’il est bien plus grand que le leur), et encore plein plein de choses.

Il y a plus que suffisamment à faire, et aussi longtemps que les conditions météorologiques le permettent, nous pouvons continuer à utiliser l’infrastructure du mois de construction (lits, tentes, cuisine…) afin d’héberger de nombreuses personnes ici. Alors, revenez pour une nouvelle étape et faites passer le mot aux gens qui ne pouvaient pas venir auparavant.

Il y a toujours des choses à faire, que tout un chacun peut faire, il n’y a pas besoin de connaissances ou de savoir-faire en particulier. Nous avons également besoin de gens pour s’occuper des animaux non humains.

Tenez-nous au courant par mail ou téléphone et dites nous quand vous pouvez passer. Nous nous réjouissons de toute nouvelle aide et de toutes les personnes déjà venues et voulant bien revenir !

Évidemment, le mois de construction a toujours besoin de dons d’argent ou de matériel (nourriture, matériel de construction, outils…). Contactez-nous si vous avez des idées.

Les personnes qui désirent nous soutenir doivent dans le meilleur des cas vivre de manière vegan, ou au moins être ouvertes par rapport au véganisme, c’est-à-dire que nous ne voulons pas que des gens ici utilisent des produits de la consommation animale.

Il y a ce qu’il faut niveau vegan ici, tout comme une douche solaire et des toilettes à compost. L’hébergement est très simple.

Il y a un plan pour les personnes faisant du stop et pour tous ceux qui utilisent les transports en commun, n’hésitez pas à nous demander au cas où. Plein de salutations et un grand MERCI à toutes les personnes déjà venues et à tous les soutiens !

Les gens du Antitierbenutzungshof

 

Interview d’une refuge antispéciste & chocolaterie en Allemagne

L’année dernière nous avions parlé de la vache Yvonne ainsi que de chimpanzés qui finalement ont pu se réfugier à Gut Aiderbichl en Allemagne, un « Gandenhof » c’est-à-dire une ferme pour animaux sauvés.

Non loin de là, on trouve un autre refuge, d’un genre très différent…. Un refuge dont le mot d’ordre est « Pour un monde qui n’a pas besoin de fermes pour animaux sauvés, parce que tous les animaux vivent en liberté ! »

C’est le « Antitierbenutzungshof », la ferme contre l’utilisation des animaux. Voici une petite interview de gens faisant une initiative salutaire qui est bien entendu à soutenir bien que nous ne sommes pas forcément d’accord sur certains points, notamment sur la distanciation qu’ils ont envers leurs protégEs.

Nombreuses sont les personnes, nous le savons, qui vivraient bien dans un refuge pour animaux qui fonctionne aussi à côté comme chocolaterie !

Que voulez-vous dire par « Antitierbenutzungshof », ferme contre l’utilisation des animaux ? Quelle différence avec Gut Aiderbichl ?

La différence tient à ce que Gut Aiderbichl ne s’engage pas pour la libération de tous les animaux par rapport à la domination humaine.

Une ferme pour animaux sauvés comme Gut Aiderbichl n’a pas comme objectif un monde antispéciste, un monde vegan – et ne l’est d’ailleurs pas lui-même.

Cela s’exprime par le fait que les animaux qui vivent à Gut Aiderbichl sont utilisés par exemple pour des voyages en calèche, la thérapie animale, pour la « crèche vivante de Noël »…

Dans le restaurant de Gut Aiderbichl sont servis des produits issus de l’exploitation animale. Gut Aiderbichl met en avant une exploitation animale qui soit humaine, où les animaux continuent d’être exploités selon des critères précis.

Le Antitierbenutzungshof n’est pas une ferme pour animaux sauvés. Que les animaux puissent vivre là-bas n’est pas un geste de grâce des personnes s’en occupant.

Au Antitierbenutzungshof, le véganisme est vécu et propagé à l’extérieur – l’objectif est une société antispéciste, où il n’y a plus d’élevage, et finalement plus de Antitierbenutzungshof, car là-bas aussi il y a de la violence à l’encontre des animaux, qui est de fait immanente dans le fait d’avoir des animaux : les animaux ne sont pas libres.

Les gens du Antitierbenutzungshof le reconnaissent et ne romantisent pas le fait d’avoir des animaux comme le fait Gut Aiderbichl.

Gut Aiderbichl a une « philosophie. » Il y est par exemple expliqué que : « Mais de la vallée de larmes au paradis il n’y a pas qu’un pas : du boucher à l’abattoir au vegan, de l’agriculture industrielle au retour à l’union familiale paysanne… Les revendications maximales peuvent être un objectif, mais pas la voie. »

Qu’en pensez-vous ?

Nous pensons que les gens choisissent d’eux et elles-mêmes les voies à prendre, qu’ils considèrent comme compromis lorsqu’ils/elles ne deviennent pas vegan (« manger moins de viande », devenir végétarien…). Ces compromis, à nos yeux « pourris », nous n’avons pas besoin de leur servir en plis comme option, mais nous exigeons au contraire le « maximum » (ce qui pour nous va de soi), à savoir qu’il faut cesser la violence contre les animaux non-humains et qu’il faut vivre vegan.

Tout le reste signifie conserver le rapport de violence contre les animaux !

« L’union familiale paysanne » ou quelque terme que ce soit pour minimiser l’exploitation animale ne signifie qu’esclavage, la captivité, la torture, le meurtre…

Il va de soi que nous ne pouvons nous engager pour cela, nous qui souhaitons une libération animale à l’échelle de la société.

A propos de la libération animale : nous pensons que l’être humain devrait se considérer comme une partie de la Nature. Il n’y a pas de « mur » entre nature et culture. Nous ne sommes donc pas d’accord quand des gens sont contre l’exploitation animale, mais ne s’intéressent pas à la nature, aux animaux, qu’ils/elles ne ressentent rien à ce sujet.

A votre avis, quel rapport doivent avoir les personnes véganes avec les animaux ? Comment voyez-vous l’opposition intervenir / ne pas intervenir ?

Le rapport des êtres humains aux animaux non humains devrait être empreint de respect. Nous voyons comme relativement distant le rapport aux animaux non humains dans une société – pour l’instant utopique – antispéciste, c’est-à-dire le respect, l’attention, s’exprimerait avant tout dans le fait de laisser tranquille les animaux.

C’est-à-dire que ce serait dans l’ordre que d’admirer les animaux, de s’émerveiller, d’apprécier, mais également de ne pas les apprécier (d’éprouver des sentiments à leur encontre), cependant tout cela sans aller vers eux trop près.

Nous pensons que la majorité des animaux non humains n’est pas intéressée par un contact avec les humains, s’ils n’étaient dépendants d’eux, si une société antispéciste était établie.

Comment vivent les animaux à l’Antitierbenutzungshof? Que faites-vous, et comment vous sentez-vous ? Qu’avez-vous appris, qui peut nous aider à mieux comprendre le véganisme ?

Les animaux sont gardés à l’Antitierbenutzungshof, ils ne sont donc pas libres. Ils ne peuvent pas déterminer eux-mêmes leur vie – pas là où ils veulent aller, avec qui ils veulent vivre, ce qu’ils veulent manger, etc. – tout cela nous devons le décider pour eux.

Au-delà de cette non liberté fondamentale, ils sont régulièrement livrés à des mauvais actes de violence, comme la castration et la stérilisation, la tonte (pour les moutons), l’enlèvement des œufs (pour les oies), et encore plus d’autres choses.

Ce n’est pas un monde végan comme nous nous l’imaginons, car dans un monde vegan le fait de garder des animaux serait aboli. L’Antitierbenutzungshof n’est pas une île végane. Nous pratiquons le fait de garder des animaux avec tous les affreux effets, parce que les animaux seraient sinon assassinés ou auraient sinon une vie bien pire.

Revenons ici à la philosophie de Gut Aiderbichl. Dedans il est dit : « la création n’est pas sortie d’une côte de Dieu et la compassion, le sentiment de justice et la miséricorde ne sont pas des choses qui vont de soi. »

Cela sonne très chrétien : le monde serait mauvais, mais la grâce est possible. Comment voyez-vous la nature ? Voyez-vous la nature comme une concurrence comme le fait le « néo-darwinisme », ou bien comme une coopération en développement ?

Nous ne voyons la nature en ni comme « bonne » ni comme « mauvaise » (ici nous nous voyons nous-mêmes comme une partie de la nature, ou au moins pas comme en opposition à elle).

Il se passe beaucoup de choses que nous ne trouvons pas bonnes (par exemple que certains animaux en tuent d’autres ou que de la violence soit exercée), mais nous trouvons que cela ne regarde pas les humains et que partant de là ils ne devraient pas intervenir.

Ce qui nous concerne bien plus est la violence qui vient des humains, que nous pouvons thématiser et discuter. Une critique, ou plus exactement un rejet de la violence et de la domination n’a pas pour nous rien à voir avec la grâce ou la « miséricorde. »

Pouvez-vous nous parler de Sissi, qui est morte il y a quelques temps ?

Sissi était un cheval qui a vécu à l’Antitierbenutzungshof et qui était en danger de mort en raison d’un mauvais positionnement d’une partie de la jambe. Son état devenait de plus en plus mauvais au fur et à mesure, et à un moment elle n’aurait plus pu courir.

Afin de lui assurer une vie sur le long terme il était nécessaire de lui garder la jambe droite. Nous avons pu réaliser cette opération chère grâce à un énorme soutien financier de nombreux groupes du spectre de la libération animale ainsi que de personnes individuelles.

Après que l’opération se soit initialement passée avec succès et que Sissi soit visiblement allée toujours mieux, il y a eu deux semaines après l’opération une catastrophe inattendue, avec un os moins utilisé pendant l’opération de raidissement qui n’a plus tenu et s’est brisé devant l’effort.

Étant donné qu’ici un cheval avec trois jambes n’a aucune chance de survie et qu’il n’y a pas dans toute l’Europe de vétérinaires qui veulent mettre une prothèse à un cheval, nous n’avons pas eu d’autres choix que de laisser tuer Sissi (« l’euthanasier »).

Nous sommes malgré tout heureux et heureuse d’avoir essayé de sauver la vie de Sissi (et nous sommes ici reconnaissant et reconnaissante de tous les gens qui nous ont soutenu), car Sissi était un individu avec une vie unique, pour qui tout devait être essayé – comme cela serait le cas pour un humain.

Comment est-il possible de vous aider ?

Le plus important pour nous est d’intervenir contre le spécisme dans tous les domaines. Car le spécisme, la pensée comme quoi les « animaux » seraient là pour nous, est la cause qui fait que des animaux sont gardés – que ce soit dans une relation d’exploitation ou dans des fermes comme la nôtre.

Notre ferme a naturellement besoin d’aide directe, par exemple dans la mesure où notre tract est distribué ou que des gens soient informés de l’existence de l’Antitierbenutzungshof.

Notre travail principal consiste, à côté de fournir les aliments aux animaux, en l’amélioration des conditions de vie de tous les animaux de la ferme, afin qu’ils puissent vivre de la manière la plus digne qui soit avec nous.

Ici, nous avons besoin de davantage de moyens financier que nous pouvons nous-mêmes trouver, et nous sommes heureux et heureuse de tout soutien à ce sujet, qui peuvent également provenir de l’organisation de soirées de solidarité, de la vente d’aliments, de brocantes, de tombolas ou de choses dans le genre.

Bienvenues sont aussi les donations de toutes sortes, car beaucoup de choses qui nous manquent aussi, des gens l’ont peut-être sans s’en servir.

Il est aussi possible de soutenir l’Antitierbenutzungshof en achetant auprès de notre chocolaterie végane, chez vegantisch.de, dont les bénéfices vont complètement à l’Antitierbenutzungshof. En ce moment, en plus des divers produits au chocolat, il y a également des T-shirts à message.

Lutte anti-CASTOR en Allemagne

Le CASTOR est donc arrivé en Allemagne au bout de 126 heures et, du côté français, il n’y a pas encore de communiqué sur le camp de Valognes (rappelons le petit compte-rendu publié par LTD).

En attendant un bilan (s’il arrive), voici des vidéos d’Allemagne, où la résistance au CASTOR a été encore plus grande que d’habitude, surprenant même une police pourtant habituée (et toujours aussi brutale, faisant ainsi 321 personnes blessées).

http://www.youtube.com/watch?v=OacgmB1pcAU

Attention: Areva avance le départ du train, le camp est avancé de même!

Voici un point important concernant le camp de Valognes!

Collectif Valognes stop CASTOR

valognesstopcastor@riseup.net

valognesstopcastor.noblogs.org/?p=621

Contact presse : 06.28.94.72.1

AREVA AVANCE LE DEPART DU TRAIN, NOUS AVANCONS LE DEBUT DU CAMP.

TOUS AU CAMP DE VALOGNES DES LE 21 NOVEMBRE !

RASSEMBLEMENT POUR LE DEPART DU TRAIN MERCREDI 23 NOVEMBRE A 10 HEURES DU MATIN

Pour la première fois depuis des années, un rassemblement massif en vue de bloquer concrètement l’industrie nucléaire prend forme. Fort de nombreux soutiens partout en France et en Europe, alors que des dizaines de médias nationaux comme internationaux couvriront le rassemblement, ce qui s’annonce comme le départ d’une mobilisation d’ampleur contre le nucléaire effraie.

Areva, appuyé par l’Etat, a fait du forcing cette semaine pour charger son train radioactif avant l’heure. Apeuré par la résistance qui s’annonce, Areva est prêt à stocker sa radioactivité des heures durant tout le long de la France pour ne pas arriver en Allemagne trop tôt.

Qu’ils ne s’inquiètent pas. Nous serons présent en masse mercredi 23 à 10h pour bloquer le train. Pour la première de nos initiatives nous avons déjà un impact sur le convoi.

Les nucléocrates prennent peur: gardons l’offensive, brisons leur arrogance.

Rappel : conférence de presse par le collectif lundi 21 novembre, 16 heures au bar la Civette, 1 rue de la Poterie à Valognes

Le collectif Valognes stop CASTOR

Contact presse : 06.28.94.72.13

PS : suite à de problème de mise à jour du blog, nous vous invitons à consulter et à diffuser le lien direct valognesstopcastor.noblogs.org/?p=621, pour suivre les dernières informations concernant le camp et le rassemblement.

