Yvonne, symbole de la libération animale

En Allemagne en ce moment, c’est Yvonne qui est au centre de l’attention de beaucoup de gens. Yvonne est une vache âgée de six ans, qui plutôt que de prendre le chemin de l’abattoir, s’est enfuit dans l’autre direction, et hop! a taillé dans les bois à 16 kilomètres de là, au nord de la Bavière.

Elle n’a alors pas été retrouvée, et ce depuis deux mois. Elle est devenue un véritable symbole, et une mobilisation a lieu pour sauver Yvonne!

 

Mais la situation est très dangereuse pour Yvonne. Car le propriétaire du terrain de 25 hectares n’a rien contre Yvonne, ni même l’agriculteur du coin, dont Yvonne a mangé la pâturage. Mais il y a la police… Elle a rencontré une voiture de police, et la police l’a alors déclaré… dangereuse!

Résultat: deux assassins parcourent la forêt, afin de la trouver et de l’abattre. Toutefois, la vitesse pour les voitures a été limitée à 30 km/h et les chasseurs en question n’ont le droit de tirer qu’en cas de danger de collision.

Ils sont également munis d’un fusil avec un anesthésiant: la pression populaire est telle en Allemagne que même les responsables de l’État au niveau local ont dû affirmer que le but était de la capturer vivante. Ce qui n’est pas une garantie qu’ils tiendront parole.

La situation est dangereuse pour Yvonne, il s’agit donc de la sauver, sauf que ce n’est pas facile.

Une autre vache, dénommée Waltraud, ainsi que le veau Waldi, venant tous deux d’une ferme-refuge pour animaux sauvés, a été placé dans un pré pour l’attirer, en jouant notamment sur son aspect maternel ainsi que son amitié: Waltraud a vécu avec Yvonne.

Si Yvonne est trouvée, elle ira d’ailleurs dans le même refuge.

Mais Yvonne leur a rendu visite, la nuit, en plein brouillard!

Jusqu’à présent, elle a réussi à toujours éviter les gens partis à sa recherche, qui sont une centaine! Mais Yvonne a résisté à la piqûre pour l’endormir, et est repartie.

En tout cas, Waltraud et Waldi sont observéEs 24 heures sur 24 par un groupe de 2-3 personnes, et un filet a été installé pour empêcher Yvonne de se retrouver sur une importante route.

Une tente avec du foin et de l’eau a également été mise en place, en plus d’un « piège » avec de la nourriture pour la capturer.

Avec l’espoir de pouvoir récupérer Yvonne sans que sa santé soit mise en danger. Elle est en tout cas un très beau symbole de révolte naturelle et de la valeur de libération animale!

« …et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort »

Voici une information, parmi d’autres de libération animale, qu’il nous semble juste de commenter car elle souligne un aspect auquel on ne pense pas toujours quand on aborde la question du véganisme.

« Dans la nuit du 27 décembre 2010, nous sommes entrés dans une ferme intensive de cochons à Offanengo (province de Crémone [en Italie]) afin de donner la liberté et la chance de vivre à trois petits cochons, les arrachant au reste de litière.

Même si la mère ne le saura pas, elle aura la rare chance d’avoir trois enfants qui profiteront de la lumière du soleil, de la joie de courir et de jouer librement dans l’herbe.

La ferme est l’une des plus grandes que nous avons jamais visitée.

Nous avons été choqués par le nombre de cochons enfermés (environ 4000 mères avec leurs 12 porcelets, ainsi que des adultes enfermés dans des cages pour être engraissés) et par le système totalement automatisé avec la dernière technologie, où les cochons perdent totalement leur individualité et deviennent du jambon dès la naissance.

Nous avons laissé le destin choisir les trois heureux cochons parmi les milliers, et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort.

ALF »

Cette dernière phrase est indubitablement quelque chose qui relève d’un humanisme propre aux temps modernes. C’est une phrase terrifiante de par sa portée morale.

Car ici il ne faut pas penser seulement aux risques encourus par les gens ayant mené cette action ; il faut penser à l’énorme pression qui va les accompagner après, de par la question du choix des trois porcelets. Une question qui les hantera, de par son dilemme terrible.

Une question en fait décidée par la capacité de transport et d’hébergement. Mais au-delà de cette question et de celle de l’ALF, un tel questionnement est d’une grande importance pour toute personne végane, ou en passe de le devenir.

