Honteux avis favorable de l’UE sur l’arrachage des plumes sur les oies vivantes

Le 25 novembre 2010, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments)  a publié un avis scientifique favorable à l’arrachage des plumes sur les oies vivantes. Voici cet avis (c’est nous qui soulignons):

L’EFSA examine les implications de la collecte de plumes sur des oies vivantes en termes de bien-être

Nouvelle
25 novembre 2010

L’avis scientifique de l’EFSA sur les implications pour le bien-être de la collecte de plumes sur des oies vivantes conclut que cette pratique peut être menée à bien sans causer de douleur, de souffrance ou de blessure aux oiseaux si elle est réalisée en période de mue et à condition d’utiliser des techniques de brossage et de peignage.

Les experts du groupe scientifique sur la santé et le bien-être des animaux (AHAW) ont toutefois indiqué que, dans les conditions actuelles d’exploitation commerciale, l’arrachage des plumes – une méthode de collecte douloureuse – est inévitable. Par conséquent, ils ont recommandé la mise en place d’un système de contrôle pour garantir que seules les plumes en phase de mue fassent l’objet d’une collecte chez les oies vivantes.

Dans son avis, le groupe scientifique indique que le brossage ou le peignage d’oies vivantes en vue de collecter les plumes en phase de mue ne provoquent aucune lésion des tissus.

En revanche, la plumaison (c’est-à-dire le fait d’arracher des plumes) provoque des douleurs et d’autres formes de souffrance, telles que des saignements ou des lésions cutanées. Toutefois, les diverses parties du corps de l’oie muant à des moments différents, l’arrachage de certaines plumes est inévitable lorsqu’on utilise des techniques de brossage et de peignage. En outre, toutes les oies d’un troupeau ne muent pas simultanément ; dès lors, celles qui ne sont pas dans la phase adéquate du processus de mue sont aussi susceptibles d’avoir des plumes arrachées.

Les experts de l’EFSA ont recommandé de collecter uniquement les plumes en phase adéquate de mue et de mettre en place un système de contrôle qui permette de s’assurer que cette recommandation soit respectée dans la pratique, par exemple en vérifiant la présence de déchirures de la peau ou de sang ou fragments de chair sur les plumes. Les personnes chargées de cette collecte devraient pouvoir faire la distinction entre les plumes arrivées à maturité, et donc susceptibles d’être recueillies, et celles qui ne le sont pas.

Le groupe scientifique a également conclu que la souffrance devrait être évitée ou réduite au minimum lors de la capture et de la manipulation des oies et que les personnes chargées de ces opérations devraient connaître les méthodes appropriées de manipulation des animaux. L’existence de plumes ensanglantées, de blessures cutanées, de postures modifiées (ailes pendantes par exemple) et d’os cassés ou disloqués constituent des éléments qui peuvent être utilisés pour évaluer le bien-être des oies dont les plumes sont collectées.

Le groupe scientifique a par ailleurs suggéré de développer d’autres indicateurs basés sur les animaux et de mener dans l’avenir des travaux de recherche dans ce domaine en vue d’établir des méthodes permettant d’évaluer la maturité des plumes.

L’avis fait suite à une requête de la Commission européenne qui a invité l’EFSA à évaluer le bien-être des oies dont les plumes sont collectées de leur vivant pour la production de duvet. Afin de rassembler les meilleures données disponibles, le groupe a examiné toutes les études scientifiques pertinentes et consulté les parties intéressées des États membres et de pays tiers. Une réunion technique rassemblant des représentants de l’industrie et d’organisations de défense des animaux s’est tenue en mai 2010. En outre, une consultation publique sur le projet d’avis a été organisée en août 2010.

Pour prendre les plumes et le duvet des oiseaux, il existe deux méthodes. L’arrachage sur les oiseaux morts et celui sur les oiseaux vivants.

