Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime !

Le 8 mars est la journée de la femme, et il n’aura échappé à personne que chez les vegans, les femmes jouent le rôle principal. Le véganisme s’oppose aux principes de guerre pour la domination, de domination, de hiérarchie ; les femmes ont porté le véganisme parce qu’elles savent à quel point ce monde peut être détruit par l’idéologie de la destruction.

Hier, nous citions Rosa Luxembourg ; citons ici cette fois la révolutionnaire Louise Michel, qui elle est anarchiste, et a pareillement exprimé son émotion par rapport aux animaux.

Son identité même puise dans cette vision des animaux:

Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes.

Depuis la grenouille que les paysans coupent en deux, laissant se traîner au soleil la moitié supérieure, les yeux horriblement sortis, les bras tremblants cherchant à s’enfouir sous la terre, jusqu’à l’oie dont on cloue les pattes, jusqu’au cheval qu’on fait épuiser par les sangsues ou fouiller par les cornes des taureaux, la bête subit, lamentable, le supplice infligé par l’homme.

Et plus l’homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent.

Dans cette autre citation, elle retrace cette émotion née dans sa jeunesse, cette émotion d’ailleurs normale, et elle souligne bien comment l’idéologie de la « dureté de la vie » lui a été imposé enfant, et avec cette idéologie « l’acceptation » du meurtre des animaux.

Il m’arrive souvent, en remontant à l’origine de certaines choses, de trouver une forte sensation que j’éprouve encore telle à travers les années.

Ainsi, la vue d’une oie décapitée qui marchait le cou sanglant et levé, raide avec la plaie rouge où la tête manquait ; une oie blanche, avec des gouttes de sang sur les plumes, marchant comme ivre tandis qu’à terre gisait la tête, les yeux fermés, jetée dans un coin, eut pour moi des conséquences multiples.

J’étais sans doute bien petite, car Manette me tenait par la main pour traverser le vestibule comme pour faire un voyage.

Il m’eût été impossible alors de raisonner cette impression, mais je la retrouve au fond de ma pitié pour les animaux, puis au fond de mon horreur pour la peine de mort.

Quelques années après, on exécuta un parricide dans un village voisin ; à l’heure où il devait mourir, la sensation d’horreur que j’éprouvais pour le supplice de l’homme se mêlait au ressouvenir du supplice de l’oie.

Un autre effet encore de cette impression d’enfant fut que jusqu’à l’âge de huit à dix ans, l’aspect de la viande me soulevait le coeur ; il fallu pour vaincre le dégoût une grande volonté et le raisonnement de ma grand’mère, que j’aurais de trop grandes émotions dans la vie, pour me laisser aller à cette singularité.

Évidemment, Louise Michel avait bien compris au fond que nous aussi nous sommes des animaux, et que c’est pareillement le bonheur que nous visons ! Voici un de ses poèmes, qui exprime ce besoin. Et montre à quel point le refus du patriarcat est une valeur essentielle à la libération animale et celle de la Terre.

Hirondelle

Hirondelle qui vient de la nuit orageuse,
Hirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?
Écoute, je voudrais m’en aller avec toi,
Bien loin, bien loin d’ici, vers d’immenses rivages,
Vers de grands rochers nus, des grèves, des déserts,
Dans l’inconnu muet, ou bien vers d’autres âges,
Vers les astres errants qui roulent dans les airs.
Ah ! laisse-moi pleurer, pleurer, quand de tes ailes
Tu rases l’herbe verte et qu’aux profonds concerts
Des forêts et des vents tu réponds des tourelles,
Avec ta rauque voix, mon doux oiseau des mers.
Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime !
Je ne sais quel écho par toi m’est apporté
Des rivages lointains ; pour vivre, loi suprême,
Il me faut, comme à toi, l’air et la liberté.

« Monstres » tentaculaires et extra-terrestres

Récemment, nous parlions du film « Monsters » et on nous a posé la question de la représentation des animaux sous la forme « extra-terrestre », car dans ce film les monstres sont en quelque sorte des animaux qu’on pourrait considérer comme « sympathiques. »

En fait, il faut ici faire une différence entre d’un côté les films de « monstres » et ceux où les animaux sont représentés « en tant que tel », même dans le cas où ils sont extra-terrestres. Dans le second cas, on peut consulter notre article Des dents de la mer à l’invasion des rats: la propagande pour la domination.

Dressons une sorte de petite typologie du premier cas (et justement le film « Monsters » y correspond parfaitement).

Une caractéristique essentielle, c’est qu’une jeune femme (plutôt blonde en général) se fait agresser par un monstre de type tentaculaire. En voici deux exemples.

Le monstre peut ne pas être tentaculaire, mais alors il est forcément « baveux », du type insecte. Dans le premier exemple comme dans le second, on a en quelque sorte une caricature d’allusion sexuelle.

Voici encore un autre exemple, avec l’attaque des « sangsues géantes »!

En rapport avec cette allusion sexuelle, on a la présence d’un homme, qui est toujours là pour sauver la femme.

Ce qui fait que le monstre en question ne peut qu’être « extra-terrestre » dans sa provenance, puisque sur Terre les animaux sont dominés…

Dans le film « Monsters », les monstres sont tentaculaires, ainsi qu’extra-terrestres, et la femme blonde a besoin de l’homme. On a bien quelque chose de typique, dans l’esprit des « monstres » tel que le cinéma l’a montré dans les années 1950-1960.

