Forage pétrolier au large de la Guyane

« En France, on a pas de pétrole, mais on a des idées » : voilà ce que disait le spot publicitaire de 1978 de l’agence pour les économies d’énergie.

Sauf que les moyens technologiques et les vélléités commerciales changent la donne. Ainsi, du pétrole il y en a désormais en France. Ou plus exactement dans ses colonies, que l’on trouve un peu partout dans le monde, et pour être encore plus précis au fond de l’océan.

C’est le projet extraplac (en gros: on agrandit la plaque appartenant à la France), qui touche aussi la Martinique, la Réunion, la Nouvelle-Calédonie… et est géré par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER).

Le fait d’aller chercher les richesses au fond de la mer est annoncé ouvertement:

Objectifs de la France

La possibilité d’agrandir encore les zones maritimes sous sa juridiction intéresse la France à plusieurs titres:
– Elle lui permettra d’affirmer encore plus sa place de nation maritime majeure,
– les extensions du plateau continental concernent des grands fonds, naguère encore inaccessibles à l’exploitation opérationnelle.

Ce projet s’est vu accorder une importance très grande ces dernières années, et les objectifs sont clairs : trouver pétrole, hydrate de gaz, minerais, enzymes.. et les exploiter commercialement.

C’est pour cela que ces jours-ci commencent la mise en place d’un forage au large de la Guyane. Le forage s’y trouve au large, à 3000m mètres de profondeur.

Sur la route ? 933 espèces de poissons, 29 espèces de mammifères marins, 5 espèces de tortues… sans compter les invértébrés ! Et à côté, on a une mangrove gigantesque :

La mangrove en Guyane couvre la quasi totalité (80 % environ) des quelques 350 km de côte, soit une superficie de 70 000 ha. Elle grandit à la fois sur la côte et dans les estuaires des fleuves.
Sa présence est intimement liée au déplacement des bancs de vase, déplacements qui s’expliquent par les apports alluvionnaires du fleuve Amazone le long des côtes guyanaises sous l’influence notamment des courants marins et des alizés.

Tout cela, évidemment, ne compte pas face au profit. Et là, toutes les réglementations, comme par hasard, sautent, car là ne serait pas l’important.

Ainsi, en cas de marée noire, la société TULLOW OIL promet d’intervenir… dans les 36 heures ! C’est ce qu’on appelle avoir le sens de l’urgence…

Et Tullow Oil n’est pas BP : c’est une entreprise bien plus petite, qui vise à explorer et découvrir s’il y a du pétrole (par exemple au Ghana, en Ouganda). C’est le sens du forage en Guyane (ici TOTAL et SHELL sont participants à hauteur de 33 et 25% du projet). Les moyens en oeuvre en cas de catastrophe seraient bien moindres.

Ce qu’on connaît de ces moyens, ce sont surtout les dispersants (nous en avions parlé au moment de la catastrophe dans le golfe du Mexique). Eh bien ces dispersants prévus par TULLOW OIL sont même interdits en France !

Plus délirant encore : le procédé de forage prévu est lui-même interdit en France !

On a donc, de nouveau, tous les ingrédients pour une catastrophe à venir. Et cette fois, les écologistes et les vegans français ne pourront pas faire comme si de rien n’était, comme lors de la catastrophe du Deep Water Horizon.

Rappelons ici qu’il y a encore aujourd’hui par endroits, au fond de l’océan du golfe du Mexique, des zones avec quasiment 10 centimètres d’épaisseur de pétrole. Et que si BP prétend que tout sera revenu dans l’ordre d’ici 2012, cela ne sera évidemment pas le cas!

Enlèvement au Niger : le vrai coût du nucléaire

Les médias parlent beaucoup de l’enlèvement de membres du personnel d’AREVA au Niger. Une « publicité » dont le nucléaire se serait bien passé, puisqu’elle montre à l’opinion publique quel est le sens de ses démarches.

Voici une petite explication par un communiqué du Réseau Sortir du Nucléaire:

Otages du Niger : le vrai prix de l’électricité nucléaire

Communiqué de presse du Réseau « Sortir du nucléaire » du 21 septembre 2010
Depuis le 16 septembre, aucune nouvelle des salariés enlevés au Niger. On parle d’AQMI, d’Al Quaïda, mais pas un mot sur les revendications des habitants du désert. Jamais n’est évoqué le contexte géographique, économique et humain d’une région qui produit l’uranium utilisé dans le tiers des centrales nucléaires françaises.
Les ressources mondiales en uranium sont limitées, réparties entre une dizaine de pays, dont le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde. Selon l’ONU et la FAO, 47% des Nigériens sont en situation d’insécurité alimentaire (dont 86% des agriculteurs).
Cet uranium profite à AREVA, mais il nuit aux Nigériens : en quelques années, deux mines d’uranium et 130 permis de recherche minière ont spolié les habitants et les terres agro-pastorales voisines. À cause de l’extraction de l’uranium, on assiste à une destruction de la flore et la faune, à une contamination de l’air par les poussières et les gaz radioactifs, et à une très importante contamination de l’eau, accompagnée de l’épuisement de deux grandes nappes fossiles, à hauteur de 70% de leurs réserves.

Les mineurs nigériens travaillent dans des conditions épouvantables pour leur santé. La population locale est malade de la radioactivité. Voilà le vrai prix de l’électricité nucléaire, payé ici par les seuls Nigériens.
La facilité avec laquelle s’est opéré l’enlèvement des salariés d’AREVA et de Vinci pose de nombreuses questions… La France envoie sur place une importante assistance militaire, alors que d’autres enlèvements dans la région, sans liens avec AREVA, avaient laissé le gouvernement français quasiment indifférent.
Cet événement dramatique, qui plonge des familles dans l’angoisse, doit aussi nous rappeler la dépendance énergétique de la France. La production d’EDF SA nécessite de l’uranium en provenance de pays instables et dangereux comme le Niger. Cet épisode met en lumière le néocolonialisme français, cette « Françafrique » qui génère de nouveaux conflits, pille les ressources naturelles, détruit l’environnement, met en péril les populations autochtones, mais aussi les employés d’entreprises comme AREVA ou Vinci.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande à la France de prendre en compte la crise humanitaire et écologique liée aux mines d’uranium, au Niger et ailleurs. S’il fallait répercuter le coût de cette crise sur le prix du Kilowattheure, ce serait la fin du mythe de l’électricité nucléaire « bon marché ». L’avenir n’est pas au nucléaire, mais aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables.

L’article est très contradictoire (et est d’ailleurs grosso modo l’équivalent de la position du NPA d’Olivier Besancenot). En effet, quel intérêt de dire que « La facilité avec laquelle s’est opéré l’enlèvement des salariés d’AREVA et de Vinci pose de nombreuses questions… », sans dire lesquelles?

A côté de ce sous-entendu (incompréhensible, ou bien complotiste), il est parlé de manière tout aussi étrange de « la dépendance énergétique de la France » et du risque que représente pour la France l’instabilité du Niger…

C’est un peu comme si toute la critique d’AREVA servait finalement plus à prôner une « autre » politique qu’à lutter pour la planète. Ne nous leurrons pas ici, c’est au moins en (grande) partie le cas.

Normalement, quand on critique le nucléaire on critique la position de la France en général, et toute l’idéologie pro-nucléaire qui va avec. Là, et de manière aussi franche c’est un phénomène nouveau (les élections approchant), il est demandé que la France prenne une autre option.

Au lieu de dire que la France est par définition pro-nucléaire et donc qu’il faut remettre en cause toutes ses traditions, on a ici l’idée nouvelle (et fausse) comme quoi le nucléaire n’existerait qu’en raison d’un lobby, lobby que l’on pourrait contrer par une activité de lobbying inverse.

Ainsi, ici la position anti-nucléaire est plus un moyen de faire pression contre un camp (qui lui utilise le nucléaire) qu’autre chose. La critique du nucléaire passe totalement au second plan, sans même parler d’une vision écologiste ou de la libération de la Terre!

De manière un peu plus simple alors, constatons plutôt des données (fournies par le comité Areva ne fera pas sa loi au Niger):

Les 40 années d’exploitation minière de Cogema/ Areva, à Arlit et Akokan, ont eu pour premières conséquences:

  • La spoliation des terres agro-pastorales autour des deux sites, situés dans la région d’Agadez.
  • Des bénéfices énormes réalisés par Areva sans retombées pour les populations : un véritable partenariat « gagnant-perdant » !
  • La destruction de la faune et de la flore aux alentours des mines.
  • La contamination de l’air par des poussières et des gaz radioactifs.
  • La contamination radiologique des ressources en eau.
  • L’épuisement d’une des deux grandes nappes fossiles (Tarat), à hauteur de 2/3 de ses réserves et, à moyen terme, le tarissement irréversible de la seconde nappe, avec le dénoyage de la partie ouest de l’aquifère (grès d’Agadez) en 40 ans.
  • Des pollutions annexes innombrables, essentiellement dues aux activités périphériques.

Enfin, on trouvera ici des rapports datant de mai 2010 quant à l’impact des mines d’uranium au Niger. Et notons au passage que ces rapports sont le fruit d’une collaboration scientifique Greenpeace international / CRIIRAD, et qu’il faut ici souligner le fait que Greenpeace est très lié à l’Angleterre (d’où par exemple son quasi silence au sujet de la marée noire causée par BP).

Car ce qui est vrai au sein d’un pays est vrai sur le plan international. Et tout cela témoigne que sans compréhension de l’importance de la libération de la Terre, on est tiré dans un sens ou dans un autre, mais que rien de cela ne profite à la Terre…

Le seul moyen d’avoir des critères écologistes précis et fiables, c’est la libération de la Terre…

Colmatage du puits dans le Golfe du Mexique, alors qu’un rarissime saola est assassiné : tout un symbole de la guerre contre Gaïa

Pour la première fois depuis dix ans on a vu un saola. Sauf que les humains n’ont rien trouvé de mieux à faire que le capturer, et il est mort en captivité…

Et maintenant son corps est étudié par les scientifiques afin de préparer… la captivité des futures « prises »!

Le saola vit au Laos et au Vietnam, il n’a été découvert qu’en 1992, dans le parc national Vu-Quang au Vietnam. On en a vu par la suite une vingtaine, et en 1996 des premières photos ont pu être prises.

Son espèce est à la limite de l’extinction. Aucun saola n’a jamais survécu en captivité (20 ont été capturés jusqu’à présent). On considère qu’il reste moins de 250 saolas. La population Hmong l’appelle saht-supahp, c’est-à-dire l’animal poli, en raison de sa démarche gracieuse dans la forêt.

