Giuseppe se remet de son agression

[Désolé pour la non publication d’un article hier, nous nous sommes emmêlés dans les dates.]

Nous avons déjà parlé de Giuseppe, un SDF vivant à Paris, dans un camion, et qui s’occupe des pigeons (Il faut aider Giuseppe !, « SDF parce qu’il nourrit les pigeons », Nouvelle vidéo sur Giuseppe, l’ami des pigeons).

Il a connu de nombreuses agressions, dont une toute récente, il y a quelques jours dont il se remet. Elle a été commise avec brutalité, avec le classique sentiment d’impunité des patrons de bar.

Voici comment les choses se sont passées, racontées par les amis de Giuseppe, une page facebook de solidarité.

Giuseppe a de nouveau été gravement agressé. Ils vont finir par le tuer à force de bêtise, de méchanceté, de haine!

Un jeune employé ou patron de bar a, ce matin, aspergé Giuseppe d’eau de javel le blessant très gravement.

A 5H du matin, Giuseppe met en effet quelques graines devant le bistrot de ce Monsieur. Ce matin, l’homme est sorti et a lancé un seau plein de javel sur le visage de Giuseppe. Sur le visage!!!

Une plainte a été deposée. Giuseppe a passé la matinée aux urgences.son oeil est très gonflé et très douloureux. Sa vue est très mauvaise. Ce, malgré les crèmes et autres traitements administrés par l’hôpital.

Ce quartier du centre de Paris me fait vomir. Je suis allée dans ce café. J’ai prévenu le monsieur qu’une plainte avait été déposée et que Giuseppe a des graves problèmes de vision depuis l’agression.

Je me suis fait traiter de clocharde. L’homme a bien regardé mon vélo, sans doute pour le reconnaître et se venger . Il m’ont demandé mon nom, plusieurs fois.

Ces gens sont des malades, d’une violence inouïe . Le traitement réservé à Giuseppe est totalement démesuré et profondément inhumain. Giuseppe nourrit les oiseaux les gars! C’est un homme âgé qui nourrit les oiseaux !

Ce quartier est vraiment un quartier de violence, de sexe, d’alcool et de zone, où chacun fomente sa vengeance contre celui qui dérange.

Mais bon sang de la javel plein les yeux pour quelques graines…. Pauvre humanité , pauvre quartier! Pauvre Giuseppe, nous sommes avec toi… De tout cœur.

On notera que « les amis de Giuseppe » avaient rencontré des gens de la mairie, et on lit dans le compte-rendu que :

La mairie nous a invité a venir discuter de Giuseppe et du nourrissage des pigeons.

Il a été glissé dans la discussion que la page de soutien à Giuseppe risque des poursuites pour incitation au nourrissage des pigeons.

Quelle sinistre attitude! Quelle approche nauséabonde et indigne! A quoi il faut répondre par l’exigence de la morale. Cette histoire de poursuite pour « incitation au nourrissage des pigeons », la municipalité voit cela comme une simple question administrative.

Cela est faux ; en réalité, il s’agit d’une question d’identité, pratiquement révolutionnaire, née de la compassion et de la rupture. S’il y a des limites, elles doivent être dépassées par un élan en faveur des animaux, et non contre.

On peut critiquer les comportements comme ceux de Giuseppe ou de la « vieille-folle-aux-chats« . Mais cela doit être fait de manière adéquate.

Car il y a plus de dignité dans leurs actions, désordonnées voire erronées, que dans les postures faussement civilisées de représentants du désastre actuel, détruisant notre planète.

Nouvelle vidéo sur Giuseppe, l’ami des pigeons

Nous avons déjà parlé de Giuseppe, cet SDF d’origine italienne qui vit dans un quartier de Paris et a pris la défense des pigeons (« SDF parce qu’il nourrit les pigeons », Il faut aider Giuseppe !). Une petite vidéo documentaire, de moins de dix minutes, a été réalisée et mise en ligne il y a quelques jours, la voici.

La situation de Giuseppe est très significative de l’indifférence de notre époque, surtout en plein centre d’une ville comme Paris, où les prix augmentent à vive allure et où par conséquent la dimension populaire s’efface toujours plus devant les normes sociales dominantes.

C’est en quelque sorte la rencontre de deux mondes, et comme dit dans l’article sur « la vieille folle aux chats », ceux et celles qui agissent en-dehors des valeurs dominantes portent ici la dignité de l’humanité, face à l’indifférence et l’individualisme.

Bien entendu, Giuseppe, qui est d’ailleurs malade et a passé quelques temps à l’hôpital, a pu basculer dans une certaine misanthropie. Peut-on le lui reprocher ? Il n’a guère les moyens de se défendre, comparé à la machine de guerre des commerçants, des riverains bourgeois, etc. !

Rappelons qu’il existe des gens aidant Giuseppe, Les.amis.de.Giuseppe sur Facebook, où on peut lire d’ailleurs un point de vue de Giuseppe :

« J’aurais voulu être un oiseau. Même pour un seul jour, même s’il fallait mourir après. J’aurai tellement aimé voler. J’aurais voulu être un pigeon.

