Pas touche au refuge de la Mare Auzou!

Voici un appel lancé par la Fondation Brigitte Bardot pour signer une pétition visant à empêcher la fermeture de son principal refuge. On peut signer la pétition sur cette page; nous vous déconseillons de mettre des commentaires militants, par sécurité, bien entendu.

Il va de soi que le soutien à la lutte contre la fermeture du refuge est une nécessité absolue. On peut et on doit critiquer la Fondation Brigitte Bardot, pour son personnalisme, ses t-shirts « FBB Vegan » fait par des gens non végans, ses liens avec une agence de publicité d’extrême-droite.

Cela ne change rien au fait, bien sûr, qu’il y a un aspect positif consistant en le développement d’énergie en faveur des animaux. On notera ici le paradoxe: Brigitte Bardot est très connue et appréciée par l’opinion publique, et pourtant il y a le risque d’une fermeture…

On peut imaginer les risques qui existeront alors dans quelques années, après le décès de Brigitte Bardot. C’est tout le problème de la lutte pour une base démocratique forte, et là Brigitte Bardot a raté un virage essentiel, au profit d’une posture protestataire.

Il faut soutenir les refuges, tous les refuges, et ne pas attendre que les problèmes se posent de manière grave: il faut prendre les devants dans le soutien absolument nécessaire, impérativement nécessaire, formant une cause morale absolue!

Adressée à PREFECTURE DE L EURE
NON A UNE FERMETURE ADMINISTRATIVE DU REFUGE DE LA MARE AUZOU (Fondation Brigitte Bardot)

Le 2 décembre 1992, grâce à la générosité de ses donateurs, la Fondation fait l’acquisition, dans l’Eure (27), d’un grand domaine entouré de forêts, composé d’une maison, d’une ancienne écurie, d’un pigeonnier, de deux bâtiments à l’abandon, le tout sur 8 hectares de terrain : « la Mare Auzou ».

La Fondation Brigitte Bardot trouve alors le lieu idéal pour créer son premier refuge et offrir à ses futurs pensionnaires un cadre de vie convenable.

Aujourd’hui, transformé, aménagé, agrandi, le domaine accueille près de 1 000 animaux : chiens, chats, chevaux, ânes, moutons, vaches…

Les chiens (près de 200) sont répartis, selon leur caractère et leur état de santé, dans 60 parcs aménagés. Une cinquantaine de privilégiés, plutôt âgés et sociables, sont en totale liberté.

Grâce aux soins quotidiens que nous, employés, soigneurs, vétérinaires, leur prodiguons, ces animaux ont l’opportunité de se reconstruire, de réapprendre à vivre dans un environnement sain, et certains ont la chance de trouver une famille aimante qui leur donne enfin l’amour qu’ils méritaient.

Ici ils réapprennent à vivre dans un environnement serein, sécurisant, où nous pouvons leur donner l’amour qu’ils n’avaient probablement jamais eu, en attendant leur prochaine famille…….

Mais NOTRE havre de paix est aujourd’hui menacé et va peut-être prochainement disparaître !

Depuis plusieurs années, nous sommes assaillis de plaintes et de menaces infondées de la part d’un petit nombre de personnes (des riverains) qui souhaitent que nous fermions nos portes. Les chiens soi-disant aboient (???) alors que nous avons tout mis en oeuvre pour qu’il n’y ait plus d’aboiements : les chiens sont dans leurs chalets de 18h à 8h30 le matin.

Toute une organisation pour essayer d’apaiser tout le monde. Malgré ça, nous recevons toujours des menaces téléphoniques, des insultes et même des diffamations de la part d’une riveraine (hautaine dans son comportement !) et ne rêvant que d’une chose la fermeture du refuge ou du moins le silence complet de nos 200 chiens jour et nuit (afin d’ouvrir son gîte se trouvant prés du refuge?).

Nous, famille de cœur, dévoués à la cause animale, ne comprenons pas cet acharnement. Que vont devenir nos protégés si le refuge ferme ses portes ?

Qu’adviendra-t-il de nos emplois, et des emplois qu’offre le refuge aux entreprises externes et à tous les sous-traitants qui vivent grâce à au refuge ?

Montrons à tous que nous n’avons pas peur et que nous sommes plus que jamais motivés et déterminés à protéger nos animaux et à préserver nos emplois, car la société dans laquelle nous vivons a besoin, malheureusement, de refuges animaliers.

Luttons ensemble, aidez-nous à sauver le Refuge de la Mare Auzou en signant cette pétition !

Les deux « cadeaux » de Bardot

Brigitte Bardot a eu 80 ans et différents journaux en ont profité pour parler d’elle, notamment Nice Matin qui a publié une interview. Madame Figaro résume ici un point qui a son importance pour comprendre la démarche de Brigitte Bardot :

Si elle ne veut pas d’un anniversaire fastueux, Brigitte Bardot espère tout de même recevoir deux cadeaux d’une valeur inestimable. « Il s’agit de promulguer une loi excluant totalement les abattages rituels » et « de faire passer le cheval d’animal de rente à animal de compagnie ». Et d’ajouter : « Si jamais je n’ai pas réussi ces deux choses avant de tirer ma révérence, j’estime que j’aurai raté mon existence ».

Le problème de ces deux « cadeaux » est très facile à comprendre et il reflète toutes les contradictions de la protection animale qui n’assume pas le véganisme. En effet, séparer la condition de certains animaux de la condition animale en général n’a pas de sens.

La loi, qui témoigne des rapports de propriété, ne peut pas être découpée comme on le veut. Il y a une société qui a des traditions, certaines bonnes, d’autres mauvaises, et à côté de cela il y a des rapports économiques.

Brigitte Bardot a capitulé et ne compte pas tout changer, comme les réformistes en général, qui prétendent vouloir tout changer mais en fait tablent sur une évolution sur des siècles, ce qui n’a aucun sens alors que l’exploitation animale grandit chaque jour sur la planète.

Alors, elle prend deux « causes » qu’elle considère comme « réalisables », mais son choix est arbitraire, totalement arbitraire.

Demander par exemple que le cheval rejoigne les chats et les chiens ne se fonde sur aucune tradition culturelle ; des millions de gens vivent en France avec des chats et des chiens, mais pratiquement personne n’a un cheval comme « animal de compagnie ». Ici, Bardot nie tout simplement la réalité culturelle.

Ensuite, il y a cette fameuse demande d’interdiction de l’abattage rituel, argument cheval de Troie de l’extrême-droite pour refuser la libération animale, mais apparaître « progressiste » dans la question animale.

Ici, cela n’a pas de sens car Bardot « oublie » l’économie. Les entreprises de l’exploitation animale sont… des entreprises de l’exploitation animale, les règlements leur importent peu, ce qu’ils veulent c’est tuer et vendre.

L’interdiction de l’abattage rituel n’aura donc aucun impact sur l’abattage en général. L’exploitation animale peut avoir une multitude de formes. Ainsi, en Inde, les Hindous ne tuent pas « leurs » vaches ; ils la revendent à des musulmans qui les tueront. C’est totalement hypocrite et il en va exactement de même avec cette histoire d’abattage rituel.

D’ailleurs, cela fait perdre du temps avec des questions religieuses là où justement il faut parler de l’abattage en général, dans un esprit universaliste qui seul peut changer le monde (et il faut se dépêcher!).

Brigitte Bardot a raté cela, représentant une époque passée très étriquée et où la France était coupée pour ainsi dire du monde sur le plan de la question animale. Elle a contribué à mettre celle-ci en avant, mais en même temps elle a bloqué les possibilités de développement de la cause animale, en réduisant celle-ci à une posture, alors qu’il doit s’agir d’un projet de société.

C’est là le problème fondamental. Pour changer le rapport des humains aux animaux, il faut changer la société. C’est une évidence : on ne peut rien faire dans une société où les entreprises profitant de l’exploitation animale sont extrêmement puissantes et où les traditions conservatrices sont fortes et brutales.

D’une certaine manière, Brigitte Bardot a vu cela et s’est réfugiée dans une sorte de « tour d’ivoire ». Voici comment madame Figaro se moque de cela :

« J’ai fait du cinéma pour m’acheter une ferme et y mettre des animaux », tente de convaincre Brigitte. On doute qu’à la belle époque, celle où elle crevait l’écran dans Le Mépris, La Vérité ou Viva Maria !, BB rêvait déjà de couler des jours paisibles dans la campagne tropézienne entourée de félins et de canidés abandonnés.

La sincérité de Brigitte Bardot est ici remise en cause, ce qui est inévitable, car la logique de Bardot est trop contradictoire. Elle n’expose les faits que partiellement, par une lettre ouverte par-ci, une gueulante par là, et jamais sans assumer jusqu’au bout. Est-elle végétarienne ? Végétalienne ? Vegan ? Le flou prédomine. Et cela, ce n’est jamais une bonne chose.

« Un manifeste pour les animaux »

A l’occasion du passage à la nouvelle année, Brigitte Bardot a acheté une page dans le quotidien conservateur Le Figaro, afin d’appeler le président de la république à assumer le changement pour les animaux (en reprenant donc le slogan électoral de Hollande, « Le changement, c’est maintenant ! »).

Il y a lieu toutefois de constater que le « manifeste pour les animaux » qu’on y trouve est quelque chose d’extrêmement travaillé ; dans son genre, c’est peut-être le « meilleur » – si l’on est d’accord, bien entendu, avec les illusions entretenues.

Ces illusions reposent sur une base très simple : les animaux sont considérés ici comme des « objets », or dans notre société ils ne sont pas des objets, mais des marchandises. Et cela change tout quand on veut aider les animaux.

Ce n’est pas l’humain qui est méchant, c’est tout un système économique qui profite de l’utilisation des animaux. Tant qu’il y aura du profit pour l’exploitation animale, cette dernière ne cessera pas…

Monsieur le Président, Le changement, pour les animaux, c’est maintenant !
Un manifeste pour les animaux
Reconnu comme « être sensible » par le Code rural, le Code pénal et le droit européen, l’animal est toujours considéré comme « bien meuble» par le Code civil. Il convient donc, dans une volonté de cohérence et d’harmonisation des textes, de réformer le Code civil. Le code de l’environnement doit, également, être modifié afin de reconnaître le caractère d’être sensible à l’animal sauvage.

CAPTIVITÉ ANIMAUX SAUVAGES
D’après l’Article L214-1 du Code rural : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Les cirques, delphinariums, certains parcs animaliers condamnent les espèces animales concernées à une captivité incompatible avec leurs impératifs biologiques. Ces établissements, contraires à la réglementation, doivent être interdits en France comme ils le sont déjà dans de nombreux pays européens.
CHASSE
La nature n’appartient pas aux chasseurs ! Pour un respect, une protection des espaces et des espèces, nous demandons : le raccourcissement des périodes de chasse, l’arrêt de la chasse le dimanche où sont recensés le plus d’accidents (179 dont 21 mortels durant la saison 2012-2013), l’interdiction de la chasse à courre, du déterrage et de toute forme de piégeage, la déclassification de toutes les espèces dites « nuisibles », l’interdiction des lâchers de gibier…
ABATTOIR
Les réglementations française et européenne imposent l’étourdissement des animaux de consommation avant leur abattage, à l’exception des animaux sacrifiés dans le cadre de l’abattage rituel (musulman et juif). L’égorgement cruel des bêtes sans insensibilisation préalable est considéré, par la Fédération des vétérinaires d’Europe, comme relevant d’une pratique «inacceptable». Egalement dénoncée par les instances scientifiques, jugée non pertinente par le culte musulman, l’obligation de l’étourdissement préalable doit êre appliquée pour tous.

