« L’animal n’est pas l’alter ego de l’homme »

C’est devenu une mode chez Le Monde et Libération : publier des articles contradictoires au sujet des animaux permet de relativiser la question, d’intégrer la réflexion au sein d’une sorte d’esprit polémique qui aurait un cadre bien délimité : celui des institutions.

On sait à quel point d’ailleurs on ne s’en sort pas. L214 veut participer à ces institutions, 269 forcer celles-ci à accepter le point de vue vegan, et seule une petite minorité, dont nous faisons évidemment partie, comprend qu’il faut une révolution et pulvériser ces institutions si on veut arriver à quelque chose.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faille rien faire de concret en attendant, bien au contraire : le sens réel des actions n’existe que dans la liaison avec l’objectif général qui est la libération animale. C’est ce qui fait qu’il ne peut pas y avoir de « débat » : soit on est une partie du problème, soit une partie de la solution.

C’est cette prise de conscience que cherche à tout prix à empêcher Libération. En publiant en même temps « Jean-Pierre Digard : « L’animal n’est pas l’alter ego de l’homme » » et « Assujettir les animaux est devenu un caprice », le but est de neutraliser la réflexion en opposant deux sortes de rationalités qui seraient aussi vraies l’une que l’autre, demandant donc un status quo.

C’est très Emmanuel Macron, mais aussi très français ! On est dans un pays fondamentalement libéral où l’exception confirme la règle, où l’entorse fait partie des devoirs pratiquement nationaux pour être un bon français ! Tout le reste serait, selon le refrain, « puritanisme anglo-saxon ».

Pour bien souligner la neutralité nécessaire, Libération a d’ailleurs choisi deux « personnalités » : Renan Larue, professeur de littérature à l’université de Californie, Santa Barbara, et Jean-Pierre Digard, anthropologue et directeur de recherches émérite au CNRS.

Ce dernier est assez intéressant au demeurant, car si d’un côté il souligne à juste titre que la domestication ne s’est pas réalisée dans une violence unilatérale, de l’autre il raconte n’importe quoi, et pas seulement parce qu’il parle des « véganiens ».

En voici un seul exemple :

« Il y a une forme d’anthropomorphisme à parler de « vie bonne ». De même, des scientifiques, trompés par ce prisme déformant, n’hésitent pas à parler de « bonheur » ou de « joie de vivre » des animauxLes choses sont plus complexes.

Prenez l’exemple de vaches en stabulation libre : vous ouvrez les portes, elles sortent, puis rentrent au bout d’une trentaine de minutes car leur litière est confortable et leur nourriture tombe régulièrement dans le râtelier, et quand elles ont mal au pis, le robot de traite est là pour les soulager… »

Selon donc ce grand chercheur, la vache aurait besoin du robot de traite généreusement fourni par l’humanité ! N’est-il pas admirable de voir une personne hautement diplômée, entièrement reconnue par les institutions, ne pas savoir que les vaches ne donnent du lait que pour leur veau, et qu’elles ne donnent donc pas du lait en permanence ? »

Quant à la question de la « joie de vivre » d’un animal, cette personne n’a dû jamais mettre les pieds dans un refuge de sa vie : qu’elle le fasse, sa vie en sera révolutionnée ! Car là, atteindre un tel niveau de faiblesse sur le plan émotionnel, sur le plan du sensible, ce n’est même pas lamentable : c’est avoir des siècles de retard sur Montaigne ou Lucrèce !

L’autre article, favorable au véganisme, commence quant à lui par un grand n’importe quoi comme prétexte. On apprend que :

« Une petite révolution est en train de se produire au sein de la fameuse école vétérinaire de Saint-Hyacinthe, au Québec. Pendant très longtemps, ceux qui en sortaient n’avaient pas la réputation – loin s’en faut – d’être du côté des animalistes. Il faut dire que ladite institution faisait de son mieux pour étouffer chez les étudiants tout scrupule d’humanité envers les bêtes, celles de boucherie particulièrement.

Mais tout part à vau-l’eau : près d’un tiers des élèves de l’école se déclarent désormais végétariens ou végans (1) ! Un bon nombre de ces jeunes rechignent à effectuer des stages de formation dans les abattoirs et ne prendront vraisemblablement pas la relève des inspecteurs qui y travaillent. »

Le (1) qui justifie cette information consiste en la note suivante :

« (1) Selon le président de l’association d’étudiants contacté par l’auteur. »

Ce n’est donc pas une information fiable, et de toutes façons elle est extravagante, pour toute une série de motifs qu’on peut largement deviner même si c’est au Canada :

  • les produits sont testés sur les animaux ;
  • il y a la vivisection au programme ;
  • les études vétérinaires sont choisies pour l’argent.

C’est tellement évident qu’on devine d’ailleurs naturellement que l’article a été mal traduit et que par « vegan » il faut comprendre « végétalien ». Ce qui rend encore plus absurde la thèse générale d’un changement chez les étudiants vétérinaires, qui s’ils voulaient vraiment changer les choses deviendraient vegans.

