Projection et discussions à Rennes sur le projet de ligne Très-Haute-Tension

Voici une information concernant une initiative qui aura lieu à Rennes, dans quelques jours.

Mercredi 12 janvier 2010 de 18h à 20h (projection vers 18h30)
à l’IEP (Sciences-Po) Rennes, amphi Erasme
104 bd de la Duchesse Anne

Documentaire :  « La MAT, ¿ A donde nos lleva el progresso ? »
THT, où nous mène le progrès ?

Ce documentaire de 28 min donne la parole à la lutte catalane contre le projet de ligne Très-Haute-Tension (THT, MAT en catalan), depuis les actions légales jusqu’aux actions plus directes, comme la première occupation d’une forêt en Catalogne. Toutes ces actions s’opposent à la nouvelle ligne électrique de 400 kV qui doit traverser la péninsule ibérique d’ici 2013.

Projection prétexte à débat sur les luttes anti-nucléaires, anti-industrielles… ici et là-bas

Venez nombreux, c’est gratis !

Rappelons que le lendemain, toujours à Rennes, a lieu une initiative de solidarité (nous en avons parlé, voir ici).

Et rappelons que fin janvier à Caen aura lieu le verdict du procès des activistes anti-Castor:

Verdict du procès des militants du GANVA

Mercredi 26 janvier

Lieu : Caen (14)

Les militants du GANVA (Groupe d’Actions Non-Violentes Antinucléaires) qui ont bloqué un train de déchets hautement radioactifs (La Hague-Gorleben) début novembre 2010 seront fixés sur leur sort par le tribunal.

Le Procureur réclame 2 à 3 mois de prison avec sursis et 2 à 3 000 euros d’amende par personne. La SNCF réclame 40 000 euros au titre du préjudice commercial, et AREVA 1 euro pour atteinte à son image.

Soutenons-les massivement !

http://ganva.blogspot.com/

Une lionne assassinée à Lyon

Ce qui s’est passé à Lyon montre de manière dramatique tant l’hypocrisie des zoos que le mépris qui existe dans le rapport avec les êtres vivants.

Une lionne âgée de deux ans est en effet morte dans le zoo. Morte ? Non, assassinée, voilà le mot qu’il faut employer. La manière dont les événements sont relatés le montre de manière évidente.

Déjà, on peut se douter de tout cela quand on voit le directeur du parc zoologique, David Gomis, parler d’un:

« enchaînement de mauvaises circonstances. »

Quand on parle du bien-être animal, il est impossible dans un zoo comme le bien-être humain est impossible dans une prison, bizarrement les zoos invoquent une gestion des plus méticuleuses.

Qu’il se passe quelque chose de « travers » et là ce sont les « mauvaises circonstances » qui sont invoquées. Mais quelles « mauvaises circonstances » ? Cela n’existe pas !

Car c’est le zoo de Lyon qui a décidé de faire venir la lionne âgée de 2 ans depuis… un autre zoo, celui de La Boissière du Doré, en Loire-Atlantique.

Il s’agissait de la faire rejoindre l’unique lion du zoo de Lyon, afin qu’il y ait reproduction, pour la « réintroduction » du lion en Asie. Ce genre d’initiatives irréaliste et absurde de par sa dimension dénaturée est très important pour les zoos, car elle est leur actuelle idéologie « justificatrice. »

Et soi-disant, la lionne serait sortie trop rapidement de sa loge intérieure, et serait… tombée dans l’eau, et se serait noyée.

Le directeur du parc zoologique, David Gomis, aggrave son cas en expliquant de manière faussement béate:

« Elle avait déjà dû boire la tasse. Contrairement aux tigres, les lions ne sont pas des très bons nageurs. »

Les lions ne sont de très bons nageurs : voilà une phrase bien ridicule. Car par définition, un animal jeté à l’eau fait tout pour s’en sortir, et d’ailleurs les lions savent nager…

La vérité, c’est que la lionne est tombée dans ce qui doit être considéré comme une sorte de fossé rempli d’eau, du même type que ces douves entourant les châteaux du moyen-âge.

Le zoo, son administration et ses employés sont ainsi clairement responsables de la mort de la lionne. La preuve en est d’ailleurs que le zoo a promis d’installer un système de grillage en janvier.

Pourquoi ? Parce que le zoo avait mis en place un « guidage électrique » pour guider la lionne…

Un guidage électrique ! En clair : la lionne se prend du courant électrique si elle touche le fil, et est donc censée suivre le chemin balisé…

1. Déjà cela présuppose qu’elle le touche au moins une fois pour savoir qu’il ne faut plus le toucher.

2. Ensuite, cela présuppose, pour qu’elle tombe quand même dans l’eau, qu’elle l’a touché au moins une fois !

Et ce second point, aucun des très rares médias relatant la mort de la lionne n’en parle, bien évidemment…

Notons d’ailleurs au passage que même le site du zoo de Lyon ne relate pas l’incident…

Citons d’ailleurs ici le journal Le progrès qui, dans une sorte de délire absolument démonstratif et très parlant, explique que la mort de lionne… est une preuve que les zoos sont utiles !

