Compte rendu du Camp de Valognes

En attendant un communiqué global du camp de Valognes, voici donc déjà un petit compte-rendu.

 

Des conditions difficiles

Cette mobilisation impliquait un réel effort pour les personnes qui ont fait le déplacement : déjà, le convoi se passant en semaine, il limite forcément les disponibilités (travail salarié et autres obligations).

Sur place, le confort est minimum : le soir, l’air est froid et humide, le champ qui nous accueille se fait de plus en plus boueux au fur et à mesure qu’arrivent les participantEs à l’action. Si les organisateurs n’ont pas ménagés leurs efforts pour aménager l’endroit (installation d’un chapiteau, de tentes pour prendre les repas, des braseros pour se réchauffer…), il n’empêche que vivre sur le camp reste éprouvant.

 

La sécurité

Dans l’action contre le convoi CASTOR, le camp été une condition indispensable pour garantir la possibilité de lutter : vue la répression policière en place, avec la ferme intention de rendre inopérante toute possibilité d’agir, de pouvoir se rassembler. Des participantEs ont vu des effectifs de policiers à différentes gares sur le trajet.

 

Le véganisme dans les luttes

Sur le camp, les repas sont assurés par deux cantines vegans, celle de la Zone à Défendre près de Nantes, qui participe à la lutte contre le projet d’aéroport de notre dame des landes, et la cantine Schmruts, qui prépare des repas vegans à prix libre pour différents événements militants, et diffuse de l’information sur végétarisme, le végétalisme, l’anti-spécisme et la libération animale.

 

Convergences des luttes et perspectives

Cette initiative de repas vegans à prix libre pourrait être une base de convergence de luttes pour la libération animale et de la terre.

Cependant, cette perspective n’est pas vraiment conscientisée et formulé dans les différents discours tenus par les individuEs et collectifs présentes sur le camp. La convergence telle qu’elle semble se faire actuellement étant un ensemble de luttes locales (des personnes engagées contre le TAV italien étaient également présentes) où l’union se fait plus sur les pratiques et dynamiques en places que sur des objectifs à atteindre.

Cette mobilisation à valognes mobilisait des individuEs t collectifs aux visions parfois antagonistes sur un point précis, sans vision politique à moyen ou long terme. Ainsi, à l’assemblée générale du mardi soir, l’évocation des solutions envisagées pour sortir de l’énergie atomique faisaient surgir les divisions.

Un autre problème était sur ce camp la difficulté d’ancrer localement la lutte, difficile de mobiliser sur la question du nucléaire quand le secteur est un gros employeur dans la région. En revanche, l’accueil des habitants rencontrés lors de l’action était très positif, une personne ayant par exemple préparé du café pour les gens qui sortaient d’un champ bombardé de grenades lacrymogènes.

 

Départ pour l’action au petit matin, à travers la campagne

Préparatifs et début de l’action

Pendant la nuit, des personnes surveillent l’activité autour du terminal pour parer à tout départ avancé du train. Le réveil est fixé vers les 5 heures du matin, après un petit déjeuner rapide, les personnes présentent sur le camp se rassemblent et s’organisent par groupes affinitaires.

Nous prenons un sentier qui évite les éventuels barrages policiers. Au dessus, un hélicoptère nous suit déjà.

Arrivé dans un champ, nous sommes à une dizaine de mètres des voies, les CRS y sont postés et nous attendent. Ils commencent à balancer rapidement des grenades lacrymogènes et assourdissantes, cherchant à priori à disperser les personnes à travers les champs, en isoler certainEs.

 

Arrivée près des voies et début de face à face avec les CRS

La brume se mêle aux nuages de gaz lacrymogène. Il est difficile de se coordonner globalement, les initiatives se font au niveau des groupes affinitaires. La tension monte au fur et à mesure que tombent les grenades lacrymogènes. Nous nous réfugions dans un champs voisin.

 

Des animaux pris dans les hostilités

Des vaches reçoivent également les gaz lacrymogènes, s’agitent devant le flot de personnes qui débarquent devant elles.

Dans l’édition de la presse de la Manche du lendemain, le maire de Flottemanville-Bocage déclarait « Les vaches ont passé deux heures sous les gaz lacrymogènes ; il a des risques d’irritation, et le stress n’est pas bon pour le lait » (vision classique du « bien être animal », ou les animaux sont considérés d’abord pour ce qu’ils « produisent »…).

 

Le gaz lacrymogène commence a faire ses effets…

 

Différentes stratégies d’action

Les CRS continuent leur offensive et nous contraignent à évacuer le terrain en passant par le potager d’une maison. Dans un autre champs, le temps passe avec un face à face avec les gendarmes mobiles qui relayent les CRS. La tension retombe pendant que le jour achève de se lever.

Ce temps permet de pouvoir échanger entre-nous. Des clowns activistes vont entamer une discussion avec un gendarme présent sur la voie. Assister à leur intervention permet d’évacuer un peu le stress.

 

Des clowns activistes interpellent un gendarme.

Des petits groupes de personnes essayent différentes stratégies (lancer des branchages, ouvrir des passages dans la haie près de la voie, faire diversion avec différents déplacements…).

Il n’y a pas de véritable unité dans l’action cependant. Vers midi, les CRS reviennent et avancent vers nous. Des gens se postent près de l’habitation traversés, ils seront rapidement chargés par les CRS. Pendant ce temps, le champ est bombardé de grenades lacrymogènes.

Nous battons en retraite près des habitations, le nuage de gaz CS (lacrymogène) remonte sur des dizaines de mètres dans la rue. Des personnes disposent à la hâte des pneus qu’ils enflamment pour bloquer la route aux policiers.