Il est d’ailleurs totalement fou de voir l’indifférence cruelle des vétérinaires français par rapport à la situation des animaux. Leur silence est vraiment criminel.

Et aussi grave que ce silence, il y a les tentatives de parler à tort et à travers du véganisme, pour le neutraliser.

Welfarisme, abolitionnisme, anti-spécisme, libération animale

Quand on a décidé d’assumer le véganisme, on doit choisir sa philosophie, sa sensibilité, car dans le véganisme il existe plusieurs courants, dont voici des définitions.

Ces définitions, nous les donnons ici à notre manière, mais c’est en ce sens que ces termes sont employés, partout dans le monde… même si en France, c’est bien entendu le grand n’importe quoi sur ce plan.

Ces définitions sont au nombre de quatre:

  • le « welfarisme »

  • l’abolitionnisme

  • l’anti-spécisme

  • la libération animale

Quatre définitions, pour des termes exprimant des sensibilités très différentes, voire antagoniques.

Le « welfarisme »

Le terme de « welfare » est le même que dans l’expression anglaise de « welfare state », « l’État – providence. » Il désigne donc le « bien-être » des animaux, ou si l’on veut, les droits des animaux.

Les « welfaristes » sont pour des réformes. Pour eux, la moindre petite réforme en faveur de la situation des animaux – ne serait-ce que des cages plus grandes – est un pas en avant. C’est par la multiplication des réformes que la situation des animaux ira vers une condition « idéale. »

Les +

Permet la multiplication des revendications

Permet d’avoir tout de suite une base plus grande, sans mettre la pression

Peut revendiquer des succès en quelques domaines

Les –

Illusions complètes sur la nature de l’État et sur une économie fondée sur le profit

Effacement de la distinction entre végétarisme, végétalisme et véganisme

Invention du concept élitiste de « végéphobie » pour justifier des limites sociales aux réformes

L’abolitionnisme

Les abolitionnistes ne sont pas d’accord avec les welfaristes, car à leurs yeux, l’oppression des animaux est du même type que l’esclavage. La seule revendication possible est donc l’abolition, car l’esclavage est inacceptable, à quelques degrés que ce soit.

Les abolitionnistes sont donc d’accord avec les welfaristes pour dire que nous vivons dans un Etat de droit, mais ils pensent que les réformes n’ont aucun sens par rapport au caractère esclavagiste du rapport qu’ont les humains avec les animaux.

Les +

Pas d’illusions sur la signification des réformes sur la base de la société

Mise en avant de valeurs morales et recherche d’une « nouvelle éthique »

Affirmation permanente du véganisme

Les –

Absence de perspective concrète à court et moyen termes

Focalisation sur le principal théoricien abolitionniste, l’américain Francione

Illusion sur le caractère démocratique de l’économie

L’anti-spécisme

Le terme d’anti-spécisme désigne en France les personnes s’opposant au « spécisme », désginant l’oppression des espèces non humaines. Cela a comme origine une définition des « Cahiers anti-spécistes », et cela a comme conséquence que n’importe qui, même une personne welfariste, pourrait se dire anti-spéciste.

Mais le terme « anti-spéciste » désigne en réalité bien autre chose. Le terme d’anti-spéciste provient d’Allemagne, où il est associé au mot « action »: de même manière qu’il y a l’action antifasciste comme union des antifasciste, il y a l’action anti-spéciste qui regroupe ceux et celles refusant le spécisme.

L’action antifasciste a comme symbole un drapeau noir et un drapeau rouge (union des anarchistes et des communistes contre les fascistes) et l’action anti-spéciste a comme symbole un drapeau noir et un drapeau vert.

Les anti-spécistes sont en effet uniquement anarchistes, le vert représentant le combat anti-spéciste (les « antispés » ne sont que modérément écologistes),

Les +

Constitution d’une véritable scène avec une vraie culture

Grande radicalité et capacité de propagande

Aucune illusion sur la nature de l’Etat ou de l’économie

Les –

Sectarisme « anti-social »

Pas d’esprit d’ouverture à la Nature, aux animaux

Pas de stratégie sur le long terme

La libération animale

La libération animale rejette tant le welfarisme que l’abolitionnisme, au nom du rejet de l’existence des classes sociales: attendre des réformes est illusoire, attendre une « révolution » pro animaux de la part de l’État ou du capitalisme est tout aussi illusoire.

Il s’agit donc d’une sensibilité proche de l’antispécisme (le logo du Front de Libération Animale – ou des animaux – est d’ailleurs un « A » cerclé, symbole de l’anarchisme). Les deux tendances refusent d’ailleurs de se dissocier de l’ALF, au minimum.

Cependant, la libération animale ne se focalise pas sur la dénonciation de l’État comme le fait l’anti-spécisme. Elle revendique une culture positive, ouverte aux animaux et est depuis quelques années quasi systématiquement associée à la libération de la Terre. Les démarches au sein de la libération animale sont beaucoup plus diverses que dans l’antispécisme (uniquement pratiques, uniquement théoriques, ou bien encore culturelles notamment avec la musique, etc.).

