Rachat de cliniques vétérinaires par le géant de l’agroalimentaire Mars Petcare en Europe

Depuis 2017, le groupe Mars, géant américain de la confiserie alimentaire et de l’alimentation animale a acquis sans grand bruit plusieurs centaines de cliniques vétérinaires. Mars est davantage connu pour sa production de barres chocolatées (Mars, M&Ms ou Snickers), mais son poids est également colossal dans l’industrie du Petfood via Mars Petcare.

Mars Petcare, c’est environ une cinquantaine de marques très connues telles Pedigree, Whiskas, Royal Canin, César, Greenies, Sheba, Perfect fit, Catisfaction, mais aussi la litière Catsan, et c’est aussi désormais les hôpitaux pour animaux Banfield, Bluepearl, VCA, Linnaeus, Anicura…

Après avoir racheté VCA, le plus grand réseau américain de cliniques vétérinaires (environ 800) pour 9 millions de dollars, alors qu’il détenait déjà Banfield Pet hospital et Bluepearl veterinary, Mars s’est offert en 2018 le réseau Anicura. Anicura est un réseau d’origine suédoise de cliniques vétérinaires, il représente environ 450 cliniques vétérinaires réparties en Europe.

C’est là une information importante, à connaître et dont il faut saisir la portée lorsqu’on veut défendre les animaux.

Le soin vétérinaire est devenu en effet un secteur de croissance important, car les gens ont un rapport nouveaux avec « leurs » animaux de « compagnie ». Mais cela est détourné dans le sens du profit et cela s’insère en fait dans l’exploitation animale en général.

Autrement dit, l’humanité se tourne vers les animaux, enfin ! Mais c’est fait alors que l’exploitation animale est en expansion au niveau mondial.

La question est d’autant plus brûlante que Mars a prévu de dépenser un quart du chiffre d’affaires (20 millions d’euros) en France dans la modernisation et l’agrandissement de ses cliniques. En Europe l’industrie vétérinaire se transforme en effet, à la mesure de l’émergence de nouvelles technologies, les vétérinaires se spécialisent et les infrastructures se complexifient.

Il est ici question que la France rattrape les États-Unis et le Japon où les cliniques emploient couramment au moins 300 praticiens. Anicura / Mars les décharge de tout l’aspect administratif, les vétérinaires deviennent ainsi des employés spécialisés.

C’est un processus où les vétérinaires, qui sont devenus de plus en plus vénaux et ne font rien pour leur quasi totalité en direction des refuges pour animaux ou des animaux sauvages, passent de petits capitalistes à des éléments d’un grand capitalisme.

Cela ne va d’ailleurs pas sans heurts, puisque l’Ordre des vétérinaires a annoncé la radiation de plusieurs cliniques dont trois de Anicura en 2020 en s’appuyant sur le Code rural ; il conteste en effet l’indépendance des cliniques une fois rachetées par des producteurs d’aliments pour animaux comme Mars. Il en est de même pour le groupe IVC Evidensia détenu par Nestlé.

Cette concentration du capital est donc plutôt nouvelle, là où précédemment primait la petite entreprise individuelle… Mais c’est un processus inéluctable et déjà en cours en fin de compte. On trouvera ici un article présentant de manière claire les données de l’atlas 2020 des vétérinaires en France, avec les revenus, la localisation en France, la part de salariés, etc.

Si l’on approfondit les choses, on peut voir d’ailleurs que les cliniques vétérinaires vendent depuis une dizaine d’années de plus en plus de produits d’aliments pour animaux, aliments eux-mêmes dits spécialisés et élaborés selon des recherches vétérinaires : croquettes spéciales pour les maladies rénales, pour les maladies urinaires, pour les problèmes intestinaux … problèmes de santé bien souvent générés ou au moins aggravés par les croquettes elles-mêmes d’ailleurs.

L’alimentation humide chez l’animal permet de préserver les reins par exemple, contrairement à une alimentation sèche chez un animal qui ne consomme que des croquettes, cela est plutôt logique, il s’agit un peu des mêmes problèmes que rencontre l’humain avec l’alimentation ultra-transformée.

Ainsi la boucle est bouclée : le groupe possède les cliniques vétérinaires, mais aussi les marques d’alimentation elles-mêmes vendues dans ces cliniques … où l’on soigne les animaux parfois tombés malades des suites d’années de consommation d’alimentation industrielle, ou alors aussi profitable, que l’on soigne en prescrivant telles ou telles croquettes spécialisées/pâtées spécialisées.

Et que voit-on avec Mars petcare ? Que c’est la multinationale qui se tourne vers la protection animale. Cela ne représente rien pour eux, à part du charity business. Et il est il est très facile d’investir ce terrain puisque celui-ci est complètement délaissé.

Lorsqu’on regarde la publicité du groupe Mars Petcare sur instagram par exemple, on peut y voir de tout : de la promotion pour l’adoption en refuges avec l’opération « Agir pour l’adoption » menée avec Pedigree et la fondation 30 millions d’amis, des dons de produits aux associations locales, un soutien à des associations historiques telles Handi Chiens etc.

Il faut bien souligner qu’une telle démarche de Mars n’est possible que parce que les cliniques vétérinaires n’ont jamais portées d’exigence démocratique pour les animaux, et parce que les associations de défense des animaux sont marginalisées dans la société. Il est alors facile pour des grands groupes d’intervenir et, par de savants coups de mains, apparaître comme incontournables pour des associations dans le besoin.

L’Arche des Associations par exemple, une structure ayant fédéré de nombreuses associations et refuges agissant pour les animaux, a été mise en place par Jean-Philippe Darnault, le PDG d’Animalis ; les choses marchent en tandem indirect, de manière subtile.

En fin de compte, avec ce genre de démarche, une entreprise peut se donner une bonne image, tournée vers le « bien-être animal » tout en faisant de la publicité pour ses propres marques auprès des associations, c’est une assurance de se trouver un peu partout.

On le comprend bien, les animaux domestiques font partie de notre monde, ils n’échappent pas à la fuite en avant, au libéralisme, cela va dans le même sens que la création en 2017 de l’entreprise américaine Sinogène qui est une société de clonage d’animaux de compagnie .

On peut cloner son animal de compagnie, conserver des cellules pour plus tard… D’un côté, on abandonne des animaux, environ 100 000 par an pour la France, de l’autre, on peut cloner son animal, pensant ainsi se placer au dessus de la vie et de la mort, encore une fois au final l’animal est interchangeable et ce sont deux faces d’une même médaille : on peut bien l’abandonner pour l’été, on en prendra un autre à Noël… on peut bien cloner un animal qu’on aime, s’il meurt, on obtiendra le « même »…

Enfin, concluons sur cette triste ironie de l’histoire, car dès qu’on parle de Mars, les partisans de la libération animale pensent immédiatement à la campagne de l’ARM (Milice pour les Droits des animaux) de 1984 en Angleterre.

En effet, les barres Mars étaient testées sur les animaux, plus précisément sur des singes. C’était la question dentaire qui était ici la « raison » de cette expérimentation sur les animaux.

L’ARM a alors annoncé avoir empoisonné de nombreuses barres de Mars vendues dans le commerce, ce qui n’était pas vrai mais a obligé Mars à retirer ses produits, ce qui lui a alors coûté neuf millions de livres sterling. L’affaire avait alors été retentissante en Angleterre, alors qu’alors l’ALF menait pratiquement plusieurs opérations par jour, dont de libération d’animaux des laboratoires.

C’était en fait l’apogée de la libération animale et on parle de quelque chose s’étant passé il y a quarante ans !

Pour toute personne qui connaît un minimum l’histoire de la libération animale, l’entreprise Mars est donc un symbole fort. Et la voir s’accaparer toujours plus la vie des animaux a de quoi donner la nausée. C’est une fuite en avant aux dépens des animaux qui révèle que ce monde se rapproche toujours plus du gouffre et que l’humanité refuse de le voir.

Il faut croire que l’illusion vendue à coups d’infâmes barres chocolatées, de productions culturelles prêtes à consommer, de béton partout… séduit davantage qu’une vie collective tournée vers la Nature.

Et l’inclusion toujours plus grande des animaux de « compagnie » marque ici une étape à double sens : d’abord pour eux, parce que victime directes de la barbarie anti-Nature de l’humanité ; et ensuite pour les êtres humains, qui sont au fond obligés petit à petit de réaliser que la seule réalité est la Nature.

Hors de Gaïa, point de salut, même pas d’existence, à part la folie et l’autodestruction.

Aujourd’hui encore, l’histoire semble bloquée, les consciences emprisonnées… Mais un nouveau cycle se dessine, un nouveau monde bourgeonne pour qui veut bien tendre l’oreille et prendre le temps de regarder. Patience, notre heure viendra. Pas de compromis en défense de notre mère la Terre !

Tribune : « Chasse à courre et répression »

Depuis le mois d’octobre 2017, le mouvement d’opposition à la chasse à courre (aussi appelée vénerie) prend de l’ampleur dans le pays. Mais, malgré les 84% de français opposés à cette pratique (sondage IFOP/Fondation Brigitte Bardot), l’abolition ne tombe pas du ciel.

Dans l’Oise, les habitants des villages ont décidé de s’organiser pour la défense de la Nature, mais aussi pour le simple respect de leurs droits et de leur quiétude. Car les incidents continuent de se multiplier dans les villages : Bonneuil-en-Valois fin décembre, Choisy-au-Bac début janvier, Pont-Sainte-Maxence début février…

A chaque fois, ces scènes donnent lieu à des affrontements entre les habitants et les veneurs, repoussés  souvent avec l’appui des maires.

Ces derniers sont de plus en plus nombreux à adopter des arrêtés municipaux interdisant le passage de la chasse à courre dans leur commune, mais ceux-ci sont constamment violés. La contestation gagne maintenant la forêt elle-même.

Chaque mercredi et samedi, des habitants se réunissent sous la bannière d’AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui) jusqu’à être parfois une soixantaine. Ils suivent les chasses à courre et en documentent les méfaits.

Les méthodes d’action sont clairement pacifiques : une charte proscrit toute violence, injure ou dégradation.
Au grand dam des veneurs, les policiers qui assistent à ces sorties depuis le mois de novembre n’ont relevé aucune infraction.

Privés de recours légaux, la Fédération des Chasseurs de l’Oise saisit alors le préfet Louis Le Franc. Celui-ci les assure immédiatement de « son entier dévouement » : « La sécurité et le bon déroulement de ces chasses traditionnelles sont, pour le représentant de l’Etat que je suis, une priorité.

Face à cette situation, j’ai donné des instructions précises à la Gendarmerie Nationale pour que soient interpellés et poursuivis les individus pris en flagrant délit d’entrave au droit de chasse ».

Samedi 17 février, Guy Harlé d’Ophove, président de la FDC60, invite le préfet sur place, à l’arrière de son 4×4.

Ils tentent ensemble d’intimider les habitants. Mis en file indienne à un carrefour de forêt, certains d’entre eux subissent menaces et contrôles d’identité. Des brigades de Gendarmerie de tout le département sont mobilisées pour une séance d’intimidation. « Je veux que cela cesse, laissez-les chasser ! ».

Les veneurs, les encerclant à cheval, se délectent de la scène. Mais comme d’habitude, aucun délit n’est constaté, et à peine la mise en scène terminée, les activités reprennent des deux côtés.

Le préfet, quant à lui, ne communique pas aux médias sa présence ce jour là. Loin de calmer le jeu, cette démonstration de force, hors de tout cadre légal, vient arbitrairement renforcer une position contre une autre, et ainsi aggraver le climat de violence.

Car deux jours avant, un événement est survenu, symptomatique du sentiment d’impunité des veneurs qui va crescendo.

Lors d’une promenade, quatre personnes tombent sur un rassemblement d’une centaine d’entre eux dans un lieu public, apprécié des familles le week-end.

Reconnus comme des opposants à la chasse à courre, les quatre personnes (trois femmes et un homme) sont frappées, et poursuivies jusqu’à leur voiture par une quinzaine d’hommes armés de fouets.

Ceux-ci leur volent un téléphone, et prennent en photo leurs plaques d’immatriculation.

Moins d’une semaine plus tard, le propriétaire du journal « Oise hebdo » signera un article révélant l’identité d’un des militants, ainsi que des informations sur sa vie privée, son métier et sa famille. Celui-ci est depuis victime de menaces quotidiennes.
Quand la sécurité des personnes n’est pas assurée, la liberté d’expression n’est plus qu’une chimère.
Beaucoup craignent que cette situation se généralise dans l’Oise, car le plus inquiétant reste à venir. Le département est le théâtre d’une expérimentation inédite en France. La préfecture vient de signer un partenariat avec la Fédération des Chasseurs locale : les « Chasseurs Vigilants ».

Une véritable milice armée de deux cents hommes recevra le rôle d’assister la Gendarmerie dans les « zones forestières » et de « campagne profonde ».

Satisfait, Guy Harlé d’Ophove qualifie ce nouveau détachement de « RG des campagnes », et prévient les critiques : « si ces gens ne sont pas contents, qu’ils restent dans les villes ». Le sentiment de toute-puissance des veneurs ne peut alors que se renforcer, finissant d’enterrer tout débat d’idées.

Par la présente tribune, nous affirmons notre solidarité aux personnes intimidées et violentées. Nous exigeons la fin de ce climat de menace constante dans nos campagnes.

Nous demandons au préfet l’arrêt immédiat du protocole « Chasseurs Vigilants », dont la partialité est insupportable, donnant le pouvoir de loi à un groupe d’intérêt de manière anti-démocratique.

Nous demandons expressément que le préfet de l’Oise, Louis Le Franc, donne des garanties de liberté d’expression aux personnes opposées à la vènerie et mette tout en œuvre pour les protéger des violences lors de leurs actions pacifiques, comme à leur domicile, faisant respecter l’ordre républicain dont il a la charge.

Les signataires :

– One Voice

– L.214

– Fondation Brigitte Bardot

– Réseau-Cétacés

– Collectif pour l’Abolition de la Chasse à Courre

– SAMA Protection Animale (Saint-Quentin)

– Laterredabord.fr

– PicardiePopulaire.net

– AGauche.org

– Parti Animaliste

– ASPAS

– Xavier Renou (Les Désobéissants)

– Aymeric Caron (auteur, Rassemblement des Ecologistes pour le Vivant)

– Eric Damamme (VASARA, fondateur de 269 Life France)

– Pierre Athanaze (Action Nature Rewilding France)

– Gérard Charollois (Convention Vie et Nature)

– Christophe Leprêtre (Parti Antispéciste Citoyen pour la Transparence et l’Éthique)

– Marc Vallaud (Collectif Contre l’Exploitation et l’Expérimentation Animales)

– Yves Bonnardel (auteur et chercheur, SFR université de Grenoble)

– Marc Giraud (journaliste, auteur)

– Rémi Gaillard (humoriste)

– Jean-Marc Sauvagnargues, Laurent Honel et Paul Léger (Fatals Picards)

Govrache (chanteur)

– Djamel Vice (rappeur)

– Pierre Rigaux (auteur)

MAN (dessinateur)

– Brigitte Bardot (actrice)

– Xavier Matthieu (acteur, ancien syndicaliste chez Continental-Clairoix)

– Gérard Filoche (Gauche Démocratique et Sociale)

– Cédric Maisse (Aube Nouvelle)

– Laurence Parisot (chef d’entreprise)

– Jean-Luc Mélenchon (député des Bouches du Rhone)

– Michel Larive (député de l’Ariège)

– Bastien Lachaud (député de Seine-Saint-Denis)

– Eric Coquerel (député de Seine-Saint-Denis)

– Muriel Ressiguier (députée de l’Hérault)

– Maud Petit (députée du Val de Marne)

– Maud Assila (secrétaire nationale du Parti de Gauche)

– Lionel Ollivier (maire de Clermont de l’Oise)

– Marie-Laure Darrigade (conseillère municipale d’Agnetz, Oise)

– Stéphane Coville (conseiller municipal de Venette, Oise)

– Corinne Morel-Darleux (conseillère régionale Rhone-Alpes)

– Laurent Grenier et Martin Battaglia (France Insoumise Oise)

– Matthieu Ricard (auteur)

– Guillaume Meurice (animateur radio)

Page mediapart

Page facebook d’AVA

« How Animals Eat Their Food »

L’une des vidéos les plus vues sur youtube en ce moment est « How Animals Eat Their Food. » Il y a déjà plus de 56 millions de vues en un mois, pour une sorte de petit sketch absurde caricaturant les animaux de manière sordide.

C’est un exemple totalement pitoyable et exemplaire d’un état d’esprit infantile mais s’imaginant ayant de la valeur, par égocentrisme et anthropocentrisme.

On est là dans une démarche tellement dénaturée qu’on en arrive à l’absurde. Après « En attendant Godot » de Beckett, pièce totalement dénaturée niant que la vie a de la valeur, on a une sorte d’équivalent pour notre époque, dans une version ultra-moqueuse, crise oblige.

Il ne s’agit nullement d’un simple « gag » délirant, il s’agit d’un mélange d’absurde et de social-darwinisme, où les animaux sont « en bas de l’échelle. » Cette vidéo parlera d’autant plus en France, pays où la tenue à table a une énorme valeur sociale, esprit terroir psychorigide et grand bourgeois oblige.

On notera au passage cette vidéo qui peut faire sourire, où deux animaux s’amusent de la vidéo « How Animals Eat Their Food », montrant dans quelle mesure une telle initiative parlant d’humains serait véritablement raciste (la fin est délirante et surprenante).

La vidéo « How Animals Eat Their Food » a en effet produit plein de vidéos similaires, esprit commercial et simpliste oblige. On a par exemple celle-ci, terriblement idiote, reprenant d’autres animaux (chat, éléphant).

Ce qui fait que la vidéo originale est déjà en perte de vitesse : elle a 7 millions de vues en quatre jours, plus de 47 millions en deux semaines, et donc 56 millions en un mois.

