Une lionne assassinée à Lyon

Ce qui s’est passé à Lyon montre de manière dramatique tant l’hypocrisie des zoos que le mépris qui existe dans le rapport avec les êtres vivants.

Une lionne âgée de deux ans est en effet morte dans le zoo. Morte ? Non, assassinée, voilà le mot qu’il faut employer. La manière dont les événements sont relatés le montre de manière évidente.

Déjà, on peut se douter de tout cela quand on voit le directeur du parc zoologique, David Gomis, parler d’un:

« enchaînement de mauvaises circonstances. »

Quand on parle du bien-être animal, il est impossible dans un zoo comme le bien-être humain est impossible dans une prison, bizarrement les zoos invoquent une gestion des plus méticuleuses.

Qu’il se passe quelque chose de « travers » et là ce sont les « mauvaises circonstances » qui sont invoquées. Mais quelles « mauvaises circonstances » ? Cela n’existe pas !

Car c’est le zoo de Lyon qui a décidé de faire venir la lionne âgée de 2 ans depuis… un autre zoo, celui de La Boissière du Doré, en Loire-Atlantique.

Il s’agissait de la faire rejoindre l’unique lion du zoo de Lyon, afin qu’il y ait reproduction, pour la « réintroduction » du lion en Asie. Ce genre d’initiatives irréaliste et absurde de par sa dimension dénaturée est très important pour les zoos, car elle est leur actuelle idéologie « justificatrice. »

Et soi-disant, la lionne serait sortie trop rapidement de sa loge intérieure, et serait… tombée dans l’eau, et se serait noyée.

Le directeur du parc zoologique, David Gomis, aggrave son cas en expliquant de manière faussement béate:

« Elle avait déjà dû boire la tasse. Contrairement aux tigres, les lions ne sont pas des très bons nageurs. »

Les lions ne sont de très bons nageurs : voilà une phrase bien ridicule. Car par définition, un animal jeté à l’eau fait tout pour s’en sortir, et d’ailleurs les lions savent nager…

La vérité, c’est que la lionne est tombée dans ce qui doit être considéré comme une sorte de fossé rempli d’eau, du même type que ces douves entourant les châteaux du moyen-âge.

Le zoo, son administration et ses employés sont ainsi clairement responsables de la mort de la lionne. La preuve en est d’ailleurs que le zoo a promis d’installer un système de grillage en janvier.

Pourquoi ? Parce que le zoo avait mis en place un « guidage électrique » pour guider la lionne…

Un guidage électrique ! En clair : la lionne se prend du courant électrique si elle touche le fil, et est donc censée suivre le chemin balisé…

1. Déjà cela présuppose qu’elle le touche au moins une fois pour savoir qu’il ne faut plus le toucher.

2. Ensuite, cela présuppose, pour qu’elle tombe quand même dans l’eau, qu’elle l’a touché au moins une fois !

Et ce second point, aucun des très rares médias relatant la mort de la lionne n’en parle, bien évidemment…

Notons d’ailleurs au passage que même le site du zoo de Lyon ne relate pas l’incident…

Citons d’ailleurs ici le journal Le progrès qui, dans une sorte de délire absolument démonstratif et très parlant, explique que la mort de lionne… est une preuve que les zoos sont utiles !

Un accident qui souligne toute l’importance de la préservation des espèces animales et le rôle majeur joué les jardins zoologiques pour la pédagogie et la préservation de la faune à l’échelle planétaire.

En clair, il y a négligence criminelle du zoo, et donc cela soulignerait l’importance mondiale des zoos ?!

Voilà une bien folle logique, qui va avec le fait que l’article dit, sans même voir la contradiction:

Cette lionne d’Asie provenait du zoo de la Boissière du Doré.

Non, le zoo de la Boissière du Doré n’est pas en Asie. On nage ici en plein délire, la contradiction saute aux yeux. En voici d’ailleurs encore un autre exemple. Le zoo de Lyon dispose d’un « centre de récupération des tortues de Floride. »

Voici ce qu’on peut lire dans la longue page de présentation :

Elle vient d’Amérique du Nord, et est transportée par l’homme un peu partout sur la planète.