Voilà donc pour les définitions principales.

De fait, aujourd’hui, la quasi totalité des associations dans le mouvement pour les animaux suivent des principes « welfaristes », exigent des réformes, des « droits » pour les animaux. Ces associations sont « apolitiques » en théorie, mais en fait largement ouvertes au pessimisme, à la misanthropie et au racisme d’extrême-droite.

L’abolitionnisme dispose en France d’une structure qui relaie les positions de Francione (vegan.fr).

L’anti-spécisme n’existe plus de manière organisée, alors qu’il y a quelques années encore s’y rattachait une structure importante: les « Furieuses Carottes » (qui seront dénoncées comme « criminelles » notamment par le journal Le Monde).

La libération animale est quant à elle portée par LTD, par une partie significative de la scène historique anarcho-punk, par toute tradition dans les squatts.

Enfin, pour être juste, il faudrait rajouter à ces quatre sensibilités le « vegan business. » Organisé autour du « Paris Vegan Day », le principe est de faire du business avec le véganisme (recettes, alimentation, etc.) en considérant que cela fait avancer la cause.

Mais cela ne sert à rien d’en parler, car un tel phénomène ne saurait durer. La France est le bastion le plus puissant de l’anti-véganisme, et être vegan restera un antagonisme complet jusqu’à ce que les choses changent de fond en comble.

Un capitalisme vegan ne pourra jamais prendre comme il prend de manière significative en Angleterre, aux USA, en Allemagne ou en Autriche (pays où l’opinion publique était déjà à la base et est encore extrêmement sensibilisée à la question animale).

Le welfarisme ne réussira à rien exactement pour mes mêmes raisons: la seule chose que le welfarisme obtiendra, c’est d’accompagner les décisions de l’Union Européenne. Mais jamais elle ne touchera le coeur de la société française…

Car pour cela, il faut une révolution dans notre rapport avec la Nature, mettre un terme à la logique à la Descartes, pour qui les animaux sont des machines et la nature quelque chose de mauvais à dominer.

Et cette révolution ne pourra venir qu’avec les valeurs de la libération animale et de la libération de la Terre…

Fabrice Nicolino, Descartes et l’élevage industriel

Fabrice Nicolino est un journaliste qui surfe dans les médias sur la question de la « viande » (il est par exemple l’auteur de « Bidoche, L’industrie de la viande menace le monde »); il est en quelque sorte le porte-parole de ceux qui pensent « quand même, les abattoirs à grande échelle, ce n’est vraiment pas bien. »

Nicolino n’est donc pas vegan, ni végétalien, ni même végétarien ; « manger de la viande s’apparente à la barbarie, c’est devenu pour moi une question dont j’ignore la réponse », dit-il.

Les animaux ne l’intéressent donc pas, ce qui l’intéresse c’est l’impact sur les humains ; comme il le formule de manière philosophique, « l’élevage industriel et cette barbarie organisée contre les animaux ont des effets sur la psyché des humains. »

Ces propos de Nicolino sont tirés d’un « chat » du journal Le Monde, et voici justement une réponse qu’il fait qui est très intéressante car très révélatrice.

Ebene : N’y a t-il pas “quelque chose” de symbolique dans la viande ? Dès que l’on commence à en parler (même sans parler de végétarisme), le débat se ferme… C’est le mot réduction (qui passe pas mal pour le Co2) ou le mot viande ?

Fabrice Nicolino : C’est vrai mais c’est parce que c’est aussi un débat anthropologique. Il plonge ses racines au plus profond de l’histoire humaine. Il faut comprendre qu’il y a un conpagnonnage entre l’homme et les animaux domestiques qui date de 10 000 ans.

L’animal domestique a longtemps été divinisé. Des animaux comme la vache ont été considérés comme des dieux. C’est très profond.

L’animal avait un rôle éminent et puis il y a eu une rupture mentale et historique très importante au 17e siècle.

C’est une date arbitraire mais à cette époque en France il y a eu un phénomène très important : le fameux discours de la méthode de Descartes. Descartes y parle des animaux et, pour la première fois à ma connaissance, un intellectuel écrit que les animaux sont des machines. Des machines très complexes mais des machines quand même.

Descartes n’est évidemment pas responsable de tout ce qui a suivi mais c’est vrai que la vision mécanique des animaux les prive d’une âme. Il est fondateur d’une nouvelle vision des animaux qui elle va nous conduire à l’élevage industriel et d’une certaine façon, à la barbarie dans nos relations avec les animaux.

Ce dernier passage sur Descartes est très intéressant et quand on est écologiste en France, on se doit de connaître le principe. Surtout que le caractère non vegan de Nicolino se révèle aisément quand on lit ses propos.

Nicolino parle donc de Descartes, et on sait quelle importance il a en France : ne dit-on pas des « Français » qu’ils sont « cartésiens » ?

Et il attribue à celui-ci la thèse de l’animal-machine, ce qui est juste même s’il ne faut pas oublier le rôle joué par Malebranche par la suite.

