L’affaire Gérald S. de Montpellier

C’est un fait-divers sordide qui peut et doit malheureusement nous intéresser ici. Il ne concerne que des humains, mais il est assez révélateur d’un certain phénomène.

L’histoire est la suivante : le jour de l’an de l’année dernière, une jeune lycéenne a été violée et assassinée dans les bois, de manière atroce, à la suite d’une soirée arrosée dans une maison. Son agonie aura duré six heures.

L’affaire est encore d’actualité dans les médias, car la personne qui aurait commis le crime, l’ayant avoué immédiatement a donné des détails sur un ton très froid, n’a pas profité d’un avocat lors de l’interrogatoire, comme prévu par la justice. Ce qui fait que ses aveux risquent d’être invalidés.

On peut voir ici la page Facebook de soutien à la famille de Léa : Léa : Droit à un procès équitable.

De son côté, il explique désormais son acte par un problème d’érection qui l’aurait énervé, ainsi que la consommation très importante de drogues et d’alcool.

Si cette histoire affreuse nous intéresse ici, c’est en raison du profil du présumé tueur. Il ne s’agit d’ailleurs pas du tout, comme l’extrême-droite le vocifère habituellement à tort et à travers, d’une personne d’origine étrangère.

Non, il s’agit d’un jeune de 24 ans, qui écoute du métal. Il est totalement misanthrope (« l’erreur est humaine, mais l’humanité est une erreur »), et donc fasciné par le nazisme, idéologie dont il a pu se revendiquer. Et en plus de cela, il revendiquait aussi haut et fort son soutien aux animaux.

Sur le net, on retrouve encore aisément divers posts qu’il a pu faire.

Le problème dans tout cela, il est facile de le voir. Le profil de la personne en question est un stéréotype.

Quiconque connaît le mouvement pour les animaux connaît ce profil de jeune périurbain, métalleux, fasciné par les postures misanthropes, assumant des conceptions de l’extrême-droite racialiste.

Si LTD boycotte certaines structures, c’est justement parce que ce genre de profil est toléré, accepté par beaucoup de gens, qui pensent que faire quelque chose pour les animaux justifierait tout.

Alors que, d’habitude, ce genre de personnes n’est pas vegan (et d’ailleurs la personne en question expliquait sur Facebook apprécier la gastronomie française).

Et surtout, et là est le fond du problème, il est évident qu’ici les animaux sont pris en otage pour une misanthropie sordide.

Bien sûr, le monde est terrible et nous ne disons pas qu’il faut être béat. Mais pareillement que tous les métalleux ne sont pas des fachos, loin de là, on peut très bien assumer l’horreur de ce monde sans être misanthrope ou fasciné par le nazisme.

Et là, il n’est pas difficile de comprendre l’impact d’une telle affaire, car en filigrane, on peut lire parmi des articles de journaux au sujet du présumé tueur : « Il militait dans le milieu de la défense des animaux. »

Les partisans des animaux seraient donc, encore et toujours, des gens misanthropes, associaux, morbides, qui n’aiment pas les humains en général, etc.

Tout le contraire d’une idée positive. Car il faut poser la question : comment se fait-il qu’une sorte de nazi de Montpellier puisse se reconnaître dans la défense des animaux ?

Et nous nous répondons : car aucune culture positive n’est mise en avant, car l’antifascisme n’est pas du tout assumé, parce que même finalement c’est l’idéologie misanthrope, pessimiste voire morbide qui ressort.

Nous parlions récemment de l’utilisation des images d’animaux massacrés, en expliquant que cela n’avait pas forcément l’effet escompté. On en a là un exemple. Quand on en appelle au morbide, on récolte du morbide !