Marée noire en Chine, photos truquées de BP, photos terribles du Golfe du Mexique…

Les nouvelles de la marée noire sont, une nouvelle fois, tristes.

Déjà parce qu’il y a une nouvelle marée noire en fait, cette fois en Chine. Le scénario est le même que dans le Golfe du Mexique : le business roi fait que les conditions minimales de sécurité ne sont pas remplies.

C’est en fait un pipeline qui a explosé, dans le port de Dalian, au nord-est du pays, déversant officiellement 1500 tonnes de pétrole dans l’océan, soit 1,5 millions de litres.

La nappe s’étend sur 90 km le long de la côte et fait 946 km2 pour l’instant… Et la Chine étant très relativement développée, sauf dans la mesure où elle est une vaste usine infernale pour les pays occidentaux, les moyens initiaux pour y faire face sont dérisoires : utilisation de simples seaux d’eau manipulés par des gens aux mains nues…

Même si l’État chinois s’est mobilisé et s’il y a désormais 800 bateaux de pêche, une quarantaine de bateaux de nettoyage, 2000 soldats et des centaines de pêcheurs, les moyens sont clairement inadaptés. En fait un tel événement n’est, bien entendu jamais prévu…

Nous avons justement décidé d’ouvrir une catégorie marée noire sur LTD : malheureusement, ce thème va être récurrent au 21ème siècle tellement le profit assassine Gaïa.

Autre histoire du même type : le barrage des Trois Gorges, toujours en Chine. Ce barrage est un projet mégalomane typique de la Chine lancée dans le capitalisme à grande échelle dans les années 1980.

Commencé en 1994 et fini l’année dernière, il a coûté 30 milliards d’euros et a nécessité le déplacement de quasiment deux millions de personnes, ainsi que l’inondation de 600 km2 de terres agricoles et de forêts.

Il doit désormais affronter une vague d’inondations et de pluies torrentielles à venir, posant la question de sa capacité réelle du plus grand barrage hydraulique et du plus grand générateur d’électricité au monde, qui était prévu pour produire 10% de l’électricité chinoise, et qui n’en produit que trois…

En 2003, l’État chinois expliquait que ce barrage était capable d’affronter les « pires inondations depuis 100.000 ans. » En 2007, il était parlé des «des pires inondations en 10.000 ans». Désormais le directeur du barrage parle d’une capacité à affronter les pires inondations depuis… cent ans.

Mensonge, mensonge et mensonge, comme on le voit. Un nouveau scandale a touché BP justement, comme en témoignent les photos suivantes, qui sont officielles, mais… retouchées.

Sur cette photo, on voit en fait les pilotes consulter le document juste avant l’envol. D’ailleurs en haut à gauche vous pouvez voir la tour de contrôle… De plus, les freins de l’hélicoptère sont engagés. Et les gros plans montrent que l’image de l’océan et des bateaux a été ajoutée…

Cela a été prétexte sur internet à un concours de retouches pour se moquer de BP :

Blague à part, il ne s’agit pas de la seule photo retouchée par BP… En voici une seconde :

Cette photo date en réalité… de 2001. Des personnages ont été rajoutés, ainsi que des images sur les écrans…Voici l’original :

Cette pratique est courante chez BP, en voici une troisième, où les personnages au fond ont été rajoutés.

A titre indicatif, BP a reconnu toutes ces retouches et un site montre désormais les photos originales et celles retouchées. Sauf que les différences ne sont par contre pas tout à fait les mêmes que celles que nous présentons…

En effet, on dirait que les copies sont des originaux améliorés alors qu’en réalité il y a des différences notables (les images de fond ont clairement été collées dans l’image, alors que là elles feraient partie de l’original ?!). Que ce soit BP qui ait ouvert ce site de comparaison des photos ne peut que laisser perplexe…

Cela magouille vraiment, absolument et totalement et dans le même ordre d’idée il faut savoir aussi que les contrats de BP avec les chercheurs interdisent à ceux-ci de divulguer leurs résultats pour les trois prochaines années.

En attendant, la situation est bloquée dans le Golfe du Mexique en raison du passage de la tempête tropicale Bonnie : les opérations de vérification de la fermeture du puits sont bloquées pour au moins 48 heures.

Voici d’autres photos du Golfe du Mexique. A titre indicatif, l’oiseau sur la première photo est mort quelques heures après la photo.

