« Fête de la nature » du 18 au 22 mai

Du 18 au 22 mai aura lieu la « fête de la nature. » Il s’agit de 5000 sorties (gratuites) organisées dans toute la France (et désormais aussi en Suisse) et « soutenues » par des institutions (Office National des Forêts, Parcs Nationaux de France, différents ministères, etc.) et des entreprises (MAAF Assurances, Véolia Environnement, Danone, EDF, Lafarge, etc.). Évidemment, on retrouve la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme.

Vue l’organisation de cette initiative, il ne faut pas s’attendre à un esprit forcément constructif tout le temps. La Nature reste cette « grande inconnue », qu’il faut aller découvrir de manière cartésienne… c’est-à-dire de manière comptable et sans émotion.

Voici l’une des initiatives, à la présentation vraiment « glauque » :

Découvrir les habitants de nos rivières
21/05/2011

La rivière héberge une multitude d’êtres vivants : larves et adultes d’insectes, vers, mollusques et crustacés … En compagnie de Denis Roussel, hydro-biologiste, nous nous essayerons à les capturer dans la rivière Arne. Après les avoir identifiés, nous pourrons voir comment ces bio-indicateurs se révèlent utiles pour apprécier l’état de santé du cours d’eau où ils vivent. Quelques spécimens seront amenés par notre animateur pour compléter nos captures et permettront d’apprécier la diversité des espèces rencontrées

Adresse ou Lieu Dit : Rendez-vous à la mairie, 4 rue St Didier à 14h15 ou 16 h (2 séances en alternance avec une autre animation sur la ripisylve)
Code postal – Commune : 39700 – LAVANS LES DOLE

Parler d’une « multitude d’êtres vivants » pour ensuite organiser une pêche de « bio-indicateurs », il faut vraiment avoir un esprit cartésien, comptable et vivisecteur pour en arriver là…

Le pendant de cet esprit « scientifique » plus que malsain, c’est la dimension infantile. On a par exemple droit à cela :

A la découverte des p’tites bêtes
22/05/2011

Insectes, araignées, crustacés, venez découvrir les p’tites bêtes du parc et apprenez à les capturer à l’aide de différents outils.

Adresse ou Lieu Dit : Maison du parc de la Bergère
Code postal – Commune : 93000 – Bobigny

Entre infantilisme et comptabilité morbide, le principe même est barbare, sans sentiments aucun. Il s’agit clairement d’enseigner aux enfants leur « supériorité » et leur droit à la domination, à « l’étude » par le saccage.

Le terme de « bêtes », « petites bêtes », « bébêtes » revient d’ailleurs très souvent. Car en France selon l’opinion dominante, aimer les animaux reste une « passion » de personnes infantiles ou de collectionneurs…

Evidemment, cela ne veut pas dire qu’il n’y ait que cela. Voici par exemple une initiative avec un esprit plus constructif :

Conférence animée sur les hirondelles
27/05/2011

Que deviennent nos hirondelles,c’est le thème précis de cette soirée conférence sur ces oiseaux qui sont de moins en moins nombreux dans nos régions. Qui sont-elles? Pourquoi leur nombre diminue au fil des années? Que faire pour les protéger? Cette soirée prolonge un travail de sensibilisation déjà effectué auprès des enfants scolarisés à l’école du village.

Adresse ou Lieu Dit : Salle des fêtes de la mare Henriette
Code postal – Commune : 78930 – Breuil bois Robe

C’est une approche autrement constructive, même s’il est parlé de « nos » hirondelles. Dans un autre registre, voici un appel très poétique :

Sortie « chants d’oiseaux » des forêts de la Réserve Naturelle Nationale de La Truchère Ratenelle (71)
22/05/2011

Pour fêter l’année de la forêt, le garde technicien de la réserve vous accompagne en milieu forestier pour identifier les chants des merles, rouge-gorges, mésanges, grives… Visite animée par Stéphane Petit – Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons. Rendez-vous à la maison de la réserve à Pont Seille sur la D933. Informations et inscriptions à la réserve naturelle au 03 85 51 35 79.