Parmi tous les oiseaux, c’est lui qui vole le mieux. Les corneilles sont lourdeaux, les moineaux trop rapides. Le pigeon, lui, c’est un artiste. C’est un acrobate. Il change juste la position de ses ailes d’un ou deux centimètres, il est parfait le pigeon, il fait de la voltige aérienne, il est précis.

Quand j’étais petit, je portais encore des couches, j’ai rêvé que je volais. J’avais peut être deux ou trois ans, nous étions encore dans notre vieille maison. Je passais par dessus les murets, au-dessus des arbres, en rase motte dans la campagne alentours, je volais vite, je volais doucement. C’était extraordinaire, magique. Puis je me suis réveillé, c’était fini.

J’ai souvent voulu refaire ce rêve. Ça me semblait tellement vrai. J’avais vraiment volé. Si je n’avais jamais fait ce rêve, ma vie aurait été bien pire. Quand tu ne voles pas, tu dois vivre avec les humains et ça vaut pas vraiment la peine. »

On notera d’ailleurs que sur ce facebook, une seule personnalité politique intervient alors que nous sommes en pleine campagne municipale, pour, prétendument, vouloir aider Giuseppe : Elie Hatem, un aristocrate libanais avocat international, membre de la direction des royalistes de l’Action française et candidat aux municipales pour le « Rassemblement Bleu Marine ».

Il y en a qui n’ont pas peur ! Là aussi, il y a deux mondes. Mais si c’est anecdotique, cela montre encore une fois que lors de ces élections, l’écologie et les animaux ont été oubliés, alors que bien sûr ce sont des thèmes qui devraient être très importants lors de débat sur la vie dans la ville !

Il faut aider Giuseppe !

Il y a quelques mois nous parlions de la situation terrible dans laquelle se trouvait Giuseppe, un SDF du 4ème arrondissement de Paris, qui nourrit, soigne et protège les pigeons. Quand Giuseppe trouve un pigeon malade ou blessé, il contacte la SPOV (Société Protectrice des Oiseaux des Villes, à Châtillon en banlieue parisienne), afin que cette association prenne en charge les oiseaux en danger.

Tout le monde pensera qu’une personne sans domicile aurait autre chose à faire que de nourrir des pigeons et d’être attentif à leur sort. Ce qui n’est heureusement pas le cas de cet homme au grand cœur passionné par les pigeons. Bien que Giuseppe fasse les poubelles et vive dans sa voiture, bien que Giuseppe soit détesté par certains et qu’il ait déjà été plusieurs fois agressé, son combat pour les pigeons ne s’arrête pas.

Notre combat pour soutenir Giuseppe ne doit pas s’arrêter non plus. Sa voiture a déjà plusieurs fois été ramassée par la fourrière. Mais l’année 2013 commence encore mal pour Giuseppe car la police va encore lui supprimer sa voiture – son seul abri.

On peut lire sur le site Facebook en soutien à cet homme, Les amis de Guiseppe, le dialogue retranscrit entre la police et Giuseppe. Il est très facile de comprendre que toutes les excuses, même les plus ridicules, sont bonnes à prendre pour que cet homme quitte le quartier du Marais (dont le maire, socialiste, est un ancien d’Yves-Saint-Laurent  et de LVMH). La méchanceté n’arrête pas de progresser, c’est le social-darwinisme.

Déjà chassé de son appartement, il est maintenant menacé d’être privé de sa voiture sous un prétexte totalement farfelu et infondé.

Comme la page Facebook le montre, Giuseppe a du soutien, mais bien trop peu de soutien. Il faut que le peu de personnes compatissant à la dureté de la vie de cet homme sans ressources se bouge et aille soutenir directement Giuseppe!

Pour apprendre à connaître Giuseppe ainsi que ce qu’il vit au quotidien, ainsi que sa passion pour nos amis pigeons, voici 2 vidéos (14 novembre) et (16 septembre) riches en émotions, qui devraient remplir chacun et chacune de compassion, que se soit envers Giuseppe ou envers les pigeons ! Les 2 étant intimement liés, détestés, maltraités et chassés de leur territoire.

Notons enfin, que sur la première vidéo, celle du mois de novembre, on assiste à une scène devenue banale, que l’on peut voir tous les jours dans la rue : des enfants s’amusant à courir après les pigeons.

C’est une terrible banalité qui amuse les enfants et les parents. Une banalisation de la violence qui échappe à tout le monde, vu que les pigeons sot des êtres haïs et considérés comme des « nuisibles » à « exterminer. »

« SDF parce qu’il nourrit les pigeons »

L’équipe de La Terre D’abord aime les pigeons et ne s’en cache pas. Bien au contraire, nous parlons des fils à leurs pattes qu’il faut enlever, et si nous devons prendre un logo avec, cela serait (ou sera plutôt) pour figure le pigeon biset, cet être tiraillé, méprisé et maltraité.

Et nous comprenons tout à fait une réalité honnie par la société : certaines personnes nourrissent les pigeons, bien que cette pratique soit interdite et sanctionnée.

