Welfarisme, abolitionnisme, anti-spécisme, libération animale

Quand on a décidé d’assumer le véganisme, on doit choisir sa philosophie, sa sensibilité, car dans le véganisme il existe plusieurs courants, dont voici des définitions.

Ces définitions, nous les donnons ici à notre manière, mais c’est en ce sens que ces termes sont employés, partout dans le monde… même si en France, c’est bien entendu le grand n’importe quoi sur ce plan.

Ces définitions sont au nombre de quatre:

  • le « welfarisme »

  • l’abolitionnisme

  • l’anti-spécisme

  • la libération animale

Quatre définitions, pour des termes exprimant des sensibilités très différentes, voire antagoniques.

Le « welfarisme »

Le terme de « welfare » est le même que dans l’expression anglaise de « welfare state », « l’État – providence. » Il désigne donc le « bien-être » des animaux, ou si l’on veut, les droits des animaux.

Les « welfaristes » sont pour des réformes. Pour eux, la moindre petite réforme en faveur de la situation des animaux – ne serait-ce que des cages plus grandes – est un pas en avant. C’est par la multiplication des réformes que la situation des animaux ira vers une condition « idéale. »

Les +

Permet la multiplication des revendications

Permet d’avoir tout de suite une base plus grande, sans mettre la pression

Peut revendiquer des succès en quelques domaines

Les –

Illusions complètes sur la nature de l’État et sur une économie fondée sur le profit

Effacement de la distinction entre végétarisme, végétalisme et véganisme

Invention du concept élitiste de « végéphobie » pour justifier des limites sociales aux réformes

L’abolitionnisme

Les abolitionnistes ne sont pas d’accord avec les welfaristes, car à leurs yeux, l’oppression des animaux est du même type que l’esclavage. La seule revendication possible est donc l’abolition, car l’esclavage est inacceptable, à quelques degrés que ce soit.

Les abolitionnistes sont donc d’accord avec les welfaristes pour dire que nous vivons dans un Etat de droit, mais ils pensent que les réformes n’ont aucun sens par rapport au caractère esclavagiste du rapport qu’ont les humains avec les animaux.

Les +

Pas d’illusions sur la signification des réformes sur la base de la société

Mise en avant de valeurs morales et recherche d’une « nouvelle éthique »

Affirmation permanente du véganisme

Les –

Absence de perspective concrète à court et moyen termes

Focalisation sur le principal théoricien abolitionniste, l’américain Francione

Illusion sur le caractère démocratique de l’économie

L’anti-spécisme

Le terme d’anti-spécisme désigne en France les personnes s’opposant au « spécisme », désginant l’oppression des espèces non humaines. Cela a comme origine une définition des « Cahiers anti-spécistes », et cela a comme conséquence que n’importe qui, même une personne welfariste, pourrait se dire anti-spéciste.

Mais le terme « anti-spéciste » désigne en réalité bien autre chose. Le terme d’anti-spéciste provient d’Allemagne, où il est associé au mot « action »: de même manière qu’il y a l’action antifasciste comme union des antifasciste, il y a l’action anti-spéciste qui regroupe ceux et celles refusant le spécisme.

L’action antifasciste a comme symbole un drapeau noir et un drapeau rouge (union des anarchistes et des communistes contre les fascistes) et l’action anti-spéciste a comme symbole un drapeau noir et un drapeau vert.

Les anti-spécistes sont en effet uniquement anarchistes, le vert représentant le combat anti-spéciste (les « antispés » ne sont que modérément écologistes),

Les +

Constitution d’une véritable scène avec une vraie culture

Grande radicalité et capacité de propagande

Aucune illusion sur la nature de l’Etat ou de l’économie

Les –

Sectarisme « anti-social »

Pas d’esprit d’ouverture à la Nature, aux animaux

Pas de stratégie sur le long terme

La libération animale

La libération animale rejette tant le welfarisme que l’abolitionnisme, au nom du rejet de l’existence des classes sociales: attendre des réformes est illusoire, attendre une « révolution » pro animaux de la part de l’État ou du capitalisme est tout aussi illusoire.