Sauf que ce n’est pas du tout la thèse de l’animal-machine qui conduit « à l’élevage industriel et d’une certaine façon, à la barbarie dans nos relations avec les animaux. »

Nicolino n’a pas compris la pensée de Descartes, il le voit comme une sorte de religieux qui « oublierait » l’âme des animaux. En oubliant cette âme, en la niant, il en ferait des machines, et de là viendrait tout le mal en France pour les animaux.

Or, tout d’abord la religion chrétienne avait la même position bien avant Descartes… Ensuite, le « Discours de la méthode » de Descartes ne parle pas directement des animaux ni du rapport qu’il faut avoir avec eux, et d’ailleurs cela n’a intéressé personne.

Les gens en France n’ont pas non plus attendu Descartes pour manger des animaux, pratiquer l’élevage ; les industriels des 19ème et 20ème siècle n’ont pas non plus lu Descartes pour décider du rapport aux animaux.

Descartes a pourtant bien eu un rôle d’une importance culturelle capitale en France, mais pas du tout comme l’entend Nicolino.

Mais cela Nicolino ne peut pas le voir, parce qu’il n’est pas vegan, et il ne veut en fait pas le voir, car il ne compte nullement le devenir…

En effet, Descartes explique dans le « Discours de la méthode » que toute étude doit se fonder sur un raisonnement logique et ayant seulement lieu dans la pensée. Il n’y a donc pas de place pour les animaux, non pas parce qu’ils n’ont pas d’âme, mais parce que l’être humain peut changer la réalité comme bon lui passe par la tête.

C’est le mot très connu de Descartes, selon laquelle les humains doivent se « rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. »

C’est parce que les humains pensent qu’ils peuvent et doivent « rendre comme maîtres et possesseurs de la nature », que les animaux (qui font partie de la nature) peuvent être pour Descartes utilisés comme bon semble à la « logique », « l’entendement », etc.

Ce n’est pas parce que les animaux n’ont pas d’âme qu’ils ne comptent pas – dire cela c’est faire de Descartes un simple religieux, à la Malebranche justement.

La pensée de Descartes est bien plus avancée, elle est une vision de la science comme quoi celle-ci doit se passer de principes moraux, de la conscience, etc., pour ne se fonder que la seule logique de la réflexion.

Naturellement, si Nicolino avait compris cela, il ne pourrait qu’assumer la libération animale et la libération de la Terre…

Car ces deux combats « rattrapent » justement la vision totalement unilatérale de Descartes.

Mais Nicolino ne veut pas voir cela, car il veut continuer à manger des animaux, à être (de manière illusoire) « comme maître et possesseur de la nature »…

Un policier infiltré dans des ONG écolos change de camp

Voici un article du blog du quotidien Le Monde appelé « Chroniques pour une économie sociale durable. » Y est question l’activité de Mark Kennedy, un agent de la police infiltré dans les mouvements activistes. Une telle chose ne doit bien entendu pas nous surprendre, puisque l’écologie, la libération animale… toute remise en cause des principes d’oppression et d’exploitation font peur à un système qui compte bien se maintenir en place.

Par contre, et c’est bien plus rare bien entendu, le policier en question a été « contaminé » par la culture contestataire…

C’est une histoire d’infiltré digne des films de Martin Scorsese. Ici, ce n’est pas la pègre irlandaise qu’affronte sans merci la police mais la mouvance écologiste. Dans le rôle du “bad cop” contraint d’agir en sous-marin et de mener une double vie, Mark Kennedy, un agent de Scotland Yard qui a passé sept ans comme taupe dans des dizaines de groupes de protestation, des militants antiracistes, des anarchistes mais surtout des associations et ONG vertes.

L’auteur de ce scénario qui s’avère tout sauf fictif, c’est le Guardian, qui publie aujourd’hui une enquête à la fois passionnante, haletante et effrayante.

Celui qui risque fort de déchaîner les tabloïds anglais ne s’est pas contenté d’être un espion passif, dont la mission consiste à glaner discrètement des informations confidentielles. Il s’est en réalité largement impliqué dans les organisations qu’il avait infiltrées, voyageant dans 22 pays, participant à la recherche de fonds et jouant un rôle de premier plan dans certains des affrontements les plus médiatisés de cette dernière décennie.

A ses débuts comme taupe, en 2003, Mark Kennedy choisit comme couverture celle d’un grimpeur professionnel, Mark Stone, avec pour but de perturber les associations pacifiques britanniques de lutte contre le changement climatique.

Alors âgé de 33 ans, arborant des cheveux longs, des boucles d’oreilles et des tatouages, il assiste à presque toutes les manifestations de grande envergure au Royaume-Uni jusqu’aux protestations contre le G20 à Londres en avril 2009.

