La machine de guerre contre les chimpanzés et l’explosion de la « viande de brousse »

Hier, nous parlions du monde en 2050 : à quoi ressemblera-t-il ? Nous y parlions de la destruction des espèces végétales et animales, et nous voulons souligner à quel point les deux sont liés. On ne peut pas comprendre le sens de la libération animale sans comprendre le sens de la libération de la Terre, et inversement.

Si l’on prend l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, la chose est claire : la guerre, la déforestation et les exploitations minières refaçonnent toute la région (avec des petites villes, des routes, etc.), la source de protéines est animale et provient directement de la forêt. Depuis les chimpanzés jusqu’aux éléphants.

Dans cette région, le braconnage est un marché valant… un milliard de dollars.

Oui, un milliard de dollars, dans une zone géographique complètement bouleversée par le colonialisme, et où aujourd’hui encore les grandes puissances bataillent pour le contrôle des ressources, employant des seigneurs de la guerre. La déforestation et les exploitations minières vont de pair avec le braconnage, afin de fournir en « viandes » les travailleurs.

Pour comprendre l’ampleur de la guerre, on peut prendre l’exemple d’une horreur récente: dans l’est du Congo (RDC) fin août, 170 femmes et jeunes filles ont été violées collectivement, devant le reste de la population, dans la zone minière de Luvungi. On pense que le viol a été organisé par… trois milices, contre une quatrième !

L’ONU considère le Congo (RDC) comme la « capitale mondiale du viol » alors que se généralisent les tueries et les viols (des femmes, des enfants devant leur père, du chef de famille devant la famille, etc.).

Ainsi, si l’on veut défendre les chimpanzés, comme tous les grands singes dont les gorilles, comme tous les animaux et la nature, et si l’on veut réellement aider les peuples là-bas à sortir du cycle infernal imposé par les grandes puissances avides des richesses locales, il est clair qu’il faut partir du point de vue globale, celui de Gaïa.

Le massacre des animaux a lieu parce qu’il y a déforestation, et celle-ci a lieu car les pays riches veulent les richesses minières et le bois. Les populations locales sont utilisées comme main d’oeuvre, et dans cette folie l’unique moyen de survivre est de tout saccager.

Les grands singes deviennent donc une alimentation « normale » dans cette zone. 27 des 44 zones d’études et de conservation sont frappées par le braconnage de grand singes. Au Congo (RDC), 18 mois d’enquête viennent ainsi de montrer qu’il y a une énorme vague de braconnage afin de s’approvisionner en « viande » de chimpanzés (on peut voir ici des photos et des explications d’un reportage en anglais à ce sujet).

Les rares limites à cette tendance s’effondrent : l’Etat central est corrompu, impuissant et de toutes manières de mèche avec telle ou telle faction. Quant aux traditions locales, opposées aux meurtres des grands singes, elles sont balayées par les modes de vie propre à la généralisation de la guerre et des exploitations minières, qui brise les communautés locales.

Il faut souligner ici également l’influence de la religion, notamment celle du courant religieux pentecôtiste du prêcheur William Branham, qui contribuant à la destruction des traditions proches de la nature, amène la « permission » de consommer de la « viande de brousse. »

Sur les marchés, on trouve ainsi la « viande » de chimpanzés, mais également des orphelins vivants, vendus comme animaux de compagnie (comme sur la photo juste en bas). Pour un orphelin vendu, on considère que 10 autres ont été tués. Les orphelins se voient parfois mutiler les dents, au couteau chauffé à blanc, pour ne pas mordre les braconniers.

Cette pratique est tellement grande qu’elle génère une résistance chez certains grands singes eux-mêmes. De toutes aussi récentes études japonaises montrent qu’en Guinée les chimpanzés ont appris à repérer et saboter les collets (une boucle faite avec un fil métallique). Voici une photo d’un de ces chimpanzés, un exemple de résistance!

Bien entendu, l’étude ne parvient pas à savoir dans quelle mesure l’apprentissage de ce sabotage s’est généralisé, et malheureusement cette pratique de sabotage reste pour l’instant cantonnée à la Guinée. Mais en tout cas il existe, et il montre bien que les animaux ne sont pas des « machines. » Les animaux résistent à l’oppression, et il y a lieu de les appuyer!

En attendant malheureusement, dans les régions autres que la Guinée les collets blessent terriblement les chimpanzés, les rapports montrant que des parties significatives de la population sont blessées durement, à vie.

