Italie: liberté pour les beagles de Green Hill !

Ces dernières années, on a vu une véritable montée en puissance de la cause de la libération animale en Italie. Une preuve, s’il en fallait une, qu’il n’y a rien d’ « anglo-saxon » et de non « latin » dans notre cause, par définition universelle.

Dernière expression de cela, une manifestation contre la vivisection qui s’est tenue à Montichiari, dans le Nord de l’Italie, près de Brescia.

Là-bas, l’entreprise « Green Hill », qui appartient à la multinationale Marshall, enferme 2500 chiens, 250 partant chaque mois dans les laboratoires.

Un mouvement existe contre ce « lager » (terme signifiant « camp » en allemand et employé en Italie pour désigner les camps employés par les nazis) ; le 28 avril avait lieu un rassemblement appelé par trois groupes différents (leur facebook : Comitato Montichiari contro Green Hill ; Occupy Green Hill ; Fermare Green Hill).

Pratiquement 1500 personnes ont participé à l’initiative, avec à la fin de celle-ci une vingtaine d’activistes libérant presque 30 beagles.

On peut voir une vidéo de la fin du rassemblement ici, et ici une vidéo de la situation de 5 beagles libérés.

La situation est aujourd’hui que 12 activistes ont été arrêtés et vont passer en procès pour « vol » et « violation de propriété privée. »

Ce procès, qui va se tenir dans la foulée, a une grande signification. Le contexte est en effet important : le 9 mai, le sénat italien doit voter ou non une loi interdisant la vivisection de chiens, de chats et de primates.

Nous en reparlerons, et il va de soi que la lutte en Italie a besoin de tout notre soutien !

« La décroissance » n’aime pas les animaux ni les « cobayes »

La décroissance n’a jamais parlé des animaux, ni même de la nature en fait. Ce journal intéressant (dont nous avons parlé ici) défend une écologie sans compromis, mais orientée seulement vers une sorte de sobriété surtout fondée sur l’artisanat.

Cette vision restreinte ne laisse pas de place pour les animaux, mais est-il possible de ne pas en parler au 21ème siècle? Non, bien entendu, et on a droit à un premier article abordant la question, dans le numéro d’avril 2011.

Évidemment le rapport constructif aux animaux ne s’improvise pas, et encore moins quand on est dans un esprit écolo à la française, c’est-à-dire rétif à remettre en cause la tradition française de considérer les animaux comme des « machines. »

Notons d’ailleurs que dans cet esprit français au possible, l’article assume lui-même d’être une provocation !

Voici l’article en question, écrit par Jacques Testart, biologiste français qui, après voir été chercheur à l’INRA (spécialité : reproduction des mammifères domestiques), est à l’origine du premier bébé éprouvette français né en 1982.

Animaux et cobayes

La chronique de Jacques Testart

C’est une chronique pour prendre des coups (mais sans rien gagner, comme d’hab !). A mes risques et périls, je vais donc vous parler de l’utilisation de l’animal en recherche. J’ai souvent entendu la critique d’écolos pas forcément décroissants : « Pourquoi faire souffrir les animaux ? ».

Critique peu pertinente, car l’animal expérimental est désormais très protégé. Mais le débat ne s’arrête pas là…

Si la souffrance imposée aux animaux est devenue exceptionnelle, leur sacrifice est encore trop souvent inutile et pour des expériences sans intérêt réel. Rappelons cependant qu’aujourd’hui, l’État exige une formation spécifique pour la recherche sur l’animal.

Un chirurgien, par exemple, n’a pas le droit d’opérer une souris. Les autorités contrôlent les conditions d’élevage et d’expérimentation, délivrent des agréments, demandent un bilan annuel de ces activités et incitent fortement à économiser les vies animales.

Autre critique, plus savante : « On peut s’en passer grâce au modèle cellulaire in vitro ». Là où ce modèle de culture de cellules est suffisant, tant mieux ! Mais comment ne pas avoir recours aussi, en complément, à un organisme entier quand il s’agit de tester un somnifère ou un anticancéreux, quand il s’agit d’évaluer la viabilité d’un embryon dans différentes situations?