Voynet s’inquiète pour Hulot… et surtout pour les élections

Toutes ces histoires concernant EELV sont vraiment peu intéressantes et nous-mêmes considérons que de tels articles polluent plus LTD qu’autre chose.

Malheureusement, si EELV ne fait pas grand chose pour l’écologie (voire finalement rien du tout), elle fait beaucoup contre.

Ce n’est pas comme si EELV était un parti écologiste avec un véritable fond, comme les Verts en Allemagne et en Autriche, qui sont critiquables, mais ont une véritable culture écologiste. EELV c’est un regroupement de culture bobo où l’écologie est le prétexte servant pour proposer des réformes.

Nous avions déjà décortiqué le discours d’Eva Joly lors de son investiture en tant que candidate à la présidentielle pour EELV, c’est vraiment terrible et totalement vide.

Même sans aller aussi loin dans les détails ou même le fond, les gens voient bien que tout cela a un caractère superficiel, et s’éloignent par conséquent de l’écologie, considérant que soit l’écologie c’est de la magouille électorale, soit que de toutes façons tout le monde est plus ou moins écolo.

Sur le plan du contenu, c’est la catastrophe.

Il faut donc savoir ce qui se passe du côté de chez EELV, pour bien expliquer en quoi EELV n’a rien à voir avec une démarche authentiquement écologiste, en défense de notre planète.

Et finalement, les gens d’EELV l’assument eux-mêmes de plus en plus. Le passage des Verts à EELV a été une transformation complète, que les journées d’été d’EELV, du 18 au 20 août, sont censées établir une bonne fois pour toutes.

Seulement il y un gros problème: Hulot. Nous avions parlé de ses récents propos dans une interview, et dans une interview au Journal du dimanche, Dominique Voynet a répondu aux critiques de Hulot. Nous n’allons pas revenir dessus, mais sur ses propos concernant l’écologie politique et l’identité d’EELV

Voici en effet une de ses réponses:

« Nicolas Hulot avance également que les militants d’EELV sont conditionnés…

C’est sévère et insultant vis-à-vis de militants qui, pour beaucoup, ont accepté de choisir un candidat qui n’était pas issu du sérail.

Ni Eva Joly, ni Nicolas Hulot n’étaient membres des Verts.

Je trouve au contraire qu’il faut beaucoup de courage pour accepter de mourir et de renaître, d’ouvrir les portes et les fenêtres en grand et d’attribuer la moitié des postes électifs à des gens qui étaient parfois issus de mouvements qui avaient été très sévères avec les Verts. Je ne suis pas sûr qu’il y ait un autre parti politique aussi attentif à garantir l’égalité des candidats à la candidature. »

Dominique Voynet reconnaît ici ouvertement que les Verts se sont dissous, dans une sorte de magma ouvert à des gens qui leur étaient opposés auparavant. Ce magma, c’est « Europe écologie » et Voynet sait très bien que cette « fusion » a liquidé la patrimoine historique porté par « les Verts. »

Mais elle s’en moque parce qu’il a eu un patrimoine électoral à faire fructifier… C’est cela qui l’inquiète!

Elle le dit d’ailleurs ouvertement:

« Est-ce qu’aujourd’hui vous lui tendez toujours la main?

Oui, plus que jamais. Et pas parce que j’ai peur de l’impact dévastateur qu’aurait une nouvelle division sur la dynamique de la campagne. Mais simplement parce qu’il fait partie des quelques personnalités qui incarnent l’écologie dans notre pays.

On a besoin de lui, de ses propositions et de son savoir-faire. Mais je ne sais pas dans quel état d’esprit il est à notre égard. Je me considère toujours comme son amie et j’espère le voir cet été (aux Journées d’été du parti, du 18 au 20 août, Ndlr). Il faut qu’il revienne dans le jeu. »

De quelles propositions et de quel savoir-faire Voynet parle-t-elle? Impossible de le savoir, car il n’existe chez EELV aucun débat théorique, aucune définition de l’écologie, aucun objectif.

Le seul critère de vérité chez EELV, c’est la participation au gouvernement avec les socialistes. Strictement rien d’autre! Car si Voynet raconte cela, c’est parce qu’elle a peur que Hulot s’allie avec Borloo…

Un tandem Hulot – Borloo torpillerait tous les efforts d’EELV pour s’approprier le monopole électoral de « l’écologie. »

Le scandale de la dioxine en Allemagne

Le scandale de la dioxine, dont nous parlions hier, continue en Allemagne. Ce sont désormais 4700 fermes-usines qui sont fermées !

On sait désormais que les oeufs contaminés ont été notamment vendus aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Mais il y a également des cochons qui sont concernés, car la nourriture contaminée leur a également été donnée. Ce qui signifie que la contamination ne concerne pas que les oeufs : il y a au moins 9500 cochons qui ont déjà été tués et « transformés en viande » puis mis en vente.

Il est de plus en plus clair que c’est un vrai massacre qui est en train d’être programmé. Les usines tournent à plein rendement ; l’arrêt provoqué par la crise de la dioxine désorganise la production, et les êtres vivants martyrisés apparaissent comme de terribles victimes.

C’est tout le système de l’exploitation animale qui révèle son monstrueux visage.

La dioxine et l’industrie alimentaire fondée sur l’exploitation animale

Dans le mouvement pour la libération animale, on se méfie (à juste titre) de ceux qui relient le véganisme (simplement) à une question de santé, oubliant les animaux.

Mais cela ne veut pas dire pour autant que le véganisme ne pose pas la question de la nature et donc de la santé. Reliée à la libération de la Terre, la libération animale rejette l’exploitation animale et dénonce par là même la situation de la santé imposée par cette exploitation.

On a un exemple de la barbarie actuellement avec ce qui se passe en Allemagne, où plus de 1200 fermes-usines de poules, cochons et dindes ont dû fermer, en raison d’une contamination à la dioxine de la nourriture des animaux. On a donc ici un exemple typique de comment la machinerie économique de l’exploitation animale s’effondre sous le poids de ses contradictions.

Un producteur de nourriture pour les animaux esclaves, du nom de Harles & Jentzsch, a utilisé une huile non alimentaire, destinée normalement aux imprimeries ; la dioxine est en effet cancérigène, et on en trouvait par exemple dans l’Agent orange dont nous parlions il y a quelques jours. L’incinérateur de Gilly-sur-Isère a également causé un empoisonnement à la dioxine.

Voici le point de vue de l’Organisation Mondiale de la Santé concernant la dioxine :

Principaux points

  • Les dioxines constituent un groupe de composés chimiquement apparentés qui sont des polluants organiques persistants dans l’environnement. Dans le monde entier, les dioxines sont présentes dans l’environnement et elles s’accumulent dans la chaîne alimentaire, principalement dans les graisses animales.
  • Plus de 90% de l’exposition humaine passe par l’alimentation, principalement la viande, les produits laitiers, les poissons et les fruits de mer. De nombreuses autorités nationales ont mis en place des programmes pour surveiller l’approvisionnement alimentaire.
  • Les dioxines sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers.
  • En raison de l’omniprésence des dioxines, tous les êtres humains sont confrontés à une exposition de fond qui ne devrait pas avoir d’effet sur la santé. Néanmoins, en raison du potentiel toxique élevé de cette classe de produits chimiques, il faut faire des efforts pour réduire les niveaux actuels de l’exposition de fond.

Il est également précisé que

Plus de 90% de l’exposition de l’homme aux dioxines provient de l’alimentation, principalement de la viande, des produits laitiers, des poissons et des crustacés.

En Allemagne donc, 7 poids lourds ont ainsi amené entre 25 et 27 tonnes de produit chacun, avec 123 nanogrammes de dioxines par kilo, et le résultat a été qu’entre 30.000 et 150.000 tonnes de nourriture animale ont été contaminées, les entreprises ne savant même pas le nombre exact ! En fait, elles ne savent pas grand chose et même s’en moquent : du moment que la machine économique tourne, peu importe ce qui est produit.

Pour savoir ce que représente 150.000 tonnes de nourriture, il faut savoir qu’une poule mange jusqu’à 160 grammes de graines par jour ; il y a 26,4 millions de poules « pondeuses » en Allemagne et 150.000 tonnes représentent 47 jours de nourriture pour ces poules « pondeuses. »

Ce qu’on sait, c’est qu’il est déjà certain qu’au moins 240.000 oeufs ont été contaminés par la dioxine. Quant au sort des animaux, les informations ne filtrent pas, à part une seule comme quoi 8.000 poules auraient été tuées. Mais le flou est entretenu ; pour les médias, les animaux restent des « stocks » tout comme le serait n’importe quel objet.

Il n’y a ici que deux possibilités : soit les animaux sont tués pour avoir à éviter de s’en occuper, soit ils sont nourris en attendant la suite, mais vu le risque qu’ils aient mangé de la nourriture avec de la dioxine, il y a peu de chance que cela se passe comme cela.

Il faut également savoir qu’en Allemagne, la production de viande a pratiquement doublé entre 1997 et 2007, passant à quasiment 900.000 tonnes. L’ouverture de fermes-usines a été grandement facilité, les intérêts publics ne rentrant en compte qu’à partir de 40.000 poules au lieu de 20.000.

Il ne faut pas penser non plus que le « bio » est épargné. Le bio est un business, et on y trouve les mêmes magouilles en amont. Un scandale avait ainsi éclaté en Allemagne au début 2010, du maïs d’Ukraine ayant contenu de la dioxine et contaminé des oeufs bios distribués par Lidl et Aldi.

A partir du moment où il y a un rapport d’exploitation, celui-ci ne peut que se généraliser. L’exploitation des animaux déborde nécessairement sur son environnement ; c’est une question de logique économique, de mentalité, de culture. Si l’on exploite les animaux, pourquoi pas les humains (et inversement) ?

Pour finir, citons de nouveau l’Organisation Mondiale de la Santé, qui présente des cas connus de contamination à la dioxine… Une contamination liée à l’industrie alimentaire fondée sur l’exploitation animale!

Fin 2008, l’Irlande a rappelé des tonnes et des tonnes de viande de porc et de produits dérivés, lorsqu’on a détecté des quantités de dioxines jusqu’à 200 fois plus élevées que la limite de sécurité dans des échantillons de porc. Cette découverte a entraîné l’un des plus gros rappel d’aliments en relation avec une contamination chimique. Les évaluations du risque faites en Irlande n’ont pas mis en évidence de problème pour la santé publique. L’origine de cette contamination a été retrouvée dans l’alimentation contaminée des animaux.

En juillet 2007, la Commission européenne a émis une alerte sanitaire pour ses États membres, après avoir découvert de fortes teneurs en dioxines dans un additif, la gomme guar, utilisée en petite quantité comme épaississant pour la viande, les produits laitiers, les desserts ou la charcuterie. Cette dioxine provenait de la gomme guar importée d’Inde et contaminée par du pentachlorophénol (PCP), un pesticide qui n’est plus utilisé et qui était contaminé par des dioxines.

En 1999, on a trouvé des concentrations élevées en dioxines dans des volailles et des œufs en Belgique. Par la suite, des produits alimentaires à base d’animaux et contaminés par des dioxines (volailles, œufs, porcs) ont été détectés dans plusieurs pays. L’origine en était des aliments pour animaux contaminés par de l’huile industrielle usagée contenant des PCB et éliminée illégalement.

En mars 1998, on a attribué de fortes teneurs en dioxines dans du lait vendu en Allemagne à des pellets d’agrumes, utilisés pour nourrir les animaux et importés du Brésil. L’enquête a abouti à une interdiction de toute importation de pulpes d’agrumes dans l’Union européenne en provenance du Brésil.

Un autre cas s’est produit aux États-Unis d’Amérique en 1997. Des volailles, des œufs et des silures ont été contaminés en utilisant une matière première impure (de la bentonite, parfois appelée «argile plastique») pour fabriquer des aliments pour animaux. Cette argile provenait d’une mine de bentonite. Comme rien n’indiquait que des déchets dangereux avaient été enterrés dans la mine, les enquêteurs pensent que l’origine des dioxines pourrait être naturelle, peut-être à cause d’un feu de forêt préhistorique.

De grandes quantités de dioxines ont été libérées lors d’un grave accident dans une usine chimique à Seveso (Italie), en 1976. Un nuage toxique, comportant de la tétrachlorodibenzo-2, 3, 7, 8 p-dioxine, ou TCDD, a été libéré dans l’atmosphère et a fini par contaminer une zone de quinze kilomètres carrés avec une population de 37 000 habitants.

Des études approfondies sur la population touchée se poursuivent pour déterminer les effets à long terme de cet accident sur la santé de l’homme. Elles se heurtent néanmoins à l’absence d’évaluations suffisantes de l’exposition. On a décelé une augmentation mineure de certains types de cancers et des effets sur la procréation, ce qui fait l’objet d’études complémentaires. On étudie actuellement aussi les effets éventuels sur les enfants des personnes exposées.

La prévention ou la diminution de l’exposition de l’être humain marchent le mieux en prenant des mesures à la source, c’est-à-dire en instaurant un contrôle rigoureux des processus industriels pour réduire dans toute la mesure du possible la formation de dioxines.

Blocage en Allemagne d’un convoi de Castor en provenance de France

La neige n’empêche pas la mobilisation, et on peut voir ces photos courageuses qui viennent d’Allemagne. Un peu moins d’une centaine d’activistes ont en effet réussi à freiner voire bloquer le CASTOR alors qu’il rejoignait une station de transfert, à Lubmin.

L’action s’est passée mercredi dernier et était organisée par différents groupes autonomes de la région de la Thuringe. On peut voir ici une vidéo.

Le convoi provenait du centre français de Cadarache, dans le sud de la France et consistait en quatre de ces fameux Castor, les wagons-containers. Trois wagons de « protection » les accompagnait.

Les déchets, qui ont été vitrifiés, venait initialement d’Allemagne, du surgénérateur de recherche de Karlsruhe KNK-IIe et de l’ancien cargo spécialisé dans la recherche (et à propulsion nucléaire) le NS Otto Hahn (Otto Hahn a été prix Nobel de chimie, était spécialisé dans le nucléaire mais s’est très largement engagé contre les armes atomiques).

