L’exposition « Carne »

Du 7 octobre au 15 novembre a lieu à Paris « dans les boucheries et autres lieux associés aux métiers de la viande » l’exposition carne. Axée dans le 19ème arrondissement parisien, cette exposition présente 60 artistes en 17 lieux différents.

Il y a un parcours d’art contemporain (jusqu’au 14 octobre) dans les boucheries, commerces et restaurants associés aux métiers de la viande se trouvant sur une partie des anciens territoires des Abattoirs de La Villette.

Et une exposition jusqu’à la mi-novembre.

Voici le principe de l’évènement donnant un avant goût de toute l’absurdité qui y sera exposée :

« Abritée par l’abattoir, la saignée acte le passage entre animalité qui fut et matière charnelle en devenir, pas encore viande, jamais cadavre. La mise en carcasse permet la mise en exergue d’une matière, la chair, qui accueillera de futures transformations formelles.

Dans l’arrière-boutique de la boucherie, redevenue lieu d’innocence… »

Ces artistes, enfin ces prétendus artistes, utilisent des morceaux d’animaux morts afin de satisfaire leur curiosité malsaine et morbide. Les moindres morceaux d’animaux sont détournés et récupérés pour en faire quelque chose d’expérimentalement « artistique », original.

La boucherie devient donc « un art » à part entière avec cette exposition, et détourner de la chaire animale est un plaisir qui devient intéressant et banal, et masqué derrière le prétexte d’être dans la lignée des grands artistes:

En parallèle, une vidéo composé d’images retravaillés sur la couleur de la viande: la myoglobine ( principal pigment qui colore la viande) en hommage aux grands artistes qui m’ont précédé.

Des premières fresques préhistoriques au grand maître de la peinture; tel que Jerôme Bosh, Hans Baldung, Annibale carracci, Rubens, Rembrant, Courbet, JF Shreiber, Millet, Monet, Miro, Soutine, Picasso, sans oublier la fameuse robe en viande de Jana Sterbak.

Le côté artistico-malsain de nombreux artistiques, qui se permettent tout au nom de l’art, n’est pas nouveau comme en témoigne les propos de Clarisse Griffon du Bellay :

Je trouve d’une beauté et d’une brutalité absolues les apparitions de viande dans la vie, la crudité du corps dépecé, porté sur l’épaule, exposé dans les vitrines.

Je suis fascinée par la présence lourde, imposante de ces bêtes.

—    beauté du corps vide—

La viande me parle de ma propre substance, m’en fait prendre la mesure. J’y recherche la force vitale primordiale, à nu.  Je veux faire surgir la présence à son niveau le plus profond, là où l’empreinte de la mort donne puissance à la vie.

Toucher à l’intimité pure.

Errance dans un paysage de peau, de chair et d’os.

Forces sourdes. Essentielles. La perception viscérale du vivant.

Les morceaux de viande ne sont plus qu’un matériau a explorer et expérimenter.

L’animal vivant qui se cachait derrière est totalement inexistant et la vie supprimée n’a donc aucune valeur.

Face à cette abnégation totale et honteuse envers les animaux dits « de boucherie », il n’est pas étonnant que certains esprits glauques comme celui de Jules Bouteleux s’amusent à faire des bijoux de parties corporelles, comme ici un groin. Le tout en taxant la boucherie d’ « art ».

Voici d’édifiants propos:

Pour le parcours CARNE j’ai réalisé une série de bijoux ayant comme base certains des déchets carnés de l’industrie alimentaire.

La tradition bouchère et charcutière française est extrêmement riche, notamment grâce à son savoir-faire dans l’exploitation de parties non-musculaires et donc bien souvent considérées comme non-nobles voire dégoûtantes, les abats.

S’ils n’ont pas la popularité d’un steak leur travail est un art, la triperie.

Les enfants ne sont pas oubliés. Comme ils aiment les animaux et que c’est un fait objectif… Campagne est menée. La représentation ci-dessous d’un Casimir assasiné par des enfants montre bien à quel point cette logique de consommation de viande et du plaisir qui est censé aller avec est totalement ridicule. Il est ainsi tenté de renverser la situation où ce sont les adultes qui tuent, mais aussi où les animaux sont tués par procuration.