Tout bascule à ce moment-là, lorsque l’infiltré et des militants écologistes tentent de pénétrer à l’intérieur de la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, dans le centre de l’Angleterre, dans le but de la stopper pour empêcher l’émission de milliers de tonnes de carbone. Plus de 110 manifestants sont alors arrêtés. Six sont actuellement jugés pour complot par la Haute cour de justice anglaise.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, et la taupe retrouver les rangs de la police dans la discrétion la plus absolue. Mais entre temps, Kennedy semble avoir changé de camp et rejoint la cause écologiste, adhérant à la lutte contre le changement climatique. Il décide alors de ne pas laisser ses nouveaux “amis” être jugés coupables et contacte les avocats de la défense pour témoigner en leur faveur. C’est le coup de théâtre au procès. Et son identité s’avère dévoilée.

Le procès est donc aujourd’hui suspendu, la police devant se justifier sur ses méthodes d’infiltration. Les juges doivent aussi se prononcer sur le rôle précis joué par Kennedy, qui a aujourd’hui quitté le Met ainsi que le Royaume-Uni. Pour l’instant, les documents saisis par la justice prouvent que la mission avortée d’arrêt de la centrale a été pour l’essentiel imaginée, organisée et réalisée par l’ex-flic. Agent provocateur ou policier passé militant écolo, les juges trancheront.

Paris en 2100: un « paradis » grâce au réchauffement climatique?!

Jusqu’à la fin de l’année aura lieu à Paris une exposition d’architecture consacrée à la ville de Paris et le réchauffement climatique. On y voit des scénarios de la ville de Paris imaginé telle qu’elle serait en 2100.

Il s’agit d’une initiative à la fois bobo et parisienne prétendant que le réchauffement climatique est une « chance. » Voici un extrait très parlant de la présentation:

Le dérèglement climatique annoncé est un nouveau paramètre à prendre en compte dans notre façon de penser la ville. Nous devons nous faire à l’idée que, même s’il est amorti, le réchauffement mondial est inévitablement lancé. Nous serons ainsi tenus d’adapter nos modes de vie, dans le sens de faire avec, mais surtout de vivre avec et d’en tirer profit.

En tirer profit… On croit rêver. Paris est imaginé comme une sorte de paradis, dans un grand élan fantasmatique.

On notera d’ailleurs ces intelligentes remarques faites dans un article du Monde parlant de l’expo en question :

Les mentalités qui changeraient au point de foutre la bagnole de particulier hors de la capitale, ce n’est plus de la prospective, ce n’est même plus de la science fiction, c’est de la propagande naïve du type “demain ce sera mieux, ne vous en faites pas”.

Est-il responsable de faire rêver les gens à un réchauffement climatique ?

On notera que l’équipe d’architectes ayant imaginé ce futur n’ont pas pensé qu’à Paris. Sur cette page (en cliquant sur prospective), on trouvera également quelques images des villes d’Avignon, Dunkerque, et Rennes, en 2100 mais cette fois avec un réchauffement de 6°C (pour Paris c’est la version « optimiste » d’une augmentation de 2° qui a été utilisée).

L’architecture généralise en effet de plus en plus son propos, prétendant être capable de tout changer, au moins dans les plans. En réalité, il s’agit simplement ici d’une idéologie servant à faire accepter le réchauffement climatique et la destruction de la nature…

Miss Glou Glou la vinicole propose ses vins pour aller avec les « recettes » d’écureuil

Voici ce que l’on pouvait voir il y a quelques jours sur le site du « Monde » :

Mi-provocation mi-propagande, les médias n’en ratent pas une pour contribuer à l’idéologie dominante. Car l’exploitation animale cherche toujours de nouvelles pistes.

L’article du Monde avait pris comme prétexte le fait que le supermarché Budgens, au nord de Londres qui fait 800 mètres carrés, offre dans ses rayons du cadavre d’écureuil. Une initiative commencée il y a plusieurs mois et qui fait que désormais 10-12 cadavres d’écureuils se vendent chaque semaine.

Car selon Andrew Thornton, le directeur du supermarché:

« Dans quelques années, la viande d’écureuil va devenir comme le lapin (…) L’écureuil est une forme de viande très durable. Pour produire une tonne de bœuf, il faut 15 tonnes de céréales. Ce n’est pas durable. Les écureuils se nourrissent de ce qu’ils trouvent dans la nature et ils sont trop nombreux. »

Comme nous sommes en France, on a même droit à un site qui réagit à la française, c’est-à-dire en se demandant quel vin irait avec cette « viande », montrant une recette de cuisine en vidéo (pour en faire un « un somptueux hamburger !!! »).

Et voici les réponses très sérieuses de « Miss Glou Glou » donc, qui tient ce blog. Car nous sommes en France, et il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas…

Alors si vous trouvez que votre écureuil tout juste cuit ressemble à un civet de lapin, optez pour un rouge léger comme le Bourgueil, ou un bourgogne blanc Montagny. S’il est cuit au vin blanc, comme un lapin chasseur (c’est alors un écureuil chasseur): tentez un Arbois rouge.

Pour ma part, Tic et Tac ressembleraient à du lièvre que ça ne m’étonnerait pas. Il faut alors, comme pour les gibiers, un vin rouge puissant. Alors:

– Si vous faites un écureuil à la broche: accompagnez le d’un patrimonio, vin corse trop souvent délaissé.