Et cette résistance ne peut pas faire face à la machine de guerre humaine. Une machine qui va du Congo à nos pays riches : en ce tout début septembre, il a été annoncé aux USA que 200 chimpanzés passeront en 2011 des laboratoires de la Alamogordo Primate Facility (Nouveau Mexique), pour aller dans des laboratoires à San Antonio, au Texas, subir la vivisection pour des recherches infectieuses…

C’est donc à nous, personnes humaines qui ne voulons pas participer à cette machine de guerre, d’intervenir et de contre-attaquer, de faire vivre la libération animale et la libération de la Terre, de faire triompher ces valeurs à l’échelle de la France, à l’échelle mondiale. Il en va de Gaïa.

Rappelons quelques chiffres : de plusieurs millions d’individus, la population de chimpanzés est passée à 2 millions au début du 20ème siècle.

En 1960, cette population est passée à 1 million.

Le chiffre est de 300.000 dans les années 1980.

Il était de 150.000 dans les années 2000.

Au Gabon, zone la moins pauvre de la région et recouverte à 80% par la forêt, la population des grands singes a décru de 56% ces 17 dernières années…

Le chiffre de 2050 sera de notre responsabilité!

Des chimpanzés aux gorilles, des forêts aux lacs: pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Le nucléaire français et l’Afrique

Voici un appel du réseau Sortir du nucléaire qui est très intéressant, et qui montre bien sur quoi s’appuie la gestion de l’écologie en France: tout dépend du business, et partant de là aussi du pillage des « anciennes » colonies d’Afrique, dont les gouvernements sont constitués sur la base de leur allégeance à la France.

Le nucléaire, c’est comme l’industrie de l’exploitation animale: c’est toute une logique de profit. Etre vegan, ce n’est jamais rester passif, et bien être réaliste par rapport au monde où nous vivons. Pas de défaitisme: les responsables sont faciles à trouver!

Le Réseau « Sortir du nucléaire » attire l’attention de l’opinion publique sur la gravité de la situation au Congo et au Niger où les autorités politiques bafouent les droits de l’Homme et les règles démocratiques sur fond de coopération avec la multinationale nucléaire Areva.

– Au Congo (ex-Zaïre), Golden Misabiko, qui est président d’une ONG de défense des droits de l’Homme, a été arrêté vendredi 24 juillet après la publication d’un rapport dénonçant l’exploitation illégale de la mine d’uranium de Shinkolobwe (Katanga), concédée à Areva depuis le 26 mars dernier : lors de la visite express du Président français Nicolas Sarkozy, Areva s’est vu octroyer l’exploration et l’exploitation de l’uranium sur l’ensemble du sol congolais.

– Au Niger, où Areva exploite des mines d’uranium depuis 45 ans et a récemment obtenu du Président Mamadou Tandja l’autorisation d’ouvrir une mine géante à Imouraren, les atteintes à la démocratie sont tout aussi graves : contrairement à ce que prévoit la constitution, M Tanja va se présenter pour un troisième mandat présidentiel et, pour arriver à ses fins, n’a pas hésité à dissoudre la Cour Constitutionnelle et à organiser un référendum illégal prévu pour le 4 août.

Ce n’est pas parce que la supposée « indépendance énergétique de la France » n’est qu’un mythe, et que le fonctionnement des réacteurs nucléaires français est assuré à 100% par les importations d’uranium, en particulier d’Afrique, que la France doit tolérer ou même collaborer aux atteintes aux droits de l’Homme.

Lors de sa campagne présidentielle, et suite à son élection, M Sarkozy a promis que la politique française serait « exemplaire » concernant les Droits de l’Homme. L’accord nucléaire signé le 25 juillet 2007 à Tripoli entre M Sarkozy et le dictateur libyen Kadhafi avait déjà largement écorné ces promesses, de même que les accords nucléaires signés lors des visites de M Sarkozy dans des pays fort peu démocratiques comme au Maghreb, au Moyen-Orient ou en Chine.

De toute évidence, le militantisme pronucléaire de M Sarkozy et son soutien sans faille à la multinationale Areva le poussent à s’accommoder ou même à soutenir les atteintes aux Droits de l’Homme, en l’occurrence au Congo et au Niger. C’est le « volet radioactif » du système de la Françafrique ».

Il est nécessaire de mettre en lumière la complaisance d’Areva avec ces agissements antidémocratiques. Dans l’immédiat, les autorités françaises doivent se reprendre et exiger la libération immédiate de Golden Misabiko au Congo et l’annulation du référendum anticonstitutionnel prévu le 4 août au Niger.