Une lionne assassinée à Lyon

Ce qui s’est passé à Lyon montre de manière dramatique tant l’hypocrisie des zoos que le mépris qui existe dans le rapport avec les êtres vivants.

Une lionne âgée de deux ans est en effet morte dans le zoo. Morte ? Non, assassinée, voilà le mot qu’il faut employer. La manière dont les événements sont relatés le montre de manière évidente.

Déjà, on peut se douter de tout cela quand on voit le directeur du parc zoologique, David Gomis, parler d’un:

« enchaînement de mauvaises circonstances. »

Quand on parle du bien-être animal, il est impossible dans un zoo comme le bien-être humain est impossible dans une prison, bizarrement les zoos invoquent une gestion des plus méticuleuses.

Qu’il se passe quelque chose de « travers » et là ce sont les « mauvaises circonstances » qui sont invoquées. Mais quelles « mauvaises circonstances » ? Cela n’existe pas !

Car c’est le zoo de Lyon qui a décidé de faire venir la lionne âgée de 2 ans depuis… un autre zoo, celui de La Boissière du Doré, en Loire-Atlantique.

Il s’agissait de la faire rejoindre l’unique lion du zoo de Lyon, afin qu’il y ait reproduction, pour la « réintroduction » du lion en Asie. Ce genre d’initiatives irréaliste et absurde de par sa dimension dénaturée est très important pour les zoos, car elle est leur actuelle idéologie « justificatrice. »

Et soi-disant, la lionne serait sortie trop rapidement de sa loge intérieure, et serait… tombée dans l’eau, et se serait noyée.

Le directeur du parc zoologique, David Gomis, aggrave son cas en expliquant de manière faussement béate:

« Elle avait déjà dû boire la tasse. Contrairement aux tigres, les lions ne sont pas des très bons nageurs. »

Les lions ne sont de très bons nageurs : voilà une phrase bien ridicule. Car par définition, un animal jeté à l’eau fait tout pour s’en sortir, et d’ailleurs les lions savent nager…

La vérité, c’est que la lionne est tombée dans ce qui doit être considéré comme une sorte de fossé rempli d’eau, du même type que ces douves entourant les châteaux du moyen-âge.

Le zoo, son administration et ses employés sont ainsi clairement responsables de la mort de la lionne. La preuve en est d’ailleurs que le zoo a promis d’installer un système de grillage en janvier.

Pourquoi ? Parce que le zoo avait mis en place un « guidage électrique » pour guider la lionne…

Un guidage électrique ! En clair : la lionne se prend du courant électrique si elle touche le fil, et est donc censée suivre le chemin balisé…

1. Déjà cela présuppose qu’elle le touche au moins une fois pour savoir qu’il ne faut plus le toucher.

2. Ensuite, cela présuppose, pour qu’elle tombe quand même dans l’eau, qu’elle l’a touché au moins une fois !

Et ce second point, aucun des très rares médias relatant la mort de la lionne n’en parle, bien évidemment…

Notons d’ailleurs au passage que même le site du zoo de Lyon ne relate pas l’incident…

Citons d’ailleurs ici le journal Le progrès qui, dans une sorte de délire absolument démonstratif et très parlant, explique que la mort de lionne… est une preuve que les zoos sont utiles !

Un accident qui souligne toute l’importance de la préservation des espèces animales et le rôle majeur joué les jardins zoologiques pour la pédagogie et la préservation de la faune à l’échelle planétaire.

En clair, il y a négligence criminelle du zoo, et donc cela soulignerait l’importance mondiale des zoos ?!

Voilà une bien folle logique, qui va avec le fait que l’article dit, sans même voir la contradiction:

Cette lionne d’Asie provenait du zoo de la Boissière du Doré.

Non, le zoo de la Boissière du Doré n’est pas en Asie. On nage ici en plein délire, la contradiction saute aux yeux. En voici d’ailleurs encore un autre exemple. Le zoo de Lyon dispose d’un « centre de récupération des tortues de Floride. »

Voici ce qu’on peut lire dans la longue page de présentation :

Elle vient d’Amérique du Nord, et est transportée par l’homme un peu partout sur la planète.

SON TERRITOIRE D’ORIGINE EST A 10 000Km D’ICI !

On peut dire la même chose de la lionne d’Asie, tout comme de beaucoup d’animaux des zoos, et dans tous les cas les zoos sont comme des prisons.

Et une société qui justifie les zoos (comme les prisons), c’est une société qui n’a rien à proposer à part la répression, l’oppression, l’exploitation, la mort !

Aucun compromis n’est à faire avec les zoos, lieu symbolique de domination, lieu de souffrance très concrète, lieu issu d’une logique criminelle!

Never trust an ex-vegan !

Nous avions parlé d’un récent exemple d’une personne qui, en France, a abandonné le véganisme, pour (re)devenir omnivore (voir: Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane) et nous engageons nos lecteurs et lectrices parlant l’anglais à lire les « intéressantes » interviews d’anciens vegans (voir ici, puis là, et enfin encore là, et éventuellement ici et ).

Ces interviews ont bien entendu des questions très orientées, et même les photos parlent d’elles-mêmes : sur la première la personne a l’air triste (car vegan) alors qu’après elle est joyeuse (et plus vegan!).