C’est un véritable symbole que la mort de ce saola (qui a eu lieu à la toute fin août, mais on vient seulement de l’apprendre). Car si l’on associe au colmatage du puits de pétrole dans le golfe du Mexique, qui vient d’avoir lieu, on a un résumé tant de la guerre contre Gaïa que des pseudos solutions que proposent ceux qui mènent cette guerre.

Les saolas disparaissent en raison de l’anéantissement de leur environnement ? La machine à profit dit : mettons ceux qui restent dans des zoos !

Une marée noire ? La machine à profit profite des États et des médias pour étouffer lentement mais sûrement l’affaire. Le gouvernement des États-Unis vient de faire passer ce message au sujet du puits de pétrole de BP dans le Golfe du Mexique:

« Après des mois d’opérations considérables, de préparations et de mises en oeuvre sous la direction des équipes scientifiques et techniques du gouvernement américain, BP a achevé avec succès le puits de dérivation pour l’atteindre et le cimenter à près de 5,5 km sous la surface. »

En clair : circuler, il n’y a rien à voir. Quant aux conséquences des (officiellement) 780 millions de litres de pétrole qui seront passés dans l’océan, l’État et les grandes compagnies s’occuperont de tout…

Quant aux animaux assassinés, ils passeront par pertes et surtout profits! Ici on peut voir une photo de poissons asphyxiés en Louisiane.

Histoire également de bien comprendre l’ampleur du problème, voici une image montrant le nombre de puits dans la même zone.

Ainsi, la menace ne cesse de grandir. En Californie, un pipeline a explosé à San Bruno (l’explosion a provoqué l’enregistrement d’un séisme de magnitude 1,1, et a causé la mort de 7 personnes, détruisant 37 maisons), alors que dans le Golfe du Mexique un incendie s’est déclaré sur une plate-forme pétrolière (Vermilion Oil Platform 380, dont voici une photo).

Les choses ne peuvent qu’empirer : la tendance à la destruction de Gaïa grandit. A partir du moment où il faut davantage de ressources premières pour une course effrénée à l’accumulation, à partir du moment où le critère est le profit qui doit toujours être plus grand, encore et encore…

Alors la planète ne peut plus supporter ce développement anarchique. L’environnement est déséquilibré, avec les conséquences qui vont avec.

Cela, les chercheurs le savent, et plus largement la population aussi. Il manque deux choses pour que les choses changent : une position claire, radicale et sans compromis dans la défense de Gaïa.

Et une génération nouvelle, non corrompue par les habitudes et la tentative de s’accrocher à un monde en train de disparaître. Il est absolument inévitable que les nouvelles générations constatent la destruction en cours de Gaïa, et qu’elles se rebelleront sans commune mesure contre cette destruction.

Le manga « Mother Sarah » pose cette problématique, et l’image suivante résume l’état d’esprit qui prédominera alors.

Les paroles des groupes de musique vegan straight edge reprennent souvent ce principe, qui est qu’une tempête arrive, qu’une génération va briser le cercle infernal de la domination.

Car rien ne peut rester tel quel, tout est obligé de changer, absolument, radicalement. Notre planète est en train d’être assassinée!

Marée noire en Chine, photos truquées de BP, photos terribles du Golfe du Mexique…

Les nouvelles de la marée noire sont, une nouvelle fois, tristes.

Déjà parce qu’il y a une nouvelle marée noire en fait, cette fois en Chine. Le scénario est le même que dans le Golfe du Mexique : le business roi fait que les conditions minimales de sécurité ne sont pas remplies.

C’est en fait un pipeline qui a explosé, dans le port de Dalian, au nord-est du pays, déversant officiellement 1500 tonnes de pétrole dans l’océan, soit 1,5 millions de litres.

La nappe s’étend sur 90 km le long de la côte et fait 946 km2 pour l’instant… Et la Chine étant très relativement développée, sauf dans la mesure où elle est une vaste usine infernale pour les pays occidentaux, les moyens initiaux pour y faire face sont dérisoires : utilisation de simples seaux d’eau manipulés par des gens aux mains nues…

Même si l’État chinois s’est mobilisé et s’il y a désormais 800 bateaux de pêche, une quarantaine de bateaux de nettoyage, 2000 soldats et des centaines de pêcheurs, les moyens sont clairement inadaptés. En fait un tel événement n’est, bien entendu jamais prévu…

Nous avons justement décidé d’ouvrir une catégorie marée noire sur LTD : malheureusement, ce thème va être récurrent au 21ème siècle tellement le profit assassine Gaïa.

Autre histoire du même type : le barrage des Trois Gorges, toujours en Chine. Ce barrage est un projet mégalomane typique de la Chine lancée dans le capitalisme à grande échelle dans les années 1980.

Commencé en 1994 et fini l’année dernière, il a coûté 30 milliards d’euros et a nécessité le déplacement de quasiment deux millions de personnes, ainsi que l’inondation de 600 km2 de terres agricoles et de forêts.

Il doit désormais affronter une vague d’inondations et de pluies torrentielles à venir, posant la question de sa capacité réelle du plus grand barrage hydraulique et du plus grand générateur d’électricité au monde, qui était prévu pour produire 10% de l’électricité chinoise, et qui n’en produit que trois…

En 2003, l’État chinois expliquait que ce barrage était capable d’affronter les « pires inondations depuis 100.000 ans. » En 2007, il était parlé des «des pires inondations en 10.000 ans». Désormais le directeur du barrage parle d’une capacité à affronter les pires inondations depuis… cent ans.

Mensonge, mensonge et mensonge, comme on le voit. Un nouveau scandale a touché BP justement, comme en témoignent les photos suivantes, qui sont officielles, mais… retouchées.

Sur cette photo, on voit en fait les pilotes consulter le document juste avant l’envol. D’ailleurs en haut à gauche vous pouvez voir la tour de contrôle… De plus, les freins de l’hélicoptère sont engagés. Et les gros plans montrent que l’image de l’océan et des bateaux a été ajoutée…

Cela a été prétexte sur internet à un concours de retouches pour se moquer de BP :

Blague à part, il ne s’agit pas de la seule photo retouchée par BP… En voici une seconde :

Cette photo date en réalité… de 2001. Des personnages ont été rajoutés, ainsi que des images sur les écrans…Voici l’original :

Cette pratique est courante chez BP, en voici une troisième, où les personnages au fond ont été rajoutés.

A titre indicatif, BP a reconnu toutes ces retouches et un site montre désormais les photos originales et celles retouchées. Sauf que les différences ne sont par contre pas tout à fait les mêmes que celles que nous présentons…

En effet, on dirait que les copies sont des originaux améliorés alors qu’en réalité il y a des différences notables (les images de fond ont clairement été collées dans l’image, alors que là elles feraient partie de l’original ?!). Que ce soit BP qui ait ouvert ce site de comparaison des photos ne peut que laisser perplexe…

Cela magouille vraiment, absolument et totalement et dans le même ordre d’idée il faut savoir aussi que les contrats de BP avec les chercheurs interdisent à ceux-ci de divulguer leurs résultats pour les trois prochaines années.

En attendant, la situation est bloquée dans le Golfe du Mexique en raison du passage de la tempête tropicale Bonnie : les opérations de vérification de la fermeture du puits sont bloquées pour au moins 48 heures.

Voici d’autres photos du Golfe du Mexique. A titre indicatif, l’oiseau sur la première photo est mort quelques heures après la photo.

Golfe du Mexique : une fuite remet en cause le dôme de confinement, alors que 27.000 puits colmatés forment une nouvelle menace

L’écoulement de pétrole dans le Golfe du Mexique, suite à la catastrophe du Deepwater Horizon, semblerait contenu ; BP a donc peut-être réussi à colmater la brèche : voilà ce qui a été mis en avant par les médias ces derniers jours.

En tant que personnes oeuvrant pour la libération animale et la libération de la Terre, il faut savoir refuser les institutions et rejeter leurs prétentions, et là on en a encore la preuve.

Car comme nous le disons depuis le début de la catastrophe, systématiquement BP et les médias passent des messages comme quoi incessamment sous peu la situation va être sous contrôle, ou bien est en passe de l’être…

Quelle est la situation présente ? Il y a une nouvelle fuite, d’une importance très grande sur le plan technique.

En effet, BP a réussi à placer un dôme de confinement. Mais ce n’est qu’une étape, qui vise à contenir la fuite.

Il faut ensuite cimenter. Mais cette opération, prévue pour le milieu d’août, ne peut pas avoir lieu avant d’être certain qu’il n’y a pas d’autres fuites…

D’autant plus que ces fuites auraient lieu par des brèches dans le sol marin… Le pétrole s’écoulerait alors de manière totalement incontrôlée… D’où la nécessité d’enlever le dôme afin de casser la pression…

D’où l’importance du moment présent. Car il y a une fuite… à trois kilomètres de la tête du puits.

L’amiral Thad Allen, responsable des opérations de lutte contre la marée noire pour l’administration américaine, a envoyé un message à BP : « Je vous ordonne de me fournir une procédure écrite pour pouvoir ouvrir la vanne d’étranglement aussi vite que possible sans endommager le puits si la fuite d’hydrocarbone à côté du puits est confirmée. »

Nous vivons ainsi un moment clef, un moment très important pour Gaïa!

Évidemment, énormément d’intérêts financiers sont en jeu… le monde n’étant pas régi par une morale végane, les priorités vont dans un sens défavorable pour Gaïa, et le mensonge règne en maître. Difficile donc de savoir en détail ce qui se passe, à part quand les dégâts sont faits.

Et c’est là que le système qui prédomine montre son visage. Le monde entier est concerné, et l’on ne sait pratiquement rien. Les enjeux de ce qui se passe en ce moment sont gigantesques, l’océan et tous ses habitants ont donc dû affronter pendant 87 jours un véritable enfer, avec au minimum 500 millions de litres de pétrole passés dans les eaux, et rien n’est fait de manière démocratique.

La quête de profit a ouvert la boîte de Pandore, comme on le voit il n’y a pas que le problème de l’écoulement de pétrole : les moyens employés pour la contrecarrer posent également problème. Rappelons que des produits chimiques ont été massivement employés, ainsi que l’incendie pur et simple du pétrole dans l’océan. C’est d’ailleurs de cette manière que bon nombre d’animaux englués par le pétrole ont littéralement été brûlés vifs quand ils ont été poussés par le courant dans les vagues en feu.

Comme par hasard, en Angleterre (BP est anglais), le Times a révélé que l’entreprise américaine Exxon (qui possède notamment Esso) soutenait financièrement des « climato-sceptiques », ces gens qui refusent tout limitation des gaz à effet de serre (en l’occurence il s’agit du Media Research Center, de l’Atlas Economic Research Foundation, du Pacific Research Institute et de Heritage Foundation).

