Barbecue géant à Paris en l’honneur de la diversité?!

Dans notre dernier article, nous disions que la France était en quelque sorte le pays anti-végan par excellence, en voici encore une sinistre démonstration.

Le 23 mai aura en effet lieu sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris un barbecue géant et gratuit organisé par les fédérations des boucheries d’Ile-de-France.

Avec évidemment, un tirage en sort et des cadeaux relevant de cette « culture »: croisière au soleil, cours de cuisine, cours d’oenologie. Vacances polluantes et inutiles dans une nature réduite au paysage, cours de cuisine où les estomacs sont des cimetières, et bien sûr le pinard considéré comme une valeur « civilisationnel. »

Et cerise sur le gâteau, ce barbecue rentre dans le cadre de… « Nature capitale », un événement rentrant dans le cadre de la Journée Mondiale de la Biodiversité!

Bien entendu, il s’agit là d’une vaste campagne, qui se déroulera en fait du 3 au 31 mai, le barbecue étant le point culminant. Voici un communiqué des organisateurs, les Fédérations des Artisans Bouchers d’Ile-de-France et les Labels Rouge (nous soulignons certains passages importants). Il est destiné aux bouchers pour qu’ils participent à cette campagne.

DIMANCHE 23 MAI 2010

Comme lors de chaque campagne de communication des Fédérations et des Boucheries d’Ile-de-France, les artisans bouchers proposent aux Parisiens et banlieusards de découvrir et redécouvrir les races à viande française autour d’une rôtisserie et d’une grande dégustation.

Cette année, en collaboration avec les Labels Rouges et plus particulièrement leur gestionnaire FIL ROUGE, les Fédérations des boucheries leur sont associées pour proposer, le dimanche 23 mai 2010, une grande dégustation de 3 bœufs, 1 veau et 10 agneaux cuits à la broche.

Cet événement sera notamment l’occasion pour les artisans bouchers de présenter les produits, mais également les hommes, le métier et les opportunités de développement.

En mai prochain, tout au long de la promotion et de la communication des artisans bouchers d’Ile-de-France, les opérations et animations seront relayées dans les médias.

A la radio sur Chérie FM et Nostalgie, 140 spots radio ont été commandés !

Dans la presse, 24 parutions dans les pages régionales du “Parisien” ont été également commandées !

Sur Internet, le grand public pourra avoir accès à l’une des 2 277 000 annonces qui apparaîtront sur les pages des sites internet ViaMichelin.fr, Pourellescuisine.fr et les pages d’information des communes d’Ile-de-France d’Orange.fr.

Accompagner de Fil Rouge, du CIV, des apprentis de l’Ecole Professionnelle de la Boucherie, des artisans bouchers bénévoles, les Fédérations des Boucheries d’Ile-de-France ont pour ambition de faire parler de la Boucherie Artisanale !

Alors n’attendez pas ! N’hésitez pas à réserver votre kit (*) dès maintenant !
(*) dans la limite des stocks disponibles

Vous gagnerez peut-être l’un des 20 écrans plats réservés aux bouchers participants. (par tirage au sort)

Chérie FM, Radio Nostalgie, et Le Parisien. Que du beau monde: la France du passé, en quelque sorte, la France qui a peur du nouveau. Et malheureusement aussi, une France en partie populaire, transformée en « prolo PMU » par une industrie avide d’exploitation.

C’est là qu’on voit à quel point le véganisme est une contre-culture, qui doit s’assumer tel quel.

Car, en attendant, la France est connue pour être le pays de la gastronomie. La gastronomie française est exclusivement axée sur les ingrédients d’origine animale, les listes des restaurants sont très claires à ce sujet : viande en entrée, viande au plat principal et dessert composés de produits d’origine animale encore (lait, oeufs, gélatine, miel…).

La campagne des bouchers rentre dans ce cadre: c’est pour éduquer qu’il y aura un barbecue, des animaux rôtissant directement sur place, devant les yeux du public, des adultes et des enfants.

Et c’est pour passer « comme une lettre à la poste » que cette initiative se tient en même temps que « Nature capitale » où les Champs-Elysées à Paris seront bloqués, afin que le public puisse y voir des fleurs, des arbres et des animaux (des vaches, des moutons, des cochons…).

Une opération à 4,2 millions d’euros, payés bien entendus par les agro-industriels. On trouve ainsi Quick comme partenaire! Quick qui sortira également en septembre un « hamburger bio »…

Du fioul pour chauffer les stades, des sangliers pour les pauvres?!

