La personne qui faisait le site « Une lutte un combat » n’est plus végan. Cela peut avoir l’air anecdotique, car des personnes véganes qui abandonnent le véganisme ne forment pas un phénomène nouveau.
Toutefois, c’est très clairement une matière à réflexion, et pour que nous le sachions nous n’avons jamais rien vu à ce sujet. Pourtant, rien n’est plus faux de penser que les choses ne peuvent aller que dans un sens, et pas dans l’autre.
La pression sociale ne fait pas seulement que le véganisme est considéré comme mauvais et qu’il ne faut pas devenir végan : la pression sociale agit également sur le fait d’abandonner le véganisme. Ainsi, la personne qui faisait le site en question se disait « vegan forever » (vegan pour toujours, en anglais) mais a fini par devenir omnivore, revendant même ses vegetarian shoes.
Il ne s’agit bien entendu pas de voir les choses sous le prisme du seul individu (même si la personne en question ne s’était pas privée de critiquer La Terre d’abord ! depuis le début). Il s’agit de réfléchir aux tendances qui font qu’une personne reste végane, ou pas.
En l’occurence, à LTD notre critère est très clair : c’est le rapport aux animaux. Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane. L’adoption est à ce propos un critère très révélateur devant être entièremenet intégré à la pratique et à l’idéologie végane. Etre vegan et ne pas adopter est très clairement inconcevable et non crédible quant à la pratique végane à long terme.
Sur le site « une lutte un combat » les animaux étaient par contre réduits à ce qu’ils sont malheureusement pour beaucoup : de la viande. De la viande qu’on ne mange pas (ou plutôt qu’on ne mangeait pas) en l’occurence, mais jamais en tout cas des animaux libres, dans la nature. Or, si l’on devient végan, n’est-ce pas pour vivre de manière épanouie, en paix, dans un monde sans oppression?
C’est bien pour cette raison que LTD associe libération animale et libération de la Terre, comme c’est fait aux USA et en Amérique du sud par les gens qui ont compris que sans changement global, révolutionnaire, l’exploitation maintiendra sa domination… jusqu’à la destruction complète.
Le véganisme, ce n’est pas une initiative de charité pour gens désireux d’avoir une bonne conscience. Ce n’est pas non plus un régime alimentaire. C’est une démarche individuelle qui devient collective de par sa nature même. D’où le fait que pour des individus peu conscients de l’ampleur de la remise en cause qu’implique le véganisme, tout cela devient trop dur et on a un retour en arrière.
Il est très symbolique justement qu’en plus du régime alimentaire, la personne en question ait vendu ses vegetarian shoes. Être vegan ou ne pas être vegan, ce n’est pas une question de degrés : il y a un véritable saut qualitatif. Et dans ces cas là, la mauvaise foi, dans toute relation (entre deux personnes comme entre une personne et une démarche) d’ailleurs, est totale : quand on abandonne, on abandonne tout.
Raison de plus, quand on n’abandonne pas, de prendre le véganisme en entier. Il ne faut pas avoir une attitude passive par rapport aux animaux. Il faut s’ouvrir à la nature, être heureux de vivre, et lutter pour un monde sans exploitation ni oppression.
Quand nous disons « heureux de vivre » cela ne veut pas dire bien entendu qu’il faille être un « hippie » (dans le sens péjoratif du terme) qui reste stoïque face au malheur dans lemonde. Ce que nous voulons dire, c’est que Gaïa se suffit à elle-même, il n’y a pas besoin de paradis artificiels, de drogues, d’alcool… pas besoin de guerres, sauf celle pour sauver la planète…
Quand nous parlons d’aller vers les animaux, cela doit être un processus naturel, il ne s’agit pas de se forcer. Quand on comprend le véganisme dans son rapport avec Gaïa, c’est une utopie qui commence… aujourd’hui!
Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!