La situation dans le Golfe du Mexique…

Il y a quelques jours nous expliquions que BP menait une nouvelle opération pour tenter d’intercepter le pétrole s’écoulant, mais nous n’avions pas précisé les résultats de celle-ci.

Et pour cause : nous n’avons pas voulu faire confiance à BP. L’ingénieur en chef de BP, Doug Suttles, avait expliqué que la très grande majorité du pétrole était désormais interceptée quotidiennement. Puis, « comme par hasard » BP a reculé et donné d’autres chiffres.

Environ 1/3 seulement du pétrole serait intercepté, mais là aussi il faut être prudent : ce n’est pas pour rien que BP mène une grande campagne en achetant des mots-clefs sur les moteurs de recherche Google et Yahoo.

On s’aperçoit pareillement que de nombreuses informations données par BP sont carrément fausses.

Tel professeur de la faculté de Miami cité comme expert pour BP est en réalité mort il y a plusieurs années, et n’était plus à Miami depuis plus de vingt ans…

Parmi les animaux menacés dans le Golfe du Mexique, on retrouve cités par BP… les morses, les otaries, les lions de mer, les phoques… Des animaux qui évidemment ne sont pas du tout présents dans cette zone géographique.

De la même manière, les noms et les téléphones de nombreux spécialistes sont faux : du dilettantisme dans toute sa splendeur, alors qu’on peut être certain que dès qu’il s’agit du business, la discipline règne en maître et la motivation est là chez BP…

De manière encore plus délirante, dans le plan de BP en cas de catastrophe, il était expliqué que la nature resterait intacte… alors que la marée noire prévue dans ce plan était dix fois plus grande que la marée noire actuelle!

BP donnait même un lien vers une entreprise pour le nettoyage du pétrole – Marine Spill Response Corp. – qui n’aboutit qu’à une page internet japonaise expliquant que le site n’existe plus…

Encore plus fou : rien n’a été prévu pour nettoyer les oiseaux mazoutés. Toutefois BP a vite réagi sur ce plan: début mai, et les médias n’en ont bien entendu pas parlé, ce sont au moins 80 prisonniers qui ont été « entraînés » à nettoyer les oiseaux mazoutés par une présentation et une vidéo…

La raison de tout cela est simple : BP a déjà dépensé 1,25 milliards de dollars, et la fuite n’est pas pas encore colmatée. Selon Kim Fustier, analyste chez Crédit suisse, dans une analyse publiée il y a quelques jours, le coût sera pour l’instant d’au moins 37 milliards de dollars…

BP doit donc maintenir la pression et continuer à tout prix de présenter les problèmes comme en passe d’être résolus. Surtout que l’opinion publique découvre l’ampleur du drame, même si très peu d’informations circulent à ce sujet, et encore uniquement concernant les côtes.

Il est ainsi considéré que 400 oiseaux ont été nettoyés, alors que de l’autre côté au moins 200 tortues sont mortes, ainsi que de nombreux dauphins.

Et la colère monte aux États-Unis. Au point que si d’un côté BP continue de mettre en avant son optimisme (quitte à réduire à chaque fois dans un second temps son triomphalisme), le contre-amiral des garde-côtes des Etats-Unis a envoyé hier ce message à BP:

BP doit faire état de ses plans concernant ses initiatives parallèles, continues et alternatives de récupération du pétrole, et notamment mettre en place un échéancier dans les 72 heures après la réception de ce courrier.

La pression est énorme sur le gouvernement Obama, et on a pu entendre Obama parler de « botter des culs »… Pourtant il est net qu’Obama est une partie du problème, pas de la solution. Car, comme le constate Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du FMI et professeur d’économie et de sciences politiques à Harvard:

Il est très embarrassant pour le président Obama d’avoir proposé – il est vrai sous la pression de l’opposition républicaine -d’accroître fortement les forages offshore peu avant la catastrophe de la plate-forme de BP.

Mais savoir tout cela ne changera rien s’il n’y a pas une action pour changer les choses en profondeur. Ainsi, les actionnaires de BP vont toucher 2,6 milliards de dollars de dividendes pour le premier trimestre 2010.

Et cet été aura lieu en Louisiane le 75ème Festival de la crevette et du pétrole de Louisiane… dont le tournoi de golf, sport anti-écologique s’il en est, sponsorisé par les industriels du pétrole américains regroupés dans l’American Petroleum Institute…

Les côtes de Floride menacées par la marée noire

La marée noire dans le Golfe du Mexique a désormais une superficie de 26 341 km2.

