Coup de force de Cécile Duflot à EELV pour les présidentielles

C’est une information, qui est encore typique d’Europe Ecologie Les Verts, dans la mesure où ce qu’il ressort c’est le carriérisme, l’opportunisme, etc.

On ne sera pas étonné de retrouver Cécile Duflot. Nous mentionnons toujours à son sujet son départ en train devant les journalistes pour le sommet de Copenhague, suivi d’un retour discret en avion le lendemain même pour être au journal  télévisé de 13h.

Sachant qu’il faut quinze heures de train pour aller à Copenhague, que l’avion met deux heures, elle n’est restée que symboliquement dans cette ville, au nom de sa carrière…

D’ailleurs, elle veut être la dirigeante et elle a organisé un petit coup de force pour être la candidate aux élections présidentielles de 2017.

On vient d’apprendre il y a deux jours que Nicolas Hulot ne serait pas candidat, ne se considérant pas comme l’homme providentiel. Cécile Duflot considère alors que c’est le bon moment et dans la foulée, elle a envoyé un très long message interne, révélé par Europe 1.

Cette lettre est un coup de force, car elle dit qu’elle veut être nommée candidate sans qu’il y ait de primaires à l’intérieur d’EELV et qu’elle ne serait de toutes façons pas présente au conseil fédéral d’EELV à Nantes, en raison d’un mariage…

Elle se pose en personne égocentrique : « c’est une démarche personnelle qui n’engage pas EELV », c’est-à-dire qu’EELV n’a qu’à suivre, son avis ne comptant pas…

Elle a même créé un site, jesignepourlecologie.fr, totalement vide à part pour donner son email et l’adresse d’élus susceptibles de sympathiser…

Pas de contenu écologiste, pas de réflexion, mais le coup de force électoral et institutionnel jusqu’au bout!

Normalement, si EELV était une structure normale, Cécile Duflot se ferait expulser… Mais à EELV, même la dirigeante  Emmanuelle Cosse trahit pour être ministre de François Hollande, comme tout récemment (elle va d’ailleurs rejoindre Ecologistes!, qui va devenir « Parti écologiste » et s’insérer dans le projet de réélection de François Hollande).

EELV a l’habitude des coups de force, des trahisons : son projet est par nature d’ailleurs carriériste, bobo, vide de contenu, n’ayant comme programme qu’une modernisation de l’économie en mode développement durable. Quant à Cécile Duflot, elle avait déjà fait un petit coup de force similaire avec une lettre ouverte l’année dernière.

Voici la lettre interne de Cécile Duflot. Cela ne sert à rien de le préciser, mais évidemment, on n’y trouve aucunement les termes « Nature » et « animaux »…

Cher toutes et tous,

Comme la vie est pleine d’imprévu, j’avais prévu d’envoyer un message ressemblant à celui ci-dessous mardi soir. L’annonce de Nicolas Hulot en a changé substantiellement la teneur. Je ne serai pas au conseil fédéral demain et après demain, cela fait un moment que j’ai pris du champ à l’égard du fonctionnement interne du parti certes, mais il se trouve en plus que ce WE ma filleule se marie, à Briare, qui n’est pas tout près de Nantes… Je reprends donc une part de ce message pour répondre à quelques questions posées en réponse à mon message initial à propos du site www.jesignepourlecologie.fr.

Vous m’en pardonnerez j’espère la longueur mais je voulais été exhaustive, n’ayant pas l’intention d’en rajouter ensuite sur ce sujet. Lundi il y a à l’ordre du jour une PPL des républicains sur CIGEO et l’enfouissement à Bure (qui fait écho à la mobilisation actuelle de nos copains sur le terrain) et plein d’autres sujets sur lesquels se mobiliser utilement.