On devrait plutôt se méfier de la propension croissante des médecins à intervenir directement sur l’humain car ils y trouvent beaucoup d’avantages. C’est notamment plus gratifiant, moins cher et vite commercialisable.

Un dernier argument des « anti-vivisection » (terme qui ne s’applique pas aux recherches dont j’ai connaissance) consiste à réfuter l’intérêt de toute recherche : « On s’en fout ! On n’en a pas besoin ! ».

Ce discours s’accompagne-t-il du refus d’assistance médicale quand ces puristes souffrent du sida, d’une jambe fracturée ou d’une coronaire bouchée ? Je ne pense pas que la société de décroissance elle-même doive se passer de recherche, par exemple pour mieux assister les plus démunis ou pour lutter contre les nouvelles épidémies qui nous guettent.

La compassion pour l’animal qui nous est proche est évidemment plus forte. Le mammifère attendrit plus que la grenouille, alors que la mouche drosophile que les chercheurs sacrifient par millions suscite l’indifférence générale.

Le chercheur, lui-même, est mal à l’aise quand son cobaye est un animal domestique (chat ou chien, par exemple) ou sauvage (singe, bien sûr, mais aussi campagnol ou lézard). Il l’est beaucoup moins face à une de ces bêtes, souvent blanches aux yeux rouges (souris, rat, lapin), qui n’existent que pour alimenter la paillasse des laboratoires.

Ces cobayes-là sont nés dans l’animalerie au sein de lignées sélectionnées pour la recherche, consanguines pour éviter la diversité qui altère les résultats, souvent transgéniques afin de fournir un modèle expérimental pour chaque pathologie. Leur identité semble n’être que signalétique et elles mourraient d’être libérées tant elles sont aliénées à la chaleur, aux granulés, au confinement protecteur…

Tout se passe comme si ces créatures de la machine scientifique avaient échappé à leur espèce, comme si elles n’étaient plus de la nature car trop loin du monde sauvage. Alors, l’empathie faiblit pour ces artéfacts de « vraies bêtes » qui ne semblent appartenir au règne animal que par leur fonctionnalité.

Voilà qui interroge la signification du respect de la vie, comme avec ces animaux qu’on élève dans le but de les manger ou face à certains êtres humains qui naissent gravement handicapés. La réponse du philosophe antispéciste américain Peter Singer est de favoriser le recours aux handicapés mentaux plutôt qu’aux singes dans l’expérimentation…

Face à un tel mépris de l’humanité, on s’interroge : que serait la fraternité dans un monde d’hommes « augmentés », à coups de gènes ou de prothèses, ces hommes de fabrique que nous promettent les transhumanistes ?

Précisons tout de suite que la mise en avant par le texte du « philosophe antispéciste américain Peter Singer » est ici une provocation ridicule.

vivisecrUne provocation, car il va de soi qu’il s’agit ici de présenter ceux et celles critiquant la vivisection comme des monstres, des nazis, qui voudraient remplacer les animaux dans les laboratoires par des personnes handicapées !

Une provocation de type ridicule, car Singer, qui n’est d’ailleurs nullement une référence absolue (voire une référence tout court) chez les personnes véganes, n’a pas proposé une telle barbarie.

Il a, de manière tortueuse, expliqué que les vivisecteurs justifient les tests par leurs résultats pour des médicaments importants, et pour les « mettre dans les cordes », il a expliqué que cette « justification » se révélait pour ce qu’elle était, si à la place des animaux, les tests étaient pratiqués sur des humains du même niveau d’intelligence (en admettant que cela puise être un critère).

Il s’agissait pour Singer de montrer le caractère barbare de la vivisection. Rien à voir avec ce qu’affirme Jacques Testart, qui d’ailleurs ment de manière effrontée. Il affirme en effet que :

la souffrance imposée aux animaux est devenue exceptionnelle

Cela est totalement faux. Donnons ici quelques chiffres :

– 1 animal est victime de la vivisection toutes les 12 secondes en France

– 1 animal est victime de la vivisection toutes les 3 secondes en Europe

– 25 animaux (minimum) sont victimes de la vivisection chaque seconde dans le monde.