En effet, beaucoup ne pensent pas à faire le saut, car pensant que la machine de la mort est un grand « tout » et qu’ainsi être vegan à sa propre échelle individuelle ne sert à rien. A quoi cela sert, en effet, puisque « logiquement » et « théoriquement » cela ne changera rien ?

Et finalement le véganisme lui-même apparaît comme « extrême » voire absurde, puisque finalement, il ne change rien à l’échelle globale. C’est un écueil très important, qui traumatise forcément toute personne confrontée au véganisme.

C’est une étape pourtant aisée à surmonter, quand on pense que le véganisme n’est pas la fin d’un processus, mais bien le début. Le véganisme amène à la compréhension de Gaïa et à une nouvelle éthique sur notre planète.

Il ne s’agit pas seulement d’apporter une pierre à l’édifice… il s’agit de vivre de la seule manière possible de vivre vraiment et de manière heureuse.

Aussi, quand on est végan, lire:

« Nous avons laissé le destin choisir les trois heureux cochons parmi les milliers, et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort. »

c’est une chose qui ne peut que nous arracher des larmes, car « on sait » la dimension qu’a le véganisme pour une nouvelle humanité, munie d’une nouvelle éthique.

Jouets de Noël, exploitation animale et Playmobil

Noël est passé, et il n’est pas étonnant que dans une fête de la consommation, on retrouve les valeurs qu’on a dans la production. Pour parler plus clairement: les jouets reflètent les valeurs dominantes. Faisons un tour dans une petite galerie des horreurs.

Tout d’abord, la technologie aidant, voici « duck hunter » (le chasseur de canards). Un canard mécanique – électronique vole et on tire dessus avec un pistolet muni d’un faisceau laser indiquant si on l’a touché, ou pas. On peut voir ici une vidéo de démonstration (en lien à côté on trouve de nombreuses autres vidéos).

Dans un même genre, voici des « rats » télécommandés, ayant comme but de faire peur. Dans la présentation on apprend qu’il « peut se déplacer rapidement dans toutes les directions comme un vrai »… et que « ses yeux deviennent rouges »…

Voici un autre « rat » télécommandé. Voici la description du « produit »:

Ce rat télécommandé est garantit de rendre vos animaux fous! Observez et regardez votre chat chasser et attaquer ce rongeur diabolique!

Les yeux de ce rat télécommandé s`allument pendant qu`il court et qu`il tourne avec la touche d`un bouton. Vous pouvez contrôler chacun de ses petits mouvements à distance avec la télécommande combiné. Ayez beaucoup d`amusement en regardant les gens sauter, crier, grimper sur leur bureau pendant que vous le faites courir dans les parages.

Caractéristiques : ? Parfait cadeau de gag pour faire peur a vos amis, Le rat RC a des yeux qui s`allument pendant qu`il court

Dans un registre plus simple sur le plan technique, et destiné à des enfants bien plus jeunes, voici… les fameuses « machines de mort jaunes » qu’une chanson d’Earth Crisis appelle à détruire.

Rappelons ici le passage de la chanson en parlant (le texte en entier étant là):

De nouveaux ponts, de nouvelles routes et de nouveaux barrages
pavent la voie pour le développement contre ce qui reste de la nature sauvage.
Tout cela doit être empêché à l’avance ou bien détruit pour que durent les terres sauvages.

Luttant pour sauver les animaux. Leur liberté est notre paix.
Pour la préservation de leurs habitats, pour que cesse la violence contre eux.
La libération de la Terre par l’écodéfense. Stopper cette folie consistant en l’avancée des machines de mort jaunes

Notons d’ailleurs que Playmobil n’est pas en reste…

Playmobil étant une marque très connue et ayant un grand succès, attardons nous sur leur production. Il est bien connu que les enfants aiment les animaux, n’étant pas encore contaminé par l’idéologie dominante. Cela se reflète justement dans la production de Playmobil.

Ainsi, dans la section « La vie dans la savane », on trouve un Centre de soins pour animaux sauvage, un poste d’observation avec des animaux de la savane… et il est vrai que les deux braconniers disponibles ont clairement une sale tête de « méchant. »

Mais on trouve également des pilotes à moto sur une piste de rallye… Dans les jouets Playmobil, les animaux sont là pour les enfants, mais s’insèrent en pratique dans un environnement totalement au service de l’humanité. On trouvera des animaux « sympathiques », mais choisis uniquement pour servir de décor (jusqu’au « pittoresque », avec des hyènes et un vautour autour d’un squelette).