A titre de comparaison, l’Auvergne a une superficie de 26 013 km2, et la Bretagne en a une de 27 208 km2.

Et un nouveau danger apparaît désormais: la marée noire risque de passer dans le champ d’action du courant océanique Loop. Ce courant se situe le long de la péninsule de Floride, et justement des boulettes de pétrole ont été découvertes à la station balnéaire de Key West, dans le parc national Fort Zachary Taylor.

Le maire de Key West, Craig Cates, a tenu des propos « rassurants » et à ce titre fort étranges, au sujet de cette vingtaine de galettes de pétrole de 7 à 20 centimètres :

« Nous croyons qu’il est improbable que les boulettes de pétrole proviennent de la fuite du golfe mais nous aurons la confirmation dans deux jours. Si nous sommes préoccupés par la situation actuelle, nous essayons de garder une attitude positive. »

En gros, jusqu’ici tout va bien, après, on verra…

En attendant, le courant Loop fonctionne en fait en boucle dans le Golfe du Mexique, pour finalement prendre la direction de l’Atlantique, par le détroit de Floride.

La marée noire est donc une menace terrible pour la barrière de corail en Floride, la plus grande des Etats-Unis et la troisième de la planète après celles d’Australie et du Bélize.

A ce risque s’ajoute celui d’une catastrophe possible pour les tortues du Golfe du Mexique, dont la saison de la ponte arrive. Officiellement ce sont déjà pas moins de 150 tortues de mer qui ont été retrouvées mortes sur les côtes. ..

Rappelons par comparaison, ce que BP disait dans un document daté du 23 février 2009 et destiné à l’Agence américaine de gestion des ressources minières (MMS) par BP :

« Dans l’éventualité d’une explosion inattendue qui causerait une fuite de pétrole, il est peu probable qu’un impact se fasse sentir, en raison d’un équipement et d’une technologie fiables pour y faire face. »

Faire confiance aux assassins de la planète est une folie: on en a ici une terrible démonstration! Et BP continue d’ailleurs dans l’optimisme béat : désormais, l’arrêt de la fuite est prévu pour la semaine prochaine, grâce à un tuyau installé dimanche à 1500 mètres de profondeur.

BP a en effet réussi, avec son dispositif de siphonage, à intercepter une partie de la fuite : l’équivalent de 2000 barils par jour est désormais pompé. Ce qui est intéressant et déprimant, c’est de voir ici que la semaine dernière encore, BP ne donnait pas de chiffre officiel, tout en distillant en certains cas aux médias que la fuite était de… l’équivalent de 1000 barils par jour.

Donc, BP pompe déjà deux fois plus de pétrole qu’il ne devrait y en avoir selon elle…

Forcé de changer de ligne, BP considère désormais officiellement que la fuite est de l’équivalent de 5000 barils ; toutefois, les experts non liés à BP donnent comme chiffres entre 20 000 et 100 000 barils…

La catastrophe de l’Exxon Valdez

Nous avons plusieurs fois mentionné la catastrophe de l’Exxon Valdez ces dernières semaines, en raison de la sinistre actualité dans le Golfe du Mexique. Voici une petite présentation de cette catastrophe, après celle-faite de l’Ixtoc-1.

L’Exxon Valdez était un pétrolier récent, âgé de deux ans, il n’avait fait que 28 voyages. Valdez est une ville de quelques milliers d’habitants en Alaska, mais surtout un port.

Le pétrolier est parti de ce port le soir du 23 mars 1989, avec à son bord 163 000 tonnes de pétrole brut extrait du gisement de Prudhoe Bay.

On notera au sujet de ce gisement que BP a constaté en 2006 une fuite sur un oléoduc de transit… entre 700 000 et 1 000 000 de litres de pétrole se sont officiellement échappés…

L’origine de la catastrophe est incertaine, on considère que plusieurs facteurs ont joué.