ANIMAUX DE COMPAGNIE
Avec plus de 8 millions de chiens et 9 millions de chats, la France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’animaux domestiques. Un véritable marché s’est créé autour de l’animal-objet acheté, utilisé puis, trop souvent, abandonné… Pour enrayer cette surpopulation animale, nous encourageons la mise en place d’une campagne nationale de stérilisation et demandons : l’interdiction de la vente d’animaux par petites annonces, l’interdiction d’importer (pour la vente) des animaux de compagnie, l’interdiction d’exposer des animaux de compagnie ou exotiques (NAC) en animalerie et de n’autoriser que les élevages LOF, non multi-races, en leur imposant un quota de reproduction limité à une portée par an par femelle reproductrice.

EXPÉRIMENTATION ANIMALE
Avec 2 millions d’animaux sacrifiés chaque année, la France (qui détient le triste record européen) doit soutenir le financement de la recherche sur la base de méthodes substitutives (plus fiables pour l’homme) et l’enseignement généralisé de ces méthodes pour, à terme, interdire toute expérimentation animale. Nous demandons également la reconnaissance d’un droit à l’objection de conscience pour tout étudiant qui refuse, dans une démarche éthique ou scientifique, de participer à un exercice de vivisection ou de dissection.

HIPPOPHAGIE
18 525* chevaux ont été abattus en France pour leur viande en 2012, 16 600* tonnes de viande chevaline ont été ingurgitées, sciemment ou inconsciemment, par les Français. Face aux scandaleuses conditions de transport et d’abattage des chevaux et autres équidés, et considérant que ces animaux bénéficient d’ores et déjà d’un statut particulier auprès de l’homme, nous demandons la modification du statut juridique du cheval pour le faire passer d’animal de rente à animal de compagnie (le cheval ne doit plus être considéré comme animal de boucherie).
* Source France Agrimer 2013

ANIMAUX DE FERME
« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Nous demandons l’application réelle de l’Article L214-1 du Code rural qui devrait interdire toute forme d’élevage intensif (incompatible avec les impératifs biologiques des espèces concernées). Nous demandons également : l’interdiction des mutilations à vif (coupe des dents, de la queue et castration des porcelets, débecquage des poules, etc.), l’interdiction du gavage des canards et des oies, une révision de la réglementation sur le transport d’animaux pour limiter la densité de chargement et la durée de transport des animaux vivants à 8 heures maximum.

FOURRURE
Plus de 50 millions d’animaux sont tués chaque année dans le monde uniquement pour leur fourrure. Animaux sauvages élevés en cages dans des élevages concentrationnaires (extrêmement polluants) incompatibles avec leur nature, mise en danger d’espèces menacées par la pose de pièges non sélectifs, abattages cruels (gazages, électrocutions, animaux dépouillés alors qu’ils sont encore vivants)… Nous demandons l’interdiction des élevages d’animaux pour leur fourrure en France et de l’importation de fourrure provenant d’animaux piégés, ainsi qu’un renforcement des contrôles en douane pour les espèces protégées ou animaux de compagnie dont le commerce de la fourrure est interdit en France (chiens et chats).

COMBATS D’ANIMAUX
En France, les combats d’animaux (corridas et combats de coqs) sont considérés comme des actes de cruauté punis de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende… La dérogation accordée aux combats d’animaux lorsqu’une « tradition locale » peut être invoquée n’est pas légitime. Notre législation ne peut faire deux poids deux mesures face à un acte de cruauté, c’est pourquoi nous demandons la condamnation de tous les sévices graves sur animaux et l’application de l’article 521-1 du Code pénal sur l’ensemble du territoire, ainsi que le retrait de la corrida de l’inventaire du patrimoine immatériel français.

Le porte parole de la Fondation Brigitte Bardot et l’ALF

Depuis le départ, nous ne publions rien de la « Fondation Brigitte Bardot », en raison de sa porosité avec l’extrême-droite, et nous boycottons de la même manière toute initiative qui lui est liée. C’est une question de cohérence et inversement comme cette « fondation » ne l’est pas, voici un article écrit par Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.

Si nous publions cet article, paru dans le Nouvel Observateur en ligne, c’est pour son dernier paragraphe…

Serge le lama, une star ? Il faut interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques

LE PLUS. Après sa virée dans le tramway, Serge le lama est devenu la nouvelle mascotte de la cité bordelaise. Et le cirque propriétaire de l’animal a décidé de profiter de ce succès inopiné. En effet, le camélidé a donné le coup d’envoi dimanche 10 novembre du match Bordeaux-FC Nantes. Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, s’insurge d’une telle provocation.

On pensait à une blague de potaches mais l’escapade, bien involontaire, de Serge le lama dans le tramway bordelais a eu pour conséquence un regain d’intérêt pour le cirque franco-italien qui affiche désormais complet et loue les services (bien involontaires eux-aussi) du camélidé.

Que le cirque tire profit de la situation c’est assez logique et prévisible, mais de là à utiliser cette notoriété fulgurante pour rendre « sympathique » une activité basée sur l’exploitation d’animaux captifs, c’est aller un peu loin dans la provocation.

Interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques

Trimbalés dans des camions-cages, qui ne répondent nullement à leurs besoins les plus élémentaires, contraints d’exécuter des numéros contre-nature, ces animaux-esclaves ont une existence qui n’a rien d’amusante, bien au contraire…

Il y a un peu plus d’un an, la Fondation Brigitte Bardot a pris en charge un alpaga trouvé errant près de Nîmes… L’animal aveugle provenait de toute évidence d’un cirque, mais son handicap l’a condamné à l’abandon.

Outre Serge le lama, le cirque franco-italien présente des fauves, malheureux félins condamnés à perpétuité. Nous avons procédé à de nombreuses saisies de lions détenus sans autorisation, mais c’est un combat sans fin, et la France doit absolument légiférer à son tour, comme d’autres pays l’ont déjà fait, pour interdire l’exploitation d’animaux dans les cirques.

Considérer l’animal comme un individu

Serge le lama est devenu un produit publicitaire, nous le déplorons, mais peut-être deviendra-t-il un symbole de l’animal objet, et qu’à travers lui l’homme apprendra enfin à considérer l’animal comme individu ayant des droits, à commencer par celui de vivre dans un environnement adapté à ses besoins.

Enfin, c’est peut-être anecdotique mais c’est très révélateur, il est curieux et assez affligeant de constater l’élan de sympathie dont bénéficient ces jeunes bordelais éméchés, qui ont voulu s’amuser avec un animal, lorsque dans le même temps ceux qui prennent des risques pour libérer des animaux exploités (dans des élevages pour la fourrure, des laboratoires d’expérimentation, etc.) sont traités comme des terroristes…

Christophe Marie a ouvert ici la boîte de Pandore. Depuis la sortie de « ALF le film », tout un pan institutionnel de la protection animale a décidé de jouer sur l’image radicale de l’ALF. Une chose d’autant plus facile qu’en France, l’ALF n’existe pratiquement pas ou pour des actions de très faible envergure.

On a donc un romantisme de la « libération animale » qui n’existe pas, d’où le boulevard populiste pour Christophe Marie, qu’on voit mal diffuser manuels et communiqués de l’ALF…

Poutine et Bardot, duo de choc

Il y a quelques temps nous parlions de comment Poutine était présenté par Bardot comme une sorte de « héros » (voir par exemple Brigitte Bardot remercie… Vladimir Poutine).  Le site notreplanete.info, qui se présente comme le « 1er site français en environnement et sciences de la Terre depuis 2001 » (sic), a relancé l’offensive pro-Poutine et pro-Bardot.

L’article « Comment France 2 manipule l’information pour discréditer certains défenseurs des animaux » est une apologie de Poutine, sans commune mesure.

Et à côté de cette apologie de Poutine soi-disant ami des animaux, France 2 est critiqué pour l’avoir critiqué:

la télévision publique française (France 2) a travesti le président Poutine en chasseur et n’a pas hésité à le lier au trafic de fourrures d’espèces menacées comme le tigre. La vidéo suivante, issue de Prorussia, qui se qualifie comme une « webtélévision de la réinformation », montre la supercherie et le montage qui a été réalisé afin de rendre Brigitte Bardot comme Poutine, des êtres indésirables.

Sauf que France 2 ne parle pas des tigres ; en fait les journalistes de France 2 ont confondu Poutine avec un fusil (hypodermique) lors d’un projet de préservation des tigres, et Poutine avec un fusil, mais cette fois en mode chasse et pêche…

Que les journalistes de France 2 se soient trompés ne change donc rien à l’affaire : des animaux sauvages sont enlevés et parcourent au moins 500 kilomètres pour des mises en scène avec Poutine (avec une tigresse, avec un léopard des neiges, etc., ou encore Poutine avec un wapiti, avec un bélouga, etc.).

Poutine n’a pas comme programme la libération animale, et le véganisme ne l’intéresse pas le moins du monde… il veut seulement refaire de son pays une grande puissance, et pour cela il a une politique extérieure « musclée. »

D’où la présence de Jean-Marie Le Pen en Russie il y a quelques jours, et cette offensive pro-Bardot pro-Poutine qu’on trouve maintenant… C’est une manière de contribuer à l’alliance franco-russe en mode facho. Cela n’est d’aucun intérêt pour les animaux.

Mais cela montre encore fois le rôle pernicieux de ceux qui ont renforcé l’influence de la Fondation Brigitte Bardot, de ceux qui considèrent que les principes ne comptent pas, et que tout serait bon à prendre.

C’est une tendance ceci dit inévitable : quand on rejette la Nature, on plonge dans les abysses de la médiocrité politique, de la magouille politique, pour obtenir des pseudos acquis afin de se donner la conscience tranquille. Notre planète est assassinée, et on a de telles pathétiques démarches…

Rétropédalage maximum de Brigitte Bardot

Bardot est allée trop loin, comme nous le constations il y a trois jours (Bardot l’identitaire face à la France anti-animaux). Alors il lui a fallu – mais elle a été aidée, c’est évident – pratiquer un rétropédalage complet.

Il est évident que ce texte est le produit d’un long brainstorming dans un esprit marketing. La moindre ligne est soupesée afin de déminer. Poutine ? C’était pour défendre l’ours polaire ? Hollande ? Elle n’a rien contre lui, mais il serait trop mou ! La mise en avant du halal et du casher ? C’est pour que la société évolue !

Finalement, toute l’attitude de Bardot n’aurait été qu’un « coup de gueule », afin de frapper les esprits…. A d’autres ! Comme nous l’avions constaté, les positions de Bardot sont parfaitement cohérentes avec ses valeurs, qui ne sont pas celles de la libération animale.

Mais cette lettre, bien entendu, vise à rassurer, dans une vaste opération marketing, les véritables amiEs des animaux qui pouvaient avoir des illusions sur Bardot et qui ont été, forcément, choqué par ses dernières sorties.

Le message qu’elle fait passer : Bardot aurait juste poussé « un cri du coeur » ! Mais nous nous disons : en 2013, alors que le véganisme est une démarche pratiquable, ne pas en parler est de la part de Bardot hautement révélateur d’un discours populiste coupé de la réalité et ses exigences.

Bardot prétend vouloir des « résultats pour les animaux », mais le seul résultat que l’on peut et doit revendiquer en ce domaine, c’est la libération animale !

Voici donc le texte de ce rétropédalage complet, rendu public par le nouvel Observateur.

La protection animale est ma seule politique !

Le 7 janvier 2013, notre présidente Brigitte Bardot publie une tribune dans le Nouvel Obs.