A la base donc, 0,5 tonnes de combustible MOX ont parcouru Karlsruhe – Marcoule – Cardarache – Lubmin sans avoir été traité!

Slogans de manifestation en Allemagne et Action Antispéciste

Les activités menées en Allemagne par les groupes se revendiquant de « l’action antispéciste » ont éveillé un intérêt certain. Il y a eu cette fois avec le groupe « Vegane Antifa Süd » et l’appel à la manifestation à Francfort début 2010, mais il y a eu d’autres exemples comme justement les précédentes manifestations à Francfort, ou encore l’interview du groupe berlinois BerTA.

Un intérêt parfois critique, d’ailleurs nous-mêmes n’utilisons jamais le terme de « antispéciste » et considérons que la libération de la Terre va de pair avec le véganisme (chose d’ailleurs parfois partagée en Allemagne également).

Mais il est évident que tout cela est fortement intéressant, vu depuis notre pays où dans la scène pour les animaux prédominent Bardot et l’obsession du Halal…

Toutes les activités de ces groupes en Allemagne montrent que la libération animale peut être un mouvement avec plusieurs centaines de personnes, avec des groupes très nombreux dans tout le pays, avec une base à la fois claire et radicale : aucun compromis dans la lutte pour la libération animale.

Dans ce court article, nous avions compté 61 groupes activistes vegans en Allemagne… A Berlin, il y a chaque jour plusieurs cantines populaires veganes, en plus des restaurants…

Il y a donc de l’idée et certainement quelque chose qui peut nous aider à construire quelque chose. Nous ouvrons donc une catégorie « action antispéciste » et afin de souligner que dans l’idée il s’agit de construire, cette catégorie est directement accessible à l’adresse actionantispeciste.fr.

Est-ce que cela se construira, sous quelle forme, nous n’en savons rien, mais cela ne peut que faire avancer le débat… et surtout la prise de positions permettant de se couper véritablement de ceux pour qui l’actualité animale, c’est le « halal » …

Comme autre contribution à cela, voici une petite liste des slogans qui sont utilisés lors des manifestations, lors des initiatives pour la libération animale en Allemagne.

La plupart riment bien évidemment en allemand, et le rythme avec lequel ils sont prononcés en dépend bien entendu.

Commençons par ceux en anglais:

Animal liberation, human right – one struggle, one fight!

No Border! No Nation! – Animal Liberation !

Soit : libération animale, droit des êtres humains – une seule lutte, un seul combat !

Pas de frontière ! Pas de nation ! – Libération animale !

Il s’agit de deux slogans parmi les plus utilisés ; le premier est notamment connu pour son utilisation lors des campagnes contre HLS (et existe dans une variante en allemand : « Tierbefreiung, Menschenrecht – ein Kampf, ein Gefecht! »).

Le combat contre l’exploitation animale présuppose des slogans… contre l’exploitation. Cela n’a l’air de rien dit comme cela, mais en France le terme d’exploitation est parfois utilisée, sans aucun travail de critique du profit derrière. Ce n’est pas le cas en Allemagne, bien sûr. Voici donc des slogans qui vont avec :

Alles für Alle – und zwar Vegan !

Tout pour tous – et cela de manière végane !

Menschen und Tiere – sind kein Kapital !

Les êtres humains et les animaux – ne sont pas du capital!

Schluss mit dem Profit – auf Kosten der Tiere !

Finissons en avec le profit – avec les animaux comme prix!

Certains slogans sont plus marqués par un esprit militant. On a par exemple:

Wir sind laut und wir sind hier – für die Befreiung von Mensch und Tier !

Nous sommes bruyantEs et nous sommes ici – pour la libération des humains et des animaux!

Gegen Herrschaft und Repression – für die vegane Revolution !

Contre la domination et la répression – pour la révolution vegane!

Wir sind viele, wir sind krass – Antispe, da geht noch was !

Nous sommes beaucoup, nous sommes extrêmes – Antispe, il se passe quelque chose !

Vegan Resistance, der Widerstand sind wir – für die Befreiung von Erde, Mensch und Tier !

Résistance végane, la résistance c’est nous – pour la libération de la Terre, de l’humain et de l’animal!

Gegen jede Herrschaftsform – Speziesismus ist ein Teil davon!!

Contre toute forme de domination – le spécisme en fait partie !

Les campagnes contre la fourrure sont quelque chose de connues, mais quels sont les slogans utilisés en Allemagne ? On a droit justement à un mélange critique du profit / revendications militantes.

Für den Profit umgebracht – fühlende Wesen zu Pelz gemacht!

Pour le profit ils sont tués – des êtres sensibles transformés en fourrure!

Feuer und Flamme der Pelzindustrie – Friede mit ihr, nie, nie, nie !

Feu et flamme pour l’industrie de la fourrure – paix avec elle, jamais jamais jamais!

Pelze raus! – raus aus den Regalen !

Dehors la fourrure ! – hors hors des rayons!

Wir sind hier und wir sind laut – solange MaxMara/xxx Pelz verkauft !

Nous sommes ici et nous sommes bruyants – tant que [le magasin] MaxMara/xxx vend de la fourrure !

Wir – machen – Euch/xxx – pelzfrei !

Nous – faisons – de vous [le magasin]/de XXX – sans fourrure !

Tiere haben Rechte – Pelz ist Mord !

Les animaux ont des droits – la fourrure c’est le meurtre!

Ob Pelz oder Leder: Mord bleibt Mord!

Fourrue comme cuir : le meurtre reste le meurtre!

Dans certains cas, une personne lance un slogan, les autres répondent. Le modèle est ici né en Suède, dans les manifestations antifascistes. Ici la partie prononcée par ceux et celles qui répondent est en majuscule.

Der Pelzhandel gehört – ABGESCHAFFT!

Le commerce de fourrure doit être – ABOLI!

What do you want? – ANIMAL LIBERATION! | When do you want it? – NOW! | Are you willing to fight for it? – YES! | Are you willing to life for it? YES !

Que voulez-vous ? LA LIBERATION ANIMALE ! Quand le voulez-vous ? MAINTENANT ? Etes-vous prêtEs à lutter pour cela ? OUI ! Etes-vous prêtEs à vivre pour cela ? OUI!

Wer stoppt den Pelzhandel? WIR! | Wer stoppt den Pelzhandel? WIR! | Wer stoppt den Pelzhandel? WIR WIR WIR !

Qui arrête le commerce de fourrure ? NOUS ! Qui arrête le commerce de fourrure ? NOUS ! Qui arrête le commerce de fourrure ? NOUS ! NOUS ! NOUS!

Appel au Black Block Antispe à Francfort début 2011

Dans l’interview d’hier, il est parlé de l’appel à un « Black Block Antispe » lors d’une manifestation en Allemagne, à Francfort, début 2011. Voici l’appel à ce cortège.

Rappelons juste pour la forme que si nous trouvons tout cela très intéressant, et souvent juste, cela pêche selon nous de perspective constructive. Il faut mettre en avant une vie harmonieuse avec Gaïa, une ouverture aux animaux (et pas seulement leur reconnaissance, juridique notamment).

Les conséquences de cette différence de perspective sont innombrables: les antispécistes refusent ce que nous refusons (c’est le point commun), mais ils ne vont pas dans le sens d’une ouverture à Gaïa: l’écologie n’est pas prise en considération à sa juste mesure, l’adoption n’est pas mise en valeur, les végétaux ne se voient attribués strictement aucune reconnaissance…

Nous pensons ainsi que les antispécistes n’ont pas du tout compris le besoin d’harmonie et d’ouverture à la nature qu’éprouvent les êtres humains, et que les animaux sont surtout les objets de leur politique « contre toutes les dominations », aussi progressiste soit-elle.

On dira que ce n’est déjà pas si mal. C’est certainement vrai, et c’est pour cela que nous en parlons. Mais, question d’honnêteté intellectuelle, et histoire de poser les choses comme il se doit, préciser cela est toujours bien. De notre côté, notre mot d’ordre c’est: la planète doit redevenir bleue et verte!

Nous vivons dans un système de domination – un système où la plus grande partie des êtres vivants est opprimée et exploitée.

Au lieu de pouvoir définir leur vie eux-mêmes, les gens sont obligés dans le capitalisme de participer à des rapports de travail salarié et de formation aliénants, afin de terminer comme un rouage d’un système qui doit toujours produire plus afin de pouvoir continuer d’exister, et ce peu importent les conséquences catastrophiques pour la Terre, l’être humain et l’animal.

Que ce soit par le travail salarié, l’esclavage animal, la police ou la surveillance – en chaque endroit dans le capitalisme, la domination règne. C’est ce système que nous voulons attaquer – dans le bloc de critique de la domination lors de la manifestation « Francfort – Aucune fourrure! »

Avec une manifestation démonstrative, nous voulons porter la résistance dans le centre-ville et nous opposer à l’opinion dominante passive. Que ce soit dans les têtes des gens ou bien institutionnalisé dans le capitalisme, que ce soit le nationalisme, le racisme, le sexisme, le spécisme, que ce soit le culte du look ou le rejet des personnes handicapées – nous nous opposons à toute discrimination, contre les rapports de domination, que subissent les animaux humains et non-humains.

Antispécisme… Hein ?

Le spécisme c’est l’ensemble du système de préjugés contre les animaux, et cela peut être compris, de manière analogue au racisme et au sexisme, comme un ensemble de stéréotypes, un assemblage de préjugés. L’antispécisme critique le fait de mésestimer ou la surévaluation d’individus en raison de leur appartenance à une espèce.

Dans les questions éthiques, les êtres vivants doivent être considérés avec les mêmes facultés – mais si une personne sévèrement handicapée sur le plan mental a des droits à la vie et à l’intégrité corporelle, les animaux eux, qui n’ont pas moins de facultés, se voient refuser ces droits, avec comme justification qu’ils appartiendraient à une autre espèce.

Ce chauvinisme humain – le spécisme – ne se distingue pas dans ses structures du sexisme, par exemple, où l’autre sexe se voit refuser des droits en raison de différences non essentielles. Cela ne peut pas être une raison de discrimination que la moins grande compréhension des animaux non-humains, leur manque de conscience, étant donné qu’ils peuvent tout aussi bien ressentir et souffrir comme les animaux humains, car sinon on devrait alors également discriminer les gens avec des handicaps qui ne pourraient pas montrer avoir de telles facultés. L’antispécisme, à l’opposé, reconnaît justement que les animaux ont également des droits, au lieu de refuser les droits aux êtres humains avec des handicaps.

Rejoins le Black Block AntiSpe !

Un système qui doit dégager de la voie même les enfants et les personnes âgées qui manifestent pacifiquement contre un projet comme « Stuttgart 21 » , avec des matraques, des canons à eau et des gaz au poivre, un système qui doit mener des perquisitions contre les activistes des droits des animaux, de manière armée et avec des commandos spéciaux… exige une résistance qui peut s’organiser et se défendre efficacement.

C’est pourquoi nous voulons réussir à monter un Black Block AntiSpe à la manifestation « Francfort – Aucune fourrure! », afin de permettre nos actions et en même temps d’assurer la sécurité la plus grande qui soit pour chaque personne participante à la manifestation.

Venez par conséquent habillé en noir et recherchez un groupe affinitaire !

Informez vous de comment vous protéger de la répression !

Il faut réussir à avoir ensemble une résistance réelle !

Contre la reprise des symboles de gauche – l’antispécisme reste opposé à toute domination!

La tentative des nazis de reprendre des symboles de gauche, comme le logo AntiSpe, ne se limitent plus à la seule forme ; les nazis tentent maintenant également d’apparaître comme « autonome », Straight Edge et antispéciste.

Théoriquement, il est possible de vraiment arriver à tout copier et inverser. Mais la conséquence de cela n’est pas de reculer ou de commencer à considérer comme ayant un sens les constructions imaginaires des nazis.

L’antispécisme rester opposé à toute domination et se distancie de toute comparaison bourgeoise à l’holocauste et de l’euthanasie ; l’antispécisme ne propose rien qui ait un sens pour les nazis, car avec l’antispécisme, la domination et la discrimination sont remis en cause de la manière la plus radicale, et ainsi combattus.

Au lieu de se distancer de ses propres symboles et de les laisser aux nazis, il y a lieu de défendre ceux-ci. Même si au fond ce qui compte c’est le contenu, et que la forme choisie par un tel ou un tel. Nous ne laisserons pas voler par les nazis notre esprit de confrontation !

C’est pourquoi : allons dans la rue !

Le XX.XX.2011, à Francfort !

S’opposer au système de domination!

Interview: Vegane Antifa Süd (Allemagne)

Voici des questions posées au sujet d’un collectif d’Allemagne: la Vegane Antifa Süd. Il s’agit de gens de différents endroits d’Allemagne, plutôt du sud, qui mettent en avant un projet très construit et, bien entendu très radical.

Nous pensons qu’il s’agit là d’une démarche intéressante, méritant d’être connue, même si bien entendu nous préférons un projet « positif » (s’ouvrir à Gaïa) plutôt que se définissant principalement « contre » (contre le spécisme, contre le fascisme, contre toutes les formes de domination).

Les photos (à part la première) ne concernent pas la Vegane Antifa Süd, mais d’autres groupes à l’identité (bien évidemment) très proche.

1. Pouvez-vous présenter votre groupe ?

Nous sommes l’antifa vegan sud, c’est-à-dire un groupe antifa, qui ne compose en effet que de personnes veganes et qui, en même temps, critique et combat d’autres formes de domination en plus du fascisme.

Nous nous considérons nous-mêmes comme des personnes partisanes de la libération animale. La libération animale, cela signifie pour nous la libération en général d’individus autonomes des rapports de domination, tant des animaux humains que non-humains.

2. Quels sont vos objectifs ?

L’objectif que nous poursuivons est de critiquer, de combattre et enfin de renverser le système de domination, où nous vivons tous et toutes, et qui se maintient par la liaison des formes de domination particulières, comme le capitalisme, le racisme, le sexisme, le spécisme, etc.

Ce que nous voulons, c’est relier et associer les positions critiques particulières, que l’on retrouve dans d’autres groupes, afin que la protestation qui a lieu se dirige contre le système de domination dans son ensemble, et pas seulement contre certaines formes particulières de domination.