Il s’agit donc d’une sensibilité proche de l’antispécisme (le logo du Front de Libération Animale – ou des animaux – est d’ailleurs un « A » cerclé, symbole de l’anarchisme). Les deux tendances refusent d’ailleurs de se dissocier de l’ALF, au minimum.

Cependant, la libération animale ne se focalise pas sur la dénonciation de l’État comme le fait l’anti-spécisme. Elle revendique une culture positive, ouverte aux animaux et est depuis quelques années quasi systématiquement associée à la libération de la Terre. Les démarches au sein de la libération animale sont beaucoup plus diverses que dans l’antispécisme (uniquement pratiques, uniquement théoriques, ou bien encore culturelles notamment avec la musique, etc.).

Voilà donc pour les définitions principales.

De fait, aujourd’hui, la quasi totalité des associations dans le mouvement pour les animaux suivent des principes « welfaristes », exigent des réformes, des « droits » pour les animaux. Ces associations sont « apolitiques » en théorie, mais en fait largement ouvertes au pessimisme, à la misanthropie et au racisme d’extrême-droite.

L’abolitionnisme dispose en France d’une structure qui relaie les positions de Francione (vegan.fr).

L’anti-spécisme n’existe plus de manière organisée, alors qu’il y a quelques années encore s’y rattachait une structure importante: les « Furieuses Carottes » (qui seront dénoncées comme « criminelles » notamment par le journal Le Monde).

La libération animale est quant à elle portée par LTD, par une partie significative de la scène historique anarcho-punk, par toute tradition dans les squatts.

Enfin, pour être juste, il faudrait rajouter à ces quatre sensibilités le « vegan business. » Organisé autour du « Paris Vegan Day », le principe est de faire du business avec le véganisme (recettes, alimentation, etc.) en considérant que cela fait avancer la cause.

Mais cela ne sert à rien d’en parler, car un tel phénomène ne saurait durer. La France est le bastion le plus puissant de l’anti-véganisme, et être vegan restera un antagonisme complet jusqu’à ce que les choses changent de fond en comble.

Un capitalisme vegan ne pourra jamais prendre comme il prend de manière significative en Angleterre, aux USA, en Allemagne ou en Autriche (pays où l’opinion publique était déjà à la base et est encore extrêmement sensibilisée à la question animale).

Le welfarisme ne réussira à rien exactement pour mes mêmes raisons: la seule chose que le welfarisme obtiendra, c’est d’accompagner les décisions de l’Union Européenne. Mais jamais elle ne touchera le coeur de la société française…

Car pour cela, il faut une révolution dans notre rapport avec la Nature, mettre un terme à la logique à la Descartes, pour qui les animaux sont des machines et la nature quelque chose de mauvais à dominer.

Et cette révolution ne pourra venir qu’avec les valeurs de la libération animale et de la libération de la Terre…

Une « marche des cochons » immonde sur tous les plans

La France est vraiment un pays à part, où l’on s’imagine que manger des animaux est normal et ne prête même pas à discussion. L’histoire de la « marche des cochons » en est un exemple vraiment flagrant et montre que toute une clique de gens s’imaginant très révolutionnaires et très subversifs ont des valeurs tout simplement beaufs.

La « marche des cochons » à Lyon le 14 mai, c’est une affreuse réédition de l’occupation du Quick Halal de l’année dernière. Nous en avions parlé en détail, présentant notamment le fond musical repris à une chanteuse « populaire » chantant des cochons heureux de se faire massacrer (dans le même genre, on peut voir notre article « Front de Libération des Cochons »?! au sujet d’une initiative du même acabit, dans le Nord).

Dans leur initiative anti-halal (simple prétexte au racisme bien sûr), les organisateurs de la « marche des cochons » continue sur le même tableau : le cochon serait finalement fier de mourir massacré pour la gastronomie française…

Les participants à la « marche des cochons » auront donc des masques de cochons, comme lors de l’occupation du Quick Halal.