Adresse ou Lieu Dit : Maison de la Réserve Pont-Seille 71290 LA TRUCHERE
Code postal – Commune : 71290 – La Truchère

Comme quoi, dans cette initiative, on retrouve à la fois une perspective foncièrement négative, et de l’autre un sentiment d’urgence, preuve de considération écologiste authentique.

Cela ne va pas sans contradictions, mais c’est aux vegans de montrer ici que sur ce plan leur morale est la seule à la hauteur. L’humanité est en ce moment véritablement tiraillée… A nous de faire pencher la balance du bon côté… et vite.

Voici encore un exemple de ce tiraillement, avec l’occasion de visiter un refuge de la Ligue pour la protection des oiseaux :

Visite d’un jardin refuge LPO
21/05/2011

Notre jardin de 1200 m2 est en refuge LPO depuis 2003. Il est aménagé pour accueillir la faune (nichoirs, gîtes, abris naturels, mare, …). Nous privilégions des secteurs en évolution naturelle avec des zones de prairies fleuries, des zones de haies arbustives. Nous avons un petit potager bio, 3 poules et un coq. Nous souhaitons partager nos expériences et notre philosophie en faveur de la protection de la nature et du respect du vivant. Nous avons quelques expositions pour mieux faire connaître la faune, la faire aimer et respecter.

Adresse ou Lieu Dit : 90 Impasse de la Roue
Code postal – Commune : 69730 – GENAY

La contradiction saute aux yeux : d’un côté un refuge, de l’autre l’exploitation animale avec trois poules et un coq, pourtant des oiseaux aussi… Ajoutons ici une critique expliquant le pourquoi du comment : la LPO ne s’intéresse en rien aux oiseaux des villes. Elle reste prisonnière d’une conception de la nature comme « étrangère » – fascinante et à défendre, mais étrangère quand même…

L’un des mots qui revient le plus d’ailleurs dans les présentations, c’est « insolite. » En voici un exemple très parlant :

balade Nature et Culture
22/05/2011

balade nature pour découvrir des infos surprenantes ou insolites sur les plantes et les animaux qui nous entourent. savoir regarder,se cultiver et s’évader dans des petits coins de nature en ville. Circuit balisé de 5km entre campagne et zone urbaine.

Adresse ou Lieu Dit : place de la Mairie de Pluneret
Code postal – Commune : 56400 – Pluneret

On se croirait au baccalauréat, avec les cours de philosophie opposant nature et culture, expliquant qu’une cascade ne saurait être belle car pas façonnée par la « main de l’homme », etc.

Finissons sur un dernier exemple de contradiction, qui ne saute pas aux yeux, et pourtant…

fete de la nature aux parrines
15/05/2011

Sur un site voué au saccage( installation de la décharge départementale ) venez partager avec nous un moment de fête avec de multiples activités de plain air qui seront proposées tout au long de la journée ( jeux d’enfants, rando pédestre, vtt, découverte faune et flore du lieu des espèces protégées

Adresse ou Lieu Dit : les parrines 04160 chateau arnoux
Code postal – Commune : 04160 – chateau arnoux

A première vue, on se dit que la démarche est très positive, critiquant l’installation d’une décharge qui va saccager l’endroit. Il y a d’ailleurs un mouvement de défense des Parrines : Sauvegarde des Parrines.

Notons ce qu’on peut y lire entre autres, de vraiment intéressant :

Avertissement aux intéressés:
Les acteurs et particuliers qui minimisent les nuisances et feignent d’ignorer les risques (en toute connaissance de cause) que leur quête avide des profits immédiats font subir à l’homme et l’environnement, sont exposés au jugement certain et sévère de l’Histoire. Au XXIème siècle, le monde ne leur offre désormais plus d’endroit pour se dissimuler ou prendre une paisible retraite, maintenant et pour les décennies à venir.

