Un ou deux verres ça va. Dix ou quinze verres, bonjour les dégâts… « Inventé » par les Britanniques, le binge drinking, qui consiste à absorber très rapidement le maximum d’alcool, est en train de devenir tendance de ce côté de la Manche. Selon une étude diligentée par le ministère de la Santé, le nombre d’hospitalisations de moins de 15 ans pour ivresse massive a augmenté de 50 % entre 2002 et 2007…
Cette quête des sensations extrêmes n’est pas sans danger. Comas éthyliques, accidents de la route, bagarres, rapports sexuels non protégés… Pour Michel Reynaud, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, « le binge drinking facilite l’installation de la dépendance. Aujourd’hui, je vois des patients alcooliques à 20 ans, alors que mes plus jeunes patients avaient 40 ans il y a dix ans ».
« Toutes les observations sur le terrain montrent la progression du binge drinking, confirme Marguerite Arène, chef de la mission prévention des toxicomanies à la mairie de Paris. A tel point que les urgences de l’Hôtel-Dieu (IV e ) prévoient désormais un dispositif particulier pour les grands rassemblements, type Nuit blanche ou Fête de la musique.
Certes, l’adolescence a toujours été une période où l’on tente des expériences. « La nouveauté, c’est la recherche de la défonce rapide, s’inquiète Marguerite Arène. Ces jeunes, en majorité des garçons, recherchent le sensationnel. Certains se filment et diffusent même leurs exploits sur Dailymotion ou YouTube. »