Ces chiffres montrent que la vivisection n’est en rien « exceptionnelle. » Absolument tout ce qui est production de masse est testé sur les animaux, depuis l’encre des stylos jusqu’au shampoing, voire même le thé !

Si nous sommes végans, c’est justement parce que nous « slalomons » dans les produits, afin d’éviter ceux qui sont testés (peu nombreux en comparaison, mais il y en a : voir une liste ici).

De plus, avec le programme REACH, le nombre de tests sur les animaux va exploser (sans doute 54 millions d’animaux sur 10 ans). Jacques Testart ne peut pas ne pas savoir cela !

Mais apparemment, Jacques Testart se voile la face, comme lorsqu’il affirme que :

Le chercheur, lui-même, est mal à l’aise quand son cobaye est un animal domestique

non seulement il s’agit d’une mise en avant d’une soit disant « morale » chez les vivisecteurs, mais de plus cela est faux. Les libérations de beagles dont nous avons parlé récemment (en Italie, en Catalogne, en Suède) montrent très bien que les animaux non-humains sont tous considérés avec le même regard barbare.

Jacques Testart serait d’ailleurs bien étonné de savoir que des gens prennent des animaux libérés en adoption. Quand il dit au sujet des cobayes nés en animalerie, de manière programmée :

Leur identité semble n’être que signalétique et elles mourraient d’être libérées tant elles sont aliénées à la chaleur, aux granulés, au confinement protecteur…

non seulement, il nie la sensibilité de ces animaux (et ses propres responsabilités), mais il ne « percute » même pas qu’il faut être à leur service, leur donner une vie meilleure !

Jacques Testart fait semblant de poser la question de la vie, mais ses limites sont évidentes : il n’arrive pas à voir en ces animaux autre chose que des « artefacts » qui seraient « sortis » de la nature. Il sépare abstraitement « animaux » et « cobayes. »

Belle preuve que son refus de voir la réalité en face est le produit d’une perspective totalement dénaturée ! Et un moyen de conserver ses privilèges. Au début de son article, Jacques Testart expliquait que son article n’amènerait aucun gain.

En réalité, ce n’est pas le cas, il a bien quelque chose à gagner: le maintien de l’exploitation animale, la mauvaise foi par rapport à la souffrance. Son article, qui se voudrait intelligent et critique, n’est que le reflet de toute une logique d’exploitation et d’oppression!

Action de l’ALF à Paris / Nouvelle libération de beagles, en Catalogne

Voici le communiqué de l’ALF à Paris, et suit une action de libération extrêmement documentée ayant eu lieu en Catalogne, dans un laboratoire de vivisection.

« La célèbre boucherie parisienne Desnoyer vandalisée la veille de Noël.

Dans la nuit du 23 décembre 2010, l’ALF a rendu visite à la célèbre boucherie Hugo Desnoyer, fournisseur des grandes tables françaises et de l’Elysée; 45 rue Boulard dans le 14ème arrondissement de Paris.

Pendant qu’une personne faisait le gué, quelqu’un d’autre engluait les serrures et jetait de la peinture indélébile sur le rideau métallique, la devanture et l’enseigne au dessus de la boucherie, et qu’un autre taggait au sol VIANDE = MEURTRE devant la porte d’entrée et devant la vitrine.

ALF est vivant en France !!! »

Voici le communiqué de la libération de beagles d’un laboratoire de vivisection, par des personnes sympathisants de l’association Igualdad animal (égalité animale), en Espagne. Rappelons qu’il y a quelques jours avait été rendu public le communiqué d’une autre libération de beagles, en Italie.

Une vidéo de l’action a été tournée :

Haute qualité (746 mégas)

Qualité moyenne (371 mégas – 12)

Qualité faible (67 mégas – 12)

Un pack de photographies est également disponible (523 mégas).