– Un écureuil en cocotte, classique: n’hésitez pas à prendre un châteauneuf du Pape ou dans le Rhône septentrional: un crozes-hermitage.

– Pour un écureuil au four, dans des styles différents, un Volnay pour la Bourgogne ou un Saint-Emilion pour le Bordelais pourraient aussi vous régaler.

– Envie de sortir le grand jeu? Avec l’écureuil à la royale, pas d’hésitation, c’est un Hermitage rouge avec ses arômes de violette et pruneau qui se mariera à ravir.

Comme on le voit, LTD n’est pas trop radical, bien au contraire. Nous voyons juste : en France, le véganisme ne se développera pas sans une rupture assumée avec les traditions, avec le conservatisme, avec les moeurs décadentes de grand bourgeois saccageant la planète et prétendant « bien vivre » dans une orgie de massacres!

A noter d’ailleurs que cet article de « Miss Glou Glou » est en page d’accueil du site du Monde… Dans la catégorie « loisirs »!

« Les animaux ont-ils des droits ? »: non, mais des gens sont payés pour entretenir l’illusion

Une fois n’est pas coutume, nous allons publier un document insupportable. Il s’agit d’un article intitulé « Les animaux ont-ils des droits ? » et publié hier dans le quotidien Le Monde, dans la section « Point de vue. »

Nous disions encore hier que la violence contre les animaux explose, que l’agro-business massacre toujours plus d’animaux. Pour autant, il ne faut pas croire qu’il n’y a justement pas de subventions destinés à des gens qui font semblant de critiquer, afin de donner l’illusion que tout cela est « démocratique ».

Les auteurs de cet article sont Florence Burgat, notamment directrice de recherche à l’INRA, et Jean-Pierre Marguénaud, professeur de droit privé à la Faculté de droit et des sciences économiques de Limoges et directeur du Centre de recherche sur les droits de la personne.

Bref, des « intellectuels » au sens vraiment « bourgeois » du terme. Des gens payés par l’Etat et la société pour critiquer l’Etat et la société, et l’on peut se douter de quel genre de critiques il s’agit: un discours pacifiste, totalement inféodé aux lois, aux institutions, à l’esprit dominant.

Du propre, du lisse, du bourgeois; aucune attaque frontale contre l’agro-business, aucune affirmation du véganisme.

Un discours de la « protection animale » absolument insupportable, tant parce qu’il ne répond pas aux exigences simples du jour: le véganisme, la libération animale, que parce qu’il est pompeux, élitiste, juridique, fatiguant jusqu’au harassant, et… personnel: les gens se mettent en avant en tant qu’individus, en tant que penseurs.

A LTD notre principe est simple: les point de vue doivent être clairs, compréhensibles et reprenables par tout le monde.

Aucune personnalité ne doit être mise en avant (avec sa photo, son nom, son « parcours », etc.), ce sont les animaux qui comptent, c’est Gaïa qui compte.

La question de la libération animale n’est pas une question « juridique », mais un devoir culturel et moral, et la libération animale n’est pas négociable.

L’article suivant est vain; il donne l’illusion qu’appeler à des réformes « par en haut » changera quoi que ce soit; il s’agit d’une démarche institutionnelle, d’une démarche opposée au développement populaire du mouvement vegan, à la base, par en bas, de manière démocratique, et sur des fondements absolument sans compromis.

Cet appel, alors que l’exploitation animale est en pleine expansion, est faux, décalé, élitiste, et ne répond pas aux exigences de la libération animale!

Les animaux ont-ils des droits ?

LEMONDE.FR | 15.07.10 |

Florence Burgat et Jean-Pierre Marguénaud sont respectivement rédactrice en chef et directeur de la Revue semestrielle de droit animalier

Les animaux ont-ils des droits ? Cette question, communément moquée et balayée d’un revers de main il y a peu, fait aujourd’hui partie des interrogations recevables, comme l’a montré récemment le 21e forum « Le Monde – Le Mans » intitulé « Qui sont les animaux ? ».

Qu’est-ce qui justifie que l’on fasse souffrir, de manière routinière, industrielle, et dans des proportions jamais atteintes, des milliards d’animaux terrestres et marins pour des bénéfices dont la légitimité et l’utilité sont au moins discutables ? Si l’on pense que les animaux n’ont pas de droits et qu’ils n’ont, somme toute, que ce qu’ils méritent, il faut s’en expliquer.

Un grand pas vers l’explication est franchi lorsque beaucoup se sentent contraints d’étayer une position qui semblait jusque-là acquise, inébranlable, pour ne pas dire irréprochable : après tout, ce ne sont que des bêtes ; d’où il faut entendre que quand on agit contre l’intérêt des bêtes, on ne fait rien de vraiment mal, rien de vraiment grave.

