Jacques-Charles Fombonne à la tête de la SPA de Paris

Ainsi, elle a réussi cette opération dont nous avons parlé il y a peu au moment de la démission de la responsable de la SPA (de Paris), la présentatrice Natacha Harry. C’est un haut responsable militaire, Jacques-Charles Fombonne, qui prend les commandes de cette importante structure de la protection animale, sans en avoir jamais fait partie.

C’est une solution purement pragmatique, sans aucun contenu, visant à « épurer » une structure entachée de très multiples scandales ces dernières années.

Sauf que cela ne marche nullement comme cela. Il ne suffit pas de nommer un soldat pour compenser les multiples problèmes internes à l’approche générale de la protection animale.

Il ne s’agit pas de « rétablir l’ordre » ou de surveiller administrativement les sphères pouvant céder à la corruption. Cela, c’est la réponse d’extrême-droite, la réponse du coup de force, la réponse qui vient a posteriori, sans établir la nature des problèmes.

Quelle est la nature de ces problèmes ? On peut en dresser la liste :

  • il y a une multitude de SPA (et les refuges en général), ce qui disperse les forces. C’est terriblement vrai pour les refuges, qui tiennent avec des bouts de ficelle, ce qui amène certaines personnes à être horrifié et à dénoncer… les refuges au lieu de mettre la main à la pâte !
  • l’État s’appuie systématiquement sur ces associations, sans n’apporter ni moyens ni reconnaissances. En clair, lorsqu’un animal est trouvé par la police, la gendarmerie ou les pompiers, une association locale est prévenue pour le prendre en charge. Il n’y a ni suivi ni soutiens financiers. Les associations doivent assumer ce que la société ne veut pas assumer elle-même, avec leurs propres moyens, un grand sens du sacrifice.
  • il n’y aucune démocratie dans les associations, et par contre un culte de l’ego pour la direction des associations, avec des individus se mettant sans cesse en avant, déformant la nature du projet. Cela ne concerne d’ailleurs pas que la protection animale, il n’y aucune différence d’approche dans la personnalisation entre la Fondation Brigitte Bardot ou 269. C’est la course à la photo, aux propos chocs, à la médiatisation, etc.
  • cette absence de démocratie va de paire avec la nullité du niveau de discussion, ce qui est amené par l’absence de perspective. La SPA, par exemple, n’a aucune ambition pour le futur, elle est une fin en soi, comme d’ailleurs la plupart des associations. Cela amène cette course à la participation aux procès pour toucher des fonds, ce qui irait si les associations n’étaient pas plusieurs à le faire en même temps, empêchant toute vue d’ensemble.
  • il y a beaucoup d’argent et sans morale la plus stricte, fondée sur le véganisme le plu intransigeant, les craquages par la corruption sont inévitables. Et encore, il ne faut pas seulement le véganisme, à notre sens, mais la culture vegan straighte edge, avec la morale de l’affrontement et la victoire totale comme objectif !

Finalement, d’ailleurs, c’est bien cela le problème. Ce qui manque, ce sont des activistes ayant la tête sur les épaules, ayant une bonne culture et une bonne capacité de problématiser, avec un objectif très clair en tête : la libération animale.

La libération animale a besoin de cadres. Ce qui perd la Cause, c’est d’un côté une fuite dans des actions épisodiques, un actionnisme qui épuise les gens (avec un turn-over immense, les gens ne restant pas et à chaque cycle tout recommence avec des gens s’imaginant découvrir quelque chose maintes fois déjà fait), et de l’autre une forme d’intellectualisme coupé de toute réalité.

Ce qui ramène au problème de fond, qui est que la base même de tout mouvement de libération animale doit être non pas l’obsession sur les animaux morts, mais la focalisation sur les animaux vivants. Et partant de là, tant que le véganisme n’aura pas comme fondement la participation concrète et générale aux refuges, il n’obtiendra pas de substance réelle.

Bientôt un haut responsable de la gendarmerie à la tête de la SPA (de Paris)?

Les administrateurs de la SPA de Paris ont coopté… un responsable de la gendarmerie, quelques jours avant la démission de Natacha Harry de la présidence… Et à l’instigation de cette dernière.

Son choix est logique : elle-même n’était pas adhérente de la SPA et elle était extérieure à la protection animal lorsqu’elle est devenue présidente… Alors pourquoi ne pas prolonger la démarche ? Tant qu’à faire, s’il pouvait être élu aux élections de la mi-juillet pour sa succession…

Ce que si on ne comprend pas qu’il faut aller au véganisme, à la libération animale, à la Nature, avec une morale intransigeante, alors il faut bien trouver autre chose. Comme la police, l’armée, la nation, le nationalisme, la guerre, ce genre de choses « qui marchent ».

Voilà pourquoi, dans peu de temps, on risque donc d’avoir un gendarme à la tête de la SPA de Paris et Laurence Parisot, ancienne dirigeante du MEDEF, à la tête de la Fondation Brigitte Bardot!

Le Canard Enchaîné, dans une brève intitulée « Un képi pour les toutous », rapporte justement les propos suivants de Natacha Harry :

« Son brillant parcours en tant que colonel de gendarmerie, avocat et ancien magistrat, est un apport précieux. »

On nage en plein délire. Quel rapport entre un des gendarmes ayant l’un des parcours les plus exemplaires dans la gendarmerie et les refuges ? Absolument aucun.