Cela est vraiment posé de manière intéressante et la situation aux Parrines doit vraiment être connue. Mais revenons-en justement à la fête de la nature aux Parrines. Car l’anomalie qu’il fallait remarquer, c’est bien sûr le VTT. Sport agréable, s’il en est, il n’en est pas moins source de dégâts considérables, vu le manque de niveau de conscience des gens.

Il y a bien entendu des initiatives plus ou moins critiques au sein des gens pratiquant le VTT (comme Eco-sentiers). Mais pour l’instant, le VTT (sans parler du cross à moto, du quad, etc.) reste une intervention humaine nocive dans ce qui reste de la nature…

Des milliers d’oiseaux et des millions de poissons à la mort « mystérieuse »

Une personne a eu la bonne idée de créer une carte répertoriant les décès en masse d’animaux ayant eu lieu dans le monde. La carte créée le 5 janvier a été mise à jour, et on peut la voir ici. La voici également reproduite ci-dessous.

Rappelons les faits : le 2 janvier, on trouvait 5 000 oiseaux (des carouges à épaulette) morts dans l’Arkansas aux Etats-Unis, à Bebee (on peut voir une vidéo ici). Deux jours après, on en trouvait 500 en Louisiane (toujours des carouges à épaulette), puis des centaines (des choucas des tours) en Suède à Falköping le 5 janvier.

Au départ, les médias ont expliqué que les morts avaient été provoquées par les feux d’artifices du réveillon. Une explication facile et plus ou moins douteuse, même s’il est vrai que ceux-ci peuvent s’avérer dérangeant et très dangereux pour les animaux, notamment en raison de la peur endurée.

Mais là il est évident que l’explication ne tient pas : on a en effet remarqué depuis que des millions de poissons sont également morts. On a retrouvé 100 000 poissons morts dans un fleuve de l’Arkansas, deux millions dans la baie de Cheasapeake (Maryland).

Pareillement, on a retrouvé des poissons décédés sur les côtes de Nouvelle-Zélande et du Brésil, et il y a quelques jours 40.000 étrilles (des crabes) mortes sur des plages anglaises.

Notons également (les médias n’en ont pas parlé) qu’un même phénomène s’est déroulé fin décembre à Haïti, dans le lac Azuei

En fait, même si l’on sépare le vécu des oiseaux et des poissons (ce qui est a priori le cas, leur environnement étant différent), on peut voir que les prétendus « scientifiques » ne savent en fait rien du tout.

Lisons par exemple le caractère absolument ridicule des propos de Philippe Dubois, ornithologue membre de la LPO (Ligue de protection des oiseaux).

«La seule explication scientifique raisonnable reste celle d’un mouvement de panique en pleine nuit, explique-t-il à 20minutes.fr. Pour les oiseaux retrouvés dans l’Arkansas, on n’a identifié aucun poison ou lésion neurologique (…).

Ils se sont posés en urgence et se sont écrasés sur le bitume. »

Il faut vraiment considérer les oiseaux comme des « animaux-machines » pour s’imaginer que ceux-ci auraient réagi suffisamment « mécaniquement » et hors-contrôle pour aller se pulvériser sur le sol.

De manière plus sérieuse, regardons une information nous venant du Canada. L’article en question parle du phénomène des oiseaux morts, qui a eu également lieu là-bas, à Saint-Augustin-de-Desmaures.

On y apprend une chose très intéressante (c’est nous qui soulignons).

Les policiers pourraient intervenir, parce qu’à deux occasions, le 18 décembre et le 5 janvier, l’un des propriétaires, qui habite le 3e rang Ouest à Saint-Augustin, a composé le 9-1-1, craignant une main criminelle pour expliquer ce phénomène étrange.

En août 2009, un phénomène semblable était survenu en plein cœur du quartier Limoilou à Québec, alors qu’une quarantaine de pigeons avaient été en proie à de violents spasmes avant de s’effondrer au sol.

