Benoît Hamon, le candidat aux présidentielles de la primaire organisée par le parti socialiste, a expliqué dans Le Parisien comment il voyait le processus de vente du cannabis, une fois celui-ci légalisé.
« Le problème n’est pas de fixer le prix mais de tarir le trafic et de supprimer une économie clandestine qui irrigue des pans entiers de notre territoire, d’encadrer la distribution de cannabis et de maîtriser le taux de substance psychoactive. (…)
Il y aura des points de vente d’Etat, avec des prescriptions de santé éventuellement. La vente sera interdite aux mineurs. C’est un changement difficile, mais il est incroyable de persister dans le déni.
Je veux qu’il y ait moins de jeunes qui se droguent et vont se fournir auprès d’un dealeur qui va en plus vendre du crystal, du crack, des drogues dures ! »
Benoît Hamon se contredit ici, dans la mesure où il reconnaît lui-même :
a) que le cannabis est lié aux drogues en général ;
b) que c’est lié à l’idéologie de la mafia, toujours heureuse de profiter du malheur des gens, de leur dépendance ;
c) que par conséquent si on enlève le cannabis sans pour autant liquider les mafias, celles-ci ne disparaîtront pas…
En fait, l’Etat devrait selon Benoît Hamon (et tous les partisans de la légalisation) dire aux mafias : abandonnez-nous ce marché, allez voir ailleurs.
C’est là, en plus de la capitulation face aux drogues, une acceptation des mafias, de « l’impossibilité » de les liquider.
Et il faut bien saisir que tout n’intéresse pas ceux qui comptent en profiter sur le plan du business. Voici par exemple comment La Tribune, un média important dans le milieu du commerce, de l’industrie et de la finance, réagit avec une joie frénétique devant le potentiel de profits :
« La France va-t-elle devenir le nouveau Colorado ? (…)
En effet, Benoît Hamon veut une légalisation du cannabis qui passerait par des « points de vente d’Etat ». C’est la solution adopté par le Colorado en juillet 2014.
Un an plus tard, l’Etat américain avait déjà engrangé 70 millions de recettes fiscales grâce à la taxe de 30% prélevée sur chaque vente réalisée dans chacun des 350 magasins accrédités.
C’est donc ce modèle qui inspire le candidat socialiste, et il faut avouer qu’au vu de la consommation actuelle de cannabis des Français, les recettes fiscales pourraient être considérables (les Français sont devenus en 2016 les sixièmes plus gros consommateurs de cannabis au monde). »
Le discours en faveur de la légalisation du cannabis prend la santé comme prétexte, mais en réalité la perspective est seulement économique.
Les conséquences sur le plan de la santé, sur le plan social, sur le plan culturel bien sûr aussi, tout cela n’intéresse pas ceux qui raisonnent en termes de centaines de millions d’euros.
Le nombre des gens qui voient en le cannabis de « l’or vert », des profits faciles à conquérir, des opportunités pratiques aisées, est très important.
Mafieux, consommateur de cannabis à l’esprit mercantile, PME et grandes entreprises, depuis le sympathisant zadiste jusqu’au jeune dealer, depuis les hipsters jusqu’aux businessmen classiques, tous voient des possibilités d’investissement et le reste ne compte pas.
Et il ne faut pas oublier cet argument de plus en plus récurrent : le fait de donner des emplois, un chantage terrible alors que le chômage est si important!