De prime abord je crois qu’on peut ne pas me prendre en défaut de loyauté à l’égard du parti depuis…. toujours…. Je m’astreins même à ne jamais dire de mots désagréables à l’égard des autres membres de celui-ci. Il se trouve néanmoins que je suis à un moment de vérité à l’égard de ce collectif auquel je tiens mais dont parfois l’intégration de contraintes infinies et l’incapacité à gérer ses propres contradictions au mieux le paralyse au pire le ridiculise.

Si j’ai pris l’initiative de créer le site www.jesignepourlecologie.fr c’est pour une raison principale : je pense qu’il nous faut réfléchir et agir pas uniquement dans le cadre du parti, que nous avons besoin d’air et de renouvellement. Il y a une appétence pour la politique et l’engagement – nuit debout l’a montré – dans le même temps qu’il y a de la méfiance vis à vis des organisations actuelles. Mais il y a aussi une contradiction difficile à dépasser : penser hors des cadres habituels tout en reconnaissant l’appui nécessaire que peut être une formation qui a patiemment sédimenté travail et connaissance depuis 30 ans.

Alors bien sur j’entends les reproches de certains sur la dimension « personnelle » de cette démarche (elle est d’ailleurs en fait celle d’une équipe composée de membres d’EELV et de gens qui ne viennent d’aucun parti) mais pour une fois, dégagée complètement de toute responsabilité interne ou collective je m’autorise à dire que c’est assez curieux de reprocher de ne pas respecter une démarche du mouvement alors même que l’idée est justement de dépasser le fonctionnement partidaire classique.

Il y a 5, 10 et 15 ans (en 1995 je n’étais pas là) nous avions déjà à cette date désigné un/e candidate… (Oui il y a 15 ans nous en avions ensuite changé et il y a 10 ans nous organisions un nouveau vote…) là le parti n’a même pas commencé d’étudier le sujet. J’en comprends les raisons, le congres, la fatigue, l’été etc mais en fait parmi mes quelques allergies figure celle relative à  » on ne fait rien mais on veut que personne ne fasse rien non plus, non mais » ;)

Par ailleurs je note qu’il y a eu ces derniers mois nombre d’initiatives prises par tel ou telle y compris sur la présidentielle qui n’ont pas suscité débat. Je me suis donc interrogée sur le fait de bénéficier d’un traitement spécifique ;) est-ce que parce que je l’ai prise en mon nom – je n’ai aucune autre qualité pour le faire – mais sans ma photo et sans annoncer ma propre candidature ? Juste au passage vous connaissez beaucoup de personnes qui prennent la peine de monter un site et une organisation en disant que cela pourrait être mis à disposition d’autres… ?

On peut ne pas partager ma démarche, mais on peut aussi écouter mes arguments : apprendre de nos erreurs et échecs, renouer avec l’ouverture et le dépassement, mettre au cœur du sujet un projet et un méthode de travail sur une campagne si particulière, être très très conscient de la dureté et de la fragilité du moment politique.

Donc oui je revendique et j’assume, c’est une démarche personnelle qui n’engage pas EELV. Le parti peut parfaitement faire tout autrement ou même rien du tout. Je n’engage que moi mais quand je choisis de m’engager je le fais. En assumant et avec franchise.

Je pense que nous pouvons faire une campagne ambitieuse et créatrice, avec davantage d’ampleur, de stratégie et d’organisation et que ceux qui disent « a quoi ça sert de faire 2% » sont peu confiants en nous même. Si pour une fois nous engageons les choses différemment en intégrant les règles de cette campagne spécifique mais en hackant le principe même de l’élection nous pouvons franchir des paliers.

Je pourrais continuer sur les piliers à retenir, la mise en lumière de celles et ceux qui porteurs sur le terrain de réalisations qui marchent peuvent éclairer différemment une campagne. Je l’ai dit j’ai réfléchi et travaillé. Ça ne vaut pas blanc seing mais ça ne mérite pas d’être balayé non plus au motif que ce n’est pas une démarche collective quand personne ne l’a voulue jusqu’alors.