Un accident qui souligne toute l’importance de la préservation des espèces animales et le rôle majeur joué les jardins zoologiques pour la pédagogie et la préservation de la faune à l’échelle planétaire.

En clair, il y a négligence criminelle du zoo, et donc cela soulignerait l’importance mondiale des zoos ?!

Voilà une bien folle logique, qui va avec le fait que l’article dit, sans même voir la contradiction:

Cette lionne d’Asie provenait du zoo de la Boissière du Doré.

Non, le zoo de la Boissière du Doré n’est pas en Asie. On nage ici en plein délire, la contradiction saute aux yeux. En voici d’ailleurs encore un autre exemple. Le zoo de Lyon dispose d’un « centre de récupération des tortues de Floride. »

Voici ce qu’on peut lire dans la longue page de présentation :

Elle vient d’Amérique du Nord, et est transportée par l’homme un peu partout sur la planète.

SON TERRITOIRE D’ORIGINE EST A 10 000Km D’ICI !

On peut dire la même chose de la lionne d’Asie, tout comme de beaucoup d’animaux des zoos, et dans tous les cas les zoos sont comme des prisons.

Et une société qui justifie les zoos (comme les prisons), c’est une société qui n’a rien à proposer à part la répression, l’oppression, l’exploitation, la mort !

Aucun compromis n’est à faire avec les zoos, lieu symbolique de domination, lieu de souffrance très concrète, lieu issu d’une logique criminelle!

L’usine, les animaux et le véganisme

Voici une lettre de Walter Bond. La dernière fois nous avions fait remarquer qu’il associait libération animale et libération de la Terre. Cette fois il apporte deux éléments en plus, auxquels LTD s’intéresse tout particulièrement.

Tout d’abord, le monde du travail. Ici Walter Bond parle du monde de l’usine. Cela nous intéresse : nous avons toujours souligné que pour nous le véganisme était une démarche populaire opposée aux valeurs dominantes, et nous avons déjà dit que l’oppression vécue par les ouvriers avait comme modèle l’abattoir (Le rôle central de l’abattoir dans l’histoire de l’industrie).

Le travail à l’usine est harassant et aliénant, et les abattoirs ont même été à la base du modèle fordiste : on ne saurait à ce sujet assez conseiller de lire l’ouvrage « Un éternel Treblinka » de Patterson.

D’ailleurs, les machines à profit ont toujours du mal à trouver des bouchers et globalement des gens travaillant dans ce secteur. C’est bien une preuve que les ouvriers ne veulent pas! Nous illustrons le texte de Walter Bond avec des images de cette réalité ouvrière… et animale.

Ensuite, Walter Bond parle des « nations animales. » Nous n’avons jamais employé ce concept sur LTD, mais en fait nous utilisons ce principe en quelque sorte depuis le départ. Il s’agit de reconnaître les multiples petits mondes qui coexistent sur la planète et de voir que chaque individu fait forcément partie d’un ensemble plus grand.

Nous n’avons pas utilisé le concept parce que parler de « nations » est toujours fastidieux, et finalement inutile car nous n’en voulons pas. Mais c’est une idée très productive. Pour la petite histoire, il nous semble que ce terme de « nations animales » repris par Walter Bond n’a été formulé qu’une seule fois dans le mouvement de libération animale et de libération de la Terre : dans le premier communiqué de l’ELF. Il existe cependant également une grande association aux USA et au Canada qui a comme nom « United Animal Nations. »

A l’hiver 1995, lorsque j’avais 19 ans, j’ai eu un job dans une entreprise du nom de Dakota Mechanical. Nous construisions des abattoirs dans le Midwest, principalement dans l’Iowa.

L’Etat de l’Iowa est le plus grand producteur de porc de la nation. A cette époque où j’étais employé dans cette industrie maléfique, il y avait 27 abattoirs rien que pour les cochons. J’ai aidé à construire l’usine d’IBP [Iowa Beef Processors] à Logansport, également dans l’Indiana. C’était une usine toute nouvelle.

Je n’ai jamais vu d’animal tué durant les à peu près 9 mois où j’ai travaillé à Logansport, mais il n’était pas difficile pour moi de saisir de quoi il en retournait avec ces machines une fois en marche. J’étais au début surtout un cariste [conducteur de chariot élévateur], mais ensuite je suis parvenu à devenir un apprenti plombier industriel. Après que cette usine ait été construite, il y avait trois mois de pause.

Mais ensuite j’ai eu le coup de fil pour le prochain job. Celui qui changerait ma vie pour toujours. C’était un job plus court ; nous allions construire une extension à la zone d’abattage de l’usine IBP de Perry dans l’Iowa.

Dans cet abattoir fonctionnant pleinement, j’ai vu les meurtres mécanisés les plus glauques que l’on puisse constater. Comme c’était une vieille installation, nous étions constamment enlevé de notre construction pour faire de la maintenance dans toute l’usine. Des bureaux jusqu’à la zone d’abattage, en passant par la réutilisation des déchets, j’ai été un participant et un complice à tout cela.