Et dans un genre incroyable, John Hofmeister, un ancien patron de Shell, explique qu’il vaut mieux tout simplement continuer à pomper le pétrole plutôt que de colmater la brèche car cela est trop risqué, et de cette façon au moins cela générera des revenus ! Dans la course aux profits, il n’y a pas de limites…

Rappelons pour finir un chiffre : 27.000. C’est le nombre de puits colmatés sur les côtes américaines. Ces puits colmatés ne sont pas surveillés et certains ont déjà 60 ans.

Pire, certains de ces puits colmatés… ne le sont qu’à moitié. Pourquoi cela ? Car les entreprises ont une année pour décider si elles ferment définitivement le puits ou pas.

Résultat, le business étant roi, 3.500 ont plus d’un an déjà… dont 1.000 plus de dix ans… et certains, donc, ont déjà soixante ans…

Ces dernières années, 21.000 puits ont dû être refermés… au Texas. On considère que 17% des puits sur les terres sont mal colmatés…

On s’imagine bien comment les conditions plus difficiles au fond de la mer exigeraient une autre attitude qu’une simple irresponsabilité… Les experts considèrent que dans le golfe du Mexique il y a 4.600 puits dont le colmatage pose un gros souci…

Pour réparer tout cela, il faudrait autant d’argent que ce que BP a payé pour l’instant (plus de trois milliards de dollars).

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Qui est responsable de Gaïa ? Pour le profit, personne, car Gaïa n’est qu’un endroit pour la conquête de profits. La vie n’a pas de valeur en soi.

Il faut avoir bien conscience de cela… Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Terribles et catastrophiques nouvelles du Golfe du Mexique, et positions de Dennis Kucinich

Quatre nouvelles catastrophiques parviennent du Golfe du Mexique.

La première est que le couvercle n’est plus en place et que le pétrole s’écoule de nouveau totalement dans la mer.

La seconde est que des documents internes à BP révèlent l’ampleur de la catastrophe, conforme à ce que nous craignions de notre côté depuis le départ, et même pire (plus de trois fois nos estimations fondées sur les recherches scientifiques alternatives!).

La troisième est que les compagnies pétrolières ont « cassé » l’ordonnance d’Obama bloquant les nouveaux forages…

La quatrième est qu’une éminente scientifique appelle à procéder à l’euthanasie des animaux mazoutés, par compassion et en raison de la quasi nullité des possibilités de soin.

La première nouvelle est évidemment catastrophique. L’entonnoir n’interceptait pas déjà la totalité du pétrole. Et hier, donc, l’amiral Thad Allen qui est le commandant des gardes-côtes américains a déclaré: « Il y a eu un problème aujourd’hui, ils ont remarqué qu’il y avait une sorte de fuite de gaz. »

En fait, un des robots sous-marins a heurté une conduite, fermant une soupape et augmentant par conséquent la pression dans l’entonnoir, qu’il a fallu enlever pour inspecter. C’est un peu un retour à la case départ, lorsque BP tentait de placer l’entonnoir… Alors qu’il y a un risque d’ouragan la semaine à venir.

[Officiellement du côté de BP, l’entonnoir est désormais de nouveau opérationnel.]

Quelle est la conséquence ? Eh bien un député du Congrès américain, Ed Markey, a révélé il y a quelques jours un document interne de BP.

Dans ce document, il est parlé de… 15,9 millions de litres de pétrole qui se sont diffusés chaque jour dans la mer (soit un équivalent de 100.000 barils de pétrole).

Rappelons qu’au début, BP parlait de la diffusion de l’équivalent de 1.000 barils de pétrole par jour. Il a ensuite été parlé de l’équivalent de 5.000 barils de pétrole, alors que le gouvernement Obama parlait finalement de l’équivalent de 19.000, puis de 60.000 !

On passe donc à 100.000… 15,9 millions de litres de pétrole par jour !

Vérifions à cette occasion ce que nous avons dit sur LTD, en nous fondant sur les recherches des scientifiques travaillant de manière non dépendante de BP.

Avons-nous été « extrémistes », aveuglés par notre haine de la destruction de Gaïa ? Triste résultat : nous avons parlé de… 4 millions de litres, soit plus de trois fois moins que le chiffre du document interne de BP, qui s’appuie sur toutes les informations confidentielles de cette entreprise!

Constatons également que si en France seul LTD parle de la marée noire, aux USA il s’agit d’une question brûlante, remettant en cause de très nombreux schémas.

Voici d’ailleurs à titre indicatif les propos de Dennis Kucinich, un autre député du Congrès américain, qui lui est bien plus intéressant.

En fait, il s’agit sans nul doute du seul député intéressant du congrès américain, et à ce titre son poids est éminemment faible, car il va de soi que dans une société où règne le profit, comme les USA ou la France…

Car Dennis Kucinich est très progressiste : il représente l’aile la plus à gauche des démocrates. S’il est personnellement contre l’avortement, il soutient le droit à l’avortement ; il a été contre la guerre en Irak, a proposé un moratoire pour la destruction des armes nucléaires…

Et il est végan ! Évidemment s’il poussait le raisonnement jusqu’au bout, il abandonnerait son poste de député du congrès pour rejoindre la bataille pour la libération animale et la libération de la Terre, mais comme le montrent ses très intéressants propos, il sait très bien ce que tout cela veut dire…

« J’apporte mon soutien à la résolution pour faire du 8 juin la journée mondiale de l’océan, mais pour ces derniers cinquante jours, et pour les six prochains mois, tous les autres jours vont être « la journée de ruine de notre océan. »

Alors que nous voudrions penser que tout cela est lié à BP, je pense que nous devons aller un peu plus loin. Nous devons comprendre que nous menons un style de vie qui n’est pas soutenable.

Il n’est pas soutenable pour nous, en tant qu’êtres humains, et il n’est pas soutenable par notre planète.

Ainsi, nous pouvons être ici à parler des océans, et nous le devons, mais monsieur le porte-parole nous devons avoir à l’esprit que nos océans reçoivent des milliards de litres de pollution : des pesticides, des métaux comme le mercure et le plomb, et des quantités massives d’engrais, de composés organiques volatiles et d’innombrables autres produits chimiques.

Même avant la catastrophe du Deepwater, cet écoulement a causé la plus grande zone morte dans le Golfe du Mexique.

Nos océans sont en train d’absorber la malfaisance des compagnies pétrolières, qui ne sont pas seulement responsables d’au moins trois grandes et différentes fuites de pétroles alors que nous sommes en train de parler, mais sont responsables d’être l’un des deux principaux contributeurs du changement climatique – et nous les subventionnons avec l’argent du contribuable.

Nos océans sont en train d’absorber la malfaisance des compagnies du charbon, l’autre principal combustible fossile contribuant au changement climatique.

Pendant des décennies, nos océans ont été nos entrepôts pour les gaz à effet de serre, qui proviennent principalement de la combustion des énergies fossiles. Le résultat est que les océans sont devenus plus acides.

Le corail est en train de mourir, les moyennes des températures sous-marines sont instables, sapant des écosystèmes entiers, et il y a des signes que nos océans ont atteint la limite.

Certaines études montrent que les océans ne seront plus capables d’absorber les gaz à effet de serre de l’atmosphère. Cela ne fait que renforcer l’urgence avec laquelle nous devons agir pour un agenda d’une énergie libre du nucléaire et de la production de CO2.

Le défi ultime qui nous incombe, défendre l’intégrité environnementale de nos océans, provient du fait que nous nous sommes dissociés de la nature.

Nous voyons la nature comme nous entourant. Nous voyons la nature comme ne faisant même pas partie de nous.

Et parce que nous évitons d’assumer notre responsabilité de protéger la création de Dieu, le prix que nous avons à payer dans le futur sera toujours plus grand : les océans qui sont empoisonnés, une planète qui est ruinée et toute la vie menacée d’extinction.

Alors, nous pouvons continuer à temporiser au sujet de ce qui se passe dans le Golfe, mais le fait est que tôt ou tard nous devons en arriver à faire les comptes au sujet du type d’énergie que nous employons, des dommages que cela créé à l’environnement, à la race humaine et toute autre vite sur cette planète. »

Il est terrible de voir que ces propos tenus par un député du Congrès, vont bien plus loin que pratiquement tous les discours sur la nature que l’on peut trouver en France !

Il y a ici une honte terrible par rapport aux exigences qui se posent par rapport à Gaïa ! Que les partis institutionnels ou conservateurs s’en moquent, c’est dans l’ordre des choses, mais quelle honte pour les gens qui affirment vouloir la révolution, ou encore défendent le véganisme comme mode de vie !

Gaïa est en train d’être assassinée, et pourtant cela ne semble former pour ces gens qu’un arrière-plan sans valeur… Il est évident que la condamnation faite par les générations futures sera sans appel !

Et c’est justement dans ce cadre qu’il faut comprendre la position de Silvia Gaus, biologiste du parc national de la mer des Wadden en Allemagne.

Selon elle, seulement 1% des oiseaux mazoutés qui sont soignés vont survivre, à moyen terme. Tous les autres mourront en souffrant en raison des conséquences du mazoutage, à quoi s’ajoute le stress des soins et l’impact des produits employés, qui sont à base de charbon comme le Pepto Bismol.

La mort d’un oiseau mazouté qui a été traité se déroule dans les sept jours, et elle est très douloureuse. D’où le point de vue de Silvia Gauss ; il faut aider les animaux mazoutés à mourir sans souffrance.

Ce point de vue est terrible, mais il révèle une réalité très éloignée des images « idylliques » des animaux relâchés. Ces images sont symboliquement belles, elles ne doivent toutefois pas nous leurrer sur l’écocide en cours…

Et soulignons ce fait : cet écocide n’est qu’un début.

Rien que par le fait que lorsque Obama, suite à la catastrophe du Deepwater, a déposé un moratoire de six mois sur les forages en mer, 32 compagnies pétrolières sont allées au tribunal et viennent de gagner.

Un élu américain, Joe Barton, s’est même excusé auprès de BP de la demande par Obama de 20 milliards de dollars pour dédommager les victimes (humaines) de la marée noire :

« J’ai honte de ce qui s’est passé hier à la Maison Blanche, a-t-il déclaré. Je pense que c’est une tragédie de première ampleur qu’une entreprise privée soit soumise à ce que j’appellerais un racket. »

Evidemment, pour la galerie, ce Joe Barton s’est rétracté : « Je m’excuse d’avoir utilisé l’expression «racket» en parlant de ce qui s’est passé hier à la Maison Blanche, et je rétracte mes excuses à BP. »

Car comme l’a révélé le Washington Post, 30 personnes membres de la commission parlementaire de surveillance des activités du gaz et du pétrole ont elles-mêmes investi jusqu’à 14.5 millions de dollars dans les sociétés concernées…

Les faits sont là : les assassins en quête de profit travaillent 24 heures sur 24 à la destruction de Gaïa. Il faut inversement être à la hauteur… pour la défense sans compromis de Gaïa!