Pour preuve, la grande présence du cirque et du zoo, dont voici des images parlant d’elles-mêmes.

On pourra arguer qu’il s’agit là uniquement de phénomènes connus des enfants, par l’intermédiaire de leurs parents. Raisonner ainsi est faux, comme le montrent les images suivantes, présentant très clairement l’exploitation animale dans son sens industriel (mais, évidemment, sans les abattoirs, et toujours à « petite échelle »). Ajoutons y d’ailleurs l’exploitation de la forêt, qui va avec dans la logique de subordination de la nature.

Cette dernière image est censée être une ferme… On voit la propension à l’idéalisation.

Les enfants aimant les animaux, ces derniers sont présents, mais strictement encadrés par les activités humaines, et servant uniquement de décor. Même dans la série « clinique vétérinaire » les animaux sont clairement là pour les loisirs, alors que le vétérinaire roule… en 4×4.

On ne sera pas étonné donc, là où on a un 4×4 dominateur, d’avoir des chevaux…

Les jouets de Noël – les jouets en général même – reflètent les valeurs dominantes, mais ils contribuent également à ce que ces valeurs soient inculquées dès le plus jeune âge… C’est quelque chose dont il faut avoir conscience, afin de pouvoir critiquer dans son entourage ces vecteurs d’exploitation animale et de destruction de la nature!

La campagne contre l’abattage rituel : une mobilisation raciste qui nie l’exploitation animale dans tout ce qu’elle a de moderne

L’exploitation animale est une chose tout ce qu’il y a de plus moderne ; les usines à meurtres sont toujours plus grandes, toujours plus efficaces et la population mondiale se nourrissant de « cadavres » est toujours plus grande.

Est-ce ainsi une question religieuse ? Ou une question nationale ? Pas du tout : c’est une question de morale, de refus de toute exploitation et oppression. Et donc de tout abattage, pas seulement l’abattage lorsqu’il est rituel.

Si nous parlons de cela, c’est qu’une campagne contre l’abattage rituel est lancée, avec comme soutiens les associations suivantes :

Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA) | Fondation Brigitte Bardot | Confédération Nationale des SPA de France (CNSPA) | Conseil National de la Protection Animale (CNPA) | Fondation Assistance aux Animaux | Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF) | Société Nationale pour la Défense des Animaux (SNDA) | Association Stéphane Lamart

C’est un député UMP qui a permis la conférence de presse de la campagne à l’assemblée nationale, le 10 novembre. Mais pas n’importe lequel…

Car il y a peu de chances que ce député, Lionnel Luca, soit vegan : il fait partie de l’aile la plus à droite de l’UMP, et c’est un ancien de Légion étrangère et de l’Indochine, dont le père était dans les années 1930 un « légionnaire » de la garde de fer en Roumanie (ultra-nationalistes, antisémites et pro nazis).

Si on le trouve ici ce n’est pas un hasard : on l’a entendu notamment partir en guerre contre le halal dans l’équipe de France de football, disant notamment:

« Je découvre stupéfait qu’on pouvait manger halal dans l’équipe de France. Voilà un signe de démission et de lâcheté de la Fédération française de football. »

La « lâcheté » devant le halal est ni plus ni moins stylisé, comme chez Bardot, en acte « rebelle. » On notera par ailleurs qu’il est difficile d’être dupe avec cette campagne. L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a rejeté illico presto, ce 8 novembre, les deux affiches de la campagne :

Les raisons ne sont pas difficiles à comprendre. Malheureusement en effet, nous vivons une période de crise, nous le savons tous. Et nous avons déjà parlé de l’extrême-droite qui en profitait pour mener des mobilisations, notamment en prenant prétexte les animaux.

Même l’ARPP a dû immédiatement comprendre le caractère « explosif » de ces affiches, qui appelle littéralement à cibler les personnes de religion juive et musulmane comme étant des criminels, des barbares.