Puis ces « cochons » humains, une fois leur marche finie, se regrouperont pour un « apéro rosette-beaujolais », réunissant à en croire les organisateurs des « citoyens engagés, associations de consommateurs, bouchers et charcutiers, militants laïcs ou de la cause animale, éleveurs ou simple Lyonnais »…

On marche quand même sur la tête. Et faut-il avoir une mentalité hallucinée pour s’imaginer des militantEs de la cause animale manger du « saucisson » avec un charcutier facho…

On marche d’ailleurs totalement sur la tête à Lyon, il faut même croire. Car si cette marche est immonde, c’est également par ce qu’elle suscite. Il y a en effet une manifestation contre la « marche des cochons », manifestation dont le mot d’ordre est :

NE LAISSONS PAS LA MARCHE DES PORCS DÉFILER !
NE LAISSONS PAS LA RUE À L’EXTRÊME-DROITE

Le remplacement du terme « cochon » par celui de « porc » est très révélateur, bien entendu. Dans l’appel en question, la question animale n’est évidemment pas abordée. Ce qui est un comble, au 21ème siècle !

C’est bien beau de dire après :

Par notre mobilisation, nous entendons faire barrage à l’implantation de l’extrême droite sous toutes ses formes sur Lyon et à la banalisation des idées racistes et réactionnaires. Au delà, nous entendons replacer le débat public sur le combat pour une réelle égalité entre tou-te-s, sur la solidarité, la tolérance et l’entraide. Ces valeurs communes aux mouvements progressistes, loin d’être dépassées comme d’aucuns semblent le prétendre, sont la seule manière d’en finir avec la logique d’exclusion et de division qui fait le lit de l’extrême droite.

Réelle égalité, progressiste, contrer la banalisation des idées réactionnaires… Est-ce possible sans au moins mentionner la libération animale comme une valeur importante ? Non, bien sûr, mais pas pour les organisateurs de la contre-manifestation, qui mettent en avant deux immondes images, bien dignes de l’extrême-droite dans son style et son contenu.

Le fait de voir le symbole antifasciste des deux drapeaux sur une telle image en fera vomir plus d’unE. Entre Astérix et une image barbare des temps passés, n’a-t-on pas d’ailleurs ici une iconographie « traditionnelle » des nostalgiques du « bon vieux passé » revendiquée par l’extrême-droite ?

Et il ne faut pas y voir une « anomalie. » Déjà parce qu’il faut être vraiment à gerber pour faire une telle image. Ensuite parce que parmi les réactions, on en trouve de nombreuses de ce type là :

Un boucher

J’ai une ptite idée pour répondre à la provoc’ des identitaires ;
Pourquoi ne pas venir avec de grands tabliers blanc, le fameux tablier des bouchers, à la manif’ le 14 ?
Bonne idée ou pas, dites moi ce que vous en pensez…

Mais on a également pu avoir des choses aussi affreuses et scandaleuses que cela :

Et ces gens se disent « progressistes », alors qu’ils appellent à « déguster une Tête de Veau » en repas de soutien ?

Il est bien connu que les fachos sont en train de commettre nombre d’agressions à Lyon. S’opposer à cela est juste, il n’y a pas de doute là-dessus.

Mais peut-on réellement être antifasciste et ne pas voir l’importance de la libération animale ? Peut-on même ne serait-ce qu’être progressiste ?

Aucune personne sensée, refusant les outrages faits à notre planète et aux êtres vivants, ne saurait avoir quoi que ce soit affaire avec ces démonstrations de temps révolus. La dignité animale, cela ne se discute pas!

La campagne contre l’abattage rituel : une mobilisation raciste qui nie l’exploitation animale dans tout ce qu’elle a de moderne

L’exploitation animale est une chose tout ce qu’il y a de plus moderne ; les usines à meurtres sont toujours plus grandes, toujours plus efficaces et la population mondiale se nourrissant de « cadavres » est toujours plus grande.

Est-ce ainsi une question religieuse ? Ou une question nationale ? Pas du tout : c’est une question de morale, de refus de toute exploitation et oppression. Et donc de tout abattage, pas seulement l’abattage lorsqu’il est rituel.

