Protection animale ou libération animale?

Sur le livre d’or, une personne nous demande:

que pensez vous de peta et de one voice ?

C’est une bonne occasion de récapituler, en parlant de deux aspects nous semblant vraiment importants.

Le premier, c’est l’attitude par rapport aux médias, et le second la différence selon nous essentielle entre libération animale et « égalité animale » (ou encore « protection animale »).

Parce que nous ne pensons pas en effet que les médias soient quelque chose de « neutre » et qu’il serait possible d’établir un rapport correct avec eux.

Pour une raison très simple: l’exploitation animale rapporte énormément d’argent.

Et l’industrie qui en profite participe à tous les niveaux aux institutions, depuis les laboratoires forcément en rapport étroit avec l’État (comme nous en parlions à Lyon) jusqu’aux cours de biologie au lycée expliquant la nécessité de la viande.

Sans parler du poids des traditions, de la force de l’industrie de la viande dans l’industrie française en général, etc.

Les médias participent à tout ce système fondé sur le profit; jamais ils ne parleront positivement de la question animale, qui remet totalement en cause leur schéma de pensée, les principes de hiérarchie et d’exploitation.

Aussi courageuses soient les personnes actives dans les multiples associations oeuvrant dans différentes associations (dont PETA et One Voice), jamais leur démarche ne pourra triompher dans cette société.

Jamais ils ne pourront intégrer les institutions, ou s’ils le font, cela sera nécessairement en faisant des « compromis » qui sont en réalité des compromissions.

L’exemple autrichien est parlant d’ailleurs: l’association VGT est une association qui fait la promotion pacifique du véganisme, en proposant des réformes, et elle a été lourdement criminalisée dès qu’elle a eu de l’écho.

Pour prendre un autre exemple, plus concret par rapport à la France, il y a une initiative qui se tiendra le 20 mai à Paris, en faveur de ces activistes passant en procès en Autriche.

Il s’agira d’un rassemblement qui… aura lieu la matinée d’un jour de la semaine, en plein quartier ultra bourgeois, tout cela pour attirer les journalistes:

Des militants de L214, de CLEDA et de DDA apporteront deux banderoles, quelques pancartes, ainsi que des costumes de bagnards afin d’organiser une petite saynète et de prendre des photos.

Mais à eux seuls, ils risquent d’être trop rares : c’est un jour ouvrable, plusieurs personnes ne peuvent pas se libérer. (Un jour de semaine a été choisi pour avoir une chance que des journalistes se déplacent)

Tout cela est illusoire, il y a là un manque cruel de réalisme, qui est d’ailleurs commun à toutes les associations de protection animale, car au-delà même de ce que sont les médias, les faits là: sur notre planète, de plus en plus d’animaux sont tués pour être consommés comme nourriture par les humains.

Selon l’INRA:

« Entre 1990 et 2007, la consommation mondiale de viande toute espèce confondue est passée de 143 à 271 millions de tonnes équivalent carcasses. La consommation de viande a donc pratiquement doublé en 15 ans avec un taux de croissance annuel moyen de 5% sur la période. »

Et n’oublions pas les poissons, ni évidemment les espaces naturels qui sont de plus en plus anéantis.

Il ne s’agit donc même pas d’avoir à choisir entre « réforme » ou « révolution »: chaque jour dans le monde, la situation des animaux empire.

En France aussi, malgré toutes les pseudos réformes: la violence et le mépris pour les animaux et la nature ne cesse de se généraliser.

Alors qu’inversement, aujourd’hui être vegan en France n’est pas difficile sur le plan pratique; c’est une simple question de volonté et de culture.

Il y a là une contradiction explosive. Comment la résoudre? Eh bien déjà il est évident en fait, vue la dimension des valeurs véganes, qu’il ne peut pas y avoir de compromis avec ce qui est véritablement un ennemi.

C’est d’ailleurs le principe de la libération animale, qui n’a rien à voir avec les concepts de « protection animale », de « droits des animaux » ou même d’égalité animale.

Il y a tout de même un énorme problème de fond quand on sait qu’il y a un nombre important de gens qui s’engage dans des associations pour les animaux, avec un énorme coeur, une très grande abnégation, sans pour autant devenir vegan (ni même suivre une alimentation végétarienne pour la plupart!).

Ou encore chez bon nombre de vegan, il y a un mépris profond de l’écologie, mais peut-on dire qu’on est pour les animaux, et n’en avoir rien à faire  des habitats des animaux?

Pire, il existe un grand libéralisme qui estompe les frontières pourtant très claires entre le véganisme et le reste.