On pense que le responsable de la manoeuvre, un lieutenant, était trop fatigué et seul au lieu d’être accompagné d’un officier…

Car le commandant de bord a quitté la passerelle pour une raison toujours inexpliqué (mais on pense à l’alcoolisme) tout en lançant le pilotage automatique et en augmentant la vitesse, alors que le centre de contrôle du trafic maritime n’a pas remarqué l’erreur de parcours…

En fait, il n’y avait personne à bord prêt à prendre le quart après s’être reposé selon la réglementation…

Le résultat a été que le 24 mars juste après-minuit, le navire s’est échoué sur des récifs, avec une déchirure de la coque sur toute sa longueur.

11 des 13 citernes du pétrolier furent endommagés : 40 000 tonnes de pétrole brut se déversèrent, formant 7 000 km² de nappes.

En terme de marée noire, celle de l’Exxon Valdez ne fait pas partie des plus grandes (pour comparer, cela fait 17 piscines olympiques, et n’est déjà plus dans la liste des 50 plus grandes marées noires).

Mais son impact a été dévastateur.

800 km de côtes (2 000 km avec tous les îlots et échancrures) furent touchés par la marée noire, alors qu’une mobilisation fut lancée pour tenter de l’enrayer, au moyen de 1 400 navires, 85 hélicoptères et 11 000 personnes.

Entre 250.000 et 500.000 oiseaux ont été tués, ainsi qu’au moins 1.000 loutres, 300 phoques, 250 pygargues à tête blanche, 22 orques et un milliard d’oeufs de saumons et de harengs.

Les dégâts sur la faune et la flore ne sont pas quantifiables, bien entendu, mais il y a eu des analyses pour savoir combien coûteraient les activités pour contrer les effets de la marée noire.

Le coût fut alors estimé à 8 milliards de dollars, mais Exxon ne paya que 900 millions de dollars.

De la même manière, les habitants humains touchés par la marée noire firent un procès à Exxon : si le premier jury leur accorda 5 milliards de dollars, 20 années de procès plus tard, la Cour Suprême des USA rabaissa cette somme à 500 millions de dollars.

Des milliers d’êtres humains ont souffert et sont morts des conséquences de la marée noire (commençant par des nausées et des vomissements et pouvant finir en de multiples cancers, des lésions au cerveau, etc.) sans pour autant qu’Exxon n’ait reconnu cela, bien entendu.

La zone de la marée noire est bien entendu encore polluée. Il en sera ainsi non pas pour des années, mais sans nul doute des décennies, selon les dernières études.

Pour offrir une seconde chance aux perles noires!

Comme l’année dernière (voir ici), l’association « Seconde chance »  lance une campagne d’adoption en faveur des animaux au pelage noir, campagne s’étalant sur tout le mois de mai.

Encore victimes des superstitions ou des phénomènes de mode, les animaux aux poils noirs sont bien trop souvent délaissés; le cas des chats noirs est malheureusement typique.

350 chiens et 260 chats attendent de la compassion pour leur terrible situation, dans près de 500 refuges en France!

Ixtoc-1 et la plus grande marée noire du 20ème siècle

Ixtoc-1 était un puit situé à 3,2 kilomètres de profondeur, géré par la plate-forme pétrolière SEDCO 135 dans la baie de Campêche, située dans le golfe du Mexique.

La plate-forme était située à 80 km au large de la ville de Carmen et à 950 kilomètres au large du Texas, et travaillait pour la société Perforaciones Marinas del Golfo, alors au service de Petroleos Mexicanos (Pemex).

Cette marée noire est quasi totalement inconnue de l’opinion publique, et pourtant il s’agit de la plus grande marée noire du 20ème siècle ; en fait, les autorités tant américaines que mexicaines ont tout fait pour que cette catastrophe ne soit pas mise en avant.

Il n’y a d’ailleurs aucun bilan scientifique, ou même financier ! Même la marée noire ne dispose pas de statistiques officielles : 470.000 tonnes de pétrole étant passées dans la mer suivant les estimations les plus basses, mais il s’agirait bien plus vraisemblablement de 1.500.000 tonnes !

De plus, une partie importante du pétrole a brûlé (entre le tiers et la moitié), provoquant une pollution atmosphérique massive.

Car cette catastrophe s’est étalée dans le temps : la destruction de la plate-forme pétrolière en raison de l’éruption de pétrole, suite à des erreurs techniques, a eu lieu le 3 juin 1979.

Et ce n’est que le 23 mars 1980 que l’intervention des équipes de secours parviendra à stopper le flux pétrolier, soit 295 jours après.