La situation dans le Golfe du Mexique…

Il y a quelques jours nous expliquions que BP menait une nouvelle opération pour tenter d’intercepter le pétrole s’écoulant, mais nous n’avions pas précisé les résultats de celle-ci.

Et pour cause : nous n’avons pas voulu faire confiance à BP. L’ingénieur en chef de BP, Doug Suttles, avait expliqué que la très grande majorité du pétrole était désormais interceptée quotidiennement. Puis, « comme par hasard » BP a reculé et donné d’autres chiffres.

Environ 1/3 seulement du pétrole serait intercepté, mais là aussi il faut être prudent : ce n’est pas pour rien que BP mène une grande campagne en achetant des mots-clefs sur les moteurs de recherche Google et Yahoo.

On s’aperçoit pareillement que de nombreuses informations données par BP sont carrément fausses.

Tel professeur de la faculté de Miami cité comme expert pour BP est en réalité mort il y a plusieurs années, et n’était plus à Miami depuis plus de vingt ans…

Parmi les animaux menacés dans le Golfe du Mexique, on retrouve cités par BP… les morses, les otaries, les lions de mer, les phoques… Des animaux qui évidemment ne sont pas du tout présents dans cette zone géographique.

De la même manière, les noms et les téléphones de nombreux spécialistes sont faux : du dilettantisme dans toute sa splendeur, alors qu’on peut être certain que dès qu’il s’agit du business, la discipline règne en maître et la motivation est là chez BP…

De manière encore plus délirante, dans le plan de BP en cas de catastrophe, il était expliqué que la nature resterait intacte… alors que la marée noire prévue dans ce plan était dix fois plus grande que la marée noire actuelle!

BP donnait même un lien vers une entreprise pour le nettoyage du pétrole – Marine Spill Response Corp. – qui n’aboutit qu’à une page internet japonaise expliquant que le site n’existe plus…

Encore plus fou : rien n’a été prévu pour nettoyer les oiseaux mazoutés. Toutefois BP a vite réagi sur ce plan: début mai, et les médias n’en ont bien entendu pas parlé, ce sont au moins 80 prisonniers qui ont été « entraînés » à nettoyer les oiseaux mazoutés par une présentation et une vidéo…

La raison de tout cela est simple : BP a déjà dépensé 1,25 milliards de dollars, et la fuite n’est pas pas encore colmatée. Selon Kim Fustier, analyste chez Crédit suisse, dans une analyse publiée il y a quelques jours, le coût sera pour l’instant d’au moins 37 milliards de dollars…

BP doit donc maintenir la pression et continuer à tout prix de présenter les problèmes comme en passe d’être résolus. Surtout que l’opinion publique découvre l’ampleur du drame, même si très peu d’informations circulent à ce sujet, et encore uniquement concernant les côtes.

Il est ainsi considéré que 400 oiseaux ont été nettoyés, alors que de l’autre côté au moins 200 tortues sont mortes, ainsi que de nombreux dauphins.

Et la colère monte aux États-Unis. Au point que si d’un côté BP continue de mettre en avant son optimisme (quitte à réduire à chaque fois dans un second temps son triomphalisme), le contre-amiral des garde-côtes des Etats-Unis a envoyé hier ce message à BP:

BP doit faire état de ses plans concernant ses initiatives parallèles, continues et alternatives de récupération du pétrole, et notamment mettre en place un échéancier dans les 72 heures après la réception de ce courrier.

La pression est énorme sur le gouvernement Obama, et on a pu entendre Obama parler de « botter des culs »… Pourtant il est net qu’Obama est une partie du problème, pas de la solution. Car, comme le constate Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du FMI et professeur d’économie et de sciences politiques à Harvard:

Il est très embarrassant pour le président Obama d’avoir proposé – il est vrai sous la pression de l’opposition républicaine -d’accroître fortement les forages offshore peu avant la catastrophe de la plate-forme de BP.

Mais savoir tout cela ne changera rien s’il n’y a pas une action pour changer les choses en profondeur. Ainsi, les actionnaires de BP vont toucher 2,6 milliards de dollars de dividendes pour le premier trimestre 2010.

Et cet été aura lieu en Louisiane le 75ème Festival de la crevette et du pétrole de Louisiane… dont le tournoi de golf, sport anti-écologique s’il en est, sponsorisé par les industriels du pétrole américains regroupés dans l’American Petroleum Institute…

Golfe du Mexique: déjà l’enfer, et demain l’option atomique?!

Comme dit dans le précèdent article concernant le Golfe du Mexique, l’écoulement du pétrole sera au mieux stoppé en août. La mort continue donc de s’écouler, de manière continue, emportant avec elle tant les êtres de la mer que ceux de la terre.

Le 21ème siècle montre déjà son visage, celui du crime contre Gaïa, celui de l’écocide, celui de la colère et de la rage la plus absolue qui doivent nous submerger, et nous guider dans notre démarche : pas de compromis en défense de notre mère la Terre!

Voilà la situation présente : la marée noire s’étend à peu près et au moins sur 29,796 km2. Par comparaison, le Languedoc-Roussillon a une superficie de 27 376km2, et la Provence-Alpes-Côte d’Azur de 31 400 km2.

La marée noire est également en train de s’approcher des côtes de Floride et de l’Alabama. Rappelons juste par principe que nous ne considérons pas seulement comme une attaque contre Gaïa la marée noire sur les côtes ; nous n’oublions pas les océans et tous ses êtres vivants.

BP procède en ce moment à une opération visant à placer une sorte d’entonnoir à l’endroit de la fuite ; la première étape a réussi, toutefois il faut se méfier, car comme d’habitude, l’optimisme béat fait partie de la communication de BP. Voici par exemple les propos tenus hier par Doug Suttles, directeur d’exploitation de BP:

«Je suis assez confiant dans le fait que ça va marcher. Cela ne capturera sans doute pas la totalité du flux. Mais cela devrait en capturer la grande majorité.»

Ce type de discours est récurrent depuis le début de la catastrophe, comme nous l’avons maintes fois rapporté. Et si le but de l’opération en cours est de faire que la fuite passe de 2 millions de litres quotidiens à 160.000 litres (il s’agit des « chiffres officiels »), il y a évidemment une forte probabilité que tout cela ne soit que de la mise en scène pour les actionnaires.

En effet, BP cherche à refaire son image alors que l’entreprise a déjà 30% de son action en Bourse, et l’État américain a également donné à BP une facture de 69 millions de dollars, une facture devant être suivie d’autres.

Mais tout cela est plus symbolique qu’autre chose et ne vise qu’à calmer l’opinion publique américaine (et mondiale).

Rappelons qu’il existe un vaste jeu d’assurances, dont nous avions déjà parlé au sujet de Total. L’industrie ne risque rien car les États sont à son service ; au pire des cas, BP fusionnera avec une autre entreprise, une option d’ailleurs déjà mise en avant à de nombreuses reprises ces derniers jours.

Il faut savoir que le sauvetage du capitalisme va tellement loin que l’emploi de l’arme atomique a été considéré comme une possibilité, notamment par Michael Weber, scientifique de l’Université du Texas, dans un article pour le New York Times.

Il va de soi que le gouvernement américain a démenti cette option au bout de quelques jours, mais cela n’est malheureusement pas une utopie.

Ce genre de technique barbare a déjà été employé par le passé : en effet, l’URSS de Khrouchtchev et Brejnev, avides de concurrence économique et militaire avec l’ouest, a déjà procédé à 5 utilisations de l’arme atomique contre de des fuites de gaz, de 1966 à 1981.

Une blague court ainsi sur le net aux USA, dans ce climat de folie : « Qu’y a-t-il de pire qu’une marée noire ? Une marée noire radioactive. »

Les semaines à venir montreront au fur et à mesure la dimension catastrophique de ce qui se passe depuis le 20 avril.

Et les solutions devront être affirmées. Il y avait les moyens d’aider massivement l’océan et les êtres vivants y habitant. Il y avait de même les moyens de ne pas en arriver à une telle catastrophe.

C’est une question de valeur, de culture. C’est la question de la libération animale et de la libération de la Terre!

La marée noire durera sans doute jusqu’en août!

L’opération de BP visant à colmater la fuite, en cimentant l’ouverture, a échoué. BP parle maintenant de limiter les dégâts, jusqu’à la possibilité réelle de procéder différemment, soit… au mois d’août:

« Si nous pouvons contenir le flot du puits entre maintenant et le mois d’août et faire en sorte que le pétrole ne se répande pas dans la mer, ce serait une issue positive. Ensuite, si nous parvenons à totalement arrêter l’écoulement grâce à un puits secondaire, ce serait aussi une bonne nouvelle. »

En clair cela veut dire que BP va tenter de « limiter la casse » pour en août arriver à peut-être mettre en place un second puits.

Et qu’en attendant, comme l’a précisé le représentant de BP, Doug Suttles, si la majorité de la fuite pouvait être interceptée, cela serait un « succès. »

L’impuissance est donc de rigueur, après le triomphalisme des derniers jours : les médias et les États ont clairement espérer pouvoir en finir le plus vite possible avec cette histoire.

Car ce que nous avons vu dès le départ sur LTD, tout le monde le voit de plus en plus : ce qui se passe est l’assassinat de la planète, et ce de l’une des manières les plus démonstratives qui soit. Tant que cet assassinat n’est pas visible, les industriels sont moins inquiets, mais lorsque tout devient apparent…

Ainsi, voici ce qu’on pouvait lire il y a quelques jours sur le site du Parisien, un quotidien populaire: « Marée noire: la gigantesque fuite de pétrole stoppée. » « Marée noire: le cimentage du puits a commencé. »

On retrouvait la même chose sur le site du Figaro, seul Le Monde restait plus prudent. Voici d’ailleurs un commentaire qu’on pouvait lire aujourd’hui sur le site du Figaro, à la nouvelle de l’échec du colmatage :

crotinette D’un point du vue écologique, ne nous alarmons pas inutilement: 2 à 3 millions de litres de pétrole peut en effet paraitre énorme mais ce ne sont que quelques gouttes dans l’océan, qui seront en quelques mois définitivement absorbées et « phagocytées ». Les pseudo-écolos en font des tonnes…

Cette marée noire n’est pas qu’une catastrophe pour Gaïa, elle est également une catastrophe morale. On peut être certain que les générations futures porteront un jugement terrible sur la passivité dominante et l’absence de rage absolue à l’encontre des destructeurs.

Cela, les puissants l’ont bien compris, d’où leur inquiétude. L’administration Obama reconnaît désormais officiellement qu’il s’agit de la plus grande marée noire de l’histoire américaine, et que ce sont entre 2 et 3 millions de litres qui s’écoulent chaque jour dans la mer depuis la catastrophe (BP parle de 800.000 litres).