On m’opposera que « oui mais tu fais un mauvais score dans les sondages » c’est vrai mais ça ne garantit rien sur l’issue : ni l’échec (Melenchon est passé de 3 à 12) ni le succès (en 2007 nous sommes passés de 3 à 1,5)

Je suis donc très lucide sur la prise de risque (et certains de mes vrais amis me conseillent très sincèrement de me mettre « au chaud » en me concentrant sur l’élection législative et en ne prenant pas ce risque d’une campagne très difficile) mais je crois que ce serait une faute politique pour l’écologie que de ne pas affronter cette élection – avec tous ces défauts et tout ce que nous lui reprochons – dans ce moment politique fiévreux où cette troisième voix (je revendique de donner une nouvelle signification à cette expression) entre l’accompagnement-renoncement et la crispation sur la défense du monde d’avant.

A cet instant j’expliquais qu’une raison à notre surplace est était bien sur d’attendre la décision de Nicolas (personne ne lui faisant reproche de ne pas se plier au fonctionnement d’EELV…) mais qu’un des risques était de se retrouver le bec dans l’eau s’il décidait tardivement et je crois que c’aurait été une erreur. Ce n’est pas un secret j’avais dit dès le mois d’octobre ma position quant à sa candidature, je l’ai confirmé devant le bureau exécutif : s’il se lançait je le soutiendrais immédiatement.

Ce ne sera donc pas le cas. Il explique dans son message avec des mots précis la dimension personnelle que revait ce choix.

Je peux parfaitement le comprendre, mi-août 2010 je disais cela : « Quand je me regarde dans la glace le matin, puisque c’est là, paraît-il, que ça se passe, je me dis que j’en ai peur. La présidentielle, c’est une tuerie. J’ai toujours dit ma réticence personnelle. Personne ne le croit, puisque tous les politiques, paraît-il, ne rêvent que de ça. Mais ça n’a jamais fait partie de mes plans de carrière d’être candidate en 2012 (…) On peut être un peu lucide sur soi-même. Aujourd’hui, je pense que je n’ai pas les épaules suffisantes pour porter seule une telle charge ».

Je le pensais évidemment (et je n’ai pas oublié qu’à l’époque on m’avait fait reproche d’exposer de la faiblesse… ce caractère si féminin….) mais quelques jours avant, Eva Joly dans Libération annonçait qu’elle serait candidate. Je connaissais toutes les qualités d’Eva mais aussi la volonté de certains de pousser sa candidature pour éviter la mienne et… je ne voulais absolument pas de bagarre publique, je me suis donc effacée sans sourciller pour donner à nos journées d’été une image de rassemblement. Cela ne fut même pas suffisant puisque le feu fut du coup ouvert sur d’autres sujets mais c’est une autre histoire ;)

J’ai parlé et écrit sur la maladie de la minorisation qui est la notre, celle qui consiste parfois à se mettre nous même les boulets aux pieds qui nous empêchent d’avancer mais aussi sur notre faible capacité à l’anticipation et au long terme dans notre fonctionnement alors même qu’écologistes ce devrait être notre obsession.

J’ai donc pris aussi pour moi cette critique et depuis un an, sans en faire mystère, je me suis préparée. Comme je n’ai toujours pas cette obsession personnelle de la candidature, le meilleur moyen d’y remédier était le travail – fond, forme, identification des points de faiblesses comme des marqueurs utiles, rencontres nombreuses, etc etc. Pour ce qui est des attaques personnelles, déstabilisations et menaces – auxquelles je sais que l’exercice expose et qu’il faut anticiper – j’ai aussi bénéficié d’un entraînement particulier – même si fort peu agréable – ces derniers mois ;)

J’ai été reçue par le bureau exécutif jeudi dernier. J’ai expliqué motifs et sens de ma démarche, j’ai expliqué aussi en quoi, participante à une de ces précédentes désignations et co-organisatrice de deux, j’en connaissais par cœur la dimension fratricide et plombante. J’ai également dit que je ne pensais pas qu’il était une bonne idée qu’EELV « désigne » un candidat mais plutôt qu’il soutienne une candidature qui dépasse notre cadre de parti. j’ai compris que le BE allait proposer une méthode, je sais que le CF se prononcera donc ce WE.