Pour avoir menacé de quitter ce pays que je ne reconnais plus, on me traite de vieille folle, d’hystérique ou je ne sais quoi. Depuis plus de 60 ans je suis traînée dans la boue, on me crache dessus parce que je dérange la morale des bien-pensants, jusqu’à ce « con Bendit » qui souhaiterait m’envoyer dans un camp de concentration ou une prison de Sibérie… Mais qu’a-t-il fait cet imbécile d’écolo pour les animaux ? Rien. D’ailleurs il n’a rien d’un écolo, juste un opportuniste qui passe du rouge au vert en se foutant pas mal des valeurs qui devraient être défendues par le mouvement écologiste si mal représenté en France.

Alors oui, j’en ai ras-le-bol de ce pays où les « grands » se foutent comme de l’an 40 de la souffrance animale que je combats depuis si longtemps et que je combattrai jusqu’à mon dernier souffle, et au-delà même grâce à ma Fondation, reconnue d’utilité publique, qui me survivra et continuera à porter le flambeau de la protection animale.

En attendant je suis vivante, bien vivante, même si cela dérange, alors je n’ai pas l’intention de baisser les bras et de laisser ces deux éléphantes se faire abattre près de Lyon parce qu’elles sont potentiellement tuberculeuses. Je demande une contre-expertise, ce n’est quand même pas l’impossible, d’autant que ma Fondation est prête à participer au coût des soins à apporter aux animaux comme elle le fait souvent dans des cas similaires.

Ces pauvres bêtes ont été esclaves du cirque Pinder pour lequel je n’ai aucune sympathie, ce combat je le mène pour elles et uniquement pour elles, alors on a le devoir de leur épargner la mort et de leur offrir une fin de vie digne, ce n’est pas un cadeau c’est un dû.

Et si je suis en colère contre le gouvernement actuel et contre notre Président, là encore ce n’est pas par choix politique car si François Hollande faisait un geste pour améliorer le sort des animaux en France je serais la première en le remercier publiquement, je suis en colère car son équipe traite par le mépris toutes nos interventions, et elles sont nombreuses.

Face à la généralisation de l’égorgement des bêtes dans nos abattoirs, sans étourdissement préalable, j’ai saisi le Président de la République et son ministre de l’Agriculture. Hollande ne m’a pas raconté d’histoires comme l’a fait Sarkozy mais il n’a rien fait du tout ce qui n’est pas plus glorieux. En attendant, chaque jour, des millions d’animaux se font trancher la gorge dans des conditions ignobles, en France, pour répondre à la demande du halal et du casher mais surtout pour approvisionner tous les circuits sans aucun étiquetage.

C’est une horreur, une honte, et c’est d’autant plus insupportable que j’ai obtenu le soutien du recteur de la Mosquée de Paris, le Docteur Dalil Boubakeur, qui m’a reçue et m’a assurée que rien dans le Coran n’impose l’égorgement des bêtes à vif… Alors évoluons, sortons de la barbarie !

Je ne suis pas la seule, Sylvie Rocard qui est administrateur de ma Fondation a également écrit à Stéphane Le Foll, pourtant ami de Michel Rocard, mais là encore c’est le silence total, le mépris le plus complet, c’est inacceptable.

Voilà ce qu’est la France aujourd’hui, le pays de l’UE qui sacrifie le plus grand nombre d’animaux chaque année dans des laboratoires de recherche, où les chasseurs font la loi et où les opposants n’ont pas la liberté de s’opposer justement aux tueurs qui pillent la nature, la France est un immense cimetière animalier où la corrida est encensée par des ministres, cette torture immonde qui fait honte à l’Espagne et qu’on nous impose comme on nous impose aussi l’Aïd-el-Kebir, ce sacrifice rituel cruel qui fait de la France une terre de non droit où n’importe qui fait n’importe quoi en toute impunité, alors oui, ce pays me fait honte, me fait vomir !

Mais si j’ai tellement mal au cœur face à cette décadence, ce bordel généralisé, c’est d’abord parce que j’aime la France et que je ne supporte pas de voir ce je-m’en-foutisme s’imposer devant toutes les situations d’urgence que je dénonce et qui ne reçoivent aucune réponse en retour. Je demande à mon pays de soutenir les Etats-Unis, comme l’a fait la Russie, pour protéger l’ours polaire et le classer à l’Annexe 1 de la CITES*, mais rien, aucune réponse de la ministre de l’Ecologie qu’on entend d’ailleurs jamais intervenir sur quoi que ce soit…

Alors ce coup de gueule contre le gouvernement et notre Président c’est d’abord un cri du cœur et une supplique pour que mon combat en faveur des animaux soit entendu, soutenu, et non plus ridiculisé par des ministres comme l’a fait Benoît Hamon qui ne me connait pas mais qui se permet de sortir des imbécilités déplacées.

Peut-être que François Hollande va enfin sortir de son hibernation, que ses ministres vont se mettre au travail, je ne demande que cela et mon équipe est prête à travailler à leurs côtés, j’en ai ma claque des polémiques je veux obtenir des résultats pour les animaux, c’est mon seul combat, le seul sens que je veux donner à ma vie.

Brigitte Bardot

* Convention sur le Commerce International des espèces sauvages menacées d’extinction (la Fondation Brigitte Bardot participera, du 3 au 14 mars 2013 à Bangkok, à la seizième session de la Conférence des Parties).

Bardot l’identitaire face à la France anti-animaux

Cette histoire très médiatisée de Brigitte Bardot voulant faire comme Depardieu et avoir la nationalité russe est beaucoup plus compliquée qu’elle n’en a l’air.

En effet, de par les conditions en France du combat pour la libération animale, ou même pour la protection animale, Brigitte Bardot ne fait qu’exprimer un sentiment général d’abandon.

C’est cela qui lui fait dire à Nice-Matin :

« Je suis sérieuse. J’en ai plein le c… Ras-le-bol! Je ne supporte plus ce pays. Depuis Sarkozy et ses promesses non tenues, personne ne répond à mes requêtes. Cela me met dans une douleur et une rage folle de voir cette impuissance. Je ne demande rien d’extraordinaire: une RE-PON-SE pour sauver ces animaux! »

Nombre de végans de la première génération, celle des années 1990, se sont « enfuis » ailleurs, notamment en Angleterre, préférant vivre dans une culture squatt où le véganisme était considéré positivement, dans des pays où le soutien aux animaux n’est pas rejeté aussi massivement qu’en France.

Le sentiment catastrophé de Bardot, il n’y a pas en France une seule personne aimant les animaux qui ne l’ait. Cela il faut le dire, car c’est une réalité.

En cela, paradoxalement, Bardot a exprimé la seule chose qui ait véritablement un sens dans toute son attitude insupportable et raciste : le sentiment d’abandon face à une France totalement bloquée en ce qui concerne la question animale.

Bardot a ici exprimé une chose vraie, à travers un mélange d’horreurs, de stupidité raciste et de perspective non végane. C’est l’apogée de la démarche de Bardot. Après cela, elle ne peut plus rien dire qui ait ne serait-ce qu’un sens positif quelque part.

Est-ce positif, donc, ou bien LTD se serait-il assagi avec la nouvelle année qui vient de s’ouvrir ? Pas du tout : il faut toujours avoir les intérêts des animaux en tête et voir ce qui découle d’une situation.

Et naturellement, les états d’âme des végans, aussi importants qu’ils soient pour nous, ne comptent pas. Nous, végans, pouvons déprimer par rapport à la France, mais nous n’avons pas le choix et devons lutter, c’est notre devoir. Nos états d’âme ne comptent pas, même s’ils sont à prendre en compte car ils révèlent beaucoup de choses, mais ils ne doivent pas paralyser notre combat.

Il y a donc ce que la société retient surtout, malheureusement ici, à savoir que la sortie de Bardot a encore fait passer les personnes aimant les animaux pour des gens délirants, irrationnels, ayant une vision du monde totalement absurde.

Il ne faut d’ailleurs nullement basculer dans la naïveté, car Bardot sait très bien ce qu’elle dit. Elle n’est pas végane et elle peut donc largement mettre en avant la Russie non végane, surtout que ce qui compte pour elle, c’est l’instauration d’un régime « fort » et « identitaire. »

Bardot participe à la formation d’une opinion en attente d’un « recours » pratiquement fasciste, venant remettre l’ordre, sur une base « identitaire. »

Voici par exemple ce qu’a dit Bardot à Nice-Matin, au sujet de Poutine:

« Je lui trouve beaucoup d’humanité. A chaque fois que je lui demande quelque chose, en principe, il me l’accorde. Il a fait plus pour la protection animale que tous nos présidents successifs. Et puis là-bas, il n’ont pas l’Aïd-el-Kébir. »

C’est au moins la troisième fois qu’elle reprend l’antienne du président Poutine – qui – a – fait – plus – que – tous – les – présidents – français. Cela correspond à de nombreuses choses :

– le fait de résumer la question animale à des questions clefs, comme la corrida, le halal et le casher;

– son soutien à un régime « fort » (présenter Marine Le Pen comme quelqu’un qui « défend les animaux », expliquer justement qu’elle vote pour elle, confier la publicité de la fondation Bardot à une agence de communication issue de l’extrême-droite, souhaiter une bonne année 2012 aux « identitaires », remercier Poutine pour l’interdiction de vente de peaux de phoques, etc.);

– le fait d’affirmer la protection animale tout en expliquant son impossibilité pratique (voir par exemple le style de son soutien à Sea Shepherd);

– le fait de soutenir tout et n’importe quoi afin de faire du buzz (affirmer se présenter aux élections présidentielles, écrire une lettre à Carla Bruni pour la féliciter de ne pas porter de fourrure, soutenir Depardieu voulant quitter la France « …bien qu’il soit un amateur de corrida… », se prononcer pour le droit de fumer, de rouler trop vite et sans ceinture, etc.);

Brigitte Bardot a d’ailleurs utilisé à la fois sa fondation et une situation particulière, celle des éléphants tuberculeux à Lyon, Baby et Népal. Elle ne pose pas la question globale, elle utilise un événement suscitant l’émotion, comme la défense des deux éléphants de Lyon, pour faire dévier l’émotion vers la solution « identitaire » et « autoritaire. »

Voici le communiqué de Bardot, par l’intermédiaire de la Fondation Bardot :

Finalement, il y a une chose essentielle que l’on trouve ici en arrière-plan. Avec la crise, c’est le social-darwinisme qui se développe, et les animaux sont considérés comme des marchandises sans valeurs. La société est prête à accepter qu’ils souffrent, car la crise est considérée comme une préoccupation « bien plus sérieuse. »

Nombre de commentaires contre Bardot lui reprochent d’ailleurs de ne pas s’occuper des pauvres et d’ennuyer tout le monde avec les animaux.

Cela signifie que contre le populisme lié à la crise, les personnes amies des animaux doivent porter une utopie, proposer une véritable société alternative. Sans cela, toute revendication pour les animaux affrontera un mur toujours plus grand, toujours plus solide, toujours plus déprimant, toujours plus fondé sur la souffrance, la torture, le meurtre.

« …bien qu’il soit un amateur de corrida… »

L’une des pires choses qui puissent nuire au véganisme, c’est le relativisme. S’il y a des « poches » d’incertitude, ou de libéralisme, on ne convainc pas, on a pas l’air sûr de soi, on laisse place au doute.

On ne peut qu’être affligé de voir comment Brigitte Bardot vient ainsi de torpiller la lutte contre la corrida. Et nous disons cela alors qu’à LTD, si nous sommes bien entendu contre la corrida, nous ne considérons pas la campagne contre la corrida comme devant être une campagne centrale pour une stratégie de libération animale.