L’administration Obama a également approuvé une dernière tentative de BP avant le mois d’août, une tentative extrêmement risquée par l’intermédiaire de robots sous-marins, qui s’ils ratent leur coup agrandira la fuite ! Nous en reparlerons lorsque BP réalisera cette tentative.

En attendant, rappelons cette simple vérité : nous sommes le 31 mai, la catastrophe a commencé le 20 avril. Le mois d’août, posé comme véritable prochaine échéance pour arriver à colmater la fuite, commence dans deux mois…

Et ce alors que la marée noire s’étend vraisemblablement vers la Floride, comme le laissent penser les dernières images satellites…

« Est-ce que je pense qu’ils savent exactement ce qu’ils font? Pas totalement »

Un porte-parole de BP a expliqué que l’interception d’une partie du pétrole par le long tuyau de 1,6 kilomètres de long ne fonctionnait plus aussi bien. 216 000 litres de pétrole ont été siphonnés ces dernières 24 heures, alors que vendredi le chiffre était de 350 000 litres.

A côté de cette nouvelle encore une fois peu rassurante, BP a défendu l’utilisation de son dispersant et affirmé ne pas vouloir stopper son utilisation pour le moment, malgré la demande du gouvernement américain de cesser ce genre d’opération dans les 72 heures.

Ce qui se passe est en réalité assez simple: il est désormais clair que la situation est hors-contrôle. BP va de nouveau essayer de cimenter la fuite (une opération dénommée « top kill » soit « meurtre par le haut »), mais cette fois le triomphalisme passé, non seulement parce que la crise est déjà d’une grande ampleur, mais en plus parce qu’il est désormais plus que clair que stopper la fuite est extrêmement difficile.

Le gouvernement américain n’a plus d’autres choix que d’espérer que cela fonctionne, et l’amiral Thad Allen responsable de la lutte contre la marée noire a affirmé sa « confiance » en BP, et Lisa Jackson, directrice de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), a réaffirmé que cette affaire concernait avant tout… le « secteur privé »!

Comme on le voit avec la marée noire dans le Golfe du Mexique, tout est une question de priorité.

Ainsi, il y a trois ans, les gardes-côtes du secteur de Key West en Floride et les agences gouvernementales locales avaient prévu un plan d’urgence et de gros manuels pour parer à l’imprévu : depuis une marée noire provoquée par un échouage de tankers jusqu’à une attaque atomique.

Mais bien évidemment, la destruction d’une plate-forme n’avait elle pas été prévue, malgré les centaines et centaines de plate-formes présentes dans la région.

Pourquoi cela? Parce que l’Etat ne se mêle surtout pas des affaires de business…

C’est une question de priorité ou, si l’on préfère, de culture. Soit on a une culture avec Gaïa, soit on a une culture contre. Et il n’est pas difficile de voir dans quel camp est la culture dominante, parce qu’elle sert l’industrie.

On a ainsi l’exemple de cette même administratrice de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), Lisa Jackson, qui est passée ce dimanche sur les plages, afin de tenter de calmer les esprits…

Alors que le secrétaire américain aux Affaires intérieures, Ken Salazar, dit: « Est-ce que je pense qu’ils savent exactement ce qu’ils font? Pas totalement », tout en ne remettant bien entendu pas en cause la direction des affaires par BP…

Les gouvernants jouent leur rôle : ils se dédouanent de toute responsabilité. Barack Obama a expliqué de la même manière que « D’abord et avant tout, ce qui a conduit à ce désastre, c’est une rupture de responsabilité de la part de BP et peut-être d’autres, dont Transocean et Halliburton. »

Ces propos ont été tenus il y a deux jours, samedi, dans son allocution hebdomadaire à la radio et sur internet. Il a demandé à ce que les futurs forages pétroliers en mer ne soient autorisés qu’avec suffisamment de garanties pour prévenir d’autres catastrophes du même type.

L’État fait ce qu’il fait à chaque fois : il affirme qu’il fera en sorte que « cela ne se reproduise plus. » Il se pose comme un contre-pouvoir par rapport aux grandes entreprises.

Mais ce contre-pouvoir n’agit, comme par hasard, qu’après!

Or, il est évident qu’il est totalement fou de laisser l’industrie faire ce qu’elle veut, alors que tout ce qui l’intéresse, c’est le profit, qui n’amène que mort.

La vision de Judi Bari, dont nous parlions hier, est certainement moralement juste, mais les voeux de décentralisation doivent forcément passer en arrière-plan devant les besoins globaux, à l’échelle d’un pays, de la planète elle-même.

Rien n’est pire ici que le localisme, sans parler du « nationalisme », alors que l’enjeu c’est Gaïa elle-même. Rien ne sert de vouloir agir localement si l’on a pas conscience qu’une société comme Shell est sans doute responsable à elle seule du déversement de 4,5 millions de gallons de pétrole dans le Delta du Niger…

Pour changer le monde, il faut comprendre la dimension des problèmes qui se posent; sans libération animale et libération de la Terre, on passe à côté de cette dimension.

Et la compréhension de cette dimension est inévitable, soit avant la crise écologique, soit pendant la crise écologique.

Ainsi, à défaut de vision globale, on peut en tout cas déjà voir qu’il y a des prises de conscience. En Floride une campagne est lancée pour recruter des volontaires pour faire face à la marée noire.

La colère monte évidemment également en Louisiane : la population commence à protester, il est vrai malheureusement uniquement parce que leurs intérêts immédiats sont en jeu. Il faut cependant se rappeler que le peuple américain tient énormément à son environnement.

A côté de la culture de consommation massive, il y a une fascination très puissante de la nature sauvage, la wilderness, et nous ne pouvons que rappeler ici le caractère historique des films « Silent Running » et « Koyaanisqatsi. »

Enfin, voici quelques vidéos concernant les marais de Louisiane, et la marée noire. La première montre les plages et l’absence de tout nettoyage, alors que « le pire reste à venir. » La seconde montre la situation dans les marais. La troisième présente la situation sur les plages. Enfin, une vidéo montrant ce que ressemblait la vie avant la marée noire.

Rappelons également qu’il y a quelques jours, Pavan Sukhdev, directeur de l’Initiative pour une économie verte du Programme des Nations Unies sur l’environnement a affirmé la chose suivante:

« Si les différentes estimations que nous avons reçues se réalisent, alors nous sommes dans une situation où effectivement, dans 40 ans, nous n’aurons plus de poisson. »

Evidemment, la seule solution proposée ici est de mieux gérer les « stocks » et non pas d’avoir une perspective totalement différente. Mais les choses sont de plus en plus claires: loin de tout catastrophisme, les faits rattrapent la fiction: on peut se souvenir du film « Soleil vert. »

Ce film, dont nous faisions récemment une présentation, raconte comment l’industrie se procure « comme elle peut » des protéines alors que les océans ont été assassinés…

Rappelons également la scène la plus connue de ce film (ici à partir de 1h13), alors qu’une personne âgée se suicide par poison, et voit dans les dernières minutes de sa vie des images de la nature, nature qui a été anéantie…

Les côtes de Floride menacées par la marée noire

La marée noire dans le Golfe du Mexique a désormais une superficie de 26 341 km2.

A titre de comparaison, l’Auvergne a une superficie de 26 013 km2, et la Bretagne en a une de 27 208 km2.

Et un nouveau danger apparaît désormais: la marée noire risque de passer dans le champ d’action du courant océanique Loop. Ce courant se situe le long de la péninsule de Floride, et justement des boulettes de pétrole ont été découvertes à la station balnéaire de Key West, dans le parc national Fort Zachary Taylor.

Le maire de Key West, Craig Cates, a tenu des propos « rassurants » et à ce titre fort étranges, au sujet de cette vingtaine de galettes de pétrole de 7 à 20 centimètres :

« Nous croyons qu’il est improbable que les boulettes de pétrole proviennent de la fuite du golfe mais nous aurons la confirmation dans deux jours. Si nous sommes préoccupés par la situation actuelle, nous essayons de garder une attitude positive. »

En gros, jusqu’ici tout va bien, après, on verra…

En attendant, le courant Loop fonctionne en fait en boucle dans le Golfe du Mexique, pour finalement prendre la direction de l’Atlantique, par le détroit de Floride.

La marée noire est donc une menace terrible pour la barrière de corail en Floride, la plus grande des Etats-Unis et la troisième de la planète après celles d’Australie et du Bélize.

A ce risque s’ajoute celui d’une catastrophe possible pour les tortues du Golfe du Mexique, dont la saison de la ponte arrive. Officiellement ce sont déjà pas moins de 150 tortues de mer qui ont été retrouvées mortes sur les côtes. ..

Rappelons par comparaison, ce que BP disait dans un document daté du 23 février 2009 et destiné à l’Agence américaine de gestion des ressources minières (MMS) par BP :

« Dans l’éventualité d’une explosion inattendue qui causerait une fuite de pétrole, il est peu probable qu’un impact se fasse sentir, en raison d’un équipement et d’une technologie fiables pour y faire face. »

Faire confiance aux assassins de la planète est une folie: on en a ici une terrible démonstration! Et BP continue d’ailleurs dans l’optimisme béat : désormais, l’arrêt de la fuite est prévu pour la semaine prochaine, grâce à un tuyau installé dimanche à 1500 mètres de profondeur.

BP a en effet réussi, avec son dispositif de siphonage, à intercepter une partie de la fuite : l’équivalent de 2000 barils par jour est désormais pompé. Ce qui est intéressant et déprimant, c’est de voir ici que la semaine dernière encore, BP ne donnait pas de chiffre officiel, tout en distillant en certains cas aux médias que la fuite était de… l’équivalent de 1000 barils par jour.

Donc, BP pompe déjà deux fois plus de pétrole qu’il ne devrait y en avoir selon elle…

Forcé de changer de ligne, BP considère désormais officiellement que la fuite est de l’équivalent de 5000 barils ; toutefois, les experts non liés à BP donnent comme chiffres entre 20 000 et 100 000 barils…

Gigantesques nappes de pétrole sous-marines dans le Golfe du Mexique

Depuis notre dernier article « Crise annoncée dans le Golfe du Mexique », il y a deux jours, une nouvelle « révélation » a été diffusée dans les médias.

Comme nous le disions, l’objectif de BP et du gouvernement américain était d’éviter que la marée noire n’atteigne la côte, la vie marine en plein océan leur important peu: ce qui compte c’est l’industrie de la pêche en Louisiane et le fait de pouvoir continuer l’exploitation pétrolière de manière traditionnelle – business as usual.

Par conséquent, le plan anti-marée noire de BP comprend depuis le départ, et avec l’assentiment du gouvernement américain, des campagnes de pulvérisation de dispersants, afin de… faire couler le pétrole, pour l’empêcher de dériver vers les côtes.

