Compte-rendu des rassemblements anti-chasse à courre du 30 mars 2019

Il y a un an, AVA (Abolissons la vénerie aujourd’hui) réussissait à rassembler mille personnes à Compiègne pour marquer le refus de la chasse à courre (voir ici et ). La seconde édition s’est déroulée le samedi 30 mars 2019, avec un objectif évidemment très clair : ancrer l’initiative, prolonger ce qui a été lancé. Sur ce plan, c’est indéniablement un succès.

Avant de voir ce qu’ont donné concrètement les quatre rassemblements, voici la retranscription du discours tenu à la fin de celui de Pont-Sainte-Maxence. Il a été tenu là où un cerf avait été sauvé, l’année précédente.

« J’ai eu les chiffres officiels, on est officiellement 1100 aujourd’hui !

On n’est pas vraiment des activistes qui arriveraient de manière subjective avec des grandes valeurs, c’est vraiment un mouvement plus de résistance avec des habitants des villages forestiers qui se lèvent contre des invasions un peu barbares, qui viennent dans leur ville ici comme à Pont sainte Maxence il y a quelques semaines où un cerf s’est réfugié dans le quartier derrière, où des habitants sont sortis, le maire est venu, ils ont réussi à repousser les veneurs, on espère que ce sera comme ça maintenant dans tout le pays !

Ils ont répondu avec des mensonges dans la presse de manière systématique, des violences, des agressions, toutes les semaines on se prenait des coups de pied, des coups de poing, des coups de fouet, on nous a foncé dessus, au galop à cheval, et vraiment l’un d’entre nous, en Bretagne était dans le coma et il s’est réveillé il y a deux semaines.

Je tiens à féliciter le grand courage des gens qui sont sortis en forêt avec AVA, on a fait le compte, c’était plus 700 personnes qui se sont relayées en forêt.

Chaque coup que les veneurs essayent de nous porter, chaque sursaut qu’a eu cet espèce de zombie qu’est la vénerie pour rester en vie cette année se retourne contre eux, chaque coup a retourné la population un peu plus contre eux, les a condamnés un peu plus aux yeux des gens, aux yeux de l’histoire qui avance malgré eux, eux qui voudraient rester en 1450 etc… tenir toutes les campagnes françaises dans le formol.

On a réussi à exploser ça petit à petit et ça c’est une grande réussite morale, on a 19 groupes en France, 700 personnes en forêt, 1100 personnes et qui sait le nombre de gens dans les villages qui n’osent pas encore s’exprimer mais qui soutiennent ce mouvement, on sait qu’on est 84 % en France, disons que le mouvement ne pourra plus s’arrêter, maintenant aujourd’hui, on est là pour leur dire, et peut être pour six mois seulement avant qu’on revienne plus nombreux, plus forts, plus sûrs de nous encore ! »

Ajoutons une précision encore avant de voir ce qu’il est pour les rassemblements. Car le même samedi, il y a des faits notables qui se sont déroulés en parallèle. Ainsi, ce fut la première sortie d’AVA Poitou ! Et AVA Normandie et AVA Touraine étaient également dans la forêt.

Il y a quelque chose d’admirable là-dedans, il faut le souligner. Ces gens auraient pu rejoindre les autres rassemblements, même s’ils étaient loin. Cela aurait été plus convivial. Mais ils ont préféré assumer de protéger des animaux dans la forêt. N’est-ce pas là ce qu’on appelle répondre à l’appel d’un devoir moral ? C’est là exemplaire.

On notera aussi, le lendemain, un pique-nique avec une quinzaine de personnes organisé par AVA Normandie (avec le Collectif Animaliste de l’Orne).

Regardons maintenant chacun des rassemblements. Celui de Pont-Sainte-Maxence était le plus important, regroupant cinq cent personnes. Il était d’une grande signification, car cela se situe dans l’Oise, le berceau historique du mouvement. L’identité AVA allait-elle savoir se maintenir, se perpétuer ?

Ce fut bien le cas. L’ambiance bon enfant et populaire a prédominé ; c’était une initiative ancrée dans la réalité française : celle des couples, des enfants et des personnes âgées.

Une batucada était en action, le slogan majeur fut « chasse à courre : abolition », sur les pancartes on pouvait lire « cerf moi fort », « tant que la chasse a courre existera, les opposants seront là », « tuer n’est pas un loisir », « veneurs tueurs aucun honneur »…

Ce fut quelque chose de très printanier, comme les gens d’AVA le souhaitaient. Il y a quelques « personnalités » politiques qui furent présentes également. Il y a ainsi le maire de la commune, Arnaud Dumontier, qui a annoncé être contre la chasse à courre, ce qui a pu peut-être surprendre mais en tout cas plaire.