Quand à la question de ma participation à une primaire interne, je réserve ma réponse et ce message n’est donc clairement pas une déclaration de candidature. En effet je ne peux pas à la fois faire le constat que cette méthode nous a toujours porté tort et dire qu’évidemment j’y participerai…

Je connais la règle, elle n’a souffert aucune exception : une primaire pousse les candidats à dire du mal des autres et encore davantage les candidats les moins connus à taper sur les plus connus pour – notamment – que leur nom figure dans le journal. Je crois que cet exercice abime tout le monde et tout particulièrement le/la candidat/e qui est finalement désigné/e et qu’ainsi il ou elle commence sa campagne dans les plus mauvaises conditions. J’ai d’ailleurs parlé plusieurs fois avec Noël de cette question en lui disant que je ne voulais pas davantage d’affrontement avec lui… Il a dit hier dans sud ouest qu’il ne serait pas candidat lui non plus en disant qu’il n’a « pas envie d’entrer dans une bataille de primaires des écologistes »

C’est d’ailleurs pour cela que j’aurais trouvé idiot un affrontement Duflot/Hulot et que j’ai dit depuis octobre que je le soutiendrai unilatéralement. C’est la même logique qui m’avait conduite je l’ai rappelé à annoncer des août 2010 que je ne serai pas candidate, lucide sur la volonté de certains d’organiser avec Eva Joly une confrontation que je jugeais inutile. Elle aura finalement lieu avec Nicolas Hulot (et messieurs Lhomme et Stoll) chacun se souvient de sa conclusion……..

Je ne crois pas du tout au « quitte à faire n’importe quoi faisons le avec n’importe qui » je pense même qu’en faisant ça on est un allié de ceux qui aiment voir l’écologie faible et caricature d’elle-même. Je crois au contraire que le sérieux et le travail – sans se prendre au sérieux – sont un devoir à l’égard de nous-même et que nous ne pouvons pas nous satisfaire de préparer l’échéance présidentielle à la dernière minute et dans des conditions qui ne nous permettent pas de déployer une campagne avec efficacité.

C’est la raison pour laquelle j’ai dit que j’étais prête – en ayant bien conscience des risques et des difficultés mais aussi avec la volonté ferme d’emmener une telle campagne vers des résultats ambitieux, voilà pourquoi je travaille depuis plus d’un an et que je continue donc d’avancer sans hésitation mais en toute transparence et avec respect des uns et des autres.

Je regarderai donc avec attention ce que décidera le mouvement et prendrai une décision ensuite. Il est évident que je refuserai d’être le pushing-ball d’une nouvelle mécanique infernale – j’ai bien noté qu’il y avait déjà 5 autres candidats potentiels… – , tout comme je ne serai pas candidate contre le parti. Mais le prix de tant d’annees de loyauté c’est la liberté de dire ce que je crois être juste.

Revivre la période du début milieu des années 2000 serait au-dessus de mes forces et même, à mes yeux, une grave erreur. Alors que nous pouvons faire tant et mieux, que nos idées ont tellement progressé et qu’est venu le temps de franchir un palier et de ne plus se penser minoritaire. Je crois que c’est possible, chacun est un maillon de cette histoire. J’en suis un, avec des responsabilités particulières, que j’ai prises avec humilité en ce qui me concerne mais je ne suis pas la seule. Chacune et chacun d’entre vous l’est aussi.

Bien amicalement à toutes et tous, et à Lorient pour celles et ceux qui y seront.

Cécile

PS ce message est diffusable sur les listes internes uniquement.

Duflot et Cohn-Bendit, la bataille pour la carrière

La candidature Hulot ne représente pas une victoire pour l’écologie ou toutes les personnes qui aiment les animaux. C’est plutôt un symptôme terrible.