Pourtant même si le rythme ralentit, c’est donc une mauvaise propagande, qui reflète quelque chose de très mauvais, et qui par conséquent est repris.

Que 3,5 millions de personnes décident de diffuser la vidéo originale par l’intermédiaire de Facebook est assez parlant. Même si le chiffre n’est ni faible, ni énorme, ce qui compte c’est de voir que l’idéologie de l’exploitation animale est très militante…

« C’est un être entier, qui mérite le respect »

Voici un article vraiment très intéressant et bien documenté de la Voix du Nord. Nous avons à maintes reprises parlé de cette culture populaire consistant à enterrer les animaux dont on a la responsabilité, et quoi d’étonnant à ce que cela se retrouve fortement ancré dans le Nord, région très populaire.

A LTD, nous accordons une grande importance à ce phénomène, évidemment directement parce qu’il nous touche, en tant qu’activistes prônant l’adoption, mais aussi parce que cela prouve que l’humanité, malgré ses prétentions, ne peut tout simplement pas mener à la guerre à la Nature.

Le témoignage suivant est populaire et authentique, il est très émouvant.

Forest-sur-Marque: le nombre de candidats au Paradis des animaux en élévation constante

Les propriétaires d’animaux de compagnie sont de plus en plus nombreux à venir enterrer leur chien, chat, voire lapin au Paradis des animaux. Une quinzaine d’inhumations ont lieu chaque mois dans ce cimetière unique dans le département.

Même lui n’en revient pas : « Vous verriez le samedi et le dimanche, y’a des fois plus de monde ici qu’au cimetière humain à côté. ­» Gérant depuis trois ans du Paradis des Animaux, créé par son oncle en 2003, Jean-Michel Desmulliez est un homme occupé. «­ Je fais une quinzaine d’enterrements par mois, raconte-t-il. C’était pas du tout le cas au départ, et ça augmente tous les ans. »

Le Paradis des animaux se situe au bout d’une voie pour le coup pénétrable, au 167, Rue principale, à Forest. Plus de 400 bêtes à poils ou à plumes y reposent en paix sous les 3­000­ m² de verdure. « J’ai l’autorisation pour m’étendre sur 9­000 m², précise le Saint-Pierre local. Pour l’instant je ne l’utilise pas car il reste de la place, mais ça va devenir assez urgent. ­» Les «­ clients­ » viennent de la métropole, mais aussi de l’Avesnois, l’Arrageois, le Valenciennois ou la Belgique.

Il n’existe que deux cimetières de ce type dans la région,­ l’autre se situant à Saint-Martin-Boulogne. Sans surprise, l’immense majorité des éternels résidants sont chiens et chats.

« Mais il y aussi quelques lapins, des cochons d’inde, des tourterelles, des rats », énumère Jean-Michel Desmulliez. Lequel reçoit aussi «­ énormément de sollicitations pour des chevaux » : « Malheureusement, c’est impossible, vous ne voyez pas le trou qu’il faudrait faire ? »

Nom de famille

Le coût de l’inhumation et de l’emplacement s’élève à 99­ €. Mais le défunt peut aussi être enterré dans un cercueil, dont les prix varient selon la taille, la nature du bois (sapin ou chêne), et la présence ou non de capiton. Certains maîtres ou maîtresses optent pour le caveau (459­ €) afin d’ensevelir plusieurs animaux, d’autres y ajoutent des pierres tombales, et surplombent le tout d’objets funéraires.

En vogue, la petite lampe à énergie solaire qui s’éclaire la nuit. « ­Il y a aussi un phénomène que je rencontre depuis environ un an, ce sont les gens qui font graver leur nom de famille à côté du prénom de l’animal », observe le quinquagénaire.

En fait, la seule chose défendue est l’affichage de signes religieux ou confessionnels extérieurs. Mais Jean-Michel Desmulliez s’accommode des rites de chacun. «­ L’autre jour, des gens de confession musulmane sont venus enterrer leur chien, raconte-t-il. Il était enveloppé dans un drap blanc, avec une cordelette, et ils ont rebouché avec les mains. Je m’adapte à tout. »

Un Grec vivant à Lille a quant à lui demandé une stèle en forme de chat, avec des inscriptions en français et en grec gravées à la feuille d’or, que le gérant du Paradis des animaux a dû commander à un marbrier du sud de la France­ : ­« ­Le monsieur ne parlait pas un mot de français, j’ai dû faire venir une interprète.­ »

Outre l’absence de concurrence, l’une des raisons du succès du Paradis des animaux vient sans doute de la compassion naturelle dont fait preuve Jean-Michel Desmulliez, dont le bureau est orné d’une photo de ces deux chiens. « ­Il faut savoir être à l’écoute des gens, les accompagner dans ce moment difficile », résume celui qui, dans une autre vie, était directeur commercial pour des concessions non pas funéraires, mais automobiles.

Dans son petit local, une pièce remplie de petits cercueils est mise à disposition le jour des enterrements : «­ Les gens peuvent se recueillir avant l’inhumation, indique-t-il. Je les laisse tranquille. Ca peut durer 10 minutes, une heure, même deux heures…» Une éternité.

«C’est comme un membre de la famille»

C’est un petit carré de terre entretenu avec soin et surplombé de fleurs, de bibelots et d’une plaque. Ci-gît Max, un caniche disparu le 14 décembre 2012. Mohamed et sa maman Viviane ont appris l’existence du Paradis des animaux par le vétérinaire qui a euthanasié leur animal de compagnie, et n’ont pas hésité. « J’ai gardé mon chien pendant 14 ans, raconte la maman, on ne voulait pas l’incinérer. »

Mohamed et Viviane ont donc déboursé pas loin de 500 € pour inhumer dignement leur compagnon, qui repose aujourd’hui dans un cercueil en pin capitonné. « On a même fait une plaque qui vient d’Italie, précise le jeune homme, on avait envie de lui faire ce plaisir-là, il méritait bien ça. » « Quand on aime les animaux, reprend Viviane, c’est comme un enfant, un membre de la famille. »

Une question de respect

Un peu plus loin, au-dessus d’un caveau, de la pelouse synthétique, des petits bouddhas, des plantes et des galets blancs. « On a mis ça parce que c’était un chien joyeux », précise Véronique en parlant de Tina, un basset hound – « un chien Télé Z » – mort à la mi-janvier. « On était partis sur une petite tombe simple, puis comme on a d’autres animaux comme ce gros bétail, dit-elle en montrant Elioss, un dogue de bordeaux. On a pris un caveau. »

Après coup, la Wattrelosienne ne regrette pas du tout son choix ni l’effort financier consenti – plus de 400 € –, et vient régulièrement se recueillir sur la tombe de Tina avec sa fille, Amandine. Elle aussi considère que « c’est un être entier, qui mérite le respect » après avoir partagé la vie du foyer pendant dix ans. Elle sait que certains trouvent cette attention ridicule. Elle s’en moque : « Si ça les fait rire, ça les fait rire, moi ça ne me touche pas. Chacun fait ce qu’il veut. »

Interview de Gary Yourofsky

Voici une interview de Gary Yourofsky, que certainement beaucoup de personnes véganes connaissent en raison de ses conférences sur le véganisme mises en ligne, où il a indéniablement du charisme.

Gary Yourofsky a cependant une personnalité assez particulière, comme le montrent les réponses aux questions. Nous ne pensons pas, à ce titre, qu’il a une démarche suffisamment positive et sociale, son approche étant entièrement fondée sur la morale, jusqu’à l’idéalisme, voire un cynisme violent. C’est assez inévitable de « l’antispécisme » déconnecté de tout projet de société et de la revendication du « retour à la Nature. »

Que cela relève des contradictions de Gary Yourofsky, très certainement, et aussi de la situation américaine. Cela n’en reste pas moins perturbant.

Voici donc l’interview.

Gary Yourofsky, vous avez donné des conférences sur le véganisme aux Etats-Unis. Combien de gens avez-vous touché ?

J’ai donné environ 2400 conférences à 60 000 étudiants dans 30 états.

Comment pensez-vous que ces conférences ont une influence positive sur les gens ?

Les professeurs me disent que j’ai un taux de conversion de 15-20 %, ce qui est remarquable dans la mesure où je rentre dans la salle de classe sans aucun support. Les professeurs me disent aussi que 50-60 % des étudiants font des changements drastiques comme arrêter les produits laitiers ou devenir veg 2-3 jours par semaine.

Il reste un petit pourcentage qui ne fait rien. Tristement, certaines personnes sont simplement inatteignables et méritent toute la violence et l’indifférence qu’ils infligent aux animaux en retour, multiplié par dix.

Ayant vu autant de monde, voyez-vous le véganisme comme une tendance grandissante, qui augmente lentement mais sûrement, ou comme une bataille qui doit encore être gagnée ?

Aucun mensonge ne peut vivre pour toujours. L’injustice ne peut pas durer éternellement. Malheureusement, le mensonge et l’injustice peuvent durer des centaines ou des milliers d’années.

Les animaux obtiendront leur liberté un jour. Mais quand ? Je suis pas sûr. Mais le véganisme régnera de manière suprême à la fin, et les vaches, les cochons, les poulets, les dindes, les chèvres, les moutons, etc. feront l’expérience du soleil sur leur peau quand ILS le veulent, pour autant de temps qu’ILS le veulent.

Vous semblez à l’aise pour parler avec beaucoup de monde. Pensez-vous que c’est une compétence que toute personne militante doit apprendre ?

Savoir faire des conférences est un don. Cela ne peut pas être appris ou enseigné. Nous devons tous faire ce que nous faisons le mieux. L’Univers m’a donné le pouvoir de prếcher la vérité, sans excuse, de manière résolue et efficace.

De Kafka à Isaac Bashevis Singer, dans la culture juive ashkenaze, les animaux ont une forte réalité et ils produisent des questions dans les esprits de ceux et celles qui les regardent vraiment. Cela a-t-il été une influence pour vous ?

J’ai toujours eu une affinité avec les animaux, et été étonné de leur capacité à raisonner, penser et vivre sur cette planète sans les installations de la technologie. Les humains sont assez pathétiques puisque 99 % d’entre nous mourraient sans technologie.

En ce qui concerne leur esprit rationnel… ce n’est pas par hasard que les animaux peuvent construire un foyer et y retourner… Qu’ils s’occupent de leurs bébés… Ou qu’ils cherchent de l’ombre lors d’un jour ensoleillé…

Qu’ils recherchent la chaleur quand il fait froid… Qu’ils savent quand dormir ou rester éveillé… Qu’ils trouvent de l’eau pour boire… Qu’ils volent en formation en V… Qu’ils se cachent quand ils ne veulent pas être vus… Qu’ils défendent leur territoire…

Toutes ces actions montrent que les animaux sont rationnels et CONSCIENTS. L’animal humain est le seul animal qui passe la majorité de son temps à ne PAS penser. Manger un double cheeseburger à McDonald’s n’est PAS une pensée rationnelle.

La quête de justice peut également être violente. Nous désirons vous poser deux questions à ce sujet. La première est au sujet du rapport aux animaux.

Dans un article de 2001, un journaliste vous cite disant : « Je n’aime même pas la plupart des animaux. »

« De toutes manières, la question n’est pas de les aimer. C’est au sujet de l’injustice. Mon but est de les libérer. Ils sont un groupe privés de droits. Ils ont le droit d’avoir leur propre existence. Ils ne sont pas à nous pour être exploité. Ils existent pour leurs propres raisons. »

De notre côté, nous ne sommes pas en désaccord avec les lignes quant à l’injustice, mais avec l’esprit avec lequel cela est dit.

Pour nous, le véganisme n’est pas simplement quelque chose « contre », c’est une nouvelle manière de vivre, une manière de vivre qui est heureuse, plein d’amour pour toute vie sur une planète bleue et verte. Que pensez-vous de cela ?

Le véganisme peut mettre un terme au plus grand holocauste qui ait jamais existé. Le véganisme EST amour, justice et vérité.

La seconde question est au sujet de la contre-violence. Il y a six ans de cela, vous avez parlé de gens portant la fourrure et vous leur avez souhaité le pire, dans des termes très brutaux.

La violence peut être une partie de la justice, c’est même le principe de la révolution. Mais nous ne voyons pas le rapport avec le « mal » ou avec le fait de souhaiter des choses dégradantes. Quel est votre point de vue ?

Tout d’abord, si l’on va sur mon site adaptt.org, on peut cliquer sur OTHER ANIMAL RIGHTS ISSUES et lire mes deux essais dans la section WHAT’S WRONG WITH VIOLENCE. Ma position, mes essais sur la violence, sont infaillibles.

Le pacifisme tue plus d’êtres innocents que la violence. Ainsi, le pacifisme est la seule chose qui laisse les animaux être opprimés.

Il est surprenant que les gens pour les droits des animaux s’enfuient quand j’arrive. Et je suis responsable de SAUVER LA VIE de millions et de millions d’êtres innocents en convertissant 100 000 personnes (une estimation basse) au lifestyle veg.

Même si Malcolm X et Martin Luther King étaient des pôles opposés, tactiquement lorsqu’il s’agit d’éradiquer la ségrégation en Amérique, savez-vous que lorsqu’il a été demandé à Martin Luther King de stopper le radicalisme de X, King a répondu : « Ne me demandez pas de stopper Malcolm X. Malcolm X s’arrêtera quand le racisme stoppera ! »

Si les gens pour les droits des animaux étaient sages, sains d’esprit et compétent, ils auraient la même approche que moi et remplaceraient X par mon nom et le racisme par le spécisme.

Nous n’avons pas à être d’accord sur les tactiques, mais ne PAS me soutenir revient à trahir et me frapper au visage. Et, comme vous savez, je ne crois pas en le fait de tendre l’autre joue.

Ensuite, je ne fais PAS partie de tout « mouvement. » Je travaille en solo et je travaille pour les animaux, et seulement pour les animaux. Le « mouvement » m’a jeté il y a des années.

[Gary Yourofsky a été arrêté 13 fois entre 1997 et 2001, notamment pour des actions de l’ALF. De 2002 à 2005, il a été un conférencier de PeTA, malgré ses critiques virulentes sur cette organisation auparavant. Depuis, il est organise lui-même ses conférences.]

Et les vegans / les gens pour les droits des animaux sont les SEULES personnes qui ont un problème avec quoi que je fasse. C’est une honte, considérant que je suis le SEUL activiste invité DANS des salles de classe de lycées et d’universités, pour parler plus de 200 fois par an.

Quelle honte, considérant que mon discours a été traduit en 30 langues pour plus de 3 millions de visite sur youtube. Quelle honte, considérant que je suis en train de faire d’Israel la nation la plus ouverte au véganisme du monde (http://www.gary-tv.com/garymain/?page_id=2128).

Quelle honte, considérant que j’ai – ENCORE – converti plus de 100 000 personnes au lifestyle veg. Je dirais que je fais un travail étonnant représentant les animaux. JE SUIS UN VRAI ACTIVISTE.

Je ne suis pas un politicien, quelqu’un qui lève des fonds ou un vendeur. C’est pourquoi je ne MENTIRAI jamais et pas plus ne CACHERAI jamais mes sentiments ni ne ferai la paix avec des gens malfaisants dans notre société.

C’est marrant, mais les gens prétendent mépriser les politiciens. Mais alors, tous les gens des droits des animaux veulent que je devienne un politicien.

Troisièmement, je trouve cela bizarre que personne en fait ne LIT mes essais sur la violence, afin de comprendre quelle est ma position.

Quatrièmement, je trouve bizarre que des gens prétendant se préoccuper des animaux voudraient garder en vie quelqu’un qui agresse un enfant, un violeur ou un meurtrier, alors que des ANIMAUX DE TOUTE BEAUTE doivent être tués pour les nourrir !

C’est purement psychotique que de vouloir aider quelqu’un qui a agressé un enfant, un violeur ou un meurtrier. Il n’y a pas de noblesse à protéger l’agresseur. Les victimes SEULEMENT sont celles qui ont besoin d’aide.

Cinquièmement, toute cette histoire n’en est vraiment pas une. La question EST la violence de ceux qui mangent la viande, qui portent de la fourrure, qui pratiquent la vivisection, les chasseurs, etc. Il ne faut pas condamner ceux (dont moi) qui veulent mettre un terme à l’Holocauste. Il faut condamner ceux qui en commencent un (les mangeurs de viande) et prennent activement part à un Holocauste (les mangeurs de viande) et le défendent activement (les mangeurs de viande).

Sixièmement, faisons un petit jeu de retour dans le temps, aussi, afin que je prouve à quel point le pacifisme est malfaisant.

Nous sommes en 1945. Je suis à Birkenau. Est-ce que vous rejoignez les forces alliées et TUEZ des nazis, afin de pouvoir me sauver des milliers d’autres prisonniers là-bas ?

En allant plus loin, soutenez-vous le meurtre de masse de dizaines de milliers de nazis afin de sauver des millions d’êtres innocents – pas que des Juifs – mais aussi des noirs, des Tziganes, des homosexuels, des personnes avec des problèmes mentaux ?

Ou est-ce que vous vous en tenez à une position pacifiste ? Si vous et les personnes que vous aimez étiez dans un camp de concentration, alors je pratiquerais le MEURTRE à l’encontre des nazis pour vous sauver vous et eux.

Je trouve bizarre que personne ne condamne la solution FOLLE de Gandhi à l’Holocauste. Il pensait que tous les Juifs devaient commettre un suicide de masse afin de réveiller la conscience du monde à leur situation critique.

Les gens ont besoin de commencer à condamner des positions pacifiques psychotiques telles que celle-là. Ma position tactique quant à la violence SAUVE des êtres innocents. Les tactiques pacifistes PERMETTENT que les meurtres continuent sans relâche.

Il faut garder à l’esprit que les mangeurs de viande tuent littéralement 60 milliards d’animaux sur terre et 90 milliards d’animaux marins, chaque année. Je n’ai tué personne.