Le député de la Seine-Saint-Denis, Bastion Lachaud (LFI) a été présent ; la sénatrice (socialiste) Laurence Rossignol a malheureusement eu un empêchement de dernière minute et s’est excusée de ne pas pouvoir être là.

Comme anecdotes sympathiques ou pas du tout, il y a le Parti animaliste qui a cherché par tous les moyens à se faire remarquer, alors que des gens de « défendre la vénerie aujourd’hui » cherchaient à provoquer, prendre des photos, noter des noms, etc. mais se sont fait éjectés par les gendarmes.

On notera également qu’il y a eu des délégations de gilets jaunes d’un peu partout dans l’Oise, ce qui est un bon signe d’une réflexion qu’on peut considérer comme hautement nécessaire chez eux. Enfin, un conseiller municipal de chez Marine Le Pen s’est également débrouillé pour taper l’incruste, comme on dit, sans se faire remarquer, à part du Courrier Picard.

On notera d’ailleurs qu’afin de couper court à toute ambiguïté – on sait quelle est notre époque, malheureusement – il y a eu une petite prise de parole pour affirmer notamment : « jamais nous ne ferions partie d’un mouvement où ont lieu des actes antisémites!! ».

Il y eut également des stands par antennes (Chantilly, Retz, Compiègne, Saint-Gobain), de quoi manger et boire (avec malheureusement en raison d’un souci technique seulement une partie végétalienne), un stand de marchandises (sacs en tissu, t-shirts, des porte-clés artisanaux, etc.).

Tout cela se termina par un pique-nique d’une soixantaine de personnes, alors que cinq veneurs jouaient, par provocation, du cor non loin de là, avant de devoir déguerpir à la demande des gendarmes !

Pas de course en forêt, car le préfet avait pris les devants et fait en sorte que les chasses du jour soient reportées à la veille…

Le rassemblement de Rambouillet fut bien fourni également, puisque 350 personnes se sont déplacées. Là vue l’ambiance (toxique), il n’a pas été possible de faire une sortie en forêt, mais des prises de parole engagées, comme celle de Laurence Abeille (EELV, ancienne députée), alors qu’étaient également présents des figures d’EELV (ou du Parti animaliste).

Le rassemblement à Paimpont fut lui statique, sur ordre de la préfecture. L’avantage c’est qu’avec un grand parc, il y a aisément des stands thématiques. Il a rassemblé 150 personnes et il faut noter que le lendemain 25 personnes étaient là alors que se tenait la dernière chasse à courre traquant les sangliers (elle fut heureusement un échec!).

Le rassemblement à Castelnau-de-Montmiral fut également statique, mais là n’est pas l’aspect principal. Les activistes locaux étaient malheureusement sceptiques quant aux possibilité de réalisation d’une telle initiative, mais leur courage a payé, puisque une centaine de personnes était présente, et possiblement même davantage potentiellement.

Là aussi, le lendemain a été marqué par une présence en forêt d’une vingtaine de personnes, alors que se tenait la dernière chasse à courre du rallye Grésigne, visant les cerfs (là-bas aussi, heureusement, aucune victime).

Enfin comme remarquéil y a eu des initiatives de soutien à la chasse à courre, organisées dans un esprit d’unité de tous les affreux (bouchers, charcutiers, chasseurs, éleveurs, etc.). A Rambouillet, la mobilisation en ce sens a été relativement un succès, avec 400 personnes. On remarquera au passage la présence temporaire mais cordiale auprès du préfet des Yvelines, ainsi que du maire de la ville…

Cependant, cette mobilisation n’a pas osé la défense frontale de la chasse à courre, préférant comme mot d’ordre « les veneurs s’engagent pour la ruralité », « les veneurs mobilisés : halte à la dictature anti-chasse et anti-ruralité ». C’est tout un état d’esprit réactionnaire, ce que Le Parisien, comparant ce rassemblement et celui d’AVA, résume par la formule : « Tambours contre trompes. Jeans contre pantalons en velours. ».

Il en va de même pour Paimpont, où là la mobilisation fut autrement marquante, avec entre 1800 et 2000 personnes, avec beaucoup d’hommes d’un certain âge. Cependant, là aussi, la ruralité fut le grand thème et face à la presse, la chasse à courre a soigneusement été évitée comme sujet.

Concluons par le communique d’AVA à la suite de cette journée du 30 mars :

« Voici que s’achève la deuxième saison d’AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui), et ce sur une mobilisation nationale unique, pour la première fois : 1100 personnes sont sorties fêter avec nous la fin de saison de chasse à courre, et le retour du calme dans les forêts. 

Le parti pris par AVA s’avère donc payant : celui d’implanter le mouvement localement, partout où la barbarie a lieu, d’en donner les clés à la population vigilante et sûre de sa force, et non à une poignée d’activistes.