Voici donc ce qu’a dit Bardot :

Je soutiens Gérard Depardieu, victime d’un acharnement extrêmement injuste, bien qu’il soit un amateur de corrida, ce qui ne l’empêche pas d’être un acteur exceptionnel qui représente la France avec une popularité et une célébrité uniques

Il ne s’agit pas de critiquer Bardot une énième fois. Il s’agit juste d’évaluer l’impact culturel énorme de ses propos. En effet, Bardot s’est donnée l’image d’une irréductible. Or, ici elle relativise.

Relativiser, cela signifie qu’on peut accepter, à certains moments, qu’il ne s’agit pas d’une ligne de fracture. Il n’est pas difficile de comprendre que si Bardot « l’irréductible » relativise la corrida, alors en général on peut la relativiser.

Comment alors les personnes qui mènent campagne contre la corrida pourront-elles arriver en disant : c’est barbare, cruel, il faut l’abolition ?

Comment la grande masse des gens acceptera-t-elle un discours pour l’abolition de la corrida comme seule solution, si « même Bardot » accepte de mettre parfois cette question de côté ?

Tout cela par ailleurs pour défendre un beauf comme Depardieu, qui joue dans les médias le personnage archaïque du franchouillard aviné et rebelle, grande gueule et chef d’entreprise. Depardieu n’a vraiment rien de l’ami des animaux, assumant le véganisme, un mode de vie positif en refusant l’alcool, l’utopie écologiste, etc….

Mais bon tout cela on le sait, c’est comme quand Bardot proteste qu’on doive mettre sa ceinture en voiture, etc. C’est de la rébellion du café du commerce, cela n’a rien de nouveau et on ne va pas perdre de temps à ce sujet.

Non, ce qui compte, c’est que la campagne contre la corrida se voulait jusqu’au boutiste et comme une première étape. Or, on voit bien que sans garde-fou – le véganisme – on ne peut pas avancer, en raison du relativisme non vegan.

Jamais une personne végane ne dirait ce que Bardot a dit de Depardieu. Un jeune étudiant qui mange de la viande peut être quelqu’un de sympathique qui se trompe, mais un matamore comme Depardieu qui apprécie la corrida, ce n’est pas vraiment un camarade qui se trompe !

On pourra arguer qu’on va trop loin ici et que Bardot ne connaît pas forcément la position de Depardieu à ce sujet. Sauf que ce n’est bien sûr pas le cas. Voici justement la « Lettre ouverte » de Brigitte Bardot à Gérard Depardieu à propos de la corrida.

Cette lettre suit une interview accordée à Midi Libre à Nîmes à l’occasion de la sortie du film Bellamy sortant le 25 février 2009, où Depardieu avait affirmé:

« La corrida est un rituel sublime. Il ne faut pas entendre les arguments de ceux qui s’élèvent contre cette tauromachie, d’ailleurs les anticorrida sont beaucoup plus violents que tous les matadors qui tuent les toros. »

Ce qui montre que Depardieu s’y connaît et rejoint ici le mysticisme idéologique développé notamment par Simon Casas (voir Simon Casas, un faux humanisme de faux prophète).

Voici ce que disait Bardot alors en réaction :

Monsieur,

Je suis atterrée par votre déclaration sur la corrida parue, dimanche, dans Midi Libre : La corrida est un rituel sublime. Il ne faut pas entendre les arguments de ceux qui s’élèvent contre cette tauromachie, d’ailleurs les anti-corrida sont beaucoup plus violents que tous les matadors qui tuent les toros.

Comment pouvez-vous tenir de tels propos, vous pâmer devant cette boucherie à ciel ouvert, jouir d’un acte de cruauté passible de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 d’amende partout où le lobby tauromachique na pas imposé sa loi ?

Non, la corrida n’est pas un rituel sublime mais un rituel barbare et primaire.

Les Français, dans leur très grande majorité, ont honte de cette pratique sanglante. La violence que vous condamnez n’est pas le fait des anti-corrida, la violence, la lâcheté sont le fait de ces bouchers en collants roses qui torturent à mort un animal.

A vos propos affligeants, je préfère garder en mémoire ceux de Victor Hugo pour qui : Torturer un taureau, pour le plaisir, pour l’amusement, c’est beaucoup plus que torturer un animal, c’est torturer une conscience Mais la conscience aujourd’hui, tout le monde s’assied dessus !

Soyez assuré de mes sentiments consternés.

Brigitte Bardot Présidente

Depardieu est cohérent : il affirme un « style de vie » de matamore, assumant d’être une « grosse gueule », comment ne pourrait-il pas apprécier la corrida, qui est un acte de mise en jeu de sa propre vie pour se « transcender », pour vivre des émotions fortes ?

Bardot n’a pas seulement torpillé la lutte contre la corrida avec son relativisme, elle montre ici, en disant que Depardieu « représente la France », qu’elle est incapable de saisir que pour faire triompher la cause animale, il faut vaincre la beauferie.

Entre Depardieu le beauf et les animaux, elle a choisi Depardieu. Elle ne peut pas se prétendre amie des animaux alors qu’elle abandonne le taureau dans l’arène.

Notons pour finir que dans son communiqué de soutien à Depardieu, Bardot demande également à un acteur ayant critiqué Depardieu de :

garder son venin, sa vulgarité, sa médiocrité et sa jalousie pour insulter ceux qui en valent la peine

Nous, à LTD, étant cohérent, n’acceptons pas l’utilisation du terme « venin » dans ce contexte. Parler de « venin » est une insulte aux animaux ayant du « venin », car eux sont naturels, alors que là sinon on est dans du matamore, de l’egotrip, du narcissisme, du beauf, médiatique qui plus est !

Brigitte Bardot abat ses cartes et soutient Marine Le Pen

C’était gros comme une maison, nous en avons déjà beaucoup parlé, nous avons prévenu de cette tendance de fond. Cette fois c’est fait : Bardot soutient Marine Le Pen.

Voici quelques extraits de ce qu’elle raconte dans le quotidien Nice-Matin d’hier.

« Moi je voterai Marine Le Pen. Je trouve cette femme admirable. Elle nous propose des choses parfaites par rapport aux deux autres « guignolos » »

« C’est l’unique manière qu’on a de sortir du b… [bordel-NDLR] dans lequel on se trimballe depuis des années… Elle est la seule à dénoncer avec force et courage la situation. Elle ne gagnera peut-être pas cette fois, mais ce sera pour plus tard car on va s’enfoncer dans un déluge de détresse »

On remarquera qu’elle la soutient donc non pas seulement pour cette fois, mais également pour le futur. C’est l’aboutissement de tout un processus sur lequel nous n’allons pas revenir. Nous regrettons vraiment d’avoir encore à en parler, alors qu’il y a tellement d’autres choses intéressantes.

Si nous en parlons là, c’est parce qu’il faut bien constater un fait simple : désormais, tous ceux et toutes celles qui ont soutenu la mise en avant de la Fondation Brigitte Bardot sont complices de tout cela. Et cela quel que soit la forme du soutien, ne serait-ce que par un lien sur internet ou un appel commun à un rassemblement.

Impossible de dire que le choix de Bardot est personnel ; cette fois tout est clair et indiscutable. Et la personnalité écrasante de Bardot fait que toute personne liée à la Fondation Brigitte Bardot se trouve de fait liée au soutien de Bardot à Marine Le Pen.

Ce qui était justement le but de Brigitte Bardot et de l’extrême-droite…

D’ailleurs, elle recommence même ce qu’elle avait déjà fait, à savoir soutenir Poutine :

« Je le trouve très bien (…) Il a fait plus pour la protection animale que nos présidents successifs »

Poutine est un modèle pour l’extrême-droite, en tant que représentant d’un Etat ultra-autoritaire, fondé sur le nationalisme et le culte du virilisme du « chef », et Bardot participe à cette « fascination » pour ce modèle.

C’est dire si tout cela est grave et contre-productif. Brigitte Bardot torpille la défense des animaux auprès des personnes qui ne veulent pas de l’extrême-droite ; elle dénature le fait de se tourner vers les animaux en attitude de « rupture » qui est tournée contre des « cibles » typiques de l’extrême-droite, et nullement contre l’industrie de l’exploitation animale.

Cela fait plusieurs années que la tendance était dessinée, que Bardot va dans le sens d’un soutien ouvert à Marine Le Pen, contribuant lentement mais sûrement à la banalisation des idées d’extrême-droite.

Désormais, c’est fait, et il faut en avoir conscience !

Bardot présente Le Pen comme quelqu’un qui « défend les animaux »?!

Nous avons prévenu depuis longtemps concernant les présidentielles : l’OPA de l’extrême-droite sur les gens soutenant les animaux était inévitable.

Là voilà donc, finement menée, mais quand même totalement ridicule et il faut vraiment être absurde ou incohérent pour y voir un sens.

Il y a quelques jours en effet, Marine Le Pen a protesté contre les abattoirs halal, en expliquant que « L’ensemble de la viande qui est distribuée en Ile-de-France, à l’insu du consommateur, est exclusivement de la viande halal. »

Et que donc, les consommateurs sont lésés. Sauf que pour nous qui voulons la libération animale, les premiers concernés ce sont les animaux, pas les consommateurs humains !

Mais il n’est pas difficile de deviner que la politique de Marine Le Pen vise à renforcer le racisme, tout en tentant de ratisser de manière démagogique auprès des personnes aimant les animaux (et ce quel que soit leur degré de conscience sur ce plan).

Et ce qui devait arriver arriva : dans un premier temps, la fondation Brigitte Bardot soutient l’initiative de Marine Le Pen visant à « oser » dire la « vérité », puis dans un second temps, Brigitte Bardot enfonce le clou.

En prenant prétexte le besoin pour Marine Le Pen de signatures d’élus pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles, elle a envoyé une lettre aux élus, en les enjoignant de

« donner leurs voix à Marine Le Pen qui fait partie d’une équipe de tête de la présidentielle, qui défend les animaux et a le courage de redonner à notre pays « la France » la place qu’elle doit occuper dans le monde. Je leur demande donc d’avoir un peu de courage pour une fois dans leur vie et d’assumer enfin leur devoir. »

Mieux qu’un long discours, voici une photographie de Marine Le Pen, qui selon Bardot « défend les animaux. »

Peut-on aimer les animaux et sourire au milieu d’animaux assassinés, en prenant la pose devant des journalistes en serrant la main d’un boucher? Non!

Aimer les animaux n’est pas une abstraction. Même si la libération animale est un idéal futur au niveau planétaire, elle exige une morale immédiate, une morale non négociable.

Ou alors on est un libéral, un hypocrite, un opportuniste, un menteur.

Et voilà exactement ce qu’est Bardot, parce qu’elle n’est pas végane, et qu’en plus elle donne une importance à Marine Le Pen en tant que personne « défendant » soi-disant les animaux.

Alors qu’en plus si on prend ne serait-ce que les critères de Bardot, on voit que Marine Le Pen n’est pas opposée à la chasse, et qu’elle ne s’est jamais prononcée contre la corrida.

Ce qui est tout de même révélateur de la largeur d’esprit de Bardot avec Le Pen, même en prenant ses propres critères (déjà extrêmement éloignés des exigences de la libération animale).

Mais surtout, l’essentiel finalement, c’est que l’attitude de Bardot donne encore une fois en France l’impression que l’on pourrait être « pour les animaux » de manière purement théorique, abstraite, sans que cela ne corresponde à une réalité pratique.

Or, la morale végane est pratique, concrète, elle n’est pas une abstraction, elle n’est pas quelque chose que l’on peut négocier, remettre à demain, etc. ; il s’agit donc de la défendre de manière stricte, parce qu’on ne peut pas prétendre défendre les animaux si on les exploite, de quelque manière que ce soit.