De cela, nous ne sommes peut-être pas absolument persuadés en notre âme et conscience, mais la collectivité ayant entériné les pratiques cruelles et massives contre les animaux, tout se passe comme si nous nous sentions individuellement justifiés d’en profiter, et donc innocents.

Ce trouble que chacun ressent en songeant aux souffrances infligées aux animaux a du reste entraîné depuis longtemps ses premières conséquences juridiques sur le continent européen : en Angleterre par le Martin’s Act, dès 1822, en France par la loi Grammont de 1850 punissant les mauvais traitements commis publiquement envers les animaux domestiques. Ces premiers pas étaient cependant bien timides, car la condition de publicité des actes commis tendait à protéger davantage la sensibilité des hommes auxquels le spectacle en était imposé que celle des animaux qui les subissaient.

Sans doute la condition de publicité tombera-t-elle par le décret du 7 septembre 1959 pour les mauvais traitements et ne sera-t-elle pas reprise par le loi du 19 novembre 1963 qui institua le délit d’actes de cruauté.

Cependant, aux côtés des souffrances inutilement infligées, c’est-à-dire non nécessitées par la finalité d’usages la plupart du temps générateurs de souffrance, il faut désormais songer à ces violences qui sont imputables au système d’exploitation.

Si la cruauté contre les animaux n’a pas d’âge, quelque chose s’est emballé. Dans le même temps, l’invisibilité de la souffrance animale se fissure, l’évidence selon laquelle les bêtes ne sont bonnes qu’à être tuées semble, pour peu qu’on y réfléchisse, douteuse. Derrière le « produit » se profile parfois quelque chose que nous n’aimons pas voir. La torsion que subit le statut juridique des animaux traduit ce malaise.

Le législateur européen prend des mesures de plus en plus nombreuses pour « protéger » les animaux et veiller à leur « bien-être », y compris et surtout au moment le plus paradoxal où on les mutile et où on les tue. La prédilection des législateurs pour un mot aussi fort que le « bien-être », visant à faire face à des situations où sa prise en compte confine à l’absurdité, reflète probablement pour une part le malaise inhérent à la justification implicite d’activités animalicides.

La proposition de règlement du Conseil du 18 septembre 2008 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort en appelle d’ailleurs à la « prise en compte du bien-être des animaux » tout en enjoignant les exploitants « d’épargner au maximum la douleur, la détresse ou la souffrance aux animaux destinés à l’abattage ».

On découvrira une nouvelle dimension du paradoxe dans la Directive 93/119/CE du Conseil du 22 décembre 1993 sur la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort qui mentionne dans l’un de ses alinéas qu’il « est interdit d’assener des coups ou d’exercer des pressions aux endroits particulièrement sensibles. Il est en particulier interdit d’écraser, de tordre, voire de casser la queue des animaux ou de les saisir par les yeux. Les coups appliqués sans ménagement, notamment les coups de pied, sont interdits ».

Faut-il que ces actes fussent répandus pour qu’il ait été nécessaire de les noter aussi explicitement dans une directive !

LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

Alors que certains scientifiques s’en remettrent au concept mécaniste de nociception, que d’autres admettent l’existence de douleurs « seulement physiques », le législateur européen, quant à lui, reconnaît aux animaux cette évidence, à savoir la capacité à souffrir, à être le sujet de leur douleur et à ressentir la souffrance psychique qu’est la détresse.

En vérité, tout le monde sait cela. Pourtant, les animaux sont très exactement traités comme des matières premières dont les règles de transformation sont soigneusement décrites.

Comment peut-on tranquillement reconnaître en même temps que les animaux sont profondément affectés par ce qui leur est fait, et en affirmer le caractère licite ? La légitimité de ces pratiques n’est-elle pas mise en question au cœur de leur réglementation ?

S’il est vrai que les animaux demeurent versés du côté des biens, et à ce titre appropriables, ils bénéficient depuis le décret de 1959, la loi de 1963 (précités), la loi du 10 juillet 1976 – dont l’article 9 proclame que « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce » – et le Code pénal entré en vigueur en 1994, d’une protection contre leur propriétaire lui-même.

Désormais, le droit ne laisse plus le propriétaire disposer de sa chose comme bon lui semble lorsque cette chose est un animal. D’ailleurs cette prise en compte de l’intérêt propre de l’animal, être vivant et sensible, n’exprime-t-elle pas une forte résistance à sa classification dans la catégorie des choses ?

Une ligne se dégage alors pour comprendre les raisons d’octroyer des droits aux animaux, par-delà les devoirs de l’homme à les utiliser le moins cruellement possible.

A ceux qui considèrent que les avancées législatives en matière de protection des animaux, et plus encore l’idée de leur reconnaître des droits, comme une insulte à la misère humaine, il faut répondre que la misère humaine résulte de l’exploitation ou de l’indifférence à la souffrance des plus faibles et que c’est au contraire l’insulter, sinon la légitimer, que de prôner l’indifférence farouche à l’égard de la souffrance d’autres êtres plus faibles encore et qui ne peuvent jamais consentir.