Les mangeurs de viande sont les gens les plus violents sur cette planète. Les mangeurs de viande paient des gens pour enfoncer des couteaux dans les gorges des animaux. Les mangeurs de viande paient des gens pour VIOLER des animaux afin de les féconder.

Les mangeurs de viande paient des gens pour voler des bébés à leurs mères. Les mangeurs de viande paient des gens pour tuer les bébés et leurs mères.

Les gens qui portent de la fourrure paient des gens pour électrocuter de manière anale des renards et de manière vaginale des chinchillas, et pour briser la nuque des visons.

Lorsque les violeurs stopperont de violer les animaux, alors je cesserais de « souhaiter » ou d’ « espérer » que les violeurs soient violés.

Mon empathie va toujours avec les victimes (les animaux) et jamais avec les agresseurs (les mangeurs de viande et les porteurs de fourrure et les chasseurs, etc.).

C’est terriblement pratique que les mangeurs de viande, les porteurs de fourrure et tout autre REEL voyous violents peuvent tuer et torturer comme ils veulent, et ensuite – avec les pacifistes psychotiques à leur côté – qu’ils puissent arriver et condamner les gens qui veulent stopper leurs manières meurtrières.

C’est comme les nazis hurlant au massacre quand les forces alliées ont mis un terme à l’Holocauste en les tuant en masse. Les meurtriers ne peuvent pas prétendre qu’ils sont injustement assassinés.

Les discriminateurs ne peuvent pas affirmer qu’ils sont victimes de discrimination. Mes « espoirs » et « désirs » ne sont pas pires que les actions réelles meurtrières des mangeurs de viande, des porteurs de fourrure, etc

Je trouve aussi étrange que personne ne condamne Nelson Mandela et ses disciples pour tenter d’UTILISER la violence afin de tenter de mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud?

Allez-vous le condamner pour cette déclaration du 11 Février 1990, alors qu’il était libéré d’une peine de prison de 27 ans: « Notre recours à la lutte armée en 1960 avec la formation de l’aile militaire de l’ANC (Umkhonto we Sizwe) était une action purement défensive contre la violence de l’apartheid. Les facteurs qui ont motivé la lutte armée existent encore aujourd’hui. Nous n’avons pas d’autres options que de continuer.

Nous exprimons l’espoir qu’un climat propice à un règlement négocié sera atteint bientôt, afin qu’il n’y ait plus la nécessité de la lutte armée. »

Je ne condamne pas cette affirmation sage, réfléchie et nécessaire.

Ou est-ce que Mandela obtient une excuse parce qu’il se battait pour la liberté humaine? Rappelez-vous, les gens des droits des animaux ne sont en colère avec ma position parce qu’ils ne pensent pas que les animaux sont assez digne de recevoir (en leur nom) des tactiques violentes.
Personne ne pense que les animaux sont aussi importants que les humains, et c’est pourquoi nous les tuons par milliards et ensuite grinçons des dents à la pensée de quelqu’un tuant des humains pour les empêcher de tuer des animaux. Les pacifistes sont des spécistes dans le plus véritable sens du terme!

Je trouve bizarre que personne ne condamne le grand militant américain des droits civils Rosa
Parcs pour affirmer dans son autobiographie MON HISTOIRE que « A ce jour, je ne suis pas une
partisane absolue de la non-violence dans toutes les situations (page 175). »

Soit dit en passant, je ne passe AUCUN temps à discuter de la tactique de la violence pendant ma tournée de conférence. Je parle du véganisme et SEULEMENT du véganisme.

Je ne m’engage également PAS dans des discussions vides de sens sur la tactique. Ce n’est pas
considéré comme l’activisme. Et je ne m’engage que dans l’activisme. Je crois et vis selon
l’adage selon lequel si vous voulez quelque chose de bien fait, alors vous devez le faire
vous-même.

Le pacifisme, avec le fait d’agir comme un politicien, sont les choses qui laissent opprimés les animaux.

En passant, si le pacifisme est si grand et merveilleux, et s’il n’y a que 5 personnes sur
la planète qui ressentent ce que je ressens, alors comment se fait-il que les gens des droits des animaux sont considérés comme bizarre?

C’est parce que peu importe combien vous agissez comme un politicien, ou vous essayez d’imiter Gandhi, LES MECHANTS SONT MECHANTS et ils voient toujours les personnes compatissantes que comme bizarre.

J’ai donc appris il y a longtemps A NE PAS MENTIR et A NE PAS DEVENIR UN POLITICIEN, et de dire la vérité même si elle dérange les gens.

Et qui plus est, devinez qui est le militant des droits des animaux le plus efficace dans le monde? A VOTRE SERVICE. Vous devriez passer un moment de lecture à travers la section COMMENTS/ACCOLADES sur mon site, ainsi que la section YOUROFKSY DANS LES NOUVELLES.

RIEN A PART des réponses POSITIVES, TOUT LE TEMPS. Malheureusement, personne n’a un
problème avec mon activisme SAUF les gens des droits des animaux!

L’affaire Gérald S. de Montpellier

C’est un fait-divers sordide qui peut et doit malheureusement nous intéresser ici. Il ne concerne que des humains, mais il est assez révélateur d’un certain phénomène.

L’histoire est la suivante : le jour de l’an de l’année dernière, une jeune lycéenne a été violée et assassinée dans les bois, de manière atroce, à la suite d’une soirée arrosée dans une maison. Son agonie aura duré six heures.

L’affaire est encore d’actualité dans les médias, car la personne qui aurait commis le crime, l’ayant avoué immédiatement a donné des détails sur un ton très froid, n’a pas profité d’un avocat lors de l’interrogatoire, comme prévu par la justice. Ce qui fait que ses aveux risquent d’être invalidés.

On peut voir ici la page Facebook de soutien à la famille de Léa : Léa : Droit à un procès équitable.

De son côté, il explique désormais son acte par un problème d’érection qui l’aurait énervé, ainsi que la consommation très importante de drogues et d’alcool.

Si cette histoire affreuse nous intéresse ici, c’est en raison du profil du présumé tueur. Il ne s’agit d’ailleurs pas du tout, comme l’extrême-droite le vocifère habituellement à tort et à travers, d’une personne d’origine étrangère.

Non, il s’agit d’un jeune de 24 ans, qui écoute du métal. Il est totalement misanthrope (« l’erreur est humaine, mais l’humanité est une erreur »), et donc fasciné par le nazisme, idéologie dont il a pu se revendiquer. Et en plus de cela, il revendiquait aussi haut et fort son soutien aux animaux.

Sur le net, on retrouve encore aisément divers posts qu’il a pu faire.

Le problème dans tout cela, il est facile de le voir. Le profil de la personne en question est un stéréotype.

Quiconque connaît le mouvement pour les animaux connaît ce profil de jeune périurbain, métalleux, fasciné par les postures misanthropes, assumant des conceptions de l’extrême-droite racialiste.

Si LTD boycotte certaines structures, c’est justement parce que ce genre de profil est toléré, accepté par beaucoup de gens, qui pensent que faire quelque chose pour les animaux justifierait tout.

Alors que, d’habitude, ce genre de personnes n’est pas vegan (et d’ailleurs la personne en question expliquait sur Facebook apprécier la gastronomie française).

Et surtout, et là est le fond du problème, il est évident qu’ici les animaux sont pris en otage pour une misanthropie sordide.

Bien sûr, le monde est terrible et nous ne disons pas qu’il faut être béat. Mais pareillement que tous les métalleux ne sont pas des fachos, loin de là, on peut très bien assumer l’horreur de ce monde sans être misanthrope ou fasciné par le nazisme.

Et là, il n’est pas difficile de comprendre l’impact d’une telle affaire, car en filigrane, on peut lire parmi des articles de journaux au sujet du présumé tueur : « Il militait dans le milieu de la défense des animaux. »

Les partisans des animaux seraient donc, encore et toujours, des gens misanthropes, associaux, morbides, qui n’aiment pas les humains en général, etc.

Tout le contraire d’une idée positive. Car il faut poser la question : comment se fait-il qu’une sorte de nazi de Montpellier puisse se reconnaître dans la défense des animaux ?

Et nous nous répondons : car aucune culture positive n’est mise en avant, car l’antifascisme n’est pas du tout assumé, parce que même finalement c’est l’idéologie misanthrope, pessimiste voire morbide qui ressort.

Nous parlions récemment de l’utilisation des images d’animaux massacrés, en expliquant que cela n’avait pas forcément l’effet escompté. On en a là un exemple. Quand on en appelle au morbide, on récolte du morbide !

La RATP ridiculise le comportement d’animaux

Pour tenter de lutter contre l’incivilité dans le métro parisien, la RATP vient de lancer une campagne d’affichage. A cette occasion, une fois de plus ce sont les animaux qui sont pris pour cible et sont montrés comme des êtres asociaux…

Ces affreux montages montrent à quel point les animaux sont inconnus, incompris, méprisés. Et sont considérés inférieurs aux êtres humains, qui eux, auraient la capacité de vivre en groupe et de « se tenir », d’avoir de la culture…

Regardons cette campagne de plus près.

Le paresseux est un mammifère d’Amérique tropicale. Contrairement à ce que son nom indique, le paresseux n’est pas « paresseux » !!

Son métabolisme très lent est son meilleur camouflage, car ce petit et très vulnérable mammifère vit perché dans les arbres et ne descend au sol uniquement pour faire ses besoins, une fois par semaine.

Utiliser l’image de ces animaux pour pointer du doigt des usagers de transport en commun qui ne se lèvent pas de leurs sièges, sous-entendu par fainéantise, comme soit disant le paresseux serait « paresseux », est une aberration et un manque de culture animale terrifiant !!

Le lama est un mammifère d’Amérique du Sud, qui ne crache pas sur tout ce qui bouge, comme les fausses idées tendent à le faire croire. Le lama crache uniquement s’il se sent en danger. Et si il crache pour se défendre, c’est sur ses congénères…

Le lama n’est pas un être malpropre qui crache à tout va rien que pour le plaisir de salir….

Qualifier une personne masculine d’être un « boeuf » est très péjoratif, et une fois de plus, dégradant pour l’animal. Quand on ne connaît, ni ne comprend le mode de vie des autres animaux, ce qui intrigue, choque ou semble bizarre est tout de suite mis en avant de manière condescendante et prétendument supérieure.

Les buffles ne sont pas des brutes, comme voudrait le faire croire l’image. En Afrique, ils font partie des herbivores (et donc, des « proies » des « prédateurs ») courant le moins vite. Les carnivores chassent en priorité les buffles faibles/âgés/les nouveaux nés.

Les buffles sont connus pour faire face aux carnivores et les charger pour défendre les membres de leur troupe. Avec cette affiche, c’est le courage du buffle qui est ridiculisé, et mis sur le même plan que l’égoïsme et la brutalité de certains humains.

Tout le monde connaît la poule, un animal terriblement victime de l’industrie du meurtre. Elle est considérée comme « idiote », et elle est ici mis sur le même plan que la « cruche », la femme « superficielle et idiote » qui se croit toute seule et parle très fort avec son téléphone portable.

On a ici un niveau de mépris des femmes et un niveau de stupidité assez aberrant, encore une fois!

La grenouille est connue malheureusement surtout pour ses sauts et ses croassements, ce qui est réducteur. Pas étonnant que l’affiche de la RATP joue sur ces stéréotypes typiques de la non-culture humaine par rapport aux animaux.

Quel rapport avec sauter un tourniquet? Même les chaussures du personnage sont en vert… Affligeant!

Le manque de culture sur les autres animaux, associé à un déni volontaire de leur reconnaître une vie sociale et une intelligence à part entière, fait partie des habitudes dont il faut se débarrasser au plus vite.

Tout comme en témoigne ces horribles expressions du quotidien : « une cervelle de moineau », « manger comme un porc », « tếtu comme une tête de mule », « avoir le cafard » etc. etc.

Le goût, les expressions, la morale, la vie sociale… Cela en fait des choses à changer et c’est justement changer le monde!

Convergence énergétique : mystiques et conspirationnistes au taquet

La planète et les animaux forment des questions vitales du 21ème siècle, aussi ne doit-on pas être étonné de voir des certaines personnes apparaître qui utilisent ces questions afin de rouler les gens. Voici un petit exemple avec des anti-conspirationnistes qui constatent la présence de délirants dans le « mouvement écologiste. »

Les limites de cet article sautent aux yeux: il ne s’agit nullement d’une critique de l’intérieur du « mouvement », mais de l’extérieur; il est d’ailleurs dit que « jamais sans doute les luttes dont ces mouvements sont porteurs n’ont été aussi indispensables à l’avenir de l’humanité »: sauf que justement l’écologie véritable est une rupture avec cet anthropocentrisme…

Ce qui fait qu’il faut rappeler les critères essentiels à nos yeux: la reconnaissance de Gaïa, la reconnaissance de la Nature comme ayant une valeur en soi, la libération animale avec l’ouverture sensible aux animaux…

Convergence énergétique : mystiques et conspirationnistes au taquet

On le sait : le mouvement écologiste, et singulièrement sa frange décroissanciste, n’est pas du tout imperméable aux thèses conspirationnistes, voire aux discours fascisants. Une situation d’autant plus déplorable que jamais sans doute les luttes dont ces mouvements sont porteurs n’ont été aussi indispensables à l’avenir de l’humanité.

Exemple ci-après.

Une équipe de la radio libre parisienne Fréquence Paris Plurielle (FPP, 106.3 FM) est allée couvrir le rassemblement anti-gaz de schiste dit « Convergence citoyenne pour une transition énergétique » qui a eu lieu à Lézan dans le Gard à la fin du mois d’août.

C’est avec un grand étonnement qu’elle a découvert sur place un étrange mélange des genres : à côté des organisations institutionnelles telles que Greenpeace, la Criirad, etc., le groupe des « Guerriers de l’Arc-en-Ciel » (dit aussi « La Marche du Vivant ») occupait un rôle-clé dans la logistique.

Or, les pratiques mystiques new-age et le caractère sectaire du fonctionnement de ce groupe ont tout de suite sauté aux yeux des membres de l’équipe radiophonique, alors que la présence de ces hippies new look ne semblaient pas poser de problème majeur aux militants locaux.

Parallèlement, les reporters de FPP relatent la présence massive d’autocollants du mouvement Zeitgeist, qui avait appelé ses membres à se rendre sur place peu de temps auparavant, lors de ses rencontres d’été. Il ont aussi pu rencontrer l’« ontologue » Frank Hatem, promoteur de l’« hyperscience », d’un moteur à mouvement perpétuel et auteur d’un livre récent sur la nécessité de combattre les « Illuminatis » et les « Reptiliens ». Bien évidemment, de petits médias conspirationnistes couvraient aussi l’événement.

Tout comme chez les « Indignés » et avec les mêmes conséquences, l’apolitisme était revendiqué, à tel point que les ultra-libéraux d’Alternative libérale ont aussi eu tribune libre en lieu et place de Fabrice Nicolino, qui a refusé de participer à la table ronde prévue avec ce petit parti (préférer Alternative libérale à Nicolino, il faut quand même le faire, pour un mouvement qui se veut écologiste).

En toute logique, plusieurs personnes présentes sur place ont exprimé leur ouverture aux représentants de mouvements d’extrême droite et même à ceux des autorités répressives de l’Etat : la cause des gaz de schiste n’étant « pas politique », il n’y a aucune raison de refuser de s’allier avec ce genre d’individus.

Abasourdie par ce qu’elle a vu en l’espace d’un week-end, l’équipe de FPP a donc éprouvé le besoin de consacrer une émission entière à son débriefing, mêlant analyses sérieuses et interviews absurdes. Un moment radiophonique comme on les aime, non dénué d’humour malgré le sérieux du sujet traité. A écouter sur Sons en luttes (attention, le lecteur s’ouvre directement) : FPP – Retour de Lézan

http://sonsenluttes.net/IMG/mp3/retour_de_Lezan_1h18mn.mp3

http://conspishorsdenosvies.wordpress.com/2011/09/19/convergence-energetique-mystiques-et-conspirationnistes-au-taquet/

Yvonne a été retrouvée

Fin août, les recherches pour trouver Yvonne, la vache qui a fui l’abattoir, avaient été arrêtées : malgré les intenses recherches, elle était introuvable, et qui plus est c’est toute la forêt qui était perturbée par tous les gens la traversant.

Yvonne devrait revenir d’elle-même, ce serait le plus simple, et justement, le 1er septembre on l’a retrouvé en train de brouter avec d’autres vaches. Et hier, les membres du sanctuaire « Gut Aiderbichl » ont réussi à la « capturer. »

La « capture » a été difficile, malgré les produits pour l’endormir, elle était seulement groggy, et la mettre dans le camion de transport a été difficile.

C’est donc la fin de l’histoire, ou plutôt le début puisque désormais Yvonne sera dans un sanctuaire (dont nous reparlerons), sa vie étant sauvée.

Et il reste une véritable mobilisation en sa faveur : l’Etat a dû annuler l’ordre de la tuer, et le journal ultra-populiste « Bild Zeitung » a même promis 10 000 euros de récompense à qui permettrait de la retrouver saine et sauve.

Il y a également de multiples chansons qui témoignent de cet engouement populaire, comme celle-là (« Hey Yvonne, toi la vache sauvage, tu vis dans la forêt et tu veux ta paix »), ou bien encore celle-là  (« Hou hou je suis une vache et j’ai un coeur comme toi, Je m’appelle Yvonne et si je veux je m’enfuis, je ne suis pas une vache à massacrer et ne me laisserai pas transformer en saucisson, plutôt être libre dans la forêt quitte à avoir faim »).

Ou encore celle-ci, cette dernière chanson est d’ailleurs directement engagée en faveur des animaux, voici par exemple des images qu’on trouve dans la vidéo.

Sur la seconde image, le fond est le drapeau de la Bavière, car la vache autrichienne indique le chemin de la libération aux animaux opprimés de Bavière!