SON TERRITOIRE D’ORIGINE EST A 10 000Km D’ICI !

On peut dire la même chose de la lionne d’Asie, tout comme de beaucoup d’animaux des zoos, et dans tous les cas les zoos sont comme des prisons.

Et une société qui justifie les zoos (comme les prisons), c’est une société qui n’a rien à proposer à part la répression, l’oppression, l’exploitation, la mort !

Aucun compromis n’est à faire avec les zoos, lieu symbolique de domination, lieu de souffrance très concrète, lieu issu d’une logique criminelle!

Lavage « automatique » et « fish pedicure »

La société qui s’offre à nous est de plus en plus automatisée, ne laissant ainsi de moins en moins de place à un rapport correct à la vie. L’automatisation prend le pas sur tout, avec des inventions les plus farfelues et inutiles qui voient le jour.

Cette société informatisée et automatisée concerne bien évidemment aussi les animaux, pour leur plus grand malheur une fois de plus.

C’est ainsi qu’au Japon, des machines à laver les chiens et les chats ont vu le jour. Comme pour les voitures!! Le tout sous prétexte de « lutter » contre la crise, ce nettoyage automatique coûterait 3 fois moins cher qu’un nettoyage manuel.

L’article qui présente ces nouveaux systèmes affirme  « En ce qui concerne la sécurité des animaux, c’est sûr à 100% d’après le témoignage du propriétaire d’un magasin de la capitale Nipponne. De plus, il a affirmé que ce n’est pas cruel pour les bêtes même s’il est plus difficile pour les chats d’accepter de se laver dans ces machines. »

Il est évident que cela est pure hypocrisie et qu’un tel « lavage » est totalement traumatisant. Ce système où l’électronique domine n’est peut-être pas « cruel » physiquement, mais la vidéo de démonstration montre bien un chien apeuré qui se demande ce qui lui arrive.

La cruauté est bien ici morale, de laisser un être vivant seul dans une machine qui lui envoie de l’eau, et évidemment psychologique pour l’animal.

Mais ici, l’idéologie dominante: l’animal est un automate, qu’on lave de manière automatique!

Et si d’un côté, nous avons des machines qui nous remplacent, de l’autre ce sont des animaux qui font notre travail.

Comme le montre par exemple l’exploitation des poissons Garra Rufa avec le « fish pedicure ».

Le principe est simple : un bassin accueille entre 150 et 200 « poissons-docteur » (comme ils sont appelés par les personnes qui les exploitent) affamés qui attendent de manger les peaux mortes des pieds.

Mais le principe séduit tellement que le SPA parisien qui fait ce « fish pedicure » proposera bientôt la « fish therapy » qui serait un excellent remède pour traiter quelques maladies de peau comme l’eczéma ou le psoriaris.

Sous couvert de pratique « écologique » et « naturelle », comme c’est l’actuelle grande mode, cette pratique venue d’Asie, utilise encore des animaux pour notre service et notre petit confort.

La devise du SPA parisien est d’ailleurs « Détendez-vous nos poissons s’occupent de vous… »

L’on retrouve constamment la même logique dans l’exploitation de nos amiEs comme par exemple avec les chiens guides d’aveugles.

L’on peut inventer toutes les excuses possibles et inimaginables, tel que « le chien guide d’aveugle est heureux avec son « maître » : ce n’est pas de l’exploitation »,  « les poissons Garra Rufa sont contents de manger les peux mortes, ce n’est pas de l’exploitation » etc etc., il n’en n’est rien car les animaux ne doivent plus être à notre service, ils doivent vivre leur vie tranquillement loin de notre domination et ne doivent pas pallier le manque de main d’œuvre/solidarité humaine.

Être vegan et vouloir la libération de nos amiEs c’est avant tout refuser toutes ces formes sournoises d’exploitation, qu’elles engendrent de la souffrance bien sûr, ou non. Que cette souffrance soit visible ou non, qu’elle soit psychologique ou physique.

Être vegan c’est critiquer l’exploitation animale et donc refuser les valeurs de cette société qui surfe sur la vague (pseudo) écolo utilisant des animaux au nom du « naturel. »