Enfin, ces photos montrent plutôt que ces personnes ont changé de mode de vie, et qu’elles ont décidé de devenir « adulte » et d’avoir un comportement standard. Rappelons ici que le rapport entre véganisme et straight edge ne relève pas du hasard, mais également parce que l’un des principes straight edge est de conserver un esprit « jeune » (l’esprit « youth » formant une « minor threat » une menace mineure).

Il est également nécessaire de souligner qu’il est en partie faux de penser que ces ex-vegans n’étaient pas sincèrement vegans. Cela est vrai certainement d’une partie de ces personnes. Mais oui il est tout à fait possible que ces gens aient été sincères et aient trahis, car elles se sont laissées embarquer dans un tout processus, sans même le remarquer.

Faisons ici une petite synthèse, histoire de voir quelles ont pu être les raisons d’un tel processus amenant à rejeter le véganisme. En pensant bien que lorsque le véganisme se développera en France, inévitablement il y aura des traîtres, des ex vegans qui pourfendront le véganisme, etc.

Le premier prétexte, c’est la psychologie. L’argument est simple : au début du véganisme, tout allait bien, puis après une période assez longue de véganisme, la déprime a primé, la dépression s’est installée, etc.

Ici, le véganisme se voit attribué l’origine de tous les problèmes personnels. Les questions sociales, psychologiques, se voient réduits à une question d’alimentation. Et la personne qui abandonne le véganisme, réintégrant la société dans tout ce qu’elle a d’habituel, s’imagine « renaître », très naïvement.

Naïvement, car le véganisme rentre en conflit avec les valeurs dominantes, et quand on est prêt à assumer le clash avec ces valeurs, ou même quand on ne le voit pas, alors inévitablement on prend des coups, on s’imagine isolé et forcément on prend un coup au moral, aboutissant à une capitulation. On balance alors par-dessus bord ses « rêves de jeunesse. »

Le second prétexte est d’ailleurs proche du premier : il s’agit de la question du corps. Ici, le véganisme est interprété comme un mode de vie masquant un rapport erroné au corps, un rapport perturbé, et lorsqu’on devient adulte et qu’on s’assume, alors on aurait plus besoin de masque, et donc plus besoin de véganisme.

Les valeurs religieuses, ou religieuses inversées (comme les expériences « mystiques » avec le corps dans le sado-masochisme, etc.) sont ici au centre de ce prétexte : le véganisme serait une sorte d’ascèse, de mortification. En devenant adulte, on cesserait cette mortification.

On remarquera ici très nettement que dans les deux cas, c’est l’individu qui est au centre de toutes les considérations. C’est d’ailleurs pour cela que nous ne disons pas antispécistes, comme nous l’avions expliqué au sujet de la personne qui s’était imaginée « vegan pour toujours. »

Car le véganisme n’est pas un refus – celui d’opprimer les animaux. C’est au contraire une ouverture à ces animaux. A LTD, nous aimons les animaux, nous nous intéressons à eux, à leur existence, et donc à la Nature.

Nous considérons que les végétaux ont des droits ; même s’il faut en manger, cela ne veut pas dire inversement que les végétaux n’ont pas une valeur en soi. Ce n’est nullement contradictoire de dire cela, ce sont juste les deux aspects de la question.

Si l’on prend le troisième prétexte d’ailleurs, on voit que cela est vu – mais que la mauvaise réponse est donnée. Dans ce cas de figure, les ex-vegans ont « découvert » les végétaux, et puisque les végétaux ont également une valeur en soi, alors finalement tout se vaut et on peut devenir omnivore !

Un étrange raisonnement, aboutissant dans certains cas au primitivisme, au régime alimentaire « paléolithique. » Un quatrième prétexte, allant de pair avec celui-là, est l’écologie ! Etre vegan ne serait pas écologique, ce serait du gâchis, il faut accepter toute nourriture quand on peut l’avoir, etc.

Dans les deux premiers prétextes, la Nature n’était pas prise en compte, et le véganisme était considéré comme une sorte d’ascètisme personnel. En appuyant sur la touche « égoïsme » et facilité, le véganisme considéré comme un ascètisme était donc éjectable…

Dans les deux autres prétextes, la Nature a été découverte, mais l’aspect personnel jeté : au lieu de comprendre qu’il s’agissait d’agir correctement au sein de Gaïa, tout est relativisé, et donc après tout les « principes » du véganisme sont abstraits !

Ces deux orientations générales de prétexte ont une chose en commun : à chaque fois, il est prétendu que le « corps » parlait et exigeait la viande. Les vegans ne deviennent en effet que très rarement végétariens.

La viande serait énergétique, le véganisme déboucherait sur l’anémie, etc. etc. En réalité, c’est bien évidemment l’idéologie dominante qui parle et la mauvaise foi dit : le corps parle. En réalité, les esprits se sont fait rattraper par la pression générale.

Voilà pourquoi il faut être conscient de ce qu’est l’idéologie dominante. Par exemple, si l’on est vegan et que l’on aime les jardins à la française, il y a une contradiction explosive, car les jardins à la française sont l’expression avancée de la domination, de l’asservissement de la Nature.

De la même manière, si l’on est vegan et que l’on est raciste ou « ethno-différentialiste », alors on nie le caractère uni de l’humanité, on fait des divisions et donc on relativise le véganisme comme valeur pour toute l’humanité, et donc on relativise le véganisme pour soi même…

Voilà pourquoi, on peut dire qu’est indéniablement vegan notre slogan : la planète doit redevenir bleue et verte!