Et pour quelle raison ce gendarme, qui ne peut pas ne pas le savoir, a-t-il accepté? Quel prétexte peut-il bien avoir été inventé?

Il ne peut avoir qu’une raison : la prétention militariste à savoir gérer. Il n’y a rien d’autre, ou qu’il le prouve.

Voyons justement quel est le parcours du colonel Jacques-Charles Fombonne.

Il est commandant du centre national de formation à la police judiciaire de la Gendarmerie et commandant du Centre National de Formation à la Police Judiciaire de la Gendarmerie. En clair, il forme les gendarmes au plus haut niveau.

Il est directeur de projet informatique depuis cinq ans à la Gendarmerie, après avoir été adjoint d’un office central de PJ, chef du groupe d’Intervention Régional de Montpellier, chef de la section des recherches d’Orléans, magistrat de l’ordre administratif à Clermont-Ferrand, commandant de compagnie à Bastia, chef du service juridique et de l’enseignement au laboratoire de police scientifique à Rosny-sous-bois.

Il est expert en Sûreté des Entreprises de par son passage à l’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice. Il est avocat après un passage à Assas pour un Doctorat d’Etat, Droit pénal et Sciences Criminelles, et un Master II Droit notarial à Lyon III.

Quel rapport y a-t-il dans tout cela avec les animaux ? Aucun! Surtout qu’un gendarme est un militaire, avec un droit de réserve. Il ne pourra prendre aucune position au sujet des animaux… Alors qu’on en a justement besoin.

Déjà que dans tout cela il y a un déni de démocratie, mais là avec un gendarme, c’est carrément la totale ! Et on risque donc de passer, aux élections de la SPA de Paris de la mi-juillet, d’une chroniqueuse télé à un responsable de gendarmerie…

Quelle faillite morale, culturelle, intellectuelle. Que ne faut-il pas faire de la part de ces gens-là pour réfuter le véganisme, la libération animale!

Natacha Harry démissionne de la SPA

[L’article contient des photos d’animaux à adopter actuellement et ensemble.]

Les journalistes ne font pas leur travail et les animaux sont un prétexte pour de « bons sentiments » dénués de profondeur et d’engagement. Tel est encore l’enseignement de la démission de Natacha Harry, au-delà par ailleurs de ce scandale de plus à la SPA de Paris.

En effet, il y a beaucoup de SPA en France, mais la SPA de Paris n’en centralise qu’une partie. Ce qui n’empêche pas les médias de parler de la SPA en général de manière systématique. Preuve que les journalistes n’enquêtent pas, se moquent de la vérité, trop pressés de faire croire qu’il y aurait une SPA en général s’occupant des animaux.

L’arrêté de la cour de cassation fait en octobre 1981 accorde à toute association le droit de s’appeler SPA, à condition de préciser l’endroit, la « SPA » tout court étant celle de Paris. Un article du Monde de 2015 relate d’ailleurs la bataille judiciaire de Natacha Harry pour torpiller la dénomination « SPA » des autres, notamment ceux de la confédération, c’est-à-dire la SPA dite de Lyon regroupant de très nombreuses SPA locales – 260 -, ne s’appelant pas forcément d’ailleurs SPA.

Natacha Harry qui démissionne d’ailleurs parce qu’elle est lasse. La pauvre ! Elle a été nommée présidente sans avoir été membre de la SPA, elle a tout décidé, et maintenant elle est lassée des critiques à son encontre.

Elle quitte le navire, purement et simplement. Voici ses propres propos sur le site de la SPA (de Paris) :

« J’ai pris la décision de remettre ma démission au prochain Conseil d’administration qui se tiendra le 16 juillet prochain. Je fais ce choix d’abord pour protéger l’association des violentes attaques dont je fais l’objet.

Une poignée de personnes mène en effet depuis quelques semaines une campagne insensée à mon encontre qui est de nature à fragiliser la SPA. Il est responsable, je crois, que je me mette en retrait de cette maison où je me suis investie bénévolement avec ardeur et conviction depuis juin 2013.

La seconde raison est plus personnelle. Je suis lasse de ces attaques ignobles et mensongères et je veux désormais m’en préserver. »

Et elle conclut par ces propos totalement honteux :

« Salariés, bénévoles, adhérents, donateurs, testateurs, vous pouvez être sereins quant à l’avenir car, contrairement à ce que certains aimeraient faire croire, la SPA va bien. »

Aucune mise en perspective des animaux, mais par contre la mise en valeur d’une structure comme fin en soi. Avec une attention toute particulière aux donateurs et testateurs, c’est-à-dire les gens croyant donner leur argent aux animaux, mais finançant en fait des organismes ne servant que partiellement ceux-ci.

Plus sérieusement, voici comment Le Journal du Dimanche présente la situation terrible :

En mars 2017, dans un troisième rapport, la Cour des comptes a épinglé « une gestion fragilisée par une forte instabilité des ressources humaines », « la défaillance des contrôles internes » ou encore « un retard dommageable » dans la rénovation des refuges et dispensaires.

Elle a aussi regretté les honoraires « excessifs » et « disproportionnés » de l’administratrice judiciaire désignée sur les exercices 2011 à 2013.

La mandataire, qui a empoché à la SPA 1,1 million d’euros sur trois ans, avait par ailleurs été condamnée à rembourser 230.000 euros au Racing club de France et 50.000 euros à la Fédération française des sports de glace pour avoir surévalué sa rémunération. Pour Joël Pain, la SPA aurait dû contester ces honoraires.