 

Déplacement suite à une attaque de gaz lacrymogènes.

La pression policière

Nous nous postons à un champ où une AG est rapidement tenue, le temps de manger rapidement et décider de la suite. Arrive un camion frigorifique identifié rapidement comme ravitaillement pour les CRS. Il se fera caillasser.

Nous évacuons la zone, anticipant une très certaine répression, et rejoignons le camp à travers champs. CertainEs reprennent le chemin des voies pour continuer la lutte.

De retour au camp se succéderont les rumeurs et différentes informations sur les personnes interpellées puis relâchées, l’éventualité aussi d’une perquisition du camp qui finalement n’arrivera pas (même si à priori des dispositions avaient été prises pour la rendre possible du côté de la préfecture).

Difficile le soir d’avoir les idées claires, l’assemblée générale du soir sert avant tout à s’informer du sort des personnes retenues en garde à vue. La décision est prise de rester ensemble pour la nuit pour éviter aux individuEs isoléEs de se faire interpeller.

 

Démontage du camp

Le matin, chacunE aide au démontage du camp, l’occasion d’échanger avec des compagnons de luttes que l’on avait juste croisé pendant l’action, en attendant de se retrouver peut-être pour d’autres mobilisations.

 

Fin de matinée, une banderole tenue face aux CRS

Camp Reclaim The Fields en septembre en Roumanie

Un camp Reclaim the fields se tiendra en Roumanie, en septembre 2011. Voici l’appel.

Si tu es ou veux devenir paysan-ne, apiculteur-trice, activiste, jardinier-e urbain-e, pêcheur-euse,…
Rejoins-nous pour le 3ème campement “Reclaim the Fields” qui aura lieu a Rosia Montana du 21 au 30 septembre 2011.

La nourriture, la terre, les semences, l’eau et les savoirs autonomisants sont trop importants pour être considérés comme marchandises et centralisés dans un schéma capitaliste. Nous résistons à la logique du profit dans nos manières de vivre. Nous travaillons déjà à créer des modes de vie paysan et alternatifs pour vivre et cultiver ensemble.

C’est pourquoi nous réclamons la terre!

Rosia Montana, village situé dans les montagnes Apuseni en Roumanie, se trouve menacé par un projet d’extraction aurifère, au nom du profit.

Nous déclarons notre solidarité avec les habitant-e-s de Rosia Montana qui défendent leurs terres depuis 10 ans contre le pillage et l’exploitation prévus par une société privée. Il existe d’autres luttes pour l’accès et le contrôle des terres en Europe et ailleurs, beaucoup d’histoires à transmettre et d’expériences à partager.

Nous voulons créer un espace commun, partager des expériences et des réalités, échanger des techniques et des savoirs, faire grandir le mouvement, rassembler nos énergies, renforcer les luttes locales, trouver les liens entre nous et avec d’autres mouvements anti-capitalistes et anti-colonialistes et fêter nos luttes! Dispersons les semences de la résistance! Faisons pousser ce camp ensemble!

Pendant ce camp, nous convoquerons L’assemblée Générale de Reclaim the Fields pour faire un retour sur les actions passées et envisager le futur de la constellation. Nous réfléchirons et agirons pour l’accès à la terre et à l’autonomie alimentaire, échangerons des semences, des pratiques agricoles, des idées d’actions directes, de résistance et autour de la question du genre, …

Le programme est participatif et veut inclure des ateliers variés, des activités pratiques, des moments culturels et du temps pour mieux se
connaître. Cela dépend de la contribution de tou-te-s les participant-e-s; si tu veux animer un atelier, un espace artistique, présenter la ferme ou le collectif dans lequel tu vis, partager des savoir-faires, contacte-nous et contribue à la diversité du campement.

La cuisine et la logistique du camp sont organisées de manière collective, avec la participation de tou-te-s.
Nous voulons que ce camp accueille aussi les enfants. Cela sera organisé collectivement pour que chacun-e puisse y prendre part s’il- elle le veut.
Nous appellerons aux dons.
Ceux qui ont des difficultés financières pour venir peuvent nous contacter pour imaginer des moyens de rendre leur venue possible.

Si tu veux nous aider à construire ce camp, contacte les différents groupes de préparation:

program@reclaimthefields.org
Program/Methodology
fundraising@reclaimthefields.org
Récolte de fonds
logistics@reclaimthefields.org
Logistique
camp2011@reclaimthefields.org
Questions d’ordre générale
caravan@reclaimthefields.org
Projet de caravane à travers l’Europe de l’est pour promouvoir le camp.
easterneurope@reclaimthefields.org
Collecte de contacts de personnes et/ou de collectifs dans l’Est de l’Europe qui seraient intéressés par le camp.

Pour plus d’information, consulte www.reclaimthefields.org et inscris-toi.
Dispersons les semences de la résistance! Faisons pousser ce camp ensemble!

Mini bilan du Camp climat

Début juillet nous annoncions la tenue d’un camp climat au Havre, du 22 juillet au 1er août. Voici quelques questions posées à une personne vegan straight edge qui y est allé.

Les réponses ne prétendent pas à l’exhausitivité, ni à un bilan global. Il s’agit juste d’un aperçu, mais qui a sa valeur de par son approche.

Après l’interview, nous reproduisons l’appel pour le blocage de la raffinerie Total de Gonfreville l’Orcher le 16 octobre 2010.

On notera toutefois que l’appel, mentionnant les victimes du business pétrolier, ne parle pas de la nature, ni même des animaux!