Appel au Black Block Antispe à Francfort début 2011

Dans l’interview d’hier, il est parlé de l’appel à un « Black Block Antispe » lors d’une manifestation en Allemagne, à Francfort, début 2011. Voici l’appel à ce cortège.

Rappelons juste pour la forme que si nous trouvons tout cela très intéressant, et souvent juste, cela pêche selon nous de perspective constructive. Il faut mettre en avant une vie harmonieuse avec Gaïa, une ouverture aux animaux (et pas seulement leur reconnaissance, juridique notamment).

Les conséquences de cette différence de perspective sont innombrables: les antispécistes refusent ce que nous refusons (c’est le point commun), mais ils ne vont pas dans le sens d’une ouverture à Gaïa: l’écologie n’est pas prise en considération à sa juste mesure, l’adoption n’est pas mise en valeur, les végétaux ne se voient attribués strictement aucune reconnaissance…

Nous pensons ainsi que les antispécistes n’ont pas du tout compris le besoin d’harmonie et d’ouverture à la nature qu’éprouvent les êtres humains, et que les animaux sont surtout les objets de leur politique « contre toutes les dominations », aussi progressiste soit-elle.

On dira que ce n’est déjà pas si mal. C’est certainement vrai, et c’est pour cela que nous en parlons. Mais, question d’honnêteté intellectuelle, et histoire de poser les choses comme il se doit, préciser cela est toujours bien. De notre côté, notre mot d’ordre c’est: la planète doit redevenir bleue et verte!

Nous vivons dans un système de domination – un système où la plus grande partie des êtres vivants est opprimée et exploitée.

Au lieu de pouvoir définir leur vie eux-mêmes, les gens sont obligés dans le capitalisme de participer à des rapports de travail salarié et de formation aliénants, afin de terminer comme un rouage d’un système qui doit toujours produire plus afin de pouvoir continuer d’exister, et ce peu importent les conséquences catastrophiques pour la Terre, l’être humain et l’animal.

Que ce soit par le travail salarié, l’esclavage animal, la police ou la surveillance – en chaque endroit dans le capitalisme, la domination règne. C’est ce système que nous voulons attaquer – dans le bloc de critique de la domination lors de la manifestation « Francfort – Aucune fourrure! »

Avec une manifestation démonstrative, nous voulons porter la résistance dans le centre-ville et nous opposer à l’opinion dominante passive. Que ce soit dans les têtes des gens ou bien institutionnalisé dans le capitalisme, que ce soit le nationalisme, le racisme, le sexisme, le spécisme, que ce soit le culte du look ou le rejet des personnes handicapées – nous nous opposons à toute discrimination, contre les rapports de domination, que subissent les animaux humains et non-humains.

Antispécisme… Hein ?

Le spécisme c’est l’ensemble du système de préjugés contre les animaux, et cela peut être compris, de manière analogue au racisme et au sexisme, comme un ensemble de stéréotypes, un assemblage de préjugés. L’antispécisme critique le fait de mésestimer ou la surévaluation d’individus en raison de leur appartenance à une espèce.

Dans les questions éthiques, les êtres vivants doivent être considérés avec les mêmes facultés – mais si une personne sévèrement handicapée sur le plan mental a des droits à la vie et à l’intégrité corporelle, les animaux eux, qui n’ont pas moins de facultés, se voient refuser ces droits, avec comme justification qu’ils appartiendraient à une autre espèce.

Ce chauvinisme humain – le spécisme – ne se distingue pas dans ses structures du sexisme, par exemple, où l’autre sexe se voit refuser des droits en raison de différences non essentielles. Cela ne peut pas être une raison de discrimination que la moins grande compréhension des animaux non-humains, leur manque de conscience, étant donné qu’ils peuvent tout aussi bien ressentir et souffrir comme les animaux humains, car sinon on devrait alors également discriminer les gens avec des handicaps qui ne pourraient pas montrer avoir de telles facultés. L’antispécisme, à l’opposé, reconnaît justement que les animaux ont également des droits, au lieu de refuser les droits aux êtres humains avec des handicaps.

Rejoins le Black Block AntiSpe !

Un système qui doit dégager de la voie même les enfants et les personnes âgées qui manifestent pacifiquement contre un projet comme « Stuttgart 21 » , avec des matraques, des canons à eau et des gaz au poivre, un système qui doit mener des perquisitions contre les activistes des droits des animaux, de manière armée et avec des commandos spéciaux… exige une résistance qui peut s’organiser et se défendre efficacement.

C’est pourquoi nous voulons réussir à monter un Black Block AntiSpe à la manifestation « Francfort – Aucune fourrure! », afin de permettre nos actions et en même temps d’assurer la sécurité la plus grande qui soit pour chaque personne participante à la manifestation.

Venez par conséquent habillé en noir et recherchez un groupe affinitaire !

Informez vous de comment vous protéger de la répression !

Il faut réussir à avoir ensemble une résistance réelle !

Contre la reprise des symboles de gauche – l’antispécisme reste opposé à toute domination!

La tentative des nazis de reprendre des symboles de gauche, comme le logo AntiSpe, ne se limitent plus à la seule forme ; les nazis tentent maintenant également d’apparaître comme « autonome », Straight Edge et antispéciste.

Théoriquement, il est possible de vraiment arriver à tout copier et inverser. Mais la conséquence de cela n’est pas de reculer ou de commencer à considérer comme ayant un sens les constructions imaginaires des nazis.