Le chanteur de cette chanson a d’ailleurs réalisé une « interview » d’Yvonne, humoristique mais également en faveur des animaux.

Nous reparlerons bien entendu d’Yvonne lorsqu’elle sera installée dans le sanctuaire!

Le « divertissement de Versailles » de 1674

Il y a le jardin pour se sentir bien, en phase avec la nature et pour donner libre cours à ses réflexions, et il y a le jardin comme ornement.

Voici un exemple illustrant le principe, avec le « divertissement de Versailles. » Il s’agit d’une fête qui s’est tenue l’été 1674, suite à la conquête de la Bourgogne par Louis XIV.

Voici le programme (tiré du livre « Le grand théâtre du monde » de Richard Alewin). La retranscription est clairement fascinée et sans sens critique. Mais de notre point de vue, pas difficile de voir comment la nature se voit réduite à un ornement, à une démonstration de force.

Par nature il faut entendre ici d’ailleurs non seulement le jardin, mais également les animaux avec la « ménagerie » : les zoos naissent à cette époque comme symbole de la richesse et de l’influence internationale des royautés et des empires.

On notera d’ailleurs bien sûr le symbole du dragon et de Neptune tiré par des chevaux marins : la nature « sert » l’humanité, ou plus exactement un absolutisme au faîte de sa puissance.

« Le soir du premier jour, après une collation dans le Bosquet du Marais, sous le ciel étoilé de la cour de Marbre toute décorée de fleurs et de petits orangers, on eut le plaisir de voir l’Alceste, dont Quinault a écrit le texte et Lully la musique, avec les ballets de Benserade.

Après cela, c’est le souper de médianoche au château, puis bal jusqu’à l’aube.

Le jour suivant se monte dans le jardin du Trianon un Salon de Verdure, petite architecture octogonale toute de feuilles, avec une grande ouverture dans le toit et une vue grandiose sur l’allée.

On y joue l’Églogue de Versailles, un intermède de Lully et de Quinault. Ensuite de cela, il y a souper dans une île flottante sur le Grand Canal, à l’abri d’une barrière de vingt-trois jets d’eau.

On a dîné à la lumière des torches, que l’éclat de l’argenterie multipliait par milliers, et au son du jaillissement et de l’effondrement de l’eau.

Le troisième soir, la collation à la Ménagerie est suivie d’une promenade en bateau sur le Grand Canal avec lumières et musique.

Le troisième soir, la collation à la Ménagerie est suivie d’une promenade en bateau sur le Grand Canal avec lumières et musique.

Après quoi l’on donne le Malade imaginaire de Molière, dans le cadre grotesque des grottes.

Le quatrième soir, la collation fut prise au théâtre d’eau. Sur les trois marches qui en bordent le rond avaient été disposés 160 arbres fruitiers, 120 corbeilles de pâtisseries et de confitures, 400 coupes de glace et 1000 carafes de liqueurs.

Les jets d’eau fusaient de partout.

A un autre endroit du parc, un théâtre avait été dressé. On y a joué, chanté, dansé : Les Fêtes d’Amour et de Bacchus.

Après cela, promenade à travers le parc à la lueur des torches, avec des feux d’artifices sur le Grand Canal, et pour finir une Médianoche dans la cour de Marbre.

La table était un émerveillement de mets, de fleurs et de pierres.

Le cinquième jour, l’Iphigénie de Racine donnée à l’Orangerie, fut suivie d’une illumination magique du Grand Canal. L’auteur en était Le Brun, le peintre de la cour. Du milieu de l’eau se dressait, porté par des griffes d’or, un obélisque de lumière à la pointe duquel rayonnait un soleil.

A son pied, un dragon battait majestueusement des ailes. On voyait d’humbles prisonniers et le roi triomphant.

Soudain, on entend 1500 explosions. Les rives du canal, les marches de la cascade sont illuminées, le dragon crache des flots de feu, des fumées bleues et rouges fusant de la gueule, des yeux et des narines, la surface de l’eau est parcourue d’éclairs et pour finir, 5000 fusées montent d’un seul coup dans la nuit, faisant sur le canal un dôme de lumière avant de retomber sur terre en une pluie d’étoiles.

La dernière nuit – l’une des plus noires et les plus calmes de l’été -, vers une heure, le parc tout entier fut illuminé : la terrasse, les balustrades, les bassins, le canal furent entourés de colliers de perles lumineuses, les fontaines jetèrent de mystérieux éclats, le canal ressembla à un étrange miroir de cristal.

A son extrémité, on vit s’illuminer la façade d’un palais magique. Toute la cour monta sur des gondoles.

Neptune arriva, tiré par quatre chevaux marins, se dirigeant sur l’eau vers les convives.

Le palais était couronné de personnages. Lorsque la musique approcha, ils se mirent à chanter délicieusement sous le ciel bas et les lourdes vapeurs de la nuit de juillet.

Ainsi se termine la dernière des grandes fêtes de Versailles. »

Non, on ne peut pas « adopter » en animalerie !

Sur certains forums consacrés aux animaux, il n’est pas rare de lire «…j’ai acheté [un rongeur, par exemple] à l’animalerie. Oui, je sais c’est pas bien…».

Un « oui je sais c’est pas bien » comme pour se dédouaner de l’énorme bêtise faite bien consciencieusement.

Il est très fréquent de lire aussi que des personnes ont «ADOPTÉ » en animalerie. Rappelons tout de même que dans le commerce, on VEND des OBJETS contre une somme d’argent. Rappelons qu’un animal est un ÊTRE VIVANT et qu’une vie ne devrait pas s’acheter en MAGASIN. Les animaux ne devraient pas être des marchandises avec un prix défini, qu’on peut se procurer comme bon nous semble, à l’instant T choisi, sur un coup de tête éventuel.

Il y a des refuges dans toutes les villes (si il n’y a pas de refuges au plus prêt, les co-voiturages existent). Ces refuges sont saturés. Les forums animaliers recensent chaque jour plusieurs nouvelles annonces d’adoption.

Chaque jour ce sont des dizaines et des dizaines d’animaux en attente d’adoption que décrivent les annonces. Consulter ces annonces tous les jours est un cauchemar tellement il y a des animaux à adopter.

Partout. Tout le temps. Et toujours plus.

Parmi les causes, citons les déménagements, les problèmes de santé plus ou moins graves dont les allergies plus ou moins subites aux poils/à l’urine d’un animal, l’arrivée d’un bébé, les ruptures familiales, les pertes d’emploi, vouloir faire une « portée » à sa femelle chatte etc etc.

Les raisons de se débarrasser de son animal sont tristement nombreuses. Et quand on est passionné par tel animal et qu’on participe à un forum dédié à l’animal en question, on voit quotidiennement ces annonces d’abandon.

Malgré toutes ces vies à sauver et à aider à placer dans de bonnes familles, les discours de ce genre : « Ouai, j’ai beau savoir que prendre des rats dans ce genre de situation c’est pas du sauvetage, je sais pas si je résisterais… Parceque pour eux, ça fait une différence, même si des salopards s’engraisse derrière tout ça, ce qu’il ne faut pas cautionner, j’en ai bien pris conscience… Devant ces petites vies, je raisonne plus trop » sont encore beaucoup trop nombreux !

Outre le fait qu’il faut refuser l’animal-marchandise, derrière un animal ACHETÉ en animalerie, ce sont 10 autres qui arriveront derrière pour le remplacer. A la fin de l’article, nous mettons quelques images d’une exploitation de rongeurs qui « fournit » les animaleries.

Vendre des animaux est un business, et en animalerie, on n’ADOPTE PAS, on ne fait encore moins de « SAUVETAGE » mais on ACHÈTE et on PARTICIPE à ce commerce d’êtres vivants.

Car oui, aussi fou que ça paraisse, lire que des personnes ont fait un « SAUVETAGE » dans une animalerie en ACHETANT un animal n’est pas rare.

Parmi les raisons invoquées, pour le cas des rongeurs, il y a le fait de savoir qu’ils termineront dans le ventre d’un serpent, car invendus.

Par ailleurs, les conditions de vie déplorables des animaleries (mâles et femelles non séparés, et donc des femelles achetées enceintes et donc encore des animaux en plus à placer), litière non adaptée rendant les animaux malades, animaux issus de trafics de pays étrangers, aucun épanouissement ni jeu, pas d’abri pour s’isoler/se cacher, animaux très malades et jamais manipulés…) poussent les personnes les plus sensibles à acheter ces animaux afin de les sauver de cet enfer.

Et au premier abord, le raisonnement de ces personnes est juste et normal, mais il faut savoir ce qu’il se cache derrière et assumer que ce n’est ni une adoption, ni un sauvetage. Même si la volonté de vouloir sauver cet animal était sincère, les conséquences de cet achat seront terribles pour les futurs animaux mis en vente.

De ce fait, ce cercle infernal ne peut jamais s’arrêter car, en effet c’est le principe de l’offre et de la demande : si il n’y a plus d’achats d’animaux, ils ne se retrouveront plus en vente dans les commerces.

Il faut que les commerces ferment, il faut que les sauvetages se généralisent!

Le but des sauvetages est de sauver des vies et d’offrir un foyer chaleureux aux êtres qui ont souffert.

Ils se font généralement grâce à la participation de particuliers, qui sauvent les animaux de l’enfer dans lequel ils vivent afin de leur offrir une meilleure vie.

Le seul et unique but des animaleries est par contre le commerce. Faire de l’argent uniquement.

Il est temps d’avoir une nouvelle mentalité, de créer une culture végane ouverte aux animaux. Une culture qui mette en avant et vante l’adoption d’animaux, une culture qui refuse que les animaux soient victimes du système actuel où toue vie est marchandise et toute vie s’achète!

Le film « 28 jours plus tard »

28 jours plus tard, film sorti en 2002, a eu malheureusement un très grand succès. Malheureusement, parce que ce film est opposé à la libération animale de bout en bout. Un véritable cauchemar !

Voici comment commence ce film, réalisé par Danny Boyle (Trainspotting, La plage, Slumdog Millionnaire, 127 heures…).

Une équipe de l’ALF arrive, masquée, dans un laboratoire universitaire. Ils pénètrent illégalement, enlèvent leurs cagoules (pourquoi? mystère!), se lamentent devant les chimpanzés enfermés et prennent des photographies.

Puis, « l’envie » leur prend de libérer les grands singes. « L’envie », car ces prétendus activistes n’ont aucun équipement ! Ils débarquent les mains dans les poches et se « lamentent » de manière caricaturale.

Puis un jeune scientifique se pointe, et est bloqué par les activistes. Le jeune scientifique les supplie de ne pas libérer les animaux : ils ont été infectés par un virus, « la fureur » ! Un contact avec la salive et le sang suffit à être contaminéE !

Les activistes demandent de quel virus il s’agit, et le jeune scientifique leur répond : « on ne peut pas connaître ce qu’on a pas étudié » – sous-entendu, la vivisection est nécessaire…

Forcément, les activistes « idéalistes » s’énervent « stupidement »! La jeune femme montrée comme « sensible » et « idiote » ouvre la cage, et est sauvagement attaquée par un grand singe !

Les activistes tabassent l’animal, avec une extrême brutalité (sous-entendu, ils sont débordés et finalement n’aiment pas les animaux).

Mais trop tard : tout le pays va être contaminé, toute la population anglaise va se transformer en zombies à cause de la « sensiblerie » de l’ALF !

Cela sous l’oeil des chimpanzés qui s’excitent dans leurs cages, dans une ambiance sordide de film d’horreur jouant sur les pires sentiments humains!

Après donc Trainspotting, qui exprime une fascination morbide pour les drogues, Danny Boyle signe ici un chef d’oeuvre de propagande… dans un film mauvais, mal filmé, caricatural, au scénario ne tenant pas debout etc.

Mais le contenu même est totalement opposé au véganisme. En effet, au début du film on voit un des chimpanzés attaché devant une série d’écrans, diffusant des scènes d’ultra-violences entre humains.

En fait, il s’agit de violences sociales (émeutes, massacres, etc.) mais c’est présenté comme de la « sauvagerie. » Et c’est là le thème du film.

Lorsque des soldats tuent des zombies, le chef affirme que ce n’est pas affreux, c’est juste l’histoire de l’humanité : des humains tuent des humains.

Ces mêmes soldats devant protéger les trois principaux protagonistes, un homme, ainsi qu’une femme et une jeune fille, décideront finalement de violer collectivement ces dernières…

Bref, on ne peut compter sur personne, c’est la guerre de chacun contre chacun, pas le temps pour la compassion, etc. On est toujours seul, comme le héros seul dans Londres au début du film…

Cela d’autant plus que n’importe qui peut être contaminé à tout moment, et qu’il faudra tuer cette personne le plus vite possible, même si c’est une relation amoureuse, unE amiE, unE parentE…

Au pire, on peut se serrer les coudes dans des relations hasardeuses et un peu foireuses, mais « utiles ». L’héroïne du film est d’ailleurs une caricature de femme « macho », même si la fin du film a été changée: la survie de deux femmes seules ayant été considérée comme pas crédible, il fallait qu’un homme soit là…

Cette horreur, interdite au moins de 16 ans et pourtant succès commercial (ayant remporté de nombreux prix), a même eu une suite et en aura une troisième sous peu…

Interview d’Earth Crisis

Voici la traduction d’une interview de Karl Buechner, chanteur d’Earth Crisis, faite il y a peu par l’une des principales revues allemandes consacrées au hardcore, metal, etc. (Fuze magazine), à l’occasion de la sortie du nouvel album.

Les thèmes du nouvel album sont la justice par soi-même et l’auto-défense, une idée dont est convaincue Earth Crisis depuis longtemps. La chanson « Firestorm » avait déjà à ce sujet provoqué de chaudes discussions dans les années 1990.

Nous n’avons jamais en tant que groupe dit quelque chose afin de provoquer une controverse. Des chansons comme « Firestorm » ou « Ultramilitance » racontent de véritables luttes, que ce soit le Front de Libération Animale ou bien l’auto-défense face aux dealers.

Dans les médias, il n’est pas parlé de cela, ou bien de manière faussée.

Tout le monde connaît aujourd’hui des serial killers comme John Wayne Gacy ou Jeffrey Dahmer. Avec les médias, leurs crimes sont connus, voire populaire.

Nous trouvons étrange qu’il n’y ait par contre quasiment pas de compte-rendu sur l’auto-défense et des gens qui se défendent eux, et défendent des autres, par tous les moyens. Des gens comme Bernhard Goetz ou Peter Young.

Nous avons donc effectué des recherches et sommes tombés sur des exemples, ou encore des groupes, qui ont tenté de se protéger, eux et leurs communautés, face aux cartels de la drogue.

On pourrait parler de soulèvements populaires contre le trafic de drogue, comme celui contre le cartel de Medellin.

Ou bien encore ce qu’a réalisé dans les années 60 et 70 le Black Panther Party for Self-Defense… Nous considérons ces gens comme des héros.

Justement, dans le cas de Bernhard Goetz, il y a des opinions divergentes. On lui a reproché son racisme, et a priori il a clairement sur-réagi.

Il y a toujours deux aspects. A mes yeux, son action dans une telle situation menaçante en fait une héros. Il n’est pas une figure surhumaine de cartoon comme le Punisseur [un personnage de BD].

On doit penser que les gens sur lesquels il a tiré voulait le tuer afin de se procurer l’argent qu’il avait sur lui. Ils avaient déjà été condamnés auparavant, ont survécu aux tirs, et ont de nouveau été arrêté par la suite, pour des affaires de drogues, des attaques et des viols.

Il s’agissait de personnes avec une véritable carrière de criminels, agissant violemment contre des personnes innocentes.

Est-ce que le fait de s’armer et de faire soi-même justice est justifié, et dans des époques troublées sur le plan économique, encore plus nécessaire?

Je pense que la police n’est pas corrompue dans la plupart des régions des États-Unis et d’Europe de l’ouest, et qu’elle fait ce qui est en son pouvoir pour protéger les citoyens. Malheureusement, ce n’est pas partout ainsi.

Naturellement, on doit faire une différence entre les gens qui deviennent criminels afin de ne pas mourir de faim, et ceux qui tuent par appât du gain, avec les armes et le poison qu’ils diffusent.

Il y a une grande différence entre une vol en raison de la faim et la culture violente des gangs.

Dans la chanson « The eradicators » est décrit l’attaque d’un hélicoptère, comme on en connaît dans la guerre entre les USA et les cartels de la drogue en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Est-ce qu’il y a une différence morale entre les mesures officielles et la protection privée du voisinage, telle qu’elle est décrite?

Naturellement, ce qui compte plus c’est lorsque les gens mettent leur propre sécurité en jeu, afin de ne pas devenir des victimes et de protéger leur prochain.

Dans certaines situations et dans certaines parties du monde, il n’y a pas d’autres possibilités. C’est un choix individuel que de considérer qu’à tel moment, il faut prendre ses droits entre ses propres mains.

Est-ce que Earth Crisis ne se consacre pas trop aux symptômes, comme la criminalité et le trafic de drogues, alors que les causes en fait de toutes ces mauvaises choses se situent ailleurs, par exemple dans la pauvreté et les inégalités?

Le petit vendeur de drogues du coin n’est en effet que le produit de l’ordre politique et social.

Je pense absolument que cela est juste. Peut-être que la guerre contre les drogues pourraient être gagnée, s’il y avait la volonté politique.

Mais cela n’arrive pas, et nous nous consacrons à comprendre les effets fatals pour la société humaine de drogues comme le Crystal Meth ou le PCP, et à la nécessaire résistance contre cela.

C’est de cela dont parle « Neutralize the threat », de la justice.

La planète Terre semble se diriger vers des crises toujours plus grandes. La dernière chanson de l’album, « Raze », décrit justement une image sombre, avec des allusions aux catastrophes biologiques, atomiques et cosmiques. Aujourd’hui plus que jamais on parle de durabilité, est-ce que ce n’est que du bla-bla?