Un demi million de gallon du dispersant Corexit 9500 a été diffusé (un gallon étant équivalent à 3.785 litres)…

Comme nous le disions dans l’article « Echec et mensonges au sujet du Deepwater Horizon », la conséquence en est que « la nappe se transforme en une multitude de toutes petites gouttes, contaminant la mer et terminant au fond de l’océan, sous la forme d’une couche gluante et mortelle… »

Les médias parlaient auparavant des dispersants comme si de rien n’était, mais désormais il y a eu une prise de conscience.

Samantha Joye, chercheuse de l’université de Géorgie, explique ainsi dans le New York Times:

« Il y a une quantité abominable de pétrole dans les profondeurs en comparaison avec ce vous voyez à la surface. Il y a une énorme quantité de pétrole sur plusieurs couches, qui s’étagent sur trois, quatre ou cinq niveaux. »

Ont été ainsi constatées plusieurs grandes nappes de pétrole, sous-marines, dont une faisant… 16 kilomètres de long et 1,6 kilomètre de large, avec une centaine de mètres de profondeur!

Et certaines nappes vont jusqu’à 1.200 mètres de profondeur, allant assassiner des milliers et des milliers d’êtres vivants… Des centaines de milliers d’êtres…

Comme par exemple les bathynomes géants, de la famille des crustacés (on apprendra d’ailleurs, avec dépit, que l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’Ifremer, n’a eu rien d’autre à faire que produire en rapport en 1993 expliquant que les bathynomes géants étaient comestibles, avec une chair « de bonne qualité » et « des qualités gustatives intéressantes »!).

A côté de cela, il semble bien que la marée noire soit d’une telle ampleur, qu’elle va bien atteindre les côtes. Hans Graber, expert de l’université de Miami (Floride), a expliqué que « C’est juste une question de temps et on va bientôt voir apparaître le premier niveau important de pétrole [sur les côtes]. »

C’est donc bien une terrible catastrophe qui est en train de se dérouler, un assassinat dont il faut absolument comprendre la dimension, alors qu’à côté de cela BP refuse toujours d’évaluer la fuite et se permet systématiquement des commentaires optimistes.

Ainsi, hier un tube géant d’1,6km de long a été placé sur le puits de pétrole, et BP espère intercepter la grande majorité du pétrole, d’ici une semaine.

Tel n’est pas le point de vue du gouvernement américain, qui a publié un communiqué signé par la secrétaire d’Etat à la Sécurité intérieure Janet Napolitano et le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Ken Salazar, et disant : « Cette technique n’est pas la solution au problème et on ignore dans quelle mesure cela peut réussir. »

D’ailleurs, il ne s’agissait pour l’instant que d’un test, le tube s’étant déplacé!

Dans le même ordre d’idées, on a appris également qu’une dizaine d’heures avant la catastrophe sur la plate-forme Deepwater Horizon, un véritable clash avait eu lieu entre le responsable de BP et celui de Transocean (la société suisse possédant la plate-forme et travaillant pour BP).

Apparemment, il y a eu une énorme confusion concernant la gestion de la mise en place d’un bouchon de ciment après que la boue ait été retiré.

Tout cela montre bien qu’il ne s’agit pas d’une tragédie, de la faute à pas de chance, ou au « destin. » Non, il y a des responsables, des coupables!

La catastrophe de l’Exxon Valdez

Nous avons plusieurs fois mentionné la catastrophe de l’Exxon Valdez ces dernières semaines, en raison de la sinistre actualité dans le Golfe du Mexique. Voici une petite présentation de cette catastrophe, après celle-faite de l’Ixtoc-1.

L’Exxon Valdez était un pétrolier récent, âgé de deux ans, il n’avait fait que 28 voyages. Valdez est une ville de quelques milliers d’habitants en Alaska, mais surtout un port.

Le pétrolier est parti de ce port le soir du 23 mars 1989, avec à son bord 163 000 tonnes de pétrole brut extrait du gisement de Prudhoe Bay.

On notera au sujet de ce gisement que BP a constaté en 2006 une fuite sur un oléoduc de transit… entre 700 000 et 1 000 000 de litres de pétrole se sont officiellement échappés…

L’origine de la catastrophe est incertaine, on considère que plusieurs facteurs ont joué.

On pense que le responsable de la manoeuvre, un lieutenant, était trop fatigué et seul au lieu d’être accompagné d’un officier…

Car le commandant de bord a quitté la passerelle pour une raison toujours inexpliqué (mais on pense à l’alcoolisme) tout en lançant le pilotage automatique et en augmentant la vitesse, alors que le centre de contrôle du trafic maritime n’a pas remarqué l’erreur de parcours…

En fait, il n’y avait personne à bord prêt à prendre le quart après s’être reposé selon la réglementation…

Le résultat a été que le 24 mars juste après-minuit, le navire s’est échoué sur des récifs, avec une déchirure de la coque sur toute sa longueur.

11 des 13 citernes du pétrolier furent endommagés : 40 000 tonnes de pétrole brut se déversèrent, formant 7 000 km² de nappes.

En terme de marée noire, celle de l’Exxon Valdez ne fait pas partie des plus grandes (pour comparer, cela fait 17 piscines olympiques, et n’est déjà plus dans la liste des 50 plus grandes marées noires).

Mais son impact a été dévastateur.

800 km de côtes (2 000 km avec tous les îlots et échancrures) furent touchés par la marée noire, alors qu’une mobilisation fut lancée pour tenter de l’enrayer, au moyen de 1 400 navires, 85 hélicoptères et 11 000 personnes.

Entre 250.000 et 500.000 oiseaux ont été tués, ainsi qu’au moins 1.000 loutres, 300 phoques, 250 pygargues à tête blanche, 22 orques et un milliard d’oeufs de saumons et de harengs.

Les dégâts sur la faune et la flore ne sont pas quantifiables, bien entendu, mais il y a eu des analyses pour savoir combien coûteraient les activités pour contrer les effets de la marée noire.

Le coût fut alors estimé à 8 milliards de dollars, mais Exxon ne paya que 900 millions de dollars.

De la même manière, les habitants humains touchés par la marée noire firent un procès à Exxon : si le premier jury leur accorda 5 milliards de dollars, 20 années de procès plus tard, la Cour Suprême des USA rabaissa cette somme à 500 millions de dollars.

Des milliers d’êtres humains ont souffert et sont morts des conséquences de la marée noire (commençant par des nausées et des vomissements et pouvant finir en de multiples cancers, des lésions au cerveau, etc.) sans pour autant qu’Exxon n’ait reconnu cela, bien entendu.

La zone de la marée noire est bien entendu encore polluée. Il en sera ainsi non pas pour des années, mais sans nul doute des décennies, selon les dernières études.

Crise annoncée dans le Golfe du Mexique

Ce qui devait arriver est arrivé : il est maintenant quasi officiel que la fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique est bien plus importante qu’annoncée.

Ainsi, selon la radio publique américaine, la National Public Radio, il faut considérer qu’il n’y a pas 800.000 litres de pétrole passant dans la mer chaque jour, mais… 11 millions de litres !

La radio se fonde sur une enquête faite à sa demande et réalisée par Steven Wereley, professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Purdue. Celui-ci a analysé les images des vidéos fournies par BP et montrant la fuite au fond de la mer.

Voici quelques vidéos de cette fuite, vidéos très impressionnantes :

Vidéo 1

Vidéo 2

Même si les calculs de Steven Wereley ont une marge d’erreur de 20% (en moins comme en plus!), et que BP réfute ces chiffres (tout en proposant aucune évaluation officiellement), il est évident que le message commence à être passer à l’opinion publique.

Alors qu’évidemment, les choses étaient relativement claires dès le départ, comme nous l’avions dit. Mais c’est une crise qui s’annonce terrible, et les médias lâchent du lest.

On a pu ainsi savoir que Timothy Crone de l’Université de Columbia, et Eugene Chiang, professeur d’astrophysique à l’Université de Californie, ont obtenu les mêmes résultats que Steven Wereley, avec une méthode différente.

On a également pu entendre dans les médias américains Ian R. MacDonald, spécialiste en océanographie à l’université de Floride, expliquant qu’il fallait multiplier les estimations officielles de la fuite facilement par quatre ou cinq !

Inversement, les experts Richard Camilli et Andy Bowen, de la Woods Hole Oceanographic Institution du Massachusetts, avaient été invités par BP pour évaluer la fuite au moyen de machines sous-marines ultra perfectionnées, puis finalement « décommandés » sans explication.

Il faut dire, les images satellites les plus récentes sont très parlantes…

Pour sa défense, BP explique que sa priorité est le colmatage, pas l’évaluation de la fuite… Le directeur général Tony Hayward a même expliqué au quotidien anglais le Guardian que

« Le Golfe du Mexique est un très vaste océan. Le volume de pétrole et de dispersant que nous y déversons est minuscule par rapport au volume total d’eau. »

Cette phrase restera certainement dans l’histoire. Malheureusement!

Et Obama lui-même a soutenu cette ligne de défense, tout en critiquant les compagnies pétrolières parce qu’il y est obligé devant la pression de l’opinion publique.

Surtout que le débat entre BP (locataire de la plateforme), Transocean (propriétaire de la plateforme), et Halliburton (qui a cimenté la base de la plateforme) a tourné au ridicule, chaque entreprise accusant l’autre d’être responsable de la catastrophe.

Obama a donc fait semblant de s’énerver, en bon showman, tout en cherchant à profiter de la situation pour préparer l’opinion publique. Il a ainsi expliqué « qu’il y a eu des informations différentes ces derniers jours sur l’importance de la fuite », tout en disant que « ce qui est vraiment important, c’est qu’il y a du pétrole qui fuit, et il faut le stopper, le stopper le plus vite possible. »

Comme on le voit bien, il s’agit d’en dire un peu, mais pas trop. Il s’agit de préparer au choc, tout en cherchant à éviter une prise de conscience ! Car justement, au Congrès américain, BP donne des chiffres.

Et ceux-ci sont impressionnants : dans le pire des cas, l’équivalent de la catastrophe de l’Exxon Valdez se réaliserait tous les quatre jours!

Et les réserves de la nappe pétrolière dont part la fuite sont… de l’équivalent de 50 millions de barils de pétrole.

C’est une terrible catastrophe à laquelle nous assistons.

Tout cela montre la vanité de ceux qui prétendent ne s’intéresser qu’à leur entourage, ou à leur propre pays. Il faut avoir une vision globale, à l’échelle de Gaïa!

Il faut un mouvement sans compromis luttant pour la libération de la Terre!