1. Tu as été au camp climat. Comment as-tu trouvé l’esprit de cette initiative? Où cela s’est-il déroulé?

Le camp a eu lieu en périphérie de la ville du Havre, sur les hauteurs de Harfleur, dans un champ avec vue sur l’immense et immonde zone industrielle du Havre !

Je partais avec un apriori très positif après avoir lu le texte d’appel et parcouru le site web. L’esprit semblait sans compromis avec le système capitaliste !

2. Quel était le principe? Les objectifs?

Le principe du camp action climat est de se regrouper afin d’échanger et d’agir contre le réchauffement climatique. Concrètement cela veut dire vivre sur le camp de manière la plus écologique possible, échanger des pratiques lors d’ateliers et de discussions, organiser des actions, etc.

Le premier camp action climat en France à eu lieu l’an dernier pour s’opposer à la construction de l’aéroport Notre-Dame-Des-Landes, entre Nantes et Rennes.

Cette année le camp s’est tenu au Havre, où il y a une raffinerie Total.

3. Avez-vous parlé de la réserve de l’estuaire de la Seine, qui touche le port du Havre? Il s’agit d’une réserve de 8500 hectares ouverte en 1997, sauf que… la chasse y est tolérée sur 75% de sa surface! Il y a près de 2000 chasseurs qui tirent depuis des abris cachés, attirant les canards au moyen d’autres canards enfermés dans des cages.

Des abris comme cela il y en a 203… La commission européenne a demandé qu’on en détruise 7, quatre ont été détruits et les chasseurs ont touché entre 15.000 et 25.000 euros pour chacun de ces abris détruits. Ce qui ne les a pas empêché d’en reconstruire deux de manière illégale (et tout à fait visibles) juste après…

La commission européenne bloque d’ailleurs en raison de cela 180 millions d’euros devant servir au doublement du port du Havre.

Je ne suis passé au camp que deux journées, je ne prétends donc pas avoir une vision d’ensemble. Mais cela m’a tout de même permis d’avoir un avis général sur ce camp climat.

Pour ce qui est de la question non il ne me semble pas que ce sujet ai été évoqué durant mon passage au camp et je ne crois pas qu’il été prévu qu’il soit abordé.

Malheureusement je n’ai pas l’impression que la question des animaux faisait partie des préoccupations principales du camp.

4. Parlons du mode de fonctionnement. Il y avait ainsi un fonctionnement en quartiers?

Oui, le camp était divisé en plusieurs quartiers. Chaque matin avait lieu une assemblée de quartier où il y était organisé la vie quotidienne (gestion des déchets, du bruit, de la cuisine, etc.).

Des délégués de chaque quartier se retrouvaient chaque jour en assemblée de campement qui permettait de centraliser les décisions concernant l’ensemble du camp (question des médias, de la police, de l’accueil des nouveaux arrivants, etc.).

Il y avait également des commissions concernant des points précis tels que les médias, l’électricité, la medical team, la legal team ou l’équipe de médiation. Chacun et chacune étaient libres d’intégrer les commissions.

Il faut préciser que des décisions importantes d’ordre générale avaient déjà été prise avant la tenu du camp, lors d’assemblée se regroupant chaque mois et où chacun et chacune pouvait se rendre.

Je pense que cela est indispensable pour le bon fonctionnement de ce genre de rendez-vous, cela permet de faire vivre une vraie démocratie au sein du camp.

5. La nourriture était-elle végétarienne? Végétalienne?

La nourriture était exclusivement végétalienne, mais plus par soucis écologique que pour les animaux.

Il m’a d’ailleurs semblé que très peu de personnes étaient vegan. J’ai même entendu des éleveurs s’exprimer dans certains débat sans que cela pose problème.

Mais la plupart des gens n’étaient pas non plus hostile au véganisme.

6. Le 16 octobre aura lieu le blocage de la raffinerie. Peux-tu nous en parler?

Il n’y a pas grand chose à dire. L’idée c’est que plusieurs groupes autonomes se constituent avec chacun leur stratégie et leurs modes d’actions.

Mais tout ça est encore en cours de discussion.

7. Tes impressions, finalement?

Mon avis est mitigé. Je trouve que l’initiative de base va vraiment dans le bon sens. Nous avons besoin de rassemblement entre personnes qui veulent vraiment agir pour la planète et qui ne se font aucune illusion sur le capitalisme.

C’est aussi important pour faire vivre une nouvelle culture, pour échanger et s’organiser afin d’agir concrètement au quotidien.

Cependant je trouve que l’esprit du camp était assez éloigné de la culture vegan straight edge, de l’engagement pour la libération animale et la libération de la Terre.

Par exemple j’ai été très déçu de voir qu’une très grande partie des gens fumait et picolait.

L’esprit dominant était très pacifiste, un peu « mou »… je pense par exemple à un rassemblement de clown ou a de nombreux symbole de paix. Comment prôner le pacifisme alors que les animaux sont
exploités et assassinés et que la planète toute entière est à l’agonie ?!

Je pense aussi au fait que malgré qu’il était clairement précisé que les voitures étaient strictement interdites sur le camp il a fallu cinq jours pour que cela soit respecté.

Et puis il y a aussi eu une banderole de très mauvais goût, déployé en grand sur une des cuisines, où il y était représenté Ronald Mc Donald avec la moustache de Hitler !

Quel est le rapport entre les fast food et le régime nazi? Les auteurs de cette banderole ne se
justifiaient même pas en parlant des abattoirs industriels. Ils et elles critiquaient le « totalitarisme de Mc donald » qui « imposerait » par diverses « manipulations » ses sandwichs.