Au stade Saint-Symphorien de Metz il y a quelques jours, 1200 litres de fuel ont littérairement été gâchés pour chauffer la pelouse pour un match qui n’a finalement pas eu lieu !

Et à Nancy, pour chauffer le Stade Marcel-Picot de l’AS Nancy-Lorraine, ce sont 2000 litres de fuel qui sont utilisés… chaque jour!

La raison est évidemment le business : la ligue nationale de football met une amende de 30 000 euros si le match est annulé, et la facture est de 250 000 euros si le match est retransmis à la télévision!

Voilà un premier point illustrant ce triste constat : Gaïa se fait chaque jour assassiner par la barbarie,  pour des motifs aussi futiles qu’un divertissement macho où règne l’esprit tribal et la folie des grandeurs de l’argent !

Ce genre de priorités est absolument honteux et en conflit total avec la culture que nous devons avoir.

Quant on pense que le club de Sochaux est équipé d’une pelouse chauffante, composée de 28 km de câbles en aluminium, le chauffage étant mis en route dès que la température extérieure descend à 3 °C ! Environ 60 000 euros d’électricité sont ainsi nécessaires chaque année, l’investissement initial étant de… 350 000 euros !

Le profit domine le monde du sport et pas la réflexion ni la protection de l’environnement; plutôt que d’être en accord avec notre environnement, on construit tout un échafaudage pour pouvoir coûte que coûte maintenir quelque chose d’inutile.

Et rappelons d’ailleurs que la tendance ne peut que s’alourdir : la ligue nationale de football entend bien supprimer la trêve hivernale, soit disant pour que les matchs soient plus espacés, mais en fait surtout pour que les grands clubs puissent faire des tournées estivales qui rapportent gros… et polluent bien entendu un maximum (voir ici un article à ce sujet).

Cette tendance est bien sûr générale : en Belgique la trêve hivernale a été supprimée et en Allemagne, la pause est passée de 6-7 semaines à 3 semaines !

Mais voici un autre édifiant exemple, qui concerne cette fois l’exploitation animale. Quelque chose de tellement énorme qu’on a du mal à y croire.

Les chasseurs ont décidé de se donner cette année une belle image de généreux donateurs, et leur « acte de charité » consiste en le « don » de 20 000 repas, à base de sangliers, aux associations caritatives !

Le credo des chasseurs est en quelque sorte de « joindre l’utile à l’agréable » :

« Lutter contre la prolifération de sangliers et faire un geste en direction des plus démunis, l’objectif des chasseurs est double avec cette opération. »

Naturellement il ne faut pas se leurrer, cet acte prétendument altruiste n’en n’est absolument pas un, le but principal étant de faire un « coup marketing » pour perpétuer leur exercice patriarcal de pseudo domination sur la Nature, et ce, à l’aide de leurs fusils et de leurs chiens devenus leurs esclaves par la même occasion.

Il faut également voir la complicité des associations, qui plutôt d’exiger des comptes aux riches, rentre dans le jeu des chasseurs :

« La Fédération, qui regroupe 1 380 000 chasseurs, va ainsi offrir 20 000 repas à cinq associations caritatives. Les Secours Populaire, Croix-Rouge, Fédération des banques alimentaires, Restos du Cœur, Association des épiceries solidaires étant chargés de répartir ces 20 000 plats de sauté de sanglier, dans 5 000 foyers français. Soit cinq tonnes au total. »

On retrouve l’opposition animal/humain, cette division visant à rester sur le terrain du christianisme au lieu de critiquer les rapports sociaux opprimant tout le monde !

Il est important de bien voir l’ampleur et l’importance d’une telle opération. Celle-ci est de grande envergure, car on compte pas moins de 98 000 chasseurs et 25 départements participant !

Et des recettes accompagneront chaque repas de cadavres de sangliers !

Et ce n’est même qu’un début ! La vétérinaire à la Fédération de chasse, Charlotte Dunoyer, l’affirme de cette manière :

« Ces 20 000 repas ne sont qu’un début conclut la vétérinaire à la Fédération de chasse Charlotte Dunoyer. L’opération se poursuivra jusqu’en février, afin de reconstituer – voire de dépasser – les stocks de l’aide alimentaire, car c’est en début d’année qu’ils sont au plus bas… »

Les chasseurs mènent là une campagne d’une redoutable perversité; en se cachant derrière cette prétendue solidarité, ils apparaissent comme de « bons samaritains » tout en se présentant indispensables pour « réguler » une nature sauvage…