La marée noire est allée jusqu’au littoral autour de Vera Cruz, Tampico, Campêche, Laguna Madre du côté mexicain, et jusqu’au Texas du côté américain (le Mexique a toujours refusé de payer aux USA quoi que ce soit comme dédommagement).

La mousse produite par la marée noire a parcouru parfois entre 750 et 1000 kilomètres. Cette mousse est de couleur brune orangée, évidemment totalement toxique pour tous les êtres vivants, y compris bien entendu les plus petits organismes (anéantis à 90% dans la zone de la marée noire de l’Ixtoc-1).

Le fait que cette marée noire provoquée par l’Ixtoc-1 soit quasi totalement inconnue ne provient pas seulement du fait que les gouvernants des USA et du Mexique ont tout fait pour mettre de côté cet événement.

En effet, tant que les côtes ne sont pas directement affectées, les attaques contre Gaïa ne sont même pas considérées comme étant réellement « existantes. » Tant que les activités humaines ne sont pas menacées, la destruction de la planète est considérée comme relevant de la « normalité »…

Aucune valeur n’est donc attribuée aux animaux et aux végétaux ; la catastrophe provoquée par l’Ixtoc-1 n’est donc pas qu’un symbole de destruction, elle est aussi un symbole de par le silence entourant cette attaque d’une des brutalités contre Gaïa les plus terribles du 20ème siècle.

Il n’y a aucun procès pour cette marée noire, il n’y a eu aucun condamné. Cette catastrophe a été un « non – événement » du 20ème siècle et il est évident que tel ne doit pas être le cas au 21ème siècle : il faut comprendre la portée d’une telle catastrophe provoquée par l’humanité.

Surtout quand on sait que dans la même région, le 1 novembre 1979, une collision eut lieu entre le Burmah Agate et le Minosa, amenant 22 000 tonnes de pétrole brut à se déverser dans l’océan, et 65 000 tonnes à brûler à bord!

Lors de la catastrophe provoquée par le DeepWater Horizon, en 2010 dans la même région, le président américain Obama avait déclaré qu’il s’agissait d’un « désastre environnemental massif et potentiellement sans précèdent. »

Quand on connaît l’histoire, du côté de Gaïa, on voit l’immensité de ce mensonge.

Obama avait, juste avant la catastrophe du « DeepWater Horizon », décidé à la fin mars 2010 d’autoriser de nouveaux des forages, obéissant aux intérêts économiques des grandes entreprises alors qu’il y avait en 2006, dans le Golfe du Mexique du côté américain, déjà 3858 plate-formes pour le pétrole et le gaz.

Connaître la catastrophe de l’Ixtoc-1 est quelque chose de très important, pour comprendre ce que subit Gaïa, et la nécessité de la lutte pour la libération de la Terre!

La situation empire au Golfe du Mexique

Les nouvelles ne sont pas bonnes du tout concernant l’écoulement de pétrole de la plate-forme « Deep water horizon » qui a sombré le 22 avril.

La situation est désormais bien pire, car 2 nouvelles fuites ont été détectées, aggravant encore bien plus une situation terriblement horrible et dramatique !

L’information est issue du journal The Mobile Press-Register qui cite un rapport confidentiel de la National Oceanic and Atmospheric Administration. Ce que cela signifie c’est que, selon les garde-côtes américains, la fuite pourrait désormais déverser des millions de litres de pétrole brut chaque jour.

Sachant que ce sont déjà six millions de litres qui se seraient déversés dans la Mer, on peut imaginer la suite!

Ce gigantesque déversement incontrôlé va détruire les populations végétales et animales de l’océan, et si le pétrole envahit les mangroves – entre autres – il sera quasiment impossible de le retirer. Sur le long terme une pollution pétrolière met au moins plusieurs décennies à totalement disparaître.

Sur le court terme, c’est un nombre incalculable de vies qui sont anéanties.

Vendredi 30 avril, les Etats de l’Alabama et du Mississipi ont décrété l’état d’urgence. La Louisiane, dont la nappe de pétrole a commencé à souiller le rivage jeudi soir, puis la Floride, où elle est attendue lundi, avaient déjà proclamé l’état d’urgence.

Cette terrifiante marée noire a été déclarée « catastrophe nationale » par le Président Obama. Mais c’est une initiative qui arrive bien entendu après la catastrophe, rien n’étant fait avant.

