« …et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort »

Voici une information, parmi d’autres de libération animale, qu’il nous semble juste de commenter car elle souligne un aspect auquel on ne pense pas toujours quand on aborde la question du véganisme.

« Dans la nuit du 27 décembre 2010, nous sommes entrés dans une ferme intensive de cochons à Offanengo (province de Crémone [en Italie]) afin de donner la liberté et la chance de vivre à trois petits cochons, les arrachant au reste de litière.

Même si la mère ne le saura pas, elle aura la rare chance d’avoir trois enfants qui profiteront de la lumière du soleil, de la joie de courir et de jouer librement dans l’herbe.

La ferme est l’une des plus grandes que nous avons jamais visitée.

Nous avons été choqués par le nombre de cochons enfermés (environ 4000 mères avec leurs 12 porcelets, ainsi que des adultes enfermés dans des cages pour être engraissés) et par le système totalement automatisé avec la dernière technologie, où les cochons perdent totalement leur individualité et deviennent du jambon dès la naissance.

Nous avons laissé le destin choisir les trois heureux cochons parmi les milliers, et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort.

ALF »

Cette dernière phrase est indubitablement quelque chose qui relève d’un humanisme propre aux temps modernes. C’est une phrase terrifiante de par sa portée morale.

Car ici il ne faut pas penser seulement aux risques encourus par les gens ayant mené cette action ; il faut penser à l’énorme pression qui va les accompagner après, de par la question du choix des trois porcelets. Une question qui les hantera, de par son dilemme terrible.

Une question en fait décidée par la capacité de transport et d’hébergement. Mais au-delà de cette question et de celle de l’ALF, un tel questionnement est d’une grande importance pour toute personne végane, ou en passe de le devenir.

En effet, beaucoup ne pensent pas à faire le saut, car pensant que la machine de la mort est un grand « tout » et qu’ainsi être vegan à sa propre échelle individuelle ne sert à rien. A quoi cela sert, en effet, puisque « logiquement » et « théoriquement » cela ne changera rien ?

Et finalement le véganisme lui-même apparaît comme « extrême » voire absurde, puisque finalement, il ne change rien à l’échelle globale. C’est un écueil très important, qui traumatise forcément toute personne confrontée au véganisme.

C’est une étape pourtant aisée à surmonter, quand on pense que le véganisme n’est pas la fin d’un processus, mais bien le début. Le véganisme amène à la compréhension de Gaïa et à une nouvelle éthique sur notre planète.

Il ne s’agit pas seulement d’apporter une pierre à l’édifice… il s’agit de vivre de la seule manière possible de vivre vraiment et de manière heureuse.

Aussi, quand on est végan, lire:

« Nous avons laissé le destin choisir les trois heureux cochons parmi les milliers, et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort. »

c’est une chose qui ne peut que nous arracher des larmes, car « on sait » la dimension qu’a le véganisme pour une nouvelle humanité, munie d’une nouvelle éthique.

Les faux végans regrettent la viande

« Sojasun » nous avait habitué à de délicieuses préparations comme des yaourts au soja ou des galettes végétales.

Une nouveauté vient pourtant de débarquer au rayon frais : du hâché de soja qui ressemble trait pour trait à…  de la viande hâchée ! Nous savons toutes et tous que le soja est de couleur blanche et ne ressemble en rien à la couleur sanguinaire de la viande. Alors pour parfaire cette ressemblance, bon nombre de colorants et épices ont été ajoutés, afin de parvenir à ce résultat horriblement réaliste !

Comme nous en avions déjà parlé dans l’article Le faux jambon pour les faux vegans, il est tout à fait illogique de se dire vegan pour les animaux et d’aller chercher de la nourriture végétale identique (au visuel et à la texture) à la viande. Tout cela est incohérent, mais fait manifestement le bonheur de certainEs végétalienNEs, peut-être trop frustréEs de se passer de viande au final, et qui recherchent absolument un substitut végétal ayant cette affreuse apparence de carné.

Même les termes de « poulet végétal » sont régulièrement employés avec satisfaction (pour leurs papilles) par ces mordus d’alimentation végétale ! Le vice allant même jusqu’à créer un foie gras végétal !

Et ça les industriels l’ont bien compris, car ces produits pullulent dans les rayons frais des magasins bio. Même les recettes du peu de restaurants vegan qui existent arborent des plats aux noms et apparence plus que douteux : on y trouve du « poulet », du « jambon » , des « crevettes », du « poisson » etc.

Tout cela relève bien d’un cruel manque de respect absolument honteux envers nos amiEs les exploitéEs.

Et pourquoi vouloir absolument faire des recettes vegan imitant la nourriture carnée ? Pour se cacher derrière le fait que les invités carnivores vont être bluffés par cette « viande vegan » ???

Et ne perdons surtout pas de vue, que chaque terme employé à son importance. Ainsi utilisons le mot galette au lieu de « steack ».

Et abandonnons les expressions comme « propriétaire » d’un animal, et les expressions desservant nos amiEs comme « ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », « arrêtes tes âneries », « tête de mule », « tête de linotte » « y’a pas de quoi fouetter un chat », « avoir le cafard », « à défaut de grives on mange des merles », « PD comme un phoque » etc etc.