Depuis fin mars, l’association est contrôlée par l’Agence française anticorruption (AFA). Une enquête de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) est encore en cours.

Et, le 25 juin, l’ancien trésorier, Thierry Courrault, comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir perçu 12.000 euros de faux frais kilométriques.

Tout cela ne pourra qu’attrister les amis des animaux. Et encore une fois, il est ici important de souligner un fait capital : la progression du véganisme en France n’a pas eu d’impact sur le soutien aux refuges.

Cela montre bien que le véganisme actuel n’est bien souvent qu’une façade, un prétexte, une utilisation des animaux, une farce sentimentale abstraite coupée de toute réalité. Un véganisme authentique va forcément de paire avec un engagement concret, au quotidien, pour les animaux.

Ce n’est pas une abstraction où l’on utilise les animaux pour fuir la réalité.

Le pillage continue-t-il à la SPA (de Paris) ?

[L’article contient des photos d’animaux actuellement à adopter.]

Il y a un refuge qui vient de rouvrir quelque part en France, destiné aux oiseaux. En fait, ce ne sont que pour les rapaces, les autres se faisant condamner… Et pour cause, le responsable, ancien braconnier, a ses préférences… Et une certaine approche aussi, puisqu’à un moment il utilisait auparavant le refuge pour élever des oies, pour les revendre pour Noël…

On voit le tableau ! Il ne s’agit pas ici de dénoncer les refuges, bien au contraire, ni de critiquer leurs activistes qui donner littéralement leur vie, refusant un petit confort par ailleurs totalement illusoire et vide.

Cependant, il s’agit de bien comprendre la situation : peu de moyens, énormément de responsabilités, des gens sincères mais sans niveau de conscience sociale élevée, et aussi des opportunistes terribles.

Selon nous, seule la morale vegan straight edge la plus impitoyable peut sauver la situation. A petite échelle, on peut en faire l’économie… Toutefois, les refuges ont besoin d’un cadre à l’échelle du pays, pour centraliser les moyens. Et là, donc, il faut des incorruptibles.

Ce qui amène, une fois de plus, à parler de la SPA dite de Paris, car il y a également la fédération dite de Lyon, qui elle ne défraie pas les chroniques de manière régulière. La SPA de Paris, il y a peu, annonçait que de janvier à avril, il y avait 15 % d’adoptions en moins par rapport à l’année d’avant.

Et malgré ce sérieux apparent, il y a encore un énième scandale de la SPA de Paris. Voici donc quelques extraits de l’article à charge du Monde, intitulé Temps de chien à la SPA, article par ailleurs non seulement à charge mais racoleur et sans âme, sans compassion pour les animaux.

La SPA, 650 salariés, 4 000 bénévoles, 20 000 adhérents, est à l’image des animaux estropiés ou battus qu’elle recueille : après plusieurs années noires, elle tente de se refaire une santé, mais avance encore clopin-clopant. (…)

Dans son collimateur figure en particulier Image 7, la société de communication d’Anne Méaux, qui conseille une bonne partie des patrons du CAC 40 et plusieurs hommes politiques de droite.

La SPA lui a versé plus de 450 000 euros depuis décembre 2013 pour des prestations contestées par certains. Joël Pain, l’ancien directeur général de l’association, licencié en mars pour faute grave, les estimait soit fictives, soit destinées à valoriser l’image de la seule Natacha Harry. (…)

La juged’instruction Claire Thépaut, connue pour avoir mis en examen Nicolas Sarkozy pour corruption, est elle aussi saisie, à la suite de plaintes qui visent en particulier la gestion des années très sombres, jusqu’en 2013.

La Cour des comptes suit également de près le redressement de la maison, trop lent à ses yeux. Le tribunal correctionnel de Paris doit de son côté examiner le 25 juin le cas de l’ex-trésorier de la SPA, Thierry Courrault.

En 2013-2014, ce bénévole s’était fait rembourser 12 074 euros de frais de déplacement en neuf mois sans fournir le moindre justificatif. Depuis, il a démissionné et rendu l’argent, sans que cela stoppe la plainte déposée par des adhérents.

La SPA, enfin, donne du travail au conseil de prud’hommes. En quelques mois, Natacha Harry vient de se séparer brutalement de trois de ses principaux dirigeants, dont le directeur général, Joël Pain. Ils sont accusés d’incompétence et d’avoir « tenu des propos grossiers, insultants et scandaleux ».

Dans certains e-mails, ils se moquaient entre eux de bénévoles « déjà empaillés », d’une donatrice « un peu fossilisée » ou encore d’une déléguée syndicale, comparée à une « dinde ». Quant à la présidente de l’association, elle s’y trouvait ravalée à « son vrai rôle de Miss météo ». Un « humour potache », plaident les intéressés. (…)

Début mai, les responsables ont choisi de se moquer de cette crise, le temps d’une grande fête interne. Ce soir-là, plus de 250 dirigeants, salariés et bénévoles se retrouvent au Musée des arts forains, à Paris, pour la remise des « Os-wards », une cérémonie animée par le journaliste de « Télématin » Laurent Bignolas et ponctuée de sketches.