Bref une histoire lamentable mais qui révèle bien un certain esprit plus porté sur l’anti-américanisme chauvin que sur une véritable remise en cause du capitalisme.

Pour finir donc je dirai que l’idée de base est vraiment bonne, mais il faut que la culture suive.

Je ne suis d’ailleurs pas hostile à l’idée d’y retourner l’année prochaine et de m’impliquer dans l’organisation, car il y avait quand même un certain nombre de personnes intéressantes, notamment dans les organisatrices et les organisateurs.

Action directe de masse : LE 16 OCTOBRE ARRÊT TOTAL !

Pour sortir de la crise climatique, il est urgent de laisser les énergies fossiles dans les sols. Pour ça, nous devons sortir du pétrole et changer radicalement les modes de production et de consommation qui en dépendent. Comme nos dirigeants sont trop liés au business du pétrole pour faire quoi que ce soit qui entrave son développement, c’est à nous d’agir ! Le 16 octobre, on commence en bloquant la raffinerie Total de Gonfreville l’Orcher !

Du 12 au 16 octobre, les réseaux internationaux Global Minga et Climate Justice Action appellent à des journées d’actions directes pour la justice climatique. Ce n’est pas le moment de faire un défilé ou une pétition, c’est le moment de faire exister concrètement les changements nécessaires pour un monde durable et juste. C’est le moment d’arrêter l’exploitation des combustibles fossiles qui pourrissent les conditions de vie de touTEs sur terre.

Destructions, migrations forcées, exploitation des travailleuSEs, guerres pour s’approprier les ressources, confiscation de terres, production d’engrais et de pesticides, crise énergétique, fausses solutions technologiques, néo-colonialisme, esclavage économique,… Total, c’est beaucoup plus que des émissions de CO2.

Nous allons stopper la plus grande raffinerie du pays, la raffinerie de Normandie, dirigée par le groupe aux mains sales, Total. Nous agirons en solidarité avec celles et ceux victimes du business du pétrole : ouvrierEs exploités, habitantEs intoxités, peuples autochtones anéantis, victimes des catastrophes climatiques et pétrolières. La sortie du pétrole est vitale pour touTEs. Nous devons dès aujourd’hui entamer cette transition sociétale.

Sortons du pétrole, reprenons le pouvoir, Arrêt Total !!!!

Comment est ce qu’on va s’y prendre ?

L’action de masse du 16 octobre vise à rassembler un maximum de gens aux cultures d’action diverses pour parvenir à notre objectif.

Différents groupes d’action seront constitués, en fonction des envies de chacunNE. On pense par exemple, mais ce n’est pas exhaustif, à : un groupe rose, pour une manif tranquillou où on pourra venir en famille avec grand-mère et son vieil oncle célibataire un groupe bleu, qui constituera une flotte pirate sur l’estuaire de la Seine un groupe vert, pour un assaut terrestre un « bike block », ou groupe à vélo, qui constituera notre brigade mobile plein de groupes autonomes qui définiront leur stratégie en petits groupes

Pendant le campement, nous élaborerons les différentes stratégies. Entre la fin du camp et le 16 octobre, ce sera le moment de motiver les potes et de construire des chevaux de Troie et des raffios pour partir à l’abordage.

Notre cible : Total – La société du pétrole

Voici le document diffusé par le Camp climat du Havre et qui explique le pourquoi de Total comme cible, par rapport à comme nous le disions l’appel pour le blocage de la raffinerie Total de Gonfreville l’Orcher le 16 octobre 2010.

Le monde moderne s’est construit sur une énergie gratuite, facile à produire et illimitée : le pétrole. Notre mode de vie n’a plus grand chose à voir avec celui de nos grands-parents. Nous avons tendance à prendre pour des droits la possibilité de se déplacer à grande vitesse, d’accéder à la haute technologie, de manger selon nos envies, de communiquer autant que désiré… de consommer, chacun, en moyenne dans le monde occidental, l’équivalent en travail humain de bien plus de 100 personnes. C’est la magie du pétrole.

Les inégalités augmentent, mais grâce à une augmentation permanente de la production d’énergies fossiles, les plus pauvres consomment malgré tout plus que leurs parents. C’est la magie du capitalisme.

Il existe un lien direct entre le niveau de vie d’une société et la quantité d’énergie fossile consommée. Mais il en existe un autre entre l’énergie consommée et la production de gaz à effet de serre.

Colonisant les pays du Sud, soutenant financièrement la junte militaire en Birmanie, investissant dans l’exploitation des sables bitumineux au Canada, ainsi que dans le nucléaire, développant l’industrie des agro carburants, menant des campagnes publicitaires pour repeindre son blason en vert, TOTAL est l’un des premiers émetteurs de gaz à effet de serre en France.

Si nous allons jusqu’au bout de la logique du pétrole, le réchauffement climatique aura largement dépassé les seuils d’irréversibilité. C’est la magie de la réalité.

La seule piste réaliste pour maintenir à coup sûr la possibilité d’une vie humaine sur Terre, c’est de sortir rapidement du productivisme. L’emprise du pétrole sur nos mode de vie est telle qu’aucun parti politique, rouge, vert ou autre, n’ose imaginer une politique énergétique qui puisse faire face à ces enjeux.

La seule piste réaliste pour sortir rapidement du productivisme, c’est de bloquer le système. Le mouvement mondial pour la Justice Climatique et le Camp Action Climat affirment que l’extraction des combustibles fossiles doit cesser maintenant et que nous devons entreprendre immédiatement une transition sociétale pour ne plus en dépendre. Des solutions de reconversion justes doivent être trouvées pour les travailleuSEs du secteur énergétique.

