Mexique: Colectivo ¡Hasta el Final! (Abraham et Adrian)

Au Mexique vient de se former le « Colectivo ¡Hasta el Final! », c’est-à-dire le collectif « jusqu’au bout! »

Il s’agit d’une structure qui vise à soutenir les personnes emprisonnées pour leur lutte anti-civilisation, comprise comme lutte pour la libération animale et la libération de la Terre.

Il s’agit du prolongement logique de l’expansion du mouvement au Mexique, et de la répression qui va avec. Deux personnes prisonnières sont au centre de l’attention de ce collectif : Abraham Lopez Magdaleno Martinez et Adrian Gonzales.

Rappelons au passage qu’il ne faut pas perdre de vue la dimension politique, de type anarchiste, du mouvement anti-civilisation en Amérique latine. L’ennemi, c’est ici la méga-machine (voir ici notre critique de ce point de vue: Les primitivistes contre la méga-machine).

Abraham López Martínez est une jeune végan (il est encore mineur) emprisonné le 15 décembre 2009 pour un incendie à Tlalpan (visant neuf voitures d’un concessionnaire) ainsi qu’un concessionnaire Harley Davidson. Les deux actions ont été revendiquées par l’ELF. Abraham était également accusé de « conspiration / subversion » mais la charge vient de tomber. On peut lui mailer des lettres de soutien à cette adresse email : abrahamlibertad@riseup.net

Magdaleno Adrian Gonzales est un jeune anarchiste et vegan de 22 ans, détenu depuis le 4 février 2010 pour l’explosion d’une bombe artisanale dans un wagon vide à la station Taxqueña à Mexico City. Il est également accusé d’un attentat contre Banamex, le 25 septembre 2009 à Milpa Alta.

Il a été condamné à 7 ans et 11 mois de prison ; on peut lui écrire des lettres de soutien à cette adresse email : libertadparaadrian@hushmail.me (les adresses hushmail sont cryptées entre elles, et il est possible d’en prendre une gratuitement).

Le collectif appelle donc à la solidarité avec ces deux activistes, par des mots d’encouragement, des poèmes, des dessins, du « terrorisme poétique », des conseils légaux, des aides financières, des actions dans la vie quotidienne, etc. etc.

Umeå et son rôle dans l’émergence de la culture vegan straight edge

L’action qui a eu lieu en Suède à Umeå mérite d’être particulièrement mentionnée. Evidemment, la destruction par les flammes d’un club de chasseurs (voir les photos ici) n’a rien de particulièrement original pour la Suède, où le Front de Libération des Animaux est fort, tout autant que le véganisme.

Mais justement, la ville d’Umeå n’est pas n’importe quelle ville: elle est la principale ville du nord de la Suède. Le nord de la Suède n’a que peu d’habitants, sa tradition politique est très à gauche, très marquée par le communisme, en raison de la grande base ouvrière (en fait la Suède s’est enrichie avec sa neutralité pendant la seconde guerre mondiale, grâce aux minerais du nord). C’est également en pleine Laponie, et les Samis (vrai nom des « Lapons ») ont été et sont encore opprimés.

Et cette ville d’Umeå justement est devenue dans les années 1990 le bastion du mouvement straight edge, en tout cas en Europe, si ce n’est dans le monde. La Suède a peut-être le seul pays véritablement marqué par la scène vegan straight edge, qui a existé à un moment comme véritable alternative culturelle. Si le mouvement s’est essoufflé, le veganisme et le mode de vie straight edge forment encore une grande tradition.

L’une des figures culturelles de cette scène vegan straight edge d’Umeå a été le groupe Refused, notamment avec son album The Shape of Punk to Come. Le nom de la ville est également celui d’un album du second groupe de référence du « northcore straight edge »: Final Exit.

Billy Graziadei, du groupe hardcore Biohazard, a affirmé à cette époque: « Umeå est la capitale du hardcore en Europe. Nous aimons cet endroit. Je pense que les groupes d’Umeå  croient en ce qu’ils chantent plus que dans n’importe quelle autre endroit du monde. Et je ne pense pas qu’aux groupes Straight Edge comme Refused, Doughnuts et Final Exit. Il y a une honnetêté dans la musique ici qui est connue dans le monde entier. Ils savent ce qu’ils veulent. »

A noter que la Laponie suédoise, toujours dans la même veine contestataire, a également produit le « Kängpunk », le punk des bottes, punk ultra rapide (influencé par le « disbeat » à la Discharge) extrêmement critique par rapport à la société et très engagé.