Green est le titre du film de Patrick Rouxel, titre donné en la mémoire de cette femelle orang-outan, chassée de son territoire afin de massacrer les arbres qui lui servaient de lieu de vie.
Green est une femelle orang-outan mourante qui a été amené dans un refuge à Bornéo. A travers elle, et ses derniers instants de vie, le réalisateur de Green, Patrick Rouxel, montre les ravages que subit la forêt indonésienne (on peut voir une petite interview ici).
Ce film terriblement bouleversant commence avec violence avec un orang-outan capturé et enfermé dans un sac et ballotant sur le sol de la voiture qui l’emmène loin de sa forêt…. Rien que cette scène nous annonce la couleur dramatique du film !
Ce petit et terrible film nous montre aussi, de manière relativement rapide, les singes esclavagisés dans les zoos ou des éléphants attachés avec des chaînes de quelques dizaines de centimètres aux pieds ou bien encore le commerce d’animaux sauvages sur les marchés.
Green est donc un court métrage de 48 minutes pleines de tristesse et d’impression d’impuissance… On peut le voir et le télécharger sur le site qui lui est consacré: greenthefilm.com (cliquer sur « Watch the movie » pour le voir, et éventuellement sur « Download » pour le télécharger – il n’y a pas de commentaires et le film est ainsi aisément compréhensible pour tout le monde, partout dans le monde).
Pour réaliser ce documentaire, Patrick Rouxel est parti seul pendant plusieurs mois avec une caméra dans la jungle de Bornéo, en Indonésie.
La forêt de l’Indonésie a un taux de déforestation terrifiant : environ 2 millions d’hectares par an. En 1950 la foret occupait environ 160 millions d’hectares, aujourd’hui il en reste moins de 48 millions.
Cette déforestation maladive sert à produire des meubles en bois exotiques, des agro-carburants mais surtout l’huile de palme, qui est utilisée dans de très nombreux produits. On la retrouve partout : industrie alimentaire, industrie des détergents et savons, industrie pharmaceutique, industrie du cuir et du textile, industrie du métal etc etc. Pour des informations précises à ce sujet, on peut se reporter à cette page très instructive.
Le film Green veut donc de nous sensibiliser à ce carnage. L’absence de discours dans le film laisse place aux terrifiantes images qui marquent et imprègnent les esprits. Et sur le site consacré à Green sont également mentionnées des entreprises participant à cette entreprise de destruction.
Parmi les banques et institutions finançant la déforestation, on trouve:
COFACE – France
Vivendi Water – France
Natixis – France
BNP Paribas – France
Credit Agricole – France
AXA – France
Société Générale – France
Parmi les entreprises achetant ou commercialisant du bois d’Indonésie:
Les Mousquetaires (Bricomarché) – France
Leroy Merlin – France
Saint Gobain Group (Point P / Lapeyre / Jewson / Raab Karcher / Dahl) – France
Maison Coloniale – France
Pier Import – France
Parmi celles achetant ou commercialisant de l’huile de palme:
Carrefour – France
Edouard Leclerc – France
Auchan – France
Pinault Printemps Redoute – France
Danone – France
Gillette – France
SAS Devineau – France
L’Oréal – France
Parmi les entreprises investissant dans le diesel bio à partir d’huile de palme:
ED&F Man Biofuels – France
Le film a gagné 22 prix, et il est aussi possible de l’acheter ici.
Malgré cette impression d’impuissance ressenti pendant le film, les images cauchemardesques de la sur-production de produits de notre quotidien nous font bien comprendre, au final, que nous pouvons ET devons agir.
L’huile de palme se retrouve dans un nombre impressionnant de produits alimentaires industriels.
Que l’affichage soit clair ou non à ce propos, nous devons nous renseigner avant d’acheter mais surtout refuser cette huile industrielle qui tue la forêt et ses habitantEs.
La mention « huile végétale » ne veut strictement rien dire et cache bien souvent la présence de cette huile assassine.
Même dans les produits alimentaires bio, on retrouve cette huile utilisée de manière outrancière ! Voici la position de la marque bio trouvable en supermarchés Bjorg à ce sujet :
Et l’écologie dans tout ça ?
La demande d’huile de palme est aujourd’hui de plus en plus importante. Et pour cause : c’est une huile qui se prête à de nombreux usages. La production se développe donc, parfois au détriment de la biodiversité. En effet, dans certains cas une déforestation intensive est pratiquée pour laisser place à des plantations de palmiers. Une des conséquences est par exemple la menace pour la survie des orangs-outans, dont le milieu naturel est détruit.