Car comme Europe écologie est certain de faire un score électoral « correct », et que le Parti Socialiste a besoin de ce pécule électoral pour former un gouvernement… C’est la foire aux candidats. Les idées ne comptent plus. Il y a même d’ailleurs déjà six groupes de travail thématiques communs PS – EELV.

Les personnalités, elles, comptent. Surtout que le congrès d’EELV a lieu en juin ! Et là, donc, au lieu donc de contenus écologistes, pourtant une urgence évidente, on a un conflit total ente Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit.

Pour résumer grosso modo, Cécile Duflot se pose comme quelqu’un entendant faire carrière (on se souvient de son voyage en train à Copenhague devant les médias, pour revenir en avion dès le lendemain pour passer à la télé en France). Elle veut donc maîtriser le développement d’Europe écologie.

En face, Cohn-Bendit considère qu’Europe écologie doit s’implanter le plus largement possible, en ouvrant les vannes (et en faire en quelque sorte un MODEM de Bayrou qui réussirait). Dans un texte rendu public il y a peu (Non, je ne suis pas un OVNI dans l’espace Europe Ecologie Les Verts !), Cohn-Bendit présente ainsi sa vision des choses :

Je suis convaincu qu’aujourd’hui nous pourrions être entre 30 000 et 40000 si nous étions plus ouverts et accueillants, moins renfermés sur nous-mêmes et plus solidaires. Pourquoi un simple « clic » ne peut suffire pour être adhérent et qu’il faut en passer par « l’inquisition de la validation » de la part d’un comité politique régional? Comment ne pas y voir une forme de discrimination quand on sait qu’il faut être « Vert » pour avoir le droit de devenir automatiquement adhérent à Europe Ecologie? Pourquoi ne peut-on pas adhérer à la coopérative sans passer par « EELV »?

Et j’en passe sur le parcours du combattant qui attend toute personne cherchant à s’impliquer dans le mouvement… Derrière cela, on retrouve évidemment une certaine conception de la politique et de la vie qui n’est pas la mienne.

Et quoi de plus rassurant pour un « dirigeant Vert » que de pouvoir compter sur un « bon Vert combattant » qui a su se plier aux rites initiatiques ou sur celles et ceux que des promesses de pérennisation au sein de la structure auraient amadoués…Et c’est là qu’on a envie de lancer un nouveau « Indignez-vous! » tonitruant.

Duflot n’apprécie évidemment pas cette vision et a tenté de torpiller Cohn-Bendit il y a moins d’une semaine. Elle l’a accusé de ne pas remettre les 1200 euros d’indemnités parlementaires (d’Eurodéputé) à EELV. Ce que Cohn-Bendit ne fait effectivement pas, se justifiant par le fait qu’il a ou aurait dépensé « 31 200 euros de ma poche, en frais d’hôtel et de déplacement. »

Le 9 avril Cohn-Bendit a demandé ce qu’il en était à ce sujet et la direction d’EELV a botté en touche, gagnant du temps et pouvant ainsi le cas échéant dégager Cohn-Bendit sous prétexte qu’il ne respecte pas les statuts.

EELV continue donc son mauvais cinéma. C’est une structure à pure visée électorale, et même là-dessus ses dirigeants ne sont pas d’accord !

Car il est évident que le problème de fond, c’est la définition de l’écologie. Et vu qu’EELV n’accorde strictement aucune attention aux animaux, et qu’elle est en désaccord complet avec l’écologie radicale… Comment pourrait-elle devenir une force réelle du 21ème siècle ?

Eva Joly, une carriériste « écolo »

L’apéro géant «saucisson-pinard» qui devait se tenir ce vendredi à Paris a été annulé par la préfecture en raison du risque de « troubles à l’ordre public. »

Il est vrai qu’une provocation bien « beauf » de l’extrême-droite dans le quartier populaire de la Goutte d’Or ne risquait pas d’amener grand chose de bien…

Mais les revendications passéistes de l’extrême-droite ne sont pas les seules choses ridicules. Si la « culture » du cochon assassiné et des paradis artificiels est quelque chose de bien traditionnel, l’opportunisme électoral l’est bien aussi.