La plupart des gens sont fondamentalement bons! Et plus intelligents qu’on ne le pense, même si souvent ils n’agissent que pour leurs propres intérêts.

Je ne m’attends pas à une fin catastrophique. Nous nous situons dans une période de transition.

Il y a beaucoup de mouvement autour de thèmes comme les droits des travailleurs, le rapport aux animaux ou les énergies alternatives. Absolument personne ne veut vivre dans un monde détruit.

Les gens sont inventifs, et déjà beaucoup de choses ont changé – rien que la popularité grandissante de l’alimentation végane et végétarienne!

Il est vrai que les monopoles disposent encore de l’argent pour créer des opinions, mais les gens commencent à voir au-delà de cette propagande. En tout cas, c’est mon espoir.

Le film District 9

Le film « District 9  » sorti en 2009, aurait pu être une grande contribution à la libération animale. A LTD en effet, nous avons comme principe de considérer que les « extra-terrestres » sont surtout une projection des animaux non-humains.

Alors forcément, quand on voit en quoi a consisté la campagne de promotion de District 9…

« Soutenir les droits non-humains » et « chacun a le droit à l’égalité »: voilà qui s’annonçait plutôt pas mal. Ce film, basé sur le scénario d’un court-métrage et produit par Peter Jackson (réalisateur de la superproduction « Le seigneur des anneaux »), raconte en effet comment un engin spatial se place juste au-dessus d’une ville en Afrique du Sud: Johannesbourg.

Ces extra-terrestres, mal en point (leur vaisseau a eu un problème et ils sont en mauvaise santé), sont alors parqués dans de véritables camps, totalement mis à l’écart. Ils sont qualifiés de « crevettes » par les humains, ils sont maltraités, etc.

Une allusion bien entendu à l’Afrique du Sud (le « District 6 » est un quartier blanc du Cap né en 1966 de l’expulsion massive de la population noire). Et là on pouvait espérer une véritable remise en cause des pratiques humaines avec les autres espèces… Comme ces images de promotion pouvaient le faire espérer!

Il y avait même un site – MNUSpreadsLies.com (La MNU répand des mensonges) qui se présentait comme un site défendant les droits des extra-terrestres…

Sauf que, finalement pas du tout. Il y a bien une scène où l’on comprend que cette MNU, qui est un gros trust (« Multi-National United »), pratique la vivisection et traite les extra-terrestres comme aujourd’hui l’humanité traite les animaux.

Mais à part cela, il n’y a rien: le film est un simple thriller de science-fiction avec des extra-terrestres… Il est à la limite de l’excellent sur le plan du contenu, et se retourne en son contraire et devient un simple film d’action, où cela tire partout, avec des effets spéciaux, etc.

Le scénario est très simple (le film commence comme une sorte de reportage). On a un employé qui fait office « d’idiot du village » et doit organiser l’expulsion des extra-terrestres du District 9 pour les amener au District 10. Il doit leur faire signer un papier, tout en étant lourdement protégé par l’armée…

Le film montre alors ses limites: contrairement à sa promotion, on voit des extra-terrestres brutaux, tuant des animaux, faisant de la contre-bande, etc. Même si on comprend qu’ils font cela pour survivre, ils n’en sont pas moins très peu sympathiques…

Le film montre tout le monde comme « méchant »: l’armée, les extra-terrestres, les contrebandiers noirs, la population noire locale, etc.

Pas de chance en tout cas donc pour notre héros (le seul s’avérant sympathique avec un extra-terrestre).

Car il se fait contaminer et devient lui-même une de ces « crevettes » qu’il haïssait tant. Il est obligé alors de combattre la MNU aux côtés d’un extra-terrestre et de son fils, de remettre en cause son égoïsme et de défendre la cause des « crevettes », etc. Il se réfugie dans leur camp, combat à leurs côtés les militaires, tout cela afin de permettre à l’extra-terrestre de repartir chez lui et de revenir plus tard pour le retransformer en humain.

Le film aurait pu être une véritable ode au respect, à la compréhension inter-espèces… c’est un échec. Cependant, qu’un tel film existe montre les énormes questions qui existent en arrière-plan dans la société…

Welfarisme, abolitionnisme, anti-spécisme, libération animale

Quand on a décidé d’assumer le véganisme, on doit choisir sa philosophie, sa sensibilité, car dans le véganisme il existe plusieurs courants, dont voici des définitions.

Ces définitions, nous les donnons ici à notre manière, mais c’est en ce sens que ces termes sont employés, partout dans le monde… même si en France, c’est bien entendu le grand n’importe quoi sur ce plan.

Ces définitions sont au nombre de quatre:

  • le « welfarisme »

  • l’abolitionnisme

  • l’anti-spécisme

  • la libération animale

Quatre définitions, pour des termes exprimant des sensibilités très différentes, voire antagoniques.

Le « welfarisme »

Le terme de « welfare » est le même que dans l’expression anglaise de « welfare state », « l’État – providence. » Il désigne donc le « bien-être » des animaux, ou si l’on veut, les droits des animaux.

Les « welfaristes » sont pour des réformes. Pour eux, la moindre petite réforme en faveur de la situation des animaux – ne serait-ce que des cages plus grandes – est un pas en avant. C’est par la multiplication des réformes que la situation des animaux ira vers une condition « idéale. »

Les +

Permet la multiplication des revendications

Permet d’avoir tout de suite une base plus grande, sans mettre la pression

Peut revendiquer des succès en quelques domaines

Les –

Illusions complètes sur la nature de l’État et sur une économie fondée sur le profit

Effacement de la distinction entre végétarisme, végétalisme et véganisme

Invention du concept élitiste de « végéphobie » pour justifier des limites sociales aux réformes

L’abolitionnisme

Les abolitionnistes ne sont pas d’accord avec les welfaristes, car à leurs yeux, l’oppression des animaux est du même type que l’esclavage. La seule revendication possible est donc l’abolition, car l’esclavage est inacceptable, à quelques degrés que ce soit.

Les abolitionnistes sont donc d’accord avec les welfaristes pour dire que nous vivons dans un Etat de droit, mais ils pensent que les réformes n’ont aucun sens par rapport au caractère esclavagiste du rapport qu’ont les humains avec les animaux.

Les +

Pas d’illusions sur la signification des réformes sur la base de la société

Mise en avant de valeurs morales et recherche d’une « nouvelle éthique »

Affirmation permanente du véganisme

Les –

Absence de perspective concrète à court et moyen termes

Focalisation sur le principal théoricien abolitionniste, l’américain Francione

Illusion sur le caractère démocratique de l’économie

L’anti-spécisme

Le terme d’anti-spécisme désigne en France les personnes s’opposant au « spécisme », désginant l’oppression des espèces non humaines. Cela a comme origine une définition des « Cahiers anti-spécistes », et cela a comme conséquence que n’importe qui, même une personne welfariste, pourrait se dire anti-spéciste.

Mais le terme « anti-spéciste » désigne en réalité bien autre chose. Le terme d’anti-spéciste provient d’Allemagne, où il est associé au mot « action »: de même manière qu’il y a l’action antifasciste comme union des antifasciste, il y a l’action anti-spéciste qui regroupe ceux et celles refusant le spécisme.

L’action antifasciste a comme symbole un drapeau noir et un drapeau rouge (union des anarchistes et des communistes contre les fascistes) et l’action anti-spéciste a comme symbole un drapeau noir et un drapeau vert.

Les anti-spécistes sont en effet uniquement anarchistes, le vert représentant le combat anti-spéciste (les « antispés » ne sont que modérément écologistes),

Les +

Constitution d’une véritable scène avec une vraie culture

Grande radicalité et capacité de propagande

Aucune illusion sur la nature de l’Etat ou de l’économie

Les –

Sectarisme « anti-social »

Pas d’esprit d’ouverture à la Nature, aux animaux

Pas de stratégie sur le long terme

La libération animale

La libération animale rejette tant le welfarisme que l’abolitionnisme, au nom du rejet de l’existence des classes sociales: attendre des réformes est illusoire, attendre une « révolution » pro animaux de la part de l’État ou du capitalisme est tout aussi illusoire.

Il s’agit donc d’une sensibilité proche de l’antispécisme (le logo du Front de Libération Animale – ou des animaux – est d’ailleurs un « A » cerclé, symbole de l’anarchisme). Les deux tendances refusent d’ailleurs de se dissocier de l’ALF, au minimum.

Cependant, la libération animale ne se focalise pas sur la dénonciation de l’État comme le fait l’anti-spécisme. Elle revendique une culture positive, ouverte aux animaux et est depuis quelques années quasi systématiquement associée à la libération de la Terre. Les démarches au sein de la libération animale sont beaucoup plus diverses que dans l’antispécisme (uniquement pratiques, uniquement théoriques, ou bien encore culturelles notamment avec la musique, etc.).

Voilà donc pour les définitions principales.

De fait, aujourd’hui, la quasi totalité des associations dans le mouvement pour les animaux suivent des principes « welfaristes », exigent des réformes, des « droits » pour les animaux. Ces associations sont « apolitiques » en théorie, mais en fait largement ouvertes au pessimisme, à la misanthropie et au racisme d’extrême-droite.

L’abolitionnisme dispose en France d’une structure qui relaie les positions de Francione (vegan.fr).

L’anti-spécisme n’existe plus de manière organisée, alors qu’il y a quelques années encore s’y rattachait une structure importante: les « Furieuses Carottes » (qui seront dénoncées comme « criminelles » notamment par le journal Le Monde).

La libération animale est quant à elle portée par LTD, par une partie significative de la scène historique anarcho-punk, par toute tradition dans les squatts.

Enfin, pour être juste, il faudrait rajouter à ces quatre sensibilités le « vegan business. » Organisé autour du « Paris Vegan Day », le principe est de faire du business avec le véganisme (recettes, alimentation, etc.) en considérant que cela fait avancer la cause.

Mais cela ne sert à rien d’en parler, car un tel phénomène ne saurait durer. La France est le bastion le plus puissant de l’anti-véganisme, et être vegan restera un antagonisme complet jusqu’à ce que les choses changent de fond en comble.

Un capitalisme vegan ne pourra jamais prendre comme il prend de manière significative en Angleterre, aux USA, en Allemagne ou en Autriche (pays où l’opinion publique était déjà à la base et est encore extrêmement sensibilisée à la question animale).

Le welfarisme ne réussira à rien exactement pour mes mêmes raisons: la seule chose que le welfarisme obtiendra, c’est d’accompagner les décisions de l’Union Européenne. Mais jamais elle ne touchera le coeur de la société française…

Car pour cela, il faut une révolution dans notre rapport avec la Nature, mettre un terme à la logique à la Descartes, pour qui les animaux sont des machines et la nature quelque chose de mauvais à dominer.

Et cette révolution ne pourra venir qu’avec les valeurs de la libération animale et de la libération de la Terre…

Le film « Cargo »

Le film Cargo, sorti en 2009, est au véganisme ce que le film « District 9 » est à l’écologie: un énorme gâchis. Cela aurait pu  être génial, d’autant plus que le scénario est très proche du formidable manga Mother Sarah.

Cargo est donc un film de science-fiction suisse, filmé avec vraiment peu de moyens en comparaison (autour de 4 millions d’euros), mais il est vraiment bien fait, dû à l’abnégation du réalisateur, qui s’est battu pendant neuf ans pour mener le projet à bout.

Le scénario part d’une base vraiment intéressante: nous sommes en 2267, et la Terre a subi une catastrophe écologique totale. Les humains ont quitté la planète pour des bases spatiales. Seuls les plus chanceux ou fortunés peuvent aller sur une planète colonisée idéale, idyllique: Rhea.

On a donc une petite équipe de gens faisant des voyages intersidéraux pour transporter du matériel. On passe alors d’un film de science-fiction à une sorte de thriller. Autant le dire tout de suite: il s’agit du premier film de science-fiction suisse (allemand) et il a toutes les qualités et défauts des films allemands.

C’est très beau mais très froid, cela manque de chaleur dans le jeu des acteurs et actrices, cela traîne en longueur, etc.

C’est d’autant plus du gâchis que le potentiel était énorme dans le film: l’aspect écologiste est en effet à la base du scénario, mais il est mis de côté, caricaturé et bâclé.

On a en effet une organisation révolutionnaire qui célèbre la Terre et combat « les machines. » Dans le film, deux révolutionnaires veulent justement faire un sabotage à l’explosif, car la colonisation de Rhea a échoué: les humains sont placés dans un coma artificiel et rêvent une vide idyllique.

Cette action est d’autant plus nécessaire que l’organisation révolutionnaire a constaté que la Nature reprend ses droits sur la Terre, et a réussi à organiser des plantations. L’objectif de détruire la domination du culte des machines n’en est que plus nécessaire.

Évidemment, l’opération réussit et les humains reçoivent un message comme quoi Rhea n’existe pas en tant que tel. Après avoir hésité, l’héroïne du film ne révèle rien à sa soeur (qui est dans le coma et « vit » virtuellement sur Rhea), mais dénonce à tout le monde la fiction anti-naturelle que représente Rhea.

Les communications entre les humains et la Rhea virtuelle sont coupées: à l’humanité d’assumer son retour sur Terre (et sous-entendu de ne pas refaire les mêmes erreurs).

Le seul problème est que tous ces aspects sont totalement bâclés, sous-exploités. Tout le film tourne autour des thèmes classiques de la science-fiction: la cryogénisation, un trust qui contrôle le monde après que les humains aient massacré la planète, un grand navire spatial avec peu de lumière et des coursives partout, etc.

On ne peut qu’être franchement déçu, car tous les ingrédients étaient là pour qu’il y ait un chef d’oeuvre. A la qualité technique et le scénario il manquait juste ce « supplément d’âme » consistant en la valorisation écologique. Ce n’est pas pour rien s’il n’y a pas d’animaux. Même s’il est vrai que le respect des plantes qui poussent est lui, au moins, présent. Un homme hésite d’ailleurs à se cacher dans le Rhea virtuel justement parce qu’il aide des plantes à pousser…

Tout comme District 9, on voit ici de formidables questions posées, mais sans qu’elles soient comprises et amenées à leur résolution…

Le WWF envoie des millions d’animaux à la mort: manif en Belgique le 16 août

Voici un communiqué de la Coalition Anti-Vivisection de Belgique: un rassemblement aura lieu le 16 août en Belgique, pour protester contre une initiative du WWF…

Sous prétexte de s’occuper de la santé, le WWF assume totalement la vivisection!

La triste vérité sur une des plus grandes associations mondiales pour la protection de la nature.

Depuis des années le World Wildlife Fund (WWF) fait pression sur les autorités aux Etats-Unis, en Europe et au Canada pour mettre sur pied un énorme programme de tests sur les produits chimiques et les pesticides.

Le but de tout ce lobbying du WWF est la mise en place de ce qui risque de devenir un des plus importants programmes de vivisection de tous les temps.

Le WWF a été la force motrice qui a mis le Parlement américain sous pression pour légaliser le criblage des produits chimiques en vue de rechercher leurs éventuels effets perturbateurs du système endocrinien.

En outre le WWF s’est fortement impliqué avec l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) dans la création du programme de grande envergure destiné à tester les produits chimiques. Comme on le voit sur le site de la EPA: « Le WWF a investi des sommes considérables dans le ‘Endocrine Disruptor Screening and Testing Advisory Committee’ de la EPA, ce qui a permis une série d’expériences pour servir de base au programme de criblage et de tests.»

Ce que le WWF et la EPA oublient de mentionner, c’est que sur les 15 plans de recherches recommandés, 10 sont des études de toxicité, qui consistent à faire mourir des animaux ! Le WWF est également occupé à mettre la pression sur les autorités en Europe pour mettre sur pied un programme de recherche du même genre basé sur des expériences sur les animaux.

Sous la pression de groupes centrés sur la protection de l’environnement, comme le WWF, la EPA veut imposer le « Endocrine Disruptor Screening Program », sans prendre le temps d’examiner convenablement les aspects pratiques et logistiques de la mise en œuvre de ce plan de recherches.

Il existe déjà de très nombreuses données sur la toxicité pour beaucoup de substances chimiques que la EPA a l’intention de tester, et même sur leurs éventuels effets perturbateurs du système endocrinien.

Beaucoup d’expériences proposées par la EPA sont superflues, mal décrites et insuffisamment validées. Même si la EPA pouvait réaliser avec succès les expériences prévues, et si elle pouvait en interpréter les résultats (ce qui d’après de nombreux scientifiques est peu probable) on ne saurait toujours pas comment ces informations pourraient être exploitées pour évaluer ou diminuer les risques pour l’homme ou pour le milieu. La question des perturbateurs endocriniens n’est qu’un des aspects d’un ensemble beaucoup plus vaste.

Le WWF a joué un rôle important dans la mise sous pression de l’Union européenne pour qu’elle adapte sa politique de gestion des produits chimiques. Ce qu’on appelle le programme REACH consiste à faire retester des dizaines de milliers de substances chimiques.

On estime entre 12 et 45 millions le nombre d’animaux qui seront utilisés pour des études de toxicité pour REACH.

Pour se défendre le WWF dit que « en l’absence d’alternatives effectives et valides, l’usage limité d’expériences sur les animaux est nécessaire pour la protection à long terme des animaux sauvages dans la nature et des humains dans le monde entier ». Envoyer à la mort des millions d’animaux, c’est ce qu’ils appellent faire un « usage limité » d’animaux d’expérience !

Le Dr Menache, conseiller scientifique de la Coalition Anti Vivisection (CAV) réagit avec indignation : « Il n’y a aucune excuse pour remettre à plus tard la mise en œuvre des méthodes de test modernes qui peuvent remplacer l’utilisation des animaux.
Une stratégie échelonnée comportant du matériel d’origine humaine et des données humaines aura toujours des résultats supérieurs à ceux provenant d’expériences obsolètes sur les animaux. C’est complètement dépassé d’utiliser un nombre énorme d’animaux pour ces études, dans le but de prédire ce qu’une substance fera dans le corps humain ou dans le milieu.
Les différences anatomiques et physiologiques entre l’homme et l’animal sont un obstacle infranchissable. Les stratégies de tests innovantes et spécifiques à l’homme sont un grand pas en avant, tant pour l’homme que pour l’animal
».

