Lundi 9 et mardi 10 mai 2011, un train de déchets hautement radioactifs va traverser la France

Voici un appel effectué, alors que ces lundi 9 et mardi 10 mai 2011, un train de déchets hautement radioactifs va traverser la France!

Attention !
Un train de déchets nucléaires hautement radioactifs passe dans votre ville

Lundi 9 et mardi 10 mai 2011, un train de déchets hautement radioactifs va traverser la France

Ce dimanche 8 mai, un train transportant du combustible usé hautement radioactif, issu d’une centrale nucléaire italienne quittera le site de stockage d’Avogadro (Piémont) pour rejoindre le terminal ferroviaire de Valognes (Manche).

En France, il traversera la Savoie, l’Ain, la Saône-et-Loire, la Côte-d’Or, l’Yonne, la Seine-et-Marne, l’Essonne, le Val-de-Marne, les Yvelines, l’Eure, le Calvados et la Manche. En région parisienne, il empruntera les voies du RER.

Ces déchets seront ensuite acheminés par la route à l’usine AREVA de La Hague pour y être – selon le terme employé par AREVA « traités », puis repartiront à une date indéterminée en Italie, où aucune solution n’existe pour les stocker.

Un transport tenu secret au mépris des élus, des cheminots et de la population

Malgré les risques de ce transport, la population n’est pas informée du passage de ce train. Comme à leur habitude, les autorités et l’industrie nucléaire ont fait le choix du secret et de l’opacité, tenant les élus, les cheminots et les riverains dans l’ignorance la plus totale.

Un transport absurde et dangereux

Non seulement le traitement à l’usine de La Hague ne diminue pas la radioactivité des déchets, mais il augmente leur volume.

De plus, les déchets transportés étant hautement radioactifs, il est fortement recommandé aux cheminots d’observer une distance d’éloignement d’au moins deux mètres et de ne pas intervenir sur ce train!

Déchets nucléaires: un casse-tête impossible à résoudre

Les centrales nucléaires produisent chaque année des tonnes et des tonnes de déchets dont personne ne sait quoi faire. Il n’existe aucune solution pour les gérer ou pour s’en débarrasser, et certains d’entre eux resteront radioactifs et dangereux pendant des milliers d’années.

Face à cette impasse une seule solution: arrêter d’en produire et sortir du nucléaire

Il existe aujourd’hui une solution: ne surtout pas les enfouir, arrêter d’en produire et sortir dès maintenant du nucléaire, en économisant l’énergie et en développant les énergies renouvelables.

Changeons d’ère, sortons du nucléaire !

Pour en savoir plus et connaître les horaires du convoi :

http://sortirdunucleaire.org

On notera également les documents suivants:

Décret ratifiant l’accord France-Italie autorisant les transports de déchets entre l’Italie et la France
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000649178&dateTexte=

Communiqué d’AREVA du 6 mai : Transport de combustibles usés d’Italie vers la France
http://www.areva.com/FR/activites-4192/transport-de-combustibles-uses-d-italie-vers-la-france.html

Une crise qui s’amplifie, au milieu du black out médiatique

[Ajout en tout début d’après-midi : Les dernières informations sont, comme on pouvait le craindre, catastrophiques.

L’enceinte de confinement du réacteur numéro 2 de la centrale de Fukushima 1 « n’est plus étanche. » Le risque d’un nuage radioactif s’agrandit d’heure en heure. La compagnie Tepco qui gère la centrale considère la situation comme « très mauvaise. »

Les réacteurs 4, 5 et 6 posent maintenant également des problèmes. Il y a deux trous de 8 m² dans le bâtiment autour du réacteur numéro 4.

L’état d’urgence nucléaire a été décrété en tout pour dix réacteurs :

– quatre à Fukushima 1 (Daiichi),

– trois à Fukushima 2 (Daini),

– trois à Onagawa.