Notons aussi que la catastrophe du Deepwater horizon permet donc paradoxalement une critique auparavant étouffée. Ainsi, le Centre pour la diversité biologique a porté plainte contre le Service de gestion minier (MMS), qui dépend du ministère américain des affaires étrangères.

Le Centre pour la diversité biologique critique l’administration Bush qui a vendu l’autorisation à BP, ainsi que l’administration Obama qui l’a approuvé en avril 2009.

Il accuse l’État américain d’avoir « traité le golfe du Mexique comme une zone sacrifiée », en « oubliant » les autorisations nécessaires sur la protection des mammifères marins, ou bien carrément en faussant les rapports : « Si vous découvrez que les risques sont élevés ou que certaines espèces seront touchées, votre rapport finit dans un tiroir, et ils trouvent quelqu’un d’autre pour le refaire. »

Et le Centre pour la diversité biologique de constater : que se passera-t-il lorsqu’une telle catastrophe arrivera dans l’arctique ? Dans une zone éloignée de tout port, dans une eau glacée, en pleine nuit arctique, dans des conditions donc bien plus dures que dans le Golfe du Mexique?

Echec et mensonges au sujet du Deepwater Horizon

La terrible catastrophe de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, qui est survenue mi-avril fait encore parler d’elle, même si le tapage médiatique à ce sujet est plutôt passé de mode, le peu d’informations fournies restant très partiel, voire faux.

Nous avons ainsi affirmé sur LTD le 3 mai dernier que La catastrophe du Golfe de Mexique dépasse déjà celle de l’Exxon Valdez !

Depuis cette date, les médias ont informé la plupart du temps comme quoi la catastrophe du Deepwater Horizon dépasserait celle de l’Exxon Valdez… dans deux mois.

Il faut dire qu’à partir du 1er mai, il y a eu l’arrêt de toute évaluation officielle du côté américain : l’amiral Thad Allen explique désormais que « tout estimation exacte est sans doute impossible en ce moment. »

Les évaluations sont pourtant possible, notamment grâce aux images satellites ! Voici justement une image prise par un satellite canadien, Radarsat 2.

La fuite provient de la tâche la plus grande, tout à droite (et se situe tout en haut à gauche de cette nappe).

En fait, si les médias continuent de parler de l’équivalent 5.000 de barils de pétrole pénétrant chaque jour dans la mer (utilisant le terme de « baril » pour montrer le « gâchis »), les scientifiques les plus impliqués estiment que la fuite correspond en réalité à 26.500 barils de pétrole par jour !

De la même manière, les médias reprennent systématiquement les opérations de propagande de BP.

La pose d’un un dôme de contention par exemple n’a jamais eu lieu à cette profondeur, et tous les experts restaient très sceptiques. Cela n’a pas empêché les médias télé d’affirmer à chaque fois que le dôme pourrait être posé, sans mentionner jamais la difficulté véritablement extrême de l’opération.

Et quand là l’échec est patent, à cause de la formation de cristaux similaires à de la glace, cela apparaît comme un « coup du sort », ou bien un simple échec temporaire.

Le responsable de BP chargé de cette opération, Doug Suttles, dit d’ailleurs de la même manière : « Je ne dirais pas que nous avons échoué, en fait. Ce que je dirais est que ce que nous avons essayé la nuit dernière n’a pas marché. »

Or, cela n’est que de la pure propagande, parce qu’en réalité BP et l’Etat nord-américain sont totalement dépassés.

La nappe fait 200 kilomètres de long sur 110 de large et rien ne peut être fait à court terme, car rien n’a été prévu. Même pour le cas où le dôme serait mis en place, le fuite continuerait d’ailleurs en petite partie (15%).

Les informations sur l’impact de la marée noire sont par contre, quant à elles, repoussées à l’avenir. On entend la plupart du temps parler de trois tortues mortes, et parfois de 21.

On peut malheureusement être sûr que les chiffres sont catastrophiques : cette marée noire a atteint les îles Chandeleur de la Louisiane, et ce malgré les 274 km de protections flottantes…

Exactement dans la même idée, les informations des médias concernant l’utilisation des dispersants est terrible.

En effet, ces dispersants ne font que disperser : la nappe se transforme en une multitude de toutes petites gouttes, contaminant la mer et terminant au fond de l’océan, sous la forme d’une couche gluante et mortelle…

Force est de constater que les moyens sont toujours présents lorsqu’il s’agit d’exploiter toujours plus, mais lorsqu’il s’agit de protéger et de réparer les moyens sont, comme par hasard, totalement inefficaces….

En attendant qu’une autre solution soit trouvée d’ici quelques jours, le pétrole continue de vomir sa dangerosité, sa toxicité, dans les eaux du Golfe du Mexique.

A la fin de l’année, une plate-forme sera construite pour la première fois au Ghana. Et les plate-formes vont pulluler sur la côte ouest-africaine, l’Arctique, le Golfe du Mexique et les côtes australiennes, en attendant la Chine et l’Inde…

BP dépollue aussi son image

D’habitude nous ne publions que des articles que nous avons écrit, ou bien des communiqués de telle ou telle association; nous évitons les articles des grands médias car leur point de vue, bien entendu, n’est en rien en adéquation avec le nôtre.

L’exception confirme la règle, parfois, dont cette fois avec un très intéressant papier du Monde, au sujet de l’intense activité de BP pour « dépolluer son image. »

La tactique n’est pas nouvelle: il faut que tout change, pour que rien ne change. BP prend les devants, encadrant autant que possible toute initiative concernant la marée noire.

Evidemment, cela est possible parce qu’il n’y a pas de mouvement en faveur de l’océan lui-même, pour Gaïa elle-même. En tout cas, l’article vaut le coup d’oeil.

BP est partout. BP s’occupe de tout. BP finance tout. Deux semaines après l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, le géant du pétrole a déployé à terre une armada qui tente de compenser son impuissance à enrayer une fuite qui déverse encore 5 000 barils de brut par jour dans le golfe du Mexique.

Les personnels de BP sont omniprésents. Va-t-on à la conférence de presse de la responsable des pêcheries nationales sur le « mystère » des tortues échouées sur la plage ? Un représentant de la compagnie est assis à la même table et la conversation dérive sur le « dôme » de 98 tonnes de ciment et 14 m de haut que les robots de BP sont en train d’essayer de placer sur la fuite.

Une réunion à Biloxi de propriétaires de bateaux prêts à s’enrôler dans la lutte contre la marée noire ? C’est BP qui l’organise. Les mariniers toucheront 1 500 dollars par jour pour les petits bateaux. 2 000 dollars pour les gros. Ils devront surveiller la pollution ou traîner des éponges censées absorber le pétrole.

Une session de formation au nettoyage des plages organisée à l’université du comté de Pascagoula ? L’instructeur, un professeur de biologie, est indemnisé par BP. La compagnie a fourni les contenus, indique-t-il. L’établissement s’est contenté des diapositives.

Jusqu’à présent, les habitants du golfe du Mexique ne se plaignent pas de cette ubiquité, compte tenu de la responsabilité de la BP dans une marée noire qui continue de s’approcher des côtes comme dans un « cauchemar au ralenti ». Les associations de défense de l’environnement s’inquiètent, en revanche, du contrôle exercé par la compagnie britannique. La plus ancienne d’entre elles, le Sierra Club, a réclamé mercredi 5 mai une « nationalisation » des opérations de nettoyage par le gouvernement fédéral.

Depuis que Barack Obama est venu passer le dispositif en revue le 2 mai en Louisiane, le « commandement unifié » est passé sous la supervision de l’amiral Thad Allen, le chef des garde-côtes. Mais dans les faits BP joue le rôle d’organisateur en chef des opérations.

Du PDG Tony Hayward, qui apparaît tous les jours sur les chaînes locales, dans un polo d’homme du peuple, à Steve Rinehart, qui arrive tout droit d’une succursale de l’Alaska, près de 3 000 employés de la compagnie ont été dépêchés de la Louisiane à la Floride en passant par le Mississippi et l’Alabama.

Tony Hayward l’a dit : il veut « gagner les coeurs et les esprits ». Après avoir songé à une massive campagne publicitaire, la compagnie a tranché pour une communication de proximité. Des brigades légères d’une dizaine de personnes ont été dispersées dans chaque comté.

Les « BP » passent dans les mairies, contactent les associations, répondent aux numéros d’urgence, préparent le dépôt des plaintes. Ou attendent les journalistes au fin fond de la Louisiane, comme Irvin Lipp. Spécialiste de relations publiques et de gestion de crises, ancien de DuPont, il a été recruté par BP pour un contrat « marée noire ».

A Biloxi, BP s’est installée dans l’immeuble des services publics du Mississippi. Le directeur des affaires maritimes William Walker, qui travaille au troisième étage, a alloué l’auditorium à la compagnie britannique. Tous les bureaux sont flambant neufs, achetés en deux jours, et pourvus d’ordinateur. C’est le seul endroit protégé par un vigile privé.

Directrice de la communication interne au siège national, Lisa Houghton, est en jean et tennis, loin des tailleurs des cadres de Houston. Elle répète le message : « C’était une plate-forme Trans-Ocean, mais nous sommes responsables. Nous avons l’intention de payer. »

Le 5 avril, la compagnie a offert 25 millions de dollars (environ 20 millions d’euros) à chacun des Etats affectés pour accélérer la mise en place des plans d’urgence. Une broutille en attendant le gros des indemnisations, qui viendra plus tard. BP ne lésine sur rien.

« On avait besoin d’un appareil réfrigérant. Le lendemain, il était là », admire Sheryan Epperly, la spécialiste des tortues. La compagnie paie jusqu’aux bouteilles d’eau que les employés ont à coeur d’apporter en signe de bonne volonté. « Et si l’eau est à 1,5 dollar, on leur dit « Tenez voilà 2 dollars » ! », explique Lisa Haughton.

BP a recruté des sous-traitants dans tous les domaines. Pour la formation des milliers de bénévoles qui se sont inscrits pour sauver les oiseaux, pour les déploiements des barrières gonflables, pour la gestion des demandes de dédommagements. Et même pour les études de la qualité de l’air, qui ont été confiées à l’Institut CTEH (Center for Toxicology and Environmental Health) de l’Arkansas.

Pour le Sierra Club, c’est là que le bât blesse. Michael Brune, le directeur exécutif de l’association, est venu de San Francisco pour prendre la mesure des dégâts. Il est impressionné par l’étendue de la pollution et par la collusion public-privé dans l’organisation.

« Il est normal que BP compense les pertes, dit-il. Mais elle ne devrait pas avoir le pouvoir de prendre les décisions sur le nettoyage. » Selon lui, BP est juge et partie, alors qu’une tierce partie indépendante est nécessaire pour procéder aux tests. « Ce qu’ils nettoient surtout, c’est leur image. » Pour lui, le gouvernement fédéral est « beaucoup trop proche de BP. Nous avons besoin d’une séparation du pétrole et de l’Etat ».