Le Dr Menache a envoyé un mail à Carter Roberts, expert du WWF. (Cliquez ici pour voir le mail).

La CAV déplore de devoir donner de la publicité à ce genre de dossiers. Notre but n’a jamais été de dénigrer d’autres organisations. Cependant nos statuts stipulent clairement que nous sommes la voix des animaux d’expérience, c’est pourquoi nous ne pouvons pas nous permettre de passer de telles informations sous silence.

La CAV proteste le 16/08/2011 de 15h à 17h chez WWF Belgique, Bd. Emile Jacqmain 90, Bruxelles!

La rancoeur de Nicolas Hulot

Nicolas Hulot est un mauvais perdant, mais à ce petit jeu là, c’est toute l’écologie qui trinque. Parce que rien n’est pire que la personnalisation. Bien sûr, des gens peuvent représenter des idées et donc alors parler de ces gens c’est parler des idées qu’ils représentent.

Mais là, on a beau chercher, on ne voit pas de contenu. Ainsi, Nicolas Hulot a accordé une interview à un magazine, « Bretons », qui est sorti hier en kiosques (mais l’interview date… du 10 juillet, soit deux jours avant la victoire d’Eva Joly (dont il se doutait néanmoins bien entendu).

Il se plaint de plein de choses, notamment de ces personnes membres d’EELV:

«conditionnés par la façon traditionnelle de faire de la politique». «Ils aiment les formules, ils aiment les ennemis désignés. Prononcez cinq fois le mot Sarkozy dans un discours: vous provoquez des orgasmes…»

Il faut dire que quand le Canard enchaîné révèle que Hulot continue d’utiliser son appareil électrique l’aidant à avoir des abdominaux, cela ne fait pas très crédible niveau chasse au gaspi…

Mais, surtout, ses plaintes sont personnelles. Il ne se plaint pas comme quoi il aurait des idées différentes, par exemple comme quoi les gens d’EELV n’en ont rien à faire des animaux ou de la Nature, comme quoi il y a urgence, etc.

Non, il exprime simplement de la rancoeur:

A quoi bon me faire la danse du ventre pendant des années pour que je vienne les rejoindre ?

C’est tout le paradoxe de leur attitude, affirme Nicolas Hulot en parlant des cadres de la formation politique.

De Jean-Vincent Placé à Dany Cohn-Bendit, en passant par Cécile Duflot et Noël Mamère, ils n’ont eu de cesse de me demander de les rejoindre.

Mamère m’a dit que j’étais le seul candidat possible. Et pourtant, il fut le premier à m’envoyer des banderilles à partir du moment où je me suis présenté.

On a ici une complainte tout ce qu’il y a de plus personnel, or dans l’ordre des choses, on devrait parler de contenu: tant Cohn-Bendit que Duflot ou Mamère représentent des points de vue différents sur l’écologie, et d’ailleurs Hulot ne se « plaint » pas du fait qu’une de ces grandes « figures » d’EELV l’ait rejoint: José Bové!

Ce qui casse tout de même la démarche de Hulot de se plaindre, car il a « joué », et il a perdu, voilà tout!

Est-ce que cela veut dire justement que Hulot va abandonner Eva Joly et EELV? Il le laisse planer:

«Si je ne leur apporte pas grand-chose, cela ne sert à rien d’insister. Il vaut mieux que je reprenne une autre forme d’engagement. »

Ce qui montre bien non seulement que toute cette « primaire de l’écologie », a été du n’importe quoi, mais qu’en plus, des gens comme Stéphane Lhomme et les « décroissants », qui ont critiqué Hulot mais jamais Joly, ont aidé à ce que « l’écologie » bobo ait un boulevard….

Alors qu’en plus on va continuer à avoir Hulot dans les pattes!

Tout cela en raison du refus d’avoir du contenu, de donner des définitions, de prétendre servir l’écologie en général, sans avoir aucun critère de vérification.

Mais quand on nie la Nature, l’existence même des animaux, comment justement ne pas vouloir de définitions? Car sinon il ne serait plus possible de masquer son opportunisme et son carriérisme derrière l’urgence qu’il y a: notre planète est train d’être assassinée!

« Manger les animaux sera une obligation légale » ?!

Quand on lit LTD, on sait à quel point nous ne supportons pas les universitaires qui émettent des théories incompréhensibles sur le véganisme.

Pour nous, ces gens sont de simples bourgeois carriéristes, qui sont végétaliens et veulent grimper les échelons universitaires, en se proposant comme intermédiaires aux institutions (et comme garantie face aux « radicaux », c’est-à-dire la libération animale).

Ces universitaires jouent à faire peur à la base du mouvement pour les animaux, afin de paraître indispensables. Une telle démarche est mensongère et anti-démocratique, comme on peut le voir l’article « Manger les animaux sera une obligation légale. »

Cet article a été mis en ligne en ce mois de juillet sur le site de l’Initiative Citoyenne pour les Droits des Végétariens et sur le site Web des Cahiers antispécistes.

Oui, on lit bien : il s’agit d’un communiqué « commun » de végétariens et d’antispécistes.

Ce qui est un scandale sur le plan moral et intellectuel, car quand on est anti-spéciste, on est contre toute exploitation. Donc quand on est anti-spéciste, on a pas les mêmes valeurs que les végétariens !

Mais nous sommes en France, pays du « à la carte. » Après tout, la Paris Vegan Day n’est-elle pas soutenue par de nombreuses associations végétariennes ?

Et le Collectif pour la Libération Animale de Montpellier (CLAM 34) n’est-il pas justement… pas du tout pour la libération animale, mais pour quelque chose entre « l’abolitionnisme » et le « welfarisme » (réformisme pour le « bien-être » des animaux) ?

Bref, on a encore là de la construction intellectuelle moralement sans principes, où les termes sont à la carte.

Mais ce n’est pas là l’aspect le plus choquant. Car l’article « Manger les animaux sera une obligation légale » est un énorme outil de propagande, une construction totale qui vise à faire peur.

L’article explique, en affirmant avoir envoyé sa plainte à l’ONU, que :

« Manger les animaux a en France le caractère d’une obligation sociale. Bientôt ce sera aussi, pour une large part de la population, une obligation légale.

En effet, la loi n°2010-874 du 27 juillet 2010 dite «loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche»[1] dispose que:

Les gestionnaires, publics et privés, des services de restauration scolaire et universitaire ainsi que des services de restauration des établissements d’accueil des enfants de moins de six ans, des établissements de santé, des établissements sociaux et médico-sociaux et des établissements pénitentiaires sont tenus de respecter des règles, déterminées par décret, relatives à la qualité nutritionnelle des repas qu’ils proposent (…).

Ce texte ne précise pas quelles seront ces règles, laissant au gouvernement le soin de les déterminer par des décrets. Ceux-ci sont actuellement (début juillet 2011) encore en préparation, mais leur parution semble imminente et devrait avoir lieu avant la rentrée. On en connaît déjà la teneur, à quelques éventuels détails près: ils reprendront les recommandations édictées en 2007 par le «Groupe d’Étude des Marchés de Restauration Collective et de Nutrition» (GEMRCN), comme l’indiquait la ministre de la santé dans sa réponse à une question du député Yves Cochet portant sur l’organisation de journées végétariennes dans les cantines scolaires[2]:

Il s’agit d’un document de 69 pages[3] approuvé officiellement le 4 mai 2007 en tant que simple recommandation. Il détaille méthodiquement les caractéristiques des repas qui doivent être servis dans l’ensemble de la restauration collective. Il ne mentionne nulle part le végétarisme[4], se contentant de rendre obligatoire la consommation de viande et de poisson.

Les règles édictées se basent principalement sur des séries de 20 repas servis. Chaque série doit comporter en particulier au moins 4 fois du poisson (§ 4.2.1.4.2), 4 fois de la viande (§ 4.2.1.4.3) et 18 fois du fromage et autres produits laitiers (§ 4.2.1.5.1, 4.2.1.5.2 et 4.2.1.5.3).

En général, chaque repas doit comporter un «plat protidique», ce qui signifie une source de protéines animales, et plus précisément de la viande, du poisson ou des œufs[5].

Il n’est pas prévu de dérogation, sauf dans le cas d’un Plan d’Accueil Individualisé (PAI), réservé aux cas médicaux (allergies, diabète…).

Il sera ainsi possible, comme l’indiquait la ministre de la santé dans la citation ci-dessus, d’organiser occasionnellement dans une cantine des repas végétariens – avec œufs et laitages obligatoires – mais il sera impossible pour les personnes y mangeant régulièrement d’être végétariennes, c’est-à-dire de l’être tous les jours. Quant à être végétalien, ce ne sera pas possible ne serait-ce que le temps d’un seul repas. Une cantine qui accepterait un enfant végétarien sans l’obliger à manger la viande serait dans l’illégalité et risquerait des sanctions.

L’obligation carnée pour une large part de la population

Le végétarisme et le végétalisme restent possibles en France pour qui est adulte, jeune, en bonne santé, économiquement indépendant, seul ou en couple avec une autre personne de mêmes convictions, mais sans enfants.

Le végétarisme et le végétalisme restent donc possibles pour une population limitée, pendant une période limitée de la vie. Par contre, les enfants scolarisés et qui n’ont matériellement d’autre solution que de manger à la cantine ne peuvent pas être végétariens, quelles que soient leurs convictions et sentiments à propos de la consommation des animaux. Il en va de même pour les personnes âgées en hospice, pour les personnes incarcérées, pour les personnes hospitalisées…

Certaines formes de restauration collective, comme la restauration d’entreprise ou les repas distribués aux démunis, semblent échapper à la loi, mais il est à craindre que de fait, elles s’aligneront. »

Ce qui est dit ici est faux, et représente la pensée typique d’universitaires libéraux en panique devant le « totalitarisme. » On est en plein fantasme.

En effet, prenons les adultes, qui seront donc dans un cadre universitaire, ou bien dans des établissements sociaux et médico-sociaux. La police sera-t-elle avec un pistolet pour forcer les adultes à manger de la viande ? Bien sûr que non !

Qui plus est, ces établissements ou les restaurants universitaires ne proposent pas de menus végétariens ou végétaliens. Il faut déjà bricoler, la loi ne fait qu’établir quelque chose qui existe déjà.

Pareil en prison. Dans les établissements pénitentiaires, c’est la même situation, ou plutôt c’était… Car justement la loi vient de changer… mais pas du tout pour les raisons évoquées par l’article. Ni dans le sens négatif tel que cela est expliqué.

L’article fantasme sur la toute-puissance de l’industrie de la viande, conformément à l’idéologie anti-spéciste des Cahiers anti-spécistes (« anti-spécisme » réformiste et intellectuel unique au monde par ailleurs, le terme désignant la frange radicale anarchiste).

Or, déjà l’industrie de la viande n’est pas toute puissante. L’article propose un schéma machiavélique organisé autour du Programme National Nutrition Santé (PNNS), qui relève du fantasme.

 

Pourquoi ? Parce que si les gens ne veulent pas, eh bien tous ces prétendus schémas « machiavéliques » s’effondrent. Il faut vraiment être universitaire pour prendre les gens pour des idiots qui font ce qu’on leur dit de faire.

Bien entendu, l’industrie de la viande fait de la propagande. Mais elle n’est pas toute puissante.  Et surtout parce que ce qui est mis en place ne dépend pas de l’industrie de la viande, mais… d’une circulaire sur la laïcité.

Les décrets dépendent d’une circulaire, elle-même coupée en deux, dont le contenu a été révélé début juillet par Le Figaro.

» DOCUMENT (pdf) – La circulaire sur la laïcité dans les cantines scolaires

» DOCUMENT (pdf) – La circulaire sur la laïcité à l’hôpital

Voici donc ce qu’on peut y lire sur les établissements pénitentiaires :

« En pratique, s’il est parfois délicat pour les établissements pénitentiaires d’offrir une grande diversité alimentaire, l’administration s’efforce néanmoins de proposer un choix entre plusieurs régimes alimentaires permettant de facto une prise en compte des croyances religieuses.

Cela passe également par des aménagements horaires en organisant, par exemple, la distribution d’un repas plus substantiel en fin de journée en période de jeûne.

Pour le reste, les détenus souhaitant se conformer à un régime alimentaire particulièrement contraignant ont la possibilité de le faire en effectuant des achats auprès de la « cantine », ou encore en se coordonnant avec l’aumônier de leur culte sous réserve des autorisations délivrées à ces derniers et des dispositions relatives à la sécurité et au bon ordre des établissements pénitentiaires.  »

Ce qui veut dire qu’on pourra passer en commande en prison, ce qui s’appelle « cantiner », des produits alimentaires que la prison ne propose pas.

Le prix de ces produits est normalement du racket, et on peut se douter également de la non-connaissance des produits végétaliens par les organismes des prisons. Néanmoins, comme on le voit, on ne sera pas obligé de manger de la viande en prison…

Et désormais on pourra même acheter des produits végétaliens. C’est le contraire de ce que dit l’article.

Et dans les hôpitaux ?

La situation ne change pas. Dans les menus végétariens, il est souvent déjà amené du poisson ! Et de toutes manières nous sommes vegans : aucune alimentation fournie par la cantine de l’hôpital n’est possible.

Seule exception : négocier avec la nutritionniste de l’hôpital, mais cela est très difficile et donc on ne peut compter que sur ses amiEs pour se ravitailler.

La situation ne change pas, voici ce que dit la circulaire :

« Certains hôpitaux ont cherché à tenir compte des interdits alimentaires découlant de certaines convictions religieuses. Là où de tels aménagements se sont révélés impossibles, des cantines parallèles ont pu se développer, parfois au mépris des règles sanitaires.

Pourtant, le respect des convictions religieuses et le droit de les exprimer doivent se concilier avec les nécessités relatives à l’hygiène, particulièrement importantes dans le service public hospitalier.

Tout comme dans les établissements pénitentiaires, les patients disposent de la possibilité de se procurer des repas respectant leurs prescriptions alimentaires auprès des cafétérias, ou en se coordonnant avec l’aumônier de leur culte.  »

Pour les vegans, ni aumônier, ni cafétéria ne sont possibles. La situation ne change pas, et donc ne nécessite pas une « plainte » à l’ONU tout à fait symbolique et même grand guignolesque.

Elle nécessite par contre un fort mouvement pour la libération animale.

Si une personne végane à l’hôpital ne peut recevoir de la nourriture végétalienne de l’extérieur parce que l’administration rechignerait pour une raison ou une autre, on y va à trente, on occupe et l’affaire est réglée.

Car tout est affaire de rapport de force.

Et le véganisme ne l’obtiendra pas en France en se vendant au végétarisme (comme avec les Cahiers anti-spécistes) ni aux entreprises et sa loi du marché (le « Paris Vegan Day », initiative totalement économique et mercantile).

Pour résumer : être vegan en France est bien plus difficile que dans de nombreux pays d’Europe.

Cela a amené d’ailleurs la première génération végane, née dans les squatts au début des années 1990, a voir beaucoup des leurs partir en Angleterre.

Mais c’est une bataille de positions et il faut savoir mener une telle guerre, en assumant ses principes. Et nous pouvons gagner, et nous allons gagner, avec de la motivation et de la discipline, et des principes stricts !

Pour finir donc, l’article « Manger les animaux sera une obligation légale » c’est du pipeau. C’est déjà une obligation, car l’exploitation animale fait partie de l’idéologie dominante, et est pratiquée par 99% des gens.

Et comme la loi n’est que le reflet du rapport de force entre la population et l’État… et que la population ne veut pas du véganisme…

Ce qu’il faut donc faire, c’est diffuser le véganisme en masse, et non pas attendre que les universitaires modifient les institutions par en haut, que les entreprises changent d’avis et permettent la naissance d’un « marché captif » pour les vegans.

Ce qu’il faut, c’est une révolution végané pour la libération de la Terre !

Des « vaches faciles à vivre® »

La production de « viande » se spécialise toujours plus, afin de satisfaire les exigences de l’exploitation animale.  Voici un exemple de cette spécialisation, avec l’ouverture d’une « station de production de semence porcine. »

Une initiative de « sélection » totalement imbriquée dans un projet d’oppression le plus complet. L’entreprise en question se vante même de faire de

la génétique bovine avec l’objectif de « créer des vaches faciles à vivre® »

L’horreur!

Nous vivons dans un pays où existent « des vaches faciles à vivre® »,  des êtres vivants avec un copyright !

Voici donc l’article parlant de l’ouverture de cette « station » :

Une station de production de semence porcine ouvre à Lanrodec

Spécialisée dans la reproduction d’animaux, bovins, équins et porcins et leader national, Amalis vient d’installer une station de deux cents verrats sur la commune. Ce site ouvrira officiellement avec l’arrivée des animaux en septembre.

Créée en 2009, la société est née de la fusion de plusieurs coopératives. L’atout économique a été souligné par le premier adjoint de la commune, Jean-Pierre Quiltu lors de l’inauguration ce matin : « L’impact de cette installation est une aubaine pour l’économie locale. » Le coût de cette installation qui emploiera une douzaine de personnes, est de 1,7 million d’euros.

Le nom de la société en question n’est pas Amalis, mais Amélis. Et l’article du journal Ouest France fait suite à une invitation à l’inauguration de l’entreprise en question. Car on est là dans le business, dans l’efficacité économique, dans le chiffre.

Et la presse soutient « naturellement » ce qui est bon pour le business…

Voici la plaquette d’invitation :

AMELIS, spécialiste de la reproduction porcine sur le grand Ouest, inaugure son 3ème centre d’insémination à LANRODEC (22 – Côtes d’Armor) le 21 JUILLET.