L’antispécisme rester opposé à toute domination et se distancie de toute comparaison bourgeoise à l’holocauste et de l’euthanasie ; l’antispécisme ne propose rien qui ait un sens pour les nazis, car avec l’antispécisme, la domination et la discrimination sont remis en cause de la manière la plus radicale, et ainsi combattus.

Au lieu de se distancer de ses propres symboles et de les laisser aux nazis, il y a lieu de défendre ceux-ci. Même si au fond ce qui compte c’est le contenu, et que la forme choisie par un tel ou un tel. Nous ne laisserons pas voler par les nazis notre esprit de confrontation !

C’est pourquoi : allons dans la rue !

Le XX.XX.2011, à Francfort !

S’opposer au système de domination!

Interview: Vegane Antifa Süd (Allemagne)

Voici des questions posées au sujet d’un collectif d’Allemagne: la Vegane Antifa Süd. Il s’agit de gens de différents endroits d’Allemagne, plutôt du sud, qui mettent en avant un projet très construit et, bien entendu très radical.

Nous pensons qu’il s’agit là d’une démarche intéressante, méritant d’être connue, même si bien entendu nous préférons un projet « positif » (s’ouvrir à Gaïa) plutôt que se définissant principalement « contre » (contre le spécisme, contre le fascisme, contre toutes les formes de domination).

Les photos (à part la première) ne concernent pas la Vegane Antifa Süd, mais d’autres groupes à l’identité (bien évidemment) très proche.

1. Pouvez-vous présenter votre groupe ?

Nous sommes l’antifa vegan sud, c’est-à-dire un groupe antifa, qui ne compose en effet que de personnes veganes et qui, en même temps, critique et combat d’autres formes de domination en plus du fascisme.

Nous nous considérons nous-mêmes comme des personnes partisanes de la libération animale. La libération animale, cela signifie pour nous la libération en général d’individus autonomes des rapports de domination, tant des animaux humains que non-humains.

2. Quels sont vos objectifs ?

L’objectif que nous poursuivons est de critiquer, de combattre et enfin de renverser le système de domination, où nous vivons tous et toutes, et qui se maintient par la liaison des formes de domination particulières, comme le capitalisme, le racisme, le sexisme, le spécisme, etc.

Ce que nous voulons, c’est relier et associer les positions critiques particulières, que l’on retrouve dans d’autres groupes, afin que la protestation qui a lieu se dirige contre le système de domination dans son ensemble, et pas seulement contre certaines formes particulières de domination.

Est particulièrement important pour nous de mener ensemble l’activisme pour la libération animale et antifa, car il y a dans ces deux courants des positionnements très positifs, comme la critique de la domination d’un côté, la pratique radicale de l’autre.

3. Pourquoi pensez-vous que l’antifascisme est si important ? Que pensez-vous des gens qui pensent que la libération animale n’a rien avoir avec la « politique », et que l’on peut être ainsi vegan et « nationaliste » ?

En Allemagne, il y a eu de par le passé des tentatives de néo-nazis de se relier à la scène pour les droits des animaux. Les nazis se pointaient avec des banderoles à des manifestations antispe et ensuite mettaient des vidéos avec cela sur internet. Cela a nui à la réputation de la scène pour les droits des animaux dans la scène d’extrême-gauche.

Avec notre groupe, nous voulons faire une déclaration claire contre de telles tentatives de connexion, et montrer que les droits des animaux sont pour nous une partie du combat contre le système de domination, un système où le nationalisme est tout autant à combattre que l’exploitation animale, parce que le nationalisme exclut toujours les autres. Pour nous, au lieu de cela, c’est : « No Border, No Nation – Animal Liberation! » [Pas de frontière, pas de nation – libération animale!]

4. Que signifie exactement « antispe » pour vous ? Qu’est « l’action antispéciste » : une organisation, un concept?

AntiSpe, cela signifie pour nous la lutte contre le spécisme, spécisme qui discrimine ou survalorise un être vivant seulement et uniquement en raison de son appartenance à une espèce – c’est-à-dire reconnaître que les autres animaux peuvent souffrir et ressentir, qu’ils ont des droits et ne ne sont pas là pour être opprimés, tourmentés et tués par les êtres humains.

« L’action antispéciste » est un concept tout comme « l’action antifasciste », où ces formes respectives de domination doivent être critiquées et le cas échéant attaquées. Pour nous, les deux vont clairement ensemble, et les deux sont une partie de la même lutte pour la libération.

5. Quels rapports avez-vous avec la gauche en général ? Vous dites par exemple : « Comme antifa vegan nous voulons d’un côté nous distancer de la « gauche viandarde », de l’autre également des groupes se limitant au concept de droit des animaux. »

Que diriez-vous aux gens qui pensent que c’est trop radical, ou bien non constructif, c’est-à-dire sectaire ?

Dans un outro [chanson de fin d’album] du groupe « xDestroy Babylonx » il est dit :

„We have the power of starting a very wild dominoeffect. We have to be the living examples that compassion and justice can still have a strong voice against Mother Culture. I don’t care if you see violence. I don’t care if you see radical visions. Every other try has failed. As warriors before us stated: get free or die trying.”

[Nous avons le pouvoir de commencer un véritable et sauvage effet de domino. Nous devons être les exemples vivants que la compassion et la justice peuvent toujours avoir une voix forte contre la culture mère. Je me fous de si tu vois de la violence. Je me fous si tu vois des considérations radicales. Toute autre tentative a échoué. Comme des guerriers l’ont dit avant nous: deviens libre ou meurs en essayant.]

