Des antispécistes s’invitent à la fête des bouchers d’Ile de France !

Nous parlions du Barbecue géant à Paris dans un article il y a quelques jours; des activistes se sont invités à cette triste « fête. » Voilà leur compte-rendu, alors que des photos sont disponibles ici.

Aujourd’hui avait lieu sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris un barbecue géant et gratuit organisé par les fédérations des boucheries d’Ile-de-France et sponsorisé (entre autres) par la Ville de Paris, la région Ile de France, le Centre d’Information des Viandes (le CIV) qui depuis la rentrée mène sans vergogne une campagne pro-viande en s’introduisant directement dans les établissements scolaires.

Ce dimanche, le parvis de l’Hôtel de ville avait donc été transformé en boucherie géante. Au programme, le sacrifice de trois bœufs, un veau et dix agneaux rôtis sur place, une grande dégustation de cadavres, des stands de propagande niant l’exploitation et la souffrance engendrées par la consommation de viande.

Un bel endoctrinement pro-viande qu’une dizaine d’antispécistes ne pouvaient pas laisser passer sans réaction.

Pendant 45 minutes nous avons occupé le terrain, nous postant au beau milieu du parvis avec nos panneaux « Viande = meurtre », « Abolition de la viande », « Non à la peine de mort » et des centaines de tracts « Pourquoi refuser de manger la viande ? », « La place accordée aux animaux » du réseau antispéciste et « Abolissons la viande. »

Aussitôt arrivé-e-s, nous nous sommes placé-e-s entre la rôtisserie géante et la tonnelle de dégustation. Nous avons eu la chance d’arriver juste au moment de la cérémonie de remise des diplômes d’artisans bouchers et de la séance photos, détournant aussitôt une nuée de photographes vers nos panneaux.

Le timing était parfait ! Malgré plusieurs provocations verbales proches du ridicule, des discussions constructives ont eu lieu.

Après 45 minutes de présence, la police, appelée à la rescousse par les organisateurs nous a gentiment demandé de partir avant d’être convié-e-s au commissariat. Nous avons préféré obtempérer. Bref, une action courte mais loin d’être inutile : nos panneaux ont été vus par des centaines d’individus, notamment par les apprentis bouchers qui posaient pour les photographes (!), par leur famille et par le nombreux public qui se trouvait là.

Merci aux antispécistes qui ont « participé » à la fête. Nous pensons qu’il est important  de montrer notre mécontentement lors de telles occasions.

La propagande du Centre d’information des viandes

Le « Centre d’information des viandes » (CIV) est une association loi 1901. Du moins sur le papier… En pratique, il s’agit d’un lobby de l’industrie de la viande, qui intervient dans les écoles, les collèges, les lycées, distribue sa propagande dans les hôpitaux, collaboration avec « L’Actu » (journal quotidien pour les adolescents, etc.).

Le CIV présente d’ailleurs ainsi ses activités: « édition de documents, actions de proximité, animations ludo-pédagogiques, organisation de conférences, participation à des salons, campagnes presse d’information, site Internet, service de presse, photothèque et vidéothèque. »

Cette « association » a de larges moyens et peut organiser des jeux concours, des promotions de la « viande » par l’intermédiaire de sites internet destinés à la jeunesse, avec des jeux, comme par exemple « Planet’Viandz. »

L’objectif idéologique du CIV: hors de la « viande » point de salut. L’être humain a besoin de protéines et bien entendu celles-ci ne pourraient venir que des cadavres d’animaux. Les brochures prétendent expliquer ce qui est bon pour la santé, de manière objective; il est toujours caché qu’il s’agit en fait du point de vue de l’industrie.

Les présentations sont toujours « neutres », en apparence. Ainsi concernant le fer, la « viande » est présentée comme le meilleur choix, le seul réellement valable, le plus sain, etc.

Cela veut dire aussi que le CIV prend les devants. Il n’attend pas la critique vegan, il l’a devance, il réagit de manière préventive, en en parlant en plein milieu d’une apologie de la « viande ».

Il présente donc le végétalisme, mais de manière à faire peur: les personnes végétaliennes sont forcément malades, carencées: elles doivent voir un médecin, prendre des compléments, car leur régime ne saurait être « naturel. »

De manière impressionnante dans l’hypocrisie, le CIV va jusqu’à expliquer que manger de la « viande » est une bonne chose car… on mange également des légumes ou des féculents avec! Même les légumes et les féculents deviennent un prétexte pour manger de la « viande »!

Dans ce genre de prise d’otage, pas étonnant de voir une brochure spécifique pour les femmes enceintes…

…Sans parler d’une brochure sur l’alimentation des enfants, avec bien entendu des enfants blonds aux yeux bleus…

Enfants qu’il s’agit naturellement d’éduquer, en les amenant chez le boucher par exemple…

…Ou bien en maquillant la « viande », comme il se doit, pour oublier l’animal assassiné!

Ce n’est pas un hasard si le CIV fait une brochure spécifique pour les femmes. Il ne s’agit pas tant de viser la « ménagère », mais d’influencer une partie de la population beaucoup plus ouverte à la compassion que les hommes qui sont eux bien souvent happés par le patriarcat.

Les animaux représentés perdent donc toute forme réelle…

Sauf bien entendu dans la brochure sur… le bien-être animal, qui est lénifiante au possible. Et qui prouve que la propagande du CIV est très bien compartimentée. Le discours s’adapte de manière opportuniste selon l’effet visé. En parlant du « bien-être animal » on montre des animaux réels, quand on parle de viande on ne les présente plus que comme formes fantomatiques.

Qu’en conclure? Que le CIV existe parce que l’industrie a peur. Elle a peur de la force de la compassion, de la formidable dimension du véganisme, en terme de valeurs, de mentalités, d’attitudes, de comportements. Le CIV est la démonstration que l’industrie connaît son identité criminelle… et qu’elle sait qu’elle est condamnée à disparaître!