Sans un sursaut du peuple, l’humanité va bientôt se retrouver confronter à la plus grave crise qu’elle n’a jamais connue. Le PETROLE n’est pas un problème écologique, social et politique, c’est LE PROBLEME. Le PETROLE n’est pas une responsabilité de plus que nous laissons aux générations futures, ce sont NOS VIES qui sont en jeu.

TOTAL PRÉDATOR

Total est la caricature de la multinationale qui viole régulièrement les lois, collabore avec des régimes dictatoriaux ou illégitimes, investit dans des projets polluant et dangereux et …..qui dégage de gros bénéfices. Total, 13 milliards de bénéfice, et 13,6 millions de CO2 en 2008. Le PDG de Total, Christophe de Margerie, a touché en 2009 un salaire de 4,5 millions d’euros.

Total c’est :

• en Birmanie :
Soutiens financiers à la junte au pouvoir depuis 1962, « contribution à un haut niveau de corruption en Birmanie » et complicité de « travail forcé et d’exécutions » sur le site du gisement gazier de Yadana, dans le sud du pays.

• Au Nigeria :
70 millions de tonnes de CO2 sont rejetés lors du torchage, les torchères brûlent depuis 33 ans, 24 h sur 24 ; les terres, les rivières et les ruisseaux sont entièrement pollués ; retombées de pluie acide. Total est la compagnie qui émet le plus au monde de CO2 à cause des torchères.

• En France, le traumatisme de l’Erika et d’AZF :
30 morts, 400 km de cote souillée et 150 000 oiseaux mazoutés. Le rapport entre ces deux cauchemars ? La recherche du profit, toujours plus de profit, d’un côté en utilisant un navire poubelle ne répondant plus aux normes de sécurité, et d’un autre en utilisant la sous traitance et l’intérim, les travailleurs permanents ignorant l’activité des travailleurs sous-traitants et intérimaires. Les activités de travail sur le site classé « Sévéso » le matin et les jours précédant l’explosion, n’ont jamais pu être reconstituées, du fait de la sous-traitance.

• Au Canada, en Alberta :
Jusqu’à présent il n’était pas rentable de sortir le pétrole du sable. Mais le pétrole devenant rare, il devient donc rentable de l’extraire et plutôt que d’investir dans les énergies renouvelables, Total préfère investir dans les sables bitumineux (justement parce que le pétrole deviendra rare…il sera cher). 4000 km2 de forêt déjà détruits (soit la surface d’un département français). 200 000 km2 seront détruits (soit le quart de la France).

Il faut six barils d’eau pour produire un baril de pétrole, 25% de l’eau de l’Alberta est donc utilisé dans ce but. Autres conséquences : détournement de rivières, destruction de la biodiversité, rejet massif d’agents polluants, souffre et métaux lourds. Le ministre de l’environnement parle de tragédie inacceptable, l’Alberta est la province la plus polluée du Canada.

Total est un groupe archaïque et opaque qui sévit dans 130 pays. La liste de ses ravages est trop longue : enfouissement du CO2 à Laqc, « Pétrole contre nourriture » en Irak, sable bitumineux à Madagascar, corruption en Iran, etc.

En conclusion :
« Un prédateur est un organisme vivant qui met à mort des proies pour s’en nourrir ».

Total est un prédateur de notre planète.

Les stratégies de Total rappellent celles de la prédation :

1-Repérage des proies :
Total est organisé pour repérer ses proies : Pétrole birman, nigérien, kazakhstan, pétrole bitumineux… C’est le secteur amont de Total qui récupère un maximum d’informations. Il mène des activités d’exploration et de production dans plus de 40 pays pour 10 milliard d’euros d’investissement en 2008.

2-Mainmise sur la proie :
Total met en place les moyens les plus efficaces pour obtenir ce qu’il veut. L’efficacité seule est son objectif. Qu’il s’agisse de payer la junte militaire, de verser des dessous de table, de louer un bateau pourri pour transporter le pétrole, de prendre des sous-traitants pour l’usine AZF, tout est bon pour faire du profit.

3-Destruction :
Total n’a aucun respect de ses proies, il ne souhaite pas les garder en vie, il les exploite jusqu’à épuisement. Il ne faut pas lui prêter de sentiments humains, c’est une machine créée dans un seul but : le profit. Total exploite la nature et les hommes qui, pour lui, sont jetables. Quand l’exploitation sera terminée en Afrique, il se jettera sur le Canada. L’objectif de ce comportement prédateur est de favoriser la croissance du groupe.

La charité fait partie de la stratégie comme le green painting.

Ce système ne respecte aucune valeur ni aucune morale.

Camp Action Climat au Havre, 22 juillet – 1er août

Tout comme a lieu un camp « action climat » en Belgique, il y en aura un cet été en Normandie, au Havre. Voici le texte de présentation, plus d’informations sur le site du camp: campclimat.org.

Bienvenue au Camp Action Climat !

En organisant ce camp au Havre, nous voulons comparer nos envies d’alternatives et de bonheur à ce spectacle de désolation que représente le capitalisme industriel.

Nous voulons construire ensemble un camp action climat où nous puissions commencer à vivre ici et maintenant selon nos aspirations, retrouver dignité et enthousiasme, sans attendre le grand soir. Cette nouvelle zone d’autonomie temporaire, nous voulons qu’elle en appelle d’autres.