L’enquête avait alors déterminé qu’une substance chimique appelée Avitrol, utilisée pour éloigner les oiseaux nuisibles nichant dans des lieux où l’humain est dérangé, était responsable de ces décès.

On a ici une piste plus sérieuse que ce que dit le « spécialiste » de la LPO ou bien que Le Figaro, dont un article titre : « Les hécatombes d’animaux en série pas si mystérieuses. »

Le Figaro explique le tout en effet par les feux d’artifice ou les maladies visant une espèce précise. Soit, admettons, mais on sent bien que l’explication ne vise qu’à se débarrasser du « problème. » L’absence complète d’empathie montre bien le caractère faux du raisonnement.

Voici d’ailleurs le tour de passe-passe final de l’article :

La célèbre «pluie de l’Arkansas» a donc tout simplement provoqué un effet boule de neige médiatique sans que les différents événements ne soient liés entre eux. Robert Thomson, professeur de «pop culture» à l’université de Syracuse, l’explique bien :

«En 1960, quand des oiseaux se mettaient à tomber du ciel, c’était peut-être noté par quelques personnes et repris dans le journal local, mais cela n’allait pas plus loin. Aujourd’hui, certaines de ces histoires, du fait qu’elles apparaissent sur internet, font tout de suite les titres de la presse nationale si elles sont spectaculaires». Piqués, les curieux n’ont alors aucun mal à trouver des histoires similaires par dizaines dans la masse d’informations disponible sur le net. Au risque d’alimenter les fantasmes les plus délirants.

A LTD, nous sommes démocratiques et nous ne pensons pas que les gens soient idiots. Nous ne pensons pas que l’inquiétude concernant la mort de ces animaux soit un phénomène « pop » fabriqué par internet…

Nous considérons au contraire l’intérêt massif des gens pour la question de ces morts « mystérieuses » comme quelque chose de très bien!

Bien entendu, les explications complotistes (tests de l’armée américaine etc.) n’ont aucun sens, mais elles ne forment qu’une goutte d’eau dans l’intérêt énorme et réel des gens pour Gaïa. Une telle chose est bien entendu intolérable pour ceux qui veulent que la Terre ne soit qu’un « caillou » à détruire le plus vite possible…

Nous ne faisons nullement confiance à des « spécialistes » dont les valeurs sont coupées de la Nature, et qui sont formés par et pour l’exploitation animale. Ces gens ne creusent jamais bien loin. Ils sont payés pour effacer les traces des crimes.

Nous ne ferons ainsi jamais confiance aux explications rapides qui nous sont jetées à la tête.

Nous exigeons des explications. Et même dans le cas où des millions de poissons et des dizaines de milliers de crabes seraient morts d’hypothermie, nous voulons savoir : d’où provient ce changement de température ? Quelle en est l’origine ?

Car nous savons qu’il n’est pas « normal » que des millions de poissons meurent d’un coup, de telle manière! Nous n’acceptons pas que l’idéologie dominante fasse passer cela pour un « fait divers » !

Ce que nous pensons, c’est que toutes les explications sont jetées à la figure des gens, afin d’éviter une colère terrible par rapport à l’arrière-plan : la destruction de Gaïa.

Les dangers des vitres pour les oiseaux

Les oiseaux sont des êtres prudents qui préfèrent éviter tout contact avec nous, de près ou de loin. Il arrive pourtant très souvent que les oiseaux rentrent en contact très dangereux, voire mortel, avec les baies vitrées, que se soit celles de nos habitations ou bien les vitres des abris bus par exemple. Ainsi, ce sont des centaines de milliers d’oiseaux qui sont tous les ans victimes de ces collisions. Si le choc n’entraîne pas systématiquement le décès de l’oiseau, la violence du choc entraîne très souvent des lésions internes.