C’est exactement comme la diffusion par mail d’une vidéo de lapidation d’une jeune fille (qui s’est déroulée il y a trois ans), dont nous parlions il y a quelques jours, mail qui évidemment avait fait boule de neige au « dépit » de la personne qui l’a envoyé « innocemment »…

Il y a bien une boule de neige de racisme jouant sur la corde de l’émotionnel, une orgie de « bons sentiments » aboutissant à rien d’autre que l’appel au combat contre le « barbare. »

Des exemples récents de ce genre de manipulation ne manquent pas : nous avions par exemple parlé de la future candidature de Brigitte Bardot à la présidentielle, qui est par exemple entièrement définie par la lutte contre le halal et le casher, ou encore de la « campagne » contre le Quick Halal au nom du fait… de pouvoir manger des cochons.

Et il s’agit d’une vraie tendance de fond ; même dans le mouvement pour les animaux, il y a des gens qui pensent que l’ennemi n’est pas l’exploitation animale, mais la « tyrannie », le caractère « mauvais », la « méchanceté. »

Et dans ce fantasme misanthrope, le « barbare » est bien entendu la figure du « juif » ou du « musulman », qui représenteraient en quelque sorte le Moyen-Âge.

Alors que justement le meurtre en masse des animaux ne cesse de grandir dans notre société « moderne. »

Il faut ainsi dire les choses comme elles sont : la campagne contre l’abattage rituel est une campagne raciste. Une telle campagne n’a rien à voir avec une campagne pour le véganisme ou contre l’industrie de la viande, contre l’agro-business, contre tous les meurtres d’animaux.

La campagne contre l’abattage rituel sert directement le racisme, le rejet du « juif » et du « musulman » dont l’identité est d’ailleurs totalement virtuelle : la religion n’est qu’un prétexte au racisme le plus éhonté.

La preuve en est que les animaux ne doivent, selon la campagne contre l’abattage rituel, pas du tout être sauvés. Il ne s’agit pas d’une campagne contre l’abattage… mais contre l’abattage rituel tel qu’il est pratiqué en France.

La campagne dit ainsi :

L’abattage rituel peut se dérouler avec étourdissement, comme cela se fait dans de nombreux pays déjà : Norvège, Suède, Autriche, Suisse, Nouvelle-Zélande…

L’abattage rituel est avant tout un acte religieux qui doit intégrer les règles et bonnes pratiques en matière de protection des animaux et d’hygiène des manipulations. Le cadre religieux de l’abattage rituel ne doit pas servir de prétexte ou d’alibi au non-respect des exigences réglementaires, ce qui est malheureusement parfois constaté. Exigences religieuses et réglementation sont parfaitement compatibles.

A LTD nous ne voulons ni d’aucune exigence religieuse, ni d’aucune réglementation aux dépens de la liberté des animaux. Nous ne voulons pas non plus du racisme et de sa mise en avant de « cibles » qui seraient la cause de tous les maux.

Quand on aime les animaux, l’ennemi en France c’est l’exploitation animale, c’est l’agrobusiness. Il ne faut pas diviser l’humanité, mais l’unir afin qu’elle comprenne ce qu’est Gaïa, et que la planète redevienne bleue et verte!

Quelles villes, dans quelle nature?

LTD a parfois parlé des villes, comme avec l’initiative parkingday ou encore l’extrait des « Caverves d’acier » d’Asimov. Voilà pourquoi nous inaugurons une nouvelle catégorie, que nous appellerons « architecture » parce que finalement c’est cela la question : comment voulons-nous habiter, de quelle manière, quel rapport aurons-nous avec Gaïa ?

Il est d’ailleurs évident pour toutes les jeunes générations que rien ne pourra rester tel quel. Et cela sera encore plus vrai pour les générations qui suivront. L’humanité a développé sa capacité à changer la nature, afin de vivre de manière plus aisée, mais cela est allé avec des choix nocifs, meurtriers.

Le retour en arrière – à la mode primitiviste – n’a pas de sens car il reviendrait à la survie des plus forts, et non pas à la paix permanente, mais à la guerre perpétuelle des uns contre les autres, et évidemment de nouveau contre Gaïa.

Le statu quo étant évidemment impossible, il faut donc des perspectives concrètes… et les moyens de les imposer. Voici quelques images qui montrent à quoi peuvent ressembler des idées, des idées bonnes, des idées qui motivent, des idées imparfaites parfois peut-être mais en tout cas formant une démarche positive !