Est particulièrement important pour nous de mener ensemble l’activisme pour la libération animale et antifa, car il y a dans ces deux courants des positionnements très positifs, comme la critique de la domination d’un côté, la pratique radicale de l’autre.

3. Pourquoi pensez-vous que l’antifascisme est si important ? Que pensez-vous des gens qui pensent que la libération animale n’a rien avoir avec la « politique », et que l’on peut être ainsi vegan et « nationaliste » ?

En Allemagne, il y a eu de par le passé des tentatives de néo-nazis de se relier à la scène pour les droits des animaux. Les nazis se pointaient avec des banderoles à des manifestations antispe et ensuite mettaient des vidéos avec cela sur internet. Cela a nui à la réputation de la scène pour les droits des animaux dans la scène d’extrême-gauche.

Avec notre groupe, nous voulons faire une déclaration claire contre de telles tentatives de connexion, et montrer que les droits des animaux sont pour nous une partie du combat contre le système de domination, un système où le nationalisme est tout autant à combattre que l’exploitation animale, parce que le nationalisme exclut toujours les autres. Pour nous, au lieu de cela, c’est : « No Border, No Nation – Animal Liberation! » [Pas de frontière, pas de nation – libération animale!]

4. Que signifie exactement « antispe » pour vous ? Qu’est « l’action antispéciste » : une organisation, un concept?

AntiSpe, cela signifie pour nous la lutte contre le spécisme, spécisme qui discrimine ou survalorise un être vivant seulement et uniquement en raison de son appartenance à une espèce – c’est-à-dire reconnaître que les autres animaux peuvent souffrir et ressentir, qu’ils ont des droits et ne ne sont pas là pour être opprimés, tourmentés et tués par les êtres humains.

« L’action antispéciste » est un concept tout comme « l’action antifasciste », où ces formes respectives de domination doivent être critiquées et le cas échéant attaquées. Pour nous, les deux vont clairement ensemble, et les deux sont une partie de la même lutte pour la libération.

5. Quels rapports avez-vous avec la gauche en général ? Vous dites par exemple : « Comme antifa vegan nous voulons d’un côté nous distancer de la « gauche viandarde », de l’autre également des groupes se limitant au concept de droit des animaux. »

Que diriez-vous aux gens qui pensent que c’est trop radical, ou bien non constructif, c’est-à-dire sectaire ?

Dans un outro [chanson de fin d’album] du groupe « xDestroy Babylonx » il est dit :

„We have the power of starting a very wild dominoeffect. We have to be the living examples that compassion and justice can still have a strong voice against Mother Culture. I don’t care if you see violence. I don’t care if you see radical visions. Every other try has failed. As warriors before us stated: get free or die trying.”

[Nous avons le pouvoir de commencer un véritable et sauvage effet de domino. Nous devons être les exemples vivants que la compassion et la justice peuvent toujours avoir une voix forte contre la culture mère. Je me fous de si tu vois de la violence. Je me fous si tu vois des considérations radicales. Toute autre tentative a échoué. Comme des guerriers l’ont dit avant nous: deviens libre ou meurs en essayant.]

Pour nous, la révolution est quelque chose qui commence d’abord par soi-même. Nous voulons montrer qu’autre chose est possible, que les êtres humains peuvent vivre différemment. A nos yeux, il s’agit de mauvaises excuses de penser que ce que nous faisons serait trop radical et que le mainstream [« courant principal » = les gens en général] ne nous comprendraient pas.

Nous ne voulons pas convaincre le mainstream de pratiquer un peu moins de domination, et peut-être de ne pas manger de viande une fois par semaine, car rien ne serait gagné de cela, le système dans son ensemble resterait en place ; à l’opposé, nous nous plaçons contre ce système, qui est soutenu et maintenu par ce mainstream.

Nous voulons bien plutôt atteindre les gens qui ont déjà compris qu’ils vivent dans le faux système, nous voulons leur montrer tout ce qui va avec et comment ils peuvent vivre leur protestation.

6. Que pensez-vous de la libération de la Terre ? Nous pensons qu’il n’est pas possible de penser la libération animale sans comprendre comment les villes fonctionnent et ruinent notre planète. Ce thème est souvent récupéré par les nazis afin de mettre en avant le mysticisme et la « pensée nationale. » Que pensez-vous de tout cela?

Il est évident que la pratique actuelle des êtres humains détruit cette planète et son équilibre originel. Nous devons nous opposer de manière décidée contre ça, car ici il n’y a pas que la diversité de la vie qui est détériorée, mais également les conditions de la vie des êtres humains et des animaux.

Si la vie sur la planète n’est plus possible de manière convenable, alors l’émancipation des mauvais rapports ne sera, elle non plus, plus possible. C’est pourquoi nous considérons que la libération de la Terre comme une partie de notre lutte pour l’émancipation.

Toutefois, il est également nécessaire d’être prudent et prudente quant aux conséquences qu’il faut en tirer, comme le fait que la libération de la Terre soit considérée comme un objectif.

Nous ne considérons pas le primitivisme comme une perspective faisable, on doit être très prudent et prudente dans les affirmations comme quoi le nombre d’êtres humains devrait être fortement réduit, car cela ne se laisse la plupart du temps concrétiser que par des moyens misanthropes, fascistoïdes, et ici il y a évidemment des points de connexion pour les nazis.

Nous voulons que les êtres humains vivent en harmonie avec la nature, cela ne signifie pas cependant que nous dévaluons les êtres humains, seulement que l’être humain doit comprendre que rien de bon ne peut sortir de la destruction de la Terre, tout comme que les raisons de cela est la logique de profit et de l’avidité, et que donc la destruction de la Terre doit être refusée.

7. Au début 2011, il y aura à Francfort une manifestation sous le mot d’ordre « aucune fourrure. » Il est appelé à une « Black Block AntiSpe. » Qu’est-ce que c’est, et quel est le contexte de cette manifestation par rapport au développement de la libération animale en RFA?

La manifestation « aucune fourrure » à Francfort est une des plus grandes et des plus radicales manifestation AntiSpe en Allemagne. Nous appelons de manière séparée à participer à un Black Block AntiSpe à cette manifestation, afin d’exprimer notre refus clair du système de domination et ainsi notre position progressiste et d’extrême-gauche.

Il ne s’agit pas de démolir le centre-ville de Francfort ou bien de blesser physiquement des personnes portant de la fourrure ; le concept de Black Block se dirige contre la répression policière et est approprié pour lutter contre les restrictions de la liberté de manifester.

Avec ce Black Block AntiSpe nous voulons renforcer la détermination à l’intérieur de notre propre scène, et également interpeller les gens en-dehors de la scène AntiSpe qui sont critiques par rapport à la domination, et ainsi agir à l’intérieur d’autres spectres de l’extrême-gauche.

Par notre positionnement clair, nous voulons nous distancer du reproche souvent fait par des antifas comme quoi nous serions proches de regroupements de droite. Comme nous refusons en effet complètement le système de domination, il n’y a avec les nazis aucun point de contenu qui soit proche ou de points de connexion.

Nous pensons que « Francfort – aucune fourrure 2011 » sera la plus importante manifestation AntiSpe de l’année 2011, et montrera dans quelle direction se développera la scène AntiSpe – dans la direction de la critique radicale de la domination ou bien en direction de la protection animale bigarrée et bourgeoise.

Nous comptons que nous aurons un Black Block Antispe grand, bien organisé, radical et déterminé et que le plus de gens possibles suivront notre appel à se confronter au système de domination.

Si la manifestation est un succès, nous pensons alors qu’il sera possible de davantage articuler la scène d’extrême-gauche et ainsi de la renforcer. Alors, venez tous et toutes à Francfort au début de l’année 2011 ! Se confronter au système de domination !

Petit retour sur les policiers français en Allemagne lors du passage du CASTOR

Il y a deux jours nous parlions des policiers français en action en Allemagne, dans le cadre de la répression contre les anti-CASTOR.

Voici le communiqué à ce sujet du Réseau Sortir du nucléaire.

Dimanche 7 novembre, lors d’une manifestation antinucléaire le long de la voie ferrée reliant Göhrdre à Karwitz en Allemagne, on a relevé la présence de policiers français aux côtés de leurs homologues allemands.

Etaient-ils là en qualité d’observateurs ? A l’évidence non, puisque certains d’entre eux ont été vus en train de brutaliser des manifestants antinucléaires opposés au stockage de déchets hautement radioactifs sur le site de Gorleben. Ou alors, peut-être ont-ils une bien curieuse interprétation du rôle d’observateurs.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » vient de se procurer photos et témoignages de ces brutalités :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/blogs/train-d-enfer-transport-la-hague/article/photos-de-martin-burgdorff

Après avoir réprimé violemment différentes manifestations pacifiques tout le long du transport de déchets nucléaires en France, et en particulier à Caen (Calvados), la violence de certains policiers français a donc continué en Allemagne, à plus de 500 kilomètres de nos frontières.

En Allemagne comme en France, l’état policier se fait l’auxiliaire de l’industrie nucléaire, au mépris des populations, de la santé, de l’environnement et des droits fondamentaux.

Au delà de la violence pratiquée qui semble devenir monnaie courante pour les forces de l’ordre, on peut se poser la question de la légitimité et même de la légalité de leur présence.

A quel titre sont-elles là ? Et qui paie la facture ? Le contribuable français ?

Un porte-parole du ministère de l’intérieur allemand interrogé par les journalistes allemands a déclaré :  » Nous n’avons pas demandé de fonctionnaires français donc il n’y avait pas d’intervention de policiers français ». Plus tard, il a relativisé sa déclaration et expliqué qu’il n’était pas au courant d’une telle intervention.

Selon le député allemand Hans-Christian Stroebele, et le journal TAZ (*) : « Les policiers étrangers n’ont pas le droit d’intervenir en Allemagne ». En effet, ils peuvent au plus avoir un rôle d’observateurs. Par contre s’ils sont actifs et utilisent à cette occasion la violence, il s’agit d’une violation de la loi sur les armes.

Le député ajoute que les policiers allemands présents auraient dû empêcher l’intervention de leurs homologues français. (*)

Le Réseau « Sortir du nucléaire » condamne la répression policière et demande au ministre de l’Intérieur que toute la lumière soit faite sur ces événements. Loin de nous faire taire, la violence policière renforce nos convictions : le nucléaire n’a pas sa place dans une démocratie.

(*) http://www.taz.de/1/zukunft/schwerpunkt-anti-akw/artikel/1/illegaler-einsatz-im-wendland/

Des « écologistes radicaux » dans Desperate Housewives, alors que la police française s’éduque en Allemagne…

Le convoi transportant les déchets a fini par arriver à Gorleben, la police ayant déblayé les points de blocage. La résistance a été un grand succès! Mais on peut observer en plus une chose très intéressante.

Lors du sommet de l’OTAN à Strasbourg en 2009, des canons à eau venus d’Allemagne étaient présents. Cette fois, ce sont des policiers français qui aident à réprimer en Allemagne le mouvement anti-CASTOR…

Combien ? Comment ? Cela il faudrait le savoir… En tout cas les photos ci-dessous sont très parlantes. On voit bien des policiers français présents aux cotés de policiers allemands, et cela de non pas manière passive…

Les raisons peuvent être nombreuses, mais gageons surtout qu’il s’agit d’échanges d’expériences. Les polices tirent des leçons de la répression des différentes résistances.

Pour l’instant en France, la police triomphe largement des écologistes de par les mesures d’intimidation (comme en témoigne cette vidéo tournée il y a quelques jours en France) et bien évidemment la propagande massive anti-écologiste (les écologistes seraient rétrogrades, passéistes, arriérés, etc.).

Mais alors, pourquoi envoyer des policiers français en Allemagne ? Il y avait déjà entre 17.000 et 20.000 policiers allemands en action, les quelques policiers français ne parlant pas allemand ne serviraient à rien… a part bien sûr si l’écologie radicale n’était pas quelque chose du passé, mais bien du futur.

Et hier justement est passée à la télévision les derniers épisodes de la dernière saison de Desperate Housewives. Et parmi les personnages on avait… une écologiste radicale, qui a fui avec un « gentil » policier parce qu’elle a participé à un groupe écologiste radical…

Il s’agit bien entendu d’une allusion à l’ELF, le Front de Libération de la Terre. La femme en question n’est plus « radicale » mais se veut encore écologiste au quotidien, quitte à s’énerver parfois. La « voie de la raison » mais il y a du travail encore, en quelque sorte…

Cette ancienne écologiste radicale, et donc plus ou moins encore écologiste, a un enfant d’un activiste écolo radical qui bien évidemment la retrouve vingt ans après, veut récupérer l’enfant et la tuer !

Cet activiste radical est présenté comme un révolutionnaire froid, décidé… mais aussi calculateur, étant misanthrope et isolé, roulant en très grosse voiture, avec des attitudes beau gosse limite playboy, avec bien évidemment une fascination pour les armes, se présentant faussement comme écrivain (sous-entendu les artistes sont potentiellement des gauchistes terroristes), etc.

Évidemment sa folie a de par le passé provoqué la mort d’un innocent…. Et évidemment à la fin de l’épisode, il meurt dans une explosion censée tuer le fils de son ex-femme!

De l’Allemagne à Desperate housewives, activités policières et propagande médiatique ne montrent qu’une chose : la peur hante ceux qui sont satisfaits de ce monde… car demain appartient à ceux et celles qui veulent que la Terre redevienne bleue et verte !

Le mouvement anti-CASTOR en Allemagne et le ballast

Sur les voies de chemin de fer, on trouve des rails mais également du gravier, des pierres. On appelle cela le ballast, et cela sert à intercepter les vibrations, afin que ni les rails ni le sol ne se déforment.

La campagne contre le CASTOR en Allemagne vise à bloquer les rails mais également à dégager tout le ballast. Inévitablement, cela demande du temps, et il est évident que qui dit temps dit affrontement, car la police ne laissera pas faire.

C’est de cela que parlent les « groupes autonomes » dans le texte suivant et diffusé en Allemagne : il salue le courage du mouvement anti-nucléaire dans son ensemble à chercher le blocage véritable du CASTOR, mais tout le monde est-il prêt à payer le prix pour cela?