Mais nous voulons aussi nous frotter au plus dur, à ce qui menace l’existence même de l’humanité, à cette folie qui, pour accumuler toujours plus de fric et de pouvoir, amasse des montagnes de déchets toxiques, souffle dans l’air des fumées cancérigènes, exproprie les peuples, fait grandir la misère et organise la répression pour étouffer les cris de rébellion.

Nous voulons, en organisant ce camp ici, au pied des cheminées, que se rencontre ce qui pourrait être et ce qui est, et qu’en nous touTEs l’expérience de cette contradiction exacerbe l’espoir et la rage. Que cette rencontre nous donne assez d’énergie et de courage pour sortir enfin de l’ère pétroléo-capitaliste et ouvrir d’autres possibles.

Attisez votre révolte, attisez votre amour, ensemble, on reprends nos vies en main !

Pourquoi un CAMP ACTION CLIMAT ?

Alors que la croyance dans le futur qu’on nous propose s’écroule, une ligne de plus en plus claire devient visible entre celles-eux qui croient qu’une solution est possible à l’intérieur du système capitaliste, et celles-eux qui n’y croient pas. Pendant que le monde est secoué par des crises, un nombre grandissant de populations sur la terre se trouvent du côté de ceux qui doutent des structures actuelles du pouvoir et du capital.

La Crise Climatique semble avoir ouvert la possibilité d’unir un large spectre de luttes contre le capitalisme : des peuples autochtones aux syndicats de travailleur-euses, des sans-terre aux autonomes européens-ennes, des campeurs-euses des camps action climat aux jeunes des banlieues de métropoles, des anti-industrialistes aux anarcho-syndicalistes. Aussi varié que l’éventail des stratégies, des tactiques et des rêves.

Même si les divisions entre les mouvements radicaux de lutte des classes et les mouvements environnementaux sont réelles, en montant ce camp nous cherchons les connections : Quels intérêts communs pouvons nous avoir face à la « Crise Climatique » ? Comment les changements climatiques et les mesures prises par les dirigeants vont influencer nos conditions de luttes et de vies dans le futur ? Et la question inévitable : Comment stopper la dévastation ?

LES RAISONS D’AGIR

Les modèles climatiques actuels testés suggèrent que dans les dix ans, nous aurons relâché suffisamment de gaz à effet de serre dans l’atmosphère pour provoquer un réchauffement global de 20°C.

À ce point, la fonte des calottes glacières (qui aujourd’hui reflètent largement les radiations solaires), le relâchement du méthane actuellement stocké sous le permafrost de Siberie (le méthane est un gaz plus réchauffant que le CO2), l’augmentation de la vapeur d’eau atmosphérique (qui piège la chaleur du soleil), et les dégagements supplémentaires du CO2 actuellement stocké dans les océans dus à la baisse de leur taux d’absorption causée par le réchauffement, auront un effet cumulatif dans l’augmentation des températures globales de 5 à 6 degrés d’ici la fin du siècle.

Peu d’espèces vivantes aujourd’hui ont survécu à un monde aussi chaud dans le passé, et nous devrons nous adapter ou nous éteindre, alors que les océans s’acidifient, que les régions désertes s’étendent et que les zones côtières s’inondent.

Il y a un certain nombre de possibilités : la meilleure de toutes est que dans les dix prochaines années, des vagues de révolte renversent l’Etat, qui est le défenseur en chef et l’administrateur des structures du capitalisme basé sur les énergies fossiles ; toutes les centrales à charbon sont fermées ; toutes les voitures sont enlevées de la route à part peut être un tout petit nombre qui peut rouler à l’huile végétale ; les transports aériens sont abolis ; l’électricité est abandonnée ou produite localement de façon renouvelable et à petite échelle ; l’agriculture passe des méthodes actuelles dirigées par le pétrole à des méthodes traditionnelles ou de permaculture, ce qui signifie qu’une immense portion de la population humaine devra de nouveau s’occuper de faire pousser la nourriture de leur communauté ; et une énorme quantité de dioxyde de carbone est retirée de l’atmosphère par la reforestation des autoroutes abandonnées, des zones commerciales, des terrains de golf, et à travers le passage à l’état sauvage des exploitations forestières commerciales extensives de la planète (la plus grande quantité de carbone stocké par une forêt est dans les couches de feuilles et autres débris organiques du sol , qui va de pair avec une biodiversité qui n’existent pas dans les plantations d’arbres).

C’est aussi ce qui devra arriver si nous dépassons le point de non retour, mais dans ce cas là ce sera beaucoup moins plaisant pour nous touTEs.

Nous ne sommes pas face à un effondrement total, mais face à un approfondissement de la misère qui va plus loin que ce qu’aucunE de nous ne peut imaginer. La crise climatique ne détruira pas le capitalisme. Aussi aveuglément idiots que le sont les puissants, ils regardent aussi vers le futur.

Au récent sommet de l’OTAN à Strasbourg, le gouvernement du monde discuta de ses solutions au désastre annoncé : des frontières militarisées et des mesures internes de sécurité plus strictes comme les cartes d’identité biométriques et la surveillance. Les puissants sont bien informés que les importantes baisses de productivité agricole liées au réchauffement global, coïncidant avec le pic de population humaine projeté à 9 milliards, résultera à des famines massives. Les populations humaines commencent déjà à migrer à grande échelle pour survivre.

Ça doit être une sorte de force religieuse qui garde les gens ligotés au capitalisme. C’est la force que Debord appelle le spectacle, la force du divertissement et de la publicité, lorsque les relations entre les humains passent non seulement par des commodités, mais par des images produites par le capital qui colonisent nos vies.