Si nous parlons de cela, c’est qu’une campagne contre l’abattage rituel est lancée, avec comme soutiens les associations suivantes :

Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA) | Fondation Brigitte Bardot | Confédération Nationale des SPA de France (CNSPA) | Conseil National de la Protection Animale (CNPA) | Fondation Assistance aux Animaux | Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF) | Société Nationale pour la Défense des Animaux (SNDA) | Association Stéphane Lamart

C’est un député UMP qui a permis la conférence de presse de la campagne à l’assemblée nationale, le 10 novembre. Mais pas n’importe lequel…

Car il y a peu de chances que ce député, Lionnel Luca, soit vegan : il fait partie de l’aile la plus à droite de l’UMP, et c’est un ancien de Légion étrangère et de l’Indochine, dont le père était dans les années 1930 un « légionnaire » de la garde de fer en Roumanie (ultra-nationalistes, antisémites et pro nazis).

Si on le trouve ici ce n’est pas un hasard : on l’a entendu notamment partir en guerre contre le halal dans l’équipe de France de football, disant notamment:

« Je découvre stupéfait qu’on pouvait manger halal dans l’équipe de France. Voilà un signe de démission et de lâcheté de la Fédération française de football. »

La « lâcheté » devant le halal est ni plus ni moins stylisé, comme chez Bardot, en acte « rebelle. » On notera par ailleurs qu’il est difficile d’être dupe avec cette campagne. L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a rejeté illico presto, ce 8 novembre, les deux affiches de la campagne :

Les raisons ne sont pas difficiles à comprendre. Malheureusement en effet, nous vivons une période de crise, nous le savons tous. Et nous avons déjà parlé de l’extrême-droite qui en profitait pour mener des mobilisations, notamment en prenant prétexte les animaux.

Même l’ARPP a dû immédiatement comprendre le caractère « explosif » de ces affiches, qui appelle littéralement à cibler les personnes de religion juive et musulmane comme étant des criminels, des barbares.

C’est exactement comme la diffusion par mail d’une vidéo de lapidation d’une jeune fille (qui s’est déroulée il y a trois ans), dont nous parlions il y a quelques jours, mail qui évidemment avait fait boule de neige au « dépit » de la personne qui l’a envoyé « innocemment »…

Il y a bien une boule de neige de racisme jouant sur la corde de l’émotionnel, une orgie de « bons sentiments » aboutissant à rien d’autre que l’appel au combat contre le « barbare. »

Des exemples récents de ce genre de manipulation ne manquent pas : nous avions par exemple parlé de la future candidature de Brigitte Bardot à la présidentielle, qui est par exemple entièrement définie par la lutte contre le halal et le casher, ou encore de la « campagne » contre le Quick Halal au nom du fait… de pouvoir manger des cochons.

Et il s’agit d’une vraie tendance de fond ; même dans le mouvement pour les animaux, il y a des gens qui pensent que l’ennemi n’est pas l’exploitation animale, mais la « tyrannie », le caractère « mauvais », la « méchanceté. »

Et dans ce fantasme misanthrope, le « barbare » est bien entendu la figure du « juif » ou du « musulman », qui représenteraient en quelque sorte le Moyen-Âge.

Alors que justement le meurtre en masse des animaux ne cesse de grandir dans notre société « moderne. »

Il faut ainsi dire les choses comme elles sont : la campagne contre l’abattage rituel est une campagne raciste. Une telle campagne n’a rien à voir avec une campagne pour le véganisme ou contre l’industrie de la viande, contre l’agro-business, contre tous les meurtres d’animaux.

La campagne contre l’abattage rituel sert directement le racisme, le rejet du « juif » et du « musulman » dont l’identité est d’ailleurs totalement virtuelle : la religion n’est qu’un prétexte au racisme le plus éhonté.

La preuve en est que les animaux ne doivent, selon la campagne contre l’abattage rituel, pas du tout être sauvés. Il ne s’agit pas d’une campagne contre l’abattage… mais contre l’abattage rituel tel qu’il est pratiqué en France.