C’est pour cette raison que l’ASPAS (association pour la protection des animaux sauvages) lance une campagne de sensibilisation financée en partie par la Fondation 30 millions d’Amis. Les oiseaux ne voient pas le verre, alors pour prévenir ces accidents quotidiens des gestes simples comme mettre des rideaux ou des stickers (comme ces vignettes anti-collision par exemple) sur les vitres est indispensable.

Mais le problème est loin d’être nouveau, voici une page très complète (sur la partie droite de la page une brochure est téléchargeable) sur le danger que représente les vitres « vierges », sans protection préventive pour nos amis oiseaux.

Si les oiseaux ne captent pas la transparence, les vitres peuvent refléter les arbres, ce qui constitue un piège évidemment  terrible pour les oiseaux. Et le comble vient du ministère de l’Ecologie à Paris où les vitres réfléchissent justement les arbres… Les oiseaux foncent ainsi dans ce qu’ils croient être leur environnement naturel !

Si vous trouvez un oiseau « sonné » car violemment entré en contact avec une vitre, il faut le mettre au calme dans un carton troué (afin qu’il respire) et le laisser se reposer et se remettre de ce stress.

Et attention un oiseau se prend les ailes collées au corps.

A cause du risque d’étouffement, ne pas le nourrir ou lui donner à boire. Au bout d’une heure ou deux, essayez de le relâcher et il s’envolera si il va mieux, sinon contactez un vétérinaire soignant les oiseaux, ou contactez un des centres de soins de la LPO.

Nous le voyons bien, être végan c’est être capable d’agir sur tous les fronts et d’avoir la culture et les connaissances qui vont avec. Nous avons besoin d’une connaissance adéquate de Gaïa et de ses habitants et habitantes.

Total doit « payer » en réalité sans rien payer (mais qu’est-ce que le FIPOL?)

Nous ne sommes pas à LTD des personnes expertes en droit. Mais à ce qu’il nous semble les médias non plus, et peut-être pas par hasard. Parce que nous de ce que nous avons compris, Total a payé… mais se fera rembourser. Donc Total, finalement, ne paiera pas.

En effet, ce que les médias disent, c’est que Total a dû déjà payé 170 millions d’euros, sous la pression populaire. Ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’il existe un organisme qui s’appelle le FIPOL et qui justement est là pour payer dans ce genre de situation. Et que c’est finalement le FIPOL qui paiera, pour ce que nous avons compris!

Rappelons les faits: le 12 décembre 1999, le pétrolier l’Erika s’est brisé au large des côtes bretonnes lors d’une tempête, avant de sombrer et déverser 20 000 tonnes de fioul sur 400 km.

Cette catastrophe écologique à ravagé la nature environnante et tué des dizaines de milliers d’oiseaux. Sans doute 150.000.

Et là en mars 2010, le procès se termine enfin. Quel est le bilan?

1. Les indemnités à verser augmentent… Une victoire?

Sur le papier, les victimes humaines peuvent être contentes. Le tribunal a porté de 192,5 à 200,6 millions d’euros les indemnités à verser.

Et c’est une victoire d’autant plus intéressante que des organismes comme la LPO ont pu intégrer l’écologie dans les revendications, car théoriquement il n’y a que le nettoyage des plages qui est payé. Les animaux ne comptent pas. Là on leur a mis un prix, et le carnet de chèques a été sorti.

Seulement, la vie a-t-elle un prix marchand? Peut-on accepter que les grandes entreprises exploitent et polluent, en payant parfois lorsque les dégâts sont trop apparents?

Car le résultat du procès valide une sinistre réalité: les entreprises comme Total ne sont responsables de rien, et donc n’ont rien à payer…

2. Total responsable, mais pas coupable?!CLC

En effet, les capitalistes du monde entier se serrent les coudes. Les affréteurs de bateaux peuvent ainsi payer des amendes, mais ne paient pas les dégâts!

Car ils dépendent d’une convention internationale: la CLC (International Convention on Civil Liability for Oil Pollution Damage).