C’est bien là le cœur de l’exigence que l’on doit avoir… C’est ce qu’attendent de nous les animaux !

Bardot souhaite une bonne année aux fachos

Comme annoncé il y a quelques jours, le site d’extrême-droite Novopress a publié une interview exclusive de Brigitte Bardot. Des questions simples, des réponses tout aussi simples, mais deux messages de fond :

  • l’abattage rituel est le moteur de la critique de la situation des animaux
  • un appel du pied aux militants d’extrême-droite à prendre d’assaut la question animale :« Nous lancerons dans les prochains jours notre nouveau site internet où vous trouverez toutes les informations nécessaires pour mener, avec nous, le combat contre l’exploitation animale. En attendant, je souhaite, à vous et à vos lecteurs, une très belle Année 2012 ! »

L’aspect subtil de cette interview est que là où on pouvait s’attendre à une interview personnelle de Bardot, c’est la présidente de la fondation qui parle. C’est une tentative d’institutionnaliser les rapports entre l’extrême-droite et une composante significative des associations pour les « droits des animaux. »

Jusqu’à donc Bardot appelant les gens de Novopress à soutenir la lutte « contre l’exploitation animale », alors que justement les « identitaires » de Novopress ont organisé des marches pour le « droit » de manger des cochons…

On notera enfin que s’il y a des questions afin de « tacler » Sarkozy, c’est parce que les « identitaires » sont désormais proches du Front National ; c’est une manière de pousser dans les bras de Marine Le Pen, dans ce que nous considérons comme une stratégie bien organisée depuis quelques temps déjà.

Voici l’interview en question:

Alors que l’année 2011 s’achève, il nous paraissait intéressant de dresser un bilan de la lutte en faveur de la protection des animaux avec Brigitte Bardot, présidente de la fondation qui porte son nom.

C’est très rapidement et tout naturellement qu’elle a accepté de répondre aux questions de Novopress.

Un entretien sous forme de cri du cœur et de révolte face à la passivité du gouvernement français en matière de protection animale, notamment concernant l’abattage rituel.

1 – Novopress – Madame Bardot, quel bilan tirez vous de cette année 2011 en ce qui concerne la condition animale et les maltraitances qui leur sont faites ?

BB – En France, les animaux sont toujours considérés comme de la bouffe, des objets, des cobayes, alors rien ne bouge et rien ne bougera tant que nous n’aurons pas pris conscience qu’ils sont des êtres sensibles. L’homme se dit supérieur aux autres espèces animales alors cela devrait lui donner une responsabilité supérieure mais c’est tout le contraire. 2011, ne m’a pas apporté beaucoup d’espoir mais il y a eu la présentation du « Brigitte Bardot », fleuron de la flotte Sea Shepherd qui se trouve, actuellement, en Antarctique pour combattre les baleiniers japonais. L’autre bonne nouvelle c’est la fermeture effective des frontières européennes aux produits issus de la chasse aux phoques. Les autorités canadiennes annonçaient l’abattage de 400 000 phoques cette année, il y en a eu moins de 40 000 en fait puisque le marché européen ne leur est plus ouvert.

2 – Vous avez félicité récemment Vladimir Poutine pour son action de protection des phoques notamment. Estimez vous que la France a un grave retard en ce qui concerne la protection animale ?

BB – Si j’ai félicité Vladimir Poutine c’est justement parce qu’il vient de mettre à mort l’industrie de la chasse aux phoques. Il fallait que cela se sache et mon intervention a eu un écho formidable au Canada alors j’espère que cela découragera les chasseurs de partir semer la mort sur la banquise. En France nous avons une politique mollassonne, rétrograde lorsqu’il s’agit de défendre les animaux, j’ai honte de mon pays, honte d’obtenir des résultats à l’étranger mais pratiquement jamais ici.

3 – Les abattages rituels se multiplient en France et en Europe. Les Pays-Bas viennent de revenir sur l’interdiction qu’ils en avaient faite. Quelles actions envisagez-vous pour l’année 2012 afin de vous opposer à ce qui constitue à la fois une maltraitance envers les animaux et une modification profonde de nos traditions ?

BB – J’ai tout tenté pour m’opposer à ces abattages barbares, j’ai même été trainée devant les tribunaux et condamnée pour avoir dénoncé la cruauté de ces égorgements à vif. En France, nous n’avons pas le droit d’en parler alors qu’ils se sont généralisés. En Ile de France par exemple, 100 % des abattages se font sans étourdissement préalable. Cette viande est distribuée avec les certifications halal ou casher mais aussi vendue pour tous les consommateurs, sans étiquetage spécifique.

C’est scandaleux car les consommateurs sont pris en otage. D’après un rapport de l’INRA, les bovins peuvent mettre jusqu’à 14 minutes pour perdre conscience après avoir eu la gorge tranchée ! Quatorze minutes de souffrance extrême car la bête est suspendue, se retrouve sur la chaine de découpe alors qu’elle est toujours consciente, c’est une honte. En 1962 je me suis battue pour obtenir que les animaux soient étourdis avant d’être abattus, la réglementation française et européenne a imposé cet étourdissement préalable mais l’exception pour l’abattage rituel est devenue la règle générale en France. Alors je demande aux consommateurs de réagir, de ne plus consommer d’animaux pour ne plus être complices de cette horreur qui est le quotidien de nos abattoirs.

4 – Vous sentez vous écoutée par les politiciens français et notamment Nicolas Sarkozy ?

BB – Non, Nicolas Sarkozy est probablement le politique qui s’est le plus moqué de moi. Je l’ai rencontré à deux reprises, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur puis lorsqu’il a accédé à la présidence. Chaque fois il m’a fait la promesse d’imposer l’étourdissement des animaux avant leur saignée sans exception lors d’un abattage rituel… Il a fait exactement le contraire et ses ministres de l’Agriculture et de l’Intérieur ont sabordé les projets européens allant vers une meilleure information des consommateurs. J’ai soutenu Nicolas Sarkozy car j’avais confiance en lui, maintenant que je connais mieux le personnage, je n’ai plus du tout confiance en lui et en sa politique.

5 – Les élections présidentielles approchent. Allez-vous tenter de peser sur le débat public ?

BB – Oui, ma Fondation interviendra auprès de tous les candidats pour leur présenter nos attentes et leur demander de se positionner. Nous participerons également à une grande marche unitaire, le 24 mars à Nîmes, pour interpeller publiquement les candidats.

6 – Comment faire pour les lecteurs qui souhaiteraient vous aider, rejoindre votre association ?

BB – Ce n’est pas difficile, ma Fondation ne vit que par la générosité de ses donateurs, avec mes coups de gueule à répétition contre le gouvernement vous imaginez bien que nous ne recevons aucune subvention, du reste nous n’en voulons pas, alors nous avons besoin du soutien le plus large pour pouvoir continuer le combat en toute liberté. Nous lancerons dans les prochains jours notre nouveau site internet où vous trouverez toutes les informations nécessaires pour mener, avec nous, le combat contre l’exploitation animale. En attendant, je souhaite, à vous et à vos lecteurs, une très belle Année 2012 !

Brigitte Bardot remercie… Vladimir Poutine

L’année n’est même pas finie que déjà le grand déballage commence avec en prévision le score de Marine Le Pen aux présidentielles.

Sur le site « novopress », qui est le média de l’extrême-droite qui se veut « identitaire » (régionaliste, européen, traditionnel, etc.), on retrouve donc Brigitte Bardot.

Alors que la Russie connaît une fronde face à un régime où une petite oligarchie règne d’une main de fer, elle parle ainsi à Poutine :

« Mon Premier ministre préféré, je vous souhaite le meilleur pour les mois et les années qui viennent. »

Ce message est révélé aux médias, au moment donc où une vague de protestation demande le départ de Poutine en raison des truquages électoraux. Ce n’est pas un simple merci, ce sont de véritables encouragements.

On peut alors se demander ce qui plaît à Bardot dans Poutine : qu’il se mette parfois en scène pour aider les chercheurs à préserver tigres et baleines, dans de grandes orchestrations médiatiques ?

Parce qu’il ne fait pas que cela : il aime montrer qu’il pêche, il il aime poser en chasseur…

A moins que ce ne soit en raison du fait que ce soit « un homme, un vrai », et d’ailleurs une idole de l’extrême-droite française ? Le fait peut-être que le gouvernement réprime ultra-violemment, avec la police et l’extrême-droite, par exemple ceux et celles s’opposant à la destruction de la forêt de Khimki ?

Mais voici l’information telle qu’elle est passée sur le site d’extrême-droite :

Protection des animaux : Brigitte Bardot remercie Vladimir Poutine

24/12/2011- 16h00
MOSCOU (Novopress) Brigitte Bardot vient d’écrire personnellement au premier ministre russe Vladimir Poutine afin de lui faire part de sa grande satisfaction après le vote par la Douma, l’assemblée russe, d’une loi interdisant le commerce des peaux de phoques du Groenland.

Cette loi, passée inaperçue dans la presse en général, a été dévoilée par le Fonds International pour la protection des animaux (IFAW). Elle a été votée le 17 octobre dernier

Après avoir remercié Vladimir Poutine pour “ce plus beau des cadeaux de Noël”, la militante contre la maltraitance des animaux et également contre les abattages rituels a écrit : “Mon Premier ministre préféré, je vous souhaite le meilleur pour les mois et les années qui viennent (…) Merci infiniment d’avoir toujours été attentif à mes suppliques, je regrette de ne pas bénéficier d’un pareil soutien dans mon propre pays qui est scandaleusement rétrograde lorsque s’agit de défendre les animaux”.

En 2009, la Russie avait déjà mis un terme à la chasse aux phoques du Groenland sur son territoire. Une nouvelle victoire pour Brigitte Bardot, qui consacre son quotidien à la défense et au respect des animaux . Nous la retrouverons d’ailleurs très prochainement en exclusivité sur Novopress.

Comme nous l’avions dit, ce genre de choses ne fera qu’empirer. Et nous ne remercierons pas tous ceux et toutes celles qui ont naïvement fermé les yeux, qui n’ont pas voulu voir, qui ont considéré ce genre de question comme sans importance.

Au lieu d’aider les animaux, tout cela va produire une sorte de culture misanthrope et pro extrême-droite, soutenant vaguement quelques « droits » pour les animaux sans changer en rien la société et sans poser en rien les questions de fond.

C’est lamentable… et nous ne l’accepterons pas!

Brigitte Bardot: pour le droit de fumer, de rouler trop vite et sans ceinture

Brigitte Bardot reste encore « intouchable » pour bon nombre de personnes prenant le parti des animaux. La raison en est que, du moment que quelqu’un soutient les animaux sous quelque forme que ce soit, cela serait forcément bien.

Un tel point de vue est forcément simpliste, voire ouvertement hypocrite. En effet, si l’on prend fait et cause pour les animaux, alors il faut assumer une certaine cohérence. Brigitte Bardot n’est pas cohérente, comme en témoignent ses propos dans sa dernière interview, publiée par Le Point.

Il ne s’agit même pas ici de la question du racisme, mais tout simplement de logique. Dans sa critique de la situation animale, elle ne parle ainsi même pas de la viande ou du cuir, ou encore du fromage, ce qui est un comble.

La chasse est critiquable évidemment, mais ne pas critiquer l’industrie de la viande, c’est tout de même gonflé.

Et cela ne peut pas relever du hasard quand on voit que pour le reste elle n’a pas sa langue dans sa poche, puisqu’elle défend le fait de fumer, de ne pas mettre la ceinture en voiture et de rouler trop vite !