Nous étions donc plus nombreux que l’année passée, répartis sur quatre villes, malgré une pression très forte des veneurs. A deux endroits, ils avaient organisé des « contre-manifestations », même si celles ci étaient hypocritement tournées autour de la « ruralité » et des « traditions », car impossible pour eux de mobiliser franchement en défense d’une pratique telle que la vénerie, rejetée par tous !

Nos adversaires, qui tentent toujours désespérément de nous caricaturer en « antispécistes violents radicalisés etc…», s’enfoncent chaque jour un peu plus dans le mensonge pour sauver la face : ils ont bien face à eux une résistance populaire solide, basée sur des valeurs positives.

C’est le besoin de civilisation en général qui s’exprime à travers notre mouvement contre la barbarie et le féodalisme dans nos campagnes.

Nous avons, encore aujourd’hui, marqué un jalon dans notre avancée, sous forme d’une célébration de la Nature sauvage pour ce qu’elle est, du printemps et de la quiétude retrouvée en forêt, libérée de la chasse à courre pendant 6 mois !

Avant de revenir plus nombreux, plus forts, et plus sûrs de nous encore, le message est passé : Bye Bye la chasse à courre !

Merci à tous de votre abnégation et de votre engagement ! Merci aux associations amies ainsi qu’aux élus engagés autour de cette cause et présents aux rassemblements ! »

Voilà donc une très bonne nouvelle pour les animaux des forêts ! Car c’est là l’aspect qui compte le plus. Il y a de la joie dans tout cela et beaucoup d’enseignements à tirer pour l’avenir.

Espérons justement qu’il y aura tout de même dans notre pays le niveau suffisant sur le plan militant de la part des activistes pour saisir qu’il s’agit désormais de produire ses propres initiatives, en apprenant de l’expérience d’AVA… Pas de copier ou de se précipiter… On sait à quel point beaucoup de gens raisonnent malheureusement en termes de modes activistes, sans chercher à effectuer le travail dans la population qui est justement la clef du succès d’AVA…

Il ne s’agirait pas que les avancées soient démolies par des gens cherchant à bien faire, mais déconnectés d’une réelle mise en perspective. Et que des énergies soient gâchées, alors que les animaux en ont tant besoin !

AVA

Le « terroir » en guerre contre AVA

Les opposants à la chasse à courre rencontrent une opposition qui compte bien rassembler tous ceux qui sont selon nous vraiment affreux : les chasseurs, les bouchers, les éleveurs, les partisans acharnés du terroir, etc. Et ils sont acharnés, vraiment acharnés ; en voici quelques exemples concrets.

Rappelons l’importance du moment, puisque nous arrivons à la fin de la saison de chasse à courre. Celle-ci est devenue un vrai abcès de fixation, les chasseurs faisant tout ce qu’ils peuvent pour la protéger. L’année dernière, AVA avait conclu une année de lutte par une rassemblement de mille personnes à Compiègne, et cela est resté en travers de leur gorge.

Cette fois, la « grande fête pour célébrer le retour du printemps et la fin de la barbarie dans nos forêts » se déroule dans pas moins de quatre endroits :

➡ CASTELNAU-DE-MONTMIRAL (81)
https://www.facebook.com/events/630452914062142/

➡ PAIMPONT (35)
https://www.facebook.com/events/2058111597630303/

➡ PONT-SAINTE-MAXENCE (60)
https://www.facebook.com/events/399881824094636/

➡ RAMBOUILLET (78)
https://www.facebook.com/events/925073987883666/

AVA bye bye! la chasse à courre

Comprenant qu’il y a là une opposition démocratique qui porte en elle des valeurs les condamnant, les fanatiques du terroir et des valeurs anciennes, dépassées, reprennent la bonne vieille méthode éprouvée en 1871. Déjà, au moment de la Commune de Paris, la France profonde était poussée à la panique, avec la dénonciation des ultras qui depuis les villes comptent détruire tout ce qui compte vraiment… et surtout porter atteinte à la propriété privée.

Le parallèle n’est pas du tout erroné, malgré son côté ancien. Si l’on prend mai 68, c’est la même chose qui s’est passé. Après le mouvement étudiant et la grande grève à l’échelle du pays, cela a été un raz-de-marée électoral en faveur de la Droite. La France profonde, enchaîné à son style de vie individualiste, a fait face à une grande frayeur.

Ce tract dénonciateur caricaturant AVA montre que c’est vraiment le fond de la stratégie des chasseurs : faire peur au pays.

Fake news de la Société de Vénerie

Voici le texte de présentation d’une initiative en Bretagne. Elle vise à manifester le 30 mars également, directement contre AVA, en défense de la ruralité et des traditions. Les « néo-ruraux » y sont dénoncés, qui ne supporteraient pas le « carillon » d’une église ! Et le texte se conclut par un appel à boire une bière « du pays ».