Il est donc important d’encourager la transition vers des systèmes de production d’huile de palme durable minimisant les impacts négatifs sur l’environnement et les personnes.
Chez BJORG, nous nous inscrivons dans cette démarche. En effet, notre huile de palme bio provient principalement de la Colombie, où l’expansion de la culture de palmiers à huile est possible sans déforestation et en respectant les conditions de travail des agriculteurs locaux. Pour aller plus loin, certains de nos produits contiennent de l’huile de palme bio et certifiée Proforest*. Notre objectif actuel est d’utiliser une huile de palme bio et certifiée durable pour tous nos produits.
Le saviez-vous ?
* La certification Proforest vérifie la conformité de la plantation avec la vie sauvage (WWF) et le respect des arbres d’origine. D’autre part, deux ONG locales colombiennes qui veillent au respect des conditions de travail dans les plantations, sont au contact direct des travailleurs.
Voici une position « claire » pour le consommateur lambda qui n’ira pas chercher plus loin.
En effet, cette huile de palme bio maintenant produite aussi en Colombie… ça fait loin quand même pour un produit qui se veut respectueux de l’environnement!
Et qu’est-ce que que ce groupe Daabon? C’est là qu’on voit que les positions des marques (de buisiness) bio ne sont pas très claires à ce sujet, et que la loi du profit ne les épargne pas plus que les marques industrielles traditionnelles.
Voir ici un très intéressant article sur la Colombie pour comprendre cette absence de clarté de la part des industries de l’agriculture biologique, où on peut lire notamment:
Ce que l’on sait moins c’est que la Colombie marche vaillamment sur les traces de l’Indonésie et est maintenant le premier producteur d’huile de palme d’Amérique du Sud. Certes, comparé à l’Indonésie la production peut sembler bien modeste, mais petite particularité, l’Europe est largement compromise dans ce massacre là.
Les conséquences environnementales et sociales sont exactement les mêmes que partout ailleurs dans le monde : expulsion des communautés paysannes par un régime de terreur, enrôlement quasi-forcé des survivants dans de pseudo-coopératives, destruction de forêts primaires, etc.
Et ce que l’on sait moins encore c’est que l’huile de palme colombienne a colonisé la plupart des rayons de nos supérettes bio : plats cuisinés, céréales grillées, huiles et margarines de cuisson, pâtisseries, cosmétique, entretien, etc. l’huile de palme dont le nom se résume le plus souvent à “huile ou graisse végétale” (à croire que les fabricants en sont peu fiers) est partout.
L’excuse ? Cette huile de palme est produite par le groupe Daabon, dont les produit sont certifiés bio voire équitable par toute une ribambellle de professionnels de la certification : Rainforest (une ONG américaine versée dans le greenwashing), FLO (dont le représentant français est Max Havelaar), etc. sans oublier Ecocert, notre champion national de la certification, à la tête d’un petit empire international.
En effet, en France, tous, du transformateur au distributeur s’abritent derrière les sacro-saintes certifications d’Ecocert. Que cette certification soit remise en cause et c’est tout l’édifice qui s’écroule, de l’importateur aux distributeurs en passant par les transformateurs.
Alors aussi longtemps que possible il faut continuer de nier les expulsions de paysans, écarter tout lien possible avec la mafia narco-paramilitaire responsable de massacres indescriptibles, sans oublier les destructions environnementales qu’il faudrait accepter comme des dommages collatéraux d’un développement salvateur.
En l’absence de toute précision quant à la provenance de cette huile sur les emballages, ce qui est à faire est de se renseigner avant d’acheter, ou mieux, de refuser toute consommation d’huile de palme, qu’elle soit bio ou pas… C’est encore le plus sûr!
Et on peut mettre le film « Green » en avant. Il s’agit d’un film poignant, qui marque les esprits. Son téléchargement est gratuit, ce qui permet une large diffusion, pour n’importe quelle occasion militante. A travers la souffrance de Green la femelle orang-outan, on comprend que ce sont des millions d’animaux qui sont exploités et tués. A travers Green la femelle orang-outan, on comprend que c’est toute la Nature qui est exploitée et tuée ! Et ce que raconte « Green » est est très clair et montre quelle doit être notre lutte : libération animale et la libération de la Terre.