La campagne dit ainsi :

L’abattage rituel peut se dérouler avec étourdissement, comme cela se fait dans de nombreux pays déjà : Norvège, Suède, Autriche, Suisse, Nouvelle-Zélande…

L’abattage rituel est avant tout un acte religieux qui doit intégrer les règles et bonnes pratiques en matière de protection des animaux et d’hygiène des manipulations. Le cadre religieux de l’abattage rituel ne doit pas servir de prétexte ou d’alibi au non-respect des exigences réglementaires, ce qui est malheureusement parfois constaté. Exigences religieuses et réglementation sont parfaitement compatibles.

A LTD nous ne voulons ni d’aucune exigence religieuse, ni d’aucune réglementation aux dépens de la liberté des animaux. Nous ne voulons pas non plus du racisme et de sa mise en avant de « cibles » qui seraient la cause de tous les maux.

Quand on aime les animaux, l’ennemi en France c’est l’exploitation animale, c’est l’agrobusiness. Il ne faut pas diviser l’humanité, mais l’unir afin qu’elle comprenne ce qu’est Gaïa, et que la planète redevienne bleue et verte!

Eva Joly, une carriériste « écolo »

L’apéro géant «saucisson-pinard» qui devait se tenir ce vendredi à Paris a été annulé par la préfecture en raison du risque de « troubles à l’ordre public. »

Il est vrai qu’une provocation bien « beauf » de l’extrême-droite dans le quartier populaire de la Goutte d’Or ne risquait pas d’amener grand chose de bien…

Mais les revendications passéistes de l’extrême-droite ne sont pas les seules choses ridicules. Si la « culture » du cochon assassiné et des paradis artificiels est quelque chose de bien traditionnel, l’opportunisme électoral l’est bien aussi.

En quoi sommes-nous concernées en tant que personnes s’intéressant à la cause animale ? Eh bien, c’est simple : la candidature d’Eva Joly pour la présidentielle de 2011 semble de plus en plus une chose entendue.

Et cela, c’est le symbole du torpillage absolu de l’écologie telle qu’elle s’est développée ces dix dernières années. Une écologie avec plein de limites, mais un petit état d’esprit s’installait.

Là, l’état d’esprit va être anéanti. Déjà, la remise en cause du Grenelle de l’environnement au nom des impératifs économiques avait été un rude coup. Il faut en plus affronter l’influence de l’extrême-droite qui veut une écologie de façade, juste prétexte à un repli national.

La candidature d’Eva Joly serait alors un point culminant d’un processus déjà mal parti…

Eva Joly n’est en effet en rien écolo : elle est une opportuniste. Initialement elle est proche de Bayrou et du MODEM.

Et finalement, elle se présente sur la liste Europe Ecologie, où elle est directement placée en deuxième position sur la liste des écologistes en Ile-de-France pour les élections européennes de 2008.

Elle vient d’ailleurs d’ouvrir son blog, et on peut y lire dans le dernier article, Pourquoi faut-il adhérer à Europe Ecologie?, du 11 juin 2010:

Nous nous intéressons évidemment à notre planète, à son environnement, à son écosystème ; mais nous ne prétendons pas connaître tous les remèdes et encore moins faire des miracles.

Nous prétendons bien plus modestement chercher à prendre en compte tous les problèmes qui sont posés à nos sociétés et à n’en laisser aucun de côté, en proposant les idées qui nous paraissent les plus à même de remettre du sens, de la justice, de l’espoir là où il y n’en a pas ou de moins en moins.

Eva Joly ne parle pas de l’écologie, ni évidemment des animaux, en fait elle ne parle de rien du tout, parce que pour elle Europe Ecologie est une plate-forme électorale.

Les Verts sont d’ailleurs en train de disparaître en tant qu’organisation, pour être avalés par cette plate-forme électorale.

Voilà pourquoi Eva Joly a pu déclarer il y a quelques jours au sujet de la présidentielle:

« Si tout un mouvement me sollicite, je me présenterai. »

Eva Joly n’est en rien une écolo, elle est en réalité une nouvelle figure de proue politique parce que c’est quelqu’un en qui les bobos, les bourgeois bohèmes, peuvent avoir confiance.