C’est là un discours classiquement pétainiste : la terre ne ment pas, des étrangers à notre terre viennent démanteler nos valeurs, il faut donc d’autant plus se tourner vers notre terroir, etc.

C’est donc un vaste front qui tente de se mettre en place. Voici l’appel de Rambouillet, destiné aux veneurs, aux chasseurs à tir, aux agriculteurs, aux éleveurs, aux bouchers, charcutiers, etc.

« Rassemblement festif et solidaire des amis de la chasse et de la ruralité »

Qui est derrière cela ? Bien entendu, les notables, dans le sens de gens de gens aisés, d’une droite décomplexée, ayant un sens aristocratique de la vie, mais en même temps capable de mettre les mains dans le cambouis s’il le faut et surtout en mesure de diriger un mouvement s’il le faut.

Ce n’est pas la personne aisée dans son ghetto de Neuilly – Auteuil – Passy, mettant des gants dans le métro parisien. Il s’agit là, en arrière plan, de « la haute », de gens considérant que le pays leur revient, et qui comptent bien le faire comprendre à qui se met sur leur chemin.

Les soutiennent tous ceux qui se complaisent dans une telle vision du monde. Être « réac », c’est tout un style.

La dernière illustration mentionne la contre-campagne, et effectivement elle est intense. Elle vise à arracher systématiquement les affiches d’AVA, à aller discuter fermement avec les commerçants ayant mis une affiche dans leur boutique, etc.

Il ne s’agit pas seulement de développer un contre-discours : les chasseurs veulent étouffer le discours même d’AVA.

Il faut ici bien souligner un aspect important, qui explique pourquoi le cadre de cette campagne anti-AVA dépasse largement celui des partisans de la chasse à courre. Il s’agit en effet de faire oublier à l’opinion publique l’agression terrible commise à l’encontre d’un opposant à la chasse à courre. Il s’agit de faire oublier qu’il est tombé dans le coma.

Et quelle est la méthode employée ? Faire en sorte que tous les gens les plus conservateurs du pays se serrent les coudes. Pour qu’on ne parle plus de la chasse à courre, pour qu’on la protège en l’englobant dans une ruralité telle que définie par les notables.

Cela va avec un second aspect, qui est la question de la condition animale. En protégeant des animaux sauvages, AVA a fait quelque chose d’une très grande importance. Cela rejoint, d’une manière ou d’une autre, le principe de la protection animale, des refuges, du fait d’apprécier les animaux pour ce qu’ils sont.

Nous avons déjà souligné que même si ce n’est pas du véganisme, cela en participe et c’est une très bonne chose, une excellente dynamique. Car il n’y a pas de véganisme sans amour des animaux.

Cela dérange profondément les anti-animaux, qui eux étaient très contents de L214 et des « antispécistes » qui ne parlent que des animaux allant dans les abattoirs et véhiculent une démarche uniquement négative dans ses exigences, voire misanthrope.

Simple hypothèse ? Absolument pas, comme en témoigne ce document de l’Association pour la Défense de la Ruralité et de ses Traditions, qui va manifester en Bretagne contre AVA.

Ces gens ont très bien compris qu’il valait mieux des opposants rejetant la Nature que des opposants en proposant une vision différente. Ils se focalisent donc sur la ligne fanatiquement anti-nature des théoriciens « antispécistes », afin de dire aux gens : vous voyez bien que ces gens sont déconnectés.

Voici le document en question.

« François Palut, un homme debout, un maire et un citoyen engagé !

Pas un jour ne se passe sans qu’un nouveau soutien, qu’un nouveau groupement professionnel, qu’une nouvelle association ne vienne grossir les rangs de l’Association pour la Défense de la Ruralité et de ses Traditions et nous assure de leur présence le 30 mars prochain à Paimpont.

C’est un peu comme la grande marche du Cid :

 » Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort,

Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port »

Beaucoup de témoignages de sympathie nous arrivent, beaucoup de lassitude aussi dans la voix de bon nombre d’agriculteurs, de chasseurs, d’éleveurs, de pêcheurs, de familles rurales qui nous appellent et nous rejoignent.

Comment peut-on encore tolérer que des groupuscules, des ultra-minorités voir même des marginaux puissent à ce point poursuivre en toute impunité leurs actions violentes, leurs actions de désinformation fondées sur leur haine du réel ? Comment accepter que l’on fasse si peu de cas de tous ces hommes et femmes qui tous les jours travaillent la terre nourricière, régulent les espèces sauvages, entretiennent nos forêts et vivent paisiblement dans nos campagnes !

