A l’occasion de la première Journée mondiale des océans, les organisateurs se sont surtout attachés à dénoncer la présence sans cesse accrue de déchets plastique dans la mer, ainsi que l’épuisement des réserves halieutiques en raison de la surpêche.
Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), pas moins de 80 % des réserves halieutiques mondiales sont actuellement en situation de stress, étant soit surexploitées, soit exploitées au maximum de leurs possibilités, soit considérablement épuisées, soit effondrées, en cours de reconstitution après avoir été surexploitées.
Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), dénonce tout particulièrement la surpêche, qui menace d’extinction plusieurs espèces de poissons. Il pointe du doigt le système actuel de subventions, qui contribue largement à cet état de fait. « Les gouvernements ont contribué à ce problème en fournissant annuellement près de 16 milliards de dollars en subventions au secteur de la pêche. Ce soutien maintient davantage de bateaux en activité, tandis que les poissons diminuent en mer », dénonce Pascal Lamy.
Au niveau mondial en effet, la somme des diverses subventions accordées à la pêche est estimée à 20 milliards de dollars, soit environ 25% de la valeur générée par le commerce halieutique. Or on estime les pertes économiques directement provoquées par la surpêche à 50 milliards de dollars…
Le système de subventions est donc à réévaluer, estime l’OMC, sous peine de ne bientôt plus rien avoir à subventionner du tout… Selon beaucoup d’observateurs, l’organisation de la pêche au niveau mondial est actuellement comparable à un serpent qui se mord la queue et est à réformer en profondeur. Pascal Lamy signale d’ailleurs que les pays membres de l’OMC sont en train de négocier en ce sens, avec pour objectif de refaire de la pêche un secteur d’activité durable.
D’autre part, la Programme des Nations unies pour l’Environnement et la Conservation de l’Océan a publié un nouveau rapport fustigeant la pollution marine, tout particulièrement par une quantité impressionnante de sacs en plastique dérivant sur toutes les mers du monde, ainsi que par du matériel de pêche usagé et abandonné, tels des filets. « La pollution marine est symptomatique d’un malaise plus large, à savoir le gaspillage et la mauvaise gestion persistante des ressources naturelles », déplore Achim Steiner, sous-secrétaire général de l’Onu et directeur général du Programme des Nations unies pour l’Environnement.
Aussi pointées du doigt, les émissions de gaz carbonique qui sont la conséquence du réchauffement climatique, et qui forment de l’acide carbonique au contact de l’eau de mer. Un avis émanant des chercheurs de 70 des plus importantes académies des sciences du monde entier annonce que cette acidification des océans a pris une telle importance qu’elle pourrait devenir irréversible pour plusieurs millénaires.
Jean-Louis Borloo, ministre français de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, a déclaré à l’occasion des Journées de la Mer, organisées du 8 au 14 juin en France, que « la mer et les océans ont été les grands oubliés du 20è siècle ». Toujours en France, un sondage Ifop commandé par l’Agence des aires marines protégées et le journal Le Marin révèle que 90% des Français sont conscients du rôle exercé par l’océan dans la régulation du climat et de la richesse biologique, et que 70% affirment que les mesures de protection de la mer sont insuffisantes.
source : http://www.futura-sciences.com