Et qu’est-ce que signifie tout cela? Que les affréteurs ont leur propre système d’assurance, par un fonds intergouvernemental, appelé FIPOL (Fonds international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures).

Conséquence: contrairement au tribunal correctionnel, qui avait considéré dans son jugement du 16 janvier 2008 que la compagnie pétrolière Total était pénalement responsable, cette fois l’entreprise n’est pas considérée comme responsable civilement des dégâts provoqués.

Et ne peut donc pas voir sa responsabilité civile engagée au titre des dommages et intérêts! Daniel Soulez-Larivière, avocat de Total, s’est empressé d’expliquer: « Total n’a pas de responsabilité civile dans cette affaire, c’est expressément dit par la cour. »

Par conséquence, oui les indemnités augmentent, mais elles seront payées par la société de classification Rina et l’armateur Giuseppe Savarese, ou plus exactement par leurs assurances.

3. Mais alors pour le reste qui paie quoi?

Nous avons eu du mal à saisir tout cela avec les innombrables embrouilles médiatiques, mélange de mauvaise foi et de méconnaissance.

Mais ce qu’il ressort de notre compréhension du problème est que Total ne paiera pas 170 millions, contrairement à ce qui a été dit.

Pourquoi? Parce que comme dit plus haut les affréteurs ont leur propre système d’assurance: le FIPOL.

C’est ce Fonds qui paie, à ce qu’il nous semble. Total peut donc prétendre d’un côté avoir payé pour les dégâts de l’Erika, alors que de l’autre il y a tout un système pour protéger les grandes entreprises et permettant le remboursement.

Sur le site du FIPOL, on peut par conséquent trouver cela:

Les faits

Le 12 décembre 1999, l’Erika s’est brisé en deux au large des côtes bretonnes en France, alors qu’il transportait environ 30 000 tonnes d’hydrocarbures lourds. Environ 19 800 tonnes se sont déversées. 6 400 tonnes d’hydrocarbures sont restées dans la partie avant immergée, et 4 700 tonnes dans la partie arrière.

Le pompage des hydrocarbures jusqu’à la surface s’est déroulé entre juin et septembre 2000.
Des opérations de nettoyage ont été menées le long des quelque 400 kilomètres de côtes polluées où plus de 250 000 tonnes de déchets mazoutés ont été récupérées.

Le régime d’indemnisation: qui paye?

Particuliers, commerces, entreprises privées, organismes publics: quiconque a subi un dommage par pollution du fait du sinistre de l’Erika peut prétendre à l’indemnisation, laquelle est disponible aux termes de la Convention de 1992 sur la responsabilité civile et de la Convention de 1992 portant création du Fonds, telles qu’incorporées dans la législation française.

Un montant d’environ € 12,8 millions (£12,2 millions) est disponible à titre d’indemnisation auprès de l’assureur-responsabilité du propriétaire du navire, le Club P&I Steamship Mutual. Des indemnités complémentaires pouvant atteindre € 172 millions (£164,5 millions) sont en outre disponibles auprès du Fonds international d’indemnisation de 1992 pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (Fonds de 1992). Autrement dit, c’est une somme globale de € 185 millions (£177 millions) qui est disponible.

Peuvent donner lieu à indemnisation les frais effectivement encourus et les dommages effectivement subis du fait d’une pollution par les hydrocarbures. Toute demande d’indemnisation doit obligatoirement être accompagnée de pièces justificatives.

Et sur le site de Total, on trouve cela (nous soulignons):

Les indemnisations sont du ressort du FIPOL (Fonds d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures). Le FIPOL est un fonds créé entre les États signataires de conventions internationales dont l’objet est précisément d’accélérer et de simplifier les procédures d’indemnisation des victimes des marées noires.

Depuis le naufrage de l’Erika, Total a soutenu la création d’un fonds complémentaire permettant d’accroître le montant des sommes disponibles pour indemniser les victimes de marées noires (plafond d’indemnisation : 900 millions d’euros aujourd’hui, au lieu de 185 millions d’euros en 1999).