Ce CIA  qui bénéficie des dernières nouveautés en bio sécurité va  permettre aux éleveurs d’inséminer leurs truies avec des semences saines et exemptes de maladies contagieuses. En effet, grâce à ses 55 ans d’expertise en reproduction, dont 20 ans en production porcine, et son service Recherche et Développement international  et multi espèce, AMELIS accède aux meilleures innovations.

Le centre de LANRODEC, muni de filtres type F8 et F9 qui retiennent à l’extérieur du bâtiment les particules pouvant porter des virus et bactéries, garanti un statut sanitaire de très haut niveau aux verrats présents. Les protocoles sanitaires internes, les contrôles rigoureux et la logistique maitrisée par les équipes AMELIS apportent la sécurité indispensable aux éleveurs professionnels.

Toutes les races des organismes de sélection porcins majeurs seront hébergées dans ce CIA et, tous les modes d’insémination, sont disponibles : L’insémination classique, l’intra utérine, et le Gédis.

La production de semences débutera en NOVEMBRE 2011, pour fournir la BRETAGNE en semences de très haute qualité sanitaire, afin de maximiser la réussite des éleveurs à l’IA.

Comme on le voit, « on arrête pas le progrès. » Sauf que cela n’est pas du progrès… Mais le renforcement de l’exploitation animale!

Les 20 ans de Sonic

« Sonic the Hedgehog », c’est Sonic le hérisson, le héros d’une série de jeux de type plate-forme pour consoles de jeux. Hier, on fêtait les 20 ans de ce jeu, décliné en plein de versions différentes depuis. Surtout que son super scénario vaut carrément le coup d’oeil!

Sonic le jeune hérisson peut se rouler en boule et courir à une vitesse « supersonique » (d’où le nom). Il doit combattre le professeur Eggman (le Dr. Ivo Robotnik en anglais), un scientifique fou qui… capture des animaux et en fait des robots !

Sonic va donc détruire les robots sur sa route qui l’empêchent de libérer les animaux. Dans Sonic 2, le scénario est le même. Le professeur Eggman / Robotnik enlève de nouveau les animaux, tout en dirigeant d’une main de fer les usines, les raffineries et les villes…

Sonic est cette fois aidé d’un autre animal, un renard (appelé Miles « Tails » Prower et qui, bizarrement, a deux queues).

De manière vraiment intéressante, certains niveaux du jeu se déroulent dans des endroits très symboliques. On a ainsi la « zone de l’usine chimique » avec un liquide toxique qui submerge certains endroits, ou bien encore la « zone de l’océan de pétrole » car les raffineries du professeur Robotnik versent leur pétrole dans la mer qui devient noire !

La nature est omniprésente dans les jeux Sonic, et dans la 11ème version du jeu (sortie en 2008) on a même un Sonic et un Sonic-Garou, Gaïa contre la Gaïa sombre !

On reconnaît ici l’esprit de la culture japonaise (avec toutes ses limites mystiques comme nous l’avions constaté pour les films de Miyazaki par exemple). En tout cas, la série télévisée franco-américaine présentant le dessin animé « Sonic le rebelle », a elle zappé les animaux…

Tout cela pour dire que Sonic est un symbole bien sympathique : quelqu’un qui libère des animaux qu’un savant humain fou veut transformer en robots, c’est très parlant ! Surtout quand ce savant est dans une logique industrielle de pollution et de combat contre la nature !

25 dauphins sauvages capturés pour un hôtel de luxe

Nous avions déjà parlé d’un hôtel-casino à Las Vegas qui avait créé un ranch avec des lions, au nom de la préservation de l’espèce !

Maintenant c’est l’hôtel de luxe, et casino, Resorts World Sentosa à Singapour, qui s’octroie le droit de capturer des dauphins sauvages afin de les cloîtrer dans leur hôtel.

Encore une fois au nom de la préservation des océans et des dauphins…

On peut lire leur démarche honteusement mensongère sur la page d’accueil de leur site :

Research, public education and conservation efforts for marine life are the cornerstones of the Marine Life Park. Resorts World aims to educate and enrich the understanding and protection of the oceans, and the Marine Life Park will serve as a showcase for ocean science education, research and stewardship.

Ce qui signifie:

Recherche, éducation du public et les efforts de conservation de la vie marine sont les pierres angulaires du Parc de la Vie Marine. World Resorts vise à éduquer et à enrichir la compréhension et la protection des océans, et le Parc de la Vie Marine servira de vitrine pour les sciences de la mer d’éducation, de recherche et d’intendance.

Le monde du luxe n’échappe pas du tout à l’exploitation animale, comme en témoigne par exemple l’alimentation : foie gras, caviar d’escargots, homard. Là, le prétexte est la « science »…

Et donc, 25 dauphins ont été retiré de leur milieu naturel dans l’archipel des Salomon afin de compléter la « collection » d’animaux marins qui vont s’y entasser pour le petit plaisir de touristes fortunés.

En effet, cet aquarium sera d’une taille énorme à son ouverture en 2012, regroupant pas moins de 700 000 animaux marins prisonniers dans 55 millions de litres d’eau.

Il y a 2 ans, cet hôtel avait fait parler de lui à cause d’un projet de capture d’un requin-baleine (qui est le plus grand poisson du monde avec ses 18 mètres de long), qui a heureusement échoué grâce au diverses protestations émanant d’une pétition internationale et de groupes écologistes dont le Sea Shepherd.

Voici un site internet (en anglais) d’un groupe de militantEs de Singapour qui se bat pour ces dauphins et une pétition a été mise en place par « avaaz » qui est un « mouvement mondial en ligne qui donne aux citoyens les moyens de peser sur les décisions politiques mondiales » afin de libérer ces dauphins sauvages (la présentation de la pétition est lisible ci-dessous en citation).

Même si le principe peut être bien, il est regrettable qu’il ne soit question que de libérer uniquement les dauphins sauvages. L’aquarium comporte des raies, des poissons (100 000!!), des coraux qui eux aussi ont droit à la liberté. Et qui eux aussi ne supportent pas l’enfermement et se meurent d’ennui.

Chers amis,

Un banc de dauphins nageaient paisiblement à Samoa lorsque le filet s’est refermé sur eux par derrière — emprisonnant 25 dauphins sauvages destinés à la toute dernière attraction d’un hôtel de luxe. Ils sont en ce moment enfermés dans de petits bassins, affamés — mais nous pouvons les libérer.

Pour les dauphins sauvages, la captivité est une torture, leur puissant sonar rebondissant sur les murs et revenant sur eux — comme s’ils étaient enfermés dans une maison aux mirroirs infinis. La plupart meurt jeune de maladie provoquée par le stress, et certains vont même jusqu’à se laisser mourir.

Si le puissant complexe Resorts World Sentosa parvient à les maintenir en captivité, alors la moitié de ces dauphins décèdera durant les deux premières années — et cela légitimera la pratique, largement interdite, consistant à capturer des dauphins à l’état sauvage. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire — utilisons nos voix pour les libérer.

Resorts World a été contraint d’abandonner son projet d’exposition de requin-baleine il y a deux ans à cause du gigantesque tollé qui menaçait sa réputation. Envoyons dès maintenant un appel massif pour libérer ces créatures magnifiques et intelligentes — et pour en faire un tournant dans le combat pour la fin du commerce mondial des dauphins sauvages. Lorsque nous atteindrons 500 000 signatures, notre pétition sera remise à Resorts World et aux médias. Signez maintenant et faites suivre ce message à tous:
http://www.avaaz.org/fr/saddest_dolphins_fr/?vl

Le commerce effroyablement cruel de dauphins sauvages a été interdit dans de nombreux pays, du Royaume-Uni au Costa Rica. Le terrifiant processus de capture comprend un transfert en eaux peu profondes où jusque la moitié des dauphins se noient ou meurrent de leurs blessures avant même d’avoir été pris.

Si nous forçons Resorts World à libérer ces dauphins sauvages dès maintenant, un message fort sera ainsi envoyé aux autres complexes hôteliers, ce qui contribuera à remettre en cause toute l’industrie de la capture. Nous pouvons aussi donner une seconde vie à ces dauphins — Ric O’Barry, expert réputé des dauphins, a proposé de les réhabiliter dans leur milieu naturel.

Resorts World prétend que leur « programme de spa interactif » participera à la guérison d’enfants malades ou handicapés — mais il n’y a aucune preuve scientifique démontrant l’effet de cette technique, pour laquelle des parents désespérés payent des milliers, en quête d’un traitement imaginaire.

Ils affirment également que leurs programmes favorisent la protection des espèces — mais les campagnes de capture de dauphins sont aussi des expéditions de chasse. Les dauphins « dignes d’être exposés » sont épargnés tandis que les autres sont abattus. En commandant des dauphins capturés à l’état sauvage, Resorts World fait grimper la demande pour ces chasses barbares.

Le commerce de dauphins capturés doit prendre fin. Le monde avance doucement mais sûrement dans cette direction, et notre intervention pourrait créer un précédent important.

Resorts World a déjà cédé à la pression par le passé, et il ne pourra pas laisser son image prendre un nouveau coup. Unissons nos voix au plus vite pour libérer les dauphins les plus tristes au monde et pour remporter une bataille déterminante dans la lutte pour la libération des dauphins menacés de connaître une vie courte et malheureuse en captivité.

Signez maintenant et faites suivre ce message à vos amis et à vos proches :  http://www.avaaz.org/fr/saddest_dolphins_fr/?cl=1110826301&v=9362

Les dauphins sauvages sont incroyablement joueurs, amicaux et attentionnés, mais aussi extrêmement intelligents — des créatures absolument fascinantes.

Dans le monde que nous voulons tous, les dauphins ne sont pas chassés, enfermés ni abattus — ils sont traités avec le respect que mérite chaque vie. Aujourd’hui, en agissant pour leur liberté, nous faisons un pas, certes petit mais important, vers la réalisation de ce monde.

Avec espoir,
Ricken, Ben, Morgan, Alice, Shibayan et toute l’équipe d’Avaaz – jeudi 9 juin 2011

 

Le rond et le carré (Lame Deer)

La tentative de faire des cigarettes bios en prétextant une dimension « naturelle » et en faisant référence aux amérindiens, dont nous parlons hier, mérite vraiment qu’on s’y attarde parce qu’il s’agit vraiment d’un détournement… Et nombreux sont les détournements dès qu’on parle de la nature.

Il est ainsi un sacré comble que la société qui produit ces cigarettes mette un amérindien sur les paquets, et soutient financièrement notamment les tentatives de monter des entreprises dans la communauté amérindienne ! Comme si le business était une question les intéressant !

Voici donc ce que dit Tȟáȟča Hušté, un Lakota, connu également sous le nom de Lame Deer (« cerf boiteux » en français). Il est une figure de la culture amérindienne de la seconde moitié du 20ème siècle, de par son mouvement contre l’aliénation et pour la réappropriation de leur propre culture par les personnes amérindiennes. On peut trouver en français des textes de lui, chez différents éditeurs.

Lame Deer vient d’une réserve du Dakota du Sud. Les personnes qui apprécient la culture amérindienne et ses combats connaissent peut-être déjà cette réserve notamment avec le film très bien et très militant qu’est « Cœur de tonnerre » (Thunderheart) de Michael Apted (nous en reparlerons), de 1991.

Le site Vivre dans une réserve indienne propose un compte-rendu de la situation dans deux réserves, dont une justement dans le Dakota du Sud; un ouvrage, rêveurs de tonnerre, est justement consacré aux Sioux Lakotas du sud du Dakota.

Naturellement, malgré la beauté et la force des propos reproduits plus bas, il y a une dimension mystique qui ne fait pas avancer les choses. Ce sont les limites de la critique à la destruction de la planète lorsqu’elle se fonde sur la « spiritualité. »

Il y a ici un « trip » qui n’est pas le nôtre, parce qu’il n’est pas conforme à la réalité, gommant d’ailleurs la vie des animaux pour prôner le « primitivisme » et la fuite dans la quête des esprits. Le fils de Lame Deer, John Fire Lame Deer, était d’ailleurs il y a seulement quelques jours dans les Cévennes (il existe toute une « scène » mystique).

L’expérience amérindienne est très intéressante dans son rapport avec Gaïa, mais aujourd’hui nous pouvons avoir un rapport bien plus développé que celle faite dans le passé. Encore faut-il pour cela que l’humanité assume cette vision du monde, et cela passe par la valorisation des « ronds » et non des « carrés » !

« Mais je suis indien. J’observe les choses simples, comme cette marmite. Cette eau qui bout vient des nuages de pluie. Elle symbolise le ciel.

Le feu du soleil nous réchauffe tous, humains, animaux, arbres.

La viande représente les créatures à quatre pattes, nos frères animaux qui se sont offerts pour que nous puissions vivre.

La vapeur est le souffle de vie. C’était de l’eau, et maintenant elle s’élève vers le ciel pour devenir à nouveau nuage… Ces choses sont sacrées. En regardant cette marmite pleine de bonne soupe, je n’oublie pas que Wakan Tanka prend simplement soin de moi.

Nous les Sioux, nous passons beaucoup de temps à méditer sur ces réalités ordinaires qui, dans notre esprit, se mêlent au spirituel. Nous percevons dans le monde alentour bien des symboles qui nous enseignent le sens de la vie.

Un de nos dictons dit que l’homme blanc voit si peu qu’il ne doit regarder que d’un seul oeil ! Nous sommes sensibles à des choses que vous ne remarquez pas. Vous pourriez, si vous le vouliez, mais en général vous êtes trop occupés pour cela… (…)

Cela me fait toujours marrer quand j’entends des jeunes Blancs traiter certaines personnes de « carrées », ou « rigides », en parlant des Anciens figés dans leurs positions. Ce n’est pas une question d’âge, on peut déjà avoir l’esprit et le coeur racornis à dix-huit ans.

Un Indien aurait très bien pu inventer ce qualificatif de « carré » ! Mais, selon notre façon de penser, ce qui symbolise l’Indien, c’est le cercle.

La nature veut la rondeur. Les corps des êtres humains et des animaux n’ont pas d’angles. Pour nous, le cercle représente le peuple uni, parents et amis assemblés en paix autour du feu, tandis que la pipe passe de main en main.

Le campement, dans lequel chaque tipi avait sa place, était aussi un cercle. Le tipi était un cercle dans lequel les gens s’asseyaient en rond, et toutes les familles du camp formaient ainsi des cercles à l’intérieur d’un cercle plus large, lui-même partie du grand cercle formé par les sept feux de camp de la nation sioux.

La Nation n’était qu’une fraction de l’Univers, qui est de nature circulaire et composé de la Terre qui est ronde, du Soleil qui est rond, des étoiles qui sont rondes aussi. La Lune, l’horizon, l’arc-en-ciel, des cercles dans des cercles dans des cercles, sans commencement ni fin…

C’est pour nous à la fois beau et juste, symbolique et réel, exprimant l’harmonie de la nature, de la vie.

Notre cercle est éternel et s’étend à l’infini ; c’est la vie nouvelle émergeant de la mort, c’est la victoire de la vie sur la mort.

Ce qui symbolise l’homme blanc, c’est le carré.

Sa maison est carrée, comme le sont aussi ses bureaux dans des immeubles aux multiples cloisons, séparant les gens les uns des autres.

La porte qui tient les étrangers dehors est carrée, comme le dollar, et la prison.

Carrés sont ses gadgets : des boîtes, des boîtes dans des boîtes et encore des boîtes, téléviseurs, radios, machines à laver, ordinateurs, automobiles… Tout cela est bourré d’angles et d’arêtes tranchantes.

De même le temps de l’homme blanc est plein d’aspérités, avec des rendez-vous, des pendules et des heures de pointage. Voilà ce que signifie l’angle pour moi. On devient prisonnier de toutes ces boîtes !

De plus en plus de jeunes Blancs refusent de devenir rigides et carrés et ils bougent pour s’arrondir un peu, ils rejoignent notre cercle. C’est une bonne chose! »

Quand les universitaires s’emparent de la clandestinité et de l’illégalité…

Nous avions parlé de Steven Best, un universitaire américain partisan de la libération animale. Best a une conception proche de la nôtre, car il ne fait pas d’ailleurs qu’assumer la libération animale : il assume également la libération de la Terre.

Cela l’amène à prôner une alliance de toutes les personnes que l’on peut définir comme « progressistes », afin d’obtenir la « libération totale » ; nous en parlions dans l’article Critique de Gary Francione par Steven Best (et proposition d’un abolitionnisme radical pratiquant les alliances à l’extrême-gauche).

Mais Best a une autre particularité : il prône l’utilisation de la violence dans la lutte pour la libération animale. Comme nous l’expliquions, les particularités de la loi américaine font qu’il peut assumer légalement une position ouvertement en faveur des actions illégales, comme par exemple celles de l’ALF.

Évidemment, cela peut sembler étrange, et en fait ça l’est. Nous avons déjà pointé la contradiction qu’il y a chez Best à d’un côté refuser les institutions, et de l’autre à être reconnu comme intellectuel institutionnel.

Prôner la lutte armée à l’abri d’un emploi bien rémunéré et d’une reconnaissance d’intellectuel, c’est tout de même moralement assez surprenant, pour le moins…

Il est d’ailleurs paradoxal à nos yeux (mais nullement étonnant si on y pense) de voir que Best s’est retrouvé lundi dernier à… Sciences-Po à Paris, pour débattre de la question : « Jusqu’où défendre les animaux ? »

Une telle démarche n’a littéralement aucun sens et est totalement hypocrite. Par exemple, pour obtenir des casques infrarouges où est diffusé une traduction, il y avait ce point :

Une pièce d’identité vous sera demandée sur place pour tout emprunt d’un casque, qu’il ait été réservé ou non. Merci de votre compréhension.