Pensées de quelques groupes autonomes à la campagne « Castor ? Ballastons! »

Joie

L’appel « Castor ? Ballastons! » promet bien plus que par exemple le blocage du G8 pendant sa réunion en 2007 à Heiligendamm. A l’époque, le concept de la campagne ne devait pas remettre en question le grillage de sécurité, et cela a également été imposé par les organisateurs de l’union contre le G8.

Lors du Castor de cette année, une action de masse doit rendre impraticable, pour le transport du Castor, la voie entre Luneburg et Dannenberg. Nous pensons également que c’est le but adéquat, parce que rester devant les rails et exprimer son mécontentement là-bas de manière bruyante est certainement important, mais également frustrant, et ayant peu d’effet.

L’action s’appuie sur un moyen qui a déjà fait ses preuves dans le Wendland, le ballastage. La forme d’action suit le principe éprouvé des cinq doigts : des milliers de gens tentent d’arriver aux rails, d’éjecter le plus possible de ballast et de rendre impraticable la voie, par différents moyens.

Tout le monde est invité à participer, autonome comme agricultrice, anarchiste comme activiste écologiste. Un projet osé, car jusqu’à présent dans le Wendland les différents courants menaient parallèlement leurs actions.

L’unité consistait simplement à s’accepter mutuellement et de ne pas se mettre de bâtons dans les roues, c’est-à-dire de laisser les différentes formes de résistance se dérouler, de manière multiple : ici on parle, là-bas on résiste, ici on forme des barricades, qui sont incendiées par d’autres, là-bas on jette des oeufs ou des pierres et tout cela, sans que les années passées à l’intérieur du mouvement du Wendland ou de protestation anti-nucléaire on en soit venu à de réelles brouilles.

Cette acceptation et ce respect mutuel n’a jamais été discuté en 30 années de résistance dans le Wendland (oui, oui, il y a des exceptions). Et cette année également il y a des actions variées : résister, la campagne de blocage, les agriculteurs, etc. Avec la campagne « Castor ? Ballastons! » il y a la tentative d’amener à lutter ensemble beaucoup de gens ayant des expériences pratiques différentes et des formes de résistance différentes. Les autonomes aux côtés des soit-disant non-violents – cela promet d’être captivant et nous espérons qu’il y aura solidarité et un respect mutuel.

Selon le consensus de l’action… « nous dépasserons ensemble les blocages policiers, en les contournant ou en y allant massivement (…). Notre but est de rendre impraticable les rails, et non pas d’attaquer la police. » Nous pouvons soutenir cela, parce que les rails cassés sont l’objectif de l’action. La question qui reste : que se passe-t-il quand les flics attaquent ?

Et « action de désobéissance civile » ou bien « action non-violente » : les flics nous attaqueront, et cela non pas de manière douillette, mais bien avec des matraques, des gazeuses au poivre, des canons à eau.

Parce que la situation dans le Wendland est différente de par exemple l’action de masse à Heiligendamm. Là-bas, les décisions politiques et les routes déviées pour les délégations ont amené une intervention policière plus mesurée, lors de l’action de masse pour bloquer le G8. Dans le Wendland, il n’y a pas de déviations, et la décision politique quant au transport de Castor a été faite par tous les partis politiques lors de leur présence au pouvoir, et ce jusqu’à aujourd’hui.

Le transport passera, à coups de matraques, et la question de la défense reste donc posée.

« Castor ? Ballastons! » donne comme mot d’ordre : une protection face aux forces de police intervenantes est clairement souhaitée « afin de rester suffisamment de temps sur les rails, pour pouvoir rendre impraticable la voie. »

Est également souhaité expressément l’utilisation de moyens, qui ne sont pas en tout cas « non violents », comme les habits de protection, des coussins, des matelas pneumatiques, des banderoles, etc. tant que l’idée de base n’est pas torpillée et ne menace évidemment pas les autres participantEs de l’action.

Nous trouvons cela juste, et donc à toutes les personnes impétueuses : pas de jets de pierre depuis le trentième rang, qui n’atteignent que nos propres gens ! L’utilisation de moyens de défense doit être réfléchie et tactique, que ce soit les coussins, les pierres ou les gazeuses.

C’est également une bonne nouvelle que l’union « Castor ? Ballastons! » s’est exprimée en faveur de la solidarité : toute personne poursuivie par la police trouvera protection dans les rangs de l’action principale, que ce soit quelqu’un participant à un sit-in de blocage, quelqu’un dégageant dix tonnes de ballast, ou bien soutient par le jet de pierres tactique un blocage ou bien le dégagement du ballast.

Il n’en a pas toujours été ainsi dans les actions communes, comme lors du sommet du climat à Copenhague. Le comportement solidaire est pourtant pour nous une précondition au fait de mener des actions communes.

Scepticisme

Jusqu’à présent, la résistance dans le Wendland a réussi à construire de nombreuses choses, sans le grand soutien de « personnalités » ou de figures politiques. Justement parce que la résistance est auto-organisée, les groupes autonomes en font partie depuis des décennies. Sans grande organisation centrale, les initiatives à la base les plus diverses ont organisé ensemble la protestation, dans le Wendland et à partir du mouvement anti-nucléaire, pendant des décennies, par l’organisation régulière de « conseil. »

Nous craignons ainsi que les prétendus managers du mouvement fassent vaciller cette structure démocratique à la base, et que la résistance dans le Wendland, après les protestations comme les sommets, est pour eux un nouveau terrain de jeu, où ils comptent imposer leurs règles.

Nous nous demandons également quel est le sens de la grande action « Castor ? Ballastons! » si elle s’appuie sur le fait d’être rejoint par le plus possible de représentants connus des partis politiques et de la vie publique.

L’expérience a montré plus d’une fois que ceux qui se pressent dans les mouvements de base (pour des raisons purement populistes) en parlent mal dès qu’ils sont arrivés au pouvoir, s’en distancent, empêchant et pacifiant toute nouvelle résistance.

La compréhension du fait que cela se passe comme cela a amené justement par la pression des initiatives anti-nucléaire que soient exclus du soutien à l’action les partis « Les Verts » et le « Parti Socialiste. » Pourquoi justement le parti « La Gauche » est permis et agirait différemment dans le futur, cela reste le secret du cercle de préparation de l’action.
La distanciation n’est cependant pas venue dans le passé que des personnalités, mais également des porte-paroles des grandes actions, justement quand les gens ne s’en tiennent plus aux consignes des organisateurs de l’action, prenant leur propre destin dans les mains. Par exemple quand ils jettent ensuite peut-être une pierre, ou un oeuf rempli de peinture sur un canon à eau, qui lui projette des milliers de litres de mélange de gaz et d’eau sur les participants autour. Par exemple quand ils empêchant une voiture de flic de continuer sa route, alors qu’elle amène un renfort de Robo-Cops suréquipés.

La colère et la décision de s’opposer à l’Etat atomique avec toutes ces facettes, et d’attaquer de manière offensive ceux qui permettent le transport par la violence, est quelque chose qui grandit avec chaque transport de Castor de plus.

Et maintenant ?

Ce qui reste, c’est la question de savoir si cela a tout de même un sens de participer à l’action, en tant que groupes autonomes. Beaucoup de groupes autonomes pensent que oui, parce que l’objectif est juste et que le consensus quant à l’action montre que cet objectif peut être atteint par différents moyens.

Le cadre de l’action prévoit d’aller de manière décidée et avec confiance en soi pour se protéger des flics, ce qui donne à toute l’action une chance réelle de réussir. Mais il est évident que cela va être violent au niveau des rails.

Cette action ne se déroulera pas de manière « non violente. » Les images à la télévision montreront des nez ensanglantés par des coups de matraque, des yeux rougis par les gazeuses policières, il y aura le radotage sur les « casseurs autonomes » et tel ou tel policier blessé sera interviewé.

Nous espérons qu’il y aura également les images de gens s’opposant aux flics de manière décidée, avec des matelas, des banderoles, des coups de pieds, des jets de pierre et des coups de poing, des images de gens éjectant des tonnes de ballast et qui montrent ses limites à l’Etat atomique.

Et également des images de gens qui par autodéfense font que les flics restent à distance, afin que vraiment il ne reste aucun ballast. Est-ce que la campagne « Castor ? Ballastons! » se distanciera par la suite de ces images, nous le verrons. Nous espérons que non – car nous voulons lutter ensemble et ce n’est qu’ensemble que nous ferons vaciller le pire.

Quelques groupes autonomes

Appel pour l’action « Trainstopping » !

Stage de grimpe en Ardèche, stage « Radioactivité et radioprotection » à Valence, et un appel très intéressant appelant à mobiliser contre le CASTOR en profitant de l’expérience allemande de blocage… Il y a plein de raisons de se mobiliser, d’apprendre des choses, d’échanger!

Voici la présentation du stage de grimpe:

Stage de grimpe militante

Du 6 au 7 novembre

A Lablachère dans le sud Ardèche dans les gorges du Chassezac.

Stage proposé gratuitement (prêt du matériel) par des formateurs (brevet d’état spéléo, cadre fédéral spéléo). Prévoir l’hébergement et la nourriture.

Le but de cette rencontre est de présenter aux personnes novices le matériel nécessaire à la progression en milieu vertical et périlleux, d’initier aux techniques de remontée et de descente sur corde, aux techniques d’escalade sur structure artificielle (hauteur à partir de 2 ou 3 mètres à + de 25 mètres).
Pour les personnes déjà initiées, les techniques d’équipement de corde sur structure naturelle et artificielle seront présentées.
Stage ouvert aux personnes ayant le vertige pour l’assistance au sol.

Contact : williamcayet (arobase) hotmail.com

Voici la présentation du stage « Radioactivité et radioprotection »:

Stage « Radioactivité et radioprotection »

Lieu : Valence (26)

Stage tout public, aucune connaissance scientifique particulière n’est nécessaire.

9h-13h / 14h-18h à la CRIIRAD, Le Cime, 471 avenue Victor Hugo, 26000 Valence.

Matin :
Notions de base sur la radioactivité : types de rayonnements, radioactivité naturelle, radioactivité artificielle
Détection des rayonnements ionisants et identification des radioéléments Manipulation de divers appareils de mesure

Après-midi :
Effets sanitaires des rayonnements ionisants
Modes d’exposition et risques
Normes et réglementation en vigueur

Possibilité d’achat de radiamètre sur place.

Coût du stage : 45 Euros

Inscriptions : marie-christine.pachoud (arobase) criirad.org

Et voici le très intéressant point de vue du Groupe d’Actions Non-Violentes Antinucléaires pour une mobilisation anti-CASTOR en France:

Appel pour l’action « Trainstopping »

Relai de l’appel :  www.castor-schottern.org

Appel pour l’action « Trainstopping » (“Castor Schottern!”) qui aura lieu entre début et mi-novembre de cette année en Allemagne du nord. L’action promet d’être à la fois la plus excitante action anti-nucléaire en Allemagne depuis des années et en même temps le “cran au dessus” le plus prometteur dans le développement de ce genre d’action ‘massive’ de désobéissance civile (Block G8 à Heliligendamm et les blocages anti-nazi à Dresde au début de cette année).

Mais avant de regarder l’appel [en anglais et non reproduit ici, NDLR] — et peut-être de décider de le diffuser dans vos réseaux — je pense qu’une explication de la signification de ce que nous espérons être capable de faire cesser serait peut-être utile. Si vous aimez l’appel, diffusez le le plus possible. Et bien sûr, si vous avez des questions concernant l’action, contactez nous.

La “renaissance du nucléaire” ?

Le lobby du nucléaire en Allemagne a récemment vu rouge. Alors que depuis des années, il semblait qu’on sortait doucement (trop doucement, c’est sûr) du nucléaire, la récente prise de conscience du ‘Peak Oil’ et de la future rareté de l’énergie, liée à une débat techniciste sur les changements climatiques a conduit à ce que certains ont appelé une ‘renaissance’ du nucléaire.

Il semble que l’industrie ressent que ça pourrait finalement ‘sortir’ du trou des relations publiques dans lequel c’était tombé après Tchernobyl, car les gouvernements du monde regardent vers le nucléaire pour leurs besoins de sécurité énergétique.

Le résultat: un gros coup de pouces pour les grosses entreprises d’énergie et leurs alliés dans les gouvernements pour augmenter l’influence de l’énergie nucléaire, avec une garantie gouvernementale de bénéfice en cas de problème.

Ceci est à la fois anti-social: pourquoi garantir les bénéfices des entreprise gouvernementales de l’énergie si les budgets du social, de l’éducation ou de la santé subissent des coupes budgétaires? ; et anti-écologique: une récente étude d’un think-tank gouvernemental montre clairement que nous voulons un approvisionnement 100% renouvelable en Allemagne.

Le moment d’arrêter l’expansion de l’énergie par le charbon ou le nucléaire est maintenant, pas dans dix ans. L’argument gouvernemental selon lequel le nucléaire est simplement une technologie de transition est clairement faux.

Jamais! Le mouvement anti-nucléaire en Allemagne

C’est ici que nous, les mouvements, entrons en jeu. Pendant 30 ans, le mouvement anti-nucléaire a été un mouvement social parmi les plus forts en Allemagne: pas seulement car il est continuellement capable de créer des actions de masse efficace, impliquant au fil des ans des centaines de milliers de personnes dans des actions directes et de désobéissance civils, mais aussi parce qu’il est ancré dans le ‘bon sens’ commun, dans une majorité populaire, qui est clairement opposé au nucléaire, et pour qui la désobéissance civile et les dépassements collectifs de la loi sont légitimés lorsqu’il s’agit de cette forme d’énergie.

Depuis longtemps, le mouvement a identifié la question du stockage des déchets nucléaire comme un point clef pour faire pression.

Organisé autour d’un emplacement particulier – le potentiel site d’enfouissement des déchets nucléaires à Goleben, un petit village dans la région du Wendland dans le nord de l’Allemagne – le mouvement a cherché a rendre l’élimination des déchets nucléaires si difficile et (politiquement autant que financièrement) coûteuse que l’énergie nucléaire deviendrait finalement non rentable.