Fin 2006, l’Etat avait reçu un début d’indemnisation de 40 millions d’euros.

Total cotise au FIPOL au prorata de ses importations d’hydrocarbures dans les États membres. Cependant, sans attendre la mise en route du système d’indemnisation, Total a dépensé près de 200 millions d’euros dans les trois domaines où il disposait des technicités et du savoir-faire pour remédier aux conséquences de la marée noire ou en limiter les effets.

Le système d’indemnisation des victimes de marées noires est régi par des conventions internationales ratifiées par un très grand nombre d’États. Ce système cohérent permet d’apporter une indemnisation aux victimes sans avoir besoin d’engager une procédure devant un tribunal afin de rechercher les responsabilités.

Ce qui ressort de tout cela, c’est que finalement, Total n’aura à payer que quelques amendes, mais certainement pas 200 millions. Le plus délirant, c’est que même si nous nous trompions ici, et que Total payait cela, ce n’est rien pour cette entreprise qui a une rentabilité de 12,585 milliards d’euros net après impôts en 2006.

Néanmoins, ce qu’il nous semble, c’est que même s’il est dit partout que Total a payé, pour ce que nous avons compris Total n’a fait qu’avancer les fonds car le FIPOL ne disposait pas d’assez de cash, tout en voulant être remboursé tout à la fin du processus.

Tout cela est d’ailleurs logique dans ce gigantesque mécano de magouilles, que même le quotidien Libération est obligé de constater:

« Le Fipol est devenu le seul moyen d’indemniser les victimes de marées noires, tant la chaîne du transport maritime est devenue complexe et opaque : propriétaires, gestionnaires, affréteurs, certificateurs, courtiers, pavillons de complaisance et paradis financiers forment une nébuleuse quasiment impossible à démêler. »

Le procès de l’Erika n’est donc nullement une victoire, il est au contraire la démonstration de l’opacité d’un système, et du fait que des géants comme Total peuvent bien employer à leur service des bateaux-poubelles, au pire ils s’en sortent avec des amendes!

La reconnaissance du « préjudice écologique » n’est alors en rien une victoire: juste une reconnaissance du fait que les géants de l’industrie polluent, et peuvent se permettre par l’intermédiaire des Etats, de sortir le carnet de chèques…

La Ligue de Protection des Oiseaux elle-même doit le reconnaître dans son communiqué suite au résultat du procès:

« Alors qu’il y a dix ans, seul le vivant commercial était reconnu, le vivant non commercial a aujourd’hui un prix. Mais attention, cela ne signifie pas que nous pouvons le marchander ! Il s’agit seulement d’un nouvel outil au service des « avocats » de la nature et une contrainte supplémentaire dissuasive pour les pollueurs potentiels. Nous ne sommes, en effet, malheureusement pas à l’abri d’une nouvelle catastrophe. »

Quelle folie que d’être heureux que « le vivant non commercial » ait un prix! Folie sous-tendant également qu’il y a un « vivant commercial »… Quelle horreur!

La LPO dénonce le braconnage du Bruant ortolan

La Ligue de Protection des oiseaux a mené une action « illégale »: leurs membres ont visité de nombreuses installations illégales de capture de Bruant ortolan, espèce protégée et ils ont procédé à la libération de plusieurs dizaines d‘oiseaux prisonniers des « matoles », neutralisant plus de 200 pièges. Infos et vidéo ici.

Cela montre l’étrangeté de ceux qui sont parfois trop de bonne volonté. Plutôt que de se radicaliser, ils demandent toujours plus à l’Etat, et finissent même dans une pseudo « illégalité » pour exiger que la loi soit appliquée.

Seulement, qui fait la loi? Et qui doit décider: l’Etat, ou bien une population ayant acquis la compréhension de ce qu’est le véganisme?