Le président de l’Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, a annoncé qu’il fallait considérer l’accident de Fukushima comme étant de niveau 6 (le 7ème étant équivalent à Tchernobyl) : « Nous sommes maintenant dans une situation différente de celle d’hier. Il est tout à fait clair que nous sommes à un niveau 6, qui est un niveau intermédiaire entre ce qui s’est passé (à la centrale américaine de) Three Mile Island (en 1979) et à Tchernobyl. On est dans une catastrophe tout à fait évidente. »

Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, a déclaré que le risque nucléaire est « extrêmement élevé. » Le ministre de l’Industrie Éric Besson a changé son fusil d’épaule et explique : « on est sur le chemin d’une catastrophe nucléaire. »]

 

 

[Ajout en début de matinée : On avait jusqu’à présent pas parlé du réacteur n° 4, qui était à l’arrêt pour maintenance avant le tremblement de terre. Un incendie s’est déclaré dans un bassin de stockage de combustible nucléaire usagé ; au bout de quelques heures il a été éteint, mais selon le premier ministre japonais, dans la zone de la centrale « le niveau de radioactivité a considérablement augmenté. »

On notera que pour éteindre l’incendie, il a été fait appel aux forces d’autodéfense (nom de l’armée japonaise) et à l’armée américaine.

Autre information grave : il y a eu encore une explosion dans la bâtiment du réacteur n° 2, faisant quadrupler la radioactivité dans la zone. Celle-ci monte jusqu’à 11.900 microsieverts.

Il est considéré que le réacteur numéro 2 est possiblement abîmé et qu’il y aura très certainement une fuite radioactive.

Fukushima est évacuée. La panique gagne Tokyo, qui sera atteint d’ici une dizaine d’heures par un nuage faiblement radioactif.

C’est une anecdote, mais révélatrice: la bourse de Tokyo a perdu près de 14% en cours de séance, pour finalement revenir à une perte d’un peu plus de 9%.]

Le black out continue et s’approfondit, surtout après la nouvelle impressionnante explosion d’hier matin. Celle-ci s’est déroulée dans le réacteur numéro 3, faisant sauter le toit de l’enceinte de béton. Mais le coeur reste intact… pour l’instant.

Car contrairement aux démentis multiples, ce qui ressort est très clair : dans trois réacteurs, le coeur est « très vraisemblablement » rentré en fusion. L’autorité de sûreté du nucléaire (ASN), un organisme de l’Etat français, le reconnaît lui-même : « La fusion partielle du cœur est confirmée » pour les réacteurs 2 et 3.

André-Claude Lacoste, président de l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), a même affirmé : « Nous avons le sentiment qu’on est au moins au niveau 5, sinon au niveau 6. »

C’est le réacteur 2 qui apparaît maintenant comme présentant le plus de risques (rappelons par contre que le réacteur 3 contient du MOX, un combustible avec notamment du plutonium). Hier en fin de soirée, il a été rendu officiel que le processus de refroidissement avait échoué et que les barres de combustible étaient de nouveau à l’air libre.

A l’entrée de la centrale, les compteurs de mesure vont jusqu’à 3130 mSV/heure (soit, en une heure, 3130 fois la limite annuelle « normale »).

Expliquons maintenant pourquoi malgré cela, les « experts » peuvent expliquer qu’il ne peut pas, en aucun cas, s’agir d’un second Tchernobyl. Le principe est le suivant : comme l’a expliqué de manière faussement candide Anne Lauvergeon, dirigeante d’AREVA, à Tchernobyl il y avait un réacteur « qui fonctionne et qui explose. »

Comme là au Japon le réacteur s’est arrêté automatiquement avec le tremblement de terre, qu’il n’a pas explosé, alors la formule choc pourrait devoir tomber : rien à voir avec Tchernobyl.

Il y a pourtant un « mais » de taille. En effet, Tchernobyl c’est surtout un nuage radioactif. Or, là, si l’enceinte de confinement cède, on aurait également un nuage radioactif. Cela revient donc au même…

A Tchernobyl il s’agissait notamment d’une erreur de manipulation, à Fukushima l’origine est l’absence répétée et prolongée de refroidissement du coeur du réacteur (d’où une réaction chimique et l’éventuelle fusion du coeur, élevant la pression et risquant de percer la protection, et d’éjecter un nuage radioactif dans le ciel).