Outre le fait que les enfants sont mis en avant comme des carnivores assassins, on a un féminisme totalement dévoyé. Logiquement le féminisme se bat pour que les femmes soient cessées d’être considérées par les hommes comme des « bouts de viande. »

Et on sait à quel point la libération animale est surtout portée par les femmes. Et là dans cette exposition délirante, on a une représentation abjecte d’un corps féminin fait…. par une femme, à partir de collages de bouts de viandes !

Tout cela est hautement symbolique: c’est la fin d’un monde, celui de l’exploitation animale. Culturellement, ce monde sombre dans le délire, la folie, la fuite en avant dans le sordide, le glauque, par l’entremise de faux artistes et vrais décadents!

Une nouvelle offensive du « Centre d’Information des Viandes »

Hier, 22 septembre 2010, un journal gratuit tirant à 400.000 exemplaires a été diffusé en région parisienne avec une couverture très particulière et ayant un écho certain sur le net.

Il s’agit en fait de la dernière initiative du « Centre d’Information des Viandes » qui est une véritable machine de propagande au service de l’industrie dont nous avions déjà parlé (voir nos articles La propagande du Centre d’information des viandes et La campagne « Le boeuf, bon par nature »).

On l’aura compris, cette publicité dans Direct Matin fait directement allusion à Lady Gaga. Celle-ci en effet est arrivé au début de ce mois au MTV Video Music Awards 2010 avec une robe… en « viande ».

Voici les propos à ce sujet du « styliste » Franc Fernandez, qui l’a « cousu » (voir ici les photos en détail de la robe en « viande »):

« J’ai été contacté par la styliste personnelle de Lady Gaga pour fabriquer cette robe, en m’inspirant du shooting pour le Vogue japonais où elle posait déjà avec de la viande. J’ai été acheté de la viande de race argentine chez mon boucher traditionnel, à Los Angeles, et j’en ai pris pour environ 23 kilos. La robe devait peser au moins 15 kilos au final.

La robe a été cousue puis réfrigérée dès qu’on pouvait pour garder la viande fraîche. J’ai tout de même dû coudre quelques morceaux une fois que Lady Gaga l’avait enfilée en coulisses. C’est une robe qui n’est destinée à être portée qu’une fois, car la viande va s’assécher et devenir dure. »

Toutefois l’initiative du « Centre d’information des viandes » est plus claire quand on voit ce qu’il y a au dos de la couverture du Direct Matin.

Il s’agit en fait de la promotion du site internet « kitchen music. » Le principe est simple : il s’agit d’un site internet avec des recettes qui sont proposées, après le choix entre plusieurs critères (le temps, le budget, l’humeur, etc.), sous la forme d’une émission de radio en ligne.

On peut alors cuisiner, en écoutant les consignes ainsi que de la musique.

Parmi les « chefs » on retrouve bien entendu Abdel Alaoui (voir son blog), qui fait office de monsieur gastronomie sur Canal + (« les recettes d’Abdel« ) après avoir effectué le parcours parfait du cuisinier carriériste au service des riches carnivores. Son « crédo » sur le site kitchenmusic est d’ailleurs: « Si y a pas de viande, y a pas de plaisir »…

Ce cuisinier se met en avant comme « branché » tout en jouant sur un côté comédien, et il est donc très utile à l’industrie de la viande qui se la joue « moderne » et « jeune. »

Le site kitchen music met d’ailleurs en avant des « oeuvres artistiques » d’un goût plus que morbide… mais qui sont tout à fait dans l’esprit morbide et décadent de la jeunesse « rock’n roll » des beaux quartiers.

Le site propose également de gagner des T-shirts, où l’on peut lire des slogans comme « porc favor », « viva el che-val » (allusion à Che Guevara), « Yes we tripes », etc.

Branchitude et marketing: l’industrie de la viande sait qu’en s’imposant dans la culture bobo, elle renforce sa position. Elle sait aussi que rien ne va mieux avec la mise en avant du « traditionnel » que le culte de la « modernité » débridée et sans contenu.