L’un d’eux se déroule au standard du siège. « Allô ! Je peux parler au directeur général ? – Non, il n’est plus là. Au directeur financier, alors ? – Non plus. A la directrice juridique, au moins ? – Non, désolé. Bon, passez-moi le service courrier ! – Ah… Il n’est ouvert que de 14 heures à 14 h 15 et, comme il est 14 h 13, je ne sais pas si vous pourrez le joindre… »Eclat de rire général. Une sorte de catharsis. (…)

Polémiques, affaires, scandales. La SPA retombe dans ses pires travers. Cette vénérable association, fondée en 1845, a longtemps été mal gérée. « C’est logique,explique un ancien responsable, le président est élu en fonction de sa capacité à défendre la cause animale, pas de son savoir-faire de manageur.

Beaucoup d’argent en jeu, mais peu de procédures écrites, peu de contrôles, des décisions politiques : le terrain était propice aux gaspillages et aux fraudes. »

Depuis plusieurs décennies, « elle fait l’objet d’un pillage permanent et impuni », certifie Henri Barbe, dont l’association, Les Vrais Amis de la SPA, chiffre les détournements à « peut-être 20 ou 30 millions d’euros ».

En 2009, la situation est devenue si critique que l’association a dû être placée durant plus de trois ans sous administration judiciaire. « A l’époque, chacun se méfiait des autres, et la communication entre les dirigeants de Paris et le terrain était difficile, se souvient Nicolas Dumas, qui dirigeait un refuge à Perpignan.

Quand on voyait les chiffres 01 43 s’afficher sur le téléphone, on disait : “C’est le siège, qui veut répondre ?’’ Tout le monde partait en courant. On avait peur… »La période a laissé un goût amer.

Non seulement à cause des réorganisations nécessaires pour sortir les comptes du rouge, mais aussi parce que les adhérents ont découvert après coup que l’administratrice judiciaire, Michèle Lebossé, s’était payée sur la bête, en touchant près de 1,2 million d’euros.

Une rémunération « disproportionnée par rapport aux résultats obtenus », selon la Cour des comptes, et aujourd’hui sous l’œil de la justice. C’est cette administratrice qui, en fin de mandat, a contacté Natacha Harry pour lui proposer sa succession, alors même que la journaliste n’était pas adhérente. Elle espérait ainsi donner une image plus glamour à la SPA.

Comment quelqu’un qui n’est pas adhérent d’une association peut-il être amené à en prendre la direction ? N’est-ce pas là un vrai problème de démocratie ? Regardons justement quelque chose de particulier : le nombre d’adhérents.

Voici un tableau comparant L214 et la SPA – rappelons qu’il s’agit donc ici de celle de Paris. On peut voir que la SPA (de Paris) a moins d’adhérents que L214! Ce qui est totalement incohérent et en décalage complet avec l’ampleur de sa tâche et de son budget.

L214 SPA de Paris
nombre de salariés 45 656
budget 4 millions 56 millions
nombre d’adhérents 30 000 21 000

Evidemment, on peut tout aussi bien dire qu’avec 4 millions d’euros et 45 salariés, on ne peut pas vraiment dire que L214 fasse grand chose avec autant de moyens. Il y a là également une incapacité à organiser les gens et à former des structures démocratiques, à impliquer tout le monde.

Mais ce qui compte ici surtout c’est qu’on voit que tout est bureaucratique,  remplis d’interstices ou des gens peuvent se faufiler, avec des spécialisations techniques propices aux profiteurs. Et que cela fait des décennies que cela dure.

Alors, quelle solution? C’est pourtant simple. La société doit assumer ses responsabilités. Les refuges doivent être centralisées dans une SPA nationale nationalisée, avec absolument tous les comptes publics, avec absolument tout de public d’ailleurs, avec une adhésion de masse et des débats démocratiques ouverts.

Sans cela, dans une société toujours plus égoïste, c’est un travail sans fin et les accapareurs auront encore leur place. Mais, là encore, étant donné qu’un tel programme est une utopie aujourd’hui, cela signifie que la révolution est nécessaire pour pouvoir réellement changer les choses demain…

Nouveau scandale à la SPA

Bien loin du véganisme d’escapade, nous considérons que les refuges sont au coeur de la compassion, de la bienveillance envers les animaux.

Aider les animaux dans les refuges est un devoir impératif, une composante de l’identité de toute personne ayant compris le sens de la libération animale, sa signification universelle.

A ce titre, il faut porter son attention sur les problèmes des grandes structures de refuges, dont on sait à quel point les dirigeants sont rapidement contaminés, corrompus par les valeurs dominantes, et ce d’autant plus qu’ils ne comprennent pas le véganisme, la libération animale.

La SPA (de Paris) est ainsi de nouveau dans une tourmente judiciaire, et comme d’habitude dans ces cas là, c’est très violent.

Tout est parti d’un article littéralement dévastateur du Parisien, dont voici quelques extraits.

Si les faits sont avérés, c’est une catastrophe de plus.

Après deux rapports très critiques de la Cour des comptes dans les années 2000, puis la nomination entre 2009 et 2012 d’une administratrice provisoire chargée de redresser la barre, on aurait pu penser la SPA (Société protectrice des animaux) aujourd’hui entièrement focalisée sur sa mission : améliorer « le sort de tous les animaux ». Las, l’heure n’est semble-t-il pas à la sérénité.

Selon nos informations, plusieurs adhérents de la SPA ont porté plainte contre X, en mars 2016, pour « usurpation de titre, escroquerie et abus de confiance, corruption active et passive, et prise illégale d’intérêt ».