En quoi sommes-nous concernées en tant que personnes s’intéressant à la cause animale ? Eh bien, c’est simple : la candidature d’Eva Joly pour la présidentielle de 2011 semble de plus en plus une chose entendue.

Et cela, c’est le symbole du torpillage absolu de l’écologie telle qu’elle s’est développée ces dix dernières années. Une écologie avec plein de limites, mais un petit état d’esprit s’installait.

Là, l’état d’esprit va être anéanti. Déjà, la remise en cause du Grenelle de l’environnement au nom des impératifs économiques avait été un rude coup. Il faut en plus affronter l’influence de l’extrême-droite qui veut une écologie de façade, juste prétexte à un repli national.

La candidature d’Eva Joly serait alors un point culminant d’un processus déjà mal parti…

Eva Joly n’est en effet en rien écolo : elle est une opportuniste. Initialement elle est proche de Bayrou et du MODEM.

Et finalement, elle se présente sur la liste Europe Ecologie, où elle est directement placée en deuxième position sur la liste des écologistes en Ile-de-France pour les élections européennes de 2008.

Elle vient d’ailleurs d’ouvrir son blog, et on peut y lire dans le dernier article, Pourquoi faut-il adhérer à Europe Ecologie?, du 11 juin 2010:

Nous nous intéressons évidemment à notre planète, à son environnement, à son écosystème ; mais nous ne prétendons pas connaître tous les remèdes et encore moins faire des miracles.

Nous prétendons bien plus modestement chercher à prendre en compte tous les problèmes qui sont posés à nos sociétés et à n’en laisser aucun de côté, en proposant les idées qui nous paraissent les plus à même de remettre du sens, de la justice, de l’espoir là où il y n’en a pas ou de moins en moins.

Eva Joly ne parle pas de l’écologie, ni évidemment des animaux, en fait elle ne parle de rien du tout, parce que pour elle Europe Ecologie est une plate-forme électorale.

Les Verts sont d’ailleurs en train de disparaître en tant qu’organisation, pour être avalés par cette plate-forme électorale.

Voilà pourquoi Eva Joly a pu déclarer il y a quelques jours au sujet de la présidentielle:

« Si tout un mouvement me sollicite, je me présenterai. »

Eva Joly n’est en rien une écolo, elle est en réalité une nouvelle figure de proue politique parce que c’est quelqu’un en qui les bobos, les bourgeois bohèmes, peuvent avoir confiance.

Elle a en effet été magistrate, elle a été juge d’instruction au pôle financier au Palais de Justice de Paris, et s’est occupé de l’affaire Elf. Elle est une spécialiste de la lutte contre la corruption et la délinquance financière internationale, voilà pourquoi elle est « appréciée. »

Le rapport avec l’écologie ? Avec les animaux ? Avec la lutte pour notre planète ? Rien du tout, et même pire : son attitude est celle d’une libérale, qui explique n’avoir aucune solution.

Eva Joly se présente en « porte-drapeau », mais de quoi ? Les seules solutions qu’elle propose concernent les paradis fiscaux et la lutte contre la corruption… Toutes ses études et travaux portent là-dessus!

Malheureusement il ne faudrait pas croire qu’il existe une véritable opposition à Joly au sein des Verts. Jean-Vincent Placé, leur numéro 2, était un centriste de gauche, avant de passer du jour au lendemain chez les Verts…

Quant à Cécile Duflot, nous avions déjà rappelé que lors de la conférence de Copenhague, elle était partie en train devant les journalistes au nom de la lutte anti-CO2… pour revenir en douce en avion le lendemain, histoire d’être là pour une télévision…

Et au sujet de ses vacances de Noël aux Maldives, elle a expliqué… «C’est vrai qu’on ne peut pas y aller en pédalo.»