Des remarques anti-sociales irresponsables, qui rejoignent ses propos anti-capotes.

Comment ne pas penser qu’est ainsi surtout un prétexte à être anti-social son « amour » de « tous les animaux » (mais pas des insectes, vu ce qu’elle dit, et notons l’emploi plus que malheureux du terme « saucisonnés »…)

Brigitte Bardot est une personne aigrie, négative, incapable d’aller au véganisme, incapable d’aider donc véritablement les animaux, et incapable d’arriver à la défense de la nature, de Gaïa !

Vous sentez-vous à l’aise dans cette époque ?

Je déteste l’époque actuelle. Il y a un manque total de liberté, on n’a le droit de rien faire, de rien dire, on est sous la dictature du « politiquement correct ». On n’a plus le droit de fumer, on doit conduire saucissonnés par des ceintures et surtout ne pas dépasser la vitesse autorisée.

À moto, on est loin d’avoir les cheveux dans le vent… On ressemble tous à des insectes caparaçonnés. Quant au romantisme de l’amour, il en prend un sacré coup avec « Attends une minute que je mette un préservatif ! » Quelle horreur ! Oui, j’ai la nostalgie de mes années bonheur, mais j’ai eu la chance de les vivre !

Vous sentez-vous proche d’une des jeunes actrices d’aujourd’hui. Y en a-t-il une qui vous rappelle votre parcours ou votre image ?

Je ne me sens proche de rien du tout, sauf des animaux !

Quels conseils pourriez-vous donner à une jeune femme ?

Aucun conseil, chacun fait ce qu’il veut.

Et aux jeunes hommes ?

Qu’ils arrêtent de se raser le crâne, c’est horrible, ils ressemblent à des malades. Vive les cheveux, c’est une parure magnifique.

(…)

Avez-vous un message à délivrer ?

Sans vouloir faire du racolage, je voudrais que tous ceux qui aiment sincèrement les animaux rejoignent ma fondation car l’union fait la force, et la force, à l’époque actuelle, on en a excessivement besoin.

Face aux lobbies de la chasse, de la fourrure, de l’expérimentation animale, de la tauromachie, des abattages sans étourdissement, face aux chasses inhumaines à la baleine, aux dauphins, aux éléphants, face à la disparition des grands fauves comme le tigre, à la viande de brousse qui sacrifie les grands singes en steaks, à la consommation de viande de cheval, une honte ! Oui, nous avons besoin d’être une force importante pour nous faire entendre et faire voter des lois qui protègent tous les animaux. Alors si votre coeur rejoint le mien, adhérez à ma fondation, et ensemble nous ferons des miracles, j’espère !

Projet de loi sur l’abattage rituel et préjugés

Lorsque Brigitte Bardot a lancé sa campagne contre l’abattage rituel, nous avons dit que c’était absurde, car il fallait mener campagne contre l’abattage en général, alors que là en ciblant deux religions, cela ne pouvait que contribuer au racisme.

Voici, à titre illustratif, une interview de Nicolas Dhuicq, parue dans le magazine Valeurs Actuelles (du 2-9/12/2010).

Valeurs actuelles, qui tire à 90.000 exemplaires, est un magazine ultra conservateur, grosso modo entre Sarkozy et Le Pen, et est destiné à un public « ciblé » et très grand bourgeois (le taux d’abonnement est de plus de 90%!).

Nicolas Dhuicq, lui, est un député UMP qui s’est occupé de la proposition de loi pour que soit indiqué à l’achat les « viandes » en provenance d’abattoirs pratiquant l’abattage rituel.

Et l’on voit très bien ici comment la campagne contre l’abattage halal a comme arrière-plan nullement la question des animaux, mais celle de « l’immigration » pris au sens très large et de manière démagogique.

On voit tout de suite que Nicolas Dhuicq ne s’intéresse pas du tout aux animaux ; il parle même de « l’abattage de la viande » (sic!).

A la suite de cette interview nous publions d’ailleurs un extrait d’une interview de Nicolas Dhuicq au journal d’extrême-droite « Minute », montrant bien comment il y a ici une véritable idéologie… sur le dos de la question de la souffrance animale.

Vous venez de déposer une proposition de loi visant à informer le consommateur en cas d’abattage rituel des viandes. Pourquoi ?

Il y a plusieurs axes de réflexion. Tout d’abord, le droit français et européen demande que l’animal soit étourdi. Il y a une dérogation pour la pratique religieuse, mais elle ne doit pas devenir la règle. Ensuite, le niveau d’animaux abattus est beaucoup plus élevé que le niveau de consommateurs.

La liberté de conscience et l’information du consommateur imposent donc une nouvelle réglementation car il y a forcément des morceaux qui se retrouvent dans l’assiette de personnes agnostiques, athées, pratiquant une autre religion et qui ne souhaitent pas consommer une viande abattue de façon rituelle.

Concrètement, comment imaginez-vous l’application de ce principe ?

Les viandes ont déjà une traçabilité car nos abattoirs suivent des règles d’hygiène très strictes. Il suffira donc d’ajouter la mention « abattage rituel » ou « viande abattue rituellement. » Chacun doit pouvoir faire son choix en connaissance de cause.

Cet état de fait pose d’ailleurs un problème par rapport à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, étant donné la rémunération de l’imam pour effectuer la prière rituelle lors de l’abattage de la viande.

Voici maintenant la réponse de Nicolas Dhuicq à une question du journal d’extrême-droite « Minute », suite à l’affaire des prières dans les rues parisiennes « dénoncées » par Marine Le Pen.

« Le phénomène s’étend car notre appareil législatif et notre système de pensée gréco-latine et de culture judéo-chrétienne se trouvent confrontés à un système englobant, qui est l’islam. Le grand défi, c’est de savoir si nous serons en mesure de laïciser l’islam et les musulmans de France.

L’ennui, c’est qu’avec la manie de la repentance, l’effondrement du système scolaire – notamment dans l’enseignement, fondamental, de l’histoire de France – et l’affaiblissement du cadre républicain, nous faisons face à des populations que nous avons laissées se replier sur des pratiques communautaires.

Ajoutez à cela des flux migratoires très importants, et notre appareil d’Etat se retrouve défié par un islam politique conquérant, que l’on retrouve dans les prisons, dans l’espace public avec les interdits alimentaires et la pratique aussi ostentatoire qu’illégale de la pratique d’un culte en pleine rue. »

Comme on le voit, la question de l’abattage est considérée comme une question « alimentaire » et surtout idéologique par la droite et l’extrême-droite. Ce qui est visé, c’est ce qui est censé être une « invasion » religieuse musulmane.

Rien à voir avec la question de la souffrance animale…

Bardot candidate à la présidentielle : une initiative régressive

Il y a deux courants principaux parmi les gens s’intéressant à la question animale. Il y a ceux et celles qui s’intéressent aux animaux et à la nature, considérant les deux comme victimes d’une logique folle de destruction au nom du profit.

Se désengager de cette destruction et assumer un mode de vie alternatif forment alors un choix important, et un ouvrage comme « Un éternel Treblinka » de Charles Patterson est une référence. La « libération totale » est le sens de la vie.

Et il y a les autres. Qui sont misanthropes, qui sont cyniques, qui voient tout en noir. Qui sont tristes, qui finalement prennent la souffrance animale en otage pour étaler leur rancoeur, leur vision du monde pessimiste et tragique.

Nous avons prévenu : ces « autres » sont nombreux et ont des moyens. Ils profitent de la « protection animale », du discours juridique sur le « droit » pour renforcer leur position. Sous couvert d’apolitisme, ils font tout casser la lutte contre l’exploitation animale et contribuer à une critique régressive de la société. Et nous prévenons encore : la boucle va se boucler.

Avec bien évidemment en actrice de premier plan, Brigitte Bardot, celle qui rejette Sarkozy « qui préfère s’occuper des Roms que des animaux. » Une phrase parfaitement représentative d’une logique régressive conduisant non pas à un humanisme assumant la libération animale, mais à une vision raccourcie du monde.

Et dans ce film régressif, on a bien entendu comme réalisateur l’inévitable Jean-Marc Governatori de la France en action. Gageons donc ici qu’on peut être certain que Végétariens magazine soutiendra l’initiative.

Et il ne manquerait ici plus que la campagne profite des services de la même agence de communication que la Fondation Brigitte Bardot (agence issue d’une maison d’édition d’extrême-droite et ayant travaillé également pour le Front National).

Récapitulons ce qui s’est passé : jeudi dernier Brigitte Bardot annonçait qu’elle menaçait de se présenter aux élections présidentielles, ayant été sollicitée par l’Alliance Ecologiste Indépendante (dont les dirigeants sont Antoine Waechter et Jean-Marc Governatori).

La raison ? Non pas l’exploitation animale, ni même la lutte pour le végétarisme. Non, simplement… l’abattage conformes aux rites religieux juif et musulman.

Bien entendu cet abattage est inacceptable, mais comme tous les abattages et comme l’exploitation animale dans son ensemble. En fait, le choix de cet aspect saute aux yeux…

Voici justement la lettre de Bardot à Sarkozy, que l’on a pu trouver en ligne sur le site de la Fondation Brigitte Bardot (mais uniquement au format PDF!), en date du 15 octobre (les gras sont dans l’original):

Monsieur le Président,

Je dois bien admettre que vous êtes incapable de faire ce que vous dites et de tenir vos engagements, c’est déplorable, scandaleux, mais c’est ainsi!

« Je veux, maintenant, que les abattoirs halal s’engagent, concrètement et rapidement, dans la voie d’une généralisation de l’étourdissement préalable », voilà ce que vous m’écriviez le 22 décembre 2006. Vous m’avez tenu des propos plus fermes encore, le 27 septembre 2007 à l’Elysée, en m’assurant qu’il vous appartenait de « trancher » en imposant l’étourdissement des animaux lors des abattages juifs et musulmans.

Non seulement vous n’avez rien fait, mais vos ministres de l’Intérieur successifs ont tranché à votre place en s’opposant fermement à la généralisation de l’étourdissement des animaux avant leur saignée.

Par votre faute,les bêtes sont égorgées conscientes dans nos abattoirs, elles ont la gorge tranchée mais restent sensibles à la douleur jusqu’à leur perte de connaissance… Ces procédés barbares sont indignes, inacceptables à notre époque prétendue civilisée !

Monsieur le Président, vous ne tenez pas vos promesses c’est un fait, tout le monde le sait, mais ce qui est plus grave encore, c’est que vous refusez de dire la vérité à vos concitoyens.

Aujourd’hui, la dérogation qui permet d’égorger les animaux sans étourdissement n’est plus une exception « limitée » à l’abattage rituel mais une règle qui se généralise alors que les Français ignorent consommer une viande issue de ces abattages cruels. L’Union européenne s’inquiète de cette dérive qui touche notre pays et prévoit un étiquetage spécifiant la méthode d’abattage des animaux.

Votre ministre Brice Hortefeux a déclaré qu’il s’opposerait à cette mesure de transparence pour le consommateur. Ses services vont plus loin encore puisqu’ils travaillent actuellement à un « référentiel halal » qui interdirait toute forme d’insensibilisation des animaux.

Le comble est que les autorités musulmanes n’en demandent pas tant puisqu’elles reconnaissent que rien dans les textes sacrés ne s’oppose à ce que l’animal soit étourdi avant sa saignée. Nous sommes ici bien au-delà de la collaboration et cela ne grandit pas notre Nation !

Puisque vous faites le contraire de ce que vous dites et que vos ministres cachent la vérité aux Français, je vais étudier la proposition de « l’Alliance Ecologiste Indépendante » d’être leur candidate pour les élections présidentielles de 2012… Il faut bien qu’une voix se lève pour défendre les animaux puisque tout le monde, à droite comme à gauche, s’en fout !

