Être humain dénaturé, environnement dénaturé…

Il faut bien comprendre que si le véganisme se développe, c’est en partie également une conséquence de la destruction forcenée de la nature qui est en cours ces dernières années.

Les êtres humains se dénaturent, ils bétonnent le monde, vivant dans un rapport de force avec la nature.

Dernier symbole de cette culture : la semaine dernière, un pique-nique annuel de fin d’année de la cantine scolaire de Venansault a consisté en une démonstration de force du cuisinier.

Des écoliers de 8 à 11 ans ont été confronté à un discours on ne peut plus typique de la domination : « comme vous avez traité le personnel comme des chiens, on va vous traiter comme des chiens. »

Et ils ont été obligés de ramper pour obtenir de la nourriture…

C’est une belle démonstration de comment la domination des animaux fait partie du principe de domination en général, tout comme l’exploitation animale fait partie de l’exploitation en général ! Pour refuser la domination, il faut refuser toute domination, qu’elle soit symbolique (les jeux sado-maso par exemple) ou pratique même si elle concerne des êtres vivants non humains!

Et qui dit être humain dénaturé dit monde dénaturé. La semaine dernière, à Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne, dix vaches se sont échappés d’un enclos.

Or, la nature est tronçonnée par le béton. Résultat, de nombreuses routes ont été concernées par ces vaches : la N2 a été fermée, mais ont aussi été concernés l’A1, l’A104, la N3 et la N330 !

C’est dire le maillage du bétonnage ! Et à quel point l’organisation des habitations est mal faite : soit il y a des villes surpeuplées, soit des zones où l’on vit de manière isolée et où la voiture est nécessaire…

Des zones organisées tout aussi de manière chaotique que les villes : il a fallu une semaine pour récupérer les vaches, alors qu’un veau a été abattu. C’est dire comment c’est le sens de la propriété et de l’exploitation qui façonne la nature, la rendant incompréhensible pour les humains, qui ne la voient que comme une simple ressource, alors qu’eux-mêmes sont une composant de la nature!

Et c’est dire également l’hypocrisie des éleveurs. Parmi les méthodes pour les capturer, on a le fait de mettre de l’eau et une vache calme dans un endroit, ou encore de parler à la vache en fuite pendant une heure – ce qui montre que les êtres humains cherchant à capturer les vaches ont dû reconnaître, bien malgré eux, le caractère vivant des vaches, leur sensibilité.

Subitement on se rappelle qu’il s’agit d’êtres sensibles… C’est le premier aspect.

Le second aspect est la dimension totalement dénaturée : voici les propos de l’éleveur, qui reconnaît qu’il n’a en fait aucun rapport avec les vaches :

«Il faut réinstaurer la confiance. Il faut du temps. Avant, ce n’était pas possible avant car elles étaient traquées. On parle à l’oreille des vaches, sourit-il, enfin soulagé. Et il ne faut pas oublier qu’elles pèsent 600 kilos et sont élevées pour la viande. Elles n’ont pas l’habitude d’être manipulées. Si elles résistent alors qu’on essaye de les attacher, c’est dangereux. »

Entre le cuisinier qui a pratique l’humiliation sur des enfants et l’éleveur pour qui « ses » vaches sont des sortes d’abstractions, on a tout un résumé de la culture dominante…