Dans leur ligne de mire : les honoraires accordés à l’ancienne administratrice judiciaire (plus d’un million d’euros en trois ans et demi), « qui peuvent paraître exorbitants », souligne l’avocat des plaignants, William Bourdon ; la modification des statuts ayant permis l’élection en juin 2013 de la présentatrice Natacha Harry ; ou encore le fait que cette dernière se revendique « docteur vétérinaire », à tort, selon eux.

« Toute la lumière doit être faite sur la gestion de la SPA », résume M e Bourdon. En avril, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour les faits dénoncés dans cette plainte. Une enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE).

S’il n’y avait que cela… Il y a six mois, l’association Vaspa (les Vrais amis de la SPA) a de son côté porté une nouvelle fois devant la justice une vieille affaire d’évaporation de legs dans laquelle la SPA aurait potentiellement perdu 20 millions d’euros entre 2004 et 2008.

Enfin — hasard de calendrier ? —, même la Cour des comptes s’y met : depuis plusieurs mois, les magistrats épluchent les comptes 2011-2014. Ils auraient notamment tiqué sur le nombre élevé de marchés conclus sans appels d’offres.

La présidente Natacha Harry est visée dans un article à part, et à charges.

En 2012,quand elle se lance dans la course à la présidence de la SPA, Natacha Harry, chroniqueuse de « Télématin » et productrice d’émissions, sur Equidia notamment, se présente notamment comme vétérinaire — la même année, elle a même déposé la marque Docteur H à l’Institut national de la propriété intellectuelle.

Le souci, c’est qu’elle ne serait pas docteur vétérinaire, affirment les plaignants, pour qui il y a usurpation de titre. Si Natacha Harry a bien étudié quatre ans à Maisons-Alfort, elle n’aurait jamais soutenu sa thèse et ne serait donc pas diplômée — elle n’est par ailleurs pas inscrite à l’Ordre national des vétérinaires. Sollicitée, Natacha Harry dément en bloc (voir les réponses de la SPA ci-dessous). L’école de Maisons-Alfort, elle, a refusé de nous apporter une réponse.

Il y a une ligne de son CV, en revanche, que Natacha Harry, qui n’a pas souhaité nous recevoir malgré nos demandes répétées, passe sous silence lorsqu’elle se présente aux élections : depuis 2011, elle est « ambassadrice » de la marque Pedigree, qui dépend du groupe Mars — sollicitée, la SPA nous assure que cette collaboration s’est juste étalée « de 2011 à 2014 », tandis que le porte-parole de Mars, lui, évoque un contrat achevé « fin 2015 ».

Pourtant, sur le site Pedigree.com, les vidéos de Natacha Harry vantant les produits de la marque peuvent encore être visionnés. « Si Mars y a gagné ou y gagne une formidable caution morale, la SPA, elle, qu’a-t-elle gagné ? », interroge Alain Lambert, un adhérent qui a réclamé en 2014 la démission de Natacha Harry.

Jamais, en tout cas, les liens entre la SPA et une autre filiale du groupe Mars, Royal Canin, n’ont paru aussi forts : partenariats dans les grandes surfaces, association de logos, kits Royal Canin remis aux adoptants dans les refuges, etc.

Depuis fin 2015, le comité d’entreprise de la SPA a signé un accord préférentiel : les salariés bénéficient de prix cassés sur les croquettes.

Et gare à ceux qui iraient voir ailleurs, comme cette salariée de Seine-Maritime l’a appris à ses dépens en présentant sa note de frais. « Nous avons des fournisseurs référencés. Vous devez acheter la nourriture Royal Canin et non au Carrefour », lui rappelle la directrice comptable dans un mail.

Aujourd’hui, deux des neuf administrateurs de la SPA — dont Natacha Harry — sont (ou ont été) rémunérés par Mars. Et en 2015, selon nos informations, la SPA aurait acheté pour plus de 1 million d’euros de produits Royal Canin, sans mise en concurrence.

Moult dépenses, d’ailleurs, sont encore réalisées sans appel d’offres : en 2015, selon une liste que « le Parisien » – « Aujourd’hui en France » s’est procurée, un pharmacien aurait ainsi touché 1,5 M€, un chenil 736 000 €, un notaire 160 000 €, une agence de voyages 337 000 €… Au total, au moins 6 M€ auraient été dépensés sans aucune mise en concurrence cette année-là.

Les priorités budgétaires, voilà un autre reproche fait à Natacha Harry. Certes, l’an dernier, le nombre d’adoptions a bondi de 13 %. Mais sa promesse de campagne numéro un — moderniser et sécuriser les refuges — décolle à peine, trois ans plus tard. Ce n’était pourtant pas un luxe.

A Gennevilliers (Hauts-de-Seine), l’historique centre, « les cages sont en extérieur, les chiens dorment dans l’eau ou la neige, et des éléments rouillés menacent de les blesser », témoigne un ancien, forcément anonyme du fait de la clause de confidentialité à vie qu’il a signée.

« Il aurait été plus utile d’améliorer le confort des animaux que de repeindre les halls d’accueil aux couleurs du nouveau logo SPA », abonde Brigitte Piquet-Pellorce.

Sur les 41 M€ d’investissement promis en 2014, seuls 2 M€ ont été dépensés en 2015, dont 1,5 M€ pour acquérir Pervenchères (Basse-Normandie), le premier refuge pour… équidés. En faisant ce choix-là, Natacha Harry, qui produit une émission sur l’élevage des chevaux, s’est inévitablement exposée à de sévères critiques en interne.

