Le film « Cargo »

Le film Cargo, sorti en 2009, est au véganisme ce que le film « District 9 » est à l’écologie: un énorme gâchis. Cela aurait pu  être génial, d’autant plus que le scénario est très proche du formidable manga Mother Sarah.

Cargo est donc un film de science-fiction suisse, filmé avec vraiment peu de moyens en comparaison (autour de 4 millions d’euros), mais il est vraiment bien fait, dû à l’abnégation du réalisateur, qui s’est battu pendant neuf ans pour mener le projet à bout.

Le scénario part d’une base vraiment intéressante: nous sommes en 2267, et la Terre a subi une catastrophe écologique totale. Les humains ont quitté la planète pour des bases spatiales. Seuls les plus chanceux ou fortunés peuvent aller sur une planète colonisée idéale, idyllique: Rhea.

On a donc une petite équipe de gens faisant des voyages intersidéraux pour transporter du matériel. On passe alors d’un film de science-fiction à une sorte de thriller. Autant le dire tout de suite: il s’agit du premier film de science-fiction suisse (allemand) et il a toutes les qualités et défauts des films allemands.

C’est très beau mais très froid, cela manque de chaleur dans le jeu des acteurs et actrices, cela traîne en longueur, etc.

C’est d’autant plus du gâchis que le potentiel était énorme dans le film: l’aspect écologiste est en effet à la base du scénario, mais il est mis de côté, caricaturé et bâclé.

On a en effet une organisation révolutionnaire qui célèbre la Terre et combat « les machines. » Dans le film, deux révolutionnaires veulent justement faire un sabotage à l’explosif, car la colonisation de Rhea a échoué: les humains sont placés dans un coma artificiel et rêvent une vide idyllique.

Cette action est d’autant plus nécessaire que l’organisation révolutionnaire a constaté que la Nature reprend ses droits sur la Terre, et a réussi à organiser des plantations. L’objectif de détruire la domination du culte des machines n’en est que plus nécessaire.

Évidemment, l’opération réussit et les humains reçoivent un message comme quoi Rhea n’existe pas en tant que tel. Après avoir hésité, l’héroïne du film ne révèle rien à sa soeur (qui est dans le coma et « vit » virtuellement sur Rhea), mais dénonce à tout le monde la fiction anti-naturelle que représente Rhea.

Les communications entre les humains et la Rhea virtuelle sont coupées: à l’humanité d’assumer son retour sur Terre (et sous-entendu de ne pas refaire les mêmes erreurs).

Le seul problème est que tous ces aspects sont totalement bâclés, sous-exploités. Tout le film tourne autour des thèmes classiques de la science-fiction: la cryogénisation, un trust qui contrôle le monde après que les humains aient massacré la planète, un grand navire spatial avec peu de lumière et des coursives partout, etc.

On ne peut qu’être franchement déçu, car tous les ingrédients étaient là pour qu’il y ait un chef d’oeuvre. A la qualité technique et le scénario il manquait juste ce « supplément d’âme » consistant en la valorisation écologique. Ce n’est pas pour rien s’il n’y a pas d’animaux. Même s’il est vrai que le respect des plantes qui poussent est lui, au moins, présent. Un homme hésite d’ailleurs à se cacher dans le Rhea virtuel justement parce qu’il aide des plantes à pousser…

Tout comme District 9, on voit ici de formidables questions posées, mais sans qu’elles soient comprises et amenées à leur résolution…

Encore un oiseau victime dans un stade

Le 27 février dernier, on a encore vu sur un terrain de football un acte de violence contre un oiseau s’étant posé sur le terrain (en novembre 2010, nous parlions d’Un canard littéralement balancé d’un match de football).

Après être KO en raison du ballon lui étant arrivé dessus, il reste sans bouger sur le terrain et un joueur énervé vient alors le dégager d’un grand coup de pied.

On peut voir cette vidéo écoeurante ici (ou encore ici et ).

Maintenant, parlons de l’arrière-plan : cet hibou habitait en quelque sorte le stade, dont il est ainsi devenu la mascotte des fans de l’équipe en question (en Colombie, avec des matchs rassemblant quelques milliers de spectateurs).

La réaction a d’ailleurs été immédiate : le public l’a immédiatement accusé d’être un assassin et le joueur, à la réaction des autres joueurs, a vite compris son « erreur. » Il tentera d’expliquer par la suite qu’il pensait que l’oiseau s’envolerait, puis que « Le coup de pied est le résultat de la tension qui régnait sur le terrain. »

Il s’est fait critiquer par la fédération de football colombienne, a eu une petite amende et deux matchs de suspension, à côté de nombreuses menaces de mort, au point que sa mère est passée à la télévision nationale colombienne pour tenter de calmer le jeu.

Le hibou, lui, est malheureusement mort des suites de ses blessures, ne se remettant notamment pas du stress vécu.

