En Allemagne a lieu de nouveau une mobilisation énorme contre le CASTOR, avec plus de 100 initiatives visant à préparer le bloquage de ce transport ferroviaire de déchets nucléaires; il y en aura encore trois d’ici la fin de l’année.
Le mouvement nucléaire anti-CASTOR mobilise en effet des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, qui attendent patiemment et de manière organisée le « jour X » : le jour du passage (censé être secret). Le slogan est ainsi « castor niX » (soit « castor nichts » c’est-à-dire « pas de castor »).
Le CASTOR, c’est le « cask for storage and transport of radioactive material » c’est-à-dire un conteneur de produits radioactifs, transportés ici par train.
Un train en fait en provenance… de la Hague en France. A la Hague, les déchets nucléaires sont donc mis dans des containers, ceux-ci sont placés dans des trains, et ces trains vont donc en Allemagne, à Gorleben.
Évidemment, ce qui se passe en Allemagne n’a rien à voir avec la passivité française. Le mouvement est tel que la mobilisation policière est énorme, avec une progression très lente des trains afin de vérifier les rails et de repousser les nombreux groupes de bloqueurs.
Le mouvement d’opposition au centre de récupération des déchets de Gorleben a plus de 30 ans, il s’agit d’un mouvement très connu en Allemagne, et très populaire, avec même un foklore local : celui de la république du Wendland libre, avec des passeports, une radio, etc.
On peut voir ici de très nombreuses et longues vidéos des initiatives de protestation (en cas de téléchargement à faire, le mot de passe sera « nix-da ») et là des vidéos courtes sous-titrées en français (cliquez directement ici et là pour y accéder), celle-ci balayant en fait tout un très large spectre, allant de l’initiative locale aux actions clandestines.
Notons d’ailleurs ici deux faits au sujet du CASTOR par rapport à la France : tout d’abord, un activiste français, Sébastien Briat, est mort en 2004 écrasé par le convoi, alors qu’il participait à un groupe tentant de bloquer le convoi. Il était membre de la CNT.
Et il faut savoir que l’accusation faite dans « l’affaire Tarnac » s’appuie en fait sur une démarche tout ce qu’il y a de plus connue en Allemagne, notamment dans le cadre du mouvement anti-CASTOR, à savoir le sabotage des caténaires par une sorte de crochet métallique.