La dirigeante d’Areva est donc « gonflée » de prétendre s’étonner de voir qu’il y a « parfois plus d’énervement (en France) que dans l’extraordinaire sang-froid des Japonais » (sic) et d’expliquer que… « Ce n’est pas une catastrophe nucléaire. »

L’argument des pro-nucléaires est qu’en fait, tant que cela ne saute pas, alors ce n’est pas un accident nucléaire !

De la même manière, les pro-nucléaires se moquent de ceux et celles utilisant parfois le terme « fusion nucléaire » car il s’agit en réalité de la fusion du coeur, et non pas d’une fusion nucléaire (en clair, d’une explosion atomique). Ils jouent là-dessus pour dénoncer toute critique, la neutraliser.

Les pro-nucléaires jouent cependant également sur un autre aspect : le temps. Voici le communiqué de l’Observatoire du nucléaire, qui considère sans nul doute justement que si Hulot demande un référendum, alors que sa fondation est sponsorisée notamment par EDF, cela sert en fait les pro-nucléaires, qui disposent de moyens énormes et de relais médiatiques surpuissants:

Observatoire du nucléaire – Communiqué n°2 du lundi 14 mars 2011

Nucléaire : les écologistes qui demandent « un débat » ou « un référendum » n’ont RIEN COMPRIS

La seule chose à revendiquer est la fermeture la plus rapide possible des réacteurs nucléaires

Le gouvernement français n’est pas le seul à ne pas prendre la mesure de l’ampleur du drame nucléaire en cours au Japon : c’est la pire catastrophe nucléaire de tous les temps, au delà même de celle de Tchernobyl, du fait du nombre de réacteurs en perdition.

En effet, de curieux écologistes, tout en reconnaissant la dangerosité extrême du nucléaire, se laissent aller à des revendications d’une incroyable mollesse, en demandant « des débats », ou « un référendum », ou « une sortie du nucléaire en 30 ans ».

La palme est une fois de plus obtenue par Nicolas Hulot, dont la fondation est largement subventionnée par EDF. Cet « écologiste » promu par TF1 se contente de demander… un « grand débat sur le nucléaire ». C’est risible.

De la même manière, des représentants de l’écologie politique demandent une sortie du nucléaire… en 20 ans, 25 ans, ou même 30 ans. Il s’agit d’une véritable forme de négation de la réalité du risque nucléaire puisque cette revendication revient à accepter ce risque pendant encore des décennies.

Par ailleurs, la revendication d’un référendum revient à laisser la main aux pronucléaires qui disposent de moyens gigantesques pour modeler l’opinion publique en agitant le spectre de la pénurie.

Il n’y a pas eu de référendum pour imposer le nucléaire en France, pourquoi en faudrait-il un pour prendre acte de la catastrophe en cours au Japon et décider de sortir du nucléaire ?

Pourtant, les réacteurs nucléaires français arrivent à 30 ans d’âge, la durée de vie prévue à l’origine. EDF se prépare à investir 35 milliards d’euros pour rénover ces réacteurs : il faut d’urgence stopper ce processus et reverser ces sommes dans les programmes alternatifs.

Chacun doit comprendre que tout a changé sur la question du nucléaire : il n’est plus temps de polémiquer sur le prix de l’électricité nucléaire ou sur la supposée indépendance énergétique. Il n’est plus temps de se demander s’il est possible de sortir du nucléaire : c’est possible mais surtout c’est indispensable… et en toute urgence.

C’est à la population de signifier aux dirigeants français, aveugles et sourds, et aux ridicules « écologistes cathodiques » (Hulot, Arthus-Bertrand) qu’ils doivent cesser leurs manoeuvres dilatoires: il faut décider immédiatement de s’engager dans la sortie du nucléaire, fermer dans les jours qui viennent les réacteurs les plus vieux , et programmer la fermeture rapide des autres, par exemple lorsqu’ils arrivent à 30 ans d’âge, c’est à dire leur durée de vie prévue à l’origine.

A vrai dire, on est pas encore arrivé au niveau de Tchernobyl – une telle affirmation reste théorique, justement d’ailleurs parce qu’elle oublie la nature et toutes les personnes humaines mortes des conséquences.