Le joueur panaméen en question, Luis Moreno, a avec son acte acquis une réputation mondiale, les images ayant fait le tour du monde. Visionné des centaines de milliers de fois, elles ont fait le tour du net avec à chaque fois des commentaires appelant à la violence contre lui.

Que faut-il penser de cela ? D’un côté, le fait que cet hibou soit la « mascotte » a joué dans la haine du public, au stade. De l’autre côté, c’est parce qu’il s’agit d’un oiseau s’installant qu’un tel choix a été fait…

Et que dire de ces milliers de personnes insultant le joueur, sans pour autant être vegan ?

On voit facilement qu’il y a là une foule de contradictions, des contradictions vraiment très fortes, et à ce titre lourdes d’enseignements.

Car quand on voit le joueur frapper l’animal, faut-il ainsi penser que l’humanité est stupide car lui le fait, ou bien que l’humanité peut s’améliorer quand on voit la haine que cette action a suscité ?

En tant que vegan, nous savons que ceux et celles éprouvant de la haine ne sont pas vegans, et finalement que cela revient à être aussi assassin que le joueur, de manière indirecte, ou moins violente en apparence.

Mais justement, un tel « fait divers » s’est avéré ne pas en être un ; il existe une conscience, des valeurs, faibles il est vrai, mais tout de même très nettes : il y a des choses qui ne se font pas.

Et pourquoi ? Parce qu’il y a des choses qui ont de la valeur. Les animaux ont de la valeur aux yeux des gens. Leur définition de cette valeur est très largement incomprise, mal comprise, voire fausse, mais cela ne change rien au fait que le véganisme est né dans l’humanité et que chaque jour devient plus pertinent pour beaucoup (à défaut d’être encore « valable » ou un modèle à suivre).

Il y a là un grand paradoxe du véganisme : d’un côté, c’est une vision immédiate, et quand on voit une telle vidéo, on est meurtri, tout de suite. Mais de l’autre, le véganisme est un acte réfléchi, ou mieux : une culture.

Et là on voit les choses avec leur arrière-plan, et là on voit Gaïa, et là on voit que sur la planète il y a un équilibre écologique qui est en train d’être assassiné, et là on comprend tout. Que tout est possible… et que cela ne va pas être facile, mais qu’il n’y a pas le choix !

Marketing de l’écologie et vivisection

Le phénomène de mode qui met en avant l’écologie prend des proportions assez hallucinantes, ce qui rend ce pseudo engagement lassant et insupportable. Tout et n’importe quoi se mélange au nom de « l’écologie. » Ce qui est honteux car l’engagement des marques se prétendant nouvellement « écolo » est inexistant et absolument pas crédible.

Les marques surfent sur cette nouvelle vague verte, le business qui en découle promet de larges bénéfices, le tout en se servant de l’urgence à sauver la Terre. L’effet de mode est tellement important qu’avec un rien, une simple apparence, on fait vendre des produits « respectueux » de l’environnement. Alors que ces produits ne le sont pas du tout !

Ainsi la marque de lessive Le Chat (groupe Henkel, qui pratique évidemment des vivisections) met en avant ses lessives de manière opportuniste et mensongère.

A l’aide de grandes tonalités vertes, on a droit au théâtral slogan « L’écologie c’est le moment d’en parler moins et d’en faire plus » avec des arguments (marketing) comme 100% des ingrédients d’origine végétale et tensio-actifs d’origine végétale.

Ceci étant, cette fameuse lessive « écolo » contient non seulement de l’huile de palme mais aussi plusieurs substances allergènes parfumantes telles que butylphenyl methylpropional, hexyl cinnamal, linalool, ainsi que des phosphonates, qui participent à l’eutrophisation des milieux aquatiques.

Mais la contagion est grande : comme le montre cet article, la marque de peinture Ripolin a également décidé de se mettre au vert et d’opter comme slogan « Ripolin. Plus de nature dans votre peinture ».

Or, les seules rares marques de peinture qui ne testent pas sur nos amiEs se trouvent en magasins bio et ont un eco-label. Idem pour les produits d’entretien.

Il est donc malheureusement évident que les grandes marques industrielles n’excluent pas les tests de vivisection pour certifier leurs produits dit « naturels ». Et ce, malgré le label « NF Environement » (reçu par Ripolin) qui distingue les produits dont l’impact sur l’environnement est réduit mais n’atteste pas d’une abscence totale de vivisection (comme le label de cosmétique BDIH).

Précisons bien que l’on ne peut prétendre respecter la Terre et tester des produits « respectueux » de l’environnement sur des animaux.

Les apparences et les beaux discours prennent le dessus, mais sachons voir clair et refusons cette manipulation qui tente de nous faire croire que des produits puissent être écologiques alors qu’ils restent issus de la torture animale.

Les apparences parfaites et « radicales » à propos de l’écologie se trouvent aussi dans le film « Solutions locales pour un désordre global » de la réalisatrice Coline Serreau, sorti ce jour dans les salles.

Le Nouvel Obs qualifie ce film de « Bio, radical et jubilatoire ».