Je n’ai plus confiance en vous mais si vous pouvez limiter les dégâts en rappelant à votre ministre de l’Intérieur que la France est laïque, ce serait déjà un moindre mal.

La phrase de conclusion est très parlante : parler de laïcité alors que la question est censée être celle des animaux… c’est très révélateur de « l’ennemi » visé, et cet ennemi n’est pas l’industrie exploitant les animaux. Ce qui est mis en avant ici ce sont les « Français », la « nation » face aux « envahisseurs. »

Bardot joue bien évidemment sur la corde de : on nous trahit, on nous ment, tous pourris, etc.

Cela date donc du milieu de la semaine dernière. Et dans la foulée, il y a la réaction étrange d’Antoine Waechter :

« Je ne sais quel quiproquo a pu conduire à une telle supposition : la question n’a jamais été évoquée par les instances de l’Alliance et aucune démarche à l’adresse de BB ne m’a jamais été soumise. »

Drôle d’imbroglio ! Car alors Jean-Marc Governatori a-t-il envoyé la lettre seule? Waechter bluffe-t-il? En tout cas, juste après est apparue sur le site… « Pure People » la copie de la lettre envoyée par Waechter et Governatori :

« Chère Madame,

Notre mouvement rassemble donc trois partis politiques sans idéologie socialiste ou libérale mais pour le bon sens et l’action. Nous nous positionnons au-delà du clivage droite-gauche, avec un coeur écologique qui se traduit par l’écologie environnementale, l’écologie économique, l’écologie intérieure et l’écologie démocratique.

Évidemment, notre sensibilité est forte pour la protection animale comme en attestent nos liens avec les différentes organisations oeuvrant dans ce domaine.

En juin 2009, deux mois après notre naissance, nous devenions le septième partie français par notre score électoral des Européennes.

Nous présenterons des candidats partout aux législatives 2012 (577 candidats et 577 suppléants) et réfléchissons à la meilleure personne qui pourrait nous représenter à la Présidentielle 2012.
Nous pensons à vous, et souhaiterions vous en entretenir.
Soyez assurée, Chère Madame, de nos salutations respectueuses. »

Comme on le voit, tout cela n’est pas encore très au point…. Ou alors trop au point et il s’agit d’une très bonne tactique? Car pourtant, à lire l’interview de Bardot dans le Nice-matin du 16 octobre, les choses ont l’air bien plus avancées que cela…

Elle affirme vouloir devenir militante du mouvement, soutient ouvertement la ligne « ni droite ni gauche »…

BB présidente. Quelle mouche vous a donc piquée?

Ma décision d’être la candidate d’Alliance Ecologiste Indépendante pour 2012 c’est avant tout pour mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Sarkozy est incapable de faire ce qu’il dit et de tenir ses engagements. C’est déplorable et scandaleux, alors il faut bien que quelqu’un hausse le ton. Dire que je suis obligée de m’occuper de politique alors que j’en ai horreur… Mais c’est comme ça qu’on fait passer des lois. Le poids de ma Fondation n’est hélas! pas suffisant.

N’est-il pas anachronique de vous retrouver dans le camp écolo, là où on vous attend du côté d’une droite « dure »?
Dites-vous que je ne suis ni de droite ni de gauche, mais du parti des animaux et de la nature. Le reste je m’assois dessus!

Reconnaissez que vous n’avez jamais été tendreavec les écologistes…
Oui, mais là on parle de Noël Mamère, Daniel Cohn-Bendit, Nicolas Hulot et compagnie. Les problèmes que je dénonce ils s’en foutent! En revanche, je trouve la ligne d’Alliance Ecologiste honnête. C’est le mouvement qui entre le plus en résonance avec la cause animale que je défends depuis tant d’années.

Savez-vous que vous allez côtoyer des genscomme Francis Lalanne? (Le chanteur s’était présenté aux Européennes 2009 comme tête de liste en Provence-Alpes-Côte d’Azur sous l’étiquette Alliance écologiste indépendante.)
Non je ne le savais pas. C’est formidable! Lalanne est un type qui a le courage de ses opinions. On le bâillonne pas mal à cause de ça d’ailleurs. Il est comme moi : entier dans ses convictions.

La présidentielle vous a déjà démangé dans le passé?
Non, non. Mais pour une fois, la proposition d’Antoine Waechter et Jean-Marc Governatori m’incite à la réflexion… J’assume en tout cas pleinement ma décision de devenir militante du mouvement et de figurer sur leur liste. Si ça peut mieux faire connaître cette formation tant mieux, car elle mérite que tous les amoureux de la nature non politisés la rejoignent.

Sérieusement, irez-vousjusqu’au bout?
Comme je disais, je réfléchis… Vous vous rendez compte que ça fait trente-sept ans que je m’occupe des animaux et qu’il n’y a toujours pas eu d’améliorations. J’ai soixante-seize ans et j’en ai plein le dos. Comme je ne vais pas encore vivre cent cinquante ans, il faut bien que je me décide à faire bouger les choses! Les politiques doivent réagir. En général pour cela, d’abord je leur écris une lettre, ensuite je les insulte.
Là je décide de me présenter! [Rires]

Alors nageons en pleine fiction. Vous gravissez le perron de l’Élysée, votre première annonce?
Il y en aurait tellement… Je prononcerais les propres mots que m’a écrits Nicolas Sarkozy le 22 décembre 2006 : « Je demande à ce que les abattoirs halal s’engagent, concrètement et rapidement, dans la voie d’une généralisation de l’étourdissement préalable. » Une promesse de plus qu’il n’a jamais tenue…

Vous estimez-vous trahipar Nicolas Sarkozy comme Giscard par le passé?

Sarkozy fait le contraire de ce qu’il dit. Giscard n’est pas allé au bout.
Il avait bien fait interdire les importations en France de peaux de bébé phoque mais moi, ce que je demandais, c’était une interdiction totale de tous les produits dérivés provenant des phoques. Pas seulement des bébés… Nous sommes au 21e siècle. Il faut évoluer. On ne peut pas rester au Moyen-Age et continuer à considérer les animaux comme de la merde ou juste de la viande sur pattes.

Pour reprendre la chanson de Jean-Louis Aubert, en 2010 :BB est-elle « Bleu-Blanc-Vert »?
Les gens se déshumanisent. Il serait temps de se rendre compte qu’il existe une chaîne écologique dont dépend notre existence sur Terre. Il faut la respecter. Il y a tout ce bla-bla sur la protection de la planète, mais rien pour les animaux. La disparition croissante d’espèces menace notre propre équilibre.

A défaut du chef de l’État, avez-vous au moins des soutiens au sein du gouvernement actuel?

Non. Je me suis encore engueulée avec Borloo dernièrement. Comme l’histoire des sangliers à Saint-Tropez, il autorise des battues aux biches, cerfs et faons sous prétexte que, faute de prédateurs, ils se reproduisent trop. Quarante mille y sont déjà passés. Mais où va-t-on?

Carla Bruni que vous aviez remercié pour sa prise de position contre le port de la fourrurepeut-elle être celle quivous tendra une main amie?

Pffff… Non. En juin dernier, je lui avais fait envoyer le premier sac Bardot sorti des ateliers Lancel, elle a mis deux mois et demi pour daigner me dire merci. Et encore, c’est parce que j’ai parlé de son impolitesse dans les médias. Je n’attends plus rien d’elle pas plus que de son mari qui préfère s’occuper des Roms que des animaux.

Les contradictions du point de vue de Bardot sont trop nombreuses pour les énumérer. Disons simplement : cette personne n’est même pas végane, et sa fondation prétend s’opposer à toute « souffrance animale » alors que le véganisme n’est même pas un thème abordé…

Et là dans son programme, le végétarisme n’est même pas à l’ordre du jour ! Seulement la lutte contre l’abattage non conforme à la « tradition » française…

C’est vraiment peu pour la question animale… Ou alors celle-ci n’est qu’un prétexte pour faire passer un autre message (comme on a déjà pu le voir au moment de la campagne contre le trafic d’animaux).

Quant à la notion d’écologie qu’on trouve ici, elle est simplement utilitariste (du style notre existence dépend de la chaîne écologie) et vaguement sentimentale. Là encore, c’est un autre fond qui apparaît: une vision pessimiste prônant le repli sur soi.

Alors qu’en fait il faut comprendre Gaïa !

Tout cela est donc une véritable escroquerie, et il faudra que chaque personne luttant pour les animaux se positionne clairement. Soit on va de l’avant et on comprend qu’il faut répondre aux questions qui se posent par la libération animale et la libération de la Terre. Cela exige de voir l’humanité comme étant une unité.

Soit on sombre dans un pessimisme misanthrope célébrant le tribalisme, le choc des « civilisations. »

Quelle association aider quand on peut?

Sur le livre d’or une personne nous demande ce que l’on ferait d’une somme d’argent reçue, à quelle(s) association(s) cet argent pourrait bénéficier.

Nous avons pris du temps pour répondre à cette très intéressante question, mais bien difficile !

En effet, il faut être très réaliste en ce qui concerne la question de l’argent. A moins d’avoir un haut niveau d’engagement et une éthique parfaitement rodée, la corruption est un phénomène qui existe.

Il suffit de penser au récent scandale de la SPA (parisienne) avec notamment ses placements immobiliers.

De plus, à notre sens, il y a un autre point très important: la question de la médiatisation. Nous ne pensons pas qu’il soit correct que des gens se mettent en avant sur le plan individuel et en tirent un profit en terme « d’image de marque. »

Nous pensons ici par exemple à la Fondation Brigitte Bardot, ou bien encore à l’Association (du policier) Stéphane Lamart.

Est-il normal d’avoir le nom de quelqu’un de vivant dans le nom de l’association, de faire de cette personne la figure centrale, avec moult photos etc.? Tel n’est pas notre point de vue: ce sont les animaux qui doivent être au centre de notre démarche.

Il y a souvent dans les associations un culte du « président fondateur », et ce n’est pas correct. Sans parler de l’absence de véganisme de toutes ces personnes présidentes en quelque sorte à vie…

Alors pour répondre à la question, nous dirons qu’il faut privilégier les petites structures. Ce sont elles qui font un énorme travail de fond, avec une grande générosité.

Bien entendu (et c’est étrange) le véganisme n’est pas présent, ni même parfois connu! Mais ces associations travaillent « avec les moyens du bord », avec une démarche populaire sincère.

Nous pensons ici bien sûr surtout aux associations qui se « cantonnent » à sauver/protéger que certains animaux (chats, rongeurs,oiseaux etc). Ce qui n’est certes pas un mal en soi, car ces associations qui se consacrent à une seule espèce animale ont souvent un refuge et une compétence à ce niveau.

Reste la douloureuse question du financement.

Un bon exemple dans ce domaine est la SPOV : la Société Protectrice des Oiseaux des Villes qui se trouve à Châtillon, en banlieue parisienne.

Créée en 1989 par Nadia Fontenaille (décédée en automne 2009), la SPOV agit pour sauver et soigner des oiseaux blessés, quel que soit l’espèce. La SPOV oeuvre pour la mise en place de pigeonniers contraceptifs. En 2009, l’association a pris en charge 4387 oiseaux de 44 espèces différentes, venant de 15 départements différents.

Et cela dans des conditions héroïques, quand on voit le matériel et les locaux. Et les mots ne sont pas trop forts.

Et il faut savoir que la SPOV peut donc se déplacer pour récupérer un oiseau (les coordonnées de la SPOV: 68, rue Gabriel Péri, 92320 Châtillon, 01.42.53.27.22).