Alors, que manque-t-il? Une compréhension globale, une vision d’ensemble de la cause: la libération animale et la libération de la Terre.

Et il y a urgence: notre planète est en train d’être anéantie. Les animaux subissent une oppression toujours plus terrible. Il ne peut pas y avoir de compromis dans la défense de la Terre!

Parasurtenseurs et pollutions radioactives

Il est très courant d’affirmer que l’écologie est, finalement, une préoccupation de bobo. L’idée qu’il y a derrière est que l’écologie est secondaire, qu’il est possible de mettre cela tout à la fin d’une sorte des calendriers des priorités.

Seuls des bourgeois, des oisifs, pourraient avoir le temps et trouver l’intérêt de s’attarder sur l’écologie (ou le véganisme, d’ailleurs). Être écolo, ce serait être un petit-bourgeois…

Une telle conception est absurde et justement une remarque de personne bien à l’aise dans la société, tellement contente de ce monde qu’elle ne se pose aucune question, et tellement de culture libérale, qu’elle ne veut surtout pas de réponses!

Pour preuve de cela on a ici une information diffusée hier par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD). Cette association mène un combat très important dans le domaine des pollutions radioactives.

Cette information concerne la population, les personnes travaillant, les agents de France Telecom! Ce n’est pas une inquiétude bobo, de petit-bourgeois!

Et on voit bien que dans la démarche ne visant qu’au profit, les dirigeants historiques de cette entreprise, trop pressés de « moderniser » le pays à tout prix, ont tout fait à la va vite au point que là, même un bilan précis est terriblement dur à faire…

Des risques radiologiques non négligeables pour les agents de FRANCE TELECOM.
Il faut améliorer l’information et la protection des agents.

Des parasurtenseurs (parafoudres) sont installés sur les lignes téléphoniques à divers points du réseau (chez l’abonné, à la jonction entre le réseau aérien et souterrain, au départ de la ligne au central téléphonique).

Pendant plusieurs décennies, ont été utilisés des parasurtenseurs contenant des sources radioactives. Ces technologies ont été abandonnées à la fin des années 70 mais selon un inventaire préliminaire réalisé en 2002 par France Telecom, il en restait encore entre 700 000 et 1 million sur le territoire français (avec une marge d’incertitude de l’ordre de 50 %).

Compte tenu des questionnements concernant l’impact de ces matériels sur la santé des agents, le syndicat CGT FAPT du Cantal a commandé au laboratoire de la CRIIRAD une expertise portant sur des modèles récupérés par les agents ces derniers mois. Cette étude montre que :

– Le débit de dose bêta-gamma à la peau, au contact de certains modèles au radium 226 peut dépasser 400 fois le niveau naturel (certains modèles contiennent plusieurs milliers [1] de becquerels de radium 226).

– Du tritium (hydrogène radioactif) diffuse à travers certains modèles. Selon la bibliographie l’activité en tritium de certains modèles serait comprise entre 24 Becquerels et 5,2 millions de Becquerels.

– Du radon 222 (gaz radioactif émetteur alpha) diffuse à travers certains modèles contenant du radium 226, en particulier lorsqu’ils sont endommagés.

– Les parasurtenseurs en verre se cassent facilement conduisant à une contamination en radium 226 et descendants au voisinage des appareils.

L’exposition qui en résulte pour les agents reste a priori dans le domaine des très faibles doses mais n’est pas négligeable sur le plan de la radioprotection et peut, dans certains cas, conduire à des expositions supérieures à la dose maximale annuelle admissible.

La CRIIRAD demande :

1 / Que les études commandées par France TELECOM pour reconstituer l’exposition passée des agents aux rayonnements ionisants induits par les parasurtenseurs prennent en compte le problème de la contamination interne : incorporation du tritium et du radon 222 et les risques de contamination par des substances radioactives (radium 226, plomb 210, polonium 210, etc.) lors de la casse des matériels. Dans le cas du tritium (et ce serait à vérifier pour le radon 222), le gaz radioactif s’échappe des parasurtenseurs même lorsque l’enveloppe est intacte. Les rapports officiels analysés par la CRIIRAD ne prennent pas en compte ce phénomène.

2 / Qu’une information complète soit donnée aux agents sur l’identification des différents modèles et les précautions à prendre pour déposer les modèles radioactifs et les entreposer (local ventilé, contrôle du débit de dose au voisinage des containers et de la radioactivité de l’air ambiant).

3 / Que les plans de retrait des parasurtenseurs soient effectivement mis en œuvre rapidement.

[1] A ne pas confondre avec les paratonnerres installés sur les bâtiments et qui peuvent contenir des sources de radium 226 de plusieurs millions voire centaines de millions de becquerels