Pour nous, la révolution est quelque chose qui commence d’abord par soi-même. Nous voulons montrer qu’autre chose est possible, que les êtres humains peuvent vivre différemment. A nos yeux, il s’agit de mauvaises excuses de penser que ce que nous faisons serait trop radical et que le mainstream [« courant principal » = les gens en général] ne nous comprendraient pas.

Nous ne voulons pas convaincre le mainstream de pratiquer un peu moins de domination, et peut-être de ne pas manger de viande une fois par semaine, car rien ne serait gagné de cela, le système dans son ensemble resterait en place ; à l’opposé, nous nous plaçons contre ce système, qui est soutenu et maintenu par ce mainstream.

Nous voulons bien plutôt atteindre les gens qui ont déjà compris qu’ils vivent dans le faux système, nous voulons leur montrer tout ce qui va avec et comment ils peuvent vivre leur protestation.

6. Que pensez-vous de la libération de la Terre ? Nous pensons qu’il n’est pas possible de penser la libération animale sans comprendre comment les villes fonctionnent et ruinent notre planète. Ce thème est souvent récupéré par les nazis afin de mettre en avant le mysticisme et la « pensée nationale. » Que pensez-vous de tout cela?

Il est évident que la pratique actuelle des êtres humains détruit cette planète et son équilibre originel. Nous devons nous opposer de manière décidée contre ça, car ici il n’y a pas que la diversité de la vie qui est détériorée, mais également les conditions de la vie des êtres humains et des animaux.

Si la vie sur la planète n’est plus possible de manière convenable, alors l’émancipation des mauvais rapports ne sera, elle non plus, plus possible. C’est pourquoi nous considérons que la libération de la Terre comme une partie de notre lutte pour l’émancipation.

Toutefois, il est également nécessaire d’être prudent et prudente quant aux conséquences qu’il faut en tirer, comme le fait que la libération de la Terre soit considérée comme un objectif.

Nous ne considérons pas le primitivisme comme une perspective faisable, on doit être très prudent et prudente dans les affirmations comme quoi le nombre d’êtres humains devrait être fortement réduit, car cela ne se laisse la plupart du temps concrétiser que par des moyens misanthropes, fascistoïdes, et ici il y a évidemment des points de connexion pour les nazis.

Nous voulons que les êtres humains vivent en harmonie avec la nature, cela ne signifie pas cependant que nous dévaluons les êtres humains, seulement que l’être humain doit comprendre que rien de bon ne peut sortir de la destruction de la Terre, tout comme que les raisons de cela est la logique de profit et de l’avidité, et que donc la destruction de la Terre doit être refusée.

7. Au début 2011, il y aura à Francfort une manifestation sous le mot d’ordre « aucune fourrure. » Il est appelé à une « Black Block AntiSpe. » Qu’est-ce que c’est, et quel est le contexte de cette manifestation par rapport au développement de la libération animale en RFA?

La manifestation « aucune fourrure » à Francfort est une des plus grandes et des plus radicales manifestation AntiSpe en Allemagne. Nous appelons de manière séparée à participer à un Black Block AntiSpe à cette manifestation, afin d’exprimer notre refus clair du système de domination et ainsi notre position progressiste et d’extrême-gauche.

Il ne s’agit pas de démolir le centre-ville de Francfort ou bien de blesser physiquement des personnes portant de la fourrure ; le concept de Black Block se dirige contre la répression policière et est approprié pour lutter contre les restrictions de la liberté de manifester.

Avec ce Black Block AntiSpe nous voulons renforcer la détermination à l’intérieur de notre propre scène, et également interpeller les gens en-dehors de la scène AntiSpe qui sont critiques par rapport à la domination, et ainsi agir à l’intérieur d’autres spectres de l’extrême-gauche.

Par notre positionnement clair, nous voulons nous distancer du reproche souvent fait par des antifas comme quoi nous serions proches de regroupements de droite. Comme nous refusons en effet complètement le système de domination, il n’y a avec les nazis aucun point de contenu qui soit proche ou de points de connexion.

Nous pensons que « Francfort – aucune fourrure 2011 » sera la plus importante manifestation AntiSpe de l’année 2011, et montrera dans quelle direction se développera la scène AntiSpe – dans la direction de la critique radicale de la domination ou bien en direction de la protection animale bigarrée et bourgeoise.

Nous comptons que nous aurons un Black Block Antispe grand, bien organisé, radical et déterminé et que le plus de gens possibles suivront notre appel à se confronter au système de domination.

Si la manifestation est un succès, nous pensons alors qu’il sera possible de davantage articuler la scène d’extrême-gauche et ainsi de la renforcer. Alors, venez tous et toutes à Francfort au début de l’année 2011 ! Se confronter au système de domination !

Les « flexitarians » ou la volonté de ne rien vouloir changer !

Les associations de protection animale clament que la consommation de « viande » baisse et est de plus en plus dévalorisée. A LTD nous affirmons régulièrement le contraire, et voici encore une illustration de cela.

Le principe revient toujours à la même chose: dans une société fondée sur l’exploitation et la domination, jamais les personnes profitant de cela n’abandonneront l’exploitation et la domination des animaux.