Une fois tous les deux ans, avec brutalité, un train rempli à ras bord de déchets hautement radioactifs – les Castor (de l’anglais Cask for Storage of Radioactive Materials, fût/conteneur pour le stockage de déchets radioactifs) – en allant à Gorleben a été le point de rupture pour des actions de désobéissance civile de grande envergure, et Gorleben est devenu l’épicentre d’un mouvement unique en Allemagne qui unit les radicaux de gauche et les groupes autonomes avec des ONGs, des habitants et agriculteurs locaux ainsi que des scientifiques, et avec eux une majorité de la population.

A chaque fois qu’un train est sur les rails, des milliers et parfois des dizaine de milliers de personnes s’organisent pour le ralentir, le rendre plus coûteux, tenter de le stopper.

A chaque fois, le gouvernement doit déployer plus de 30000 flics pour protéger leur dangereuse cargaison.
A chaque fois, ils perdent de leur légitimité, nous en gagnons.

Désobéissance civile: un cran plus loin

Cette année, un autre Castor circulera en Allemagne, probablement comme d’habitude dans la 1ère quinzaine de novembre. Mais cette année, les choses seront différentes.

Pas seulement parce qu’on est dans une période décisionnelle en terme de politiques énergétiques. Mais aussi parce que les mouvements radicaux ont eu ces dernières années, en Allemagne, quelques succès retentissants grâce à des actions de masse de désobéissance civile.

Sous l’impulsion, entre autres, du mouvement Interventionist Left (Gauche Interventionniste) – un réseau de groupes que certains qualifient de ‘post-autonomes’ – l’idée a été, pour l’aile la plus ‘radicale’, ‘militante’ du mouvement de préciser publiquement que nos actions ne visent pas à combattre la police, mais à accomplir des objectifs précis (arrêter une marche nazie, bloquer un sommet du G8).

Cet engagement à la transparence a permis à des groupes plus ‘modérés’ de s’impliquer plus facilement dans des formes d’action dont ils se seraient autrement tenus à l’écart: entrave collective à la loi, désobéissance civile, action directe. Suivant ces tactiques, les mouvements ont organisé en Allemagne, non seulement le blocage efficace du G8 à Heiligendamm, mais aussi l’arrêt de la plus grande marche nazie d’Europe, à Dresde, en février dernier.

Pas en affrontant les flics, mais simplement en rendant possible pour des milliers de personnes de faire un sitting dans la rue dans une atmosphère sereine, et la police ne s’est évidemment pas sentie prête à simplement dégager la rue (ici, le mot clé est ‘légitimité’).

Gardant ces expériences en tête, nous prévoyons d’aller plus loin pour l’action Castor de cette année.

Compte tenu de l’histoire et de la légitimité du mouvement anti-nucléaire, nous appelons ouvertement les gens à s’organiser, non pas pour ‘seulement’ occuper les chemins de fer, ou les rues – mais pour saboter la voie ferrée, pour carrément démanteler l’infrastructure de la folie permanente des politiques énergétiques capitalistes.

Sur ce combat, il s’agit de l’industrie nucléaire. Mais si ça réussit, nous aurons étendu le concept de désobéissance civile en Allemagne au delà de l’occupation par sitting. Cela signifiera, une fois de plus, résister.

Train d’enfer : transport La Hague-Gorleben (5-6 novembre 2010)

Nous parlions hier du CASTOR: voici un appel pour des initiatives sur le trajet du transport (Manche, Calvados, Eure, Seine Maritime, Somme, Pas de Calais, Nord, Aisne , Ardennes, Meuse, Moselle, Meurthe et Moselle, Bas Rhin) et tout particulièrement dans les villes de Caen, Rouen, Amiens, Arras, Nancy, Strasbourg).

On notera toutefois, et c’est important de le noter, que contrairement au mouvement anti-CASTOR en Allemagne, il n’y a pas d’appel à bloquer le convoi.

Appel commun du Réseau « Sortir du nucléaire » et de Greenpeace.

Train d’enfer : transport radioactif record les 5 et 6 novembre 2010. Mobilisons-nous contre le nucléaire et ses déchets dangereux !

Signataires : Réseau « Sortir du nucléaire », Greenpeace

Les déchets nucléaires resteront radioactifs pendant des dizaines de milliers d’années. Arrêtons d’en produire et sortons du nucléaire !

=> Lien vers le formulaire pour inscrire une action

Les 5 et 6 novembre 2010, onze conteneurs de déchets très hautement radioactifs, issus du retraitement par Areva des combustibles usés allemands, vont quitter La Hague (Manche) pour retourner en Allemagne. Ils seront stockés temporairement dans un hangar sur le site de Gorleben en Basse-Saxe, en attente d’une « solution ».

Ni à la Hague ni à Gorleben : aucune solution satisfaisante n’existe aujourd’hui pour la gestion des déchets radioactifs

Si la Hague n’est pas un lieu de stockage satisfaisant, Gorleben ne l’est pas plus. Ces déchets doivent retourner sur leur lieu de production, car le nucléaire est un choix dont chacun doit assumer les conséquences morales, politiques, financières et environnementales.

Ces déchets doivent donc logiquement retourner à l’envoyeur. En l’occurrence, les centrales nucléaires appartenant aux quatre grands producteurs d’électricité allemands.

Le transport le plus radioactif du monde : aucun transport cumulant en une seule fois autant de radioactivité n’aura jamais été réalisé.

Les rayonnements radioactifs émis par les onze conteneurs « CASTOR » entraînent un risque d’irradiation des cheminots et des populations riveraines des voies où le convoi passera. Le retraitement des déchets nucléaires est directement responsable de la concentration phénoménale de radioactivité de ce convoi.

En France, en Allemagne et ailleurs, le nucléaire est une impasse !

Ce transport-record est l’occasion de rappeler quelques vérités sur les milliers de transports nucléaires qui circulent chaque année dans l’Hexagone, et sur la réalité du retraitement des déchets nucléaires.

Tout transport de matières hautement radioactives comporte des risques réels. Pourtant les populations locales ne sont pas informées du passage des convois, pas plus que des risques associés.

Sous couvert de « tri sélectif » et « recyclage », Areva, dans son usine de la Hague, fait augmenter le volume de déchets radioactifs produits (pour une tonne retraitée, environ 65 m3 de déchets sont produits), la contamination environnementale (rejets gazeux et liquides) mais aussi les risques de prolifération (extraction du plutonium).

Mobilisons nous contre les fausses solutions de l’industrie nucléaire

Les associations environnementales – dont Greenpeace et le Réseau « Sortir du nucléaire » – ont obtenu l’arrêt du retraitement des déchets allemands. Ainsi, si l’Allemagne n’envoie plus ses combustibles usés en France, il reste encore des centaines de tonnes de déchets allemands entreposés dans l’attente d’une solution à la Hague, ou encore dans les centres de stockage de la Manche ou de l’Aube. Le stockage de déchets nucléaires, présenté comme sûr il y a 40 ans, tourne au désastre dans l’ancienne mine d’Asse II en Allemagne. Chaque jour, depuis des années, plus de 12 m3 d’eau entrent dans la mine.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » et Greenpeace appellent à une mobilisation la plus large possible les vendredi 5 et samedi 6 novembre sur le trajet du transport (Manche, Calvados, Eure, Seine Maritime, Somme, Pas de Calais, Nord, Aisne , Ardennes, Meuse, Moselle, Meurthe et Moselle, Bas Rhin) et tout particulièrement dans les villes de Caen, Rouen, Amiens, Arras, Nancy, Strasbourg).

Notre objectif n’est pas d’interférer avec ce convoi mais de faire toute la lumière sur les fausses solutions de l’industrie nucléaire pour gérer ces déchets, que ce soit à Gorleben, à la Hague (Manche) ou encore à Bure (Meuse).

Pour agir près de chez vous, nous mettons du matériel à votre disposition (banderole, affiche, tract, tee-shirts…).

=> Lien vers le formulaire pour inscrire une action

Mobilisation anti-CASTOR en Allemagne… A quand en France?

En Allemagne a lieu de nouveau une mobilisation énorme contre le CASTOR, avec plus de 100 initiatives visant à préparer le bloquage de ce transport ferroviaire de déchets nucléaires; il y en aura encore trois d’ici la fin de l’année.

Le mouvement nucléaire anti-CASTOR mobilise en effet des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, qui attendent patiemment et de manière organisée le « jour X » : le jour du passage (censé être secret). Le slogan est ainsi « castor niX » (soit « castor nichts » c’est-à-dire « pas de castor »).

Le CASTOR, c’est le « cask for storage and transport of radioactive material » c’est-à-dire un conteneur de produits radioactifs, transportés ici par train.

Un train en fait en provenance… de la Hague en France. A la Hague, les déchets nucléaires sont donc mis dans des containers, ceux-ci sont placés dans des trains, et ces trains vont donc en Allemagne, à Gorleben.

Évidemment, ce qui se passe en Allemagne n’a rien à voir avec la passivité française. Le mouvement est tel que la mobilisation policière est énorme, avec une progression très lente des trains afin de vérifier les rails et de repousser les nombreux groupes de bloqueurs.

Le mouvement d’opposition au centre de récupération des déchets de Gorleben a plus de 30 ans, il s’agit d’un mouvement très connu en Allemagne, et très populaire, avec même un foklore local : celui de la république du Wendland libre, avec des passeports, une radio, etc.

On peut voir ici de très nombreuses et longues vidéos des initiatives de protestation (en cas de téléchargement à faire, le mot de passe sera « nix-da ») et là des vidéos courtes sous-titrées en français (cliquez directement ici et pour y accéder), celle-ci balayant en fait tout un très large spectre, allant de l’initiative locale aux actions clandestines.

Notons d’ailleurs ici deux faits au sujet du CASTOR par rapport à la France : tout d’abord, un activiste français, Sébastien Briat, est mort en 2004 écrasé par le convoi, alors qu’il participait à un groupe tentant de bloquer le convoi. Il était membre de la CNT.

Et il faut savoir que l’accusation faite dans « l’affaire Tarnac » s’appuie en fait sur une démarche tout ce qu’il y a de plus connue en Allemagne, notamment dans le cadre du mouvement anti-CASTOR, à savoir le sabotage des caténaires par une sorte de crochet métallique.


xGOODFELLASx’s mafia !

xGOODFELLASx’s mafia est un groupe de hip hop du Nord de l’Allemagne…. qui se veut asocial et tatoué.

Le texte oscille ainsi entre une revendication affirmée et ultra provocatrice de la survie violente dans un monde d’asphalte et de violence, et une réflexion poétique froide sur la brutalité d’un monde qui ne va pas en s’arrangeant…

La seule perspective, concrète et en même temps terriblement lointaine, est le mode de vie vegan straight edge et le respect de mère nature. Voici une petite interview à ce sujet.

1. Le hip hop de xGOODFELLASx’s mafia est rude et tourné vers la rue. Quelle réalité cela exprime-t-il ?

La mentalité de toujours lutter, quelle que soit la situation de vie dans laquelle on se trouve. Avoir du respect et se comporter comme un homme, ce qui veut dire gère ton stress tout seul et ne provoque pas de soucis, mais si quelqu’un veut te pisser sur la jambe, alors démolis la personne en question.

2. Quel rôle joue pour vous l’identité vegan straight edge ?

C’est notre mode de vie, pour lequel nous nous sommes décidés il y a quelques années, et pour lequel nous mourrons.

Les drogues, c’est quelque chose pour les faibles, et nous sommes des combattants et marchons dans la vie avec une tête et un esprit clairs, afin qu’on puisse toujours compter sur soi-même et ne jamais perdre le respect de soi-même.

De plus, nous sommes absolument contre l’exploitation de formes de vie plus faibles et avons le respect de mère nature, et donc nous ne pouvons pas avoir sur la conscience d’avoir un animal dans notre assiette pour notre « plaisir. » C’est une décision pour la vie.

3. Quels artistes ont inspiré xGOODFELLASx ? Connaissez-vous le hip hop français?

Au niveau des textes, nous sommes inspirés par notre vie et nos problèmes personnels. Il y a quelques artistes allemands (peu) qui nous ont inspiré, comme par exemple des vieux trucs de Bushido & Azad, mais cela fait longtemps.

De nos jours, nous apprécions beaucoup le rap français. Nos artistes préférés de France sont Seyfu, les vieux trucs de Booba, Grödash, Kamelancien, Zehef, 400 Hyenes etc…

4. Comment voyez-vous le futur pour vous en tant que groupe ?

Il y aura de manière certaine un deuxième album de GFM. Pour le moment par contre, Partisan et Daniel Gun travaillent à leurs projets solo, ce qui contiendra encore certaines surprises.

5. Comment voyez-vous le monde aujourd’hui et dans le futur ? Que pensez-vous du mouvement pour un soulèvement, dans le sens de la libération animale?

Nous pensons que les gens ont détruit ce monde de leurs propres mains, et qu’ils ont simplement perdu le respect des animaux et de la nature.

Personne ne devrait vivre emprisonné, ni les animaux ni les humains ! Aucune prison, libérez tout le monde !

Nous vivons dans un monde de merde ! Il n’en va que de l’argent, tout le reste ne compte pas, que de la merde ! Les valeurs ? Aujourd’hui, il n’y a plus rien de cela. A ce sujet des paroles de nous me viennent à l’esprit, qui décrivent parfaitement cela :

La calotte glaciaire du pôle nord fond, le monde est au bord du gouffre
et tout ce que nous faisons revient comme un boomerang

Une colonie naturiste et végétalienne en Picardie

Voici un intéressant article tiré de l’Union, journal de Picardie et des Ardennes. Il traite, brièvement, d’une colonie naturiste et végétalienne en Picardie.

C’est à Vaux, commune d’Essômes-sur-Marne, qu’eut lieu la première expérience de vie communautaire anarchiste en France, de 1902 à 1909.Elle fut suivie, en 1911, par une autre tentative, à Bascon, à 800 mètres de Vaux.

L’orientation sera légèrement différente. Il s’agit cette fois d’une colonie naturiste et végétalienne. L’un des colons, Louis Rimbault, anarchiste végétalien, y invente un véritable aliment complet composé de 34 variétés potagères, une salade qu’il appelle «La Basconnaise».