Arracher et voler les plumes des oiseaux vivants représente pas moins de 80 % de la production mondiale (les principaux producteurs de plumes européens sont la Hongrie, la Pologne, la France), est c’est la méthode la plus répandue car commercialement rentable, comme il n’y a pas besoin de séchage ni de tri des plumes. Et selon les éleveurs, la qualité des plumes serait moine bonne une fois l’animal mort…

Comme le précise l’avis de l’EFSA, le groupe d’experts scientifiques a constaté que l’arrachage des plumes était inévitablement douloureux pour l’animal : « En revanche, la plumaison (c’est-à-dire le fait d’arracher des plumes) provoque des douleurs et d’autres formes de souffrance, telles que des saignements ou des lésions cutanées » ainsi que « L’existence de plumes ensanglantées, de blessures cutanées, de postures modifiées (ailes pendantes par exemple) et d’os cassés ou disloqués constituent des éléments qui peuvent être utilisés pour évaluer le bien-être des oies dont les plumes sont collectées. »

Alors, dans un faux grand élan de compassion envers les oies, l’EFSA propose de mettre en place un système de contrôle pour garantir que seules les plumes en phase de mue soient « récoltées », ou volées sans trop de douleur il vaudrait mieux dire…

Mais ce que cet avis ne précise pas, c’est que les oies sont généralement déplumées par une machine à plumer. Des disques rotatifs en métal cassent le duvet de la peau des oies. Que cette barbarie soit pratiquée de manière « artisanale » (voir 2 difficiles vidéos ici et ) ou industrielle est tout aussi insupportable sachant qu’elles subissent cette traumatisante épreuve plusieurs fois dans leur vie !

Comment peut-on prétendre se soucier du « bien-être » animal d’un côté et de l’autre vouloir à tout prix l’exploiter et lui volant ses plumes ?

Comment peut-on agir selon la course au profit et prétendre attendre la mue des oies pour leur « éviter » toute souffrance ? On voit surtout que l’EFSA se préoccupe en fait d’hypocrisie commerciale et de « qualité » du « produit »!

Toute cette hypocrisie se calque sur le même discours absurde de l’industrie de l’agriculture biologique : on ne peut pas prétendre « respecter » celui ou celle que l’on exploite et l’amèner ensuite à l’abattoir.

Tous ces discours et pratiques hypocrites ne servent qu’à rassurer les consommateurs et consommatrices qui ne veulent que se donner bonne conscience. Se dire que l’on consomme un animal dont on s’est soucié de son « bien-être » avant sa mise à mort est un mensonge honteux et purement égoïste pour refuser de cautionner l’exploitation et le massacre des animaux.

Faire des efforts quotidiens pour aller vers le véganisme n’est vraiment pas difficile. Les plumes et le duvet ne sont pas indispensables et sont surtout très facilement remplaçables par des matières synthétiques trouvables dans tous les magasins. Il n’est vraiment pas difficile de trouver des oreillers, des couettes, des manteaux rembourrés etc en synthétique.

Pour que ces tortures, ces exploitations et ces meurtres s’arrêtent la seule solution urgente à adopter est la libération animale!

L’usine, les animaux et le véganisme

Voici une lettre de Walter Bond. La dernière fois nous avions fait remarquer qu’il associait libération animale et libération de la Terre. Cette fois il apporte deux éléments en plus, auxquels LTD s’intéresse tout particulièrement.

Tout d’abord, le monde du travail. Ici Walter Bond parle du monde de l’usine. Cela nous intéresse : nous avons toujours souligné que pour nous le véganisme était une démarche populaire opposée aux valeurs dominantes, et nous avons déjà dit que l’oppression vécue par les ouvriers avait comme modèle l’abattoir (Le rôle central de l’abattoir dans l’histoire de l’industrie).

Le travail à l’usine est harassant et aliénant, et les abattoirs ont même été à la base du modèle fordiste : on ne saurait à ce sujet assez conseiller de lire l’ouvrage « Un éternel Treblinka » de Patterson.