Mais il est vrai qu’il s’agit d’un échec complet pour l’industrie du nucléaire, d’un désaveu plus clair qu’avec Tchernobyl, car là-bas les conditions étaient finalement précaires, alors qu’au Japon c’était sensé être la fine fleur de la technologie.

On voit mal cependant, si les pro-nucléaires ont les moyens de contrer un référendum, pourquoi ils iraient fermer les centrales nucléaires alors qu’ils sont en position de force… Il y a là une contradiction patente.

En fait, les choses sont ainsi : si l’on ne veut pas de nucléaire, alors il faut assumer la libération de la Terre et se confronter à tout le système fondé sur l’exploitation animale. Aucune réforme du nucléaire n’est possible, pas plus qu’aucune réforme de l’exploitation animale, car les intérêts économiques sont bien trop massifs.

Dans la défense de Gaïa, aucune demi-mesure n’est possible… comme on le voit aisément avec l’ampleur de la situation, dans une destruction qui ne cesse de s’accélérer !

Accident atomique, mensonges et eau de mer

[Ajout de milieu d’après-midi : Trois réacteurs de Fukushima sont refroidis à l’eau de mer (et au bore). Au moins le premier a vu son réacteur fondre en partie. Le troisième réacteur contient du plutonium et présente le danger le plus important en cas de fusion.

En ce qui concerne le réacteur numéro 1, s’il parvient à rester confiné, le refroidissement de secours devra durer… au moins deux années ! Des experts, notamment américains, sont en tout cas très sceptiques sur la capacité de la centrale à résister à la panne de refroidissement.

Pour l’instant, 215 000 personnes ont été évacuées, dans un rayon de 20 kilomètres, alors qu’il apparaît que la radioactivité s’est déjà au moins diffusée dans un rayon de 50 kilomètres. Des secouristes munis de combinaison spéciale passent la population locale au compteur geiger pour vérifier si elle est irradiée.

Les informations sont contradictoires au sujet d’une autre centrale, celle d’Onagawa. L’état d’urgence nucléaire y a été décrété, en raison là aussi d’une panne de refroidissement.

Mais, vers 16 heures l’Agence de sûreté nucléaire japonaise a expliqué que la situation était « normale » !

La hausse de la radioactivité dans cette centrale est soit expliquée par une panne de refroidissement, soit par une radioactivité apportée depuis la centrale de Fukushima.]

 

[Ajout en fin de matinée: ce matin, le gouvernement japonais a reconnu qu’il y avait vraisemblablement la fusion de deux coeurs de réacteurs. Edano a ainsi expliqué au sujet du réacteur numéro 1 : « C’est dans le réacteur. Nous ne pouvons pas le voir. Mais on part du principe qu’il y a eu une fusion du coeur du réacteur. »

Au sujet du réacteur numéro 3 : « Nous partons du principe que là aussi il y a eu une fusion du coeur du réacteur. »

On sait maintenant que six des dix réacteurs de Fukushima 1 et 2 se sont retrouvés sans aucun système de refroidissement.

Ce matin, à 8 heures, le gouvernement japonais a prévenu d’une nouvelle explosion à Fukushima 1. Sony a fait distribuer 30 000 radios aux personnes dans les zones concernées, alors que des pastilles d’iode sont distribuées à la population.

200 000 personnes ont déjà été évacuées (rappelons que 390 000 personnes sont également réfugiées, en raison du tremblement de terre).

On a remarqué que dans la préfecture de Miyagi, le taux de radioactivité est 400 fois plus grand que la normale ; on pense que le vent a poussé la radioactivité depuis Fukushima.]

A l’heure où nous écrivons cet article, on est en train d’utiliser… de l’eau de mer comme liquide de refroidissement pour refroidir le coeur du réacteur de Fukushima. Cela est évidemment totalement non conventionnel (d’où le fait qu’on en parle nulle part), c’est totalement improvisé, et cela montre la gravité de la situation!

Voici deux photographies, montrant la centrale avant et après l’explosion d’hier matin:

Et le réacteur numéro 3 a également un problème de refroidissement, et est désormais confronté à la même problématique que le réacteur numéro 1!