Car nourrir les pigeons dans la rue, pour des raisons de sécurité, se fait de manière discrète par certaines personnes, pour ne pas se faire repérer. La nourriture n’étant, évidement, pas distribuée à proximité des routes. Les pigeons sont tellement affamés, qu’avec la joie et l’excitation de trouver des graines, ils peuvent vite se retrouver sur la route, là où les automobilistes ne se privent souvent pas de les écraser.

Voici ce que dit la loi au sujet de cette pratique illégale. Il faut de plus noter que tant les policiers que les juges ne se privent pas d’être particulièrement virulent et hargneux en ce domaine, frappant avec plaisir, on ne peut pas dire autre chose, les personnes amies des animaux, parce que celles-ci sont considérées comme « anti-social » et surtout parce qu’elles sont seules, sans culture végan revendiquée ni structure militante derrière. Isolées, ces personnes sont une cible facile pour la machinerie répressive.

Art. 120.

– Jets de nourriture aux animaux. Protection contre les animaux errants, sauvages ou redevenus tels

Il est interdit de jeter ou déposer des graines ou nourriture en tous lieux publics pour y attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons ; la même interdiction est applicable aux voies privées, cours ou autres parties d’un immeuble lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour le voisinage ou d’attirer les rongeurs.

Toutes mesures doivent être prises si la pullulation de ces animaux est susceptible de causer une nuisance ou un risque de contamination de l’homme par une maladie transmissible.

Comme il est interdit de nourrir les animaux errants (ceci est donc aussi valable pour les chats), le peu de personnes assumant ce qu’elles considèrent comme un devoir moral encourent en pratique une contravention d’une bonne centaine d’euros, voire bien plus…

Voici justement l’exemple de Giuseppe Belvedere qui vivait dans un logement de la mairie de Paris. Malgré sa santé fragile (attestée par des certificats médicaux), il doit dorénavant vivre dans sa voiture, s’étant fait expulser de chez lui car… il nourrissait les pigeons !

La morale personnifiée devenant clochard: voilà le symbole de ce que vaut notre société, si elle ne se resaisit pas, si elle ne décide pas de se transformer.

Voici ce qui est arrivé à Giuseppe Belvedere: suite à des plaintes de voisinage, il a dû  en effet quitter son logement sous le motif suivant :

« n’utilise pas son appartement comme un bon père de famille »

Motif ô combien compréhensible et valable pour la mentalité dominante, bien sûr!

Cette situation révoltante et cruelle que vit Guiseppe depuis 18 mois a ouvert un petit groupe de soutien à Guiseppe http://www.facebook.com/Les.amis.de.Giuseppe, http://jesuisfauche.com/2012/07/solidarite-avec-giuseppe-belvedere/ ainsi qu’une pétition (https://www.lapetition.be/en-ligne/soutenons-guiseppe-belvedere-11007.html) bien peu signée.

Voici également une petite vidéo sur Guiseppe. Cette vidéo est une belle leçon de vie car même sans domicile, Guiseppe continue de nourrir ses amis pigeons. Cela souligne son caractère opiniâtre, un caractère des authentiques amiEs des animaux.

Ce qui est d’autant plus fou, c’est que 50 euros sont mensuellement prélevés de sa maigre retraite afin de rembourser les nombreuses amendes qu’il a eu en nourrissant les pigeons.

Il est facile de s’imaginer comment vivre dans une voiture, sans sécurité, avec une violence quasi quotidienne, sans perspective d’avenir est moralement éprouvant. Malgré cela Guiseppe reste altruiste et continue de s’occuper des pigeons en les nourrissant et en relayant les pigeons blessés à la SPOV qui les soignera (la Société Protectrice des Oiseaux des Villes de Châtillon, en Ile-de-France, qui s’occupent des oiseaux blessés ou malades).

Guiseppe considère que « donner à manger aux pigeons c’est un acte normal » et « qu’ils [les pigeons] font partie de la nature ». Ces paroles sont belles. Cet homme est un modèle de compassion, de fierté et de dignité envers les pigeons, et ce malgré le sort que lui a réservé la mairie de Paris.

Rappelons ici la forte présence d’EELV à la mairie de Paris; c’est une preuve de plus de leur méconnaissance complète de la réalité. A l’opposé, il faut faire tourner la vidéo afin d’espérer une amélioration de la situation de Guiseppe, il faut faire tourner la vidéo afin de montrer que tout le monde et n’importe qui peut aider les pigeons, il faut dire : non, Guiseppe n’est pas seul.

Il ne demande certainement pas de l’aide, mais nous disons: c’est la dignité de l’humanité et la reconnaissance la plus complète du règne animal qui se joue ici.

Comme expliqué il y a quelques jours, il faut venir en aide aux pigeons. Que se soit en leur retirant les fils aux pattes qui leur cause douleurs et moignons, en repérant les blessés, en les soignant…

Cela ne plaît pas à ceux qui veulent un monde dénaturé, un monde de béton et de violence. Mais, nous nous disons: le chemin vers une planète bleue et verte passe par là, par ce rejet ô combien clair de l’anthropocentrisme!