Si l’on ne comprend pas le sens de cette rencontre improbable, on ne peut pas saisir pourquoi l’alimentation de type McDonalds ou Quick d’un côté, et les orientations de type Halal ou cacher ou « jambon-beurre » de l’autre, sont des phénomènes se nourrissant l’un l’autre.

L’ultra-moderne produit une réaction de retour au terroir, réaction qui valorise inversement l’ultra-moderne en tant que seule « actualité »… On est alors obligé de choisir entre la peste et le choléra (voir nos articles Quick, halal ou pas, on en veut pas! et Petit retour sur le Quick Halal – à Lyon cette fois).

Cela ne peut que souligner la nécessité d’une culture végane forte, totalement alternative, et irréductible dans son identité fondée sur la libération animale et la libération de la Terre!

xGOODFELLASx’s mafia !

xGOODFELLASx’s mafia est un groupe de hip hop du Nord de l’Allemagne…. qui se veut asocial et tatoué.

Le texte oscille ainsi entre une revendication affirmée et ultra provocatrice de la survie violente dans un monde d’asphalte et de violence, et une réflexion poétique froide sur la brutalité d’un monde qui ne va pas en s’arrangeant…

La seule perspective, concrète et en même temps terriblement lointaine, est le mode de vie vegan straight edge et le respect de mère nature. Voici une petite interview à ce sujet.

1. Le hip hop de xGOODFELLASx’s mafia est rude et tourné vers la rue. Quelle réalité cela exprime-t-il ?

La mentalité de toujours lutter, quelle que soit la situation de vie dans laquelle on se trouve. Avoir du respect et se comporter comme un homme, ce qui veut dire gère ton stress tout seul et ne provoque pas de soucis, mais si quelqu’un veut te pisser sur la jambe, alors démolis la personne en question.

2. Quel rôle joue pour vous l’identité vegan straight edge ?

C’est notre mode de vie, pour lequel nous nous sommes décidés il y a quelques années, et pour lequel nous mourrons.

Les drogues, c’est quelque chose pour les faibles, et nous sommes des combattants et marchons dans la vie avec une tête et un esprit clairs, afin qu’on puisse toujours compter sur soi-même et ne jamais perdre le respect de soi-même.

De plus, nous sommes absolument contre l’exploitation de formes de vie plus faibles et avons le respect de mère nature, et donc nous ne pouvons pas avoir sur la conscience d’avoir un animal dans notre assiette pour notre « plaisir. » C’est une décision pour la vie.

3. Quels artistes ont inspiré xGOODFELLASx ? Connaissez-vous le hip hop français?

Au niveau des textes, nous sommes inspirés par notre vie et nos problèmes personnels. Il y a quelques artistes allemands (peu) qui nous ont inspiré, comme par exemple des vieux trucs de Bushido & Azad, mais cela fait longtemps.

De nos jours, nous apprécions beaucoup le rap français. Nos artistes préférés de France sont Seyfu, les vieux trucs de Booba, Grödash, Kamelancien, Zehef, 400 Hyenes etc…

4. Comment voyez-vous le futur pour vous en tant que groupe ?

Il y aura de manière certaine un deuxième album de GFM. Pour le moment par contre, Partisan et Daniel Gun travaillent à leurs projets solo, ce qui contiendra encore certaines surprises.

5. Comment voyez-vous le monde aujourd’hui et dans le futur ? Que pensez-vous du mouvement pour un soulèvement, dans le sens de la libération animale?

Nous pensons que les gens ont détruit ce monde de leurs propres mains, et qu’ils ont simplement perdu le respect des animaux et de la nature.

Personne ne devrait vivre emprisonné, ni les animaux ni les humains ! Aucune prison, libérez tout le monde !

Nous vivons dans un monde de merde ! Il n’en va que de l’argent, tout le reste ne compte pas, que de la merde ! Les valeurs ? Aujourd’hui, il n’y a plus rien de cela. A ce sujet des paroles de nous me viennent à l’esprit, qui décrivent parfaitement cela :

La calotte glaciaire du pôle nord fond, le monde est au bord du gouffre
et tout ce que nous faisons revient comme un boomerang