C’est la question que nous avons posée à François Palut, personnage engagé, un battant, un homme aux multiples responsabilités qui ne cesse de clamer son amour pour la ruralité, défenseur de l’économie des territoires, passionné pour l’élevage avec un sens aiguë du service depuis son fauteuil de maire mais aussi comme Président de l’association pour le maintien de l’Élevage en Bretagne (AMEB) !

Voilà un homme bien informé, qui nous livre son analyse précise et documentée sur ces groupuscules antispécistes.

 » Il ne faut pas se tromper, les attaques que subissent les agriculteurs, toute l’industrie agro-alimentaire, les chasseurs, les familles rurales, … ne sont pas des attaques ponctuelles, il s’agit d’attaques organisées, concertées financées et planifiées.

Tous les groupuscules antispécistes L214, AVA et autre manipulent le grand public et les journalistes : ils prétendent agir pour le bien-être des animaux, alors qu’en fait, ce sont de véritables gourous.

Ils ont pour projet de faire disparaitre la souffrance sur terre, et pour cela ils veulent supprimer tous les animaux carnivores sur terre et dans les océans… Pour leur bien !

Ils font croire au grand public qu’ils sont une association qui veut améliorer le bien-être des animaux d’élevage (conditions d’élevage, de transport et d’abattage) alors que derrière leur idéologie se cache un projet radical dont personne n’a conscience, pas même leurs adhérents, qui eux pensent défendre la cause animale !

Prenons par exemple l’association L214 qui fait tant pour détruire les élevages bretons ! Estiva Reus cadre fondatrice de l’association L214 (trésorière) est l’une des rédactrices des « Cahiers Antispécistes ». C’est l’association qui a poussé́ Brigitte Gouthière et Sébastien Arsac à créer L214 en 2008.

C’est clairement exprimé dans leur livre : L214, Une voix pour les animaux.

Le projet consiste à « éliminer les animaux sauvages pour leur bien », projet décrit par Estiva Reus dans les Cahiers Antispécistes N°41, 40 et 39 (documents disponibles sur internet).

Ce projet s’appelle RWAS (Réduction de la souffrance des animaux sauvage)

Le projet RWAS prévoit 2 moyens pour faire disparaitre la douleur de la planète :

1. Éliminer tous les animaux carnivores sur terre et dans les océans.

2. Convertir tous les animaux carnivores au véganisme, grâce aux progrès des biotechnologie : génétique, nanotechnologie, pharmacologie, neurochirurgie

Alors que beaucoup de propriétaires d’animaux de compagnie font des dons à L214 en pensant soutenir une association welfariste, ils donnent en fait de l’argent à des abolitionnistes qui veulent faire disparaitre leur animal de compagnie au nom du refus de l’exploitation de l’animal par l’homme !

Donc toutes ces associations antispécistes ont une stratégie parfaitement huilée : derrière le marketing d’ONG très cool, personne, pas même un journaliste n’entrevoit le projet de ces militants radicalisés et très manipulateurs.

Ce sont des terroristes alimentaires qui veulent nous imposer leur façon de vivre et de s’alimenter… Chacun est libre de s’alimenter comme il le souhaite, qu’il soit végane, omnivore ou viandard. Par contre, aucun de nous n’a le droit d’imposer à l’autre sa façon de vivre et de s’alimenter…

C’est pour cela que le 30 mars prochain je serai à Paimpont pour manifester auprès de tous les acteurs du monde rural qui viendront joyeusement redire leur fierté d’être agriculteur, d’être chasseur, pêcheur ou tout simplement attaché au réel, loin des délires de ces fanatiques. »

Merci Monsieur pour ce beau témoignage.

Tous à Paimpont le 30 mars prochain, à transmettre, à faire suivre et à partager autour de vous.

Le réveil de la ruralité, c’est maintenant ! »

Nous avons déjà parlé de ce thème du RWAS effectivement valorisé par les Cahiers anti-spécistes. Le rejet de la Nature est de toutes façons une norme historique du courant antispéciste (d’où le rejet véhément de LTD par ses théoriciens). Un nouvel ouvrage est sorti par ailleurs tout récemment, « La révolution antispéciste », avec des écrits de Thomas Lepeltier, Yves Bonnardel et Pierre Sigler.

Rien que le sommaire donne déjà le ton : il n’y a pas de Nature, pas d’espèces, etc. Bref, comme expliqué et critiqué déjà il y a plus de dix ans dans « véganisme utopique et véganisme scientifique », il n’y aurait que des individus. Ce texte avait anticipé cette utilisation déviante du véganisme pour le transformer, d’une défense des animaux, en culte des individus.