Contrairement à ce qui est dit dans les médias français et les « experts » liés à l’Etat français, ce qui est ici en jeu, c’est l’éventuelle fusion du cœur du réacteur nucléaire !

En fait, on pense qu’au moins une fusion partielle a eu lieu. Un tel événement est différent de la gravité de Tchernobyl en 1986 et Three Mile Island en 1979 ; néanmoins, il s’agit d’un incident grave, et surtout il n’est pas terminé, il y a encore le risque de la diffusion très réelle d’un nuage nucléaire.

On notera au passage que parmi les 9 fusions partielles ayant déjà eu lieu, on trouve la centrale française de Saint-Laurent, située entre Orléans et Blois. Une fusion partielle y a eu lieu en 1969 ainsi qu’en 1980, et l’Autorité de sûreté nucléaire a établi un rapport en octobre 2002 expliquant qu’en cas de séisme, il y aurait des problèmes avec le système de refroidissement…

Pour l’instant, 140 000 personnes ont déjà été déplacées. 110 000 ont été sommées de quitter le secteur de la centrale Fukushima 1 et 30 000 celui du secteur de Fukushima 2. Et il faut noter que ce ne sont pas moins de 5 réacteurs où le système de refroidissement est en panne en raison du tremblement de terre !

Selon Asahi TV, déjà 200 personnes ont été contaminées par la radioactivité.  L’Etat japonais distribue également dans les zones concernées de l’iode (afin de saturer la thyroïde en iode non radioactive).

Cette évacuation et cette distribution d’iode tranche avec le discours que l’on entend en France, discours qui est évidemment très différent ce que l’on peut trouver dans d’autres pays !

Il faut tout de même une mauvaise foi énorme pour affirmer, comme le ministre de l’Industrie Eric Besson hier dans une conférence de presse, que c’était « un accident grave mais pas une catastrophe nucléaire. »

Un réacteur en risque de fusion, sans doute en fusion partielle, cela s’appelle une catastrophe, ni plus ni moins, et il suffit de voir ce qui se passe, comme les mesures d’évacuation, pour le constater.

A moins, comme l’industrie du nucléaire le souhaite, que tout cela soit banalisé. On en est quand même à un stade où l’on peut lire aussi « facilement » que cela, dans l’actualité minute par minute du Figaro :

23h05 : L’opérateur d’une centrale nucléaire du nord-est du Japon affirme qu’un autre réacteur donne des signes de problèmes, avec un risque d’explosion.

Charmant ! Tout aussi charmant est la solution mis systématiquement en avant par tous les « experts. » Cette solution est que le nuage radioactif… soit poussé par les vents vers l’océan.

Systématiquement, on a eu droit au coup de l’océan devant servir de dépotoir radioactif ! Et ce depuis Michel Chevalet sur i-télé jusqu’à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie!

Voici ce que dit par exemple Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire-énergie de Greenpeace:

«La grande question est maintenant de savoir ce que contient le nuage et où il va se diriger: vers la mer ou vers des zones habitées – et bien au-delà des 20 ou 30 kilomètres évacués. »

André-Claude Lacoste, président de l’Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), a la même vision du monde:

« Il semble que la direction des vents éloigne pour le moment une éventuelle pollution vers le Pacifique. »

L’océan comme dépotoir, voilà l’espoir de ceux qui ne comprennent rien à Gaïa, et ce jusqu’à Greenpeace qui, comme on le voit, critique mais ne propose pas une vision du monde cohérente non plus.

La chargée de campagne nucléaire-énergie de Greenpeace s’inquiète pour les populations, mais a exactement la même position vis-à-vis de l’océan : c’est comme si cet océan n’existait pas!

C’est une excellente illustration du manque de réalisme par rapport aux problèmes de notre époque. Ce qui est en jeu, c’est le rapport de l’humanité à la planète. Il ne doit pas s’agir de raisonner de manière anthropocentriste et d’espérer échapper aux problèmes créés par l’humanité elle-même.

Il s’agit d’avoir une autre vision du monde, de comprendre qu’aucune perspective n’existe dans la guerre à Gaïa, dans la négation de son existence, existence dont nous ne sommes qu’une petite partie!