Dans le même temps (de 2013 à 2015), le budget marketing a bondi, passant de 2,3 à 3,6 M€ (+ 50 %), tout comme le budget communication (institutionnelle, médias partenaires, portes ouvertes…), passé de 1,2 à 2,2 M€. Pourquoi par exemple convoquer le congrès annuel au château de Chantilly, début 2015 ?

Plusieurs dépenses, critiquent par ailleurs ses détracteurs, visent à mettre Natacha Harry en avant. Selon nos informations, l’animatrice a eu, ou aurait encore, un contrat avec N Consulting (3 500 € par mois) notamment pour des trainings presse. Elle aurait également réalisé un travail sur son image avec la société Image 7 d’Anne Méaux, facturé à prix d’or (8 400 € par mois pendant au moins un an) « Image 7 est là en sous-marin, en interne peu de gens le savent », témoigne une salariée bien informée.

22 millions d’euros manquent à l’appel, selon Le Parisien.

A la SPA, les legs constituent le nerf de la guerre. En 2015, la manne a dépassé 30 M€, soit 56 % des recettes. Mais une vieille histoire rebondit aujourd’hui. En 2008, la présidente de l’époque, Caroline Lanty, avait porté plainte pour abus de confiance après avoir été alertée sur ce qui constituerait de fortes irrégularités dans la gestion des legs : dix-huit SCI, gérées par une même personne, achetaient à petits prix les biens de la SPA pour les revendre ensuite deux, voire trois fois plus cher…

Ainsi, le legs Varnet, vendu par la SPA 171 000 € en août 2005, avait été revendu par la SCI du Pont-des-Arts 665 000 € six mois plus tard !

Appliqué à la centaine de biens vendus dans des conditions parfois surprenantes, « le manque à gagner pour la SPA pourrait avoisiner 22 M€ », calcule Henri Barbé, le président de l’association Vaspa (les Vrais amis de la SPA). En mars 2011, la justice avait classé l’affaire, jugeant que l’infraction n’était « pas suffisamment caractérisée ».

L’enquête de police menée à l’époque interpelle Henri Barbé. « Comment les enquêteurs ont ils pu accepter l’explication du gérant des SCI selon laquelle il avait sorti 350 000 € en liquide pour financer des voyages, alors qu’on ne pouvait à l’époque payer en liquide au-delà de 3 000 € ? questionne cet ancien professeur d’histoire-géographie. Pourquoi les banques n’ont-elles pas fait un signalement à Tracfin ? »

Vaspa a déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour escroquerie et abus de confiance, il convient donc d’attendre ce que fera le juge d’instruction désigné.

La SPA a demandé un droit de réponse au Parisien, que voici.

DROIT DE REPONSE

La SPA souhaite apporter un démenti formel à votre article du 6 juin 2016, intitulé « Tourmente judiciaire en vue à la SPA » qui insinue que la gestion de la SPA serait gravement mise en cause.

Il n’en est rien.

Les faits dont vous faites mention relèvent d’une période ancienne qui remonte à 2004, soit bien avant que l’actuelle direction ne prenne les rênes de l’Association. L’amalgame qui est ainsi fait est de nature à créer une grave confusion dans l’esprit du public et des dommages d’un extrême gravité pour la SPA et les animaux dont elle a la charge.

Vous insinuez également que la Présidente de la SPA se prévaudrait « à tort » du diplôme de vétérinaire mettant ainsi en cause son honnêteté alors que ces faits ont été formellement démentis par la SPA.

Vous laissez enfin entendre que les contrats avec les fournisseurs de l’Association pourraient être entachés d’irrégularités et vous vous faîtes l’écho plus généralement d’une série de critiques gravement attentatoires à l’honneur du Conseil d’administration de la SPA.

Ces propos sont formellement démentis pas les faits et les instances de contrôle de la SPA ainsi que les Tribunaux le démontreront le moment venu.

La SPA ne peut que s’interroger sur la publication de telles accusations à moins d’un mois de la prochaine élection de la Présidente et déplorer une telle instrumentalisation, qui nuit à la mission de défense des animaux de la SPA, en déstabilisant l’Association.

NDLR « Nous maintenons nos informations. La principale plainte dont nous nous faisons l’écho date de mars 2016. Par ailleurs, cette plainte ne met pas en cause le fait que Natacha Harry serait vétérinaire mais qu’elle se revendique « Docteur vétérinaire », ce qu’elle ne serait pas.

Voici d’autres précisions de la SPA au Parisien.

Les réponses de la SPA

Sollicitée, l’association SPA nous a adressé une longue réponse écrite. Extraits.

Une plainte visant Natacha Harry dit qu’elle n’a pas le diplôme de vétérinaire ?
Elle est vétérinaire, diplômée de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.

A quelle date a-t-elle soutenu sa thèse ? Eu son diplôme ?
La SPA n’a pas répondu sur ce point.

Liens avec le groupe Mars.
Il n’y a aucun conflit d’intérêts. Royal Canin, fournisseur historique de la SPA depuis 2002, a conçu des croquettes spécifiques avec des qualités nutritionnelles adaptées au mode de vie des animaux en refuge. Cette société fait l’objet d’une mise en concurrence régulière.