C’est surtout de 1919 à 1926 que de nombreux adeptes, de différentes nationalités, affluent à Bascon : des écrivains comme Hélène Patou et Georges Navel, la danseuse Isadora Duncan, le philosophe Han Ryner…

La colonie cesse sa pleine activité en 1931, mais continue sous forme de colonie végétarienne de vacances, centre naturiste et auberge de jeunesse « La Basconnaise » jusqu’en 1951. Un colon original, Jean Labat dit Godec, a laissé des souvenirs dans le voisinage.

Il excitait la curiosité, sur le marché de Château-Thierry, avec ses théories sur le végétalisme et la nocivité du tabac et de l’alcool.

A cause de sa barbe hirsute et de sa longue chevelure, il était surnommé « Jésus-Christ ».
(Merci à notre historien local Tony Legendre pour ses recherches.)

En France, le naturisme, tout comme le végétarisme, n’ont pas été des valeurs assumées en masse par le mouvement ouvrier, contrairement à d’autres pays, comme l’Allemagne ou l’Autriche. Mais il y a eu néanmoins des expériences, qui ont toutes été anarchistes, dans une version individualiste et communautaire à la fois.

Bien entendu, toutes ces expériences et réflexions des années 1930 étaient utopistes, individualistes, et donc forcément limitées. Nous ne pensons pas que le naturisme soit une solution en soi (ni d’ailleurs le mouvement hippie en général).

Néanmoins, nous considérons qu’il faut connaître ces expériences et les considérer comme relevant de notre propre passé… A condition évidemment de considérer le véganisme comme quelque chose de forcément populaire.

Nous reparlerons d’ailleurs bientôt de « l’Union de lutte socialiste internationale », qui luttait en Allemagne durant les années 1930, assumant ouvertement le végétarisme et le refus de l’exploitation animale (ainsi que de l’alcool), et qui a été une forte structure de résistance sous la dictature nazie.

Soulignons également que ce n’est certainement pas pour rien que les personnes vegan straight edge en France viennent de milieux populaires, et qu’il n’y a que les personnes provenant de couches sociales aisées ou au moins disposant d’un certain confort matériel pour sauter au plafond dès qu’on parle de « Gaïa. »

Dans les milieux populaires, il est très net que le raisonnement suivant prédomine: ce que l’on fait à la planète, cela ne se fait pas!

Et il n’est pas un hasard non plus que le mouvement pour la libération animale est le seul où les femmes ont un rôle prédominant. Citons ici deux femmes témoignant de ce regard nouveau et nécessaire: Louise Michel (figure du mouvement anarchiste) et Rosa Luxemburg (figure du mouvement communiste)…

Deux passages magnifiques, démonstration à la fois de la sensibilité et du style de pensée qu’il faut vivre pour avancer dans la lutte pour la libération totale:

Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes.

Depuis la grenouille que les paysans coupent en deux, laissant se traîner au soleil la moitié supérieure, les yeux horriblement sortis, les bras tremblants cherchant à s’enfouir sous la terre, jusqu’à l’oie dont on cloue les pattes, jusqu’au cheval qu’on fait épuiser par les sangsues ou fouiller par les cornes des taureaux, la bête subit, lamentable, le supplice infligé par l’homme.

Et plus l’homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent.

Louise MICHEL, Mémoires

Ah! ma petite Sonia, j’ai éprouvé ici une douleur aiguë.

Dans la cour où je me promène arrivent tous les jours des véhicules militaires bondés de sacs, de vielles vareuses de soldats et de chemises souvent tachées de sang…

On les décharge ici avant de les répartir dans les cellules où les prisonnières les raccommodent, puis on les recharge sur la voiture pour les livrer à l’armée.

Il y a quelques jours arriva un de ces véhicules tiré non par des chevaux, mais par des buffles.

C’était la première fois que je voyais ces animaux de près.

Leur carrure est plus puissante et plus large que celle de nos boeufs ; ils ont le crâne aplati et des cornes recourbées et basses ; ce qui fait ressembler leur tête toute noire avec deux grands yeux doux plutôt à celle des moutons de chez nous.

Il sont originaires de Roumanie et constituent un butin de guerre…

Les soldats qui conduisent l’attelage racontent qu’il a été très difficile de capturer ces animaux qui vivaient à l’état sauvage et plus difficile encore de les dresser à traîner des fardeaux.

Ces bêtes habituées à vivre en liberté, on les a terriblement maltraitées jusqu’à ce qu’elles comprennent qu’elles ont perdu la guerre : l’expression vae victis s’applique même à ces animaux… une centaine de ces bêtes se trouveraient en ce moment rien qu’à Breslau.

En plus des coups, eux qui étaient habitués aux grasses pâtures de Roumanie n’ ont pour nourriture que du fourrage de mauvaise qualité et en quantité tout à fait insuffisante.

On les fait travailler sans répit, on leur fait traîner toutes sortes de chariots et à ce régime ils ne font pas long feu.

Il y a quelques jours, donc, un de ces véhicules chargés de sacs entra dans la cour.

Le chargement était si lourd et il y avait tant de sacs empilés que les buffles n’arrivaient pas à franchir le seuil du porche.

Le soldat qui les accompagnait, un type brutal, se mit à les frapper si violemment du manche de son fouet que la gardienne de prison indignée lui demanda s’il n’avait pas pitié des bêtes.

Et nous autres, qui donc a pitié de nous? répondit-il, un sourire mauvais aux lèvres, sur quoi il se remit à taper de plus belle…

Enfin les bêtes donnèrent un coup de collier et réussirent à franchir l’obstacle, mais l’une d’elle saignait… Sonitchka, chez le buffle l’épaisseur du cuir est devenue proverbiale, et pourtant la peau avait éclaté. Pendant qu’on déchargeait la voiture, les bêtes restaient immobiles, totalement épuisées, et l’un des buffles, celui qui saignait, regardait droit devant lui avec, sur son visage sombre et ses yeux noirs et doux, un air d’enfant en pleurs.

C’était exactement l’expression d’un enfant qu’on vient de punir durement et qui ne sait pour quel motif et pourquoi, qui ne sait comment échapper à la souffrance et à cette force brutale…

J’étais devant lui, l’animal me regardait, les larmes coulaient de mes yeux, c’étaient ses larmes.

Il n’est pas possible, devant la douleur d’un frère chéri, d’être secouée de sanglots plus douloureux que je ne l’étais dans mon impuissance devant cette souffrance muette.

Qu’ils étaient loin les pâturages de Roumanie, ces pâturages verts, gras et libres, qu’ils étaient inaccessibles, perdus à jamais.

Comme là-bas tout – le soleil levant, les beaux cris des oiseaux ou l’appel mélodieux des pâtres – comme tout était différent.

Et ici cette ville étrangère, horrible, l’étable étouffante, le foin écoeurant et moisi mélangé de paille pourrie, ces hommes inconnus et terribles et les coups, le sang ruisselant de la plaie ouverte…

Oh mon pauvre buffle, mon pauvre frère bien-aimé, nous sommes là tous deux aussi impuissants, aussi hébétés l’un que l’autre, et notre peine, notre impuissance, notre nostalgie font de nous un seul être.

Pendant ce temps, les prisonniers s’affairaient autour du chariot, déchargeant de lourds ballots et les portant dans le bâtiment.

Quant au soldat, il enfonça les deux mains dans les poches de son pantalon, se mit à arpenter la cour à grandes enjambées, un sourire aux lèvres, en sifflotant une rengaine qui traîne les rues.

Et devant mes yeux je vis passer la guerre dans toute sa splendeur…

Rosa LUXEMBOURG, Écrits de prison

Interview au sujet de l’occupation du terrain destiné au plus grand abattoir d’Europe, prévu à Wietze en Allemagne

En Allemagne a lieu une occupation de terrain: celui devant servir au plus grand abattoir d’Europe. Voici nos questions aux activistes menant l’action…

1. Pouvez-vous nous parler de votre occupation ?

Dans la nuit du 23 au 24 mai 2010, nous avons, à une trentaine de personnes, commencé l’occupation d’un terrain, dans le but d’empêcher la construction prévue d’un abattoir.

Dans la première nuit, nous avons construit un tripode [voir les deux photos], à peine deux semaines après il y avait les premières huttes.

L’élargissement du campement continue de manière ininterrompue, la connexion avec d’autres personnes en résistance est en cours, et une programmation régulière a lieu sur le terrain occupé.

2. A quoi devrait ressembler le plus grand abattoir de poulets d’Europe?

L’entreprise Rothkötter entend construire le plus grand abattoir de poulets d’Europe, ici à Wietze.

Il est censé y avoir deux lignes d’abattoirs, avec 27.000 poulets abattus par heure, soit l’équivalent de 7,5 par seconde.

Pour cela seront construits et utilisés dans la région au moins 420 installations de gavage, avec chacune 39.999 poulets.

A côté de l’abattage, c’est également à Wietze que les poulets seront découpés, empaquetés et envoyés. Le travail et la livraison seront également menés la nuit.

Afin de réaliser ce travail à la chaîne seront employés quotidiennement 600 poids lourds, dont 200 transports d’êtres vivants qui iront à l’abattoir prévu.

L’abattoir prévu gâchera également 3,3 millions de litres d’eau chaque jour. Les eaux usées, seront contaminées par des restes de médicament et des antibiotiques, malgré la station dépuration, iront dans la rivière voisine, l’Aller, qui se déverse dans la Mer du Nord, la polluant ainsi que la mer des Wadden [zone côtière de 9.000 km² dont une très grande partie est un parc national].

3. Qu’est-ce qui vous a amené à lancer ce mouvement?

Cette occupation a été et est menée par de nombreux individus, qui tous et toutes sont une composante de l’action, pour différentes raisons. Pour beaucoup effectivement, il y a au premier plan la libération animale.

Ainsi, presque toutes les personnes qui mènent l’occupation sont véganes, et se revendiquent contre toute forme d’exploitation animale.

Un autre point consiste en les conséquences environnementales de l’abattoir prévu, et la situation de l’animal en général, dans ce lieu, dans la région et globalement.

Localement, il y a le danger de la salinisation des terres par le pompage des nappes phréatiques et la pollution des eaux par l’arrivée des eaux usées.

De plus, on peut présumer qu’il y aura une acidification des terres, des forêts et des eaux dans toute la région, puisque le purin accumulé des installations de gavage, dans un périmètre de 100 kilomètres autour de Wietze, va fournir à l’environnement une énorme teneur en ammoniac.

A côté de l’ammoniac, il y aura de plus un impact sur le climat avec un rejet plus grand de particules fines, par la circulation plus grande de poids lourds.

La menace grandissante des incendies des zones des forêts humides afin d’avoir davantage d’alimentation amène des problèmes sociaux en plus des problèmes écologiques.

Ainsi, la population indigène est de plus en plus repoussée dans la forêt, les gens se voient enlevés la base matérielle de leur vie, et forcés à des rapports de dépendance.

Toutes ces raisons nous ont amené à être une partie de ce mouvement, et à participer activement à une occupation.

Le poulet dit: « Alors, moi, si on me demande mon avis… »

4. Voulez-vous en revenir à la campagne des petits paysans?

La restructuration de la campagne par l’industrialisation et la monoculture a en de nombreux endroits comme conséquence la perte d’une certaine autonomie pour les gens qui sont actifs dans l’agriculture.

Les petits paysans deviennent les employés des grandes entreprises, perdant toute forme d’auto-détermination. Dans les pays du sud, des économies de subsistance entières sont détruites.

Une agriculture autogérée n’est pour nous viable qu’en dehors des structures et obligations capitalistes. Nous soutenons une agriculture locale au possible, répondant aux besoins concrets des gens, une agriculture qui produit autant que possible de manière écologique, et sans exploitation animale.

5. Vous parlez d’élevage de masse comme terrain pour la maximisation du profit. Que voulez-vous dire par là?

Nous voyons les élevages de masse comme une conséquence logique de l’élevage dans le capitalisme.

La conception largement diffusée dans la société, comme quoi les animaux seraient seulement des objets pour la satisfaction de « besoins » humains, est poussée jusqu’au bout dans le capitalisme.

Une production la plus haute possible de viande, avec une utilisation petite au possible de ressources, peut être obtenue en élevant les animaux sur des terrains toujours plus petits.

De plus, les animaux ne peuvent quasiment pas bouger, et donc la plupart des calories est orientée vers la production de viande, qui est utilisable pour le profit.

A partir de là, dans la production de produits d’origine animale, la division du travail est tendanciellement plus grande, ce qui augmente les possibilités d’une plus grande exploitation et d’une plus grande maximisation du profit.

6. Comment est-il possible de vous aider?

– Passer nous voir, vivez la résistance et connectez-vous à nous

– Diffusez l’information concernant l’occupation

– Menez vous-même l’action directe contre la destruction et l’oppression de l’être humain, de l’animal et de l’environnement

– Si vous le pouvez, aidez-nous matériellement et financièrement. Vous trouverez plus de détail sur notre site web www.antiindustryfarm.blogsport.de

– Nous sommes toujours contentEs d’avoir du courrier : A. Adam c/o Besetzer_innen Reihernweg 2 29323 Wietze Deutschland

Victoire de la campagne contre ESCADA !

Nous avons déjà sur LTD parlé de la campagne contre ESCADA, campagne qui a commencé en octobre 2007.

Eh bien l’entreprise ESCADA, qui fait dans le luxe féminin dans 60 pays, a décidé d’abandonner la fourrure, cédant donc devant la campagne, qui a eu lieu dans 14 pays.

ESCADA avait été choisie car elle avait ses propres usines, et ses produits étaient vendus exclusivement dans ses propres magasins ou dans des franchisés.

La campagne consistait en une grande propagande contre ESCADA, des actions devant les magasins, etc. On peut trouver la liste des très nombreuses initiatives sur cette page.

A noter par contre que pour des raisons juridiques, cette page ne contient pas les communiqués des actions illégales. L’ALF s’est en effet, selon ses propres termes, « mis dans la partie », et avait notamment dévasté les bureaux du siège social d’ESCADA en Allemagne. En France le magasin parisien dans la luxueuse avenue Montaigne a par exemple eu ses serrures bloquées avec de la colle.