C’est exactement comme BP qui «assume toute la responsabilité de la marée noire et la nettoiera», comme l’a déclaré vendredi une porte-parole du groupe pétrolier. Des dommages et intérêts seront donc versés aux victimes de cette catastrophe écologique.

Mais BP a-t-il le choix? Non, BP n’a pas le choix. Mais BP pense, et malheureusement avec raison, qu’il suffit de sortir le carnet de chèque. Sans que rien ne change, jusqu’à la prochaine catastrophe.

D’ailleurs si Barack Obama ne cesse de pointer BP, c’est ce même Président des Etats-Unis qui a autorisé en mars dernier un précédent moratoire qui s’exerçait depuis vingt ans sur ces forages en haute mer. En clair, le profit avait les mains libres pour partir à la conquête de Gaïa.

Alors qu’en 2009, selon le Wall Street Journal, BP s’était opposé au durcissement des normes de sécurité régissant les forages en mer. Et que le rapport de BP de février 2009 au sujet de « Deep water horizon » expliquait qu’il n’y avait aucun risque de diffusion du pétrole en cas de problème…

Résultat: Obama a dû faire volte-face et stopper (temporairement) les nouveaux forages. Cela alors que les manoeuvres de BP pour colmater les fuites ont jusqu’ici toutes lamentablement échouées, malgré l’utilisation de bras robotiques opérant par 1500 mètres de profondeur.

Les incendies des nappes de pétrole se sont aussi révélés être infructueux. Les ingénieurs tentent alors de construire un large couvercle sous-marin destiné à endiguer la fuite, opération pouvant prendre pas moins de 90 jours ! Autant de temps pendant lequel la destruction de Gaïa et de ses habitantEs sera continue. Combien d’animaux et de végétaux vont mourir d’ici là?!

On déverse des millions et des millions de dollars pour inventer des plate-formes pétrolières ultra puissantes, qui vont de plus en plus loin dans les fonds marins (et qui sont donc extrêmement dangereuses) et lorsqu’il s’agit de réparer des erreurs, il n’y a plus personne ni aucune solution immédiate !

Tout cela montre bien les priorités de ces grands groupes capitalistes avides de profit, et la situation ne va pas aller en s’arrangeant car à cause du réchauffement climatique, la banquise Arctique fond, laissant envisager le pire quand les groupes pétroliers iront squatter et piller cette région, jusqu’à présent relativement préservée.

Préservée relativement car cette zone a commencé à être exploitée en 2007, depuis que l’on sait que l’océan glacial Arctique est une zone fertile en pétrole (et en gaz naturel).

C’est la planète entière qui est directement menacée de destruction.

Et ce qui est d’autant plus révoltant avec cette catastrophe, c’est que de la part des associations, et des gens sur les forums qui se disent en faveur des droits des animaux ou de la protection animale, il n’est pas question de ce massacre actuel de la planète.

Les océans sont peuplés de vies animales, alors pourquoi ces « militants » n’en parlent-ils pas? Il n’y aurait que les animaux exploités et torturés qui auraient de la valeur aux yeux de ces personnes? Les animaux sauvages n’auraient donc pas autant d’importance?

Les animaux peuplant les océans et les côtes ne sont-ils pas en train de payer les conséquences de ce drame?

Earth Crisis: Ecocide

Voici les paroles de la chanson « Ecocide », du groupe Earth Crisis.

Rendu silencieux dans le rugissement des flammes.
Après les cris et l’assassinat, plus rien ne reste.

Profané, brisé, brûlé, jusqu’aux fondements.
Dans la frénésie de l’avidité, les pleurs de protestation sont étouffés.

La Terre meurt – écocide!

Les forêts de la Terre sont pour toujours dévastées.
Les pensées quant au futur bafouées avec empressement.

Les corporations avec leur dollar concentrent leurs efforts
ravageant l’amazone comme un fléau de sauterelles.

Des plumes de fumée noire montent jusqu’au ciel.
Une forêt de magnifiques créatures meurt de manière insensée.

Des champs de fumée de la dévastation restent à la suite de l’humanité.
Avec des populations abandonnées à la croissance et à l’avidité
Ils justifient ce viol.

(Le pouvoir du dollar) ne peut pas avoir la priorité
sur les inévitables conséquences préjudiciables.

Le temps pour réagir est depuis longtemps dépassé et passé
de la protestation à la confrontation
par moi et par toi.