Natacha Harry fait-elle encore des pubs pour Dentastix (marque Pedigree) ?
Elle était ambassadrice entre 2011 et 2014. Cette activité s’inscrit dans le cadre de ses activités professionnelles et est sans lien avec la SPA.

Combien de refuges ont été rénovés depuis 2013 ?
La SPA a engagé 6,5 M€ pour la rénovation et l’entretien des refuges en 2014 et 2015. Certaines installations ont été laissées à l’abandon pendant des dizaines d’années. Un plan de près de 50 M€ va permettre la rénovation totale ou partielle de près de 25 sites.

Il n’y a plus de sténos pour faire les comptes rendus des CA ? Qui les fait désormais ?
Un PV est rédigé après chaque CA et approuvé par le CA.

Beaucoup de marchés ont été passés sans appel d’offres, pourquoi ?
Tous nos marchés font l’objet d’une mise en concurrence.

Budgets alloués à Image 7 et N Consultaing : montant, durée des contrats et mission ?
Nous ne souhaitons pas rendre publiques ces informations qui font partie de la réussite de nos actions. C’est notre choix.

A quand un comité d’éthique ? Le travail est en cours. Comité de la Charte ?
Nous avons postulé au comité de la Charte (NDLR : qui garantit le « don en confiance ») en juin 2014. (NDLR : le 1er juin, la SPA a annoncé sur son site par un simple communiqué qu’elle adhérait désormais au comité de la Charte.)

24 chiens asphyxiés lors d’un transport de la SPA de Paris

Nous avons déjà parlé de la véritable catastrophe des refuges en France, qui dans la pratique n’ont aucune envergure nationale et n’existent que par la volonté, le courage, l’abnégation d’individus dispersés se donnant corps et âmes.

L’Etat ne fait rien, la société s’en moque, et c’est sur la bonne volonté d’individus que tient une solidarité absolument nécessaire. Parfois, il y a des erreurs, voire des fautes.

La mort par asphyxie de 24 chiens lors d’un transport agréé par la SPA de Paris est une expression de plus de la honte de la situation.

Surtout quand on voit apparemment une personne responsable de la SPA de Paris se pointer… en avion à Tarbes pour officialiser un tel transport, dans un camion traditionnel de type déménagement…

Et il y avait également un responsable des services vétérinaires, validant le transport!

Et ce transport allait de Tarbes (sud ouest de la France) jusqu’à Paris, 830 kilomètres de route et plus de sept heures de route: n’y a-t-il aucun autre refuge entre Tarbes et Paris?

Nous parlions encore récemment des scandales en série révélés par le Canard enchaîné au sujet de la SPA de Paris (voir « A la SPA, on se goinfre sur la bête »), montrant que dès que les comptes des grandes associations deviennent opaques, l’esprit de corruption est vite présent, puisqu’il n’y a aucun garde fou culturel et démocratique…

Ce dont on a besoin c’est de structures véganes, avec une morale absolument incorruptible, où les animaux sont placés comme aspect principal. C’est indiscutable.

On en est loin et tout cela fait froid dans le dos. En France, au 21ème siècle, un tel transport d’animaux abandonnés est une honte complète, qui n’a aucune excuse. Ce n’est pas rechercher à bien faire, c’est de l’amateurisme criminel.

Bien entendu, les moyens sont terriblement faibles. Mais il faut savoir dire stop, surtout quand il y a des moyens comme les a la SPA de Paris…

Ce qui se révèle ici c’est un problème d’ampleur national, demandant un engagement de fond, une réflexion capable de continuité. Il faut, pour aider les animaux, des moyens d’ampleur : il faut les arracher à l’État, tout comme finalement il faut tout changer pour pouvoir mettre en œuvre des choses concrètes, réelles, quotidiennes.

Voici une présentation de cette affaire dramatique – et non tragique, car il y a des coupables – par Le Parisien:

«On s’en veut, on n’aurait jamais dû les laisser partir!», regrette Maud Starck, la vice-présidente de la SPA de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Depuis plus de trois semaines, un profond malaise règne dans son refuge. En cause : 24 chiens sur les 38  transportés le 23 avril vers Paris, à la demande des pouvoirs publics pour cause de surpopulation à Tarbes, sont morts asphyxiés en cours de route.

Depuis ce drame, les différents protagonistes se rejettent les responsabilités. Le refuge de Tarbes assure que toute l’opération a été coordonnée par la SPA de Paris. Or, la SPA de Tarbes et celle de Paris mettent en cause le transporteur, la Sapca. De son côté, le PDG de la Sapca, Jean-François Fonteneau, reconnaît que le camion de 20 m3 qu’il avait loué pour l’occasion n’était «pas agréé», mais il s’en prend au fonctionnement «dramatique» de la SPA de Tarbes.

Le parquet de Tarbes devrait rapidement décider, au vu des analyses toxicologiques, si l’enquête reste à Tarbes ou si elle doit être transmise à Agen, près du siège du transporteur, ou encore à Paris, siège national de la SPA, en fonction des responsabilités principales, informe la procureure Chantal Firmigier-Michel. Quant à la présidente du refuge de Tarbes, Paulette Cassou, elle a porté plainte contre X le 28 avril. La présidente nationale Natacha Harry a indiqué avoir fait de même de son côté le 24 avril.