Et qu’arrivera-t-il si nous ne parvenons pas à faire vivre l’utopie ? Gaïa sera toujours meurtrie davantage, jusqu’au point de rupture. L’exploitation animale aura pris un tournant industriel encore plus grand, dans la mesure évidemment où le système est viable, ce qui ne saurait durer vu les coûts, les maladies, la barbarie.

L’exploitation animale et tout ce qui va avec feront inévitablement faillite, mais à quel prix, et quelles conséquences pour la planète ?

Voici par exemple quelques images d’une ferme ultra-moderne imaginée par des gens payés très chers pour aider à sauver le modèle dominant.

On a ici une sorte de contre-utopie littéralement infernale, meurtrière ; une monstruosité techniquement raffinée et aristocratique dans son mépris des animaux.

Il faut vivre nos propositions pour l’humanité, et celle-ci inévitablement se tournera vers les décisions justes et nécessaires : qui veut vivre dans la misère, la guerre, la hiérarchie ? Personne, à part une poignée de gens fascinés par le fait d’accumuler tout et n’importe quoi, et méprisant la nature, les animaux.

Faisons vivre la libération animale et la libération de la Terre!

Manifestation et grande opération de libération de visons en Allemagne

Chaque année a lieu à Francfort en Allemagne une manifestation au sujet de la fourrure et de la mode, organisée par des activistes pour la libération animale. La manifestation rentre dans le cadre de la campagne contre Escada et Max Mara dont nous avons déjà parlé.

Cette année, 650 personnes ont participé à cette manifestation qui a eu lieu le 13 mars, et on peut désormais voir une vidéo de la manif ici. Avant la manifestation, il y avait également des stands, des vidéos et des discours; après avait lieu une fête.

Durant la manifestation, les slogans ne visaient pas que la fourrure, mais toute l’exploitation animale : « Ob Pelz oder Fleisch – Mord bleibt Mord » (Fourrure ou viande – un meurtre est un meurtre), « Wir sind laut und wir sind hier – Für die Befreiung von Mensch und Tiere » (Nous faisons du bruit nous sommes ici – Pour la libération de l’humain et de l’animal).

La solidarité avec les activistes passant en ce moment en Autriche a été soulignée avec un point de vue très clair:

« Ce qui est à honteux, ce ne sont pas les revendications comme quoi il faut mettre fin à la violence contre les animaux, mais la délégitimation des protestations par la police, le droit et la justice. Ce qui est insupportable, ce ne sont pas les protestations, les campagnes et chaque action illégale, mais la prétention à pouvoir disposer comme bon nous semble des animaux, qui amène en dernière conséquence à l’emprisonnement et la mise à mort d’innombrables individus non humains. »

L’ancrage dans les valeurs progressistes a été rappelé:

« Nous sommes tous et toutes ici afin de montrer à l’industrie de la fourrure ce que nous pensons des ses cruelles affaires. Nous nous sommes rassembléEs afin d’exprimer par des mots et des actes ce que nous ressentons lorsque nous pensons aux tortures que doivent endurer chaque jour les animaux dans les fermes à fourrure.

Afin de parler concrètement: aujourd’hui nous amenons notre haine dans la rue. Notre haine à l’encontre d’une machinerie de mort, qui méprise la vie, une machinerie de mort qui se moque de la souffrance des êtres vivants, qui ont la capacité de ressentir, une machinerie de mort qui place le profit au-dessus du droit à la vie.

Cette pensée ne visant qu’au profit est une conséquence nécessaire de la logique de chosification capitaliste et ne peut être vaincue que par le dépassement des relations de domination existantes. »

Il a également été rappelé dans un discours à ce sujet devant le magasin Max Mara qu’il n’y avait pas de place pour les fascistes dans le mouvement pour la libération animale. Les fascistes lorsqu’ils abordent la question animale le font au nom de la santé, d’une volonté de vivre « sainement », de manière « pure. » Chez les fascistes il n’y a pas de critique de l’exploitation animale, mais seulement la volonté d’avoir « un peuple sain. »

A également été cité un document « pro-animaux » des fascistes; en voici l’extrait complet afin de comprendre pourquoi l’extrême-droite fait semblant de s’intéresser aux animaux: afin de justifier un pseudo « ordre naturel »:

[Attention: citation d’un groupe d’extrême-droite!] « Les fascistes rouges / anti-allemands justement, qui s’investissent également pour les droits des animaux, n’ont eux-même pas compris l’idée de l’antispécisme.