Il faut également noter l’existence des associations qui ont une démarche correcte envers les chatTE, telle L’école du chat libre.

Créée en 1978 par Michel Cambazard, le but de cette association est de protéger et d’intégrer les chats errants dans leur cadre de vie, en les stérilisant, tatouant et puceant.

Les matous les plus sauvages sont remis en liberté, ainsi ils ne croupissent pas dans une cage-prison de refuge jusqu’à ce qu’une personne généreuse vienne l’adopter.

On peut également penser au refuge FREE consacré aux rongeurs, qui a pour mission d’informer les futurs adoptantEs sur le comportement, les besoins et les soins à prodiguer à leurs animaux. Mais aussi d’accueillir au refuge les animaux abandonnés, trouvés, maltraités.

Après les soins nécessaires les animaux sont proposés à l’adoption. Les rongeurs ne pouvant être adoptés restent alors au refuge dans une « maison de retraite. »

On peut aussi citer l’association ADAF, dont l’objectif est de s’occuper de la protection, de la stérilisation, du suivi sanitaire et alimentaire des colonies de chats libres, des chats abandonnés, maltraités et/ou errants sur de l’Ile de Ré. En raison de la récente tempête, cette association a vu son refuge inondé.

Voilà quelques associations, mais bien entendu il y en a beaucoup d’autres. Le meilleur dans tous les cas étant de prendre contact, de passer, de voir sur le terrain. Rien ne peut être fait les yeux fermés, malheureusement. La compassion demande que l’on soit ferme et exigeant, et toute notre attention.

Enfin et juste pour finir: il ne faut pas oublier qu’affirmer la nécessité de la libération animale est une lutte juste, mais pas aux yeux de l’État. Les personnes victimes de répression (présente ou future!) ne sont pas à oublier.

Brigitte Bardot et l’association Sea Shepherd: la schizophrénie du pacifisme guerrier

Voici une information reçue suite à l’article sur l’éperonnage d’un Bateau de l’association Sea Shepherd: le communiqué de la Fondation Brigitte Bardot.

Le voici, avec à la suite trois critiques dont une sur le jeu très pervers du « pacifisme guerrier » – jeu très pervers et très révélateur.

Après l’éperonnage, en Antarctique, du catamaran de l’organisation Sea Shepherd par un baleinier japonais, la Fondation Brigitte Bardot renouvelle son soutien au « berger des mers »

La réaction de Brigitte Bardot après cette nouvelle agression :

Nous ne devons plus tolérer ces attaques permanentes des navires japonais au cœur même d’un sanctuaire baleinier censé protéger les espèces menacées. Des sanctions doivent être prises à l’encontre de ces tyrans des mers qui ne respectent rien ni personne.

Le gouvernement français est à l’initiative du sanctuaire en Antarctique alors il doit réagir et dénoncer fermement cette intolérable violation. Je trouve invraisemblable que les règles internationales soient bafouées dans l’indifférence de tous et suis très admirative de l’action menée par Paul Watson qui pallie aux manquements coupables des gouvernements.

Il m’a accueillie, il y a 33 ans, sur la banquise canadienne pour dénoncer le massacre des phoques alors il me revient aujourd’hui de lancer un appel à la générosité publique en faveur de ce type formidable et de son équipe courageuse.

Dans l’urgence, ma Fondation vient de débloquer 20 000 € pour aider Sea Shepherd mais cette somme reste bien insuffisante devant les dégâts occasionnés par l’attaque du baleinier japonais. Nous devons former une chaîne internationale pour soutenir cette organisation et lui permettre de poursuivre sa mission pacifiste car si le bon sens ne l’emporte pas, alors nous n’aurons pas d’autres choix que de nous battre à armes égales face aux navires de guerre qui répandent la mort dans les mers et océans du globe.

Brigitte Bardot

Présidente

Absolument tous les défauts se retrouvent dans ce communiqué. Énumérons les pour bien être le plus clair possible.

1.Le communiqué attaque les « navires japonais » et en appelle au « gouvernement français. » Cette démarche est fausse: le gouvernement français est (notamment) au service de l’industrie de l’exploitation animale.

Il n’y a pas lieu de le valoriser sous prétexte qu’il « défendrait » les baleines. Il faut bien être naïf, ou de mauvaise foi, pour accorder de la valeur à l’Etat français en ce qui concerne les animaux.

En fait l’explication est que Bardot n’est pas végane et ne fait pas la promotion de la libération animale. Bardot est une institution et ne cherchera pas le clash avec l’industrie de l’exploitation animale, avec l’idéologie dominante.

2.Le communiqué est fondé sur la personnalisation autour de Brigitte Bardot. On passe du communiqué de la fondation à… Brigitte Bardot elle-même, qui en profite pour se mettre en avant en disant qu’elle a connu le dirigeant de la Sea Shepherd il y a 33 ans.

Les animaux passent à l’arrière-plan, au profit de la personnalisation de Brigitte Bardot et de Paul Watson et leur mise en avant.

Ce n’est pas notre point de vue sur ce qu’est une démarche correcte.

Nous sommes contre toute personnalisation, et pour la mise en avant de la libération animale et de la libération de la Terre. Bien entendu on peut parler de gens ayant mené des actions ou émis des idées, des conceptions, mais alors ce sont les actions et les idées qui priment; la vie privée ne doit jamais être mise en avant, les individus doivent s’effacer le plus possible.

Nous sommes là au au service de Gaïa et de ses habitantEs!

3.Le pacifisme et la mythomanie l’emportent. Bardot dit qu’il faut:

« soutenir cette organisation et lui permettre de poursuivre sa mission pacifiste car si le bon sens ne l’emporte pas, alors nous n’aurons pas d’autres choix que de nous battre à armes égales face aux navires de guerre qui répandent la mort dans les mers et océans du globe. »

C’est de la pure mythomanie et des « menaces » ridicules pour se donner un côté « radical. »

C’est même très pervers: d’un côté le pacifisme est totalement mis en avant, et de l’autre la violence est valorisée mais uniquement comme symbole d’une possibilité vague d’assumer ses idées.

En psychologie, cette technique s’appelle la « double contrainte. » Le principe théorique est le suivant: « Une double contrainte désigne deux obligations qui se contrarient en s’interdisant mutuellement, augmentées d’une troisième qui empêche l’individu de sortir de cette situation. »

L’individu prisonnier de cette double contrainte pète alors les plombs, et c’est la schizophrénie.

En clair pour le communiqué de Bardot:

a)d’un côté le pacifisme est la règle absolue (c’est la première obligation),

b)mais de l’autre on donne comme consigne d’être prêt à la guerre totale (c’est la seconde obligation),

c)il faut savoir si le « bon sens » l’emporte ou pas pour savoir si on en reste à a) ou bien si on passe à b).

Le point c) est justement cette troisième contrainte qui empêche l’individu de sortir de cette situation! Cela forme une information contradictoire, insoluble: Bardot pratique très exactement la technique de la double contrainte.

Tout cela pour avoir une image « radicale » et en même temps bloquer toute radicalité possible sur le plan concret.

La compréhension de ce caractère absurde de la position « pacifiste guerrière » de Bardot permet de répondre à un mail très positif et constructif que nous avons reçu, qui pose entre autres la question suivante, très pertinente:

Ne faut-il pas mieux ne pas être irréprochables sur le plan de la démocratie ou de l’alimentation et sauver les espèces qui peuvent encore l’être que d’attendre une hypothétique organisation de masse « vegan » et risquer de ne plus avoir d’espèces à sauver?

La réponse est claire quand on voit le jeu de Bardot avec la « double contrainte. »

Le pragmatisme est sans principes, sans valeurs, il sombre dans la personnalisation, la manipulation, la mise en avant des spécialistes, puis logiquement le mépris pour les gens, la misanthropie.

Les animaux ne sont plus mis en avant comme des sujets, mais se transforment en des objets d’une sorte de vision du monde pessimiste.

On retrouve parfois ce type de démarche chez des personnes véganes: dans ce cas de figure, d’un côté il y a le véganisme, mais de l’autre un mépris complet pour les animaux en tant que réalité.

Les seuls animaux que ces gens trouvent intéressants sont les animaux qui subissent la vivisection ou bien se font tuer dans les abattoirs. Ces gens ne s’intéressent pas aux animaux en général, ils ne s’intéressent qu’à un aspect de la vie animale sur notre planète, pour cultiver une sorte d’isolement, d’élitisme, de sensibilité mi-éthique mi-morbide.

La vie animale ne les intéresse en rien, parce qu’elle ne leur « apporte » rien, leur but étant de se « distinguer. »

Nous sommes il va de soi extrêmement critique par rapport à ce genre d’attitudes, et nous pensons justement que la libération de la Terre est un bon moyen de faire le tri: les personnes aimant vraiment les animaux en général savent qu’il faut lutter pour leurs habitats!

Il n’y a pas de libération animale sans libération de la Terre! Être vegan c’est aimer les animaux!

Il faut s’ouvrir à tous les animaux, reconnaître leur existence, reconnaître l’existence de leurs habitats, reconnaître que l’humanité n’est qu’une composante de notre planète. L’humanité a comme tâche de comprendre sa place et de se mettre au service de Gaïa au lieu de continuer à l’assassiner!

La Fondation Brigitte Bardot et l’extrême-droite

Sur un blog lié au quotidien Le Monde, et consacré à l’extrême-droite, on peut lire un nouvel article intitulé « Comment un ancien du GUD fait la promo de la Syrie. »

Quel rapport entre la Syrie, une dictature parmi tant d’autres dans le monde, et la libération animale? Eh bien l’article explique que:

« A l’origine de cette campagne qui devrait durer une quinzaine de jours, une agence de communication Riwal– référence à un prénom celte. Elle ne nous est pas inconnue. En effet,  cette société a succédé aux Editions des Monts d’Arrée (éditeur d’un seul ouvrage Les Rats Maudits, histoire des étudiants nationalistes de 1965 à 1995) il y a une quinzaine années et a rassemblé la fine fleur du GUD– Groupe Union Droit- du début des années 1990.

Le GUD, créé en 1968, a longtemps été le principal mouvement d’extrême droite de la jeunesse étudiante. Il s’est rendu célèbre pour ses actions violentes, notamment dans son fief de l’universté parisienne d’Assas . Riwal dispose de nombreux clients parmi lesquels, la Fondation Brigitte Bardot et le Front national. »

Riwal dispose en fait de très gros clients, et pas seulement la Fondation Brigitte Bardot: Nestlé, Huggies, British Petroleum, Salon du Chocolat, Festivals de Cannes, Festival Interceltique de Lorient, Festival du Film de Deauville…

Et gageons que toutes ces sociétés savent très bien ce qu’elles font. Celui qui dirige Riwal est en effet une personnalité importante de l’extrême-droite (voir ici un compte-rendu de son anniversaire où la police qui intervient pour le tapage nocturne doit faire face à Marine Le Pen).

L’organisation de la campagne de publicité pour la Syrie est à rapprocher du voyage au Liban et en Syrie fait… avec Dieudonné.

Et ce qui est donc expliqué ici, c’est qu’une société fondée par un membre éminent de l’extrême-droite organise les campagnes de la Fondation Brigitte Bardot… Comme par exemple celle début décembre à Paris contre le Salon du Cheval.

Donner de l’argent ou participer à la Fondation Brigitte Bardot, ce n’est pas seulement agir en-dehors des principes du véganisme, de la libération animale: c’est contribuer à une forme « apolitique » et réformiste qui masque tout un circuit d’extrême-droite.

L’extrême-droite ne veut pas du véganisme: elle veut simplement élargir son influence!