Préface. Renan Larue
Introduction. Pourquoi la révolution antispéciste ? Yves Bonnardel, Thomas Lepeltier et Pierre Sigler
Chapitre 1. Qu’est-ce que le spécisme ? David Olivier
Chapitre 2. Qu’est-ce que la conscience ? Pierre Sigler
Chapitre 3. La vie mentale des animaux. Pierre Sigler
Chapitre 4. Quelques réflexions concernant les plantes. Yves Bonnardel
Chapitre 5. En finir avec l’idée de nature. Yves Bonnardel
Chapitre 6. L’idée de Nature contre la pensée animale. Yves Bonnardel
Chapitre 7. Vers un écologisme non naturaliste. David Olivier
Chapitre 8. Faut-il sauver la gazelle du lion ? Thomas Lepeltier
Chapitre 9. Utilitarisme et anti-utilitarisme dans l’éthique animale contemporaine. Estiva Reus
Chapitre 10. Les espèces non plus n’existent pas. David Olivier
Chapitre 11. Sur la supériorité. David Olivier
Chapitre 12. Les animaux à l’assaut du ciel. Yves Bonnardel

Les chasseurs ont bien compris les enjeux et ils apprécient les « antispécistes », comme cela ils peuvent se prétendre les seuls qui aient compris la Nature. Ils ont ainsi les arguments intellectuels et culturels pour justifier la « régulation » qu’ils font. Si en effet la Nature est chaos, il faut bien que l’humanité intervienne…

Mais la Nature n’est pas le chaos, elle porte la vie, l’évolution. L’humanité n’est qu’une composante de ce processus de la vie à l’échelle planétaire. C’est le sens du slogan « la Terre d’abord ! ». Le tout prime sur les parties et les parties n’ont aucun sens sans s’aligner sur les nécessités historiques du tout. L’humanité doit rejeter son anthropocentrisme. C’est cela le vrai enjeu du 21e siècle.

Récit du 16 février 2019

AVA Bretagne a publié un communiqué pour présenter les faits du 16 février, jour terrible où un de ses activistes s’est retrouvé dans le coma suite à une agression. C’est là un message très important, car au silence médiatique s’est ajoutée une campagne de désinformation. Libération a par exemple publié, dans ses pages « Checknews », un article intitulé Un militant anti-chasse est-il dans le coma après avoir été frappé par un chasseur ?, modèle d’absence de déontologie, avec strictement aucune recherche et une acceptation ouverte du point de vue des chasseurs ou des gendarmes.

Nous appelons évidemment à diffuser ce communiqué, ainsi qu’à soutenir AVA, mieux, à protéger AVA, qui est concrètement un véritable brise-glace démocratique de la question du rapport aux forêts et à leurs habitants. Et il y a une véritable réflexion de fond à avoir quant à la terrible violence des chasseurs. Il ne s’agit pas simplement de constater la brutalité de ceux qui font de l’utilisation des animaux une source de profit, que ce soit dans les cirques, les boucheries ou encore les corridas. Il faut bien en voir le caractère fondamentalement patriarcal, la perspective radicalement opposé à la Nature, le culte de la conquête et de la soumission, le cynisme et l’indifférence.

Voici le récit complet des évènements qui ont précédé l’hospitalisation de notre camarade Frédéric, ce samedi 16 février 2019, tel que raconté par des témoins directs. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il est toujours plongé dans le coma, cela depuis 11 jours. Pendant ce temps, une campagne écœurante orchestrée par la Société de Vénerie fait rage, et tous leurs relais dans la presse et les institutions semblent mobilisés pour protéger leurs intérêts.

Le mensonge semble érigé en système de défense chez les veneurs, ce qui est la dernière arme d’une pratique indéfendable et rejetée par 84 % des Français. 11H00. Alors que deux voitures viennent déposer des citoyens du collectif AVA à l’entrée de la forêt du Gâvre, qui comptent comme d’habitude militer pacifiquement contre la chasse à courre, une voiture avec à son bord quatre membres de l’équipage de Monsieur Mickaël P. arrive elle aussi. Frédéric H. vient de sortir par la porte avant-droite de son véhicule, lorsque Mickaël P., très en colère, surgit du sien, fonce sur ledit véhicule AVA, en arrache l’essuie-glace arrière, puis se précipite sur la porte arrière-droite de la voiture pour l’ouvrir.

Frédéric H. met alors sa main sur son épaule pour tenter de le retenir. Monsieur P. se retourne et lui assène aussitôt plusieurs coups de poing au visage, cassant ses lunettes et occasionnant une hémorragie nasale importante.

Jimmy N. accourt pour porter secours à Frédéric H. et reçoit plusieurs coups, Mickaël P. essayant de lui arracher sa caméra.

Les militants d’AVA subissent ensuite des pressions pendant un long moment, entourés de suiveurs qui les provoquent et les insultent. Frédéric H. est particulièrement ciblé, les veneurs ne le lâchant pas et ne cessant de le provoquer, à tel point qu’une partie de ses camarades juge nécessaire de le mettre en sécurité dans un véhicule, puis de quitter la forêt.