C’est une question de culture, et c’est en ce sens que le Figaro reprend un article du New York Times intitulé « Le carnaval des carnivores » (voir la version anglaise ici). Bobos de tous les pays, unissez-vous!

L’article souligne donc une volonté accrue de consommer « des viandes de haute qualité, issues de producteurs et de pâturages locaux. » Avec la poussée de l’alimentation bio, il n’est pas étonnant que les bobos-écolos veulent manger de la chaire animale sans pesticides.

Il ne s’agit pas d’abandonner la « viande », mais d’abandonner la « mauvaise viande. » Au 19ème siècle, les ouvriers crevaient la faim et les bourgeois étaient gros: voilà ce qu’on voyait dans les caricatures.

Au 21ème siècle, c’est l’inverse: les pauvres ont une alimentation lamentable et deviennent gros, alors que les riches se préoccupent de leur ligne et disposent d’une alimentation bien plus saine.

En fait, là où l’industrie du bio a échoué par rapport à sa vanité, c’est que, elle qui se vante pourtant de respecter les animaux, amène un nouveau phénomène : celui de tuer pour manger des animaux élevés de manière « correcte », ce qui serait acceptable… Et qui est donc voulu par les consommateurs et consommatrices ne pouvant se passer de chaire animale !

Aux Etats-Unis,

« les bouchers haut de gamme comme Tom Mylan deviennent des idoles et font des inconditionnels. Ils ouvrent des points de vente à New York, Londres et San Francisco et offrent des cours de 75 dollars (57 euros) pour la préparation d’un porcelet de 40 kg à 10 000 dollars (7 700 euros) pour six à huit semaines de formation. »

Si on fait un zapping télé rapidement, ou que l’on se tient simplement au courant de ce qu’il s’y diffuse, les émissions de cuisine sont aussi très largement dans l’air du temps. Un bon petit côté débrouille qui se veut « sain » et économique. Les cours de cuisine, qui sont pourtant assez excessifs, connaissent aussi un grand succès. Le plaisir d’apprendre associé à la convivialité d’un cours « relax » en groupe en fait encore oublier que l’on apprend à découper, hâcher, cuisiner des morceaux d’animaux. Cuisiner de la chaire d’animaux morts devient chic et branché.

Chic et branché, jusqu’à une version ultra moderne et totalement délirante – décadente:

« Certains vont jusqu’à installer une chambre froide dans leur salon. C’est là que John Durant, 26 ans, conserve ses abats et ses côtes de cerf – dans son appartement de New York. »

Cette pratique hallucinante, date du paléolithique, et ne consiste qu’a se nourrir de « viande ». C’est ni plus ni moins qu’un appel au retour à la barbarie!

La consommation de « viande » n’est donc pas du tout en régression sur le plan culturel. Elle se généralise en fait sur le plan mondial, en raison du triomphe du mode de vie « occidental. »

Au lieu d’aller vers une alimentation sans « viandes », de nouvelles pratiques se développent, l’exploitation « adaptant » ses produits en fonction.

Et la consommation de « viande » est tellement ancrée dans les mentalités et les coutumes que l’article mentionne ainsi le peu d’engagement d’une chef pâtissière végétalienne, Fernanda Capobianco. Au sujet de son repas de mariage elle déclare :

Nous invitons des chefs comme Eric Ripert et Daniel Boulud. Comment inviter de telles personnalités à un repas sans proposer de viande ? Ils vont nous prendre pour des fous.

Et le fait de se vouloir tolérantE avec les carnivores est dans l’air du temps. Il ne faudrait pas choquer en assumant totalement ses pensées et montrer qu’on respecte trop les animaux quand même !

On peut donc lire à profit un long article de l’Express à ce sujet (première page, seconde page), intitulé « Végétarien, mais pas trop. »

Les caricatures qu’on y trouve sont très parlantes: la première consiste en un garçon disant à une fille: « Tu as mauvaise mine » avec la fille répondant: « J’ai arrêté la viande la semaine dernière », la fille étant bien évidemment « blanche comme un cachet d’aspirine »!

En voici une autre, visant à ridiculiser l’engagement:

En voici encore une autre, qui est inévitable et voilà pourquoi nous critiquons les produits simili-carnés. Sur le plan individuel, on peut à la rigueur comprendre qu’au départ certains en mangent, mais mettre cela en avant de manière généralisée est un pur suicide culturel!


Après les « pesco-végétariens », les « végétariens souples », l’Express nous apprend que la nouvelle expression désignant ces personnes qui n’assument pas le refus de consommer de la « viande » s’appellent les « flexitarians » et consiste en un végétarisme à la carte.

Ce genre de démarche aura malheureusement certainement un impact en France, où le véganisme est malheureusement déjà à la carte pour de nombreuses personnes voulant vivre de manière libérale…

Dans la même logique, l’article de l’Express affirme qu’être végétarien et le mettre en avant serait honteux et abusif :

« Sous la pression de mon entourage, qui me répétait que, sans viande ni poisson, je courais à la catastrophe », raconte Christel Dhuit [la chef de la cantine bio Soya].

Au bout de quelques mois, cette végétarienne convaincue escamote la volaille. « Mais le côté 100% végétal, contrairement au bio, je ne le claironne pas sur la carte. Rien de pire que l’étiquette « restaurant végétarien »! »

Sur le site de cette « cantine » on trouve donc encore les images avec des poulets au menu…

N’être donc QUE végétarienNE serait donc dangereux pour la santé, quelque chose à cacher, et surtout à ne pas assumer.