D’ailleurs, les machines à profit ont toujours du mal à trouver des bouchers et globalement des gens travaillant dans ce secteur. C’est bien une preuve que les ouvriers ne veulent pas! Nous illustrons le texte de Walter Bond avec des images de cette réalité ouvrière… et animale.

Ensuite, Walter Bond parle des « nations animales. » Nous n’avons jamais employé ce concept sur LTD, mais en fait nous utilisons ce principe en quelque sorte depuis le départ. Il s’agit de reconnaître les multiples petits mondes qui coexistent sur la planète et de voir que chaque individu fait forcément partie d’un ensemble plus grand.

Nous n’avons pas utilisé le concept parce que parler de « nations » est toujours fastidieux, et finalement inutile car nous n’en voulons pas. Mais c’est une idée très productive. Pour la petite histoire, il nous semble que ce terme de « nations animales » repris par Walter Bond n’a été formulé qu’une seule fois dans le mouvement de libération animale et de libération de la Terre : dans le premier communiqué de l’ELF. Il existe cependant également une grande association aux USA et au Canada qui a comme nom « United Animal Nations. »

A l’hiver 1995, lorsque j’avais 19 ans, j’ai eu un job dans une entreprise du nom de Dakota Mechanical. Nous construisions des abattoirs dans le Midwest, principalement dans l’Iowa.

L’Etat de l’Iowa est le plus grand producteur de porc de la nation. A cette époque où j’étais employé dans cette industrie maléfique, il y avait 27 abattoirs rien que pour les cochons. J’ai aidé à construire l’usine d’IBP [Iowa Beef Processors] à Logansport, également dans l’Indiana. C’était une usine toute nouvelle.

Je n’ai jamais vu d’animal tué durant les à peu près 9 mois où j’ai travaillé à Logansport, mais il n’était pas difficile pour moi de saisir de quoi il en retournait avec ces machines une fois en marche. J’étais au début surtout un cariste [conducteur de chariot élévateur], mais ensuite je suis parvenu à devenir un apprenti plombier industriel. Après que cette usine ait été construite, il y avait trois mois de pause.

Mais ensuite j’ai eu le coup de fil pour le prochain job. Celui qui changerait ma vie pour toujours. C’était un job plus court ; nous allions construire une extension à la zone d’abattage de l’usine IBP de Perry dans l’Iowa.

Dans cet abattoir fonctionnant pleinement, j’ai vu les meurtres mécanisés les plus glauques que l’on puisse constater. Comme c’était une vieille installation, nous étions constamment enlevé de notre construction pour faire de la maintenance dans toute l’usine. Des bureaux jusqu’à la zone d’abattage, en passant par la réutilisation des déchets, j’ai été un participant et un complice à tout cela.

Quand j’ai commencé, les odeurs, ce qu’on voyait, et les sons étaient insupportables. Je passais mon temps à me dire : « C’est ce que tu manges, ne sois pas impressionnable. » En 6-8 semaines, je me sentais détruit. Pendant 12 heures, parfois 15, je travaillais souvent baignant dans l’horreur.

Comme les trois jours où j’ai travaillé à la plomberie des stations de rinçage, avec des tonneaux de 40 gallons [à peu près 160 litres] remplis de têtes de porcs dépecés me regardant.

Ou les fois où je devais prendre le chariot élévateur derrière le bâtiment, pour rassembler des matériaux bruts, juste à côté de piles de 25 pieds de haut [un peu plus de huit mètres de haut] de cochons « défectueux » qui étaient « impropres à la consommation humaine. »

Pour une raison ou une autre, ils avaient été laissés là dans des piles, entassés, exposés aux éléments et gelant à mort dans le froid de l’Iowa. De toutes les horreurs que j’ai pu entrevoir, c’est cette pile de mort gelante qui hante encore mon âme.