Quant à la réalisatrice elle-même, elle déclare que « la nourriture humaine s’est toujours constitué sur 3 choses : le champ, la forêt, l’animal. »

Alors quand on a compris à quoi ressemble le militantisme écologique du moment, on comprend bien le sens du film : bio-bobo-écolo qui veut utiliser les animaux de manière « naturelle » et « respectueuse » (à savoir la viande bio par exemple).

Par ailleurs, la superficialité du combat écologique actuel ne semblerait se résumer qu’au refus de l’utilisation de pesticides et en la critique des grands groupes industriels qui dirigent tout, comme le montre ces quelques courts extraits d’interview des personnes ayant participé au film-documentaire.

Alors il est temps de stopper cette hypocrisie, les animaux et la terre n’ont pas besoin de double discours, ni de demi mesure, ni de personnes à moitié engagées. L’engagement pour l’écologie tient compte des animaux. L’engagement pour les animaux tient compte de l’écologie. Libération animale et libération de la Terre sont indissociables!

Lavage « automatique » et « fish pedicure »

La société qui s’offre à nous est de plus en plus automatisée, ne laissant ainsi de moins en moins de place à un rapport correct à la vie. L’automatisation prend le pas sur tout, avec des inventions les plus farfelues et inutiles qui voient le jour.

Cette société informatisée et automatisée concerne bien évidemment aussi les animaux, pour leur plus grand malheur une fois de plus.

C’est ainsi qu’au Japon, des machines à laver les chiens et les chats ont vu le jour. Comme pour les voitures!! Le tout sous prétexte de « lutter » contre la crise, ce nettoyage automatique coûterait 3 fois moins cher qu’un nettoyage manuel.

L’article qui présente ces nouveaux systèmes affirme  « En ce qui concerne la sécurité des animaux, c’est sûr à 100% d’après le témoignage du propriétaire d’un magasin de la capitale Nipponne. De plus, il a affirmé que ce n’est pas cruel pour les bêtes même s’il est plus difficile pour les chats d’accepter de se laver dans ces machines. »

Il est évident que cela est pure hypocrisie et qu’un tel « lavage » est totalement traumatisant. Ce système où l’électronique domine n’est peut-être pas « cruel » physiquement, mais la vidéo de démonstration montre bien un chien apeuré qui se demande ce qui lui arrive.

La cruauté est bien ici morale, de laisser un être vivant seul dans une machine qui lui envoie de l’eau, et évidemment psychologique pour l’animal.

Mais ici, l’idéologie dominante: l’animal est un automate, qu’on lave de manière automatique!

Et si d’un côté, nous avons des machines qui nous remplacent, de l’autre ce sont des animaux qui font notre travail.

Comme le montre par exemple l’exploitation des poissons Garra Rufa avec le « fish pedicure ».

Le principe est simple : un bassin accueille entre 150 et 200 « poissons-docteur » (comme ils sont appelés par les personnes qui les exploitent) affamés qui attendent de manger les peaux mortes des pieds.

Mais le principe séduit tellement que le SPA parisien qui fait ce « fish pedicure » proposera bientôt la « fish therapy » qui serait un excellent remède pour traiter quelques maladies de peau comme l’eczéma ou le psoriaris.

Sous couvert de pratique « écologique » et « naturelle », comme c’est l’actuelle grande mode, cette pratique venue d’Asie, utilise encore des animaux pour notre service et notre petit confort.

La devise du SPA parisien est d’ailleurs « Détendez-vous nos poissons s’occupent de vous… »

L’on retrouve constamment la même logique dans l’exploitation de nos amiEs comme par exemple avec les chiens guides d’aveugles.

L’on peut inventer toutes les excuses possibles et inimaginables, tel que « le chien guide d’aveugle est heureux avec son « maître » : ce n’est pas de l’exploitation »,  « les poissons Garra Rufa sont contents de manger les peux mortes, ce n’est pas de l’exploitation » etc etc., il n’en n’est rien car les animaux ne doivent plus être à notre service, ils doivent vivre leur vie tranquillement loin de notre domination et ne doivent pas pallier le manque de main d’œuvre/solidarité humaine.

Être vegan et vouloir la libération de nos amiEs c’est avant tout refuser toutes ces formes sournoises d’exploitation, qu’elles engendrent de la souffrance bien sûr, ou non. Que cette souffrance soit visible ou non, qu’elle soit psychologique ou physique.

Être vegan c’est critiquer l’exploitation animale et donc refuser les valeurs de cette société qui surfe sur la vague (pseudo) écolo utilisant des animaux au nom du « naturel. »

Manifestation anti-écologie

Interview de Jean-Louis Butré, l’un des organisateurs de la manifestation anti-éolienne du samedi 4 octobre à Paris. « Nous sommes horrifiés à l’idée de voir 15.000 mâts qui vont tourner sur la France alors qu’on a un des pays les plus beaux au monde, que certains veulent uniformiser. »

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