Pour eux, il ne s’agit qu’un concept en plus leur servant de prétexte à la violence contre ceux qui pensent différemment. Et c’est une contradiction, parce que cette idéologie affirme qu’elle est pour la liberté de chaque vie.

Tout cela est bien beau, mais n’est absolument pas réalisable, tout comme le marxisme / communisme.
Il y aura toujours des gens pour gouverner et d’autres pour être gouverné. Les affirmations comme  quoi il y aurait une contradiction entre les nazis et la protection animale sont absurdes et ridicules. »

Exactement comme lors de la colonisation avec les théories sur les esclaves qui auraient « naturellement » besoin des maîtres (évidemment européens), les fascistes utilisent la question animale pour justifier l’esprit de domination (c’est souvent le loup qui est « valorisé » d’ailleurs, comme symbole des « inégalités » naturelles)

Une démarche totalement opposée aux valeurs de la libération totale!

On notera également que deux jours après cette manifestation, dans la nuit du 15 au 16 mars, a eu lieu une grande opération de libération de visons, à Frankenförde.

Un groupe d’intervention a libéré à peu près 2.500 visons et procédé à la destruction des tuyauteries alimentant la ferme en eau, de plusieurs voitures et de différentes machines (voir ici une vidéo de l’action). La presse parle de 180.000 euros de dégâts et de 4.000 visons libérés.

Toujours à propos de la libération de visons, le site américain Voice of the Voiceless (récemment frappé par la répression du FBI comme nous le disions il y a quelques jours) a mis la semaine dernière en ligne un rapport scientifique montrant que les visons libérés survivent et s’adaptent en un mois – un mois et demi à leur nouveau environnement.

The blueprint

Nous avions déjà parlé des critiques que reçoivent les vegans de la part de non-vegans lorsqu’il est affirmé que pour les animaux, c’est un éternel Treblinka. Et pourtant même le film Chicken Run montre clairement le rapport!

A ce titre, il faut savoir que la liste des fermes à fourrure a été rendu aujourd’hui public aux USA par un activiste vegan, et les photos qu’on y trouve ressemblent à ce qu’on voit représenté dans Chicken Run…

Le document est à télécharger ici et s’appelle « The Blueprint ».

Peter Young avait collecté de nombreuses notes sur les fermes à fourrure, mais le FBI les a confisqués lors de son arrestation (Peter Young devait être arrêté en 1998, il a vécu 7 années dans la clandestinité avant d’être finalement arrêté et condamné à deux années de prison; aujourd’hui il anime le site Voice of the Voiceless).

Il a donc recommencé son travail, parcourant des milliers de kilomètres, utilisant les images satellites et tous les documents possibles, dans le seul but de faire la liste la plus complète qui soit des fermes à fourrure aux USA.

Dans le document « The Blueprint » qui est donc rendu public, on retrouve les adresses de 75% des fermes à fourrure, des documents, de nombreuses photos couleurs, des compte-rendus de la situation de la ferme…

Mais aussi les adresses des entreprises fournissant le matériel, la nourriture, les laboratoires de recherche…

Il faut noter ici que les lois américaines sont différentes de celle d’en France, et que Peter Young peut y aller de manière assez ouverte dans « l’incitation » : il présente clairement ces fermes comme des infrastructures étant des cibles.

La dernière page montre d’ailleurs la photo de baraquements de fermes à fourrure, avec comme slogan:

« Nous sommes des milliers [les activistes, NDLR], eux moins de 300 [les fermes NDLR]. »

Voilà pourquoi il faut bien noter une chose, une chose importante qu’il faut savoir.

La diffusion de telles informations est légale aux USA, mais ne l’est par exemple pas en France, tout au moins certainement pas dans l’esprit du document « The Blueprint » et avec les remarques qu’on y trouve.

La raison en est la loi sur la liberté de la presse (loi du 29 juillet 1881), Section « Des crimes et délits commis par voir de presse ou par tout autre moyen de communication » paragraphe premier: « Provocation aux crimes et délits. »

La loi française stipule:

« Seront punis comme complices d’une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l’écrit, de la parole ou de l’image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l’auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d’effet.

Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n’aura été suivie que d’une tentative de crime prévue par l’article 2 du code pénal. »

Évidemment, à ce niveau, tout est question de pression et d’opinion publique. Hors de question toutefois de nier cet aspect juridique très important.