Révolution totale.

Même si un capitalisme « vert » zéro-carbone était possible il transformerait inexorablement les ressources naturelles vivantes en capital mort. Si ce n’est pas le carbone, ce sera l’eau, l’atmosphère, la vie elle-même, sacrifiés à l’appétit insatiable du capital pour la reproduction de commodités, même si cela signifie la fin de la reproduction de la vie. Le capitalisme est l’origine de la bio-crise, la dernière et la crise finale du capitalisme.

Camp Action Climat Belgique 29 juillet – 4 Août

Cet été aura lieu un camp « action climat » en Belgique, à Liège, c’est-à-dire une réunion de gens dans « un camp qui soit neutre en matière d’émissions de CO2 et organisé de façon horizontale, orienté vers l’action directe et l’éducation. »

Le lieu exact est encore tenu secret, mais voici une présentation de cette action. On notera toutefois de manière critique que s’il est parlé de crise climatique, il n’est jamais parlé de crise de la situation des animaux sur cette planète.

La crise climatique n’est ici vue que sous l’angle des intérêts humains, ce qui à nos yeux ne donne qu’une vision partielle de la situation… et donc des tâches à mener!

Nous ne voulons pas de FAUSSES SOLUTIONS ni de « GREENWASHING* »

Copenhague aura au moins vu briller une étincelle, qui devrait nous encourager à la construction de notre mouvement à l’avenir: alors que le sommet « officiel » sur le climat fut un échec total, de nombreuses personnes ont montré qu’elles étaient déterminées à agir par elles-mêmes.

En dépit de toute la répression et du manque évident d’ambition dans les discussions à l’intérieur du Bella Center, des protestations à l’extérieur nous laissaient entendre l’appel au changement. C’est sur ce sol que nous pourrions impulser l’élan de notre mouvement pour la justice climatique. Cela ne cesse de se confirmer: nous ne devons pas attendre de vraies solutions de la part de nos dirigeants politiques, mais devenir actifs nous-mêmes!

Au quotidien, de nombreux politiciens, les médias et le monde des entreprises matraquent les citoyens de « vert », tout en continuant à fonctionner comme avant. Leurs solutions ne représentent qu’un lavage de leur produit habituel à la teinture « verte », dans la tentative de maintenir l’insoutenable système capitaliste actuel, par la proposition de mesures qui se conforment au marché libre. Cette approche est de toute évidence loin d’être efficace.

Les sociétés réalisent des bénéfices énormes grâce au commerce des émissions de carbone, alors que les problèmes réels sont dissimulés: un système économique inepte, basé sur le profit, une croissance illimitée et une augmentation constante des inégalités sociales. Les crises économique et climatique actuelles démontrent plus que jamais leurs conséquences désastreuses.

Le changement climatique se produit… maintenant !

Pendant ce temps, le changement climatique s’accentue. Les conséquences pour l’écosystème et les êtres humains deviennent plus claires de jour en jour, particulièrement dans les pays du Sud, parmi les populations les plus pauvres et dans les écosystèmes les plus vulnérables.

Les engagements actuels des pays n’amèneront qu’à limiter l’augmentation de la température à 3 ou 4°C, ce qui correspond à un bouleversement climatique catastrophique.

IL EST TEMPS DE PASSER A L’ACTION

Il est temps de passer à l’action. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour une politique climatique socialement juste et efficace à Copenhague. Des milliers d’activistes ont essayé de pénétrer le lieu de conférence pendant l’action « Reclaim Power », afin de faire pression pour la mise à l’ordre du jour d’une justice climatique et sociale.

Certaines des grandes revendications

À la lumière de la situation politique, le mouvement mondial pour la justice climatique prend de l’allure, favorisant de véritables solutions alternatives. Nos idées et propositions rejoignent les réclamations de CJA (« Climate Justice Action »), un réseau international pour la justice climatique.

  • Nous devons laisser des combustibles fossiles dans le sol. Par contre, nous devons investir dans des énergies renouvelables qui soient contrôlées par la communauté, et réduire rigoureusement l’asservissement à l’énergie de la société actuelle.
  • Le capitalisme global est insoutenable par définition. Nous devons enrayer la surproduction destinée à la surconsommation. Une croissance illimitée n’est pas possible sur une planète aux ressources limitées.
  • Tout le monde devrait pouvoir accéder de manière égale aux biens communs par le contrôle et la souveraineté de la communauté concernant l’énergie, les forêts, la terre et l’eau.
  • Nous devons reconnaître la responsabilité historique de l’élite mondiale et des pays riches du Nord, d’avoir causé cette crise. L’équité entre le Nord et le Sud est essentielle.

Si nous plaçons l’humanité avant le profit et la solidarité au-dessus de la compétition, nous pouvons vivre des vies étonnantes sans détruire notre planète.

Sois actif, viens au Camp Climat!

C’est en ayant tout ça à l’esprit qu’un large groupe d’activistes de Belgique et de l’étranger se sont rassemblé.e.s pour créer cet été un Camp d’Action pour le Climat. Celui-ci aura lieu du 29 juillet au 3 août en région liégeoise. Inscris-toi à notre newsletter trilingue pour être tenu.e au courant des préparatifs (on ne surchargera pas vos boîtes mail!).

Alors que depuis quelques années, des camps régionaux préparaient le terrain pour des actions en faveur du climat, un premier « camp climat » national a eu lieu dans le port d’Anvers en août 2009. Plus de 400 personnes ont ainsi participé à une semaine riche de formations, actions directes, rencontres et échanges.