Dans la baie de Mobile, à 2 km de la côte, les plates-formes continuent, quoiqu’il arrive, de s’activer. « Tout le monde sait bien que, dans le golfe du Mexique, le pétrole est roi », explique un entrepreneur. L’homme souhaite rester anonyme. BP lui a « interdit de parler ».

La situation empire au Golfe du Mexique

Les nouvelles ne sont pas bonnes du tout concernant l’écoulement de pétrole de la plate-forme « Deep water horizon » qui a sombré le 22 avril.

La situation est désormais bien pire, car 2 nouvelles fuites ont été détectées, aggravant encore bien plus une situation terriblement horrible et dramatique !

L’information est issue du journal The Mobile Press-Register qui cite un rapport confidentiel de la National Oceanic and Atmospheric Administration. Ce que cela signifie c’est que, selon les garde-côtes américains, la fuite pourrait désormais déverser des millions de litres de pétrole brut chaque jour.

Sachant que ce sont déjà six millions de litres qui se seraient déversés dans la Mer, on peut imaginer la suite!

Ce gigantesque déversement incontrôlé va détruire les populations végétales et animales de l’océan, et si le pétrole envahit les mangroves – entre autres – il sera quasiment impossible de le retirer. Sur le long terme une pollution pétrolière met au moins plusieurs décennies à totalement disparaître.

Sur le court terme, c’est un nombre incalculable de vies qui sont anéanties.

Vendredi 30 avril, les Etats de l’Alabama et du Mississipi ont décrété l’état d’urgence. La Louisiane, dont la nappe de pétrole a commencé à souiller le rivage jeudi soir, puis la Floride, où elle est attendue lundi, avaient déjà proclamé l’état d’urgence.

Cette terrifiante marée noire a été déclarée « catastrophe nationale » par le Président Obama. Mais c’est une initiative qui arrive bien entendu après la catastrophe, rien n’étant fait avant.

C’est exactement comme BP qui «assume toute la responsabilité de la marée noire et la nettoiera», comme l’a déclaré vendredi une porte-parole du groupe pétrolier. Des dommages et intérêts seront donc versés aux victimes de cette catastrophe écologique.

Mais BP a-t-il le choix? Non, BP n’a pas le choix. Mais BP pense, et malheureusement avec raison, qu’il suffit de sortir le carnet de chèque. Sans que rien ne change, jusqu’à la prochaine catastrophe.

D’ailleurs si Barack Obama ne cesse de pointer BP, c’est ce même Président des Etats-Unis qui a autorisé en mars dernier un précédent moratoire qui s’exerçait depuis vingt ans sur ces forages en haute mer. En clair, le profit avait les mains libres pour partir à la conquête de Gaïa.

Alors qu’en 2009, selon le Wall Street Journal, BP s’était opposé au durcissement des normes de sécurité régissant les forages en mer. Et que le rapport de BP de février 2009 au sujet de « Deep water horizon » expliquait qu’il n’y avait aucun risque de diffusion du pétrole en cas de problème…

Résultat: Obama a dû faire volte-face et stopper (temporairement) les nouveaux forages. Cela alors que les manoeuvres de BP pour colmater les fuites ont jusqu’ici toutes lamentablement échouées, malgré l’utilisation de bras robotiques opérant par 1500 mètres de profondeur.

Les incendies des nappes de pétrole se sont aussi révélés être infructueux. Les ingénieurs tentent alors de construire un large couvercle sous-marin destiné à endiguer la fuite, opération pouvant prendre pas moins de 90 jours ! Autant de temps pendant lequel la destruction de Gaïa et de ses habitantEs sera continue. Combien d’animaux et de végétaux vont mourir d’ici là?!

On déverse des millions et des millions de dollars pour inventer des plate-formes pétrolières ultra puissantes, qui vont de plus en plus loin dans les fonds marins (et qui sont donc extrêmement dangereuses) et lorsqu’il s’agit de réparer des erreurs, il n’y a plus personne ni aucune solution immédiate !

Tout cela montre bien les priorités de ces grands groupes capitalistes avides de profit, et la situation ne va pas aller en s’arrangeant car à cause du réchauffement climatique, la banquise Arctique fond, laissant envisager le pire quand les groupes pétroliers iront squatter et piller cette région, jusqu’à présent relativement préservée.

Préservée relativement car cette zone a commencé à être exploitée en 2007, depuis que l’on sait que l’océan glacial Arctique est une zone fertile en pétrole (et en gaz naturel).

C’est la planète entière qui est directement menacée de destruction.

Et ce qui est d’autant plus révoltant avec cette catastrophe, c’est que de la part des associations, et des gens sur les forums qui se disent en faveur des droits des animaux ou de la protection animale, il n’est pas question de ce massacre actuel de la planète.

Les océans sont peuplés de vies animales, alors pourquoi ces « militants » n’en parlent-ils pas? Il n’y aurait que les animaux exploités et torturés qui auraient de la valeur aux yeux de ces personnes? Les animaux sauvages n’auraient donc pas autant d’importance?

Les animaux peuplant les océans et les côtes ne sont-ils pas en train de payer les conséquences de ce drame?

Golfe du Mexique: Gaïa encore une fois attaquée!

Les catastrophes pétrolières ne font que se succéder. Quand ce ne sont pas des dégazages, comme cela fut encore le cas la semaine dernière avec le flagrant délit de dégazage sauvage d’un cargo italien, à 18 km des côtes marseillaises, ou encore les récentes agressions contre la barrière de corail en Australie, ce sont des fuites de pétrole.

Sur le livre d’or, on nous reproche parfois un certain extrémisme. Mais la réalité est bien plus extrême, la destruction de Gaïa s’accélère chaque jour!

Et c’est encore une nouvelle et terrible catastrophe qui se profile! Car les « précautions » ne sont prises que pour la guerre et le profit, et strictement rien n’est prévu si la machine de mort capitaliste s’emballe!

En effet, le 20 avril, au large de la Louisiane, une plateforme pétrolière nommée « Deepwater Horizon » a pris feu et en sombrant dans l’océan, a libéré l’équivalent de 1000 barils de pétrole, 1 baril équivalant à 160 litres…

On peut voir de multiples vidéos de l’incendie de « Deepwater Horizon » ici.

A cela s’ajoute trois points de fuite sur le puits: ce qui fait qu’après plus d’une semaine de cette catastrophe la fuite n’est toujours pas colmatée; ce ne sont maintenant pas moins de 800 000 litres de pétrole qui se déversent dans la nature!

Pour l’instant, les responsables tant de l’entreprise BP que de l‘État nord-américain (voir également ici pour l’actualité) n’ont strictement aucune idée de quand ce processus s’arrêtera! Il est seulement parlé de placer une sorte de couvercle, ce qui pourrait être fait… d’ici deux à trois mois!

Cela alors que la nappe recouvre déjà plus de 74 000 km2, soit la superficie combinée des régions françaises Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur!

C’est véritablement un crime contre Gaïa, dont l’ampleur révèle chaque minute davantage sa réalité terriblement sinistre. La plate-forme pétrolière rapportait de l’argent et faisait tourner l’économie, mais jamais les risques n’ont été pris véritablement en compte.

Pourtant, « Deepwater Horizon » était censé être « exemplaire. » La plate-forme de 121 mètres sur 78 mètres avait en septembre battu le record de profondeur de forage (10.600 mètres) et pouvait continuer son activité même en cas de tempête avec des vagues de 9 mètres de haut…

Mais les médias préfèrent parler de « cinq mille barils par jour » qui seraient perdus, car il n’est raisonné qu’en terme de profit.

Surtout quand on sait que, de manière générale, l’on estime qu’environ 6 millions de tonnes d’hydrocarbures sont introduites tous les ans dans les océans. Une tonne peut recouvrir environ une surface de 12 kilomètres carré…

Partant de là, ce crime contre Gaïa est un crime « comme les autres » pour des criminels meurtrissant la planète par leurs désirs de profit.

Au point par exemple mercredi, devant l’impossibilité de sceller la fuite au niveau du puits, de lancer des « incendies contrôlés » de petites nappes prélevées au moyen de barrage flottants, polluant ainsi l’atmosphère, en plus de l’océan.

Mettre le feu à la mer: l’humanité réussit vraiment tristement des choses « incroyables »… Après les forêts, après la nature sur la Terre, sans parler du ciel, le profit entreprend la destruction pure et simple de l’océan…

Le tout se rejoignant dans une orgie de destruction: si mercredi, le bord de la nappe pétrolière se trouvait à 37 km de la côte de la Louisiane et de ses estuaires et marais, il apparaît inévitable qu’aujourd’hui les côtes de la Louisiane soient touchées, normalement ce soir.

Il est vrai ici que les médias commencent à parler de cette arrivée sur les côtes. Mais pour dire quoi? A lire et écouter les informations, on se rend compte que cette nappe de pétrole est catastrophique car elle va toucher des zones protégées.

Et seulement ces zones, et la pêche qui va avec, et les crustacés qui consistent en de la « nourriture »… Bref: il est parlé uniquement de ce qui est utile. C’est dire la profondeur de la révolution des mentalités dont nous avons besoin, pour la libération de la Terre!

Car pour nous, il est pourtant évident que les conséquences mortelles de cette fuite se font déjà ressentir chez les animaux et végétaux marins. Le nuage de fumée de l’incendie du pétrole ajouté au nuage de fumée des incendies des nappes de pétrole ne peuvent qu’avoir de tristes impacts sur les insectes volants et les oiseaux!

Mais rien n’est dit à ce sujet, car il y a non seulement incompréhension de Gaïa, mais négation même de son existence. Les océans sont-ils alors, à écouter les médias et les responsables des Etats, des zones vides, sans aucune forme de vie ?!

Que vont devenir, les poissons, les mammifères marins, les mollusques, la végétation marine touchés par le pétrole ? Qui va aller nettoyer le mazout resté au sol des fonds marins, qui asphyxie la vie qui s’y trouve? Quelles sont les conséquences meurtrières de l’incendie du pétrole?

Rien que officiellement, ce sont 400 espèces qui sont menacées par le pétrole diffusée dans l’océan.

Rappelons d’ailleurs ce fait : une marée noire empêche le soleil d’éclairer les fonds marins et les minuscules végétaux et animaux qui forment le plancton disparaissent, ce qui détruit ainsi la chaîne alimentaire, touchant donc un nombre conséquent d’animaux.

C’est une véritable guerre qui est menée contre Gaïa. Face à cet assassinat en cours, il n’y a pas à tergiverser: il faut être vegan et ce sans compromis, il faut assumer la libération animale, ce qui va nécessairement avec la compréhension de Gaïa, avec l’engagement pour la libération de la Terre!

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!