Voici par exemple deux cartes, montrant la zone touchée par le tsunami:

Quant aux photographies des dégâts causés, elles sont très parlantes aussi. La force de Gaïa est énorme, et au lieu de vivre en harmonie avec elle, il y a eu l’aberration de construire des centrales nucléaires dans une zone sismique, de placer une centrale au bord de la mer malgré les risques de tsunami… Tout cela pour maintenir un rythme élevé de course au profit, de destruction!

Séisme au Japon et risques nucléaires

[AJOUT : ce matin à 9 heures 30 une puissante explosion a eu lieu à la centrale nucléaire de Fukushima N°1, dans le nord-est du pays. Le toit et les murs se sont effondrés.

Un nuage blanc s’élève au-dessus du site. Le gouvernement japonais confirme l’explosion, ainsi qu’une fuite radioactive. La population a été évacuée dans un rayon de 20 kilomètres.

Fukushima est à 250 kilomètres de Tokyo, et la ville a elle-même 290 000 personnes y vivant. Le nuage nucléaire pourrait atteindre les Etats-Unis et le Canada dans les 10 jours. Le risque actuel est en effet que le refroidissement échoue et qu’on ait la même situation qu’à Tchernobyl.

Ici une photo de l’explosion.

Nous reviendrons dessus au fur et à mesure dans la journée.]

Hier, nous parlions de la campagne pour rappeler la signification de Tchernobyl, et malheureusement le tremblement de terre au Japon vient justement rappeler la précarité terrible des centrales.

Un tremblement de terre d’une grande magnitude a eu lieu au Japon, sur lequel nous reviendrons. Mais l’actualité c’est pour l’instant le risque nucléaire. Voici en effet la carte du Japon, avec les emplacements des centrales nucléaires par rapport au lieu du séisme.

Le Japon est une zone sismique, et théoriquement toutes les possibilités ont été prévues. En pratique, on a frôlé la catastrophe, en fait on frôle encore la catastrophe. Le système de refroidissement de 3 réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est tombé en panne.

Les générateurs de secours se sont alors mis en marche… mais n’ont tenus que 55 minutes ! Résultat, c’est l’US Air Force qui a apporté par avion du liquide de refroidissement, selon les USA. Officiellement, le Japon a refusé la pression.

Et, en tout cas pour relâcher la pression, des rejets radioactifs vont être effectués, ou ont déjà été fait, ici les informations sont contradictoires.

Soulignons les propos très forts de Yukio Edano, Secrétaire général du Cabinet, qui révèlent le fond de cette question:

« Il est possible que des matières radioactives du réacteur fuient à l’extérieur, mais on s’attend à ce que la quantité soit faible, et il faut considérer le vent soufflant vers la mer. »

Quand on ne considère pas Gaïa, on peut comme on le voit ici, de manière « rationnelle », considérer comme une solution que la mer serve de dépotoir nucléaire…

Ne parlons pas non plus de la question démocratique de l’opinion publique!

En tout cas, dans la nuit, la situation était telle que dans l’unité de contrôle centrale de la centrale, le niveau de radioactivité est 1 000 fois supérieur à la normale. La situation était encore tendue.

Voici une image de la centrale.

Il y a également eu le feu pendant huit heures dans le bâtiment abritant la turbine de la centrale d’Onagawa. Un autre feu dans la centrale de Fukushima Daini a duré deux heures.

L’état d’urgence nucléaire a ainsi été décrété. Il va de soi qu’une telle décision montre l’importance du problème, les Etats étant d’une opacité et d’une désinformation sans bornes dans ce domaine (on se souvient du nuage radioactif de Tchernobyl qui se serait… arrêté aux frontières de la France!).

Voici la situation, officiellement:

Centrale Onagawa :
N°1, arrêt automatique
N°2, arrêt automatique
N°3 arrêt automatique

Centrale Fukushima N°1(daiichi)
N°1, arrêt automatique
N°2, arrêt automatique
N°3. arrêt automatique

Centrale Fukushima N°2 (daini)
N°1, arrêt automatique
N°2, arrêt automatique
N°3, arrêt automatique
N°4 arrêt automatique

Centrale Tokai

Concernant la centrale Fukushima Daiichi
15h42(heure japonaise) : Perte de toutes les alimentations électriques (le courant normal extérieur et le générateur diesel d’urgence en panne)
15h45 : A cause du Tsunami, le réservoir d’essence laisse fuir le pétrole.
16h36 : On constate qu’on ne peut plus alimenter le système de refroidissement sur le 1er et le 2e réacteur.