Puis vint le jour qui m’a changé. Nous étions en train d’emballer nos outils et en train de nous nettoyer quand un cochon qui avait été rendu inconscient par un choc électrique, s’est réveillé après avoir eu la gorge tranchée et a être pendu à l’envers pour saigner à mort, convulsant, et se libérant de ce qui entravait ses pieds.

Il vient en courant à travers la zone d’abattage, directement sur moi et le reste de l’équipe. Les ouvriers d’IBP le prirent en chasse. Un avec une clé à molette et deux avec des battes de baseball. Ils ont commencé à battre à mort le cochon. Je me suis retourné comme je pensais que chacun le ferait… je me trompais.

Quand je me suis retourné, j’ai fait face au reste de mon équipe. Tout en entendant les bruits sourds et les couinements d’une mort abrupte juste 30 pieds derrière moi [un peu plus de neuf mètres], je voyais mes collègues criant et acclamant, se tapant dans les mains les uns les autres à chaque fois qu’il y avait un bruit sourd, riant et célébrant la mort violente d’un être sentient.

La nuit dans ma chambre d’hôtel, mon esprit faisait la course. J’étais dégoûté de moi-même. J’étais dégoûté de l’humanité. Je cessais de manger de la viande. Quelques jours plus tard, mon contremaître m’approcha et me demanda si j’avais besoin d’emprunter de l’argent. Je dis : « Non, pourquoi demandez-vous? »

Il dit qu’il avait remarqué que je ne mangeais que du beurre de cacahuète et de la gelée et il pensait que j’étais fauché. Je lui dit que je n’étais pas fauché et que j’avais simplement arrêté de manger de la viande. Il a commencé à me titiller et à m’appeler un « born-again tree hugger » [un « born again » est quelqu’un né une seconde fois, on utilise le plus souvent l’expression pour quelqu’un revenant à la religion. Un « tree hugger » est quelqu’un prenant un arbre dans ses bras.]

Je partis sur le champ. Je suis retourné chez moi et j’ai commencé à étudier les droits des animaux. Je suis devenu vegan et suis devenu actif de manière légale. J’ai passé des années à faire des tables de presse et à parler avec des gens. J’ai travaillé dans des sanctuaires d’animaux et ait sauvé des animaux dès que je pouvais.

Je n’ai jamais considéré que ce que j’avais fait ou que je ferai pour notre Mère la Terre et ses nations animales était suffisant. Ces machines que j’ai construites de par le passé, en 1996, sont toujours en train de tuer alors que j’écris ces lignes.

C’est ma culpabilité et ma honte ; je les ai fait tomber su moi. Mais c’est également ma force et ma détermination. Rien ne me fera jamais oublier la détresse des animaux dans les fermes usines et soit disant en plein air, ce qui est tout autant malade, faux, non nécessaire et indéfendable.

Comme toutes les industries de l’exploitation animale, le cercle de la maltraitance prendra fin quand l’antagoniste (les humains) s’effondrant sous sa propre perfidie. Par exemple, mon grand-père que je n’ai jamais rencontré était un fermier élevant des cochons. Il est mort l’année de ma naissance, l’ammoniac des déchets des cochons ayant détruit ses poumons. Ces mêmes déchets venant de sa ferme et des fermes voisines ont empoisonné les eaux souterraines dans les années 1970, amenant des niveaux illégaux de radium, qui ont pollué les eaux de distribution.

Jusqu’à ce jour dans certaines zones du Midwest, avant que l’eau courante soit mise en marche, vous devez signer un document affirmant que l’eau des réseaux publics est dangereux pour votre santé et que vous êtes « OK » avec cela.

Je l’ai dit auparavant, mais cela veut le coup de le redire. Ce sont ces industries de la mort qui sont les terroristes pour les animaux et la Terre. Pas ceux qui luttent contre eux.

A noter qu’aux USA s’est montée une structure de solidarité avec Walter Bond: http://supportwalter.wordpress.com/