Des veneurs les suivent en voiture jusque dans un centre commercial à des kilomètres de la forêt, contraignant les amis de Frédéric à solliciter la protection d’un vigile, qui met les poursuivants dehors.

Vers 15H30, Frédéric H. se présente à la gendarmerie de Blain pour y déposer plainte. On lui demande de revenir le lendemain avec un certificat du médecin.Ses camarades, qui l’accompagnent pendant l’après-midi, notent que le nez de Frédéric H. se remet à saigner plusieurs fois et que son hématome au front se colore peu à peu de violet.

Frédéric H. quitte ses camarades vers 16H30 pour aller chercher de l’essence. Il devait retrouver certains d’entre eux plus tard, mais n’est jamais arrivé à destination. Selon les informations portées à notre connaissance, il se serait écroulé vers 17H45 sur la voie publique, vomissant du sang.Frédéric H., souffrant de graves lésions et d’un œdème cérébral, a été pris en charge par les pompiers et transporté aux Urgences de Redon, puis placé sous coma artificiel et transféré vers minuit au Service Réanimation Chirurgicale de Pontchaillou, à Rennes.

Vendredi 21 février 2019 au soir, soit quelques heures après l’annonce de l’état de santé de Frédéric, Jimmy N. est victime de ce qui ressemble fort à une expédition punitive, en pleine rue et devant témoins, à Rennes. Il a également été transporté par les pompiers aux Urgences Médico-Chirurgicales de Pontchaillou, qui ont constaté de multiples blessures.

L’un des deux auteurs a été formellement identifié comme étant Arthur M., membre de l’équipage de Mickaël P. déjà impliqué dans les faits du 16.

Compte tenu des difficultés rencontrées par la famille de Frédéric H. et par Jimmy N. auprès des gendarmeries respectives de Blain et de Guémené Penfao, les plaintes ont été déposées par Me Angélique Chartrain, Avocate, directement entre les mains du Procureur de la République de Saint-Nazaire, notamment pour violences aggravées et harcèlement.

Ceci étant posé, nous déplorons, dans toute la France, une escalade dans la violence des veneurs à l’encontre des militants pacifistes d’AVA, qui ne font qu’exercer leurs libertés les plus strictes d’aller et venir, se rassembler, exprimer leur opinion et informer la population.Rien qu’en Bretagne et en Loire-Atlantique, une trentaine de plaintes ont été déposées cette saison, sans compter celles qui ont été abusivement refusées par des gendarmes ou OPJ ainsi que celles qui n’ont pas été déposées par dépit ou lassitude.

Nous nous interrogeons aussi sur le rôle de certains gendarmes et la préservation du secret de l’enquête, la Société de vénerie évoquant sur les réseaux sociaux un « rapport de police », alors que nul n’est censé avoir accès à des éléments de l’enquête avant la clôture de celle-ci. De même, le Capitaine de gendarmerie de la compagnie de Châteaubriant, Bruno Perochaud, non chargé de l’enquête, a fait de multiples déclarations sur les circonstances supposées des faits, certaines allant à l’encontre de témoignages directs et d’éléments concrets en notre possession.

En tout état de cause, nous n’entendons pas nous laisser intimider et sommes plus que jamais déterminés à mettre tout en œuvre pour que les auteurs, qui semblent animés tant par le sentiment d’impunité que la vindicte, répondent de leurs actes devant les tribunaux.

Soyons tous unis face à la terreur, demandons justice pour Frédéric ! ABOLISSONS LA CHASSE A COURRE ET LA VIOLENCE QU’ELLE REPRÉSENTE !

« Éléments d’information sur le travail des chasseurs sur l’opinion publique »

Le contexte est celui de la plainte posée par l’Office National des Forêts contre AVA, en plein creux de l’été : organisez la solidarité !

Et il faut bien comprendre le contexte.

« Éléments d'information sur le travail des chasseurs sur l'opinion publique »
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Ce document est d’une très grande importance pour qui s’intéresse à la chasse en général et à la chasse à courre en particulier. Il montre l’incessante activité des chasseurs pour apparaître comme incontournable, niant l’existence de la Nature et de ses équilibres, de son équilibre.

Nous ne pouvons que vouloir souligner de vraiment étudier ce document, de ne pas le prendre à la légère, d’en voir tout l’arrière-plan!

Aucune lutte contre la chasse, la chasse à courre, n’est possible sans comprendre la stratégie de l’ennemi !

Tentative de meurtre politique : l’État réclame 55 000 euros à AVA en plein été

Dans la tradition politique et juridique, on appelle cela quelque chose de « scélérat ». Il y a en effet une vieille tradition politique française visant à faire passer les lois juste avant l’été ou en profitant d’une heure avancée pour « forcer » la décision.