Elle a en effet été magistrate, elle a été juge d’instruction au pôle financier au Palais de Justice de Paris, et s’est occupé de l’affaire Elf. Elle est une spécialiste de la lutte contre la corruption et la délinquance financière internationale, voilà pourquoi elle est « appréciée. »

Le rapport avec l’écologie ? Avec les animaux ? Avec la lutte pour notre planète ? Rien du tout, et même pire : son attitude est celle d’une libérale, qui explique n’avoir aucune solution.

Eva Joly se présente en « porte-drapeau », mais de quoi ? Les seules solutions qu’elle propose concernent les paradis fiscaux et la lutte contre la corruption… Toutes ses études et travaux portent là-dessus!

Malheureusement il ne faudrait pas croire qu’il existe une véritable opposition à Joly au sein des Verts. Jean-Vincent Placé, leur numéro 2, était un centriste de gauche, avant de passer du jour au lendemain chez les Verts…

Quant à Cécile Duflot, nous avions déjà rappelé que lors de la conférence de Copenhague, elle était partie en train devant les journalistes au nom de la lutte anti-CO2… pour revenir en douce en avion le lendemain, histoire d’être là pour une télévision…

Et au sujet de ses vacances de Noël aux Maldives, elle a expliqué… «C’est vrai qu’on ne peut pas y aller en pédalo.»

Petit retour sur le Quick Halal (à Lyon cette fois)

Voici deux vidéos absolument édifiantes que nous vous proposons de regarder. Elles sont une démonstration de fumisterie, de n’importe quoi, de mensonge, de manipulation… bref les mots ne peuvent que manquer devant tant de démagogie.

La première est l’occupation d’un « Quick Halal » à Lyon par toute une équipée d’extrême-droite. L’origine, ou plutôt le prétexte de cette occupation est bien entendu le fait de ne pas pouvoir avoir de « bacon. »

Et au milieu de cette revendication, on trouve tout un discours expliquant que… la production de viande halal est cruelle pour les animaux, qu’elle est source de souffrance. Et cela est expliqué alors que les manifestants ont des masques avec des têtes de cochons et entonnent un slogan montrant leur fierté « nationale » de manger du cochon…

D’autant plus que le fond sonore est du même accabit. Voici un extrait des paroles, pour bien comprendre  l’hypocrisie de la personne critiquant la souffrance animale au mégaphone durant l’occupation, alors que le montage vidéo a cette chanson comme fond sonore:

Désormais je veux chanter le cochon
Le pâté, le saucisson.
Répétons sur cet air polisson:
« Qui c’est qu’est bon c’est le cochon. C’est bon. »

Je pourrais dire bien des choses
Sur son talent.
Il a la couleur des roses
Sans leur piquant
Et puis quand on a terminé
Les bons morceaux,
Reste de quoi faire des souliers
Et des pinceaux.

…Et ça c’est beau!

Car il faut noter que la voix disant « …Et ça c’est beau! », ainsi que les nombreux « C’est bon c’est bon c’est bon » sont censés être les cochons eux-mêmes!

En fait la seconde vidéo, celle du clip « officiel » de cette chanson, va avec la première, elle est tout aussi hypocrite! On y voit une sorte de dessin animé où les cochons sont bien contents de savoir qu’ils vont être mangés, et qui le célèbrent, se mettant même à la place du cuisinier!

Une hypocrisie aberrante et bien traditionnelle, qu’on retrouve sur de nombreux « menus » de restaurants, ou constituant les panneaux devant ces restaurants. D’ailleurs les occupants du Quick Halal ne l’ont pas choisi pour rien cette chanson…

Cette chanson « Tout est bon… dans le cochon » est interprétée par Juliette, nom de scène de Juliette Noureddine (le nom de famille ne voulant pas dire grand chose sur le plan culturel, en fait seul son grand-père est d’origine kabyle).

Une manière donc pour l’extrême-droite de revendiquer la « bonne chansonnette » d’autrefois, la France des années 1920 (ou plutôt d’avant 1914), les bonnes vieilles traditions, le terroir, etc.

Eh bien, non! Nous n’en voulons pas de ce terroir, nous en avons assez à faire avec le présent pour aller retourner dans le passé. Nous voulons un monde futur qui soit vegan! Comme nous le disions: Quick, halal ou pas, on en veut pas!