Quand j’ai commencé, les odeurs, ce qu’on voyait, et les sons étaient insupportables. Je passais mon temps à me dire : « C’est ce que tu manges, ne sois pas impressionnable. » En 6-8 semaines, je me sentais détruit. Pendant 12 heures, parfois 15, je travaillais souvent baignant dans l’horreur.

Comme les trois jours où j’ai travaillé à la plomberie des stations de rinçage, avec des tonneaux de 40 gallons [à peu près 160 litres] remplis de têtes de porcs dépecés me regardant.

Ou les fois où je devais prendre le chariot élévateur derrière le bâtiment, pour rassembler des matériaux bruts, juste à côté de piles de 25 pieds de haut [un peu plus de huit mètres de haut] de cochons « défectueux » qui étaient « impropres à la consommation humaine. »

Pour une raison ou une autre, ils avaient été laissés là dans des piles, entassés, exposés aux éléments et gelant à mort dans le froid de l’Iowa. De toutes les horreurs que j’ai pu entrevoir, c’est cette pile de mort gelante qui hante encore mon âme.

Puis vint le jour qui m’a changé. Nous étions en train d’emballer nos outils et en train de nous nettoyer quand un cochon qui avait été rendu inconscient par un choc électrique, s’est réveillé après avoir eu la gorge tranchée et a être pendu à l’envers pour saigner à mort, convulsant, et se libérant de ce qui entravait ses pieds.

Il vient en courant à travers la zone d’abattage, directement sur moi et le reste de l’équipe. Les ouvriers d’IBP le prirent en chasse. Un avec une clé à molette et deux avec des battes de baseball. Ils ont commencé à battre à mort le cochon. Je me suis retourné comme je pensais que chacun le ferait… je me trompais.

Quand je me suis retourné, j’ai fait face au reste de mon équipe. Tout en entendant les bruits sourds et les couinements d’une mort abrupte juste 30 pieds derrière moi [un peu plus de neuf mètres], je voyais mes collègues criant et acclamant, se tapant dans les mains les uns les autres à chaque fois qu’il y avait un bruit sourd, riant et célébrant la mort violente d’un être sentient.

La nuit dans ma chambre d’hôtel, mon esprit faisait la course. J’étais dégoûté de moi-même. J’étais dégoûté de l’humanité. Je cessais de manger de la viande. Quelques jours plus tard, mon contremaître m’approcha et me demanda si j’avais besoin d’emprunter de l’argent. Je dis : « Non, pourquoi demandez-vous? »

Il dit qu’il avait remarqué que je ne mangeais que du beurre de cacahuète et de la gelée et il pensait que j’étais fauché. Je lui dit que je n’étais pas fauché et que j’avais simplement arrêté de manger de la viande. Il a commencé à me titiller et à m’appeler un « born-again tree hugger » [un « born again » est quelqu’un né une seconde fois, on utilise le plus souvent l’expression pour quelqu’un revenant à la religion. Un « tree hugger » est quelqu’un prenant un arbre dans ses bras.]

Je partis sur le champ. Je suis retourné chez moi et j’ai commencé à étudier les droits des animaux. Je suis devenu vegan et suis devenu actif de manière légale. J’ai passé des années à faire des tables de presse et à parler avec des gens. J’ai travaillé dans des sanctuaires d’animaux et ait sauvé des animaux dès que je pouvais.

Je n’ai jamais considéré que ce que j’avais fait ou que je ferai pour notre Mère la Terre et ses nations animales était suffisant. Ces machines que j’ai construites de par le passé, en 1996, sont toujours en train de tuer alors que j’écris ces lignes.

C’est ma culpabilité et ma honte ; je les ai fait tomber su moi. Mais c’est également ma force et ma détermination. Rien ne me fera jamais oublier la détresse des animaux dans les fermes usines et soit disant en plein air, ce qui est tout autant malade, faux, non nécessaire et indéfendable.

Comme toutes les industries de l’exploitation animale, le cercle de la maltraitance prendra fin quand l’antagoniste (les humains) s’effondrant sous sa propre perfidie. Par exemple, mon grand-père que je n’ai jamais rencontré était un fermier élevant des cochons. Il est mort l’année de ma naissance, l’ammoniac des déchets des cochons ayant détruit ses poumons. Ces mêmes déchets venant de sa ferme et des fermes voisines ont empoisonné les eaux souterraines dans les années 1970, amenant des niveaux illégaux de radium, qui ont pollué les eaux de distribution.

Jusqu’à ce jour dans certaines zones du Midwest, avant que l’eau courante soit mise en marche, vous devez signer un document affirmant que l’eau des réseaux publics est dangereux pour votre santé et que vous êtes « OK » avec cela.

Je l’ai dit auparavant, mais cela veut le coup de le redire. Ce sont ces industries de la mort qui sont les terroristes pour les animaux et la Terre. Pas ceux qui luttent contre eux.

A noter qu’aux USA s’est montée une structure de solidarité avec Walter Bond: http://supportwalter.wordpress.com/