Et c’est donc une mesure politique scélérate à laquelle doit faire face AVA, une mesure immanquablement avalisée par le chef de l’État lui-même.

L’idée est la suivante : faire un exemple en torpillant financièrement les gens d’AVA en leur réclamant plus de 50 000 euros par l’intermédiaire de l’Office National des Forêts, afin de masquer la nature politique de l’opération.

Et afin que tout se déroule au mieux, lancer l’opération… le 27 juillet, juste avant la période la plus creuse de l’été, pour empêcher la diffusion de l’information, l’organisation d’une opposition…

Sans compter que la plainte étant devant le Tribunal de Grande Instance, il y a 15 jours pour trouver un avocat, sans quoi tous les arguments de la plainte sont considérés comme admis !

Heureusement, AVA a pu faire face à cette attaque et s’organiser juridiquement conséquemment.

Mais que dire !

C’est ni plus ni moins qu’une tentative de meurtre politique. C’est là une opération dont le seul mot qui peut la caractériser est « dégueulasse ». C’est une véritable crapulerie, une manière mesquine et sordide de poser les problèmes.

Bref, c’est totalement conforme à l’esprit des chasseurs, qui savent qu’ils sont dépassés historiquement et utilisent tous les leviers anti-démocratiques possibles.

Une véritable magouille, qui en dit long sur Emmanuel Macron. Il prétendait représenter une sorte de modernité politique : on est là pourtant dans un machiavélisme politique le plus traditionnel.

Surtout que les 18 page de l’assignation faite par l’Office National des Forêts devant le Tribunal de Grande Instance est une blague juridique d’un amateurisme pratiquement surprenant.

Le principe est le suivant : l’ONF dit qu’AVA empêche l’actualisation de contrats entre l’ONF et les chasses à courre, qui « louent » les forêts. Qui est AVA ? L’ONF choisit trois personnes, d’elle-même.

Qu’ont-elles fait : y a-t-il des arrestations, des condamnations, des faits juridiquement établis ? Comme il n’y a rien, l’ONF présente les faits à sa façon.

Tout le reste est à l’avenant et la plainte prend vraiment d’ailleurs le Tribunal de Grande Instance pour des idiots et des serviteurs zélés, car jamais il ne pourra pas s’appuyer sur de telles allégations sans preuves, sans faire sauter tant la séparation de pouvoirs que la valeur légale même d’une preuve, bref sans dynamiter tout l’édifice juridique.

L’ONF a posé sa plainte en s’imaginant qu’en France le régime juridique tourne comme sous Mussolini, Franco ou Hitler, qu’il suffirait qu’un organe d’État dise une chose pour que ce soit vrai !

Les rédacteurs de la plainte fournissent d’ailleurs eux-mêmes l’argument faisant tomber celle-ci, en présentant la chose comme suit :

« Au regard des actions menées par le collectif AVA, l’ONF est fondé à poursuivre les membres connus de cette organisations en sa qualité de bailleur, d’une part, pour le trouble de jouissance causé aux preneurs, et en sa qualité de gestionnaire des forêts domaniales, d’autre part, pour l’atteinte portée au droit de propriété de l’État dont l’ONF est le représentant légal en vertu du code forestier (art. D221-2CD). »

En reconnaissant s’occuper des intérêts de l’État, l’ONF montre qu’il agit en tant qu’État et que sa plainte au TGI est donc une plainte de l’État envers lui-même, ce qui ne tiendrait pas une seconde devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

L’ONF a fait deux stupidités éhontées : affirmer sans aucune preuve des choses sur AVA, qui par ailleurs pourraient amener des plaintes pour diffamation mais surtout amènerait le TGI à juger sur de simples affirmations… et s’adresser au TGI comme si l’État se parlait à lui-même, ce qui ferait de l’État à la fois juge et partie, ce qui est impossible à part, comme dit plus haut, sous Mussolini, Franco, Hitler, etc.

Juridiquement parlant, il aurait fallu que les « équipages » des chasses à courre portent plainte, que leurs plaintes aboutissent à des condamnations… Que sur la base de ces condamnations et seulement de celles-ci, l’ONF se retourne contre les personnes condamnées pour, en quelque sorte, des frais de dommages et intérêts…

Mais il est vrai qu’Emmanuel Macron veut faire vite et il espère qu’il parviendra à forcer autant que possible l’écrasement de la lutte contre la chasse à courre. On est là dans une situation résolument politique.

C’est l’expression de la valeur ô combien significative de la chasse à courre dans la société française, pour les plus riches, pour les plus réactionnaires. C’est une citadelle, un verrou…

En triompher passe par là pour la libération animale !

ASSIGNATION ONF AVA