A la piscine de combustibles usés des réacteurs 1, 2, 3, de l’eau déborde et la pompe d’eau de mer ne fonctionne plus. L’incendie a été déclarée à côté du réservoir de pétrole près du 4e réacteur.

Pour l’instant, l’autorité déclare qu’ il n’y a pas de fuite radioactive. Le niveau de l’eau de refroidissement du 2e réacteur est actuellement à 3m au lieu de 5 m.

L’état d’urgence nucléaire a été décrété à 19h03 par le comité d’urgence auprès du cabinet du premier ministre, notamment sur la centrale Fukushima Daiichi (N°1)

Elle a décidé suivant et le premier ministre ordonne à 21h23 de :
-évacuer la population dans le diamètre de 3km autour de la centrale Fukushima.
-solliciter de rester à la maison à la population de 10km de la centrale
-envoyer un camion générateur de haute tension, un autre de basse tension. trois autres camions générateurs de basse tension.

18h25 : Le camion-générateur de la préfecture de police est arrivé à la centrale Trois autres camions sont attendus. (d’après la déclaration de le comité d’urgence auprès du premier ministre 22h35)

Tout cela est malheureusement très révélateur. Même le Japon, préparé à ce genre de situation, a du mal à gérer. Il aurait suffi que la situation soit plus difficile pour que les problèmes soient massifs.

Et quand on voit cela, il faudrait davantage de centrales nucléaires ? Et même des centrales sous-marines, comme celles que la France veut mettre en place d’ici quelques années?

Le flop de la simulation de catastrophe nucléaire à Gravelines

Hier a eu lieu une simulation d’accident à la centrale nucléaire de Gravelines, tout au nord de la France. Voici le principe et l’appel à la population.

Exercice à Gravelines : incident à la centrale à 8 h 04

C’est parti pour l’exercice de sûreté nucléaire à la centrale de Gravelines. Ce matin, un incident est survenu à 8 h 04.

La mobilisation des secours propres à la centrale a été immédiate. Le préfet du Nord a par ailleurs mobilisé l’ensemble des services de secours afin de prendre les mesures nécessaires à la protection des populations et de remédier à cet incident.

Il est demandé aux habitants de la commune de Gravelines et plus particulièrement ceux des quartiers des Huttes et du Pont de Pierre et des communes environnantes de se mettre à l’abri et de rester à l’écoute de la radio France Bleu Nord (Dunkerque 92.6, Calais 100.2 et fréquence régionale 94.7) ou Delta FM (Dunkerque 100.7, Saint-Omer 98.8, Boulogne 100.7) qui diffuseront des messages d’information régulièrement afin d’être tenus au courant de l’évolution de la situation.

La population a été avertie de l’incident par le déclenchement des sirènes installées autour de la centrale et par son système d’alerte.

-Ne restez pas à l’extérieur, rentrez chez vous ou dans un bâtiment clos, fermez toutes les ouvertures et arrêter la ventilation ou la

climatisation. Si vous êtes dans un bâtiment endommagé, rejoignez un bâtiment intact.

– Un véhicule n’assure pas une mise à l’abri efficace.

– Restez calme.

– N’utilisez pas le téléphone fixe ou portable sauf si vous êtes en difficulté pour laisser les secours disposer au mieux des réseaux..

– N’allez pas à l’école chercher vos enfants, ils y sont en sécurité et les enseignants s’en occupent.

– Votre sécurité dépend du respect de ces consignes.

Voici maintenant comment France 3 Nord Pas de Calais présente ce qui s’est passé.

Une partie de la population de Gravelines a été évacuée pour un exercice de simulation d’accident nucléaire.

Plus de 3000 personnes ont été évacuées de leur domicile ou confinées dans des lieux sécurisés à Gravelines. Les habitants ont pariticpé à un exercice catastrophe. Tous les 4 ans le dispositif de sécurité est testé dans le cadre d’un accident nucléaire de la plus importante centrale d’Europe.