Des actions furent menées contre l’industrie de la viande, le projet du « Lange Wapper », l’énergie nucléaire, etc. Le temps d’une journée, nous avons également occupé l’entreprise de transbordement de charbon la plus importante du port.

Tout le monde est bienvenu

Nous voulons que le camp soit aussi inclusif que possible et qu’il touche tou.te.s celles/ux qui partagent notre vision. Le camp est un endroit pour les gens qui cherchent des solutions au-delà de la rhétorique creuse des gouvernements et des grosses entreprises ; pour chacun.e qui s’inquiète du fait que les petites mesures prises par ceux-ci ne soient pas assez efficaces pour couvrir l’étendue du problème ; pour tou.te.s celles/ux qui pensent que les politiques actuelles concernant le climat ne font qu’augmenter les inégalités et les injustices ; pour quiconque souhaite trouver des alternatives concrètes ici et maintenant ; pour quiconque s’inquiète de notre futur et souhaite réagir.

Ce n’est pas seulement un endroit pour les activistes expérimenté.e.s, mais également pour tou.te.s celles/ux qui sont intéressé.e.s par la démarche, qui veulent apprendre plus, et cherchent des manières de devenir actifs/ves. Et bien sûr, chacun.e est libre de participer aux actions directes, ou pas !

Nous essayons d’organiser le camp de manière écologique et sans émission de carbone. Permettre aux gens de se rassembler au camp est notre manière de construire un mouvement pour la justice climatique capable de s’atteler à la suspension des causes premières du changement climatique.

Implique-toi !

Viens au camp, ou encore mieux, associe-toi aux étapes de préparation! Nous sommes tous des volontaires et toute aide est la bienvenue. Quel que soit ton bagage, il y a de quoi faire.

Plus d’info et inscriptions à notre newsletter sur http://www.campactionclimat.be.

* « Greenwashing » : « Whitewashing » signifiant « blanchiment », les anglo-saxons ont inventé le terme « greenwashing » pour dénoncer l’action des garants du capitalisme qui vise à « verdir » les produits de façon à ce que ceux-ci « passent mieux » (maintenant que l’état de la planète inquiète), à la manière dont on « blanchit » l’argent sale. Terme difficile à traduire sans y perdre de sa pertinence…

Chicken Run: un film où les poules font la grande évasion!

Hier, soit le 24 au soir, on pouvait voir sur France 3 le film Chicken Run. Serait-ce un clin d’oeil sordide ou constructif par rapport aux dindes tuées pour être mangées ce soir-là? En tout cas le film passait avant une émission de cirque…

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, voici une présentation de ce film très intéressant. Notons également qu’aux USA, pour la fête de Thanksgiving, le président « gracie » traditionnellement une dinde (ainsi que sa « doublure »).

Cette tradition date de plusieurs décennies, et aujourd’hui les dindes sauvées sont accompagnées lors d’une grande parade, avant de finir à Disneyworld. Remarquons tout de même que pour la même occasion aux USA, 46 millions de dindes sont tuées…

Chicken Run est un film sorti en 2000, et fait à partir de pâte à modeler. Il s’agit d’un remake du film de 1963 « La grande évasion », avec notamment Steve McQueen.

Dans Chicken Run, les poules tentent de s’évader du poulailler, qui est présenté comme un camp de concentration. Il y a ainsi de nombreuses allusions aux méthodes nazies: le meurtre par la hache, la discipline de camp, l’élimination des plus faibles, puis l’extermination finale à la fin du film.

Tout le film tourne autour de l’organisation de la rébellion, dirigée par la poule Ginger, et des tentatives d’évasion, qui échouent toutes sauf la dernière, permettant d’éviter le meurtre de toutes les poules par la machine à faire des tourtes.

Ce film est vraiment d’une problématique végane: Ginger tient à un moment un discours, où elle exprime le rêve de poules libres dans la nature, sans qu’il n’y ait plus d’éleveurs. A un moment on la voit rêver en regardant des oies sauvages voler dans le ciel (formant d’ailleurs un « V » comme celui de « victoire »).

A la fin les poules évadées se retrouvent dans un territoire protégé, passant leur temps à s’amuser et jouer, notamment au cricket. On y retrouve également les rats, qui à la fin philosophent comme quoi ils mangeraient bien un oeuf, et que donc il faudrait une poule, et donc faire un élevage. C’est toute la question de l’exploitation animale qui se pose en filigrane.

Les rats sont d’ailleurs présentés comme très malins, très débrouillards, chipant le matériel pour les poules révoltées. Ces dernières sont d’ailleurs aidés par un vieux coq anglais, qui a servi de mascotte pour la Royal Air Force (il est de tradition dans certains régiments de certains pays d’avoir des mascottes animales), mais également par un jeune coq américain échappé d’un cirque.

On remarquera qu’il y a une problématique féministe qui est posée. Seule Ginger est une poule vraiment rebelle, les autres ne possédant pas la culture de la rébellion, et toutes tombent sous le charme, sans aucun sens critique, du coq américain qui en profite d’ailleurs pour se faire servir.

A cela s’ajoute que si l’élevage est mené de père en fils depuis plusieurs générations, c’est une femme qui le gère: elle représente la figure typique de la femme ayant accepté les valeurs patriarcales et s’impliquant au maximum.

On notera également que l’exploitation animale est clairement présentée: la machine industrielle pour produire des tourtes est acheté par le couple d’éleveurs afin de faire du « profit. »

A ce titre Chicken Run vaut vraiment le coup d’oeil. S’il se présente comme un simple divertissement, sur le plan culturel il présente de nombreux aspects de notre réalité.