Pourtant, nous sommes clairement dans une époque où devenir rien que végétarien est très facile et simple. Mais ceci n’est pas un phénomène récent, les reculades ou bien les inventions de termes farfelus comme « pesco-végétarien » (« végétarien » qui mange du poisson!) servent systématiquement à donner bonne conscience tout en continuant de manger de la chaire animale.

Comme si dire « ah mais moi je mange presque pas de viande » servait les animaux et était de ce fait une pratique incroyablement correcte et méritant le respect…

« Végétarienne souple », « je suis presque végan », « je mange exclusivement bio », tout cela ne rime à rien et n’existe pas. Ne pas consommer de chaire animale n’a absolument rien d’extrêmiste et de difficile. Mais se la jouer « flexitarian » est plus simple, confortable et fun pour les bobos avident de confort et d’absence de remises en cause.

Pas de demi-mesures avec les animaux et dame nature. Soit on est, soit on n’est pas, tout le flou inassumé qu’il peut y avoir au milieu n’existe pas.

Pour défendre Gaïa et les animaux la seule solution est la libération animale et libération de la Terre!

Chien « d’assistance » ou « d’éveil »?!

La semaine dernière l’Association des paralysés de France (APF) de Douai a réuni au parc Fenain deux associations, Handi’chiens et Passeurs’Ailes. Le but de cette rencontre nommée « Le chien, un compagnon pour tous » était de promouvoir le chien « d’assistance. »

Pendant cet événement basé sur la domination du chien, différents stages de dressage ont eu lieu : cani-marche, cani-cross, flyball, cani-calinothérapie, toilettage…

Sous couvert d’aider les personnes handicapées, ces associations dominent les chiens les rendant esclaves de personnes démunies d’autonomie. L’APF offre pourtant une panoplie d’une centaine de formations pour aider les personnes handicapées, mais les chiens d’assistance restent largement « utilisés » car ils sont bien « dressables » selon le discours d’Handi’chiens.

Le concept de cette association bien connue est de sélectionner des chiots chez des éleveurs, puis après une période de 16 mois en famille d’accueil, les chiens doivent suivre une formation afin d’obéir au doigt et à l’oeil. Il est alors appris aux chiens à obéir à 50 ordres différents, de rester calme et impassible comme une peluche, à « bien se comporter en société » et d’affronter la jungle urbaine pour protéger son maître handicapé.

Le site met en avant le caractère docile des chiens exploités (golden retrievers et labradors), leur plaisir à travailler pour l’espèce humaine, ainsi que le côté joueur des chiens.

Sauf qu’une personne à mobilité réduite, par exemple, ne peut justement pas faire jouer son chien qui doit toujours être vigilent pour son maître ou sa maîtresse. Le chien n’a donc aucune liberté, ne peut se permettre aucun moment de spontanéité ni de découverte.

Les chiens sont des animaux dévoués et aimants. Exploiter ces qualités au nom de la solidarité est sacrément opportuniste et révoltant. Les animaux ne doivent pas être nos médicaments ni nos aides, qu’elles soient médicales ou non.

Surtout qu’à côté des « chiens d’assistance » se trouvent les « chiens d’éveil » principalement destinés aux enfants autistes, trisomiques ou autrement handicapés. Le chien est confié aux parents de l’enfant et c’est alors à lui de stimuler l’enfant.

Là il y a une double critique à faire: d’abord il y a le fait que les gens « bien portant » n’auraient prétendument pas besoin d’un rapport à la nature, aux animaux. Ensuite il y a l’idée que les animaux sont là pour faire ce que les humains n’assument pas: la solidarité, la coopération!

C’est toute la question du rapport à la nature qui est posé; il est d’ailleurs connu que les animaux, comme les dauphins ou les chiens, en contact avec des personnes autistes peuvent débloquer certains troubles, tout comme le montre cette histoire :

On lui vole son chien: on lui vole ses mots !

Depuis le vol de son chien, Liam Hainsworth, 4 ans, s’est de nouveau renfermé dans son mutisme. Pourtant, la présence du chien avait donné de l’espoir à ses parents vivant à Bradford, en Grande-Bretagne.

Liam ne parle pas et son grand-père a l’idée de lui offrir un chien pour son anniversaire. Le petit garçon est heureux au contact de Millie. Il prononce alors ses premiers mots : « maman » et « chien ».

Deux mois après l’arrivée du chien, ce dernier est volé. Liam ne parle plus ayant subi un choc psychologique. L’enfant souffre d’un problème de développement. En effet, il ne parle pas et ne marche pas très longtemps.

Ses parents gardent espoir car ils ont peut-être découvert la solution au problème de leur fils : la présence d’un animal de compagnie. Le chien semble être un bon remède puisque le meilleur ami de l’Homme guérit tous les maux !

Ce fait réel montre à quel point les animaux ont un contact avec nous, humains.

Et également comme quoi les autres animaux ont de bien meilleures facultés que nous dans l’aide et le soutien.

Mais utiliser des animaux dans ce but de « zoothérapie » est inacceptable, c’est de l’exploitation et cela montre bien le refus de solidarité, de compassion, de combativité pour autrui entre membres de l’espèce humaine.

Ici on force les animaux à avoir des comportements responsables et solidaires avec nous, à avoir des comportements qui ne sont pas les leurs. Une telle démarche aliénante pour les animaux ne peut rien amener de positif pour personne, humain comme animal!