On notera l’importante description (et les images tournées le prouvent) accordée à la réaction des chiens. Non seulement cela prouve évidemment qu’il ne s’agit pas de « machines », mais cela souligne également l’importance qu’il y a à reconnaître l’existence personnelle de ces animaux là, et de ne pas parler des animaux de manière abstraite, « en général. »

La nuit du premier janvier 2011, 36 six chiens ont été sauvés par un groupe d’activistes pour les droits des animaux d’une unité d’élevage d’animaux pour les expériences de Harlan Interfauna, située dans la périphérie de la ville catalane de Sant Feliu de Codines (Catalogne, Espagne), offrant une nouvelle vie à ces animaux dans cette nouvelle année.

Une fois que nous étions à l’intérieur, nous avons documenté la vie misérable de ces animaux, et préparer leur transport.

Bloqués en permanence dans leur chenil sans pouvoir courir, jouer, explorer leur environnement ou avoir des rapports les uns avec les autres, plusieurs avaient des plaies – comme le montrent les images filmées cette nuit – comme ils devaient dormir en hiver avec le contact direct du béton froid couverts de leurs propres défécations et urine.

Un des chiens sauvés vivait en isolement total, sans aucun type de contact avec les autres animaux. C’est une forme de torture psychologique pour des animaux sociaux qui ont besoin de compagnie des autres animaux.

D’autres étaient tellement anxieux d’avoir un contact et un stimuli après avoir été dans ces chenils pour presque quatre ans qu’ils essayaient désespérément de nous toucher à travers les barreaux et de capter à tout prix notre attention.

Lorsque nous sommes entrés dans leur chenil, ils sautaient autour de nous de manière excitée, cherchant de l’affection. Quelques minutes plus tard, ils nous ont accompagné joyeusement hors de cet endroit, dans leur première promenade libre de toute leur vie.

Considérant leur santé mentale et physique, tous les animaux sauvés ont été examinés par des vétérinaires. Certains se sont vus accordés toute notre attention afin de les aider à surmonter la peur constante dans laquelle ils vivaient.

Tous ont déjà été amenés à des maisons sûres où ils seront aimés et protégés. Nous ne savons pas combien de temps cela prendra avant qu’ils ne fassent de nouveau confiance aux humains, cependant nous sommes certains que l’attention et les soins qu’ils recevront dans leurs nouvelles maisons permettra d’ouvrir un chemin vers leurs coeurs et qu’ils vivront heureux et en sûreté pour le reste de leur vie.

Après une vie pénible dans les unités catalanes de Harlan Interfaune – pas différent de Green Hill en Italie ou de Marshall aux USA – un destin bien pure attendait ces animaux : être transportés dans les laboratoires de vivisection où ils seraient en permanence enfermés dans des cages, ne sortant que pour être utilisés dans des expériences.

Tous sont nés avec une sentence, celle d’être de devenir des victimes de tests de toxicité, de la recherche biomédicale et vétérinaire, ou des expériences militaires, tous se terminant avec la fin de leurs vies.

Les activistes qui ont mené cette action sont vegans, et rejettent le spécisme, comme tout type d’exploitation animale, y compris la vivisection comme dans ce cas, ou la consommation de produits d’origine animale, leur utilisation pour nos habits.

Nous pensons que le seul critère important pour respecter les autres est leur capacité à ressentir, pas l’appartenance à une espèce, un sexe ou une race.

Nous voulons en arriver à une société libre de discriminations, où les animaux non humains ne sont pas considérés comme des êtres inférieurs devant être utilisés comme des ressources, mais bien comme des individus méritant un respect total.

Nous continuerons à sauver des animaux et à dénoncer leur exploitation, jusqu’à ce que la dernière cage soit vide, et que les autres formes d’oppression d’animaux appartiennent au passé.

Enfin, nous voulons dédier cette action à tous les activistes qui luttent pour mettre un terme à la vivisection, et rappeler l’existence de tous les animaux qui sont juste maintenant dans les unités d’élevage et les laboratoires.