Un camion non agréé

Selon Maud Stark, ce 23 avril, 38 chiens ont été transportés dans un camion de déménagement sans aération, conçu pour le transport de meubles, pas d’animaux vivants. «Nous n’avons pas osé nous opposer au transport: il y avait sur place quelqu’un des services vétérinaires, ainsi qu’une déléguée de la SPA nationale, le chauffeur a assuré qu’il faisait cela depuis longtemps et s’arrêterait toutes les deux heures», déplore-t-elle.

Les chiens, enfermés dans des cages individuelles, pourraient avoir été tués par la dispersion des gaz d’échappement rentrant dans le véhicule par le hayon entrouvert, estiment la SPA nationale et le PDG de la Sapca. Le chauffeur a constaté que 24 chiens avaient péri à son troisième arrêt à mi-parcours, selon le PDG de la Sapca.

Selon le chauffeur,  le camion loué n’était effectivement «pas ventilé» à la différence de ses véhicules habituels, plus petits. «En cas de demande urgente de la SPA nous sommes amenés à louer des véhicules de grande taille, non agréés, cela s’est toujours bien passé car le chauffeur prend des précautions avec les animaux», a-t-il expliqué.

«Un fonctionnement dramatique, de longue date»

La mort de ces chiens met «tout le monde mal à l’aise», déclare le PDG de la Sapca. S’il reconnaît une «possible négligence» du chauffeur, ses coups les plus durs vont au refuge de Tarbes qui a «un fonctionnement dramatique de longue date».

Selon lui, les analyses devraient permettre «de vérifier l’hypothèse du monoxyde de carbone, mais aussi de savoir si ces animaux avaient reçu un traitement antipuces excessif ou des tranquillisants avant le voyage, ce que nous indiquent des bénévoles et ce qui aurait pu aggraver la situation».

«Le milieu des amis des animaux est extrêmement violent, les passions y sont exacerbées», conclut le transporteur, en évoquant les nombreuses prises de position que suscite cette affaire sur les réseaux sociaux.

Le transporteur raconte n’importe quoi, si le milieu des amis des animaux était violent, les choses se passeraient bien différemment…

Voici également le communiqué de la SPA de Paris.

Société Protectrice des Animaux (SPA)

INFORMATION SUR LE DRAME DES CHIENS DE TARBES
Comme certains d’entre vous le savent déjà, notre association vient d’être confrontée à un drame épouvantable. Au début de ce mois, nous avons appris le décès de 24 chiens lors d’un transfert entre un refuge indépendant à Tarbes et nos propres refuges.

Des bénévoles de Tarbes nous avaient appelés à l’aide car le refuge était surpeuplé et seule la Société Protectrice des Animaux pouvait faire échapper ces animaux en surnombre à une euthanasie. A la suite d’un contrôle de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de Protection de la Population, le refuge a été mis en demeure de se séparer de 40 chiens, et la DDCSPP nous a contacté afin que nous puissions prendre en charge ces animaux.

Nous sommes intervenus le 23 avril en présence de la DDCSPP pour 38 chiens. Il est peu de dire que nous avons été horrifiés en découvrant ce qui s’était passé. Nous avons décidé immédiatement de porter plainte contre X afin de nous assurer que toute la lumière soit faite sur les responsabilités de chacun dans cette terrible affaire. La prudence s’impose toujours dès lors qu’une enquête est en cours et nous nous refusions à faire circuler des données parcellaires qui pouvaient s’avérer fausses. Nous disposons désormais de résultats que nous pouvons communiquer sans risque d’être démentis.

Les premières constatations des vétérinaires lors des autopsies ont montré un taux excessif de gaz carbonique dans le sang des chiens. Nos investigations laissent désormais entrevoir un début d’explication. Il semble que le haillon du camion soit resté ouvert pendant le transport, créant ainsi un appel d’air et provoquant la dispersion des gaz d’échappement dans l’habitacle. Cette erreur mortelle constituerait la cause principale de ce désastre.

Notre association prendra bien évidemment sa part de responsabilité dans ce drame si celle-ci devait être établie par l’enquête en cours. Ceci n’enlèvera rien au chagrin, à la colère et à l’émotion que nous ressentons tous au sein de la SPA, de ne pas avoir pu sauver et soigner ces chiens qui étaient attendus dans nos refuges.

Les 14 survivants qui vont bien, sont choyés dans les refuges d’accueil en région parisienne que nous leur avions choisis. Piètre consolation sans doute.

Arrivée il y a un an à peine à la tête de la Société Protectrice des Animaux, j’ignorais qu’aucun texte ne régissait les conditions de transport des animaux au sein de notre association. Ce texte existe désormais et chacune de ses dispositions devra être respectée à la lettre avant d’autoriser un quelconque transport.

Nos services et seulement eux, seront chargés d’organiser et d’effectuer les transferts futurs.
Nous avons pour cela lancé un plan d’investissement visant à acquérir des camions plus grands que ceux dont nous disposons aujourd’hui.

A l’avenir, aucun risque ne pourra, ne devra être couru qui serait susceptible de porter atteinte à la santé ou à la vie des animaux dont nous avons la charge. C’est la vocation même de la SPA, son ADN, sa raison d’être.

Je voulais pour finir, présenter à mon tour, toutes mes excuses au refuge de Tarbes dont les bénévoles et salariés nous avaient appelés à l’aide. Je leur ai d’ailleurs adressé un courrier en ce sens. Nous restons aujourd’hui, et sans doute pour longtemps encore, sous le choc de cette catastrophe.

Natacha HARRY
Présidente de la SPA