Il faut leur répondre que, dans la mesure où il ne suffit pas de rester indifférent à la souffrance des animaux pour soulager la misère humaine, la protection des animaux et celle des plus faibles des hommes relève du même et noble combat du Droit pour aider ceux à qui il peut être fait du mal, beaucoup de mal.

Considérer les animaux comme des choses, c’est les maintenir dans la catégorie où on les avait enfermés à l’époque où la négation de leur sensibilité permettait de les exploiter pleinement.

Nous estimons au contraire que tant sur le plan éthique que sur le plan juridique, dans le prolongement des idées avancées par René Demogue il y a plus d’un siècle, il est inacceptable de continuer à considérer les animaux comme des choses.

On peut, certes, améliorer le sort des animaux sans leur accorder la personnalité juridique, et des progrès ont été accomplis en ce sens aussi bien en droit français qu’européen.

Il semble cependant difficile de faire véritablement ressortir l’utilité de règles protectrices toujours plus nombreuses sans accorder aux animaux un statut qui leur reconnaisse la personnalité juridique et leur attribue techniquement des droits.

De toute façon, dans ce domaine comme dans tout autre, les améliorations concrètes dépendent de l’interprétation des textes par le juge.

Or, il ne fait guère de doute que les mêmes règles également protectrices ne seront pas interprétées dans un sens aussi favorable aux animaux dans un Etat continuant à les considérer comme des choses, toujours un peu viles, que dans un Etat les ayant déjà admis dans la catégorie des personnes titulaires de droits.

Florence Burgat est directeur de recherche en philosophie, INRA, université de Paris-I.

Jean-Pierre Marguénaud est professeur de droit privé, faculté de droit et de sciences économiques de Limoges (OMIJ).

La marée noire durera sans doute jusqu’en août!

L’opération de BP visant à colmater la fuite, en cimentant l’ouverture, a échoué. BP parle maintenant de limiter les dégâts, jusqu’à la possibilité réelle de procéder différemment, soit… au mois d’août:

« Si nous pouvons contenir le flot du puits entre maintenant et le mois d’août et faire en sorte que le pétrole ne se répande pas dans la mer, ce serait une issue positive. Ensuite, si nous parvenons à totalement arrêter l’écoulement grâce à un puits secondaire, ce serait aussi une bonne nouvelle. »

En clair cela veut dire que BP va tenter de « limiter la casse » pour en août arriver à peut-être mettre en place un second puits.

Et qu’en attendant, comme l’a précisé le représentant de BP, Doug Suttles, si la majorité de la fuite pouvait être interceptée, cela serait un « succès. »

L’impuissance est donc de rigueur, après le triomphalisme des derniers jours : les médias et les États ont clairement espérer pouvoir en finir le plus vite possible avec cette histoire.

Car ce que nous avons vu dès le départ sur LTD, tout le monde le voit de plus en plus : ce qui se passe est l’assassinat de la planète, et ce de l’une des manières les plus démonstratives qui soit. Tant que cet assassinat n’est pas visible, les industriels sont moins inquiets, mais lorsque tout devient apparent…

Ainsi, voici ce qu’on pouvait lire il y a quelques jours sur le site du Parisien, un quotidien populaire: « Marée noire: la gigantesque fuite de pétrole stoppée. » « Marée noire: le cimentage du puits a commencé. »

On retrouvait la même chose sur le site du Figaro, seul Le Monde restait plus prudent. Voici d’ailleurs un commentaire qu’on pouvait lire aujourd’hui sur le site du Figaro, à la nouvelle de l’échec du colmatage :

crotinette D’un point du vue écologique, ne nous alarmons pas inutilement: 2 à 3 millions de litres de pétrole peut en effet paraitre énorme mais ce ne sont que quelques gouttes dans l’océan, qui seront en quelques mois définitivement absorbées et « phagocytées ». Les pseudo-écolos en font des tonnes…

Cette marée noire n’est pas qu’une catastrophe pour Gaïa, elle est également une catastrophe morale. On peut être certain que les générations futures porteront un jugement terrible sur la passivité dominante et l’absence de rage absolue à l’encontre des destructeurs.

Cela, les puissants l’ont bien compris, d’où leur inquiétude. L’administration Obama reconnaît désormais officiellement qu’il s’agit de la plus grande marée noire de l’histoire américaine, et que ce sont entre 2 et 3 millions de litres qui s’écoulent chaque jour dans la mer depuis la catastrophe (BP parle de 800.000 litres).

L’administration Obama a également approuvé une dernière tentative de BP avant le mois d’août, une tentative extrêmement risquée par l’intermédiaire de robots sous-marins, qui s’ils ratent leur coup agrandira la fuite ! Nous en reparlerons lorsque BP réalisera cette tentative.

En attendant, rappelons cette simple vérité : nous sommes le 31 mai, la catastrophe a commencé le 20 avril. Le mois d’août, posé comme véritable prochaine échéance pour arriver à colmater la fuite, commence dans deux mois…

Et ce alors que la marée noire s’étend vraisemblablement vers la Floride, comme le laissent penser les dernières images satellites…