Cela est en contradiction complète avec une conception « clandestine », sans même parler de l’idée d’aller à une telle conférence au sein d’une institution plus que reconnue… Conférence qui ne peut rassembler par définition que des intellectuels débattant dans un jargon universitaire incompréhensible par 99% de gens, sans avoir pour autant une quelconque valeur.

Cela est totalement hypocrite, surtout quand on sait que personne en France n’a parlé de quelqu’un comme Walter Bond, sans même parler de simplement publier les communiqués de l’ALF.

N’est-il pas étrange de voir ces universitaires oublier Walter Bond, mais inviter Steven Best ? Il est tout de même très ironique et très révélateur de voir que les personnes opposées à la violence organisent un colloque sur la « violence » !

Il n’y a ici nul débat, mais carrément une tentative d’anéantir toute réflexion à ce sujet, en la faisant passer pour un débat bien au chaud dans une université, dans un langage juridique. C’est une manière de s’approprier une image « radicale » à très peu de frais.

Et cela est d’autant plus évident que par définition même, la France n’étant pas les États-Unis sur ce point, jamais d’éventuels personnes prônant la violence ne pourraient s’exprimer !

Rappelons que des personnes l’ont fait il y a quelques années, sur une base antispéciste, et ont eu systématiquement maille à partir avec la police pour leur propagande de ce genre d’actions.

La conférence avec Steven Best est donc une totale hypocrisie, et on peut bien se demander ce qu’il est allé faire dans cette galère… Sauf si on se rappelle que lui aussi est universitaire.

Et il saute aux yeux d’ailleurs ici qu’il n’y a au fond pas de muraille de Chine entre le réformisme armé prôné par Steven Best et les postures universitaires.

Dans les deux cas, il y a le mépris de la population, la croyance que les gens sont idiots, incapables de comprendre le véganisme et d’assumer à grande échelle le véganisme.

Cela est particulièrement visible quand Steven Best dit qu’il ne faut pas se soucier de si l’opinion publique apprécie ou pas la libération d’animaux dans un laboratoire ; même si l’opinion publique n’apprécie pas, cela serait justifié moralement.

Ce qu’il ne comprend pas, c’est que seule une infime minorité accepte la vivisection, celle qui est riche et qui domine ; la grande majorité des gens ne veut rien avoir à faire avec la vivisection et ses crimes, et ne critiquera certainement pas une action de libération d’animaux dans un laboratoire…

Il manque quelque chose à Steven Best et à tous les universitaires, à tous les gens pour qui le véganisme équivaut à une vision pessimiste du monde : la compréhension que la planète doit et va redevenir bleue et verte, parce que c’est le seul chemin possible et nécessaire !

Voici le texte de présentation de la conférence. Un résumé des propos de Steven Best peut être trouvé ici.

Jusqu’où défendre les animaux?

La question des « droits des animaux » connaît ces dernières années une évolution sans précédent dans les discussions entre philosophes, juristes, scientifiques et religieux. Parallèlement, ces discussions engagent également les citoyens « ordinaires », les associations et les ONG. Mais ces réflexions sont loin d’aller dans le même sens. Elles ne proposent ni les mêmes justifications, ni les mêmes fins, ni les mêmes moyens.

Le problème du fondement du mouvement pour les droits des animaux est du point de vue philosophique le plus fondamental. Est-ce l’utilité, entendue au sens d’un calcul général des plaisirs et des peines, qui permet de défendre les animaux contre les souffrances inutiles? Est-ce plutôt une théorie des droits, fondée sur la sensibilité des animaux ou sur leur subjectivité, qui, à la manière d’un atout, coupe sur les intérêts que les êtres humains pourraient avoir à leur exploitation. Ou bien faut-il accorder à certaines féministes éthiciennes du care que le langage des droits est symptomatique de modes de pensée patriarcaux et que le fondement de la défense des animaux ne peut relever que du soin, du souci et de la sollicitude ?

La réponse à la question des fondements ouvre sur la question des fins. S’agit-il de réformer certaines pratiques nuisibles au bien-être des animaux, « d’agrandir les cages », comme on l’entend dire parfois, ou d’améliorer les conditions d’abattage ? Faut-il aller plus loin et exiger l’abolition de certains usages jugés particulièrement cruels, comme l’élevage industriel ou la corrida ? Ou, plus radicalement, est-ce que respecter les animaux au sens fort n’exige pas l’abolition de leur exploitation pour la nourriture, les loisirs et la science ?

Enfin, la question de savoir jusqu’où défendre les animaux intéresse celle des moyens. L’engagement politique et institutionnel (éducation, information, manifestations, vote) est-il le seul geste démocratique envisageable ? La désobéissance civile peut-elle être légitime ? Et s’il est vrai, comme l’a suggéré le prix Nobel de Littérature Isaac Bashevis Singer, que l’exploitation des animaux a quelque chose de comparable à une domination totalitaire, certaines actions directes peuvent-elles être justifiées moralement?

Les errements de la SPA (de Paris) continuent

Cela fait maintenant un an et demi qu’un administrateur provisoire a été nommé à la SPA dite de Paris. Rappelons en effet que les SPA sont le plus souvent indépendantes les unes des autres.

Les divers scandales qui ont marqué ce que les médias appellent « la SPA » concernent en l’occurrence celle de Paris et les SPA qui lui sont rattachées.

Et justement deux députés viennent de déposer une demande parlementaire de « commission d’enquête parlementaire sur la protection des chiens et des chats. » S’il n’y a pas que la SPA (de Paris) qui est concernée, elle est concernée aussi, avec ses 58 refuges.

Encore un « scandale » en perspective ? En tout cas, il y a déjà une plainte contre… l’administrateur provisoire de la part de… l’ancienne présidente de la SPA, Caroline Lanty, qui auprès de la cour d’appel de Paris demande que celui-ci reverse à la SPA 178 000 euros d’honoraires…

Ces deux personnes ont également reçu des lettres d’insultes… alors qu’un blog a été condamné plusieurs fois pour diffamation et qu’il y a plusieurs procédures judiciaires en cours !

Et dans ce panorama, la SPA (de Paris) a eu l’année dernière un déficit de 1,4 million d’euros. Logiquement, ce n’est pas grave il ne s’agit pas de faire du profit bien entendu, sans compter que la SPA (de Paris) est riche de par les legs (environ 20 millions d’euros par an!) et donations (environ 6 millions d’euros par an!).

La SPA (de Paris) est en effet une très grosse structure : elle a 600 personnes salariées et 3000 personnes travaillant comme bénévoles, pour s’occuper de 40 000 animaux.

Sauf que 30 millions d’euros par an en gros, le tout accumulé chaque année, c’est énorme. Si l’on dit que 15 millions d’euros vont aux animaux directement, cela fait un peu moins de 400 euros par an par animal…

Quand on sait avec quels bouts de ficelle on doit se débrouiller dans des petites associations (s’occupant parfois de centaines d’animaux), on ne peut qu’être songeur !

Il y a un problème évident, et à cela s’ajoute l’intervention de l’État qui par l’intermédiaire de l’administrateur provisoire envisage des mesures d’économie !

Ce qui souligne un fait dont il faut avoir conscience : l’État se moque des animaux et laisse les associations se débrouiller, sur le tas.

Il en résulte des situations hyper difficiles où le moral au sein des associations est forcément parfois au plus bas, devant les difficultés techniques et financières, le mépris de la mairie, les bâtons dans les roues de la préfecture, etc.

Au passage, soulignons que la Direction Départementale des Services Vétérinaires n’existe plus, elles sont intégrées dans les « directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations », ce qui fait pour résumer que la question « vétérinaire » se retrouve mélangée aux chasseurs et autres institutions en conflit avec ceux et celles défendant les animaux !

Il ne faut donc nullement s’étonner de la situation. Tant que les animaux seront oubliés socialement, les individus qui luttent seront en proie à une marginalisation certaine. Lutter contre cette marginalisation n’est pas facile, mais c’est indispensable.

Sans cela, si on combine marginalisation + la connaissance de la souffrance animale, il y a de quoi déprimer. Et la déprime est une valeur malheureusement trop présente chez les personnes luttant pour les animaux, au point que cela en est devenu un fétichisme (être misanthrope, s’habiller en noir, célébrer les préjugés contre des gens accusés d’être à l’origine de tous les malheurs du monde, etc.).

Il est pourtant évident qu’on ne convainc personne avec du glauque. Et pareillement, comment convaincre les gens de reconnaître l’existence animale si c’est pour n’en avoir soi-même rien à faire et se désintéresser d’eux ?

Le projet de monde vegan est pourtant si beau ! Que désirer de meilleur qu’une planète bleue et verte ?

Donc, c’est déjà un bon début d’aider les associations s’occupant des animaux, toutes les structures de refuges et d’adoption. Cela ne coûte rien de passer dire bonjour et de proposer un coup de main ponctuel ou habituel.

Nous avons toutes et tous des qualités particulières, des choses que nous savons plus ou moins bien faire : pourquoi ne pas proposer cette aide particulière aux refuges ? Cela peut aller du covoiturage au coup de peinture ou au fait de retaper l’électricité !

Et si l’on veut un travail socialement utile, qui fait que l’on se change soi-même, c’est bien cela ! Un travail totalement désintéressé et dans l’intérêt des animaux tellement opprimés dans un monde d’oppression !

Minecraft: un jeu qui est tout un symbole

Minecraft est un jeu vidéo qui a un succès formidable, alors qu’il n’est même pas réellement sorti, la version finale étant pour la fin de l’année 2011. 2 millions d’exemplaires de la version test ont déjà été vendus et l’engouement est très grand dans la « communauté » des gens qui jouent sur leur ordinateur.

Paradoxalement, le jeu utilise le langage informatique « java » et est donc… très moche. Mais il nous intéresse au plus haut point : ce jeu est exemplaire de par son identité opposée à la libération animale et la libération de la Terre !

En quoi consiste le jeu ? Il s’agit d’un monde rempli de cubes. Ces cubes représentent la nature, ou tout au moins des éléments de celle-ci, et même pas n’importe lesquels (nous allons voir pourquoi).

On a donc des des cubes qui forment des arbres, des cours d’eau, du sable, des montagnes, etc. On représente un personnage qui, en cliquant, détruit ces cubes pour avoir des matières premières.

En sélectionnant ces matières premières obtenues, en les combinant, on forme alors des outils et des matériaux, comme des planches, des pioches, etc.

Dans l’image ci-dessous, on a le modèle pour faire une selle, avec du cuir.

On l’aura compris : le jeu consiste en une apologie de la destruction de la planète et de ses habitants.

La situation des animaux dans le jeu est vraiment exemplaire de l’oppression. Leur fonction est évidemment ici de servir de nourriture. Ou alors au mieux d’agréments du jeu, de nouveaux « décors » à ajouter : on peut voir ici une vidéo édifiante d’oppression où on a une présentation de « l’amusement » à voir des oiseaux manger des graines qu’on leur lance, à avoir des ours et des sangliers évidemment méchants, des chevaux qu’il faut « éduquer » au moyen de nourriture, la création d’élevage etc.

On remarquera d’ailleurs que les animaux tuent toujours les animaux plus petits qu’eux… Une vision du monde qui reflète bien l’esprit de domination!

Mais voici une présentation des animaux qui sont dans le jeu et qui « doivent » être utilisés par les humains, dans une démarche d’exploitation animale.

Cochon

Le cochon apparait sur l’herbe, à la surface. À sa mort, il donne des côtelettes qui restaurent de la vie et qui peuvent être cuites afin d’en restaurer plus. Le cochon peut être monté à l’aide d’une selle mais il est impossible à contrôler. Si le cochon meurt carbonisé (avec de la lave ou un briquet) , il libèrera des côtelettes déjà cuites. Un cochon touché par un éclair sera transformé en homme cochon.

Vache

La vache apparait sur l’herbe, à la surface. À sa mort (qui peut survenir d’une chute sans l’intervention quelconque du joueur), elle donne du cuir, utile à la fabrication d’armures en cuir et certains meubles. On peut récupérer du lait en faisant un clic droit sur ses mammelles à l’aide d’un seau, le lait servant à la préparation des gâteaux.

Poule

La poule apparaît sur l’herbe, à la surface ou naît d’un œuf jeté par un joueur. À sa mort, il donne des plumes utiles à la fabrication de flèches, de son vivant il peut pondre des œufs, utiles à la préparation des gâteaux ou comme armes de fortune non-mortelle (excepté sur les slims).

Mouton

Le mouton apparait sur l’herbe, à la surface. On peut lui retirer sa laine sans le tuer, le mouton sera alors nu et se comportera normalement. Sa laine est utile à la confection de tableaux, de lits, elle peut aussi être teinte pour donner des blocs de laine colorés à usage décoratif. On peut trouver des moutons blancs mais aussi gris et noirs qui donneront des blocs de laine déjà colorés, il existe aussi des moutons marrons, rose et vert qui sont plus rares encore. En utilisant du colorant, on peut créer ces moutons avec un clic droit sur un moutons normal.

Pieuvre

La pieuvre apparait dans l’eau à n’importe quelle profondeur. À sa mort elle donne des poches d’encres qui servent à teinter la laine. De la même façon que l’on trait une vache, on peut lui retirer du lait sans la tuer en visant sa bouche avec un seau.

Araignée

Ennemi attaquant au corps à corps, assez rapide. Elle est inoffensive de jour, à moins qu’on ne l’attaque. Suite à l’avancement du développement du jeu, elle est également capable de grimper aux murs verticalement, mais elle n’attaque pas pendant cette action. La tuer permet d’obtenir de la ficelle. Quand le jour se lève, les araignées agressives continuent d’attaquer, sauf si elles subissent des dégâts à cause d’une chute ou d’un cactus, auxquels cas elles redeviennent neutres.

On l’aura compris : Minecraft est une sorte de petit résumé des valeurs dominantes. Les joueurs rivalisent d’ailleurs dans la construction de villes ou de bâtiments fantasmagoriques, toujours plus grands et plus délirants. C’est le culte de la destruction de Gaïa, le culte fantasmatique de la « toute puissance » de l’humanité.

Voici quelques exemples.

Le succès de Minecraft, comme des jeux comme civilization, Zootycoon, etc. (et dont nous reparlerons), montre bien comment la culture dominante arrive à mobiliser les gens dans le sens voulu par ceux qui profitent de l’exploitation animale et de la destruction de la planète. Face à cela, seule une contre-culture sans compromis peut arriver à renverser la tendance!

Duflot et Cohn-Bendit, la bataille pour la carrière

La candidature Hulot ne représente pas une victoire pour l’écologie ou toutes les personnes qui aiment les animaux. C’est plutôt un symptôme terrible.

Car comme Europe écologie est certain de faire un score électoral « correct », et que le Parti Socialiste a besoin de ce pécule électoral pour former un gouvernement… C’est la foire aux candidats. Les idées ne comptent plus. Il y a même d’ailleurs déjà six groupes de travail thématiques communs PS – EELV.

Les personnalités, elles, comptent. Surtout que le congrès d’EELV a lieu en juin ! Et là, donc, au lieu donc de contenus écologistes, pourtant une urgence évidente, on a un conflit total ente Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit.

Pour résumer grosso modo, Cécile Duflot se pose comme quelqu’un entendant faire carrière (on se souvient de son voyage en train à Copenhague devant les médias, pour revenir en avion dès le lendemain pour passer à la télé en France). Elle veut donc maîtriser le développement d’Europe écologie.

En face, Cohn-Bendit considère qu’Europe écologie doit s’implanter le plus largement possible, en ouvrant les vannes (et en faire en quelque sorte un MODEM de Bayrou qui réussirait). Dans un texte rendu public il y a peu (Non, je ne suis pas un OVNI dans l’espace Europe Ecologie Les Verts !), Cohn-Bendit présente ainsi sa vision des choses :

Je suis convaincu qu’aujourd’hui nous pourrions être entre 30 000 et 40000 si nous étions plus ouverts et accueillants, moins renfermés sur nous-mêmes et plus solidaires. Pourquoi un simple « clic » ne peut suffire pour être adhérent et qu’il faut en passer par « l’inquisition de la validation » de la part d’un comité politique régional? Comment ne pas y voir une forme de discrimination quand on sait qu’il faut être « Vert » pour avoir le droit de devenir automatiquement adhérent à Europe Ecologie? Pourquoi ne peut-on pas adhérer à la coopérative sans passer par « EELV »?

Et j’en passe sur le parcours du combattant qui attend toute personne cherchant à s’impliquer dans le mouvement… Derrière cela, on retrouve évidemment une certaine conception de la politique et de la vie qui n’est pas la mienne.

Et quoi de plus rassurant pour un « dirigeant Vert » que de pouvoir compter sur un « bon Vert combattant » qui a su se plier aux rites initiatiques ou sur celles et ceux que des promesses de pérennisation au sein de la structure auraient amadoués…Et c’est là qu’on a envie de lancer un nouveau « Indignez-vous! » tonitruant.

Duflot n’apprécie évidemment pas cette vision et a tenté de torpiller Cohn-Bendit il y a moins d’une semaine. Elle l’a accusé de ne pas remettre les 1200 euros d’indemnités parlementaires (d’Eurodéputé) à EELV. Ce que Cohn-Bendit ne fait effectivement pas, se justifiant par le fait qu’il a ou aurait dépensé « 31 200 euros de ma poche, en frais d’hôtel et de déplacement. »

Le 9 avril Cohn-Bendit a demandé ce qu’il en était à ce sujet et la direction d’EELV a botté en touche, gagnant du temps et pouvant ainsi le cas échéant dégager Cohn-Bendit sous prétexte qu’il ne respecte pas les statuts.

EELV continue donc son mauvais cinéma. C’est une structure à pure visée électorale, et même là-dessus ses dirigeants ne sont pas d’accord !

Car il est évident que le problème de fond, c’est la définition de l’écologie. Et vu qu’EELV n’accorde strictement aucune attention aux animaux, et qu’elle est en désaccord complet avec l’écologie radicale… Comment pourrait-elle devenir une force réelle du 21ème siècle ?