Manifestation et grande opération de libération de visons en Allemagne

Chaque année a lieu à Francfort en Allemagne une manifestation au sujet de la fourrure et de la mode, organisée par des activistes pour la libération animale. La manifestation rentre dans le cadre de la campagne contre Escada et Max Mara dont nous avons déjà parlé.

Cette année, 650 personnes ont participé à cette manifestation qui a eu lieu le 13 mars, et on peut désormais voir une vidéo de la manif ici. Avant la manifestation, il y avait également des stands, des vidéos et des discours; après avait lieu une fête.

Durant la manifestation, les slogans ne visaient pas que la fourrure, mais toute l’exploitation animale : « Ob Pelz oder Fleisch – Mord bleibt Mord » (Fourrure ou viande – un meurtre est un meurtre), « Wir sind laut und wir sind hier – Für die Befreiung von Mensch und Tiere » (Nous faisons du bruit nous sommes ici – Pour la libération de l’humain et de l’animal).

La solidarité avec les activistes passant en ce moment en Autriche a été soulignée avec un point de vue très clair:

« Ce qui est à honteux, ce ne sont pas les revendications comme quoi il faut mettre fin à la violence contre les animaux, mais la délégitimation des protestations par la police, le droit et la justice. Ce qui est insupportable, ce ne sont pas les protestations, les campagnes et chaque action illégale, mais la prétention à pouvoir disposer comme bon nous semble des animaux, qui amène en dernière conséquence à l’emprisonnement et la mise à mort d’innombrables individus non humains. »

L’ancrage dans les valeurs progressistes a été rappelé:

« Nous sommes tous et toutes ici afin de montrer à l’industrie de la fourrure ce que nous pensons des ses cruelles affaires. Nous nous sommes rassembléEs afin d’exprimer par des mots et des actes ce que nous ressentons lorsque nous pensons aux tortures que doivent endurer chaque jour les animaux dans les fermes à fourrure.

Afin de parler concrètement: aujourd’hui nous amenons notre haine dans la rue. Notre haine à l’encontre d’une machinerie de mort, qui méprise la vie, une machinerie de mort qui se moque de la souffrance des êtres vivants, qui ont la capacité de ressentir, une machinerie de mort qui place le profit au-dessus du droit à la vie.

Cette pensée ne visant qu’au profit est une conséquence nécessaire de la logique de chosification capitaliste et ne peut être vaincue que par le dépassement des relations de domination existantes. »

Il a également été rappelé dans un discours à ce sujet devant le magasin Max Mara qu’il n’y avait pas de place pour les fascistes dans le mouvement pour la libération animale. Les fascistes lorsqu’ils abordent la question animale le font au nom de la santé, d’une volonté de vivre « sainement », de manière « pure. » Chez les fascistes il n’y a pas de critique de l’exploitation animale, mais seulement la volonté d’avoir « un peuple sain. »

A également été cité un document « pro-animaux » des fascistes; en voici l’extrait complet afin de comprendre pourquoi l’extrême-droite fait semblant de s’intéresser aux animaux: afin de justifier un pseudo « ordre naturel »:

[Attention: citation d’un groupe d’extrême-droite!] « Les fascistes rouges / anti-allemands justement, qui s’investissent également pour les droits des animaux, n’ont eux-même pas compris l’idée de l’antispécisme.

Pour eux, il ne s’agit qu’un concept en plus leur servant de prétexte à la violence contre ceux qui pensent différemment. Et c’est une contradiction, parce que cette idéologie affirme qu’elle est pour la liberté de chaque vie.

Tout cela est bien beau, mais n’est absolument pas réalisable, tout comme le marxisme / communisme.
Il y aura toujours des gens pour gouverner et d’autres pour être gouverné. Les affirmations comme  quoi il y aurait une contradiction entre les nazis et la protection animale sont absurdes et ridicules. »

Exactement comme lors de la colonisation avec les théories sur les esclaves qui auraient « naturellement » besoin des maîtres (évidemment européens), les fascistes utilisent la question animale pour justifier l’esprit de domination (c’est souvent le loup qui est « valorisé » d’ailleurs, comme symbole des « inégalités » naturelles)

Une démarche totalement opposée aux valeurs de la libération totale!

On notera également que deux jours après cette manifestation, dans la nuit du 15 au 16 mars, a eu lieu une grande opération de libération de visons, à Frankenförde.

Un groupe d’intervention a libéré à peu près 2.500 visons et procédé à la destruction des tuyauteries alimentant la ferme en eau, de plusieurs voitures et de différentes machines (voir ici une vidéo de l’action). La presse parle de 180.000 euros de dégâts et de 4.000 visons libérés.

Toujours à propos de la libération de visons, le site américain Voice of the Voiceless (récemment frappé par la répression du FBI comme nous le disions il y a quelques jours) a mis la semaine dernière en ligne un rapport scientifique montrant que les visons libérés survivent et s’adaptent en un mois – un mois et demi à leur nouveau environnement.

Veganisme en Allemagne

Au détour du net, on trouve un petit article sur une vegane berlinoise. On y apprend qu’il y a à peu près 20.000 personnes veganes à Berlin (voir ici l’association vegan de Berlin), ville où il y a d’ailleurs beaucoup de restaurants vegans (voir la carte ici).

Il y en aurait entre 250.000 et 460.000 en Allemagne; récemment d’ailleurs nous expliquions qu’il y a en Allemagne 61 groupes activistes, et que justement à Berlin il y avait plusieurs cuisines populaires vegans, en plus des restaurants donc; il s’agit de cuisine collective à prix libre (voir à ce sujet l’interview du groupe activiste berlinois BerTA).

Pendant ce temps-là, en France on a la Fondation Brigitte Bardot et « Droit Des Animaux »… Bref, pour aller de l’avant, il y a du boulot!

Interview de BerTA

Voici une interview de BerTA – Berliner-Tierrechts-Aktion – l’Action pour les droits des animaux de Berlin. Elle est également en ligne à la section Culture vegane.

Le site de la Berliner-Tierrechts-Aktion (BerTA): berta-online.org.

1. Pouvez-vous présenter votre groupe?

En 1997, des gens ont fondé la Berliner-Tierrechts-Aktion (BerTA) (Action pour les droits des animaux de Berlin), afin de s’engager pour la libération des animaux des rapports de domination.

BerTA se comprend comme un groupe ouvert. Toutes les personnes qui veulent être actives contre la domination et l’exploitation animale sont la bienvenue chez nous. Nous voulons attirer l’attention de la société, par différentes formes d’action, sur ce que l’industrie de l’exploitation cache derrière ses portes, et contribuer à un changement de l’ordre social dominant.

Les intérêts et besoins des individus non-humains ne se voient rien accorder ou presque dans les rapports sociaux actuels. Que ce soit dans l’industrie alimentaire, dans la recherche scientifique, à la chasse, dans les zoos ou dans la branche du textile: les animaux sont gardés enfermés, sont exploités et tués.

Le fondement de leur oppression est la conception selon laquelle les animaux, en raison de leur appartenance à une espèce ou plus exactement en raison de leur non-appartenance à l’espèce humaine, sont considérés comme ayant moins de valeur et relevant de la domination.

Ce rapport de domination, le spécisme, doit, selon notre point de vue, se terminer. Voilà pourquoi nous organisons des manifestations, des réunions d’informations, des discussions avec contenus, des concerts de solidarités et des actions de désobéissance civile.

Bien que nous ne fassions pas nous-mêmes d’actions autonomes de droits des animaux (par exemple des libérations d’animaux), nous nous affirmons solidaires de celles-ci.

2. Qu’est-ce que cela signifie qu’être vegan en RFA?

L’acceptation sociale vis-à-vis des gens mangeant vegan a fortement grandi ces dernières années. Contrairement à il y a ne serait-ce que quelques années, on trouve dans chaque supermarché des produits comme du lait de soja, des pâtés végétaux ou des soi-disant produits de remplacement de la viande.

On prend en compte les personnes veganes également dans les universités et dans les restaurants, et avant tout ce n’est pas rare de trouver des personnes veganes dans les milieux de gauche et alternatifs.

Les personnes veganes n’ont par contre une certaine acceptation que dans la mesure où il s’agit de leur décision personnelle. En cas de critique de l’exploitation des animaux dans la société, tout est différent. Elles font alors face aux vieux arguments bien connus, comme quoi les êtres humains mangent de la viande de manière naturelle, qu’il en a toujours été ainsi, qu’il ne s’agit « que » d’animaux ou que le veganisme est une question de luxe.

Les revendications en faveur de la libération des animaux sont considérées par la grande majorité des gens comme allant trop loin et utopiques.

3. La situation est-elle différente à Berlin? Il y a là-bas apparemment chaque jour plusieurs cuisines populaires veganes !

La situation à Berlin, et en général dans les grandes villes, est certainement différente des régions moins urbaines où les personnes veganes sont souvent considérées comme des « bizarres ». Il y a entretemps à Berlin plusieurs restaurants totalement vegan, un ou deux magasins ne proposant que des produits vegans et également beaucoup de gens vivant dans des colocations veganes.

C’est également valable pour les cuisines populaires, surnommées Vökus (=Volksküchen). Elles sont le plus souvent organisées par des groupes et des projets liés à des maisons, et s’adressent avant tout aux gens de la scène autonome et de gauche.

Les racines reposent dans l’autodéfense socialiste du mouvement ouvrier, et ne sont pas à confondre avec les dons pour les pauvres de la part de l’Eglise, ou bien avec les structures sociales publiques.

Même si la plupart des cuisines populaires sont veganes, cela ne signifie pas que la majorité des gens dans les mouvements de gauche soient vegans, c’est le contraire qui est vrai.

Mais nous saluons qu’il soit fait attention aux personnes veganes et aux revendications des personnes partisanes de la libération animale. Notre groupe organise également des cuisines populaires et des brunchs veganEs. Pour nous il s’agit de proposer des rendez-vous pour les activistes, de soutenir un quotidien culturel non commercial et enfin, chose tout aussi essentiel, de montrer que le veganisme ce n’est pas se nourrir exclusivement de céréales et de racines.

4. Dans un communiqué, vous dites:

« Nous n’agissons pas avec le mot d’ordre « Le principal, c’est pour les animaux. » Nous luttons pour une société libérée et nous dirigeons contre les rapports sociaux de domination. Nous ne travaillerons pas avec des groupes ou des gens qui mettent en avant des positions racistes, antisémites ou sexistes. De telles formes de pensée sont tout autant à combattre que le spécisme ancré dans la société. »

Pouvez-vous en dire plus à ce sujet?

Dans ce communiqué, nous nous sommes distancés de nazis qui entendaient participer à l’une de nos manifestations. Même si nous nous engageons de manière principale contre l’exploitation animale, cela ne veut pas dire que nous travaillons avec tout un chacun afin d’en arriver à nos objectifs. Les néo-nazis sont ici un exemple assez affreux.

Mais nous ne ferions pas non plus d’actions du type de la campagne de PeTA « plutôt à poil qu’en fourrure », parce qu’elle attire l’attention sur le thème de l’exploitation animale par l’intermédiaire de présentations sexistes.

Ici il en va seulement du principe « Le sexe fait vendre »; le problème est que les femmes ne sont montrées que comme objet, et cela n’a rien à voir avec nos conceptions d’une société raisonnable.

Comme nous l’avons dit, le but est pour nous d’en arriver à la fin des rapports d’oppression. Ceux-ci ne concernent pas seulement le rapport être humain – animal, mais le capitalisme, le racisme ou le sexisme sont également une partie du problème.

Ici notre tolérance à un travail en commun a des limites. Cela ne veut pas dire que nous excluons de prime abord toutes les autres personnes qui ne pensent pas comme nous, ou que nous les méprisions.

Nous voulons justement par nos réunions amener les gens à ces positions. Mais nous voyons comme une nécessité de nous confronter, et cela non pas de manière secondaire, aux pensées et aux actes discriminatoires, afin d’être cohérent avec nos affirmations.

5. Pouvez-vous nous-donner un exemple de comment vous tenter de réaliser vos objectifs?

Nous participons par exemple à la campagne internationale contre la grande entreprise de mode de luxe allemande ESCADA (www.antifur-campaign.org). Nous menons régulièrement des actions et participons à des manifestations reliant différentes régions.

Cette campagne sera menée jusqu’à ce que toutes les formes de fourrures travaillées soient enlevées des rayons d’ESCADA. Elle est reliée à des protestations réussies contre de nombreuses autres entreprises de l’habillement. Ces protestations sont organisées depuis 1999 et entretemps il n’y a en Allemagne quasiment plus de grands magasins vendant de la fourrure.

Les débouchés se réduisent avec chaque campagne réussie et l’industrie de la fourrure en Allemagne est proche de l’effondrement, ce qui signifie également, comme une conséquence, que toujours moins d’animaux sont tués pour la « fourrure ».

Il faut bien remarquer que ce sont des tout petits groupes comme la Berliner-Tierrechts-Aktion qui organisent ces campagnes, et non pas de grandes organisations ou de grands partis.

Avec ces actions, il ne s’agit pas pour nous d’exiger seulement des gens que ne soit plus achetée de la fourrure, et d’imposer de meilleures conditions carcérales.

Nous voulons au contraire apporter une contribution avec nos actions, pour qu’il en soit fini avec les rapports de domination. Les chances d’abolir l’industrie de la fourrure ne sont pas mauvaises.

Il en va pour l’instant autrement pour des thèmes comme la viande, la vivisection, la chasse ou les zoos.

Mais nous sommes confiant dans le fait que nous réussirons dans le futur à faire bouger les choses.

61 groupes activistes vegans en Allemagne

La Terre d’abord a réorganisé ses liens! Si vous en avez à rajouter, faites-nous signe, tout comme s’il y a des sites dont vous considérez qu’il faut parler!

A noter parmi les liens, celui des groupes vegans en Allemagne: www.vegane-gruppen.de. On dénombre en Allemagne 61 groupes vegans activistes, dans 46 villes!

De quoi évidemment être optimiste quand on voit la France, où l’on est évidemment plus que très loin du compte. Mais la France est peut-être le dernier pays où le veganisme est arrivé, et où d’ailleurs il affronte des résistances plus qu’importantes sur le plan culturel.

Quand le veganisme aura trouvé sa voie – qui passe forcément par l’opposition frontale avec la culture « beauf » – la progression n’en saura que plus grande!