Voici maintenant le compte-rendu bien plus « réaliste » de l’association Virage énergie…. On peut également voir des photos ici.

Exercice de crise à Gravelines : un bide pour une opération bidon

Ce mardi 18 janvier, une simulation d’accident nucléaire a eu lieu à Gravelines (Nord), où est située la plus grosse centrale nucléaire d’Europe. Il était prévu d’évacuer près de 3 000 personnes dans deux quartiers, avec des bus spécialement affrétés.

Selon nos observateurs présents sur place, l’opération tant vantée par les autorités s’est révélée un bide :

Une infime minorité de la population s’est rendue aux points de rendez-vous pour l’évacuation, la plupart des gens préférant rester chez eux

Dans un gymnase censé accueillir 350 personnes, seules 25 se sont présentées.

A la maison de quartier des Huttes, un des quatre centres de regroupement des évacués, devaient être accueillies 1600 personnes et 80 bus étaient mobilisés. Elle n’a finalement accueilli que 41 personnes, dont un quart étaient des employés de la mairie…

Le moins que l’on puisse dire est la population n’a pas joué le jeu, et que les autorités ne peuvent prétendre à une opération réussie, démontrant le contrôle de la situation !

Il n’est guère étonnant que les habitants, soumis à une propagande permanente vantant un nucléaire sans risque, ne se sentent pas concernés.

Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », au-delà du flop constaté, un tel exercice est une tromperie : en cas d’accident sérieux, les moyens mis à disposition et tant vantés seraient de toute façon dérisoires. Un accident nucléaire majeur ne s’annonce pas, son ampleur ne se maîtrise pas et ses retombées sont irréversibles. Et quid de la réaction de la population en cas d’accident réel ?

Le Réseau « Sortir du nucléaire » rappelle que la seule solution pour prévenir le risque nucléaire est l’arrêt des réacteurs…

C’est possible comme le propose le plan Virage-énergie Nord-Pas de Calais qui inclut la fermeture de la centrale nucléaire de Gravelines !

28 août en Finlande: blocage de la construction par AREVA de la centrale d’Olkiluoto

Olkiluoto est une île de 6,5 kilomètres de long et de 2,5 kilomètres de large. Il y a déjà deux réacteurs à eau bouillante et un troisième bloc est en construction, pour un réacteur de type EPR.

Voici un photomontage d’à quoi doit ressembler l’île une fois la construction terminée:

On a entendu parler à de nombreuses reprises de cette centrale, car AREVA qui construit cet EPR avait prévu que le coût serait de 2,5 milliards d’euros, et on en est déjà à 5,6 milliards d’euros ! AREVA a dû mettre huit fois de l’argent de côté pour rattraper le surplus de dépenses!

Qui plus est, en 2006, l’ouverture était prévue pour 2011, ensuite ce fut pour 2012 et désormais pour 2013. AREVA propose d’ailleurs toujours en France des emplois en Finlande.

A titre indicatif, AREVA mène également sa publicité sur Youtube. On a ainsi par exemple cette vidéo, AREVA – Olkiluoto 3 : pose du dôme de l’EPR, où l’on peut voir qu’un « AREVAmultimedia » répond aux remarques et questions!

Au début de juin 2010, le parlement finlandais a tout de même voté pour la construction d’un quatrième bloc ! Il s’agira là aussi d’un EPR. Naturellement, il y a eu une nouvelle campagne de protestation.

Comme on le voit, il y a là un gouffre démocratique et un gouffre financier.

Pareil pour la France, évidemment : on doit savoir également qu’à la toute fin du mois de juin, AREVA a annoncé qu’il y aurait un retard de deux ans du démarrage de l’EPR de Flamanville dans la Manche et un coût du chantier réévalué à 5 milliards d’euros…

Le 28 août aura donc lieu un blocage des routes menant à la centrale d’Olkiluoto. Il est demandé de prévenir de son arrivée et de rejoindre un groupe, étant donné qu’il s’agit d’un mouvement de désobéissance civile, et le premier d’une telle ampleur en Finlande.